Déterminants de l'investissement direct a l'étranger dans les pays en voie de développement : expérience de la RDC, de 1985 à 2005( Télécharger le fichier original )par Augustin MUHINDO NGELEZA Université de Goma - licence en gestion 2009 |
Chapitre I : REVUE DE LA LITTERATURECe chapitre vise à clarifier les concepts utilisés dans ce travail et à présenter la revue des théories économiques relatives aux IDE tout en présentant l'état des lieux sur les investissements directs étrangers en RDC. Ainsi, nous allons commencer par préciser les concepts de base tels que l'investissement (public, privé), l'investissement direct étranger, l'investisseur et la typologie des firmes multinationales et les entreprises d'investissements directs. Ensuite, nous allons donner les avantages et inconvénients des IDE. Enfin, ce chapitre se termine par la théorie de la croissance économique. I.1 PRECISION DES CONCEPTSEn économie, les Investissements Directs Etrangers (IDE) renvoient à un certain nombre de concepts, de réalités et de résultats issus de recherches qu'il convient de présenter. I.1.1 InvestissementL'investissement est un grand facteur de la croissance. Le gonflement de l'investissement est une explication fondamentale de la croissance à long terme du PNB.15(*) Il est une opération qui consiste pour une entreprise ou pour un pays à augmenter le stock, de moyen de production (machines, équipements de tous types, infrastructures, biens de tout ordre, mais aussi acquisition de connaissances et formation des hommes), avec pour perspective une production future. Il est brut ou net, selon qu'il prend en compte ou non l'usure et l'entretien des biens durables qui interviennent dans la production (si l'investissement brut est inférieur à cette usure, on dit alors qu'il y a désinvestissement).16(*) Selon le Lexique économique,17(*) quatre sens d'investissement nous sont proposés : - Dans son sens étroit, l'investissement est synonyme de l'acquisition de bien de production en vue de l'exploitation d'une entreprise et de dégager un niveau ou une augmentation de la capacité de production ; - Dans son sens large, il est l'acquisition d'un capital en vue d'en percevoir ou d'en consommer le revenu ; - Pour son sens particulier et familier, il est synonyme de placement, de mise en réserve d'un bien de consommation durable en vue de sa revente ou de sa consommation ultérieure ; - Et enfin, sur le plan national, l'investissement constitue donc un renouvellement des équipements et l'augmentation apportée au cours d'une période du patrimoine d'un agent. L'investissement est également déterminé par le prix relatif des facteurs, dès lors que la fonction de production est un des facteurs substituables. En effet, si le prix du travail augmente par rapport au prix du facteur capital, l'entrepreneur substitue du capital au travail c'est-à-dire investit.18(*) L'investissement, dans tous les cas, s'oppose de la consommation immédiate c'est-à-dire à la satisfaction des besoins par utilisation et éventuellement des biens et services. La définition large précédente permet de considérer comme investissement : l'achat d'un logement qui est un investissement des moyens de transport par les administrations publiques qui constituent l'investissement collectif, l'acquisition de fonds de commerce, brevet et de licence constitue l'investissement incorporel et enfin, les dépenses de recherches et de développement constituent l'investissement immatériel. De toutes ces définitions, l'élément commun est l'affectation d'une finance pour l'acquisition de bien de production en vue de l'obtention d'un revenu pendant une période ultérieure. Ces biens de production peuvent être matériels ou immatériels selon qu'il s'agisse du domaine de la production industrielle ou du développement. C'est ainsi qu'il y a un investissement pour le développement19(*) dont le but est d'accroître la capacité des pays en voie de développement à attirer des investissements plus nombreux et de plus grande qualité grâce au dialogue et au conseils sur les meilleurs pratiques avec le gouvernement des pays non membres pour garantir la mise en place de cadres d'actions cohérents. La décision d'investir est déterminée par de multiples facteurs, nous en retiendrons quatre principaux, sans prétendre à l'exhaustivité : le profit, le taux d'intérêt, la demande anticipée et le prix relatifs des facteurs. L'entrepreneur investit dès lors qu'il dispose des moyens financiers pour le faire. Nous retrouvons ici la logique selon laquelle « les profits d'aujourd'hui sont les investissements de demain, qui sont les emplois d'après-demain ». Il est ici implicitement supposé que l'entrepreneur recourt au financement interne de l'investissement, c'est-à-dire utilise sa propre épargne pour acquérir des biens de production. Mais l'existence d'un profit ne signifie pas nécessairement que l'entrepreneur va procéder à un investissement, il peut en effet comparer le profit espéré de l'investissement avec ce qui lui apporte un placement financier. L'entrepreneur peut également procéder à un financement externe de l'investissement, en empruntant une certaine somme. Dans ce cas, il compare le prix d'un emprunt (le taux d'intérêt) avec ce que lui rapporte l'investissement, à savoir son taux de rendement (le taux de rendement de l'investissement est égal aux profits liés à l'investissement/coût de l'investissement). Si le taux de rendement est supérieur au taux d'intérêt, l'entrepreneur effectue l'investissement. Les investissements ont plusieurs caractéristiques : Il est considéré comme productif lorsque la valeur cumulée des biens et des satisfactions obtenues est suffisamment supérieure aux coûts engendrés. Il est considéré comme improductif, lorsqu'il concerne des biens et des services d'utilité publique (écoles, hôpitaux, etc.). Il est également déterminé par le prix relatif des facteurs, dès lors que la fonction de production est à facteurs substituables. En effet, si le prix du travail augmente par rapport au prix du facteur capital, l'entrepreneur substitue du capital au travail c'est-à-dire investit.20(*) Un investissement matériel concerne un bien de production. Il revint un caractère immatériel quand il concerne les services : formation, recherche-développement, innovation, marketing, technologies de l'information, publicité, etc., susceptibles d'apporter un développement futur. L'aspect économique s'attache aux caractéristiques réelles de l'investissement, l'aspect financier ne considère que sa contrepartie financière. Ainsi, on peut distinguer : I.1.1.1. L'investissement publicC'est l'ensemble des dépenses engagées par l'Etat et les collectivités locales en équipement collectif, ce que l'on appelle aussi les infrastructures publiques. Ce sont des investissements coûteux qui ne peuvent pas tous être supportés par le secteur privé. Pour les économistes, les infrastructures sont plus souvent définies comme des biens collectifs mixtes à la base de l'activité productive.21(*) Deux notions sous-tendent cette définition : celle des biens collectifs ou des biens publics, et celle des facteurs productifs. La notion des biens publics, définit par Samuelson (1954) et MUSGRAVE (1959) repose sur les critères de non rivalité et de non exclusion. Un bien est qualifié de non rival si son utilisation par un agent ne réduit pas la quantité disponible pour les autres agents. La non rivalité s'accompagne, en fait, de l'indivisibilité d'usage, c'est-à-dire d'une consommation en totalité de ses biens qui ne pourra être partagé entre divers utilisateurs. Les exemples traditionnels sont ceux de la justice, de la sécurité ou d'éclairage public. La non exclusion par le mécanisme du marché caractérise, de son côté, des biens dont aucun agent ne peut être exclu des bénéfices. Celle-ci découle de l'impossibilité de fractionner le service entre divers consommateurs. Ainsi, les caractéristiques intrinsèques de ces biens justifient l'intervention de l'Etat dans leur production ou leur réglementation. Il y a aussi une forte notion de compétitivité attachée à l'investissement public puisque, en soignant et en développant ses infrastructures collectives, un pays va se faciliter la tâche pour attirer des capitaux étrangers qui vont, à leur tour, participer au développement économique du pays. * 15 R. HEILBRONER et L.THUROW, (1986), Comprendre la macroéconomie, 8ème ed, Economica, Paris, p.235 * 16 E. COMBE, (1996) Précis d'économie ; éd. PUF, Paris, PP 25-26 * 17 SILEM et ALBERTINI, Lexique d'économie, p.399 * 18 COMBE E., Op. Cit, p.28 * 19 Z.,OLOUMI, ( 1997), Financement d'une entreprise dans les PED, La Découverte, Paris, p.17 * 20 E. COMBE, Op. Cit p.28 * 21 www. umoneton.ca/cf.docs |
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