Déterminants de l'investissement direct a l'étranger dans les pays en voie de développement : expérience de la RDC, de 1985 à 2005( Télécharger le fichier original )par Augustin MUHINDO NGELEZA Université de Goma - licence en gestion 2009 |
II.2.2 La situation économique actuelle du paysLa dégradation de la situation économique de la RDC a été régulière depuis les années 1980. La détérioration a été si forte que le PIB s'est contracté de 5,5% en moyenne annuelle entre 1997 et 2000. Avec un taux de croissance réel de 3,3% en 2002, le pays renoue pour la première fois avec un taux positif, après des nombreuses années de déclin. Cette nouvelle tendance devra se confirmer en 2003 avec un taux de croissance projeté à 2,4%. La légère contraction de la production en 2003 s'expliquerait par un faible taux d'exécution des dépenses d'investissements publics dû à des retards dans le décaissement des ressources extérieures et des difficultés de mobilisation de ressources financières intérieures au niveau du système bancaire. Ce phénomène avait déjà été observé en 2000 au moment où les investissements bruts avaient baissé de 4,5%. Mais une autre raison forte qui explique cette contradiction est le problème des approvisionnements en intrants, et surtout aux effets de la guerre. Tous les secteurs économiques ont été atteints par ces deux facteurs dont les effets se sont sentis par l'ampleur des distorsions au niveau tant de l'offre que de la demande. Avec l'arrêt de plusieurs activités, à part l'extraction clandestine de quelques pierres précieuses, la production qui devrait porter la croissance n'a pas joué ce rôle. De ce fait, les possibilités de réalisation des revenus par les ménages ont été fortement limitées ; ce qui a contribué à une généralisation de la pauvreté monétaire sur tout le territoire. Le PIB par habitant de la RDC n'a pas dépassé les 90 dollars US depuis de nombreuses années, et aux prix de 1995, il serait en moyenne de 70 dollars. 87(*) II.2.3 Les indicateurs sociauxII.2.3.1. La pauvreté en RDCD'après les données de la Banque Mondiale, le revenu journalier par tête d'habitant a dégringolé de 1,31 $ en 1973 à 0,91 $ en 1994 et à 0,30 en 1998. Cette évolution est le reflet de l'état de pauvreté généralisée dans le pays. Ainsi, près de 80% des 55 millions d'habitants mènent une vie en dessous de celle acceptée par l'humanité, c'est-à-dire avec 0,20 dollars américains, soit le cinquième de ce qui est universellement retenu comme seuil journalier de pauvreté. II.2.3.2 La santéLes armes qui crépitent depuis des années en RDC n'ont pas seulement endeuillé plusieurs millions de personnes mais elles ont détruit les infrastructures physiques et ont poussé l'Etat congolais à abandonner la plupart des installations sanitaires. Il est actuellement estimé que près de 37% de la population n'a pas accès aux soins médicaux. Le taux de mortalité est très élevé dans les zones rurales et périurbaines où la population vulnérable est la plus touchée, notamment les femmes en âge de procréer et les enfants de moins de cinq ans. * 87 CEA, Les économies de l'Afrique centrale, Madrid, 2004, p.270 |
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