Déterminants de l'investissement direct a l'étranger dans les pays en voie de développement : expérience de la RDC, de 1985 à 2005( Télécharger le fichier original )par Augustin MUHINDO NGELEZA Université de Goma - licence en gestion 2009 |
I.5.2.5 Progrès technique : les nouvelles théories de la croissancePour les théoriciens néoclassiques, rendre endogène le progrès technique, c'est le faire dépendre des variables du modèle, produit, capital, travail, etc72(*). Les théoriciens récents cherchent précisément à rendre ces facteurs endogènes, c'est-à-dire à construire des modèles qui expliquent son apparition. Ces modèles ont étés développés à partir des années 1960, notamment par Paul ROMER et Robert BARRO. Ils se fondent sur l'hypothèse que la croissance génère par elle-même le progrès technique qui permet que ce rendement demeure constant. La croissance favorise l'accumulation du capital humain, c'est-à-dire les compétences possédées par la main d'oeuvre et dont dépend sa productivité. En effet, plus la croissance est forte, plus il est possible d'accroître le niveau d'instruction de la main d'oeuvre en investissant notamment dans le système éducatif. D'une manière générale, la hausse du niveau d'éducation par des moyens publics ou privés est bénéfique. Enfin, la croissance permet de financer des infrastructures publiques et privées qui stimulent la création des réseaux de communication efficaces favorisant par exemple l'activité productive. La principale des conclusions de ces nouvelles théories est qu'alors même qu'elles donnent un poids important aux mécanismes du marché, elle en indique nettement les limites. Ainsi, il y a nécessité de créer des arrangements en dehors du marché concurrentiel. Ce qui peut expliquer une intervention de l'Etat dans la sphère économique. En particulier, ce retour de l'Etat se traduit par le fait qu'il est investi d'un triple rôle : - encourager les innovations en créant un cadre apte à coordonner des externalités qui découlent de toute innovation, par exemple grâce à la protection qu'il offre aux innovateurs des brevets ; - susciter celle-ci en investissant dans la recherche (notamment fondamentale et les infrastructures dont les externalités dépassent les profits que peuvent en attendre les acteurs privés) ; - améliorer le capital humain en investissant dans le système éducatif. D'une manière générale, c'est le rôle des politiques structurelles de l'Etat, en particulier les investissements dans le capital public qui est ainsi souligné. Ces modèles sont toutefois frustrés en ce qu'il n'explique pas les mécanismes précis qui font que la croissance économique stimule le progrès technique. En particulier chacun des modèles de ces théories ne s'attachent qu'à un seul mécanisme liant progrès technique et croissance. Comme le note GUELLEC et RALE « le modèle général recouvrant l'ensemble des formes du progrès technique est sans doute trop complexe pour être élaboré, ce qui limite la portée des résultats obtenus puisque les interactions entre plusieurs formes existantes sont ignorées. »73(*) * 72 B. GUERRIEN., Idem. * 73 GUELLEC & RALE, (2003), Les nouvelles théories de la croissance, La découverte, Paris, p 75 |
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