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Analyse des déterminants de l'octroi du crédit bancaire aux entreprises: le cas de Afriland First Bank

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par Césaire AIME TCHUMKAM
Université de yaoundé II soa - Diplôme d'études supérieures spécialisés en gestion bancaire et établissements financiers 2003
  

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CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE

Le crédit bancaire est un contrat financier qui met en relation un prêteur (banque) qui est à excédent de liquidité et un emprunteur (client) qui est à déficit de liquidité sur un marché financier. Ce financement peut s'effectuer de façon directe ou de façon indirecte. La notion d'information dans ce processus est d'importance capitale. Le principe d'asymétrie d'information a conduit les clients à bénéficier de certains atouts mais surtout à la banque de limiter des désagréments en recherchant de manière accrue l'information, en vérifiant les documents fournis, en contrôlant l'exécution des contrats.

Le prêteur en mettant à la disposition du demandeur de liquidité des fonds doit éloigner au maximum des éventuels risques. Il peut procéder par l'intermédiaire financière. Les intermédiaires financiers assument le risque de crédit et le gèrent grâce à la direction des risques. Les contrats qu'ils proposent sont meilleurs que ceux offerts par le marché.

Les données financières relatives à l'octroi du crédit bancaire sont correspondantes à une étude sur le passé, le présent et le futur de l'entreprise. C'est ainsi que toute étude de crédit effectué suivant le plan d'analyse ainsi défini doit aboutir à une conclusion motivée et objective quant à :

· l'opportunité pour la banque d'investir dans le secteur d'activité ;

· l'intérêt que présente la relation par sa solvabilité, sa moralité et ses potentialités

· les besoins réels en crédits ;

· les garanties à confier en contrepartie des concours sollicités avec nécessité de garanties réelles pour les crédits de fonctionnement et crédits à moyen terme ;

· que les garanties proposées soient solides et couvrent largement le montant du concours.

2ème PARTIE : EXAMEN DES DETERMINANTS DE L'OCTROI DU CREDIT BANCAIRE A AFRILAND

FIRST BANK AUX ENTREPRISES

Cette partie s'intéresse au traitement bancaire (par des outils statistiques) des différentes demandes de crédits par l'offre dont dispose Afriland en fonction du marché de crédit camerounais et des informations financières reçues des emprunteurs. Il est d'abord question de présenter de façon générale le marché de crédit bancaire au Cameroun (demande, offre de crédit des ménages et des entreprises), puis le marché de crédit à la First Bank (marché des dépôts et des crédits). Ensuite, nous utiliserons des tests statistiques pour démontrer l'opportunité du choix de la banque à octroyer les crédits aux entreprises.

CHAPITRE III : LE PORCESSUS D'OCTROI DU CREDIT BANCAIRE AU CAMEROUN : Le cas AFRILAND FIRST BANK

Il est question ici de présenter les différentes articulations de demande et d'offre du marché de crédit bancaire camerounais en faisant ressortir par après le cas de la banque AFRILAND FIRST BANK. En ce qui concerne la demande de crédit bancaire, elle touche l'Etat, les particuliers et surtout les entreprises. S'agissant de l'offre de crédit, elle est proposée par les secteurs suivants : la bourse, les banques, les établissements de microfinance, les tontines et l'informel. Dans une première section, nous étudierons le marché du crédit bancaire au Cameroun ; et dans une seconde section, la spécificité de la banque First Bank.

SECTION 1 : LE MARCHE DU CREDIT BANCAIRE DU CAMEROUN

Le marché de crédit est considéré selon l'hypothèse néoclassique19(*) comme tout marché où l'on retrouve des offreurs et des demandeurs de crédit. Les conditions d'accessibilité à la demande de ce marché obéissent aux conditions du marché de concurrence pure et parfaite. Les caractéristiques fondamentales de ce marché sont les suivantes :

· La pureté qui se traduit par deux éléments suivants :

o L'atomicité : on suppose qu'il existe un très grand nombre de vendeurs et d'acheteurs sur le marché, aucun d'eux n'ayant une taille susceptible d'influencer les conditions ou les résultats du marché.

o La libre entrée et sortie : on suppose qu'à tout moment, n'importe quel agent économique acheteur ou vendeur est libre de participer ou non à l'activité du marché. Il n'existe aucune entrave à la participation au marché.

· La concurrence. Elle se traduit par :

o L'homogénéité des produits : tous les vendeurs mettent sur le marché un produit homogène c'est-à-dire considéré identique par les acheteurs qui sont indifférents à l'identité du vendeur. La concurrence ici entre les vendeurs ne peut se porter sur des caractéristiques du produit vendu mais plutôt sur le prix.

o La mobilité des facteurs : les facteurs de produit peuvent se déplacer sans délai librement, d'une entreprise à une autre, d'un marché à un autre, à la recherche de gain.

o La transparence : on suppose ici que les formations des différents agents qui interviennent sur les marchés est parfaite c'est-à-dire disponible immédiatement et sans coût. Cela signifie que tout le monde connaît en même temps et gratuitement les quantités offertes et les prix pratiqués sur tous les marchés.

L'équilibre sur le marché de crédit se traduit par l'équilibre entre l'offre et la demande de crédit. Le prix est la variable d'ajustement :

§ Si la demande augmente, alors le taux d'intérêt augmente jusqu'à ce que l'offre égalise la demande de crédit ;

§ Si la demande baisse, c'est la situation inverse.

Analyser le marché de crédit sous cet angle revient à considérer que ce marché est un marché aux enchères, en d'autres termes un marché où les transactions entre les différents agents sont instantanés. Cela suppose ainsi que les offreurs et les demandeurs ne se connaissent pas, pourtant dans ce marché les transactions commencent et s'achèvent dans le futur. Avec cette vision du marché, le contenu en information du prix peut donc apparaître insuffisant pour réguler le fonctionnement du marché du crédit. L'information devient une variable essentielle sur le marché de crédit.

Sur les marchés néoclassiques, la livraison du bien par le vendeur et le paiement par l'acheteur sont simultanés, alors que sur le marché du crédit, le prêteur et l'emprunteur échangent une promesse de remboursement. Le risque de défaut s'explique par la différence entre cette promesse et les remboursements effectués. Les prêteurs se préoccupent donc d'évaluer la qualité de la promesse de l'emprunteur, c'est-à-dire sa probabilité de défaillance. Une des activités principales des banques est de collecter et de traiter des informations sur les emprunteurs potentiels. Les informations ainsi accumulées par chaque banque sont non transmissibles (elles reposent en partie sur des critères subjectifs) et, de ce fait, l'engagement est irréversible : le contrat de prêt n'est pas négociable20(*).

De plus, la banque spécifie elle-même les termes du contrat : elle définit le taux d'intérêt et n'est pas un agent "price taker" comme sur les marchés néoclassiques habituels. Le taux d'intérêt défini par la banque comprend une prime de risque censée compenser la perte encourue en cas de défaillance de l'emprunteur. Cependant, la prime de risque ne peut pas être trop élevée car le taux d'intérêt influence la qualité du crédit, c'est-à-dire la capacité de l'emprunteur à respecter ses engagements.

I-LA DEMANDE DE CREDIT CAMEROUNAISE

De façon générale, il s'agit de la manifestation d'un besoin d'encaisse c'est-à-dire de liquidité effectué par les agents non financiers en direction des créateurs de monnaie. La demande de monnaie est abordée ici en mettant en exergue les raisons qui amènent les agents économiques à souhaiter conserver leurs avoirs. Autrement dit-il s'agit d'étudier la demande de monnaie selon ses motifs (transaction, précaution et spéculation).

Voici un bref aperçu de la situation économique du Cameroun en 2003 sous forme de tableau.

Tableau 1 : Situation économique du Cameroun en 2003

1

Afrique en miniature

2

10 provinces administratives

3

16,7 millions d'habitants

4

475.000 km2

5

Capitale Politique : Yaoundé

6

Capitale Economique : Douala

7

Monnaie : F CFA ; (1 EURO= 655.957F CFA)

8

Langues : Français & anglais

9

PIB : 8 963,6 US Dollars

10

PIB par habitants 984 US Dollars

Source: GUELA S., AFRILAND FIRST BANK AND FMO

La demande de crédit au Cameroun peut être définie comme la quantité de monnaie que les ménages, les entreprises et l'Etat souhaitent ou désirent obtenir auprès des institutions bancaires et financières sur la base des certaines garanties. Pour cela, ces emprunteurs doivent se rapprocher de ces établissements de crédit, qu'ils ouvrent des comptes et se connectent à l'activité bancaire et financière. Ils peuvent octroyer différents crédits (court terme, moyen et long terme).

Or, le pays est frappé par une crise qui a conduit à une restructuration (1990-1995) du secteur bancaire dont les principales caractéristiques sont les suivantes :

ü Six (6) banques liquidées

ü Trois (3) banques recapitalisées

ü Une (1) nouvelle banque créée

ü Quatre mille (4000) emplois supprimés

ü Cent quatre (104) guichets de banque fermés

ü Coût global cinq cent trente huit (538) milliards.

Le Cameroun retrouve ainsi un réseau bancaire moins dense21(*) avec une prolifération des établissements de microfinance (très sollicités et appréciés par les populations), mais très étroitement contrôlées par la COBAC.

I-1. Prenons l'exemple des ménages de la zone du grand Nord camerounais 22(*)

Seuls 5,8% des ménages dont 3,5% en milieu urbain et 2,3% en milieu rural, ont déclaré avoir sollicité un crédit d'investissement au cours des douze derniers mois précédent l'enquête ; niveau relativement bas par rapport à la moyenne nationale qui est de 8,7%. Comme dans les autres provinces (appelées aujourd'hui régions), les populations semblent ne pas être habituées à la demande de crédit d'investissement. Elles sollicitent davantage les crédits de consommation pour financer la célébration du mariage, la préparation de la rentrée scolaire ou l'acquisition d'un bien durable de consommation. Les taux nets d'accès au crédit calculés par rapport aux ménages qui en ont fait la demande sont évalués à 15,7% pour la province contre une moyenne nationale de 12,1%. Cette situation s'explique principalement par la multiplicité des groupements communautaires ayant des volets épargne crédits dans leurs activités (Caisses populaires, GIC, associations diverses, etc.) ainsi qu'à l'existence dans la région de plusieurs ONG et projets accordant des microcrédits. Suivant le niveau de vie, les pauvres ont relativement moins accès au crédit d'investissement que les non pauvres lorsqu'ils en demandent. Il en est de même des citadins par rapport aux ruraux.

Cette situation se justifie par le fait que les pauvres possèdent moins souvent la garantie exigée pour ces types de crédits ou manquent d'appui dans les démarches. Les profils d'accès au crédit par les ménages de l'Extrême Nord et ceux de l'ensemble des ménages du Cameroun sont comparables. La province se démarque néanmoins du reste du pays par la proportion particulièrement élevée de crédits destinés à la création d'unités de production par rapport à l'ensemble des crédits obtenus.

Pour ce qui concerne le Cameroun, l'année 2004 n'aura donc pas été celle du boom du crédit23(*). La surliquidité, étant générale dans la sous-région, presque aucune banque ne présente de besoins importants et urgents de trésorerie. Cette surliquidité est d'ailleurs telle que le gouverneur de la BEAC, Jean-Félix MAMALEPOT, a pris de nombreuses mesures de ponction de liquidité, notamment à travers les mécanismes de réserves obligatoires, pour effectuer, de mois en mois, la captation des ressources. Ainsi, au titre des réserves obligatoires constituées, les banques camerounaises ont déposé plus de 80 milliards de francs CFA auprès de la Banque centrale, sur un total de 129 milliards de francs déposés par l'ensemble des banques de la sous-région, sans compter un peu moins de 30 milliards déposés régulièrement par les banques camerounaises. C'est dire l'ampleur de la surliquidité du système bancaire sous-régional, qui tranche par contre avec le volume du crédit.

* 19 Ecoles de pensées économiques apparues entre 1871 et 1874 à la suite des publications de Menger, Jevons et Walras (marginalisme, néoclassicisme et libéralisme).

* 20 Les créances hypothécaires font exception, elles peuvent être négociées sur un marché secondaire étant donné qu'elles sont assorties d'une garantie (hypothèque) proche de la valeur du montant à rembourser. La titrisation permet également de négocier des titres de créance. Ce phénomène n'est pas encore très répandu dans les pays en développement, et il concerne certains types de contrats bien spécifiques.

* 21 Nous remarquerons qu'en cette date de 2009, le réseau bancaire s'est amélioré en passant à treize banques à savoir Amity bank, Ecobank, CBC, SCBC, SGBC, Citibank, Afriland F.B., BICEC, NFC, CFC, UBC, UBA, CA/SCB.

* 22 Direction de la Statistique et Comptabilité Nationale (DSCN), Conditions de vie et profil de pauvreté à l'Extrême-Nord Cameroun en 2001, 2002, Page 11.

* 23 F. BAMBOU (2004), CAMEROUN LINK, Le portail du Cameroun / Cameroon Portal, Microsoft Intrenet Explorer.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus