III.1 Introduction
Le présent chapitre met en exergue la description des
différentes irrégularités du milieu de transmission qui
peuvent être à la base des atténuations du signal
émis par la station émettrice vers le récepteur.
Les ondes se propagent à la vitesse de la
lumière et cette propagation est un transfert d'énergie sans
transfert de matière, résultant de l'évolution dans le
temps de la distribution spatiale d'un champ dans le milieu où se
produit ce transfert. On distingue:
- La propagation en visibilité
- La propagation en non visibilité III.1.1 La
propagation en visibilité
Cette propagation concerne des liaisons pour lesquelles la
propagation est de type "optique" ou quasi optique. Ces liaisons utilisent des
fréquences élevées dans le domaine des ondes
centimétriques ou millimétriques. Bien que l'émetteur et
le récepteur soient en visibilité l'un par rapport à
l'autre, des perturbations, induites par la présence du sol ou de
l'atmosphère peuvent intervenir. Deux grandes familles de liaisons
appartiennent à cette classe :
- Les liaisons sol-sol, de type faisceaux Hertziens.
- Les liaisons sol-espace, utilisées par les
systèmes de transmissions par satellites III.1.2 La propagation
en non visibilité
Elle concerne des liaisons pour lesquelles un obstacle est
interposé entre l'émetteur et le récepteur. Le signal
émis va alors se propager grâce à différents
phénomènes dont :
- La diffraction qui se produit lorsque la
ligne de visée (Line of Sight:LOS) entre l'émetteur et le
récepteur est obstruée par un obstacle opaque dont les dimensions
sont plus grandes que la longueur d'onde du signal émis.
- La réflexion qui se produit lorsque
l'onde émise rencontre un obstacle dont les dimensions sont très
largement supérieures à la longueur d'onde. Ce
phénomène peut avoir, pour effet, une augmentation ou une
diminution du niveau du signal reçu. Lorsqu'il y a un grand nombre de
réflexions le niveau du signal reçu peut devenir instable.
- La transmission qui se produit lorsque
l'obstacle est en partie "transparent" vis à vis de l'onde
émise
- La réfraction qui provient du fait que
la variation de l'indice atmosphérique entraîne une propagation
"courbée" de l'onde émise.
Entre un émetteur et un récepteur situés
à la surface de la terre, les ondes peuvent se propager de trois
façons :
· à la surface de la terre (onde de sol)
· dans la basse atmosphère (onde directe)
· par réflexion sur l'ionosphère (onde
d'espace)
Pour les ondes hertziennes (métriques et
centimétriques) seul le second type de propagation est possible. Pour
l'étudier, il faudra tenir compte des caractéristiques
électriques du sol et de la basse atmosphère. En effet, la basse
atmosphère produit des phénomènes de réfraction et
d'atténuation sur la propagation des ondes, tandis que l'influence du
sol peut se manifester par des phénomènes de réflexion et
de diffraction [7].
III.2 Caractéristiques électriques du sol
et de la basse atmosphère. III.2.1 Le sol
Le sol étant caractérisé par sa constante
diélectrique år et sa
conductivitéó , il peut être
considéré comme un milieu dissipatif, dont la permittivité
équivalente est :
ó
å e = å - j (3.1)
ù
Sa permittivité relative complexe est :
å ó å
å er = - j = - j
60óë (3.2)
0
La fréquence de transition, pour laquelle les amplitudes
du terme réel et du terme imaginaire sont égales, est
donnée par :
ó 18 ó
f = = ( )
t 2 ðå å
r
GHz (3.3)
Cette fréquence de transition a pour valeur : 900 MHz,
pour l'eau de mer ( ó = 4 et år = 80
)
1.2 MHz, pour un sol moyennement sec ( ó = 10-
3 et år = 1 5 )
0.675 MHz, pour l'eau douce ( ó = 3 . 1 0 - 3
etår = 80 ).
Pour f >> ft , å
>> ó : les propriétés du milieu se
rapprochent de celles d'un diélectrique.
ù
Pour f << ft , å
<< ó : les propriétés du milieu se
rapprochent de celles d'un conducteur.
ù
Le tableau qui suit est donné à titre purement
indicatif car il n'est guère facile d'estimer sans mesure réelle
les caractéristiques d'un sol. En outre elles peuvent varier fortement
en fonction de l'humidité du sol et de la végétation. Le
gel et la sécheresse dégradent très nettement la
qualité du sol et l'efficacité des antennes qui les surmontent
[15].
Catégorie de terrain
|
Conductivité ó ( mS
m)
|
Permittivité relative
år
|
Qualité
|
glace polaire
|
0,1
|
1
|
très mauvaise
|
milieu urbain et zones industrielles
|
1
|
5
|
mauvaise
|
terrain sablonneux et aride, montagne
|
2
|
10
|
médiocre
|
landes et collines boisées
|
5
|
13
|
bonne
|
pâturages et prairies
|
10
|
14
|
bonne
|
zones humides, marais
|
30
|
25
|
très bonne
|
étendue d'eau douce
|
1
|
80
|
très bonne
|
eau de mer
|
4640
|
81
|
excellente
|
Tableau 1:Caractéristiques
électriques de différents types de sols
III.2.2 La basse atmosphère ou
Troposphère
C'est la région de l'atmosphère
s'étendant jusqu'au-dessus des plus hautes montagnes. Elle est le
siège des phénomènes météorologiques faisant
intervenir l'eau : brouillard, nuages, pluie, neige, etc. Elle est
limitée en altitude par une surface fictive appelée
tropopause dont la hauteur est plus faible au voisinage des
pôles qu'à l'équateur. Dans les régions
tempérées, son altitude oscille entre 7 et 14 km suivant les
conditions atmosphériques.
La troposphère peut être considérée
comme un milieu diélectrique pur, sauf aux ondes les plus courtes
(centimétriques et millimétriques) pour lesquelles elle peut
être plus absorbante. La température, l'humidité et la
pression y varient de façon sensible en fonction du lieu et du temps et
il en résulte des variations de l'indice de réfraction de
l'air.
a) Loi de variation de l'indice de
réfraction
Des mesures de l'indice montrent que ces variations sont,
approximativement, une fonction linéaire de l'altitude. Si n
est l'indice à l'altitude h et l'indice au niveau de la
mer :
n0
n =n0 (1 +Bh) (3.4)
La valeur de B est donnée par la formule de
Booker
1 dP dT
B= ( 0.2 30
- + - 6 ) (3.5)
R dh dh
0
dans laquelle R0 est le rayon de la terre :
= 6 400 km ;
dp dh
dT dh
R0
est la variation de la pression de la vapeur d'eau avec
l'altitude, exprimée en mbars/m ;
est la variation de la température avec l'altitude en
oc/m.
Comme n0 est voisin de 1 et que Bh
<< 1 :
n = n0 + Bh (3.6)
b) Atmosphère standard
La loi régissant les variations de pour
l'atmosphère standard n'est pas valable dans n
toute la troposphère. C'est pourquoi le CCIR
(Comité consultatif international des télécommunications)
a décidé de définir une atmosphère fondamentale de
référence pour laquelle l'indice de réfraction est
donné par :
n = 1+315. 10 6 exp( - 0,1 3 6 h )
(3.7)
-
où h est la hauteur exprimée en km.
Sur les deux kilomètres, cette atmosphère de
référence est très proche de l'atmosphère standard
[5].
III.3 La réfraction
atmosphérique
La formule représente l'atmosphère comme un milieu
à stratification
n = n 0 + Bh
sphérique où les surfaces séparant les
différentes strates sont des sphères parallèles à
la surface de la terre.
III.3.1 Propagation atmosphérique
Etudions la propagation dans un tel milieu, ?
étant l'angle de la direction de propagation avec l'horizontale du
lieu (fig.III.1) et s l'abscisse curviligne d'un point.
Au point M, la loi de Descartes s'écrit ;
n 1 cos? 1 = n2
cos ? 1 ,
Dans le triangle OM1M2,
nous avons :
sin OM M sin OM M cos ? cos
?
1 2 2 1 1 2
= =
,
OM 2
OM R h R h1
1 0 + 2 0 +
d'où : n1 ( R0 +
h 1 )cos? 1 '= n2 (
R0 + h2)cos?2
(3.8)
Dans un milieu dont l'indice varie de façon continue
n ( R 0 + h)cos? =
cte (3.9)
Figure III.1: Propagation dans une
atmosphère à stratification sphérique.
Figure III.2: Propagation dans une
atmosphère dont l'indice est à variation continue
Considérons maintenant une portion de trajectoire au
voisinage d'un point M (fig.III.2). Entre M ( s ,?)
et M, ( s, ,? ,) , nous
pouvons définir la courbure relative de la trajectoire par rapport
à la terre, d'après :
á = =
s s ds
' -
d
? si M ? M (3.10)
,
Pour á = 0, ? = consante en
tous les points de la trajectoire : la courbure de la trajectoire est donc
égale à celle de la terre ;
Pour á > 0,? augmente donc avec s
: la courbure propre de la trajectoire (soit 1/R) est plus petite
que celle de la terre (soit 1/ R0 ) ;
Pour á < 0, ? diminue avec s
: la courbure propre de la trajectoire est donc plus grande que celle de
la terre.
Calculons maintenant áen prenant la
dérivée logarithmique de la relation (3.9) : dn dh
sin? d
+ - ? = 0 (3.11)
?
n R h
+ cos
0
Nous allons tenir compte de ce que sin? = dh
ds et des approximations n 1 et cos ? 1 (les angles
? restent inférieurs à 10o, du fait que nous
ne considérons que des trajectoires situées au voisinage de la
terre). Dans ces conditions et en négligeant h, qui est
très petit devant R0 , nous obtenons :
dn
1
+ =á (3.12)
dh
0
R
III.3.2 Application aux
télécommunications
Soit une antenne dont la direction de rayonnement maximal est
parallèle à la surface de la terre :
6
- si dn dh = - R km = -
1 0 ( ) 1 56 . 1 0 - , á = 0 ; cela
signifie que les trajectoires sont
parallèles à la surface de la terre (fig III.3)
;
- si dn dh > - 1 5 6 . 1 0 - 6, á
>0 ; cela signifie que d? >0 pour ds > 0 : la
trajectoire s'écarte donc de la surface de la terre. En particulier, si
dn dh = 0 les trajectoires sont des lignes droites ;
- si dn dh < - 1 5 6 . 1 0 - 6 ,á
>0 ; cela signifie que d? <0 pour ds > 0 : la
trajectoire se rapproche donc de la surface de la Terre.
Figure III.3 : Divers cas de propagation selon
la valeur de dn dh
Les différentes possibilités de fonctionnement
d'une liaison de télécommunications se
dn - 6
définissent par rapport au cas de l'atmosphère
standard pour laquelle = - 39.10:
dh
- si dn dh> -3 9 . 1 0 - 6 , il y a
infraréfraction ;
6
- si dn dh < - 3 9 . 1 0 - , il y a
supraréfraction avec possibilité d'obtenir un guidage des ondes
si, de plus, dn dh < - 1 5 6 . 1 0 - 6.
soit un peu en dessous de l'horizontale afin que les trajectoires
de propagation puissent atteindre l'antenne de réception.
III.3.3 Cas équivalents utilisés en
télécommunications
Dans le réel, la surface de la terre et les
trajectoires de propagation sont incurvées. Pour l'étude d'une
liaison entre un émetteur et un récepteur, la quantité
importante est la courbure relative á de la trajectoire par
rapport à la terre. Il est donc possible de définir deux cas
fictifs équivalents au cas réel, dans lesquels la trajectoire de
propagation est rectiligne (fig.III.4), ou la surface de la Terre est plate
(fig.III.5), pourvu queá soit conservée.
Ainsi, les concepteurs de liaisons de
télécommunication disposent d'un modèle équivalent
dans lequel tout point de la trajectoire se trouve à la même
hauteur au-dessus de
hQ
la Terre que dans le cas réel [6].
Figure III.4 : Cas équivalent au
cas réel avec trajectoire rectiligne.
Figure III.5 : Cas équivalent au cas
réel avec Terre plate.
a. Cas équivalent avec trajectoire
rectiligne
Dans ce cas, notons ( , , ) les paramètres qui
étaient notés (
á '
' n 0
R á, n , R 0 ) dans
le cas
dn
'
1
0
á= ' + (3.13) dh R '
La trajectoire étant rectiligne, = cte donc
n '
|
dn dh
|
' '
|
= . Comme la courbure relative de la o
|
trajectoire doit être la même dans le cas
équivalent que dans le cas réel : á =
á d'où :
'
1 1 dn
R R
' dh
0 0
= + (3.14)
'
Cette relation permet de définir le rayon terrestre fictif
pour le cas équivalent avec
R0
trajectoire rectiligne. Dans les conditions atmosphériques
normales : que :
|
dn 0.25
-
= ; il en résulte
dh R0
|
4
R ' R 8500
0 =
0
3
km (3.15)
h
n = n+ (3.18)
R0
d'où :
"
Ainsi pour étudier les conditions de propagation entre
deux points, on utilisera des cartes où le profil du terrain correspond
à un rayon terrestre de 8500 km et l'on considérera que la
propagation entre ces deux points s'effectue en ligne droite.
L'utilisation de ce concept de terre fictive, associé
à celui de propagation rectiligne, simplifie beaucoup l'étude des
liaisons pour faisceaux hertziens.
b. Cas équivalent avec Terre plate
"
Dans ce cas, notons ( á " , n " , R
) les paramètres qui étaient notés (
á, n , R 0 ) dans le cas
0
réel. Nous avons :
dn
"
1
"
á = + (3.16)
0
dh R "
La terre étant plate, 0 = 8 . En identifiant et
R " á á , nous obtenons :
"
dn
" dn 1
= + (3.17)
dh
dh
R0
Cette relation donne la valeur que l'on doit prendre pour
l'indice modifié de l'atmosphère dans ce second cas
équivalent.
III.3.4. Réfractions et réflexions
anormales
Normalement, la température de l'air diminue en mesure que
l'on s'élève au-dessus du sol et nous avons vu que la courbure
des rayons était plus faible que celle de la terre.
Il peut arriver qu'une couche d'air chaud produise une
augmentation de température de quelques degrés sur quelques
dizaines de mètres, soit directement au-dessus du niveau zéro
(fig.III.6a), soit entre deux altitudes et (fig.III.6b).
Au-dessus des mers ou des océans, il
h1 h2
peut aussi exister une couche d'évaporation plus ou moins
importante sur quelques dizaines de mètres.
Figure III.6 : Variation de l'indice et trajet
des rayons dans le cas d'une couche de n
super réfraction située entre 0 et ou entre et
h0 h 1 h2
Dans chacun de ces cas, il se produit une variation anormale
de n et la valeur de dn dh peut devenir inférieure
à -156. 10 -6. Par conséquent, la courbure des rayons
est plus forte que celle de la Terre et les rayons sont donc rabattus vers sa
surface (superréfraction) sur laquelle ils peuvent éventuellement
se réfléchir. Il peut ainsi s'établir, par une suite de
réflexions successives, une sorte de propagation guidée,
appelée propagation par conduit.
Il peut se faire aussi qu'une brusque variation d'indice se
produise dans l'atmosphère à une hauteur . Il s'établit
alors un feuillet horizontal qui provoquera une réflexion partielle
et
h0
une réfraction anormale des ondes arrivant sous une
incidence rasante [5] (fig.III.7)
Figure III.7 : Influence d'un feuillet
atmosphérique sur la propagation des ondes
Il en résulte un affaiblissement important ou une
interruption de la liaison qui ne pourra être rétablie que lorsque
le feuillet aura disparu ou se sera déplacé. Ces couches
d'inversion et ces feuillets ne peuvent apparaître que si
l'atmosphère est calme et sujette à des variations de
température et d'humidité importantes.
Pour toutes ces propagations anormales, les trajets sont
différents de ce qu'ils devraient être. Par ailleurs, ils ne sont
pas les mêmes pour deux fréquences différentes. Ces deux
constatations justifient les procédés employés pour
améliorer la réception dont:
· la diversité d'espace, qui consiste à
utiliser deux antennes de réception, l'une à l'emplacement
optimum pour une propagation normale, l'autre à un niveau
inférieur d'au moins une centaine de ë ;
· la diversité de fréquence qui consiste
à établir la liaison sur deux fréquences
séparées d'au moins 0
1 0 .
Chacune de ces méthodes permet une
decorrélation suffisante des signaux reçus pour que les
vibrations ne soient pas identiques. Il suffit alors de choisir l'un des
signaux dont l'amplitude est la plus forte. L'emploi simultané de ces
deux méthodes permet d'avoir le choix entre quatre signaux, ce qui, en
général, est suffisant pour assurer une sûreté
totale de la liaison [13].
III.4. Atténuation de l'atmosphère par
l'eau et les gaz
La traversée des zones de pluies, de nuages ou de
brouillards donne lieu à une atténuation des ondes les plus
courtes : centimétriques et millimétriques. Cette
atténuation, qui résulte de pertes par absorption et par
diffusion, augmente rapidement avec la fréquence et l'intensité
de la précipitation.
longueur d'ondes et de la dimension des particules. Les
nuages et les brouillards qui contiennent des gouttelettes d'eau très
fines ne produisent pas de phénomènes de diffusion importants.
Par contre la pluie, dont les gouttes d'eau ont un diamètre de l'ordre
de un à quelques millimètres, peut produire une
atténuation d'autant plus importante que la précipitation est
intense, surtout aux fréquences supérieures à 10 GHz.
Contrairement à l'eau, la glace atténue très peu. Il en
résulte que l'atténuation, due à une chute de neige ou de
grêle, dépend de la proportion d'eau qui y existe sous une forme
liquide [7].
III.5 La réflexion sur le sol III.5.1.
Hypothèse d'un sol plan
Considérons un émetteur E et un
récepteur R. L'onde électromagnétique peut
parvenir en R (fig.III.8) :
· soit directement en parcourant le trajet de longueur
r ;
· soit après réflexion sur le sol, selon le
trajet de longueur r ' = r 1 + r 2
h1
r1
R
r
h2
r'
r2
T
d
E
Figure III.8 : Géométrie pour la
réflexion d'une onde sur un sol plan
Soit le champ produit en R par le rayon direct issu de
E ;
Soit le champ produit en R par le rayon
réfléchi en T, avec un coefficient de réflexion
complexe : = expj? .
Pour calculer l'amplitude relative de Er et
E 0 , il faut tenir compte des deux faits suivants :
· au point T de réflexion, le module du
coefficient de réflexion complexe est inférieure à
l'unité ;
· la longueur du rayon réfléchi est plus
grande que celle du rayon direct r. Comme le champ varie en raison
inverse de la distance, nous avons :
Er = (3.19)
r
'
E r
0
Evaluons maintenant le déphasage de
Er par rapport à E 0 , il
résulte :
du déphasage ? qui se produit à la
réflexion sur le sol
du déphasage introduit par la différence de
longueur des rayons direct et réfléchi :
? '
r - r
'
? ð
' 2
= (3.20)
ë
Le champ total est donc :
Er = ? 1 + exp ( + ' )
r ?
E ' j ? ?
0 ?? ?? (3.21)
r
la valeur maximale est obtenue pour ? ? 2k
ð
+ ' =
r
EM E
= 0 ? 1 + r ' ?
?? ?? (3.22)
la valeur minimale est obtenue pour =
? + ?(2 k + 1)ð '
r
Em = E - (3.23)
0 (1 ' )
r
Il y a donc dans l'espace une variation du champ reçu
avec une succession périodique des maxima et des minima. Pour calculer
cette périodicité, compte tenu de ce que << d,
nous
h1 , h 2
ferons l'approximation suivante :
? ' = 4 ð 1 2 (3.24)
h h
ë d
a) Si R se déplace à d =
cte, la périodicité ?h2 selon
h2 est telle que :
4ðh1
ëd
?h = 2 ,
ð
2
d'où :
|
d
? = (3.25)
h ë
2 2h
1
|
|
b) Si R se déplace à
h2 = cte, la périodicité ?d selon
d est telle que : 4 ð h h d
?
d 2
1 2 = 2ð
ë
d
? d = (3.26)
2 h h
1 2
2
D'où :
III.5.2 Influence des irrégularités du
sol
Les irrégularités du terrain réduisent
l'amplitude du coefficient de réflexion sur le sol, du fait que
l'énergie incidente, au lieu d'être réfléchie dans
une seule direction, est alors diffusée dans plusieurs directions
(fig.III.9).
Figure III.9 : Influence des
irrégularités du sol sur une onde incidente
Soit H la dimension verticale moyenne de ces
irrégularités. Pour une onde, dont la
direction de propagation fait un angle è avec
la verticale, H sinè est la projection de H
perpendiculairement à la direction de propagation. Ainsi que l'a
montré Lord Rayleigh [5], on n'a le droit de négliger ces
irrégularités que lorsque H sinè
<<ë et plus précisément si H
sinè < ë 1 20.
Pour H sinè = ë 1 6 ,
serait réduit de moitié
2
Pour H sinè = ë 8 ,
serait réduit de 90 %
2
Pour H sinè > ë 4 , est
négligeable.
2
III.5.3. Evanouissement
Comme vu précédemment, la différence de
phase relative entre rayons direct et réfléchi est ?? =
2ð( r2 - r1) /
ë avec ë = ë0 / n
. Une variation de l'indice de réfraction des couches où
s'effectue la propagation entraîne une variation de n
( r2 - r1) ; ces variations sont,
en général,
de quelques décimètres, exceptionnellement de
quelques mètres. Il en résulte qu'elles seront sans effet sur les
ondes décamétriques et supérieures, mais affecteront
surtout les ondes métriques et inférieures. Le champ reçu
présentera alors une suite de variations à la cadence de celles
de n. Pour éviter ces évanouissements on peut utiliser
la réception en diversité d'espace à l'aide de deux
antennes suffisamment espacées, à moins qu'il ne soit possible
d'éliminer le rayon réfléchi en plaçant l'antenne
de réception de telle sorte qu'un obstacle se trouve entre elle et le
point de réflexion, même s'il doit intercepter peu le premier
ellipsoïde de Fresnel [6].
III.6. Diffraction III.6.1
Généralités
Lorsqu'une onde incidente rencontre un obstacle le champ
incident est arrêté par ce dernier dont sa présence
crée deux nouveaux champs : un champ réfléchi et un champ
transmis. Une autre manière de décrire ce phénomène
consiste à considérer que lorsque l'onde incidente rencontre un
obstacle, ses charges sont mises en mouvement et émettent à leur
tour une onde électromagnétique de même pulsation que
l'onde incidente. On observe finalement la superposition de ces deux champs.
Ainsi dans le cas où l'obstacle serait un écran parfaitement
opaque, on pourrait considérer que les charges oscillantes de
l'écran créent un champ qui est, en tous points derrière
l'écran, en parfaite opposition de phase avec le champ incident. La
superposition des deux champs s'annule donc, ce qui explique qu'en
lumière visible il fait sombre derrière l'écran.
Si on fait un léger trou au centre de l'écran
on supprime donc les oscillateurs qui se trouvaient en cette position. Ils ne
rayonnent donc plus un champ en opposition de phase derrière
l'écran. Si l'on admet que leur contribution était
essentiellement concentrée à proximité de leurs positions
on explique ainsi pourquoi l'on voit apparaître, en lumière
visible, un éclairement autour du trou réalisé [7].
|