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Problématique de la mise en œuvre du règlement cemac/cobac dans le paysage de la microfinance au Cameroun

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par Didace ELOUNA
Université africaine pour le déloppement, Bénin - Master de microfinance 2007
  

Disponible en mode multipage

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INSTITUT SUPERIEUR PANAFRICAIN D'ECONOMIE COOPERATIVE

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INSTITUT D'INTEGRATION REGIONALE

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01 BP 1236 RP -Tél. (229) 21 33 06 39- Fax (229) 21 33 15 06 COTONOU - BENIN

Email : ispecdg@yahoo.fr

&&&&--&&&

PROBLEMATIQUE DE LA MISE EN OEUVRE DU REGLEMENT CEMAC/COBAC DANS LE PAYSAGE DE LA MICROFINANCE AU CAMEROUN.

Présenté en vue de l'obtention du

Diplôme de Master en Microfinance.

PAR : SOUS LA SUPERVISION DE :

Didace ELOUNA Dr Martial LIPEB

D F R de l'ISPEC

NOVEMBRE 2007

SOMMAIRE

Notre mémoire intitulé « Problématique de la mise en oeuvre du règlement CEMAC/COBAC dans le paysage de la microfinance au Cameroun » est parti du constat que les établissements de microfinance (EMF) devraient appliquer la réglementation dans la gestion quotidienne de leurs activités, mais éprouvent des difficultés dues entre autres à sa non appropriation, son insuffisance de vulgarisation...

En effet, depuis plus de quatre (4) ans, précisément en 2002, le règlement CEMAC relatif aux conditions d'exercice et de contrôle de l'activité de la microfinance a été promulgué. Nonobstant son caractère différé qui devrait prendre effet le 15 avril 2007, la qualité et la capacité des ressources humaines, financières et techniques disponibles ne permettent pas l'application de ce règlement au niveau du secteur camerounais de la microfinance.

Face à cette situation, nous nous sommes posé les questions de savoir :

v Quelles sont les difficultés réelles de l'application du règlement CEMAC/COBAC du secteur de la microfinance relatives aux normes prudentielles au Cameroun?

v Comment peut-on lever de façon durable les principales difficultés constatées dans l'application de la réglementation prudentielle ?

v Quelles sont les exigences (contraintes) associées à l'opérationnalisation du règlement CEMAC/COBAC en matière de normes prudentielles ?

Pour répondre à ces questions, nous nous sommes fixé des objectifs, et avons formulé des hypothèses.

OBJECTIFS DE RECHERCHE

Objectif général

L'objectif général est de contribuer à une meilleure application du règlement CEMAC/COBAC, en normes prudentielles au niveau du secteur de la microfinance au Cameroun.

Objectifs spécifiques

Pour atteindre cet objectif général, les objectifs spécifiques ci-dessous ont été formulés :

- Analyser les mécanismes d'appropriation du règlement CEMAC/COBAC par l'organe de supervision et les structures d'appui

- Identifier les différentes contraintes des EMF liées à l'application du règlement CEMAC/COBAC au Cameroun notamment en ce qui concerne les normes prudentielles.

- Evaluer la capacité en ressources (humaines et financières) de l'organe de supervision et de la sous-direction de la microfinance du MINEFI à surveiller et contrôler l'application du règlement CEMAC/COBAC.

HYPOTHESES DE RECHERCHE

Dans le cadre de cette étude, nous avons formulé des hypothèses qui sont :

- H1 : L'insuffisance des mécanismes d'appropriation du règlement CEMAC/COBAC par l'organe de supervision et les structures d'appui est à l'origine de la difficulté de son application.

- H: Les contraintes liées aux EMF, les informations disponibles et leur exploitation dans l'application du règlement CEMAC/COBAC en matière prudentielle expliquent la difficulté de son application.

- H3 : L'application satisfaisante du règlement CEMAC/COBAC en normes prudentielles implique une série d'actions coordonnées à différents niveaux.

A travers la recherche des solutions optimums à ces questions, nous avons adopté l'approche participative qui a permis, en collaboration avec les bénéficiaires, d'identifier les problèmes, de les analyser et de trouver des solutions appropriées. Nous sommes arrivés à la conclusion que la difficulté d'application du règlement CEMAC est principalement due aux causes suivantes :

- la fragilité importante des EMF due au manque de professionnalisme;

- le niveau de structuration ou d'institutionnalisation limité ;

- la non appropriation du règlement CEMAC/COBAC par les principaux acteurs ;

- la non participation de tous les acteurs à l'élaboration et à l'adoption dudit règlement;

- l'insuffisance des ressources humaines compétentes ;

- la déficience de l'association professionnelle ;

- la concurrence excessive entre les EMF.

PISTES D'ACTION

Pour ce faire, des actions sont retenues à travers la création d'une Direction Nationale de la supervision pour résoudre ces problèmes. Il s'agit notamment de :

- Renforcer les effectifs et capacités du personnel du département de la microfinance de la

COBAC et de la sous-direction actuellement insuffisants.

- Renforcer les capacités logistiques et financières de ces structures.

- Décentraliser les principales activités du secteur de la microfinance

- Faire fonctionner l'Association Nationale des Etablissements de Microfinance (ANEMCAM)

- Dédier au secteur une base des données statistiques

- Former ou recruter les analystes financiers pour mieux exploiter les rapports d'activités.

- Former les inspecteurs pour le contrôle. 

TABLE DES MATIERES

IDENTIFICATION DU JURY

SOMMAIRE ii

LISTE DES TABLEAUX v

LISTE DES SCHEMAS ix

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS xi

DEDICACE xiii

REMERCIEMENTS xiv

INTRODUCTION 1

CHAPITRE I : MICROFINANCE, PAUVRETE ET REGLEMENTATION FINANCIERE ...... 4

I-1.CLARIFICATION DES CONCEPTS 5

I-1-1. Microfinance 5

I-1-2. Réglementation 6

I-1-3. Supervision 6

I-1-4. Règlement 6

I-1-5.Agrément 7

I-1-6.Auto-supervision/réglementation 7

I-1-7. Reconnaissance 7

I-1-8.Institution de microfinance 7

I-1-9.Intermédiation financière 7

1-2. REGLEMENTATION ET INTERMEDIATION FINANCIERE AU CAMEROUN 7

1-2-1.Promotion de l'intermédiation financière 7

1-2-2.Intermédiation microfinancière 10

1-2-2-1.Intermédiation sociale par les EMF 10

1-2-2-2.Intermédiation financière par les EMF 12

1-2-3.Importance, champ d'application de la réglementation 13

1-2-3-1.Importance de la réglementation 13

1-2-3-2. Prudentielle (réglementation ou supervision) 14

1-2-3-3. Champ d'application de la réglementation 15

1-3. PANORAMA DE LA MICROFINANCE 17

1-3-1. Origines mondiales de la microfinance 17

1-3-2. Avènement et expansion de la microfinance au Cameroun 19

1-3-3. Organisation du secteur de la microfinance au Cameroun 21

1-4. ATOUTS DE LA MICROFINANCE 23

1-4-1. L'assise culturelle de la microfinance 23

1-4-2. La sollicitude des pouvoirs publics et des partenaires au développement ... 24

1-4-3. Le mode opératoire 25

CHAPITRE II : PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE DE L'ETUDE 26

2-1. PROBLEMATIQUE DE L'ETUDE 27

2-1-1. Contexte 27

2-1-2. Enoncé du problème 30

2-1-3. Objectif de la recherche 33

2-1-3-1. Objectif général 33

2-1-3-2. Objectifs spécifiques 33

2-1-4. Hypothèses de recherche 33

2-1-5. Intérêts de l'étude 34

2-2. METHODOLOGIE DE L'ETUDE 34

2-2-1. Phase de l'analyse-diagnostic ou de l'identification 34

2-2-2. Méthodologie de vérification des hypothèses 35

2-2-3. Constitution de l'échantillonnage et choix des groupes cibles 39

2-2-4. Phase de l'exploitation et de l'analyse des données 40

2-2-4-1. Techniques et outils de collecte des données 40

2-2-4-2. Pré-enquête 40

2-2-4-3. Recherche documentaire 40

2-2-4-4. Observation directe 40

2-2-4-5. Enquête 41

2-2-4-6. Entrevue 41

2-2-5. Traitement des données collectées 41

2-2-5-1. Outils statistiques 41

2-2-5-2. Grille d'évaluation 41

CHAPITRE III : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS DE L'ETUDE ...43

3-1. Présentation et analyse des résultats 44

3-1-1. Evolution historique du cadre réglementaire 44

a)- Principales caractéristiques de la réglementation 44

b)- Répartition des établissements de microfinance par type et par province 46

3-1-2. Analyse de la capacité de supervision et des structures d'appui à s'approprier

de la réglementation 50

3-1-3. Analyse des performances de la réglementation sur le crédit et l'épargne ... 52

3-1-4. Analyse de quelques contraintes liées aux EMF par rapport à l'application

de la réglementation 56

3-1-5. Analyse des forces et faiblesses de l'offre de microfinance 59

3-1-6. Forces et faiblesses de la réglementation au niveau national 64

3-1-7. Insuffisance des textes réglementaires 64

3-2. Incidence de la mise en oeuvre de la réglementation 65

3-2-1. Création d'emplois par la microfinancre 65

3-2-2. Microfinance et intégration régionale 65

3-2-3. Microfinance et promotion genre 65

3-3. DIFFICULTES RENCONTREES ET LIMITES DE L'ETUDE 67

CHAPITRE IV : VERIFICATION DES HYPOTHESES ET RECOMMANDATIONS 68

4-1. Vérification des hypothèses 69

4-1-1. Vérification de l'hypothèse n°1 69

4-1-2. Vérification de l'hypothèse n°2 70

4-1-3. Vérification de l'hypothèse n°3 73

4-2. Recommandations 75

4-2-1. Organisation 75

4-2-1-1.Réformes institutionnelles 75

4-2-1-2. Renforcement des capacités techniques 76

4-2-1-3. Renforcement des capacités humaines 76

4-2-1-4. Renforcement de la logistique 76

4-2-1-5. Raffermissement du partenariat 77

4-2-2. Fonctionnement 79

4-2-2-1. Secrétariat général 79

4-2-2-2. Secrétariat particulier 79

4-2-2-3. Division de la promotion 79

4-2-2-4. Division des agréments et de suivi 80

4-2-2-5. Division du contrôle et de l'application de la réglementation 80

4-2-2-6. Division des études et des statistiques 81

4-2-3. Dispositions diverses 81

4-2-4. Dispositions générales 81

CONCLUSION 82

BIBLIOGRAPHIE 84

ANNEXES

LISTE DES TABLEAUX

TABLEAU N°1 : POIDS DE LA MICROFINANCE DANS LE PAYSAGE

FINANCIER DU CAMEROUN 21

TABLEAU N°2 : PRESENTATION SYNOPTIQUE DES AXES DE LA REGLEMENTATION

DES EMF 22

TABLEAU N°3 : GRILLE D'ANALYSE DES HYPOTHESES 36

TABLEAU N°4 : ECHANTILLONNAGE 39

TABLEAU N°5 : ILLUSTRATION DU CADRE REGLEMENTAIRE 44

TABLEAU N°6 : RESUME DE LA REGLEMENTATION 45

TABLEAU N°7 : REPARTITION PAR PROVINCE DES EMF 46

TABLEAU N°8 : REPARTITION DES EMF INDEPENDANTS 46

TABLEAU N°9 : ANALYSE DE QUELQUES INDICATEURS DE SANTE/ELEMENTS D'APPRECIATION DE LA STRUTURE DE SUPERVISION ET DES STUCTURES D'APPUI A LA REGLEMENTATION 50

TABLEAU N°10 : CONTRÔLES EFFECTUES PAR LA COBAC EN 2004 52

TABLEAU N°11 : EVOLUTION DES ACTIVITES D'EPARGNE ET DE

CREDIT AU CAMEROUN DE 1998 A2006 53

TABLEAU N°12 : NIVEAU D'UTILISATION DE CERTAINS DOCUMENTS DE GESTION 57

TABLEAU N°13 : RECONNAISSANCE DU PPMF 58

TABLEAU N°14 : ANALYSE DES ATOUTS ET CONTRAINTES DE L'OFFRE

DE LA MICROFINANCE PAR CATEGORIE D'ACTEURS 59

TABLEAU N°15 : FORCES DE LA REGLEMENTATION DU SECTEUR

DE LA MICROFINANCE 64

TABLEAU N°16 : FAIBLESSES DE LA REGLEMENTATION DU

SECTEUR DE LA MICROFINANCE 64

TABLEAU N°17 : VERIFICATION DE L'YPOTHESE N°1 69

TABLEAU N°18 : VERIFICATION DE L'HYPOTHESE N°2 71

TABLEAU N°19 : VERIFICATION DE LA TROISIEME 73

LISTE DES SCHEMAS ET GRAPHIQUES

LISTE DES SCHEMAS

SCHEMA N°1 : REPARTITION DES EMF PAR PROVINCE 47

SCHEMA N°2 : ARBRE A PROBLEMES 49

SCHEMA N°3 : ORGANIGRAMME DETAILLE DE LA NOUVELLE

DIRECTION NATIONALE DE SUPERVISION 78

LISTE DES GRAPHIQUES

GRAPHIQUE N°1 : EVOLUTION DE L'EPARGNE MOBILISEE, DE

L'ENCOURS DU CREDIT ET DES EFFECTIFS DE MEMBRES ..... 54

GRAPHIQUE N°2 : EVOLUTION DU NOMBRE DES EMF 55

GRAPHIQUE N°3 : EVOLUTION DU TAUX DE REMBOURSEMENT 55

LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES

ACEP : Agence de Crédit pour l'Entreprise privée

ADAF: Appropriete Development for Africa Fondation

ANEMCAM: Association Nationale des Etablissements de la Microfinance

AFD : Agence Française de Développement

APECAM : Association Professionnelle des Etablissements de Crédit au Cameroun

BAD : Banque Africaine de Développement

BEAC : Banque des Etats de l'Afrique Centrale

BDEAC : Banque de Développement des Etats de l'Afrique Centrale

BIT : Bureau International du Travail

DSRP : Document de Stratégie de Lutte Contre la Pauvreté

CAMCCUL: Cameroon Cooperative Credit Union League

CDV: Comité de Développement Villageois

CCA: Crédit Communautaire d'Afrique

CEC-PROM: Coopérative d'épargne et de crédit des promotrices

CDC : Cameroon Dévelopment Cooporation

CEMAC : Communauté Economique des Etat de l'Afrique Centrale

CMEC : Caisse Mutuelle d'Epargne et de Crédit

COBAC : Commission Bancaire d'Afrique Centrale

COOPEC : Coopérative d'Epargne et de Crédit

COFINEST : Compagnie Financière de l'Estuaire

COMDOC : Compagnie Documentaire de Crédit

COMECI : Compagnie Equatoriale Pour l'Epargne et le Crédit d'Investissement

COOP/GIC : Coopératives et Groupement d'Initiative Commune

CNMF : Comite National de la Microfinance

CVECA : Caisse Villageoise d'Epargne et de Crédit Auto- gérée

CRETES : Centre de Recherche et d'Etudes en Economie et Sondage

EMF : Etablissement de Microfinance

FCFA : Franc de la Communauté Financière Africaine

FIDA : Fonds International Pour le Développement Agricole

FIMAC : Financement d'Investissements des Micro-réalisations Agricoles et Communautaires

FMI : Fonds Monétaire International

FNE : Fonds National de l'Emploi

FTSL: First Trust Saving and Loans

CGAP: Groupe Consultatif d'Assistance aux plus pauvres

IMF: Institution de Microfinance

ISPEC: Institut Supérieur Panafricain d'Economie Coopérative

M: Mutuelle Communautaire de Croissance

MIFED : Microfinance et Développement

MINADER : Ministère d'Agriculture et du Développement Rural

MINEFI : Ministère de l'Economie et des Finances

MINFI : Ministère des Finances

NTIC : Nouvelle Technologie de l'Information et de Communication

OHADA : Organisation Pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PADC : Programme d'Appui au Développement Communautaire

PADER : Programme d'Appui au Développement Rural

PARMEC : Projet D'appui à la Réglementation des Institutions Mutuelles ou Coopératives

d'Epargne et de Crédit

PED : Pays en Voie de Développement

PNUD : Programme des Nations Unies Pour le Développement

PPMF : Projet d'Appui au Programme National de Microfinance

PSSA : Programme Spécial de Sécurisation Alimentaire

PPTE : Pays Pauvre Très Endettées

SA : Société Anonyme

SCECOC : Société Coopérative d'Epargne et de Crédit Ouest Cameroun

SGBC : Société Générale de Banque au Cameroun

SIG : Système d'Information de Gestion

SOCAPALM : Société Camerounaise de la Palmeraie

SODECOTON : Société de Développement du Coton

TIC : Technique d'Information et de Communication

TPE : Toutes Petites Entreprises

UMAC : Union Monétaire d'Afrique Centrale

DEDICACE

A mon Seigneur Jésus Christ, à qui revient toute la gloire et l'honneur.

A mon père MESSANGA Benoît « in memoriam » qui n'a ménagé aucun effort pour assurer mon éducation et ma réussite sociale.

A mon épouse GWET Hortense Aimée Débora pour tout le sacrifice consenti durant cette formation et le soutien moral qu'elle n'a cessé de m'apporter depuis notre union.

A mes enfants, dont les naissances ont déclanché en moi, la volonté de braver toutes les difficultés.

A mes beaux parents pour les conseils qu'ils n'ont cessé de me prodiguer.

A mon petit frère NGA Darie et son épouse, pour le soutien qu'ils n'ont cessé de m'apporter durant ma formation à l'ISPEC.

A toutes mes petites soeurs Suzane, Zite, Marie, Ameline et Seconde pour leur soutien indéfectible.

Au terme de ce travail de fin d'études, ma pensée va d'abord vers mon financeur, le Ministre des Finances et à travers lui l'Etat Camerounais qui a supporté la totalité des dépenses inhérentes à cette formation.

Mes remerciements vont deuxièmement vers le Docteur Martial LIPEB qui m'a aider personnellement d'une part à bénéficier de cette formation et d'autre part à comprendre l'importance de la microfinance, voire celle de la réglementation dans le processus de développement.

Un grand merci au corps enseignant, aux assistants et personnel administratif de l'ISPEC qui nous ont soutenu tout le long de cette année et contribué à rendre notre séjour agréable.

Je remercie spécialement le Docteur Boniface TIOTSOP Spécialiste en Microfinance, notre formateur monsieur COUTHON Maurice, mes amis KAMWA Théodore, le pasteur Pascal, le couple pastoral François et Antoinette, le frère Félix SOGBEDJI et la soeur WANDJI Julienne pour leur soutien formel à mon endroit.

Un merci chaleureux à tous mes camarades de l'ISPEC, particulièrement de Master en Microfinance sans oublier les statisticiens LELE et ZOMAHOUN TCHALA S. ROMEO.

Je ne peux fermer cette page sans faire un clin d'oeil à tous mes frères et soeurs en Christ du monde entier pour vos prières et soutiens pendant mes moments difficiles.

REMERCIEMENTS

INTRODUCTION

« La pauvreté est une insulte. Elle diminue, elle déshumanise, elle détruit le corps et l'esprit, sinon l'âme. C'est la plus mortelle des violences. Le pis de tout, c'est qu'elle persiste, en dépit des stratégies, aussi créatives soient-elles, déployées pour venir à bout » affirmait Mahamat GANDI au début de ce siècle.

Cette affirmation de GANDI est encore d'actualité dans les pays africains au sud du Sahara qui, pendant plus de quarante ans de développement ne sont pas parvenus à asseoir un système économique efficace. Cela illustre bien le manque de performance chronique qui a conduit PIZANI (1988 :18) à faire ce triste constat du continent. « L'Afrique semble maudite, condamnée à n'être que le tiers monde du tiers monde, le pôle négatif de l'univers, sa mauvaise conscience ». La pauvreté ne fait que s'accentuer en dépit des stratégies mises en oeuvre ici et là et l'Afrique est plus que jamais marginalisée dès lors que la préférence du monde industrialisé est tournée vers les pays d'Europe de l'Est et les pays performants d'Asie de l'Est appelés encore pays émergents ».Le nouveau cadre de développement qui est entrain de se dessiner risque de poser de nouveaux défis au continent. Pendant longtemps nos économies sont soutenues par les ressources extérieures occasionnant ainsi une dépendance quasi permanente vis-à-vis des pays du nord.

Pour TEVOEDJRE (1982 : 28) « l'aumône, on le sait, ne règle pas les problèmes, ne corrige pas les structures. Pire, l'histoire nous enseigne qu'elle conduit à des compromis dangereux et les institutions sont vulnérables et l'église en tête n'y ont pas échappé ». Le continent a de tout temps fondé son espoir sur l'aide des pays du nord qui n'est pas du tout désintéressée.

Pour relever ces défis et lutter efficacement contre la pauvreté, les pays africains sont plus que jamais appelés à rechercher les solutions les plus pertinentes en créant un nouveau cadre institutionnel et organisationnel de développement apte à mettre en oeuvre des mécanismes de gestion adaptés aux exigences socioculturelles et économiques.

C'est ainsi que la microfinance apparaît comme une alternative susceptible d'atténuer les effets pervers de la pauvreté et de l'économie libérale en impliquant davantage les populations locales au processus de relance du développement.

Conscient, le gouvernement Camerounais a pris des mesures énergiques pour faire face à cette situation. Dans son plan d'orientation, l'accent est mis sur la stratégie de promotion de développement humain par la formation et l'éducation. Ainsi, une politique d'appui aux initiatives communautaires (la création des coopératives et groupements) est mise en place à travers la sous-direction de la microfinance du Ministère des Finances (MINFI) et le Projet d'Appui au Programme National de la Microfinance (PPMF).

Ce projet est l'aide sollicitée par le gouvernement Camerounais auprès des partenaires au développement pour soutenir les actions entreprises afin d'opérer des changements quantités et d'améliorer le niveau de vie des populations.

Malheureusement, comme le dit GANDI, ces efforts ne sont pas toujours couronnés de succès attendus. La pauvreté persiste et constitue le lot quotidien de près de soixante dix (70) % de la population camerounaise selon les données de l'Institut National des Statistiques de Yaoundé.

Par ailleurs, l'un des problèmes pour lequel la microfinance a toujours fait face est celui de l'application de la réglementation prudentielle.

Cette situation a pour conséquences, la mauvaise interprétation de la réglementation due à l'insuffisance de sa vulgarisation et du professionnalisme. Mais aussi, la déficience de l'application des normes prudentielles et la fragilité de tout le système financier sont susceptibles d'entraîner les mauvais résultats enregistrés par le secteur et d'occasionner la faillite d'EMF voire de tout le secteur mettant ainsi en péril l'épargne des déposants

Les questions de réglementation et de supervision ont pris au cours des dernières années une importance croissante en microfinance. Dans tous les pays concernés par la microfinance, cette question est presque systématiquement abordée, mais souvent motivée par des objectifs différents voire contradictoires :

· les ONG espèrent améliorer, par un agrément légal, leurs activités et leur accès à des fonds externes (crédits commerciaux, autorisation à collecter les fonds) ;

· les EMF, pensent parfois que le fait d'être réglementés favorisera les affaires et améliorera leurs activités ;

· les bailleurs de fonds espèrent que la réglementation va accélérer l'émergence d'institutions viables;

· les gouvernements veulent à travers un cadre légal, limiter le niveau des taux d'intérêt appliqués par les EMF en vue de protéger les petits emprunteurs et sécuriser les dépôts.

Il apparaît clairement aujourd'hui qu'une course à la réglementation se soit engagée dans le secteur de la microfinance.

C'est pour cette raison que nous avons entrepris nos recherches sur la problématique du règlement n°01/02/CEMAC/UMAC/COBAC Relatif aux Conditions d'Exercice et de Contrôle de l'Activité de Microfinance dans la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale, ainsi que les stratégies réelles à mettre en oeuvre pour rendre le secteur efficace et lui permettre d'accomplir ses objectifs prudentiels qui sont :

- La protection du système financier du pays par la prévention des faillites 

- La protection des petits déposants qui ne sont pas en position de surveiller eux mêmes la

solvabilité des institutions financières.

Pour ce faire, le thème de « Problématique de la mise en oeuvre du règlement CEMAC/COBAC dans le paysage de la microfinance au Cameroun », est alors retenu pour servir de prétexte à ces recherches dont les résultats et les approches de solutions ont fait l'essentiel du présent mémoire structuré autour de quatre (4) chapitres selon un plan qui correspond à ses objectifs pratiques.

Le premier chapitre est la microfinance, pauvreté et réglementation financière, le deuxième, la problématique et la méthodologie de l'étude, le troisième chapitre, la présentation et analyse des résultats de l'étude, et enfin nous terminons par le quatrième chapitre qui est intitulé vérification des hypothèses et recommandations.

CHAPITRE I

MICROFINANCE ET REGLEMENTATION FINANCIERE

1-1. CLARIFICATION DES CONCEPTS

1-1-1. MICROFINANCE

D'origine anglo-saxonne, le terme microfinance désigne tous les systèmes de financement de proximité Elle peut se définir comme une offre de services financiers (micro crédit, micro assurance, épargne, caution, aval, etc.) aux populations exclues du système bancaire classique (1er Sommet National de la Microfinance au Bénin, 2003). Elle se caractérise par la proximité des acteurs en présence, par le faible niveau des montants en cause et la durée assez courte des transactions généralement limitée dans l'année.

Les structures qui offrent ces services sont communément appelées institutions de microfinance (IMF), systèmes financiers décentralisés (SFD) ou banques des pauvres. Elles sont au départ inspirées du système informel et encouragent souvent les bénéficiaires à former des groupes solidaires, le groupe étant la garantie de remboursement de chacun de ses membres.

Les EMF sont souvent créées sous forme de coopératives, d'associations, d'ONG à but non lucratif, d'initiatives gouvernementales de microfinance ou encore de sociétés commerciales.

1-1-2. PAUVRETE

La pauvreté est un état de privation d'un niveau de bien être jugé adéquat pour mener une vie décente dans une société (PNUD, 2003). Elle traduit non seulement une situation de faiblesse de revenu, mais aussi la malnutrition, l'analphabétisme, la courte espérance de vie et le manque de confiance en soi (FIDA, 2002). Aussi, elle se caractérise par une vulnérabilité et une forte exposition aux risques et l'absence de pouvoir. D'une part, la vulnérabilité et l'exposition aux risques peuvent transformer une situation de pauvreté conjoncturelle à un état plus constant. D'autre part, l'absence de pouvoir : `'fait que le pauvre n'a aucune prise sur les décisions qui concernent son propre avenir, génère un niveau de dépendance psychologique néfaste et conduit au désespoir. L'exclusion et le mauvais traitement qu'ils reçoivent des institutions privées et publiques sont des facteurs qui limitent la capacité du corps social à réduire la pauvreté'' (CLED, 2003 : 113). La pauvreté est donc un phénomène multidimensionnel et complexe qui dans la majorité des cas affecte des petits exploitants, des travailleurs agricoles sans terre et autres groupes ruraux vivants souvent dans des zones isolées, de peu de ressources. Parmi les éléments qui président à la persistance de cette situation figurent le manque d'accès à des ressources productives, technologiques, les services financiers et des marchés équitables. Lutter contre la pauvreté revient à s'attaquer à ces facteurs qui maintiennent les pauvres dans cet état d'exclusion tout en facilitant leur autonomisation pour qu'ils puissent devenir les acteurs de leur propre développement.

1-1-3. LA REGLEMENTATION

La réglementation est définie comme étant l'ensemble des règles ayant force obligatoire et régissant le comportement des personnes morales et physiques. Elles sont adoptées par le corps législatif (lois) ou ordonnées par l'exécutif ?règlements, ordonnances, décrets? (C.ROBERT, 2000).

« Le rôle de la réglementation dans le secteur financier est entrain d'évoluer. De la seule fonction de préservation de la stabilité et de correction des défaillances du marché, il passe à la promotion active du développement des marchés financiers et, plus particulièrement, de l'intégration des consommateurs disposant d'un accès insuffisant ou nul aux services financiers. Il s'agit d'exercer des influences nouvelles et encore méconnues sur le marché financier, ce qui renforce le rôle des décideurs politiques » (G. ENESIS, 2004).

Un ancien gouverneur de la Banque Centrale bolivienne souligne : « les responsables doivent aborder les systèmes de réglementation et de supervision pour la microfinance avec un esprit neuf, car ils ne pourront pas se contenter d'adapter quelques règlements appliqués au secteur financier traditionnel » (T. LOUBIERE, 2004 : 30).

1-1-4. SUPERVISION

La supervision peut être définie comme étant la surveillance externe visant à déterminer le respect de la réglementation et à la faire appliquer. Dans un but de simplification, le terme « supervision » fait ici uniquement référence à la supervision prudentielle. Il convient de noter que la supervision en zone CEMAC est assurée par le département de la microfinance de la Commission Bancaire de l'Afrique Centrale (C. ROBERT, 2000).

1-1-5. REGLEMENT

Le règlement peut se définir comme un sous-ensemble de la réglementation adopté par un organe exécutif, tel qu'un ministère ou une banque centrale (C. ROBERT, 2000).

1-1-6. AGREMENT

L'agrément est l'autorisation officielle, délivrée par l'Etat, de se livrer à la prestation

de services financiers et qui soumet l'établissement détenteur de l'agrément à la réglementation et à la supervision prudentielle (C. ROBERT, 2000).

1-1-7. AUTO-SUPERVISION/REGLEMENTATION

L'auto-supervision/réglementation est la réglementation ou supervision effectuée par un organe placé de fait sous la supervision des entités faisant l'objet de la réglementation ou de la supervision. « Auto-réglementation » désigne toute réglementation et/ou supervision effectuée par un organisme effectivement placé sous la supervision des institutions faisant l'objet de la réglementation et non sous la supervision de l'instance publique de supervision (C. ROBERT, 2000).

1-1-8. RECONNAISSANCE

La reconnaissance est la permission officielle, délivrée par l'Etat, de se livrer à une activité de micro crédit non assortie de dépôts de fonds et qui ne soumet pas l'établissement détenteur de l'autorisation à la réglementation et à la supervision prudentielles (C. ROBERT, 2000). Mais la reconnaissance n'existe pas en zone CEMAC.

1-1-9. INSTITUTION DE MICROFINANCE (IMF)

L'institution de microfinance est une organisation formelle dont la microfinance représente l'activité principale (C. ROBERT, 2000).

1-1-10. INTERMEDIATION FINANCIERE

L'intermédiation financière est le processus consistant à mobiliser des fonds remboursables (tels que les fonds reçus sous forme de dépôts ou autres emprunts) et à les utiliser pour accorder des prêts (C. ROBERT, 2000).

1-2. REGLEMENTATION ET INTERMEDIATION FINANCIERE

AU CAMEROUN

1-2-1. PROMOTION DE L'INTERMEDIATION FINANCIERE

L'assainissement du secteur des établissements de Microfinance (EMF) s'est appuyé sur les dispositions du règlement N°01/02/CEMAC/UMAC/COBAC du 13 avril 2002 relatif

aux conditions d'exercice et de contrôle de l'activité de la microfinance dans la CEMAC. Ainsi, celles des EMF existant avant l'entrée en vigueur de ce règlement disposaient d'un délai de 3 ans expirant le 14 avril 2005 pour se mettre en conformité. Depuis lors, le secteur de la microfinance a été entièrement assaini. Environ 250 EMF ont été suspendues ou dissoutes. Au 31 décembre 2005, le Cameroun comptait 364 EMF agréés. Les dossiers de 182 EMF étaient en cours d'instruction, 157 étaient à la COBAC et 25 au niveau du MINEFI pour signature. Dans la même période, un projet de mise en place des EMF dans les provinces septentrionales était en cours de finalisation avec l'appui de la Banque islamique de développement.

Par ailleurs, les autorités ont procédé à un recensement des EMF en mai 2005. Il en ressort des statistiques de la sous-direction de la microfinance du MINFI, que les EMF comptent un peu plus de 260.000 adhérents et plus de 1.000 employés. Les EMF disposent de plus de 43 milliards de francs CFA de dépôts. 72% de dépôts, soit 31 milliards sont octroyés en crédits dont 35% sont destinés au secteur agricole, 34% au petit commerce, 20% à l'artisanat, PME et PMI, 11% aux salariés et autres activités diverses.

Dans le cadre de la promotion des relations entre les EMF et les banques commerciales, le Comité National de la Microfinance (CNMF) a reçu mandat, en janvier 2004 de proposer les orientations nécessaires à cet effet. Depuis lors, les actions ci-après ont été réalisées :

- la constitution d'une association professionnelle des EMF (ANEMCAM) ;

- le parrainage de 5 conventions entre EMF et Banques ;

- diverses conventions conclues sous seing privé, en particulier dans le cadre des

opérations de transfert de fonds et des instruments de paiement hors place avec des organismes internationaux tels que Western Union, Money Gram, etc.,

- l'appui à l'extension du réseau M affilié à Afriland First bank par le biais d'un

projet à financer sur fonds PPTE et FIDA (PPMF) dont le démarrage a été prévu en 2006 ;

- plusieurs EMF ont conclu des contrats d'assistance technique et financière avec

Planet Finance. Aujourd'hui, cinq cent vingt trois (523) établissements de microfinance répondent aux normes d'agrément exigées par la COBAC, c'est-à-dire qu'ils sont soient agrées, soient en cours d'agrément. Ces EMF ont distribué un volume de crédits de plus de 31 milliards de FCFA. On note également la poursuite du recouvrement des crédits FIMAC de première génération et leur transfert aux EMF.

En ce qui concerne la promotion du développement des structures et mécanismes de financement adaptés au secteur rural, il a été proposé la création d'une banque agricole et les premières estimations des besoins de financement se chiffrent pour le court terme à 20 milliards de FCFA par an et à 25 milliards pour le moyen terme. Cette banque devrait être à capital majoritairement privé et intégrer un opérateur de référence. Le Conseil National du Crédit devrait siéger à la mi janvier 2006 en session extraordinaire, pour proposer des modalités de création de cette institution. Par ailleurs, la promotion de l'ouverture de guichets spécialisés dans les banques commerciales se poursuit de même que le renforcement de l'intermédiation financière en milieu rural.

Dans le cadre de la promotion des systèmes financiers décentralisés, le Programme d'Appui au Développement Communautaire (PADC) a appuyé la mise en place de 34 cautions tournantes de 1 million de FCFA chacune dans les EMFs, pour le compte des Comités de Développement Villageois (CDV), entre 2004 et 2005. La condition d'accès à cette caution est la mobilisation préalable d'une épargne par les CDV bénéficiaires. Il convient également de signaler la poursuite de la mise en oeuvre de la convention MINADER/MIFED en vue de l'extension du réseau des caisses villageoises autogérées. Un appui ponctuel de 109 millions a été accordé aux 7 réseaux existants. Ces réseaux totalisent 142 caisses pour 44 184 adhérents. 35 nouvelles caisses sont en cours de création et une ligne de crédit a été financée à hauteur de 125 millions de FCFA.

Environ 65 opérateurs ont bénéficié de crédits d'un montant total de 58 077 000 FCFA dans le cadre du Projet de Développement de l'Elevage et de la Pêche du Sud-Ouest, 95 micros crédits d'un montant maximum de 300 000 FCFA ont été octroyés aux petits éleveurs et pisciculteurs dans le cadre du projet « Appui à la composante diversification du Programme Spécial de Sécurité Alimentaire (PSSA) ». Des crédits en nature ont également été fournis. Par ailleurs, le Fonds National d'Emploi (FNE) a débloqué dans le cadre du Programme d'Appui au Développement Rural (PADER) 139 millions de FCFA au bénéfice de 200 groupements, soit près de 2.500 femmes et jeunes dans les départements du Nkam, du Wouri et du Moungo.

Au niveau du Projet de Réduction de la Pauvreté en Faveur de la Femme dans la Province de l'Extrême Nord, la composante « crédits pour les micros réalisations » a été transformée en Fonds Provincial de Financement, espèce d'établissement de micro finance de troisième catégorie devant ravitailler à faible taux d'intérêt les EMF locaux.

1-2-2. L'INTERMEDIATION MICROFINANCIERE

L'intermédiation microfinancière s'effectue suivant deux modes combinés, imposés par la nature de sa clientèle et le besoin de pérenniser son action. Il s'agit de l'intermédiation sociale et de l'intermédiation financière proprement dite que nous allons examiner tour à tour.

1-2-2-1. L'intermédiation sociale par les EMF.

Selon la Banque Mondiale (2001), la microfinance est `'autant offre d'argent que livraison des services intégrés d'aide, d'information, d'éducation, de conseils et de formation''. Telles sont définis les principes généraux de l'intermédiation sociale qui est parfois une condition préalable à l'exercice de l'intermédiation financière classique comme le montrera l'examen détaillé de ses fondements et les axes empruntés.

a) Les fondements de l'intermédiation sociale.

Les crédits des EMF sont souvent précédés ou suivis d'un appui destiné à créer ou à renforcer une opportunité d'affaires, à accroître le revenu des usagers qui se transformeront plus tard en dépôts dans les caisses de l'EMF, à favoriser le remboursement régulier des crédits accordés. Cette mission de la microfinance est d'autant plus cruciale que son activité cible `'un public de manque'' ne possédant ni revenu, ni épargne, ni crédit, ni emploi permanent, ni opportunités d'affaires (Banque Mondiale, 2001). De nombreux EMF se sont créés autour de cette philosophie qui s'inspire de celle des groupes de tontine. Mais, contrairement aux groupes de tontine où la solidarité est l'aiguillon essentiel, l'intermédiation sociale par les EMF camerounais trouve son véritable fondement dans l'obligation pour ces structures de renforcer les capacités de leur clientèle pour en faire des opérateurs économiques `'bancable''. Par ce procédé, la microfinance `'fabrique'' sa clientèle ou la renforce quand elle existe déjà, contrairement à la banque qui ne participe pas à la création des affaires et sélectionne sa clientèle uniquement dans le haut de gamme.

b) Les différents axes de l'intermédiation sociale.

L'intermédiation sociale peut épouser des formes variées suivant les objectifs visés : il peut s'agir d'aider l'usager à créer un capital productif pour le faire passer du stade d'opérateur économique occasionnel à celui de permanent. C'est le cas de l'épargne quotidienne avec collecte des fonds chez le client par les agents de l'EMF. Le client acquiert ainsi le réflexe d'épargne et se retrouve au bout de quelque temps propriétaire d'un capital. L'intérêt accordé ne réussit cependant pas à constituer une motivation suffisante à la discipline des clients et les cas de défection ne sont pas rares. C'est ce qui justifie le succès des plans Epargne/Crédit pratiqué par de nombreux EMF. Il s'agit d'un système de cotisation à très faible taux pendant une durée contractuelle généralement courte (3 à 6 mois) au bout de laquelle un crédit correspondant à 2 ou 3 fois le montant cotisé est mis à la disposition du cotisant pour lui permettre de créer ou renforcer son fonds de commerce. Ce produit s'adresse généralement aux micro entrepreneurs qui n'ont aucun autre moyen d'accéder au système financier officiel. Les crédits qui leur sont accordés en récompense d'un effort préalable d'épargne leur permettent de relever progressivement leur niveau d'activité et d'ouvrir à terme un compte `'normal''. C'est ce qui lui vaut l'appellation de `'crédit promotion sociale'' dans certains établissements.

Un autre objectif peut être d'aider l'usager à améliorer le rendement de son activité en lui fournissant l'assistance technique nécessaire. C'est généralement le cas dans le financement des projets agricoles où le crédit est accompagné de l'encadrement technique du bénéficiaire par l'EMF lui-même ou par un organisme plus outillé, partenaire de l'EMF. Le but visé est d'accroître la productivité afin que le bénéficiaire du prêt puisse générer un revenu suffisant pour la couverture des remboursements du crédit et de ses autres dépenses.

Il peut également être question pour l'EMF de trouver les débouchés commerciaux et suivre l'encaissement des ventes des produits de l'usager. Ce service est généralement le pendant du précédent. L'EMF cherche par cette voie à assurer un rapide retour de son financement.

Il peut enfin s'agir d'appuyer la constitution des groupes de solidarité. L'EMF appuie l'organisation de ses usagers en groupes de 5 à 10 membres autour d'un programme commun d'activité économique. Cette aide part des actions de formation sur la notion de groupe jusqu'à l'assistance administrative de constitution tels la rédaction et l'enregistrement des statuts ou l'animation de la vie du groupe. Ces groupes deviendront autant des groupes de garantie mutuelle facilitant l'octroi des prêts groupés ou prêts en bloc (Germidis, 1991).

Il est difficile de quantifier l'impact de l'intermédiation sociale par les EMF camerounais mais d'emblée, on peut relever qu'elle constitue un important vecteur de cohésion sociale en renforçant les pratiques communautaires chez ses usagers. Nous devons également relever son importance en tant qu'instrument d'encadrement et de promotion socio-économique des populations. Guérin et Roesch (2005) confirment l'indispensable nécessité de l'intermédiation sociale en faveur des pauvres : `'L'accompagnement, la formation, l'aide à la commercialisation et à l'information sont autant d'éléments tout autant, sinon plus importants que le crédit''. Nous sommes toutefois obligés de reconnaître que cette forme est surtout pratiquée par les ONG, les volets financiers des projets de développement et quelques EMF à vocation communautaire. Les Coopec d'affaires des nationaux et les EMF qui sont des Sociétés Anonyme (SA) manquent de moyens humains et financiers pour s'y investir et force est de reconnaître que nombre d'entre eux sont des initiatives à visée capitaliste, se préoccupant davantage des intérêts des promoteurs au détriment de toute considération sociale.

1-2-2-2. L'intermédiation financière par les EMF.

L'intermédiation financière par les EMF diffère de celle effectuée par les banques commerciales. Il s'agit d'une part de collecter et de sécuriser l'épargne des agents économiques à capacité de financement et d'autre part, d'accorder des financements aux agents à besoin de financement. Nous nous intéresserons ici davantage au profil des bénéficiaires et à la mesure des performances comparées à celles de l'intermédiation bancaire.

a) La clientèle des EMF

La clientèle des EMF se recrute dans toutes les couches sociales, le principe du secteur étant de s'ouvrir sans aucune discrimination à toutes les sollicitations. Il n'est pas rare d'y rencontrer des opérateurs économiques de premier ordre, clients des banques commerciales, qui utilisent les EMF pour relayer leurs opérations vers les zones non bancarisées. D'autres opérateurs obéissent à des motivations essentiellement affectives. Il s'agit par exemple de soutenir l'initiative d'un villageois promoteur d'un EMF ou alors de mettre à la disposition de sa communauté d'origine un fonds de prêt rotatif à travers un EMF qui en assure la gestion. Des opérateurs économiques moyens, déjà clients des banques commerciales viennent auprès des EMF rechercher des financements complémentaires à ceux reçus auprès des banques (Assiga Ateba, 2002). Mais en règle générale, la clientèle des EMF est constituée de tous ceux qui ne peuvent accéder aux banques pour des raisons de taille (TPE), de forme organisationnelle (entreprises du secteur informel) et de type d'activité (agriculture, artisanat, petit négoce). Quand bien même quelques-uns réussissent à ouvrir un compte en banque, ils y obtiennent difficilement de crédits (PME, agriculture, artisanat). Le secteur des EMF se présente ainsi comme le refuge de tous les exclus du système bancaire et comme un puissant moteur d'intégration sociale. Sur le plan numérique, il tient la comparaison avec le secteur bancaire en matière de clientèle avec 230 000 clients recensés au 30 décembre 2003, ainsi que l'atteste le rapport de la Banque de France de 2003 sur la Zone Franc contre environ 280 000

pour l'ensemble des banques (extrapolation à partir du recensement de la COBAC (2000) qui

en dénombrait 250 000).

b) L'activité d'épargne- crédit par les EMF

La majorité des structures que nous avons visitées ont pour activités principales la collecte de l'épargne et l'octroi du crédit, c'est-à-dire l'intermédiation financière traditionnelle qui occupe le premier rang avec un total de 60 points sur 100 sur le volume global des activités. Les services accessoires à l'épargne-crédit comme les transferts ou le change sont marginaux, faisant à peine 10% du volume global d'activité. Les 30% restant représentent les services de crédit sans collecte de l'épargne, les autres prestations financières (assurances, domiciliations diverses...) et les prestations non financières. Dans les établissements opérant l'intermédiation financière complète, les performances de l'activité `'collecte de l'épargne'' déterminent celles d' `'octroi des crédits'' car, contrairement aux banques commerciales, les EMF ne font pas de la création monétaire. Les crédits sont accordés à partir des ressources effectivement disponibles en caisse. Le non accès aux sources de financement autres que les dépôts clientèle (marché monétaire, réescompte, marchés financiers, correspondants étrangers) explique cette contrainte et partant, la faiblesse de l'activité `'épargne -crédit'' considérée sur le seul plan quantitatif. Sur le plan qualitatif toutefois, on peut mesurer l'effort de la microfinance à travers le taux de transformation calculé ici par le ratio :

Crédits accordés

Fonds propres + dépôts reçus

1-2-3. IMPORTANCE, ET CHAMP D'APPLICATION DE LA

REGLEMENTATION 

1-2-3-1. Importance de la réglementation

D'une manière générale, la réglementation vise la protection des épargnants, la santé et la stabilité du système, mais pas explicitement l'accès. Pourtant, l'accessibilité accrue des services financiers est la pierre angulaire de toute vision d'un secteur financier servant aussi les pauvres. En conséquence, cet aspect peut devenir un objectif important de politique publique. Dans l'exercice de leurs fonctions prudentielles et de protection des consommateurs, les autorités devraient, au maximum, réfléchir à l'impact de leurs décisions sur l'accessibilité pour les populations pauvres et les EMF. Elles doivent réfléchir aux effets de la réglementation et de la supervision sur la création des « conditions habilitantes »

G. ENESIS, (2004 :6).

1-2-3-2. Prudentielle (réglementation ou supervision)

La réglementation ou la supervision est prudentielle lorsqu'elle a pour objectifs spécifiques d'assurer la protection de l'ensemble du système financier du pays par la prévention des faillites d'institutions mettant en péril d'autres institutions ainsi que celle des petits dépôts des particuliers qui ne sont en position de surveiller eux- mêmes la solvabilité des institutions micro financières dans les différentes institutions agréées. Si la réglementation prudentielle ne prête pas suffisamment d'attention à ces objectifs, il peut en résulter un gaspillage des ressources déjà limitées des instances de supervision, des contraintes de réglementation excessives pour les institutions et un ralentissement de la croissance du secteur financier.

L'application des règlements prudentiels sur les quels notre étude va s'appesantir (normes d'adéquation des fonds propres, obligations des réserves et de liquidités par exemple) exige pratiquement toujours l'existence d'une autorité financière spécialisée. En revanche, la réglementation non prudentielle (publication du taux d'intérêt effectif, des noms des personnes exerçant un contrôle sur la société, etc.), qui relève davantage d'un « code de conduite des affaires », peut souvent être exécutée par l'institution elle-même et être confiée à des organes autres que les autorités financières (CGAP, 2003) Directives concertées pour la microfinance. Dans un certain nombre de pays, c'est l'insuffisance des capacités de supervision qui vient compromettre les avancées législatives et réglementaires en faveur de services financiers accessibles à tous. On qualifie certaines règles de « non prudentielles » non pas pour dire qu'il s'agit de règles non substantielles, mais parce qu'il s'agit des règles qui n'exigent pas de l'autorité de contrôle qu'elle se porte garante de la solvabilité de l'institution « réglementée » ou qu'elle assume une responsabilité quelconque à cet égard. Elles portent par exemple sur les aspects suivants :

v enregistrement et agrément;

v Divulgation d'information sur la structure du capital;

v Communication ou publication des états financiers;

v Normes de comptabilité et d'audit;

v Transparence des informations sur les taux d'intérêt communiqués aux consommateurs;

v Audits externes;

v Limites en matière de taux d'intérêt.

Ces règles n'impliquent pas que l'autorité publique prenne position sur la solidité financière d'une institution.

Elle n'engagent pas l'État à assumer une responsabilité quelconque, explicite ou implicite, en tant que garant des pertes des déposants en cas de faillite.

En conséquence, on pourrait raisonnablement envisager une réglementation non prudentielle des IMFs ayant pour objet exclusif le crédit, parce qu'elles ne mobilisent pas ressources substantielles sous forme de dépôts.

1-2-3-3. Champ d'application de la réglementation

Le règlement N°01/02/CEMAC/UMAC/COBAC Relatif aux Conditions d'Exercice et de Contrôle de l'Activité de Microfinance dans la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale réunit dans son champ d'application toutes les structures effectuant une activité d'épargne et/ou de crédit, autres que celles visées par les dispositions de la Convention du 17 janvier 1992 portant harmonisation de la réglementation bancaire dans les Etats de l'Afrique Centrale. Les enquêtes réalisées en 2004 par le Centre de Recherche et d'Etudes en Economie et Sondage (CRETES) ont en outre montré qu'au sein de ce secteur, les structures de microfinance présentent entre elles une grande diversité. Aussi, afin de proposer une réglementation la mieux adaptée, il s'est avéré nécessaire de les catégoriser.

Cette catégorisation tient :

 - à l'activité exercée. Il y a des structures qui effectuent exclusivement une activité d'épargne ou de crédit ; celles qui délivrent des services annexes tels que la fourniture d'intrants à des agriculteurs ; celles dont l'activité d'épargne et de crédit n'est que le volet accessoire d'une activité de production et de commercialisation de denrées agricoles ou celles dont le volet microfinance se développe à côté d'autres volets d'intervention à caractère social ; et enfin, les structures dont l'activité de microfinance est spéculative et s'apparente à celle de marchands de biens et services.

- au choix institutionnel fait par les promoteurs. Beaucoup de structures de microfinance ont en effet adopté le statut coopératif ou mutualiste, d'autres un statut associatif, quelques unes celui de sociétés de capitaux tandis que de nombreuses autres, sans statut juridique spécifique, sont en voie d'institutionnalisation.

- au mode d'organisation. Certaines structures exercent leur activité de manière indépendante tandis que d'autres sont rattachées à des réseaux dotés d'organes faîtiers qui jouent généralement un rôle de promotion, d'encadrement, de formation et de surveillance.

- aux populations-cibles auxquelles elles s'adressent. Certaines visent la clientèle du milieu rural, d'autres celle plus ou moins aisée du milieu urbain ; certaines font du crédit social tandis que d'autres se spécialisent dans le crédit dit productif.

- à la dimension des structures. On observe en particulier une amplitude importante du niveau des fonds propres des structures, de 100 000 à plus de 500 millions FCFA.

- enfin à la motivation des promoteurs. A côté d'ONG à but caritatif dont le volet microfinance est connexe à des activités à caractère social comme la santé ou l'éducation, de l'Etat entrepreneur, de bailleurs de fonds internationaux, existent aussi des promoteurs individuels locaux.

 La catégorisation proposée distingue les structures exerçant une activité d'épargne et de crédit (première et deuxième catégories) de celles ayant exclusivement une activité de crédit (troisième catégorie). Dans l'optique d'assurer une bonne maîtrise des risques et de protéger les avoirs des épargnants, le dispositif réglementaire est plus exigeant pour les deux premières catégories.

  Parmi les structures collectant l'épargne et accordant des crédits, il est apparu nécessaire de distinguer celles formées par des groupes solidaires dont les services s'adressent exclusivement aux membres de celles faisant appel à l'épargne du public et ayant le statut de société commerciale créées à l'initiative de promoteurs individuels ; c'est le sens de la distinction entre la première et la deuxième catégorie.

  En raison de l'appel à l'épargne du public, les structures de microfinance de la deuxième catégorie font l'objet de dispositions réglementaires plus contraignantes.

 Enfin, au sein de la première catégorie, la réglementation fait une place au statut associatif que des structures choisissent de plus en plus pour l'exercice de l'activité de microfinance, mais en exigeant un renforcement de leur organisation. 

L'encadrement de l'activité demeure cependant le coeur du présent dispositif.

  Les opérations autorisées aux entités de microfinance y sont définies et géographiquement circonscrites. Elles comprennent des opérations principales et des opérations accessoires.

  Parmi ces opérations, les placements financiers permettent l'instauration d'une relation normalisée entre les institutions de microfinance et le secteur bancaire traditionnel, tandis que l'interbancarité entre elles y est organisée de manière à assurer la fluidité des échanges financiers dans le secteur par la possibilité de créer des chambres de compensation et la faculté donnée aux entités organisées en réseau de se doter d'un organe financier ayant le statut de banque.

  Par contre, la limitation apportée aux moyens de paiement, ainsi que l'interdiction d'effectuer des opérations de banque avec l'étranger, marquent une ligne de démarcation nette avec le secteur bancaire traditionnel.

 Les prérogatives dont dispose la COBAC dans le domaine réglementaire introduisent la souplesse nécessaire à l'établissement de normes prudentielles adaptées à la diversité des établissements de microfinance.

 Le mode d'organisation des structures conditionne également certains aspects réglementaires. L'intention de favoriser le regroupement des structures en réseau est prise en compte. Les responsabilités des organes faîtiers y sont définies, notamment en matière de représentation, d'administration, de gestion et de contrôle. La faculté d'introduire les demandes d'agrément des établissements affiliés et de leurs dirigeants confère à ces organes des prérogatives dans le développement des réseaux. En contrepartie, les structures affiliées à un réseau bénéficient de certains allègements en ce qui concerne la qualification des dirigeants, le contrôle, le reporting et certaines normes prudentielles, par rapport à celles exerçant leur activité de manière indépendante.

  Enfin, le texte contient un dispositif de normes quantitatives qui constituent autant de signaux aussi bien pour les assujettis que pour l'Autorité de contrôle. Ces normes qui visent à assurer la pérennité du secteur, ainsi que certaines dispositions relatives à la gestion des établissements sont intégrées dans des règlements spécifiques édictés par la COBAC.

 Le présent Règlement de référence et les textes d'application qui y sont joints constituent le corpus des règles qui régissent l'activité de microfinance dans la CEMAC.

1-3. PANORAMA DE LA MICROFINANCE

1-3-1. ORIGINES MONDIALES DE LA MICROFINANCE

Le crédit coopératif et populaire fait son apparition au milieu du 19ème siècle en Europe occidentale puis en Amérique du Nord avant de se répandre avec une force inégale et sous des formes diverses dans presque tous les pays du monde. Les premières caisses rurales sont créées dans les campagnes allemandes à l'initiative de Friedrich Wilhem Raiffeisen, Maire d'une petite commune du Sud de l'Allemagne. Le but est de faire jouer "la garantie collective" pour faciliter l'obtention des crédits auprès des banques à leurs membres comme cela se pratique encore dans les sociétés de caution mutuelle. Il s'agit pour cet humaniste de trouver des solutions à la souffrance des populations rurales marginalisées par la révolution industrielle. En même temps, deux contemporains de Raiffeisen, l'allemand Herman Schulze et l'italien Luigi Luzzatti créent en zone urbaine des établissements de crédit populaire pour fournir du crédit aux artisans et aux petits commerçants urbains. Le mouvement s'est peu à peu étendu aux pays voisins de l'Allemagne. L'Amérique est atteinte en 1900 lorsque Alphonse Desjardins créé au Québec les premières coopératives de crédit en s'inspirant de l'encyclique " Revum Novarum" du Pape Léon XIII et des expériences européennes. Du Québec, le mouvement va rapidement se propager dans les provinces anglophones du Canada et atteindre les Etats-Unis en 1909 sous le nom d'Unions de Crédit (Crédit Unions).

Le crédit coopératif ci-dessus doit être distingué du système de caisse d'épargne né également au début du 19e siècle en Europe occidentale et visant à mettre dans un esprit philanthropique, des services financiers à la disposition des classes moyennes et des milieux populaires urbains eux aussi exclus du grand capital. Le public visé ici n'est pas la population à besoin de financement, mais celle qui dégage une épargne. Les sommes déposées sur un carnet d'épargne sont utilisées pour effectuer des prêts ou des placements dont les intérêts permettront de rémunérer les déposants après couverture des frais de fonctionnement. Les pouvoirs publics vont chercher à profiter de cette possibilité de se procurer des ressources abondantes dans des conditions peu onéreuses et vont créer à leur tour des caisses d'épargne nationales qui s'appuient sur le réseau des bureaux de poste et celui du Trésor public.

C'est au Docteur Muhammad Yunus que nous devons l'acceptation actuelle de la microfinance qui est un outil de développement ou tout au moins d'intégration économique et sociale des couches défavorisées. A la faveur de travaux pratiques avec ses étudiants sur les théories de l'investissement, ce brillant économiste bangladais découvre l'extrême indigence financière de ses concitoyens fabricants de tabourets en bambou qui n'ont aucun moyen de constituer des stocks de matières premières. Leurs besoins en crédit est pourtant infime : 27 dollars en tout pour 42 paysans qui ne peuvent avoir accès aux banques. Leur ayant prêté cette somme de sa poche, il peut découvrir combien leur activité gagne en plus-value tout en générant de nouveaux emplois lorsqu'ils peuvent acheter d'avance la matière première, échappant ainsi aux fluctuations importantes des prix. Il va formaliser cette expérience en créant en 1976 la Gramen Bank qui propose des prêts aux populations pauvres du Bangladesh et dont le succès va inspirer de nombreuses autres expériences à travers le monde (voir encadré 1 confère annexe III `'La Gramen Bank en raccourci'').

1-3-2. AVENEMENT ET EXPANSION DE LA MICROFINANCE AU

CAMEROUN

Trois grands moments peuvent être distingués dans l'avènement de la microfinance au Cameroun.

En effet, la microfinance sous sa forme traditionnelle (tontine) date de plus d'un siècle au Cameroun. Les premiers établissements s'ouvrent en 1963 avec la création de la coopérative d'épargne et de crédit (« credit union » ou caisse populaire) en zone anglophone du Cameroun sous l'impulsion des missionnaires catholiques (hollandais) soucieux de sécuriser l'épargne des paysans et de leur faciliter l'accès au crédit en l'absence des banques commerciales (Ngwafor Egbe, 2000). Cette activité restera pendant longtemps l'apanage des régions anglophones du Cameroun avec une forte connotation corporatiste (ces Coopec sont regroupées au sein de la Cameroon Cooperative Credit Union League- CAMCCUL, le plus grand réseau d'établissements de microfinance du Cameroun. Ce réseau a même créé depuis 5 ans une banque commerciale : la Union Bank of Cameroon) avant de prendre une envergure nationale à la suite de la restructuration bancaire qui a mis au chômage de nombreux cadres compétents en mal de reconversion. Le durcissement des conditions d'accès au crédit à une large frange de la population va s'y ajouter pour provoquer la deuxième révolution du secteur. En effet, cet afflux de nouveaux acteurs provoque une croissance exponentielle de l'activité qui s'étend également dans tout le pays. Cette explosion du secteur n'est malheureusement pas accompagnée par sa sécurisation, ce qui va provoquer au cours des années 90 des nombreux incidents telles la disparition des gérants avec la caisse, les tensions aiguës de trésorerie, la multiplication des contentieux de recouvrement, les fermetures intempestives etc. Ce désordre va inciter le ministre des finances, garant de l'épargne publique à procéder au début des années 2000 à la restructuration du secteur à travers trois (3) principales mesures.

- La première concerne l'assainissement du fichier pollué par de nombreux établissements fictifs n'ayant jamais existé ou ayant fermé les portes depuis longtemps.

- La deuxième mesure porte sur le renforcement du cadre institutionnel du secteur.

L'objectif visé est de dénébuler le flou qui entoure l'activité de microfinance et sécuriser le secteur. La conséquence de cette préoccupation sera la mise en place de deux textes réglementaires dont l'un à caractère administratif a pour vocation de préciser les conditions d'existence et d'exercice des établissements de microfinance. Le deuxième texte a un caractère technique et a pour but d'assurer la permanence de la disponibilité des dépôts des usagers de ce secteur.

- La troisième mesure consiste en la mise en place des mécanismes d'appui en faveur

de la microfinance par les pouvoirs publics avec le concours des bailleurs de fonds. Le but visé est de renforcer les capacités techniques, humaines et financières de cette activité pour mieux l'utiliser dans la lutte contre la pauvreté. Le lancement du Projet d'Appui au Programme National de la Microfinance (PPMF) est la cristallisation de cette mesure. Le PPMF est une structure étatique chargée de servir d'interface à l'action gouvernementale et de drain aux aides des bailleurs. Il démarre ses activités en 2002 avec une ligne de crédit de 8 milliards de FCFA octroyée par le FIDA ; il lui revient d'oeuvrer auprès des autres bailleurs pour augmenter la cagnotte.

Cet encadrement étatique, matérialisé par l'institutionnalisation du secteur et la mise en place des mécanismes d'appui et de financement permet à ce secteur de revendiquer la qualité d'intermédiaire financier officiel au même titre que les banques commerciales, même si elle n'a pas accès à certaines opérations complémentaires de l'intermédiation financière comme les endos de chèque pour compensation ou les transferts internationaux. L'action de l'Etat est à la mesure des sacrifices précédemment consentis pour la restructuration des banques et procède de la mission régalienne de protection de l'épargne publique. Elle témoigne aussi du souci des Etats de la CEMAC de se doter d'un système d'intermédiation financière performant, capable de soutenir leur développement par la sécurisation des avoirs des agents économiques et surtout par l'allocation rationnelle des ressources au secteur productif. Elle est enfin une réponse à l'engouement mondial en faveur de la microfinance qui se voit promue au rang d'instrument privilégié de lutte contre la pauvreté et connaît ainsi sa troisième révolution.

Le dynamisme du secteur des EMF se caractérise non seulement par le grand nombre de structures (600 établissements environ en 2002) mais aussi par une excellente implantation territoriale avec 287 localités couvertes (bulletin COBAC, 2000). Le secteur est devenu en outre un important pourvoyeur d'emplois avec près de 5000 personnes qui traitent un portefeuille d'environ 200 000 à 230000 clients (Banque de France, 2003).

Le tableau n°1 permet de ressortir la part de la microfinance au Cameroun et de se rendre en évidence que celle-ci n'est plus un simple épiphénomène mais un paramètre non négligeable de l'économie dont il convient d'examiner l'organisation.

Par ailleurs la microfinance a permis de bancariser de nombreux opérateurs qui

n'auraient jamais pu avoir accès aux banques commerciales. Il s'agit non seulement de la multitude des acteurs du secteur informel, mais aussi de toutes les PME/PMI incapables de satisfaire aux conditions des banques en termes de dépôt minimum ou de garanties (dans les rares cas où les crédits doivent leur être accordés). Elle permet de ramener vers le circuit officiel une importante masse d'argent qui circulait dans l'informel. Grâce à des mécanismes de partenariat tissés avec le système de tontine, la microfinance réussit également à établir un pont entre la finance formelle et la tontine, cette formule d'intermédiation financière dans laquelle se retrouvent pratiquement tous les nationaux et dans laquelle se brassent parfois des sommes énormes.

Tableau n°1: Poids de la microfinance (en milliers) excepté le nombre des clients dans le paysage financier du Cameroun (au 31/12/1999)

Année

Secteurs

Total Bilan

Fonds propres

En cours dépôts

En cours crédit

Nombre structures*

Nombre clients

2001

Microfinance

52619

7700

35790

25260

652

200 000

Banque

991421

131200

1170000

654000

15

250 000

Total

1044040

140 268

595 628

547 825

667

450 000

Part de la

microfinance

5,04%

5,47%

6,01%

4,63%

97,75%

44,44%

2003

Microfinance

52619

9720

41600

29700

603

230 000

Banque

991421

142322

1344827

920824

10

280 000

Total

1044040

252042

1386427

950524

613

510 000

Part de la

microfinance

5,04%

3,85%

3,00%

3,12%

98,36%

45,10%

Source : Rapport banque de France 2003

Il convient toutefois de souligner que la part de la microfinance a plutôt baissé au niveau des fonds propres, des encours dépôts et des encours de crédits, entre 2001 et 2003. Ceci est dû à l'assainissement du secteur et à l'avènement de la réglementation.

1-3-3. ORGANISATION DU SECTEUR DE LA MICROFINANCE AU

CAMEROUN

L'organisation du secteur de la microfinance tient compte des types d'établissements, de la structuration de son secteur et du contrôle des EMF.

a) Les types d'établissements.

L'enquête COBAC de l'an 2000, permet de recenser trois types d'établissements de microfinance sur le marché camerounais.

- Les structures de type mutualiste (Coopératives et mutuelles d'épargne et de crédit) dominent le secteur avec près de 95 % d'EMF, d'où la fréquente confusion entre l'appellation d' EMF et celle de COOPEC au Cameroun. Cette préférence s'explique par les facilités de constitution et les exonérations fiscales dont bénéficie cette forme juridique. Elle présente cependant l'inconvénient de restreindre le champ d'activités en autorisant les opérations uniquement avec les membres à l'exclusion des simples usagers.

- Les structures de type capitaliste sont les structures effectuant l'activité de microfinance sous forme de société de capitaux (sociétés anonymes généralement). Peu répandue au départ à cause de son coût fiscal, cette catégorie prolifère de plus en plus sous l'effet de la transformation des anciennes COOPEC attirées par la base de clientèle plus large.

- Les banques de projet qui gèrent les subventions étatiques. C'est le cas des Caisses Villageoises du Projet Pilote `'Crédit Rural Décentralisé'' créé en 1995 sur l'initiative de la Banque Mondiale et le projet Agence de Crédit pour l'Entreprise Privée (ACEP) Développement Cameroun de la coopération française spécialisé dans les crédits aux toutes petites entreprises (TPE) urbaines. Elles fonctionnent sur la base d'une dotation accordée par l'organisme parrain et octroient uniquement des crédits sans collecte de l'épargne. Les intérêts très réduits sont destinés à couvrir les frais de fonctionnement.

Cette catégorie des établissements est consacrée par la réglementation du secteur qui introduit la notion de catégorie caractérisée par la forme juridique, le type d'activité et la base de clientèle (voir tableau 2 ci-dessous: la catégorisation des EMF).

b) La structuration du secteur de la microfinance.
Depuis la reforme sus-évoquée, tous les établissements de microfinance sont placés sous la tutelle technique du ministère des finances. Ceux de type mutualiste (COOPEC) dépendent également du ministre de l'agriculture en sa qualité de tutelle traditionnelle du secteur mutualiste. Cette double dépendance n'est pas sans poser quelques problèmes sur la performance de ces établissements. La figure de l'annexe IV schématise les liaisons hiérarchiques et fonctionnelles du secteur des EMF.

Tableau n° 2 : Présentation synoptique des axes de la réglementation des EMF.

CATEGORISATION DES EMF

Catégorie

Activités

Forme juridique

Capital minimum

1ère catégorie

Epargne/crédit uniquement avec les membres

Coopérative d'épargne et de crédit (COOPEC)

COOPEC indépendantes

Dépend de la capacité financière des membres

2ème catégorie

Epargne/crédit avec les membres et avec les tiers

Société anonyme

50 millions CFA

3ème catégorie

Crédit sans collecte de l'épargne

Diverses (ONG, Société, COOPEC, Etablissement individuel...)

25 millions CFA

Source : travaux de l'auteur, construit à partir du règlement CEMAC/COBAC

c) Le contrôle des EMF.

L'article 49 du règlement 01/02/CEMAC/UMAC/COBAC soumet les EMF à un triple niveau de contrôle. Le premier niveau est celui du contrôle interne exercé par les propres organes de la structure. Le deuxième niveau est le contrôle externe effectué par le commissaire aux comptes statutaire ou des auditeurs externes choisis en fonction des objectifs. Le troisième niveau est exercé par la COBAC qui s'assure par des vérifications sur place ou sur pièces du respect des normes. La COBAC est habilitée à prendre à l'encontre des EMF défaillants des sanctions pouvant aller jusqu'au retrait de l'agrément.

Nous avons ainsi établi la taxinomie de la microfinance au Cameroun qui se consolide progressivement sous l'effet d'une double circonstance. Il s'agit d'une part de l'intense émulation mondiale en faveur de la lutte contre la pauvreté qui met en exergue tous les systèmes financiers pouvant permettre d'atteindre rapidement les populations pauvres et d'autre part, du resserrement des conditions de l'activité bancaire au Cameroun dû à la crise qui a ouvert le champ aux autres intermédiaires financiers. L'encadrement des pouvoirs publics et des bailleurs de fonds a permis à la microfinance d'acquérir plus de lisibilité et de mieux s'insérer dans le paysage financier.

1-4. LES ATOUTS DE LA MICROFINANCE

Le secteur de la microfinance que nous venons de présenter bénéficie de nombreux atouts qui lui permettent d'être en osmose avec les besoins de la population et expliquent la prolifération de cette formule financière malgré le durcissement des conditions de création. Nous allons procéder au recensement de ces forces afin de vérifier plus tard si elles sont utilisées à bon escient.

1-4-1. L'ASSISE CULTURELLE DE LA MICROFINANCE

La microfinance est culturellement très proche de la tontine et des autres formes de finance informelle avec lesquelles elle se confond parfois. Elle réussit de ce fait, mieux que les banques commerciales, à s'approprier de cette importante niche d'épargne pour l'intégrer au système formel. De nombreux EMF dont les promoteurs sont par ailleurs des membres de tontine ont ainsi mis en place des systèmes de bons au porteur permettant les cotisations directement à leurs guichets, ce qui limite les risques d'agression qui pèsent sur les tontines. Et en règle générale, les tontines sont une cible privilégiée des EMF qui développent diverses stratégies pour les attirer. Ce qui est intéressant à relever ici est la domiciliation directe du produit de la tontine dans les livres de l'EMF, le bénéficiaire n'ayant plus qu'à l'utiliser par tirages sur son compte dans l'EMF. Le compte ouvert par celui-ci auprès d'une banque commerciale pour sécuriser ses fonds permet de boucler le circuit de l'informel au formel. Cette fonction de facilitation des flux entre le formel et l'informel est à l'origine du classement des COOPEC dans le secteur semi- informel par certaines études (Germidis, 1991).

Le micro crédit inventé par le Docteur Yunus fait l'objet d'une appropriation culturelle camerounaise devant les nombreuses barrières à la création ou à l'entretien des groupes de caution mutuelle tels le déficit du réflexe de solidarité en zone urbaine, l'ignorance et les tracasseries administratives pour la formalisation des groupes en zone rurale et la difficulté de planifier les besoins contradictoires des membres en général.

1-4-2. LA SOLLICITUDE DES POUVOIRS PUBLICS ET DES

PARTENAIRES AU DEVELOPPEMENT

Les pouvoirs publics et les organismes d'aide au développement sont généralement bien disposés à l'endroit du système de la microfinance réputée être très proche des couches pauvres de la population. Après des décennies l'échec des programmes d'aide au développement malgré la multitude des formules utilisées, les bailleurs de fonds, obnubilés par les expériences heureuses enregistrées sous d'autres cieux (Gramen bank au Bangladesh, Banco sol en Bolivie...) voudraient diffuser ces modèles et s'appuyer davantage sur la microfinance pour combattre la pauvreté. Cette orientation justifie le vaste mouvement mondial en faveur de cette activité, caractérisée par des appuis multiformes. Ainsi l'année 2005 a t-elle été proclamée année internationale de la microfinance par la Banque Mondiale et de nombreux organismes tels le BIT, le PNUD, l'ACDI, l'AFD, la BAD et la BDEAC.

La microfinance représente ainsi une opportunité d'obtenir des appuis divers pour les populations pauvres, même si les procédures sont parfois longues et complexes. L'Etat camerounais suit et amplifie le mouvement à l'instar de l'engagement pris dans le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) approuvé par le FMI et la Banque Mondiale et dans lequel le gouvernement camerounais accorde une large place à l'action en faveur du renforcement des capacités et de la sécurisation de l'activité du secteur de la microfinance. Il s'y engage en outre à s'appuyer sur les systèmes financiers décentralisés pour assurer aux pauvres l'accès au crédit.

1-4-3. LE MODE OPERATOIRE DES EMF

Il constitue un autre des atouts des EMF qui se distinguent par leur souplesse et l'absence de toute discrimination dans les entrées en relations, contrairement aux banques qui ne recrutent que la clientèle capable de faire régulièrement des gros dépôts. Les EMF, tout en faisant preuve de célérité dans le traitement des dossiers, s'efforcent également à adapter leurs produits aux besoins de la clientèle, ce qui leur permet de financer `'l'infinançable'' pour les banques commerciales. Il se noue ainsi un lien de confiance qui leur permet de mieux appréhender les éventuelles difficultés du client et d'assurer un recouvrement ou un aménagement de créances adaptés à la situation individuelle de chacun (Trémollières, 2004).

Enfin, les EMF s'évertuent à développer des programmes spécifiques pour les couches

les plus défavorisées comme les jeunes et les femmes dont l'importance dans le développement social et économique des PED est de plus en plus reconnue.

Cette osmose entre l'activité microfinancière et les aspirations de la population nous projette dans la logique des technologies autonomes ou appropriées en opposition avec les technologies importées telle qu'analysée par Brasseul (1989). Cet auteur recommande aux PED d'adopter, chaque fois que le choix est possible, des technologies épousant, `'leur culture, leur niveau de vie et leurs ressources. Les produits de ces technologies correspondent aux besoins des consommateurs à faible revenu et elles opèrent sur une échelle plus réduite pour générer des produits plus simples et mieux adaptés aux besoins'' La microfinance, même sous sa forme institutionnelle apparaît comme la technologie financière la mieux appropriée aux besoins de la majorité de la population.

CHAPITRE II

PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE

DE L'ETUDE

2-1. PROBLEMATIQUE DE L'ETUDE

2-1-1.CONTEXTE

L'économie camerounaise s'est caractérisée par un taux de croissance estimé à 2,6% en 2005, contre 3,7% en 2004. Cette décélération est en partie imputable au secteur secondaire dont l'activité a connu une baisse de 1,3% en 2005 concomitamment à la baisse du poids de la consommation finale dans le PIB suite à la hausse des prix qui a érodé le pouvoir d'achat des ménages.

Depuis plusieurs années, la croissance économique est tirée par la demande intérieure, du fait d'une contribution non significative de la demande extérieure nette, lorsqu'elle ne vient pas, tout simplement, grever la croissance. Dans ces conditions, les faibles performances de l'économie camerounaise en général, du secteur secondaire en particulier, résulteraient de la baisse de la demande intérieure en terme de pourcentage de PIB, notamment la consommation finale privée. En termes de pourcentage du PIB, la consommation finale privée représenterait selon le rapport du document de stratégie de réduction de la pauvreté au Cameroun (DSRP) 69,7% en 2005, contre 71,4% en 2004 .

Cette baisse serait elle-même induite par une érosion du pouvoir d'achat des ménages, consécutive à l'augmentation des prix de l'énergie, des droits d'accises sur les tabacs, les boissons gazeuses, les jus de fruits naturels, la bière. Toutes ces augmentations ont certainement eu un impact non négligeable sur l'évolution générale des prix à la consommation estimée à 2% en 2005, contre 0,3% en 2004.

La masse monétaire a connu une augmentation de 6%, passant de 1434,8 à 1521,6 milliards entre 2004 et 2005. On note comme fait saillant, un accroissement de 52,9% des avoirs extérieurs nets ; lesquels sont passés de 312,9 à 478,6 milliards de FCFA. En particulier, la situation du compte d'opérations affiche un taux d'accroissement de 28,9%, en passant de 365,8 à 464,2 milliards. Cette situation des avoirs extérieurs est due en grande partie au rapatriement des recettes pétrolières, dans un contexte caractérisé par des cours du brut exceptionnellement élevés. Il y a d'ailleurs lieu de relever que cette évolution à la hausse, s'observe pratiquement sans discontinuer depuis 2000.

La situation des crédits intérieurs, selon le protocole monétaire, affiche un taux de croissance de 5,6%, en passant de 1237,5 à 1167,9 milliards de FCFA. Cependant, les créances nettes sur le secteur public ont décru de 26,3%, passant de 474,7 à 349,9 milliards FCFA, on enregistre un accroissement de 8,1% des créances nettes sur le secteur privé qui sont passées de 751,1 à 811,6 milliards de FCFA lorsqu'on sait que depuis 1998, les crédits à long terme représentent environ 3% des crédits intérieurs, il apparaît que le secteur bancaire ne finance pas une croissance durable. Les crédits intérieurs sont principalement constitués de crédits à court terme (dont font partie les découverts consentis aux clients par les banques commerciales). La balance commerciale est restée déficitaire. Ce déficit est imputable à la stagnation des exportations hors pétrole et à l'évolution défavorable des cours mondiaux des produits y relatifs.

En ce qui concerne les finances publiques, les recettes recouvrées se sont élevées à 1555 milliards en 2005, contre 1279 milliards pour l'année 2004, soit un taux de croissance de 21%. Alors que les recettes pétrolières se sont accrues de 35,1%, sous l'effet de l'augmentation des quantités produites et des cours du baril, en passant de 325 à 439,2 milliards de 2004 à 2005, les recettes non pétrolières ont connu un accroissement de 17,2%, en passant de 942 à 1104 milliards, du fait des nouvelles mesures, notamment d'une amélioration des recouvrements. Les dépenses quant à elles se sont réalisées à hauteur de 1278 milliards en 2005, contre 1335 milliards en 2004, soit une baisse de 4,3% d'une année à l'autre. L'excédent budgétaire dégagé a permis essentiellement l'apurement de la dette de l'Etat.

Malgré ces résultats, les indicateurs sociaux demeurent à un niveau préoccupant, la pauvreté prend de l'ampleur. En effet, presque la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, ce qui se traduit par l'aggravation du chômage.

Ces performances économiques, bien qu'appréciables, demeurent fragiles pour assurer une croissance durable et soutenue en raison de la persistance d'obstacles d'ordre institutionnel, juridique, économique et financier qui, faute de mesures correctives adéquates

risquent d'entraver le développement économique social. L'une des préoccupations

majeures du gouvernement est la mobilisation des ressources domestiques dans un contexte où l'épargne extérieure trouve désormais d'autres débouchés (pays émergeants). C'est dans ce contexte que s'inscrit l'examen du système financier du pays, composé :

v d'un système financier formel constitué par:

- Les banques et les établissements financiers ;

- La caisse d'épargne postale ;

- Les compagnies d'assurances ;

- Les intervenants boursiers ;

- Les établissements de microfinance qui regroupent les coopératives d'épargne et de crédit et d'autres systèmes financiers décentralisés.

v D'un système financier semi-formel et informel.

Parlant du secteur de la microfinance qui nous intéresse ici, nous disons que face à la

rigidité des mécanismes du secteur bancaire classique et à l'incapacité de ce secteur à répondre aux divers besoins de financement de l'économie, il s'est développé au Cameroun, comme dans beaucoup de pays africains, des instruments populaires de l'épargne et de distribution de crédit, appelé « établissement de microfinance » ou EMF.

Ce mouvement s'est d'ailleurs amplifié ces dernières années en raison de la perte de confiance du public vis-à-vis du secteur bancaire.

Ces systèmes ont montré leur vitalité, leur diversité, ainsi que leur capacité d'adaptation à une clientèle qui ne trouvait pas de réponse à ses problèmes de financement dans le secteur bancaire classique en raison du coût administratif lié à la gestion de petits prêts et de l'absence de garantie présentée pour la plupart des candidats à l'emprunt.

Une étude sur les systèmes financiers décentralisés (SFD) au Cameroun qui s'est déroulée de mai à juillet 1997, complétée par celle de 2006 du PPMF a permis d'identifier et de caractériser les différents types de systèmes établis au Cameroun.

On en dénombre : le réseau des mutuelles communautaires de croissance (M), le réseau des Caisses Villageoises d'épargne et de crédit autogérées (CVECA), le réseau Cameroon Cooperative Credit Union League (CAMCCUL), les caisses mutuelles d'épargne et de crédit (CMEC) et le nombre d'établissements indépendants de microfinance qui existent au Cameroun, par catégorie et par province sans oublier les organes de supervision et la sous-direction de la microfinance du MINEFI sur lesquels notre analyse est axée.

v MISSIONS ET OBJECTIFS DU SECTEUR.

a) Missions

- Améliorer l'articulation d'une part entre les institutions de microfinance elles

mêmes, et d'autre part, avec leur environnement d'insertion ;

- Créer un cadre administratif, juridique et judiciaire favorable et propice au

développement des institutions de microfinance ;

- Promouvoir le professionnalisme par le renforcement de capacités des

administrations en charge du suivi et la transparence dans la gestion des institutions de microfinance ;

- Consolider et étendre le développement harmonieux des institutions de microfinance

sur l'ensemble du territoire nationale ;

- Encourager les accords de partenariat entre les projets de développement, les

organisations non gouvernementales, les institutions de microfinance et le système bancaire ;

- Rapprocher les institutions de microfinance et les organisations socio-

professionnelles des producteurs ;

- Permettre aux couches vulnérables, défavorisées d'accéder au guichet de banque ;

- Offrir un service de proximité à ladite clientèle par le biais des crédits à moindre

coût ;

- Poursuivre les mesures d'assainissement du sous-secteur en vue de sécuriser

davantage l'épargne des adhérents ;

- Structurer les organismes de microfinance en véritables institutions financières ;

- Préserver l'équilibre financier des institutions de microfinance, gage de leur

pérennisation.

b) Objectifs

b-1) Objectif général :

· accroître l'accès des populations aux services financiers décentralisés.

b-2) Objectifs spécifiques :

- promouvoir l'épargne de la population cible de la microfinance ;

- fructifier l'argent de ladite couche ou des adhérents de la microfinance ;

- créer et améliorer un environnement administratif, juridique et judiciaire favorable

au développement des EMF ;

- promouvoir le professionnalisme dans la gestion des EMF c'est-à-dire former cette

couche à la gestion de l'épargne et du crédit ;

- promouvoir le bien être de toutes les populations en amélioration leurs revenus et

leurs conditions de vie ;

- contribuer au développement de l'économie et du social au Cameroun.

2-1-2. ENONCE DU PROBLEME

Au Cameroun, la crise du secteur bancaire de la fin des années 80 et la restructuration de ce secteur qui a suivi ont entraîné la liquidation de plusieurs banques, la fermeture de la presque totalité des guichets de banques dans les zones rurales et les petites villes, et le licenciement de nombreux cadres de banque. Ces derniers vont se reconvertir en créant de nombreuses coopératives d'épargne et de crédit (COOPEC) qui sont rapidement confrontées à `'l'effet domino'', fonctionnant ou essayant de fonctionner comme des quasi banques.

Les années 90 vont également connaître de nombreuses innovations et diversifications dans le secteur de la microfinance. Un peu plus de 80% des institutions de microfinance (IMF) au Cameroun sont déclarées ou enregistrées sous le régime d'associations ou de COOPEC et sont ainsi régies respectivement par les lois n°90/053 du 19 décembre 1990 sur la liberté d'association et n°92/006 du 14 août 1992 relative aux sociétés coopératives et aux groupes d'initiations communes. Des nombreuses autres IMF sont soit des sociétés anonymes, soit des projets.

Malgré ce grand engouement, la microfinance s'est accompagnée d'une crise essentiellement dans le secteur des COOPEC, du fait du manque de professionnaliste et l'absence de contrôle. Ceci va amener l'autorité monétaire (Ministère de l'économie et des finances) à prendre le contrôle de ce secteur (qui là était sous la tutelle exclusive du Ministère de l'Agriculture), à travers le décret du premier ministre de 1998, (n° 98/300/PM du 9 septembre 1998 (fixant le modalités d'exercice des activités des COOPEC, modifié et complété par le décret n° 2001/023/PM du 29 janvier 2001, la procédure d'agrément), qui soumet désormais toutes les COOPEC au régime d'agrément et au contrôle de la part du Ministère de finances. Pour inclure toutes les formes d'institutions de microfinance et renforcer le contrôle et l'encadrement du secteur, un texte sous-régional est adopté par le conseil des ministres des finances de la communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC), et signé le 13 avril 2002, par le règlement n° 1/03/CEMAC/UMAC/COBAC relatif aux conditions d'exercice de l'activité de la microfinance.

Par ailleurs, le règlement CEMAC/COBAC ne régit pas la forme juridique de l'EMF mais seulement l'activité. Il définit la microfinance comme étant une activité exercée par les entités agréées n'ayant pas le statut de banque ou d'établissement financier et qui pratiquent, à titre habituel, des opérations de crédit et/ou de collecte de l'épargne et offrent des services financiers spécifiques au profit des populations évoluant pour l'essentiel en marge du circuit bancaire traditionnel. Ainsi, il définit trois catégories d'EMF : la première catégorie constituée d'EMF qui ne traitent qu'avec les membres (ce sont les mutuelles ou COOPEC), la deuxième catégorie regroupe les EMF qui offrent des services financiers à des tiers (elles doivent avoir le statut de sociétés anonymes) et la troisième catégorie est composée d'EMF qui n'offrent que du crédit et ne sont pas autorisées à mobiliser l'épargne.

Cependant, on note toujours une inégale répartition des EMF sur le territoire national.

En 2002, 52% des EMF fonctionnels étaient implantés en zone urbaine contre 48% en zone rurale. Trois des deux provinces que compte le Cameroun à savoir le Nord-Ouest, le Centre et le Littoral comptaient 60% des EMF fonctionnels, les provinces de Sud-Ouest, de l'Ouest et de l'extrême-nord comptaient 28,7% de l'ensemble des EMF, tandis que les provinces de l'Est, du Sud, du Nord et de l'Adamaoua ne concentraient que 11,3% des EMF d'une part. D'autre part, face à l'application de ce règlement CEMAC/COBAC, les EMF rencontrent des difficultés telles que :

- la fragilité importante des EMF pour la plupart liée à un personnel insuffisamment

qualifié, outils de gestion déficients (système d'information défaillant, voire inexistant), stratégie peu claire ou incohérente, niveau de structuration ou d'institutionnalisation limité ;

- la non appropriation du règlement CEMAC/COBAC par les principaux acteurs (la structure de supervision, la sous-direction de la microfinance, l'association nationale des établissements de microfinance, et les EMF) due à l'insuffisance de la qualité et capacité en ressources humaines, financières et techniques, et de la vulgarisation des structures d'encadrement. Ce qui se manifeste par la non prise en compte des normes prudentielles qui constituent le cadre de notre étude ;

- la non participation de tous les acteurs à l'élaboration et à l'adoption dudit

règlement constitue l'élément essentiel pour son application. Cette non participation se manifeste par une interprétation biaisée du règlement CEMAC/COBAC ;

- l'existence d'une association nationale des EMF non fonctionnelle ou déficiente;

- la méconnaissance du rôle et de la différence entre la réglementation prudentielle et

non prudentielle ;

- la concurrence excessive entre structures : le règlement CEMAC/COBAC ne permet

pas de résoudre les problèmes d'implantation concurrentielle de diverses structures dans les mêmes zones.

Au vu de tout ce précède, le problème fondamental identifié est la difficulté

d'application du règlement CEMAC/COBAC.

Face à cela, les questions suivantes méritent d'être posées :

ü Quelles sont les difficultés réelles de l'application du règlement CEMAC/COBAC du

secteur de la microfinance relatives aux normes prudentielles au Cameroun?

ü Comment peut-on lever de façon durable les principales difficultés constatées dans

l'application de la réglementation prudentielle ?

ü Quelles sont les exigences (contraintes) associées à l'opérationnalisation du

règlement CEMAC/COBAC en matière de normes prudentielles ?

Pour répondre à ces questions, nous nous sommes fixé des objectifs. Par la suite nous

avons formulé des hypothèses.

2-1-3. OBJECTIFS DE RECHERCHE

2-1-3-1. Objectif général

Contribuer à une meilleure application du règlement CEMAC/COBAC, en normes prudentielles au niveau du secteur de la microfinance au Cameroun.

2-1-3-2. Objectifs spécifiques

Pour atteindre cet objectif général, les objectifs spécifiques ci-dessous ont été formulés :

- Analyser les mécanismes d'appropriation du règlement CEMAC/COBAC par l'organe de supervision et les structures d'appui.

- Identifier les différentes contraintes des EMF liées à l'application du règlement

CEMAC/COBAC au Cameroun notamment en ce qui concerne les normes

prudentielles

- Evaluer la capacité en ressources (humaines et financières) de l'organe de

supervision etde la sous-direction de la microfinance du MINEFI à surveiller

et à contrôler l'application du règlement CEMAC/COBAC.

2-1-4. HYPOTHESES DE RECHERCHE

Dans le cadre de cette étude, nous avons formulé des hypothèses qui sont :

H1 : L'insuffisance des mécanismes d'appropriation du règlement CEMAC/COBAC par l'organe de supervision et les structures d'appui est à l'origine de la difficulté de son application.

H: Les contraintes liées aux EMF, les informations disponibles et leur exploitation

dans l'application du règlement CEMAC/COBAC en matière prudentielle expliquent la difficulté de son application.

H3 : L'application satisfaisante du règlement CEMAC/COBAC en normes prudentielles implique une série d'actions coordonnées à différents niveaux du secteur.

2-1-5. INTERET DE L'ETUDE

L'intérêt de la présente étude peut être perçu de la manière suivante :

- servir de base de réflexion à l'autorité monétaire (MINEFI), aux responsables des

EMF et de l'organe de supervision en vue de l'amélioration des stratégies d'application, d'appropriation, de vulgarisation et de diffusion dudit règlement. Cette étude donne aux principaux dirigeants du secteur l'occasion de faire le point de situation actuelle de leurs EMF afin de l'ajuster par la mise en oeuvre du règlement CEMAC/COBAC et à la lumière des conclusions.

II-2. METHODOLOGIE DE RECHERCHE

Selon Toumbi (2000 :11), la méthodologie est « l'ensemble des moyens et des méthodes mis en oeuvre pour collecter, analyser et interpréter les données ».

Dans le cadre du présent travail, la méthodologie utilisée est la recherche-action soutenue par l'approche participative. Ladite approche se justifie par le fait que la plupart des résultats décevants enregistrés par les programmes et projets de développement dans nos pays sont imputés aux approches et démarches de recherche classique utilisée. Ainsi donc, elle privilégie l'implication des populations cibles aux différentes phases qui sont : l'analyse-diagnostic, la méthode de vérification des hypothèses, de l'action, l'échantillonnage, la phase de l'exploitation et de l'analyse des données.

2-2-1. PHASE DE L'ANALYSE-DIAGNOSTIC

BEAUDOUX, CROMBRUGGHE et al. (1992 : 53) disaient pour montrer la

Pertinence de cette phase qu' : « une piste, une hypothèse d'action et une simple intuition

déclenchent parfois un processus qui s'oriente vers une action concrète. Mais il est nécessaire

d'acquérir une bonne connaissance du milieu pour répondre aux questions posées lors de l'examen des points de repère. Cette phase de réponse aux questions est ainsi appelée diagnostic ».

Cette séquence (réponse aux questions) est relative d'une part, à l'identification des problèmes du secteur, à la détermination de leurs causes et d'autre part à la recherche des actions correctives et des pistes de solutions appropriées aux dysfonctionnements constatés.

La réalisation de cette phase s'est déroulée de la manière suivante :

· les rencontres avec la direction de la formation et de la recherche en vue des essaies de

formulation des thèmes et des problématiques à réaliser ;

· La recherche documentaire à la bibliothèque de l'ISPEC et à l'internet ;

· La rencontre avec les principaux acteurs et intervenants du secteur de la micro

Finance au Cameroun;

· La prise de contact avec les responsables du secteur, ce qui a permis de les  entretenir

sur l'objet de notre étude et procéder à l'élaboration du calendrier de travail ;

· La préparation des outils de collecte des données : un questionnaire et un guide

d'entretien et d'observation ont été élaborés à cet effet ;

· La collecte des données ;

· L'analyse et l'interprétation des résultats, les propositions et les recommandations

optimales ci-possible.

Dans cette démarche, il y'a eu lieu de tenir compte de la session de validation des résultats obtenus.

2-2-2. METHODE DE VERIFICATION DES HYPOTHESES

Pour vérifier les hypothèses, nous allons étudier chacune d'elle, en prenant en compte des variables et des indicateurs d'appréciation inscrits dans le tableau ci-après. Par la suite, nous allons utiliser une grille d'évaluation qui va nous permettre d'apprécier en attribuant une note. Pour ce faire, deux options seront prises en compte, soit que l'hypothèse est confirmée, soit qu'elle est infirmée.

Tableau n°3: grille d'analyse des hypothèses

HYPOTHESE

VARIABLES

INDICATEURS D'APPRECIATION

MODE DE COLLECTE DES DONNEES

GROUPES CIBLES

Dépendantes

Indépendantes

H1 : L'insuffisance des mécanismes d'appropriation du règlement CEMAC/COBAC par l'organe de supervision et les structures d'appui est à l'origine de la difficulté de son application

Difficulté de son application

Insuffisance des mécanismes d'appropriation (supervision et vulgarisation)

----------------------

- Nombre de fois que le règlement CEMAC/COBAC a été vulgarisé (sensibilisé diffusé, séminaires organisés, médias utilisés)

- Nombre de contrôles effectués et des recommandations élaborées par la COBAC ;

- Effectif et niveau de qualification et compétence en RH et RF du personnel de la supervision et des organes d'appui ; 

- Nombre de formations organisées par les intenses de supervision ;

- Examen du plan de communication ;

- Niveau de la structuration du secteur

- Niveau d'appropriation du règlement CEMAC/COBAC ;

- Niveau de professionnalisme des intenses de supervision ;

- Niveau d'organisation de l'association professionnel ;

- Niveau de professionnalisme des EMF.

- Actions menées par de l'autorité monétaire ;

- Apports des EMF vis-à-vis dudit règlement.

- Questionnaire/enquête/entrevue

- Enquêtes/entrevue/ recherche documentaire

- Questionnaire/enquêtes/entrevue

- Questionnaire/entretien/enquêtes ;

- Entrevue /enquête ;

- Recherche documentaire/entrevue

- Enquête/recherche documentaire

- Enquête/ entrevue/ observation d

- Recherche documentaire, enquête

- Entrevue/enquête/observation

- Recherche documentaire/entrevue

- Dirigeants, personnel, élus et autres bénéficiaires ;

- Dirigeants, élus, personnel et autres dirigeants ;

- Personnel, dirigeants

- Personnel des EMF

- Personnel, dirigeants

- Idem

- Personnel stratégique et opérationnel

- Elus, acteurs et dirigeants

- EMF et acteurs

- Personnel, dirigeants et élus

- Personnel, élus et dir.

H: Les contraintes liées aux EMF, les informations disponibles et leur exploitation, dans l'application du règlement CEMAC/COBAC en matière prudentielle expliquent la difficulté de son application.

Difficulté de son application

contraintes liées aux EMF, des informations disponibles et leur exploitation

----------------------

- Nombre des EMF qui possèdent le recueil de texte COBAC et un manuel de procédures;

- Niveau d'organisation et d'information

- Existence des rapports d'activité ;

- Exploitation du document règlement ;

- Niveau de qualification du personnel des EMF;

- Niveau d'interprétation des ratios à appliquer aux EMF ;

- Niveau de professionnalisme des EMF ;

- Moyens mis en oeuvre par les EMF pour se former et s'informer des méthodes d'application du règlement ;

- (modules de cours organisés, par les EMF);

- Niveau de la maîtrise des normes prudentielles ;

- Niveau de fonctionnement de l'ANEMCAM.

- Niveau d'appropriation du règlement CEMAC/COBAC ;

- Niveau de professionnalisme des intenses de supervision ;

- Niveau d'organisation de l'association professionnel ;

- Niveau de professionnalisme des IMF.

- Actions menées par de l'autorité monétaire ;

- Apports des EMF vis-à-vis dudit règlement.

- - Enquêtes/recherche doc.

- Recherche doc entrevue/enquête

- Recherche doc/entrevue/enq.

- Recherche documentaire/ enq.

- Recherche documentaire/entre ;

- Entretien/ entrevue

- Recherche documentaire/ observation directe ;

- Enquête/entrevue/ observation

- Recherche doc/enquête.

- Enquête/recher doc/entrevue.

- Entrevue/enquête/observation ;

- Recherche doc/ entre.

- Recherche documentaire/enq.

- Recherche doc/ enquête ;

- Recherche documentaire/ enq ;

- Enquête/ entrevue.

- Dirigeants, personnel, élus et autres bénéficiaires

- Dirigeants, élus, personnel et autres personnels, élus, dirigeants

- Personnel, dirigeants

- Idem

- Idem

- Idem

- Idem

- Personnel

- Stratégique et opérationnel

- Elus, acteurs et dirigeants

- EMF et acteurs

- Personnel, dirigeants et élus

- Personnel, élus et dir.

H3 : L'application satisfaisante du règlement CEMAC/COBAC en normes prudentielles implique une série d'actions coordonnées à différents niveaux

Application satisfaisante

Série d'actions coordonnées à différents niveaux

------------------

- Renforcement des effectifs et capacités du personnel du département de la microfinance de la COBAC et de la sous-direction pour peut être bien analyser ou exploiter les états financiers et les rapports d'activités;

- Recrutement des cadres supérieurs qualifiés en microfinance dans les strutures sus-citées

- Renforcement des capacités logistiques et financières de ces structures ;

- Décentralisation du secteur ;

- Fonctionnement de l'ANEMCAM

- Mise en oeuvre d'une banque des données ;

- Créer une Direction Nationale autonome (supervision) logée au sein de l'autorité monétaire.

- Niveau d'appropriation du règlement CEMAC/COBAC satisfaisant ;

- Meilleure interprétation des normes prudentielles ;

- Suivi de la réglementation respecté ;

- Examen du plan d'exécution ;

-Existence Contrôles réguliers et budgets alloués

- Secteur de la microfinance professionnalisé ;

-Montant des apports des EMF vis-à-vis dudit règlement.

- Questionnaire/enquête/entrevue

- Enquêtes/entrevue/

- Questionnaire/enquêtes/entrevu

- Questionnaire/entretien/enquêtes

- Entrevue /enquête ;

- Recherche documentaire/entrevue

- Enquête/recherche documentaire

- Enquête/ entrevue/ observation

- Entrevue/enquête/observation ;

- Questionnaire/ entrevue/

- Recherche documentaire/enquête

- Entretien/entrevue ;

- Recherche documentaire/interview

- Recherche documentaire ;

- Questionnaire/Entretien/Entrevue

- Recherche doc/Entretien/Questionnaire

- Dirigeants, personnel, élus et

autres bénéficiaires

- Dirigeants, élus, personnel et autres

- personnel, élus, dirigeants

- personnel, dirigeants

- - Idem

- - Idem

- - Idem

- personnel stratégique et opérationnel

- Elus, acteurs et dirigeants

- EMF et acteurs

- Personnel, dirigeants et élus

- Personnel, élus et directeurs

Source : nos recherches de 20072-2-3. CONSTITUTION DE L'ECHANTILLONNAGE- CHOIX

DES GROUPES CIBLES

Pour mener à bien nos recherches, nous avons opté pour un échantillon de 33% de l'effectif total des COOPEC indépendantes et exhaustif pour les différents EMF en réseau, le personnel du département de la supervision de la COBAC et de la sous-direction du MINEFI, la population correspondante, procédé à un tirage systématique et obtenu quarante cinq (45) institutions de microfinance, soit vingt sept (27) et trois (3) par catégorie dans les trois provinces qui constituent 60% d'EMF fonctionnels au Cameroun à savoir : du Centre, du Littorale et du Nord-ouest. Les provinces du Sud-ouest, de l'ouest et de l'Extrême-Nord comprennent 28,7% de l'ensemble des EMF, mais notre étude retiendra neuf (9) EMF, soit un (1) seul EMF par catégorie. Tandis que les provinces de l'Est, du Sud, du Nord et de l'Adamaoua ne concentrent que 11,3% des EMF, notre recherche se focalise également sur un (1) seul EMF par catégorie, soit neuf (9) au total. Il va s'ajouter la population de la cellule, celle de la supervision et le personnel ressources. Ainsi, la population totale correspondante à la taille de notre échantillon est présentée dans le tableau ci-dessous.

Tableau n° 4 : Echantillonnage

N° d'ordre

Population cible

Effectif

prévu

Touché

Echantillonnage

Nombre

%

Nombre

%

01

(EMF) Réseau CAMCCUL

176

86

48,86

86

100

Raisonné

02

(EMF) Réseau M

57

39

68,42

39

100

Raisonné

03

(EMF) Réseau CMEC

41

41

100

41

100

Exhaustif

04

(EMF) Réseau CVECA

112

52

46,42

52

100

Raisonné

05

(EMF) COOPEC indépendantes

137

45

33

41

91,11

Aléatoire

06

Personnel de la supervision (COBAC)

7

7

100

7

100

Exhaustif

07

Sous-direction de la microfinance (MINEFI)

6

6

100

6

100

Exhaustif

08

Personnes ressources

3

3

100

2

85,71

Raisonné

 

Total

-

279

-

274

97,01

-

Source : travaux d'étudiant à partir des données recueillies du secteur

2-2-4. PHASE DE L'EXPLOITATION ET DE L'ANALYSE DES

DONNEES

2-2-4-1. Techniques et outils de collecte des données

Les données collectées lors de notre passage dans les structures sus-évoquées découlent de l'utilisation combinée de plusieurs techniques d'investigation assorties d'outils appropriés. Ces techniques sont : la recherche documentaire, l'observation directe, l'enquête et l'entrevue.

2-2-4-2. Pré-enquête

Elle nous a permis de découvrir sommairement les différentes structures, de recueillir des conseils, de faire connaître l'objet de notre recherche, voire de susciter une collaboration avec les membres des différentes structures de notre étude.

2-2-4-3. Recherche documentaire

Cette technique nous a permis de collecter des données et des informations secondaires sur les différentes structures (secteur). Ainsi, nous avons consulté les documents tels que les statuts, les règlements intérieurs, les manuels de procédures, les manuels des gérants, les rapports d'activités, les données statistiques annuelles et les états financiers.

Par ailleurs, nous avons utilisé la même technique pour avoir plus d'informations sur les difficultés d'application de la réglementation micro financière de l'Afrique centrale afin de préciser le sujet. La recherche documentaire a été complétée par l'observation directe.

2-2-4-4. Observation directe

Notre séjour dans les différentes structures nous a permis d'apprécier leur mode de

fonctionnement et de gestion. Des rencontres ponctuelles nous ont permis d'apprécier également les comportements des acteurs, clients, élus et sociétaires lors des multiples réunions auxquelles nous avons assisté, l'engouement et le climat social qui y prévaut. Ce qui nous a permis de confirmer certaines informations que nous avons reçues lors des entrevues. Cette technique affûte notre capacité d'analyse. Grâce à elle, nous sommes entré en contact direct avec les réalités du terrain. Autrement dit, nous avons été capable d'apprécier l'avancement des activités, l'accueil réservé aux membres dans chaque cas et la capacité des uns et des autres à pouvoir gérer les conflits survenus. L'observation a été complétée par l'enquête sur le terrain.

2-2-4-5. Enquête

Au cours de l'enquête, l'utilisation du questionnaire a permis de toucher un plus grand

nombre de membres. Les informations collectées ont permis d'avoir une vue d'ensemble sur les difficultés rencontrées dans l'application dudit règlement et les solutions possibles.

2-2-4-6. Entrevue

Nous avons utilisé un guide d'entretien. L'entrevue s'est déroulée sous forme libre avec possibilité de sortir du sujet.

Cette technique a été préférée à cause de son caractère convivial et de la possibilité qu'elle donne d'élargir son champ d'investigation, de recentrer ou de relancer des questions non répondues ou incomplètes. Grâce à cette technique, nous avons collecté des informations sur les limites et avantages de cette réglementation et les pistes de solutions possibles.

2-2-5. TRAITEMENT DES DONNEES COLLECTEES

Les données ont été regroupées par centre d'intérêt lors du dépouillement. Le traitement a été manuel et s'est effectué à partir des tableaux de synthèse. Les informations collectées ont été analysées et organisées à l'aide des techniques et outils statistiques, d'analyse financière et d'autres outils d'analyse.

2-2-5-1. Outils statistiques

Nous avons utilisé les proportions et les moyennes arithmétiques. Ces outils nous ont permis de décrire les données recueillies et de comparer les caractéristiques des différentes catégories d'individus.

S'agissant des techniques et outils d'analyse financière, nous avons utilisé les normes prudentielles spécifiques à la gestion des IMF. Ces normes nous ont permis de réaliser un diagnostic sur l'impact de la mise en oeuvre de la réglementation CEMAC/COBAC dans le fonctionnement et la gestion des IMF au Cameroun.

v Les autres outils d'analyse

D'autres outils non moins importants ont été utilisés. Il s'agit notamment de :

2-2-5-2. Grille d'évaluation

La grille d'évaluation nous a permis d'apprécier le niveau d'exécution de chaque indicateur afin de dégager les points forts et les points faibles. Cette grille permet en outre d'analyser chaque hypothèse à partir des indicateurs et des modalités correspondantes. En effet, une note est attribuée selon chaque fonction, les notes varient de 1 à 10 points.

Si la note est inférieure à 7/10, l'hypothèse est confirmée, par contre si elle est

supérieure à 7/10, l'hypothèse est rejetée selon les cas. L'attribution des points s'est faite sur la base des principes de gestion des normes admises dans le secteur, des données collectées ou du bon sens du chercheur (Management intégral, 1998).

Le barème de notation des critères se présente comme suit :

1 -2 = Déficient 5 - 6 = Acceptable 9 - 10 = Excellent

3 - 4 = Faible 7 - 8 = Très bien

2-2-5-3. Arbre à problèmes

Il a servi à présenter la synthèse de la situation à laquelle est confrontée les EMF face à l'application de la réglementation.

CHAPITRE III

PRESENTATION ET ANALYSE DES

RESULTATS DE L'ETUDE

3-1. PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS

3-1-1. EVOLUTION HISTORIQUE DU CADRE REGLEMENTAIRE

Trois grandes périodes ont marqué la construction du cadre légal et réglementaire de la microfinance au Cameroun. Le tableau n°5 ci-après l'illustre :

Tableau n° 5 : Illustration du cadre réglementaire

Etape 1

Avant 1992

Loi 90/056 du 19 décembre 1990 autorise l'activité d'épargne et de crédit aux groupements de formes diverses : associations et coopératives.

Etape 2

De 1992 à 2002

Loi COOP/GIC 92/006 du 14 août 1992 traite du cas spécifique des structures non bancaires opérant l'intermédiation financière (COOPEC)

Etape 3

Depuis 2002

Règlement COBAC 01/02/CEMAC/UMAC/COBAC place tous les établissements sous la tutelle du MINEFI en autorisant des formes diverses. Les COOPEC sont astreintes aux deux textes.

Source : travaux de l'auteur, construit à partir des textes disponibles

a)- Principales caractéristiques de la réglementation

- un caractère sous-régional

La réglementation mise en place s'adresse à tous les pays de la CEMAC (Cameroun,

Congo, Gabon, Tchad, RCA, Guinée Equatoriale) membres du même système monétaire.

- Les organes d'application de la réglementation.

Le Ministre des Finances est la tutelle de droit du secteur de la microfinance dans chaque pays. Les établissements ayant gardé la forme coopérative sont en outre placés sous la tutelle du Ministre de l'Agriculture.

La Commission Bancaire d'Afrique Centrale (COBAC) qui est déjà le gendarme de

l'activité bancaire joue le même rôle pour le secteur de la microfinance en étant l'organe de

contrôle et de surveillance.

- une réglementation duale

La réglementation applicable aux EMF est en réalité l'ajustement de 2 textes dont l'un, à

caractère administratif, fixe les conditions de création et d'exercice des EMF, l'autre, à caractère technique, cherche à assurer la permanence des dépôts et la viabilité du secteur à travers un train de limites opérationnelles qualifiées de ratios prudentiels.

- Une application différée

Mise en place en avril 2002, la réglementation accorde aux EMF un délai de mise en

conformité de 3 ans (avril 2005) pour la partie administrative et 5 ans (avril 2007) pour la partie technique. Cette différenciation concerne seulement les EMF en activité au moment de sa promulgation. Ceux créés après avril 2002 ont la contrainte d'être immédiatement en conformité avec les textes.

- Résumé de la réglementation.

La réglementation applicable aux EMF peut être scindée en quatre ((04) composantes qui sont : la catégorisation des EMF, le contingentement de certains actes, les principales astreintes et les ratios. Le tableau n°6 ci-après en fait une présentation schématique.

Tableau n° 6 : Résumé de la réglementation

LES ACTES CONTINGENTES

Autorisation préalable

Simple déclaration

Interdits

· Changement de catégorie ou d'activités

· Ouverture nouveau guichet ou agence sauf EMF de 2ème catégorie (autorisation préalable)

· Incorporation d'incapables juridiques et économiques dans C.A. ou dans les Organes dirigeants

· Les opérations financières spécialisées (exp. crédit- bail à titre habituel)

· Cessation de fonction de dirigeant ou du commissaire aux comptes

· Intermédiation financière avec l'extérieur

· Modification structurelle (fusion, scission, absorption, cessation d'activité...)

· Changement d'adresse ou de dénomination

· Opérations hors de sa catégorie

· Adhésion à un réseau

· Modification de l'équilibre des pouvoirs

· Utilisation du terme "banque" ou "établissement de crédit"

LES PRINCIPALES ASTREINTES

· Dénomination toujours avec mention « EMF", les références de l'acte d'agrément et la catégorie

· Obligation d'adhésion à l'Association Professionnelle

· Publication régulière des états et des conditions applicables

· Respect des normes prudentielles

· Transmission régulière des états à la COBAC

Ils sont au nombre de 21 visant à assurer la disponibilité permanente des dépôts confiés aux EMF par leurs usagers. Ils peuvent être regroupés en 4 grandes classes :

· les ratios de structure financière visent à assurer la solidité financière de l'EMF (ratios des fonds propres, de constitution des réserves, de couverture des immobilisations...)

· les ratios d'exposition aux risques qui disciplinent l'activité de crédit (ratios de division de risques, de couverture de risques, taux de transformation des dépôts, ratio de liquidité...)

· la limitation du niveau de dépendance (nombre minimum de membres, part maximum d'un membre, quota du recours aux emprunts extérieurs, prise de participation...)

· les ratios de mesure de la transparence de gestion (traitement des créances douteuses, production et publication des états financiers).

Source : construit par l'auteur, à partir du règlement CEMAC/COBAC

b)- Répartition des établissements de micro finance par type et par province

Tableau n°7: Répartition par province des EMF

PROVINCE

CAMCCUL

MC²

CVECA

CMEC SAILD

EMF Ind.

Total

Adamaoua

6

1

 
 

1

8

Centre

9

8

58

1

52

128

Est

2

3

 

2

2

9

Extrême-Nord

5

1

38

10

1

55

Littoral

23

7

 

5

51

86

Nord

6

1

16

2

2

27

Nord-Ouest

61

3

 

8

7

79

Ouest

19

28

 

13

12

72

Sud

-

2

 
 

3

5

Sud-Ouest

45

3

 
 

6

54

TOTAL

176

57

112

41

137

523

Source : sous-direction de la microfinance du MINEFI (2006)

Tableau n°8 : Répartition des EMF indépendants

PROVINCE

LOCALITE

Nombre d'EMF

Total/ Province

Adamaoua

Ngaoundéré

1

1

Centre

Makak

1

52

Saa

1

Yaoundé

50

Est

Abong-Mbang

1

2

Bertoua

1

Extrême -Nord

Maroua

1

1

Littoral

Douala

49

51

Nkongsamba

2

Nord

Garoua

1

2

Rey Bouba

1

Nord-Ouest

Bamenda

6

7

Nkambé

1

Ouest

Bafang

1

12

Bafoussam

7

Bandjoun

1

Dschang

2

Mbouda

1

Sud

Ebolowa

2

3

Sangmélima

1

Sud-Ouest

Buéa

2

6

Limbe

4

TOTAL

22

137

137

Localités pouvant être qualifiée de rurale

Localités urbaines

Source : COBAC (2006)

Schéma n°1 : REPARTITION DES EMF PAR PROVINCE

CAMCCUL 5

M 1

CVECA 38 CMEC 10

Indpdts 1

Total : 55

CAMCCUL 6

M 1

CVECA 16

CMEC 2

Indpdts 2

Total: 27

CAMCCUL 6

M 1

CVECA

CMEC

Indpdts 1

Total: 8

CAMCCUL 61

M 3

CVECA 8

CMEC

Indpdts 11

Total: 83

CAMCCUL 45

M 3

CVECA

CMEC

Indpdts 2

Total: 50

CAMCCUL 2

M 3

CVECA

CMEC 2 Indpdts 2

Total: 9

CAMCCUL

M 2

CVECA

CMEC

Indpdts 3

Total: 5

CAMCCUL 9

M 8

CVECA 58

CMEC 1

Indpdts 52

Total: 128

CAMCCUL 23

M 7

CVECA

CMEC 5

Indpdts 51

Total: 88

CAMCCUL 19

M 28

CVECA -

CMEC 13

Indpdts 12

Total: 72

GENERALES

D'EXPLOITATION

Source : COBAC (2006) et archives des divers réseaux

Ces tableaux et figure confirment la mauvaise répartition des EMF tant entre les diverses

provinces qu'entre les villes et les zones rurales. Les provinces du Centre et du Littoral constituent le groupe phare, la province du centre cumulant le plus grand nombre d'établissements avec 128 EMF sur les 523 examinés par notre étude qui y ont leur siège social. Cet excellent score résulte de la forte concentration des CVECA qui y ont ouvert plus de la moitié de leurs 112 caisses (soit 58, pratiquement toutes en zone rurale) et des EMF indépendants (52 dont 50 pour la seule ville de Yaoundé). La province du littoral la suit avec 88 institutions dont 23 caisses du CAMCCUL majoritairement disséminées en zone rurale (notamment dans les plantations industrielles de HEVECAM, SOCAPALM et CDC) et 51 EMF indépendants installés uniquement dans les villes de Nkongsamba (2) et Douala (49). Les villes de Douala et Yaoundé abritent ainsi à elles seules 99 EMF indépendants sur les 137 agréés au 30 juin 2006, soit plus de 70% de l'ensemble.

Les provinces du Nord-Ouest, de l'Ouest et du Sud-Ouest forment le peloton suivant. Le Nord-Ouest et le Sud-Ouest enregistrent respectivement 83 et 72 institutions. Le réseau CAMCCUL est fortement implanté dans le Nord-Ouest (61 caisses sur 176) où le mouvement a 'ailleurs pris naissance et où se trouve son siège. La province de l'Ouest compte également 72 EMF en tout dont plus du 1/3 sont des MC². Il faut signaler que plus de la moitié des caisses de ce réseau sont installées dans cette province et plus particulièrement dans l'ancien département de la Mifi.

La province de L'Extrême -Nord occupe une position médiane avec 55 établissements dont 38 CVECA et 10 CMEC. Elle n'enregistre qu'un seul établissement indépendant qui y a toutefois ouvert 13 de ses 17 agences dont plusieurs en zone rurale, s'agissant de la province d'origine de ses promoteurs. Cet EMF (le Crédit du Sahel en l'occurrence) y déploie une intense activité et anime un réseau de petites caisses villageoises autogérées (non agréés et non comptabilisées par notre étude).

Les provinces de l'Adamaoua (8), de l'Est (9), du sud (5) et dans une moindre mesure du Nord (27) font office de parents pauvres de l'implantation des EMF. Elles sont défavorisées par l'absence d'infrastructures, l'éloignement, l'absence d'opportunités économiques et la faiblesse du réflexe associatif (provinces de l'Est et du Sud).

Cette inégalité de répartition des EMF rejaillit sur la qualité et la quantité de l'offre. Les populations rurales ont des difficultés à trouver des financements tandis que la réactivité est plus rapide en faveur des activités urbaines dès lors qu'elles acceptent de se soumettre à un minimum de formalisme. Par ailleurs, les caisses des réseaux qui assurent pour l'essentiel la couverture des zones rurales offrent des produits stéréotypés, imposés par le manuel de procédures collectifs rédigé par l'organe faîtier alors que les EMF indépendants font preuve d'une très grande créativité qui permet de multiplier les solutions en faveur de leur clientèle urbaine.

Aussi, la synthèse des problèmes liés à la réglementation prudentielle au Cameroun est illustrée dans l'arbre à problème ci-après :

CONSEQUENCES

Rejet de la réglementation par les EMF et les acteurs

Schéma n° 2 : ARBRE A PROBLEMES

Résultats enregistrés par les EMF et les acteurs inadéquats

Déficience des normes prudentielles et non prudentielles

Interprétation biaisée de ladite réglementation

Difficulté d'application du règlement CEMAC/COBAC

PROBLEME CENTRAL

Non appropriation du règlement CEMAC/COBAC par les acteurs de la microfinance

Insuffisance de vulgarisation sensibilisation et diffusion du de la microfinance

CAUSES

L'immobilisme de l'autorité monétaire (Sous-direction de la microfinance

Non participation de tous les acteurs à l'élaboration et à l'adoption dudit règlement

Fragilité importante des EMF pour la plus part peu professionnelles

Déficience de l'association professionnelle de microfinance (ANEMCAM)

Réticence des acteurs vis-à-vis du règlement CEMAC/COBAC

Laxisme des organes de supervision

Non respect de la réglementation

Source : Travaux de l'auteur

Stratégies et politiques de mise en oeuvre de la réglementation peu suffisantes

Insuffisance de ressources humaines financières et technologiques

3-1-2. ANALYSE DE LA CAPACITE DE LA SUPERVISION ET

DES STRUCTURES D'APPUI A S'APPROPRIER DE LA

REGLEMENTATION

Pour faciliter ce travail, certains indicateurs ou éléments ont été retenus. Ceux-ci permettront un aperçu général des plus importantes dimensions du secteur de la microfinance au Cameroun dans la mise en oeuvre du règlement CEMAC/COBAC, particulièrement la réglementation dite prudentielle. Leur bonne compréhension et leur bonne utilisation permettraient une gestion financière satisfaisante.

Ils seront utilisés en fonction des données collectées et résumées sur le tableau n° 9 ci-après.

Tableau n°9 : Analyse de quelques indicateurs de santé/éléments d'appréciation de la

structure de supervision et des structures d'appui à la réglementation

Structures

retenues

Indicateurs/

Eléments d'appréciation

Département de la microfinance de la COBAC

(supervision)

Sous-direction de la microfinance du MINEFI

Association professionnelle des établissements de microfinance du Cameroun (ANEMCAM)

EMF

Effectifs

7

6

102

523

Cadres supérieurs

1

4

-

-

Agents

6

2

-

-

Compétence en microfinance

1

1

-

-

Nombre/% de contrôles exécutés depuis 2002

1

-

-

-

Niveau de vulgarisation de la réglementation prudentielle en %

-

1%

-

2%

Niveau d'appropriation de la réglementation prudentielle

-

25%

-

10%

Début d'application de la réglementation

15 avril 2007

-

-

-

Budgets alloués à chaque structure

0

0

-

-

Moyens logistiques

0

0

-

-

Source : construit par nous, à partir des recherches effectuées

Nous pouvons dire à partir des résultats du tableau n°9 ci-dessus que la supervision qui est assurée au Cameroun par le département de la microfinance de la COBAC est déficiente et le problème se pose avec acuité. Car il est évident que lorsque la supervision veut être efficace et efficiente, qu'elle s'opère avec un personnel qualifié et compétent, des moyens financiers et logistiques existants, adaptés et bien appropriés. .

Par ailleurs, il convient de rappeler que la structure de supervision (département de la microfinance de la COBAC) fonctionnant dans les conditions et contextes actuels est incapable de mener à bien des contrôles systématiques réguliers. Par exemple, si nous allons sur la base que 523 EMF agrées ou fonctionnant avec un avis conforme doivent être contrôlés au Cameroun, et qu'il faut consacrer en moyenne trois (3) jours pour chaque EMF, ceci fera mille cinq cent soixante neuf jours (1569) soit en moyenne quatre (4) ans et demi environ. Pour ce faire, s'il faut particulièrement prendre en compte le cas de certains EMF de grande importance (COFINEST, FTSL, COMECI, CCA, La Régionale, CAPCOL, Crédit Mutuel, National Port, Bamenda Police, Crédit du Sahel, etc....) où la COBAC devra passer dans chacune de ces institutions au moins deux semaines au regard du volume des activités qu'elles brassent et du nombre de points de vente dont elles disposent à travers le pays, nous pourrons aisément avoisiner six (6) à sept ans pour boucler un tour complet de contrôle au niveau national.

Quant à la sous-direction de la microfinance qui est une structure d'appui de la supervision du secteur, elle a pour attributions :

- le suivi de l'application de la réglementation relative à la microfinance et au marché financier national en liaison avec les ministères et organismes compétents ;

- le développement des stratégies d'emploi de l'épargne ;

- la création et de l'aménagement d'un cadre administratif et juridique propice au développement des établissements de microfinance ;

- la promotion de partenariat entre les pouvoirs publics, les organisations non gouvernementales, les établissements de microfinance et le système bancaire ;

le suivi des relations entre les établissements de microfinance et les organisations socio-professionnelles.

Selon des sources propres à la sous-direction de la microfinance du MINEFI, celle-ci ne dispose d'aucun budget lui permettant d'assurer ses attributions, encore moins celle liée au suivi de l'application de la réglementation relative à la microfinance. Son personnel est aussi limité du point de vue nombre et peu professionnel, car, la sous-direction ne saura assurer pleinement ses attributions avec un seul spécialiste ou des cadres non formés en microfinance.

Les vérifications de portée générale ont montré au tableau n°10 ci-dessous que des insuffisances persistent dans l'organisation des établissements financiers. Au cours de l'exercice sous revue, deux établissements de microfinance seulement ont fait l'objet de vérifications approfondies.

Tableau n° 10 : Contrôles effectués par la COBAC en 2004

PAYS

NOMBRE DE VERIFICATION DE PORTEE GENERALE

NOMBRE DE CONTRÔLE PONCTUEL

Banques

Etablissements

financiers

Etablissements

de microfinance

Banques

Etablissements

financiers

Etablissements de microfinance

Cameroun

Centrafrique

Congo

Gabon

Guinée équatoriale

Tchad

5

0

2

2

1

3

0

0

0

1

0

0

1

0

1

0

0

0

12

3

4

4

1

2

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

TOTAL

13

1

2

26

0

0

Source : COBAC

En ce qui concerne la microfinance deux contrôles de portée générale ont été effectués seulement selon les statistiques disponibles jusqu'à ce jour.

3-1-3. ANALYSE DES PERFORMANCES DE LA REGLEMENTATION SUR

LE CREDIT ET L'EPARGNE

L'Analyse des performances de la réglementation CEMAC/COBAC sur le crédit,

tiendra compte à l'absence de certaines statistiques tels que les résultats disponibles au niveau

du secteur, de l'évolution des données du tableau n°11 du secteur de la microfinance qui peut être appréciée selon trois critères :

ü l'évolution du nombre des membres dans les EMF par an au niveau national de 1998 à

2006;

ü le nombre des EMF qui existe de 1998 à 2006 ;

ü l'évolution de l'épargne et du crédit de 1998 à 2006. La gamme très variée des

établissements camerounais de microfinance a connu un essor remarquable avec la promulgation du règlement CEMAC/COBAC relatif aux conditions d'exercice et de contrôle de l'activité de microfinance et des textes sur les associations et les COOP/GIC.

Tableau n° 11 : Evolution des activités d'épargne et de crédit au Cameroun de 1998 à 2006

Eléments retenus

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

Epargne mobilisée

20124341587

21454142535

25190470901

26802984347

27370765362

34841649398

38644856965

43416357280

45100000000

Encours crédit

12912445951

15220462728

17624304908

21463045711

31738652583

41702656611

52807015375

58086632631

66954336000

Effectif des membres

279373

286003

300 000

169383

172500

200 000

230 000

268 563

420 000

Taux de remboursement

64,16%

64,50%

68,99%

76%

74,18%

78 ,44%

92,65%

89,50%

81,99%

Nombre des EMF

436

434

652

630

606

369

402

498

523

Source : construit par nous à partir des données de notre recherche

Du point de vue de l'effectif des membres, il ressort du graphique ci-dessous, qu'il est croissant de 1998 à 2000. De 2001 à 2003, la baisse de cet effectif s'explique par l'assainissement du secteur qui a conduit à la fermeture des EMF qui n'étaient pas en conformité avec la loi et la réglementation en vigueur. De 2004 à 2006, on remarque une croissance des effectifs due à la confiance suscitée par la réglementation.

Concernant l'épargne mobilisée, on remarque une stagnation de l'épargne avant la réglementation. Avec la réglementation, les différentes variables présentées dans le graphique ci-dessous ont évolué ainsi qu'il suit : l'épargne connaît une croissance remarquable, de 2003 à 2006, on voit qu'elle est passée de 20,134 milliards de francs CFA en 1998 à 45,100 milliards en 2006 soit une progression de 123,9% sur la période considérée. En prenant en compte la mise en application de la réglementation dans le secteur de la microfinance en 2002, on peut dire que la mesure a eu un impact positif dans le secteur. En effet, on voit que la moyenne de l'épargne mobilisée est plus forte (40,500 milliards) sur la période située après la mise en oeuvre de la mesure (2002-2006) que sur la période située avant la mesure (1998-2001) où la moyenne est de 23,393 milliards. Elle a presque doublé, crédibilisant ainsi l'avènement de la réglementation microfinancière CEMAC/COBAC.

Quant à l'encours crédit, qui est un indicateur caractéristique de la crédibilité du secteur, elle suit presque la même évolution que l'épargne mobilisée. En effet, la moyenne de l'encours du crédit sur la première période (1998/2001) est de 16,805 milliards contre 54,862 milliards sur la deuxième période (2002/2006). Ce qui dénote une influence positive de la mesure sur l'environnement de la microfinance.

Parlant de l'évolution des EMF, on remarque une croissance avant l'assainissement, après l'assainissement et la mise en oeuvre de la réglementation, le nombre d'EMF a baissé considérablement, ce qui nous fait comprendre que beaucoup des EMF fonctionnaient dans l'illégalité. De 2004 à 2006, on constate une augmentation progressive du nombre des EMF.

Le taux de remboursement qui est aussi un élément important dans le crédit a connu une croissance en 2001, mais s'est accompagnée de la perturbation pendant les périodes d'assainissement et de mise en oeuvre de la réglementation d'une part. D'autre part, de 2003 à 2004 on constate une augmentation du taux de remboursement due à la confiance revenue dans le secteur. Au-delà de 2004 on remarque une baisse du taux qui passe de 90% à 81,99%. Bien que ce taux soit bon au niveau national, il n'en demeure pas moins inquiétant au niveau d'une structure de microfinance.

Graphique n°1 : Evolution de l'épargne mobilisée, de l'encours du crédit et des effectifs des membres de 1998 à 2006

Source : construit par l'auteur à partir des statistiques du secteur camerounais de la microfinance

En ce qui concerne les effectifs des membres dans les EMF, on observe une évolution erratique car de 1998 à 2000, les effectifs évoluent de façon lente. En 2001 on dénote une chute de 43,5% des effectifs par rapport à 2000 et qui reste quasi-stable en 2002. A partir de 2002, les effectifs reprennent leur ascension haussière pour se situer en 2006 à 420900 personnes, soit une augmentation de 144,00% par rapport à 2002, largement supérieur au niveau de 1998. Au regard du graphique ci-dessous sur la période 1998/2006, on peut dire que les effectifs des EMF ont évolué en dents de scie sur la période. De 1998 à 2001, l'effectif des EMF est passé de 436 à 630 respectivement soit une augmentation de 44,5%.

En 2002, on note une baisse des effectifs par rapport à 2001, ceci pourrait dénoter une

certaine anticipation sur la mise en application de la mesure en 2002. Cette baisse est plus accentuée en 2003 avec l'assainissement du secteur consécutif à la bonne application de la mesure. La reprise de l'augmentation de l'effectif des EMF à partir de 2004, illustre l'entrée dans le secteur de nouvelles entreprises mais en respectant les contraintes imposées par la mise en application de la mesure. Le niveau de 2001 n'étant pas encore atteint en 2006, la moyenne des EMF dans la première période est de 538 contre 480 sur la deuxième période.

Graphique n°2 : Evolution du nombre des EMF de 1998 à 2006

Source : construit par l'auteur à partir des statistiques du secteur camerounais de la microfinance

De 1998 à 2006, le taux de remboursement est passé de 64,2% en 1998 à 82,0% en 2006, soit une progression de 17,8 points. Sur la première période, la moyenne de remboursement est de 68,4% contre 83,4% sur la deuxième période, justifiant un impact positif de la mesure sur le taux de remboursement des opérateurs économiques en besoin de financement de ce secteur.

Graphique n° 3 : Evolution du Taux de remboursement de 1998 à 2006

Source : construit par nous à partir des statistiques du secteur camerounais de la microfinance

3-1-4. ANALYSE DE QUELQUES CONTRAINTES LIEES AUX EMF PAR

RAPPORT A L'APPLICATION DE LA REGLEMENTATION

PRUDENTIELLE

Pour faciliter la compréhension, certaines contraintes interviennent dans l'application de la réglementation prudentielle aux EMF. Ces contraintes permettent un aperçu général des plus importantes dimensions dans l'application de ladite réglementation. L'usage, l'acceptation et la bonne compréhension de ces contraintes conduisent à une gestion financière satisfaisante.

Il s'agit notamment de:

Ø la couverture des immobilisations par les fonds propres. Les EMF ont la possibilité d'emprunter auprès des structures externes alors qu'une partie de l'épargne qu'ils collectent est permanente et peut être utilisée sans risque, surtout pour les EMF de 2ème catégorie.

Ø L'encours global des engagements nets portés directement ou indirectement par un

établissement assujetti sur ses actionnaires, administrateurs, dirigeants et personnel

ne pourra excéder 20% du montant des fonds patrimoniaux ou fonds propres de

l'EMF. Alors qu'on pouvait mettre ça sur la masse de l'épargne et permettre aux

principaux opérateurs économiques des EMF d'accéder à un prêt supérieur au taux fixé par le règlement sans crainte surtout pour les établissements de deuxième catégorie donc les SA.

Ø Le respect des 21 ratios prudentiels qui va aider davantage à assainir le secteur dans son ensemble notamment :

- par l'augmentation du volume de crédit accordé aux membres et usagers, car 70% en moyenne des ressources des EMF seront désormais consacrées à l'activité de crédit.

- par la sécurisation et l'accès permanent aux dépôts des membres. Les disponibilités à trois mois doivent désormais pouvoir faire face à 100% aux exigibilités sur la même période. En d'autres termes, à chaque fois qu'un usager se présente aux guichets d'un EMF, il va pouvoir se faire rembourser tous ou partie de ses avoirs sans attendre parce que le respect de ce ratio rend l'EMF liquide à tout moment.

- l'EMF doit gagner plus d'argent en mieux gérant sa machine à produire qu'est le portefeuille de crédit. Cet argent lui permettra de mieux consolider son assise financière par de nouveaux investissements et l'amélioration des conditions de travail de son personnel auquel on ne pense pas beaucoup.

- Le niveau d'engagement (crédit) de certains dirigeants d'EMF doit désormais être maîtrisé car le niveau de risque pris par un EMF vis-à-vis de ses dirigeants est désormais limité à un pourcentage des fonds propres de celui-ci.

- Enfin, les EMF seront tenus de se professionnaliser par la formation de son personnel, la mise en place d'un bon système d'information de gestion et d'un contrôle interne basé sur de manuels de procédures bien élaborés. C'est ainsi qu'avec l'entrée en vigueur des 21 ratios prudentiels COBAC et si toutes les conditions sont réunies (publication du plan comptable et contrôles réguliers systématiques) par la COBAC, le client des EMF aura désormais accès à plus de crédit aux conditions compétitives comme c'est le cas déjà actuellement, il sera rassuré de la disponibilité permanente de ses avoirs. Bref, il pourra désormais compter avec l'EMF pour le développement de son activité.

Ø La quotité est de 30%, ce qui est normal, car l'EMF doit toujours disposer d'une

trésorerie capable de faire face aux remboursements des clients.

Ø Les EMF doivent se professionnaliser en investissant de plus en plus dans le

renforcement de capacité afin de s'approprier du règlement CEMAC/COBAC et particulièrement de la réglementation prudentielle.

Ø La surveillance et le contrôle doivent se faire suivant un planning bien défini pour

permettre au secteur d'atteindre les résultats attendus.

Ø Se former et s'informer de l'utilisation d'un système d'information et de gestion

efficient et l'usage précis des normes prudentielles retenues par la COBAC.

Deux exemples sont retenus :

Le premier exemple illustre le système d'information du secteur camerounais de la microfinance

Tableau n°12 : Utilisation de certains documents de gestion

Libellé

Oui

Non

Suivez-vous un manuel de procédures ?

42%

58%

Avez-vous un plan comptable ?

55%

45%

Vos opérations sont-elles informatisées ?

56%

44%

Source : Travaux de l'auteur

Nos enquêtes ont révélé selon le tableau ci-dessus que le système d'information de gestion est précaire avec à peine 42% des EMF qui suivent un manuel de procédures, 55% qui ont un plan comptable et 56%seulement qui sont informatisés. Nous avons pu consulter quelques manuels de procédures pour nous apercevoir que, lorsqu'ils existent, ils font l'impasse sur plusieurs opérations pourtant régulièrement pratiquées par l'EMF, ccomme les  `'opérations pour soi-même''.

Il en est de même des plans comptables qui hésitent souvent entre plusieurs systèmes comptables connus (OCAM, SYSCOHADA, plan comptable spécifique des banques élaboré par la COBAC, etc...) et ne numérisent pas certaines opérations. De nombreux EMF ont par conséquent beaucoup du mal à équilibrer leurs bilans et comptes d'exploitation qu'ils stabilisent avec un compte `'opérations diverses''dont ils auraient du mal à donner le détail.

L'absence du manuel de procédures et de plan comptable clairs ont pour conséquence logique la difficulté d'informatisation des opérations. Pour faire illusion, de nombreux EMF se sont dotés de PC qui servent en réalité à faire du secrétariat.

Le deuxième exemple est la connaissance du ·PPMF

Tableau n° 13 : Reconnaissance du PPMF

Appréciation

Libellé

-

Oui

Non

Total

Réponse

41

9

50

Connaissez-vous le PPMF

%

82%

18%

100%

Source : Travaux de l'auteur

Il ressort du tableau ci-dessus que neuf (9) EMF sur 50 interrogés soit (18%) déclarent ne pas connaître le PPMF, ce qui constitue une proportion très élevée, s'agissant d'une structure créée depuis six ans déjà pour animer le secteur des EMF et servir d'interface avec l'action gouvernementale et celle des bailleurs, il y a certainement un déficit de communication à combler auprès de ces EMF qui se situent en général dans les zones rurales.

Ø Rendre fonctionnel l'ANEMCAM.

Ø La constitution des dossiers d'agrément par les caisses pose un problème par rapport à

l'éloignement. En effet, tout le service est concentré à Yaoundé où se fait exclusivement le dépôt desdits dossiers. Mais toute fois, il est utile de reconnaître que toutes ces contraintes concourent à renforcer la sécurité des épargnants, voire celle de tout le système financier, impulsant ainsi la promotion de la microfinance au Cameroun.

3-1-5. ANALYSE DES FORCES ET LES FAIBLESSES DE L'OFFRE DE

MICROFINANCE

Le tableau n° 14 ci-après répertorie par catégorie d'acteurs, les atouts et les pesanteurs de l'offre de la microfinance.

Tableau n°14 : Analyse des atouts et contraintes de l'offre de microfinance par catégorie

d'acteurs

Type d'acteur

Forces/Atouts

Opportunités

Faiblesses et menaces

Etat

Volonté manifeste d'appuyer le secteur

Intense courant mondial en faveur de la microfinance

Absence d'un véritable programme national de microfinance

 

Importants moyens institutionnels et financiers (fonds PPTE)

Forte appropriation du phénomène de microfinance par les nationaux

Irrégularité des sessions du CNMF et manque de suivi des résolutions

 

Appui multidimensionnel

 

Réglementation insuffisamment diffusée

Le délai de mise en conformité par rapport à la réglementation était trop long et a plutôt enfoncé certains EMF

 

Meilleurs résultats chaque fois que le relais des EMF est utilisé

 

Nombreux effets négatifs de l'offre directe par l'Etat :

- Sentiment de gratuité de l'argent public

- Concurrence déloyale avec l'activité des EMF

- Imprécisions sur les critères...

 
 
 

Rareté des évaluations

 
 
 

Les pesanteurs administratives ralentissent de nombreux programmes

Fréquentes interférences des autorités administratives

 
 
 

Récupération par les élites locales à des fins politiques provoquant des impayés

 
 
 
 

Association Professionnelle

(ANEMCAM)

Récente matérialisation de l'existence (locaux, Secrétariat exécutif)

Bonnes prédispositions des pouvoirs publics et des bailleurs de fonds

Déficit de communication avec la base

 

Légitimité institutionnelle

Adhésion de tous les EMF

Retour de la sérénité après conflits de positionnement

(leadership)

Lenteur de transmission des dossiers au Secrétariat exécutif

Absence de négociation directe avec l'APECAM et l'association des Assurances

Organes faîtiers et assimilés

Assistance financière et technique au réseau

Ont la préférence des bailleurs et de l'action publique

Non rémunération des réserves constituées par les caisses

 

Production des états consolidés

Contrôle et audit des caisses

Longue expérience

Frais d'assistance parfois trop élevés

Immixtions dans la gestion courante (CAMCCUL)

Déficit de communication

 
 
 

Capacités humaines insuffisantes pour l'encadrement du réseau CAMCCUL a une créance gelée de 4 milliards sur les lignes des banques liquidées représentant les dépôts des membres des caisses

EMF des réseaux et volets financiers des projets

Ciblent les couches faibles (femmes, secteur rural, petits opérateurs urbains...)

Ont la préférence des bailleurs et de l'action publique

Manuel de procédures trop rigide, ne permet pas les innovations

 

Régulièrement audités et contrôlés

Solide organisation administrative

Meilleure adéquation avec l'environnement

Déficit de communication dans le réseau CAMCCUL

 

Démocratie dans le choix des dirigeants

Parapluie de la structure faîtière dans les actes administratifs (agrément par exemple)

Immiscions de l'organe faîtier dans la gestion courante

 

SIG efficient

Formation des élus et du personnel

 

Base de calcul des frais de siège et des frais d'assistance inadapté (sur le capital et non sur l'activité)

 

Le CAMCCUL a créé une banque au service des caisses de son réseau

 

Pression fiscale indue

EMF indépendants

Dynamisme des promoteurs

Participent à la réduction du chômage

Confiance restaurée des usagers envers le secteur

L'agrément accroît le prestige des EMF bénéficiaires

Faiblesse des SIG

Dispersion opérationnelle

Faiblesse des capacités humaines et financière

 

Favorisent l'emploi féminin

Inventivité (produits à la carte)

Intérêt croissant des banques envers le secteur

Le développement des TIC favorise les transferts rapides

Souvent marginalisés par les bailleurs et l'action publique

Ciblent la clientèle de haut de gamme

Taux d'intérêt élevés- taux de transformation élevé

 

Facilitent la connexion ville/campagne grâce à la multiplication des agences

Réduction de la thésaurisation

 

Précarité de l'environnement administratif et judiciaire.

Faible collaboration horizontale (absence de système de compensation)

 
 
 

Le code OHADA protège davantage les débiteurs

Mauvaise gouvernance

Mimétisme des banques

Banques

Importants moyens financiers

Position de plus en plus favorable envers le secteur

Faible expertise dans le domaine de la microfinance

 

La microfinance est un marché captif pour les banques

Les EMF sont un créneau de saine utilisation de l'excédent de trésorerie

De nombreuses banques veulent créer leur établissement au lieu de collaborer avec ceux des nationaux

 
 

L'Union Bank est entièrement dévouée à la cause de la microfinance

Refus de reconnaître la qualité d'intermédiaire financier aux EMF

Il existe encore des banques qui ne veulent pas se compromettre avec le secteur

Tontines

Rapidité des interventions

Formalisme simplifié

Liens de partenariat avec la microfinance

Concerne toutes les couches sociales

Cycles limités et prêts à court terme uniquement

Intérêts très élevés

 

Rareté des impayés

Respect des engagements par les membres (rareté des impayés)

 

Cercles fermés et parfois ésotériques

Forte coloration tribale

 
 
 

Absence d'adresse physique

Absence de légalisation

Repérage comptable très difficile

Source : travaux d'étudiant

Il ressort du tableau ci-dessus que la situation de l'offre de la microfinance au Cameroun, présente  grâce au nouveau cadre réglementaire et au dynamisme des acteurs:

ü Une image améliorée de la microfinance ;

ü Une volonté réelle des bailleurs de fonds et des pouvoirs publics à appuyer le

secteur. Mais leur action devrait se situer dans une dynamique de synergie au lieu de la dispersion actuellement observée et dont les conséquences sont :

- La concurrence avec l'activité des EMF,

- L'arbitraire dans le choix des zones et la sélection des bénéficiaires,

- La disparité des conditions (subventions contre prêts remboursables, taux différents etc..) chez les mêmes bénéficiaires etc...

ü Une meilleure situation des établissements en réseau grâce à la mutualisation des

ressources et la diligence d'un organisme faîtier qui assure la formation, le contrôle, la

représentation administrative et le refinancement. Ils bénéficient en outre d'un meilleur système

d'information de gestion (SIG) caractérisé par l'existence d'un manuel de procédures et d'un plan comptable standardisé établi par l'organe faîtier, même si on peut regretter parfois la rigidité de ce système qui n'autorise pas les innovations;

ü Le gel d'une importante partie des ressources du CAMCCUL auprès des banques

fermées. L'anomalie de cette situation tient de ce que cet argent (4 milliards) provient de l'épargne collectée par les caisses auprès des pauvres et devrait avoir un caractère de créance privilégiée. Sa restitution constituerait une importante bouffée d'oxygène pour le secteur ;

ü Une offre encore très en dessous de la demande malgré la prolifération des EMF

sous forme d'établissements autonomes mais surtout d'agences;

ü Une croissance dorénavant maîtrisée des structures de microfinance depuis que

l'entrée en application de la première partie de la réglementation rend obligatoire l'obtention de l'agrément préalablement à l'ouverture des portes ;

ü Une couverture très déséquilibrée du territoire national. L'Est, le Sud, l'Adamaoua

sont insuffisamment couverts. Le Nord, l'Extrême-Nord, l'Ouest et le Sud-Ouest sont moyennement couverts. Le Nord-Ouest, le Centre et le Littoral connaissent une forte densité d'EMF ;

ü Un ancrage fortement urbain de la microfinance. Quelque soit la province, c'est

dans les villes qu'on retrouve majoritairement les EMF ;

ü Un environnement administratif et judiciaire précaire marqué par une fiscalité

imprécise qui ouvre la porte à de nombreux abus de la part des agents du fisc obnubilés par le souci de l'atteinte des objectifs quantitatifs qui leur sont assignés et par des fréquents dénis de droit.

ü Une forte propension à financer le commerce et les services au détriment de

l'agriculture. Une enquête menée en 2004 révélait que 33% d'EMF trouvait le financement agricole trop risqué et refusait de s'y engager tandis que seul 16 % en faisait leur activité principale. Le reste ne s'y intéressait que dans l'espoir de s'attirer les faveurs des bailleurs de fonds ou des programmes gouvernementaux ciblant ce secteur ;

ü Une faiblesse chronique des capacités humaines et financières. La plupart des EMF

se créent avec des fonds propres insuffisants et ne peuvent faire face à leurs charges de fonctionnement qu'en puisant sur les dépôts des clients. La marge opérationnelle est fragilisée (activités de crédit et même de simple restitution des dépôts) et les établissements n'ont pas de ressources pour recruter et rémunérer un personnel de bon niveau, ni former le personnel en place ;

ü Une supervision insuffisante (rareté des contrôles par la COBAC, mauvaise qualité

de suivi par les organes faîtiers). Il est d'ailleurs à redouter que le délai accordé par la tutelle aux établissements pour se mettre en conformité par rapport à la réglementation n'ait plutôt contribué à enfoncer certains EMF. Il aurait certainement fallu pendant ce temps organiser des contrôles préventifs et pédagogiques ;

ü Une gouvernance de piètre qualité surtout dans les établissements indépendants. Elle se caractérise par la mauvaise gestion du personnel (non respect des droits essentiels, absence des plans de carrière et même d'organigramme...), le mauvais fonctionnement des organes statutaires, le non respect de la réglementation, surtout en ce qui concerne les ratios prudentiels, l'absence de collaboration entre les EMF aggravée par la non effectivité de l'association professionnelle ;

ü Un taux de délinquance très élevé qui obère la maigre trésorerie de ces

établissements. Nous avons relevé des taux d'impayé allant jusqu'à 25% dans certains EMF. Les raisons en sont multiples:

- La mauvaise maîtrise des techniques de montage des dossiers par les agents de crédit,

- La faiblesse des garanties dans le contexte de rareté des titres de propriété chez la clientèle informelle,

- La volatilité de la clientèle,

- Les insuffisances du code OHADA en matière de recouvrement qui semble protéger le débiteur plus que le créancier ;

ü Une association professionnelle qui tarde à prendre ses marques et dont le rôle n'est pas encore très perceptible. La légitimité est même contestée par de nombreux établissements. La frontière reste encore floue entre le Secrétariat Exécutif constitué depuis 5 mois et le Conseil d'Administration qui gère encore la plupart des dossiers au quotidien lors que tous ses membres sont des dirigeants d'EMF déjà très occupés par leurs structures. Les ressources sont insuffisantes pour assurer le décollage, beaucoup d'EMF étant réticents à cotiser ;

ü Une position des banques de plus en plus favorable envers la microfinance. Les

banques sont attirées par la trésorerie bon marché des EMF et beaucoup veulent pour leur part profiter de l'expertise des EMF pour recycler leur excédent de trésorerie dans le microfinancement. Cette bonne prédisposition se matérialise par la création de départements spécifiques dans quelques banques comme l'Eco Bank, la CBC Bank l'Afriland First Bank, ou l'Union Bank, qui est du reste une banque créée par un réseau d'EMF. A la place d'un département microfinance, la BICEC a plutôt un département d'appui au monde rural qui gère les crédits à ce secteur transitant par la microfinance. On regrettera toutefois que certaines banques choisissent plutôt de créer leur propre structure de microfinance (SGBC, Eco Bank) au lieu de collaborer avec les structures des nationaux ;

ü Une offre à deux vitesses avec d'une part des structures de microfinance à vocation capitaliste recherchant uniquement le profit et d'autre part des EMF soucieux avant tout de trouver les solutions aux problèmes des couches pauvres. Les premiers sont des initiatives privées appartenant aux nationaux et se retrouvent en majorité en ville, les deuxièmes, plus nombreux en campagne sont soit des caisses membres des réseaux à vocation communautaire, soit les volets financiers des projets d'aide au développement ;

ü Une interférence négative des pouvoirs publics et des bailleurs lorsqu'ils procèdent

eux-mêmes à la prestation des services de microfinance au lieu de la confier aux professionnels.

3-I-6. FORCES ET FAIBLESSES DE LA REGLEMENTATION AU NIVEAU

NATIONAL

Tableau n°14 : Forces de la réglementation du secteur de la microfinance

FORCES

Suivi du secteur par la délivrance des agréments ;

Suivi des activités des EMF par les missions de contrôle

Mise en place d'un cadre juridique acceptable par les acteurs de la microfinance

Les épargnes des populations sont sécurisées

Le secteur bénéficie de la discipline et de la confiance des populations

Lutte contre la pauvreté

Elle donne plus de crédibilité au secteur

Assainir le secteur en créant une confiance par rapport aux potentiels clients

Augmenter la capacité de l'épargne et du crédit et éventuellement le taux de pénétration

Source : travaux d'étudiant

Tableau n° 15 : Faiblesses de la réglementation du secteur de la microfinance

FAIBLESSES

Le caractère différé de la réglementation, cette façon ne convainc pas

La loi prévoie des aménagements pour les EMF de très petites tailles comme certaines caisses villageoises, que le Directeur peut travailler à temps partiel ce qui n'est pas juste, car l'on ne doit pas s'amuser avec l'épargne des déposants qu'elle soit petite

L'attribution et la supervision des activités de contrôles et d'inspections à la COBAC

La définition des formes juridiques qui ne sont pas liées à la catégorisation des EMF

Au niveau de l'administration fiscale, rien n'est prévue pour le secteur de la microfinance

L'inadaptation de la réglementation prudentielle à toutes les catégories, notamment les petits EMF ruraux

L'exigence des sûretés réelles aux petits épargnants et les clients exerçant dans le secteur informel

les conditions difficiles à remplir, notamment les fonds de solidarité pour les EMF déjà opérationnels et avec capital élevé. La non distinction des ratios par catégorie, zone, cible et groupe d'activité.

La politique de provisionnement est difficilement applicable en zone rurale

Source : travaux d'étudiant

3-1-7. LES INSUFFISANCES DES TEXTES REGLEMENTAIRES

La définition des domaines d'intervention des EMF en matière d'opérations de banque reste floue et certaines banques ont peur de s'engager avec eux dans des opérations qui pourraient se retourner contre elles en cas de problème. Il en est ainsi du problème de l'endos des chèques pour encaissement par les EMF complètement éludé par le règlement N° 01/02/CEMAC/COBAC. Le texte autorise les EMF à emettre des chèques mais limite la circulation de ceux-ci à l'intérieur du réseau des EMF sans préciser s'ils peuvent ou non endosser en tant qu'établissement de crédit, ceux émis par les banques commerciales. Ainsi une banque commerciale sera toujours réticente à encaisser un chèque tiré sur une autre banque commerciale et ayant transité par un EMF où le bénéficiaire a son compte.

Ces insuffisances des textes font entendre que la microfinance est un secteur trop risqué, ce qui jusifie la réticence des banques à lui accorder des financements en espèces.

Les EMF que nous avons rencontrés déplorent les mauvaises relations avec les banques qui sont réticentes à leur ouvrir des comptes ou qui rejettent leur signature d'endos et leur accordent difficilement de crédits. Celles qui trouvent ces relations cordiales (18%) se plaignent néamoins de l'excessive surveillance dont leurs opérations font l'objet. Ainsi, une facilité ne peut être accordée qu'après parfait dénouement de la précédente et le moindre incident peut donner lieu à la cessation des relations. Seules 8% des EMF importants à qui les banques font la cour en vue de récuperer leur trésorérie trouvent que ces relations sont bonnes

3-2. INCIDENCE DE LA MISE EN OEUVRE DE LA

REGLEMENTATION

L'incidence de la microfinance dans le système économique et social du Cameroun peut être jaugée à travers sa participation à l'intermédiaire financière et à travers son rôle dans la réalisation de certains équilibres sociaux (création d'emploi, régulation des flux sociaux, promotion du genre). On pourrait également voir si elle joue un rôle dans le renforcement de l'intégration régionale.

3-2-1. CREATION D'EMPLOIS PAR LA MICROFINANCE

En l'absence des statistiques consolidées récentes du secteur, nous ne pouvons opérer que par extrapolation à partir des chiffres de 2003 donnés par une étude de la Banque de France qui accordait à la microfinance un effectif de 6 000 personnes. Malgré le filtrage réglementaire opéré en Décembre 2005 qui ramène à 314 (contre 605) le nombre d'établissements agréés, de nombreux établissements sont restés clandestinement en activité. D'autres (surtout ceux du réseau CAMCCUL) ont fusionné avec les établissements du même réseau autorisés à continuer d'exercer et ont conservé leurs effectifs.

En définitive, il y a eu très peu de disparitions sur le marché. Par ailleurs, les ouvertures d'agences se démultiplient comme nous l'avons déjà mentionné et certains produits très prisés telle que la collecte quotidienne, sont à très forte consommation de main-d'oeuvre (voir encadré 2 confère annexe III). Au total nous estimons à plus de 10 000 personnes l'effectif total actuel de la microfinance dans lequel il y a une forte dominance féminine à cause de la probité présupposée.

Les recrutements se font également en priorité parmi les diplômés de l'enseignement supérieur et le niveau moyen du salaire s'est fortement amélioré sous l'effet de la concurrence. Dans les établissements que nous avons interviewés, nous l'établissons à 150 000 CFA pour les cadres et à 80 000 pour le personnel d'exécution. Ce qui est largement au dessus de ceux proposés par la fonction publique. Mais les performances ne doivent pas masquer les faiblesses du secteur.

3-2-2. MICROFINANCE ET INTEGRATION REGIONALE

Le rôle de la microfinance est faible dans ce domaine à cause de l'insuffisance de la couverture des régions frontalières par les EMF. Nous avons toutefois relevé une propension des populations des pays voisins de la CEMAC à ouvrir les comptes dans les rares EMF installés en zone camerounaise, en prévision des achats à effectuer auprès des commerçants Camerounais. Quelques établissements effectuent l'accompagnement de la commercialisation de produits alimentaires à destination de ces pays en termes de préfinancement de la collecte des marchandises et de `'rapatriement'' du produit de la vente vers la ville d'origine. Mais il faut reconnaître que ce champ est encore véritablement en friche par rapport à tout le potentiel qu'il recèle. Un produit conçu par un des cabinets de formation visités par nous est porteur de beaucoup d'espoirs pour l'impulsion du commerce entre les grandes régions du Cameroun et entre le Cameroun et les pays voisins. Nous le présentons à (l'encadré 3, confère annexe III).

3-2-3. MICROFINANCE ET PROMOTION DU GENRE

La Microfinance est un important facteur de résorption du déséquilibre social en défaveur des femmes. Celles-ci ont généralement la responsabilité d'assurer la nutrition du foyer, l'habillement, l'éducation des enfants et même les soins de santé alors qu'elles sont lésées dans la distribution des moyens de production et du pouvoir. Grâce à divers mécanismes d'épargne, de prêts et d'assurances, la microfinance leur permet d'acquérir un capital productif, de se prémunir contre les incertitudes, d'initier des petites activités génératrices de revenus, voire même de développer de véritables entreprises. Les femmes productrices ont voix au chapitre dans la résolution des problèmes de la communauté, bénéficient de plus de considération de la part de leurs époux et l'équilibre du ménage en est consolidé comme l'illustrent les cas de Margo et Yvonne dans les encadrés 4 et 5 confère annexe III. 

D'une manière générale, la microfinance facilite l'intégration sociale des pauvres en

permettant leur réinsertion économique. Non seulement elle apporte des solutions directes à leurs préoccupations économiques, mais elle participe aussi à la construction de la paix sociale. Les impacts positifs sont constatés aussi sur le plan de la santé, de l'alimentation et de l'accès à l'éducation de base.

3-3. DIFFICULTES RENCONTREES ET LIMITES DE L'ETUDE

Les difficultés n'ont pas manqué de jalonner l'étude. Elles peuvent être résumées comme ci-après :

- la difficulté liée à l'accès aux différentes structures (difficultés d'accès à l'information à la COBAC et aux EMF), ceci s'explique par le fait qu'il faut d'abord une autorisation écrite du Directeur de la Coopération financière de la monnaie et des assurances du MINFI. Aussi, cette situation est caractéristique du refus et de la réticence desdites structures à mettre des informations à la disposition des chercheurs;

- les longues attentes dues à l'occupation des personnes à rencontrer ;

- l'indisponibilité des informations dans les diverses structures et au niveau de la sous-direction de la microfinance du MINEFI;

- l'absence prolongée de l'encadrement et des personnes ressources ;

- les différents lieux de recherche sont éloignés de Yaoundé ;

- aussi, le budget dont nous disposions ne suffisait pas pour exécuter à la lettre la

recherche sur toute l'étendue du territoire camerounais selon le programme préétabli;

- de même, la recherche n'a pas embrassée tous les aspects que connaissent les

structures de microfinance au Cameroun.

- La brièveté du temps imparti pour couvrir les 10 provinces (moins d'un mois) qui les a obligé à écourter la liste des contacts et même à ne pas aller aussi loin qu'ils l'auraient souhaité dans certains entretiens ;

- la résistance de nombreux EMF à fournir des informations sur leurs activités, surtout

par écrit. Ainsi, n'avons-nous pas eu le retour de nombreux questionnaires laissés à ces

institutions.

CHAPITRE IV

VERIFICATION DES HYPOTHESES ET

RECOMMANDATIONS

4-1. VERIFICATION DES HYPOTHESES

4-1-1. VERIFICATION DE L'HYPOTHESE N°1

Par rapport à l'hypothèse n°1, les éléments d'appréciation jugés utiles à savoir : le

nombre de fois que le règlement CEMAC/COBAC a été vulgarisé, ou diffusé ; le nombre de séminaires organisés par l'organe de supervision et la sous direction de la microfinance du MINEFI; l'examen du plan de communication ; le nombre de contrôles organisés par la supervision sont des paramètres réalistes pour confirmer ou infirmer cette assertion.

Le tableau n°17ci-dessous illustre l'analyse de notre hypothèse :

Tableau n°17 : Analyse de la vérification de l'hypothèse n°1

Echelle d'appréciation

Indicateurs

Déficient

Faible

Acceptable

Très bien

Excellent

Moyenne

Total

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

 
 

Programme de vulgarisation, diffusion et sensibilisation

 

x

 
 
 
 
 
 
 
 

2

10

Séminaires organisés par l'autorité monétaire

 
 
 

x

 
 
 
 
 
 

4

10

Nombre de contrôles organisés par la supervision

x

 
 
 
 
 
 
 
 
 

1

10

Effectifs, qualification, capacité et compétence des RH et RF de la supervision et de sous-direction du MINEFI

 

x

 
 
 
 
 
 
 
 

2

10

Nombre de formations organisées par les intenses de supervision

x

 
 
 
 
 
 
 
 
 

1

10

Existence d'un plan de communication

x

 
 
 
 
 
 
 
 
 

1

10

Total

3

4

 

4

 
 
 
 
 
 

11

60

0,5

0,67

 

0,67

 
 
 
 
 
 

1,83

10

- Lorsqu'on sait que le règlement CEMAC/COBAC relatif aux conditions d'exercice et

de contrôle de l'activité de la microfinance doit être respecté par tous les acteurs impliqués dans ladite activité sous le regard de l'organe de la supervision et de la sous direction de la microfinance du MINEFI, il convient de souligner qu'au cours de nos recherches, 98% des EMF interrogés au Cameroun déclarent n'avoir jamais suivi de programmes de diffusion, de sensibilisation ou de vulgarisation exécutés ou organisés par l'autorité monétaire (sous direction de la microfinance) selon le cas, la note de 2/10 est attribuée au secteur d'une part. D'autre part, la sous-direction de la microfinance du MINEFI reconnaît avoir à peine depuis l'avènement de la réglementation en 2002, avoir organisé trois (3) séminaires.

- Le nombre de contrôles organisés par l'organe de supervision confère tableau n° 10 de la page 51 , nous permet de dire que la supervision est défaillante et déficiente quant

à ses attributions en zone CEMAC et particulièrement au Cameroun.

- Concernant les formations organisées, attributions qui incombent à l'autorité monétaire qui est représentée par la sous-direction de la microfinance, les recherches effectuées à cet effet, nous font savoir qu'aucune formation n'a été dispensée depuis 2002, date de la promulgation dudit règlement. Par ailleurs, aucun suivi de l'application de la réglementation relative à la microfinance n'a été fait. De nos enquêtes, il ressort qu'aucun EMF au Cameroun n'a bénéficié de la formation sur la réglementation.

- Les effectifs, la qualification, la compétence et la capacité de ressources humaines et financières du département de la microfinance de la COBAC (supervision) et la sous-direction de la microfinance du MINEFI doivent attirer l'attention de tous les acteurs intervenant dans le secteur. Pour ce faire, ces éléments sus-cités doivent être pris en considération selon les besoins réels qu'exprime le secteur. C'est ainsi que les besoins de sincérité, d'objectivité et de réalisme nécessitent un ciblage, la supervision en zone CEMAC ne saurait fonctionner ou faire fonctionner le secteur Camerounais avec un effectif de sept (7) personnes non spécialistes en microfinance, encore moins la sous-région pour ne citer que cet exemple. L'inexistence du budget annuel est un handicap pour la supervision du secteur.

- Quant à l'examen du plan de communication, il est caractéristique d'un

Chronogramme ou d'une stratégie mettant en exergue les actions prioritaires, les tranches d'antenne, les durées et les périodes retenues dans le but de réaliser ledit plan. Il convient de constater dans notre cas, qu'aucun plan n'existe au niveau de la sous-direction de la microfinance du MINEFI selon l'enquête menée à cet effet.

En conclusion de tout ce qui précède, il ressort du tableau n°17, que le résultat de 1,83/10 obtenu est nettement en dessous de la moyenne. Nous sommes donc en droit de dire que l'hypothèse H1 selon laquelle, l'insuffisance des mécanismes d'appropriation du règlement CEMAC/COBAC par la supervision et les structures d'appui est à l'origine de la difficulté de son application est confirmée.

4-1-2. VERIFICATION DE L'HYPOTHESE N°2

Concernant la deuxième hypothèse, au niveau du secteur de la microfinance du Cameroun, nous avons fait des recherches afin d'identifier les contraintes liées aux EMF quant à l'application de la réglementation prudentielle. Il convient de considérer les éléments caractéristiques que nous avons retenus pour confirmer ou infirmer notre hypothèse. Il s'agit notamment du niveau de qualification du personnel opérationnel et stratégique des EMF ; de l'information sur la réglementation ; particulièrement celle dite prudentielle ; du niveau de professionnalisme des EMF ; des moyens mis en oeuvre par les EMF pour se former et s'informer des méthodes d'application dudit règlement ; des mécanismes d'appropriation du règlement CEMAC/COBAC (différents modules de cours organisés, ratios expliqués) ; des moyens financiers nécessaires et disponibles ; de l'existence du budget ; des outils de gestion détenus par les EMF et enfin du fonctionnement de l'ANEMCAM.

Pour ce faire, par rapport à l'analyse des éléments du tableau n°18 ci-dessous, nous disons que :

Tableau n°18 : Analyse de la vérification de l'hypothèse n°2

Echelle d'appréciation

Indicateurs

Déficient

Faible

Acceptable

Très bien

Excellent

Moyenne

Total

Indicateurs

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

 

 

Nombre des EMF possédant le recueil de textes COBAC

 

 

x

 

 

 

 

 

 

 

3

10

Etablissement et existence des rapports d'activités

 

 

x

 

 

 

 

 

 

 

3

10

Niveau de qualification du personnel;

 

x

 

 

 

 

 

 

 

 

2

10

Niveau d'interprétation des ratios à appliquer aux EMF ;

 

x

 

 

 

 

 

 

 

 

2

10

Niveau de professionnalisme des EMF ;

 

 

 

x

 

 

 

 

 

 

4

10

Inexploitation du document recueil de textes COBAC

x

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1

10

Moyens mis en oeuvre par l'EMF pour se former et s'informer des méthodes d'application du règlement

 

 

 

x

 

 

 

 

 

 

4

10

Mécanismes d'appropriation du règlement CEMAC/COBAC  (modules de cours organisés, ratios);

 

x

 

 

 

 

 

 

 

 

2

10

Les moyens financiers nécessaires et disponibles

 

 

x

 

 

 

 

 

 

 

3

10

Niveau de la maîtrise des normes prudentielles ;

x

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1

10

Niveau de fonctionnement de l'ANEMCAM

x

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1

10

TOTAL

3

6

9

8

 

 

 

 

 

 

26

110

0,27

0,54

0,81

0,72

 

 

 

 

 

 

2,34

10

Source : travaux de l'auteur

- le premier élément caractéristique observable est l'existence du recueil de textes COBAC au sein des EMF. Nous avons constaté au cours de nos recherches que sur dix (10) EMF enquêtés, trois (3) à peine ont à leur portée le recueil des textes relatifs à l'exercice des activités de microfinance de la COBAC.

- L'établissement et l'existence des rapports d'activités impliquent au moins la reconnaissance et l'existence du règlement CEMAC/COBAC de la part des EMF qui les fournissent à la supervision à temps.

- le niveau de qualification du personnel fait transparaître le profil de chaque employé ou dirigeant intervenant au sein des EMF à travers les documents fichiers d'une part. D'autre part, il convient de signaler aussi que 98% du personnel stratégique et opérationnel interrogé au niveau du secteur de la microfinance au Cameroun ont un niveau de qualification relativement faible.

- Concernant le niveau d'interprétation des ratios à appliquer aux EMF, il y a la

méconnaissance, l'absence de professionnalisme et de formation. La réglementation prudentielle nécessite une interprétation aisée qui permet de rendre les actions du secteur efficaces et efficientes. Ainsi, 96% de personnes menant les activités dans le secteur de la microfinance au Cameroun interprètent peu la réglementation prudentielle.

- Quant au niveau de professionnalisme, il reste encore à une échelle inférieure de la

moyenne, nonobstant la conversion de la quasi-totalité des banquiers dans ledit secteur. Il convient de révéler que le professionnalisme des EMF dans le secteur de la microfinance au Cameroun est déficient et mérite une attention particulière afin d'accomplir toutes ses prouesses dans la lutte contre la pauvreté.

- L'inexploitation du recueil des textes de la COBAC, fait transparaître le niveau de qualification et de professionnalisme de chaque EMF. Elle est caractéristique du déficit de compétence.

- Parlant des moyens mis en oeuvre par les EMF pour se former, s'informer des

méthodes d'application du règlement CEMAC/COBAC, les EMF doivent chercher à s'approprier dudit règlement en investissant dans le renforcement des capacités de son personnel. Nous avons constaté que seules quatre (4) % des EMF à peine financent le renforcement des capacités et surtout ceux de la 2ième catégorie (SA).

- Quant aux moyens financiers nécessaires et disponibles, les EMF doivent posséder les moyens financiers adéquats pour faire face à certaines contraintes telles que la formation, la professionnalisation et l'information. En effet, la déficience de la supervision (département de la microfinance de la COBAC) et de l'autorité monétaire (la sous-direction de la microfinance du MINEFI) amènent et obligent la majorité des EMF à utiliser leurs propres moyens pour s'approprier de la réglementation relative à la microfinance.

- Les mécanismes d'appropriation du règlement CEMAC/COBAC (modules de cours organisés, ratios) constituent des stratégies susceptibles de rendre l'application facile. Pour ce faire, le secteur comptait sur l'autorité monétaire (sous-direction de la microfinance) et la structure de supervision qui jusqu'ici ne remplissent pas leur cahier de charge.

- Le niveau de maîtrise des normes prudentielles, il est très important mais peut être vu

ou observé si la banque des données au niveau du secteur et les états financiers sont disponibles. Cette banque des données et les états financiers vont faire ressortir les résultats des différents exercices de l'activité des EMF selon les périodes retenues pour notre étude d'une part. d'autre part, il pourra aussi tenir compte du niveau du personnel stratégique et opérationnel.

- Le fonctionnement de l'ANEMCAM pourra rendre le secteur plus performant et avec, l'interprétation des ratios plus aisée. Notre enquête révèle que l'ANEMCAM est défaillante et déficiente après un peu plus de quatre ans de promulgation du règlement CEMAC/COBAC.

En conclusion de cette analyse, il ressort que les contraintes liées aux EMF, les

informations disponibles et leur exploitation dans la gestion et l'application de la réglementation prudentielle des EMF au Cameroun sont d'une importante capitale, car elles permettent raisonnablement de viabiliser et de sécuriser l'activité d'épargne et de crédit, voire tout le système financier décentralisé.

Le résultat obtenu 2,34/10 est largement en dessous de la moyenne. Nous sommes donc en droit de dire que l'hypothèse H2 selon laquelle, les contraintes liées aux EMF, les informations disponibles et leur exploitation dans l'application du règlement CEMAC/COBAC expliquent la difficulté de son application est confirmée.

4-1-3. VERIFICATION DE L'HYPOTHESE N°3

L'hypothèse N°3 est caractéristique d'indicateurs d'actions. Ces indicateurs d'actions sont matérialisés dans le tableau n°19 ci-dessous :

Tableau n°19: Analyse de la troisième hypothèse

Echelle d'appréciation

Indicateurs

Déficient

Faible

Acceptable

Très bien

Excel

lent

Moyenne

Total

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

 
 

supervision logée à l'intérieur du MINEFI

 

x

 
 
 
 
 
 
 
 

2

10

Niveau des effectifs et de la structuration du secteur

 
 

x

 
 
 
 
 
 
 

3

10

Niveau de fonctionnement de l'ANEMCAM

 
 
 

x

 
 
 
 
 
 

4

10

Niveau de décentralisation du secteur de la microfinance

 

x

 
 
 
 
 
 
 
 

2

10

Niveau de professionnalisme du secteur de la microfinance (application des normes)

 
 
 

x

 
 
 
 
 
 

4

10

Existence d'un cadre fiscal et comptable approprié aux EMF

x

 
 
 
 
 
 
 
 
 

1

10

Existence d'une supervision de proximité par le MINEFI

 
 
 

x

 
 
 
 
 
 

4

10

Total

1

4

3

12

 
 
 
 
 
 

20

70

0,14

0,57

0,42

1,71

 
 
 
 
 
 

2,85

10

Source : travaux de l'auteur

Ainsi, ces actions devraient être menées pour combler des faiblesses, des déficiences énormes constatées dans le bon fonctionnement du secteur de la microfinance au niveau de la sous-région et particulièrement au Cameroun pour lui permettre de remplir toutes ses prouesses dans la lutte contre la pauvreté. Il est important tout d'abord au niveau national de loger la supervision à l'intérieur de l'autorité monétaire. Aussi faut-il définir la politique réaliste de l'autorité monétaire relative à la supervision, au suivi et à l'application du règlement CEMAC/COBAC.

Deuxièmement, il convient de renforcer les effectifs des cadres intervenants dans ledit secteur, en faisant des recrutements sur la base des compétences, et, éventuellement le renforcement des capacités de ses cadres.

Troisièmement, il faudrait que les EMF et tous les autres intervenants oeuvrent afin que l'Association Nationale des Etablissements de la Microfinance (ANEMCAM) du Cameroun soit fonctionnelle dans des délais raisonnables. En effet, le fonctionnement de cette structure peut permettre aux principaux acteurs de créer une banque des données statistiques, de faciliter l'appropriation des textes relatifs à l'exercice des activités de microfinance, voire de former des cadres spécialistes en analyse financière.

Quatrièmement, il parait aussi primordial de décentraliser la sous-direction de la microfinance (de pouvoir créer des services provinciaux pour permettre de résoudre le problème d'éloignement et d'inaccessibilité aux potentiels opérateurs économiques qui veulent s'intéresser au secteur.

Cinquièmement, les EMF devraient aujourd'hui bénéficier d'un traitement fiscal et comptable approprié. Car la fiscalité des EMF commence à constituer un sujet de controverse dans nombreux pays. Selon les facteurs locaux, les dispositifs peuvent différer, mais on peut suggérer l'approche suivant comme point de départ à l'analyse. Elle se fonde sur une distinction entre taxes imposées sur les opérations financières et la taxation des bénéfices nets dérivés de ces opérations.

Quant à la supervision, il est essentiel de prêter attention de façon précoce et réaliste aux aspects de la supervision prudentielle en raison de la responsabilité fiduciaire assumée par l'Etat lorsqu'il accorde des agréments à des institutions financières. Le public devrait pouvoir supposer (et il le suppose généralement) que la délivrance d'un agrément prudentiel à un intermédiaire financier signifie que les pouvoirs publics assureront effectivement la supervision prudentielle de cet intermédiaire financier pour garantir la protection des comptes de dépôt.

Selon le cas, l'hypothèse H3 est une hypothèse d'actions, sa vérification obéit à l'ordre de la tendance inverse des données des deux autres c'est-à-dire que lorsque celles là

confirment, elle à son tour, peut aussi s'infirmer ou se confirmer.

Ainsi, il ressort donc en conclusion de tout ce qui précède dans le tableau n°17 ci-dessus que le résultat de 2,85/10 est insignifiant. Ce qui nous fait dire que l'hypothèse H3 selon laquelle, l'application satisfaisante du règlement CEMAC/COBAC implique une série d'actions coordonnées à différents niveaux est confirmée.

4-2. RECOMMANDATIONS

Nos recommandations procèdent cinq (5) principaux axes, (de l'organisation au fonctionnement), qui vont des réformes institutionnelles jusqu'au raffermissement du partenariat, passant par le renforcement des capacités techniques, humaines et logistiques.

4-2-1. ORGANISATION

4-2-1-1. Reformes Institutionnelles

v En vue de l'institutionnalisation de la surveillance, nous recommandons la création

d'une Agence de Régulation ou d'une Direction Nationale de la Supervision du Secteur de la Microfinance. Cette structure une fois créée aura pour attributions d'assurer la prévention, la supervision et la protection du secteur de la microfinance au Cameroun. A ce titre, elle sera chargée de manière globale, entre autres de :

- instruire les dossiers soumis à l'autorisation d'exercice d'activités de la

microfinance ;

- procéder à la vulgarisation et au suivi de l'application du règlement CEMAC/COBAC,

- exécuter le contrôle sur pièces et sur place au niveau des établissements de microfinance ;

- organiser la collecte, le traitement et la diffusion des informations statistiques

concernant les établissements de microfinance ;

- réaliser des études sur le secteur de la microfinance ;

- veiller à la protection des dépôts auprès des établissements de microfinance.

v Pour être proche des autorités monétaires et bénéficier au mieux de leurs

appuis techniques et au vue de la jurisprudence dans la sous région nous recommandons le positionnement de la Direction Nationale de la Supervision du Secteur de la Microfinance au Ministère en Charge des Finances.

v Afin que les prises et les exécutions des décisions de la Direction Nationale de

la supervision ne souffrent d'aucune influence d'intermédiaires, nous proposons le rattachement de la nouvelle Direction Nationale de la Supervision du Secteur de la Microfinance au Cabinet du Ministre des Finances. Pour ce faire, il faut une:

v Adoption des statuts de la nouvelle Direction Nationale de la Supervision du

secteur de la de la Microfinance

v Adoption des statuts des Inspecteurs de microfinance

v Décentralisation des activités de la nouvelle Direction Nationale de la

supervision du Secteur de la Microfinance en créant un (01) bureau ou une antenne au sein de chaque province du Cameroun.

4-2-1-2. Renforcement des Capacités Techniques

v Elaboration d'un Manuel de Procédures Administratives, Financières,

Comptables, Budgétaires et Informatiques ainsi qu'un Manuel de Procédures de Contrôle de Gestion.

v Formation des Inspecteurs de Microfinance.

v Réalisation d'études thématiques, sectorielles et prospectives.

v Création d'un système d'archivage informatisé et élaboration de procédures de

gestion des archives.

v Mise en place de procédures et d'un système de gestion rigoureux des stocks et

des parcs automobiles et motos 

v Elaboration du règlement intérieur, d'un code de déontologie et d'une charte

spécifique aux Agents chargés du contrôle sur pièces et du contrôle sur place.

4-2-1-3. Renforcement des Capacités Humaines

v Elaboration de procédures de gestion des ressources humaines et d'indicateurs

de productivité par Agent.

v Adoption du Profil des Inspecteurs

v Recrutement des Inspecteurs sous serment

v Définition d'un système de motivation et de sanction des agents.

v Mise en place et gestion d'une base de partage et d'échange des connaissances

(knowledge management) ; et Création de groupwares.

4-2-1-4. Renforcement de la logistique

v Construction de nouveaux bureaux équipés pour la nouvelle Direction Nationale.

v Création d'un site Internet pour la publication des travaux de la Direction.

v Création d'une salle de documentation dont la gestion sera automatisée

4-2-1-5. Raffermissement du Partenariat

v Création de cadres de concertation.

v Définition d'une politique et d'un programme de communication et de vulgarisation

de la réglementation.

v Publicité de certaines sanctions, en fonction de leur gravité et de leur impact sur la

confiance des usagers, la sécurité ou la stabilité du secteur.

L'organigramme de la struture proposée est construit comme suit:

Schéma n° 3: Organigramme détaillé de la nouvelle Direction Nationale de la Supervision

DIRECTION NATIONALE DE LA SUPERVISION DU SECTEUR DE LA MICROFINANCE

SECRETARIAT GENERAL

SECRETARIAT PARICULIER

- 1 Secrétaire

Section Comptabilité

Section Admini.

- 2 Assistants

- 1 Vaguemestre

- 1 Chargé Mat - 1 Assistant

- 4 Chauffeurs - 1 Régisseur

DIVISION DE LA PROMOTION

DIVISION DES AGREMENTS ET DU SUIVI DES EMF

DIVISION DU CONTROLE ET DE L'APPLICATION DE LA REGLEMENTION

DIVISION DES ETUDES ET DE LA STATISTIQUE

SERVICE DE LA STATISTIQUE

SERVICE DES ETUDES

SERVICE DU CONTROLE SUR PLACE ET DE L'APPLICATION DE LA REGLEMENTION

SERVICE DU CONTROLE SUR PIECES

SERVICE DES AGREMENTS

SERVICE DU SUIVI DES EMF

SERVICE DE LA PROMOTION ET DE RENFORCEMENT DES CAPACITES

FONDS DE GARANTI DE LA MICROFINANCE

-2 Inspecteurs - 2 Inspecteurs - 3 Inspecteurs - 3 Inspecteurs - 2 Inspecteurs 2 Inspec

CHEF DE PROGRAMME

CONTROLEUR INTERNE

NB : le Directeur, les chefs divisions, les chefs services et leurs assistants sont tous des inspecteurs de Microfinance. Source : travaux d'étudiant

Toutes les Divisions et service sont représentées au niveau de chaque Province du Cameroun.

Tous les inspecteurs sont des cadres supérieurs de niveau BAC +4 au moins en Finance ou en Microfinance, en science sociale (psychologie) pour le Service de la Promotion de renforcement des capacités.

4-2-2. FONCTIONNEMENT DE LA NOUVELLE DIRECTION PROPOSEE

4-2-2-1. Le Secrétariat Général

Le Secrétariat Général est chargé du matériel et de l'organisation des chauffeurs, ainsi

que de toutes autres tâches qui lui sont confiées par le Directeur Général de la Direction Nationale ou de l'Agence de Régulation. Aussi, il informe le Directeur Général de la situation financière et comptable.

- La gestion de la section régie doit être assurée par un régisseur nommé par la décision

du Ministre des Finances, il gère les ressources du budget de la Direction Nationale et celles provenant des partenaires ;

- la section du matériel et mobilier de bureau dont la gestion est assurée par un

responsable nommé par note de service du Directeur National sur proposition du chef comptable ;

- la section parc automobile dont la gestion est assurée par un responsable nommé par

note de service du Directeur National sur proposition du chef de service administratif.

4-2-2-2. Le Secrétariat Particulier

Le Secrétariat Particulier est chargé de l'enregistrement, de la saisie et de l'expédition du courrier, ainsi que toutes autres tâches qui lui sont confiées par la hiérarchie.

4-2-2-3. Division de la Promotion

La Division de la promotion est secondée par le chef de programmes, elle doit comporter le dispositif proposé suivant :

a) un Comité Nationale de Coordination, D'orientation et de Suivi (CNCOS).

Elle est chargée de :

Ø veiller au respect des grandes orientations de l'Etat en matière de microfinance ;

Ø apprécier les stratégies proposées par le Chef de Division du Fonds Camerounais de Microfinance ;

Ø examiner les programmes soumis au Fonds Camerounais de Microfinance tant par l'Etat que par les partenaires ;

Ø étudier et proposer à l'avis des bailleurs de fonds et du Gouvernement, des réorientations sectorielles et des cibles prioritaires nouvelles pour les appuis du Fonds Camerounais de Microfinance ;

Ø approuver les états financiers et les programmes d'activité de la Division du FNM ;

Ø la création et de l'aménagement d'un cadre administratif et juridique propice au développement des établissements de microfinance ;

Ø la promotion du partenariat entre les pouvoirs publics, les organisations non gouvernementales, les établissements de microfinance et le système bancaire.

Elle est ouverte aux partenaires et peut faire appel à toutes personnes ressources qu'elle jugerait utiles à l'accomplissement de ses missions.

b) Les Comités de Suivi des Guichets :

le Comité de Suivi est l'Organe de décision du guichet et est composé des membres émanant de la CNCOS. Ceci a l'avantage de n'avoir que dans les Comités des personnes informées des grandes orientations de l'Etat. En outre, chaque Comité travaille en symbiose avec les autres.

c) Le Contrôle Interne

Le Contrôle Interne est chargé de veiller au respect des règles et procédures pour une gestion saine et transparente du FNM.

4-2-2-4. Division des agréments et de suivi

La Division des agréments et de suivi est chargée de:

- l'agrément des établissements de microfinance ;

- l'établissement et du suivi de la carte et du fichier des établissements de microfinance.

Elle comprend :

- le service des agréments des établissements de microfinance ;

- le service de suivi des établissements de microfinance.

4-2-2-5. Division du contrôle et de l'application de la réglementation

La Division du contrôle et de l'application de la réglementation est chargée de :

- la réalisation des contrôles sur pièces et sur place des EMF ;

- l'application et recommandations relatives à la réglementation microfinancière ;

- la gestion du dispositif d'échange d'informations (centrale d'échange d'informations ou centrale des risques portés par les EMF) ;

- l'élaboration d'outils destinés à la supervision des EMF.

4-2-2-6. Division des études et des statistiques

La Division des études et des statistiques est chargée de :

- la coordination de tous les travaux d'études relevant de la microfinance ;

- la gestion de la base des données relatives au secteur de la microfinance ;

- l'élaboration et de l'analyse des agrégats financiers nationaux du secteur de la microfinance

- la gestion des dossiers relatifs à la délivrance et au retrait de l'agrément permettant d'exercer l'activité de microfinance.

4-2-3. DISPOSITIONS DIVERSES

v La Direction Nationale de la Supervision de la Microfinance est dirigée et administrée par un Directeur Général nommé par décret présidentiel sur proposition du Ministre des finances.

v Le Directeur Général est assisté dans ses fonctions par des cadres de la Direction en qualité d'expert assistants les praticiens de la microfinance.

v Le personnel de la Direction Nationale est composé des agents permanents de l'Etat émargeant au budget où peuvent s'ajouter des agents temporaires émargeant tant au budget national qu'au budget des partenaires au développement.

4-2-4. DISPOSITIONS GENERALES

v Le secrétaire particulier du Directeur National est nommé par note de service du Directeur.

v Les chefs de Division sont nommés par arrêté du Ministre des Finances sur proposition du Directeur Général. Ils ont rang de Directeurs de l'Administration Centrale.

v Les chefs de service sont nommés par note de service du Directeur National sur proposition des chefs de Divisions.

CONCLUSION

Aujourd'hui la microfinance est reconnue comme l'un des outils de réduction de la pauvreté. Pour lutte alors efficacement contre ce phénomène en Afrique au Sud du Sahara et espérer atteindre les objectifs du millénaire, les institutions de microfinance doivent être viables et pérennes.

La plus grande difficulté à laquelle sont confrontées les structures de microfinance est

l'application de la réglementation. Le secteur camerounais de la microfinance, malheureusement n'est pas épargné à son tour. En matière d'application du règlement CEMAC/COBAC, le Cameroun connaît des difficultés relatives à :

- la fragilité importante des EMF pour la plupart liée à un personnel insuffisamment

qualifié, à des ressources humaines, financières et techniques insuffisantes, outils de gestion déficient, stratégie peu claire ou incohérente, niveau de structuration ou d'institutionnalisation limité ;

- la non appropriation du règlement CEMAC/COBAC par les EMF dû à l'insuffisance de la vulgarisation ou diffusion des structures d'encadrement, ce qui se manifeste par la déficience des normes prudentielles qui sont prises en compte dans le cadre de notre étude ;

- la non participation de tous les acteurs à l'élaboration et à l'adoption dudit

règlement a constitué l'élément essentiel pour son application. Cette non participation se manifeste par une interprétation biaisée du règlement CEMAC/COBAC ;

- l'existence d'une association nationale des EMF non fonctionnelle ou déficient;

- la méconnaissance du rôle et de la différence entre la réglementation prudentielle et

non prudentielle ;

- la concurrence excessive entre organe : le règlement CEMAC/COBAC ne permet

pas de résoudre les problèmes d'implantation concurrentielle de diverses structures dans les mêmes zones.

Pour donc lutter efficacement contre ce phénomène (difficulté d'application du règlement), et remplir toutes les prouesses dans la lutte contre la pauvreté, diverses actions ont été proposées à travers la création d'une Agence de Régulation ou une Direction Nationale de la Supervision du Secteur de la Microfinance.

En effet, cette Direction Nationale de la Supervision du Secteur de la Microfinance est un excellent moyen de promotion, de sécurisation et de protection du secteur de la microfinance au Cameroun. Aussi, ces mesures seront renforcées que si on met en place un

fonds national de garantie ou fonds camerounais de la microfinance.

En tout état de cause, qu'il s'agisse de la réglementation prudentielle ou non prudentielle, il est tout à fait possible que la création d'un espace réglementaire explicite pour la microfinance ait pour effet d'augmenter le volume des services financiers fournis et le nombre de clients servis.

Pour ce faire, le combat contre la pauvreté doit donc engager tous les acteurs économiques et sociaux de la nation, et plus singulièrement le système financier en fonction des leviers importants qu'il véhicule en terme de création des richesses et d'emploi. Aujourd'hui, force est de reconnaître que le système financier de la CEMAC apparaît encore fragile pour jouer le rôle attendu dans le domaine de lutte contre la pauvreté, devenue une réalité poignante. De nouvelles approches s'avèrent indispensables et l'idée de la création d'une structure de supervision nationale pour le Cameroun en constitue une des voies.

BIBLIOGRAPHIE

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http://www.microfinancegateway.org

http://www.capaf.org

http://www.cgap.org

ANNEXE I

QUESTIONNAIRE

Mme, Mlle, Mr --------------------------------------------------------------------------------------------

Dans le cadre de la collecte des données en vue d'une étude sur le thème : `'la problématique de la mise en oeuvre du règlement CEMAC/COBAC au Cameroun''. Nous, étudiant au Programme de Master en Microfinance à l'Institut Supérieur Panafricain d'Economie Coopérative (ISPEC) de Cotonou au Bénin, vous prions de bien vouloir répondre avec objectivité et précision aux questions ci-après.

NB : Ce questionnaire a un but strictement académique, nous vous rassurons pour sa confidentialité et vous garantissons l'anonymat de vos réponses.

QUESTIONNAIRE ADRESSE AUX ETABLISSEMENTS DE MICROFINANCE RETENUS POUR NOTRE ETUDE

1- Quel est le nom de votre EMF ? -----------------------------------------------------------------

2- Quelle est sa date de création ? ------------------------------------------------------------------

3- Est-ce que votre structure a de statuts, règlement intérieur et un manuel de procédures ?

Oui Non

Si oui avez-vous une idée du contenu ? -------------------------------------------------------

--------------------------------------------------------------------------------------------------

4- Depuis combien d'années êtes employé, membre ou élu de votre structure ? -----------

--------------------------------------------------------------------------------------------------

5- Avez-vous entendu parler de la réglementation microfinancière CEMAC/COBAC ?

Oui Non

Si oui à quelle occasion ? ------------------------------------------------------------------------

-------------------------------------------------------------------------------------------------

6- Que pensez- vous de cette réglementation ? --------------------------------------------------

-------------------------------------------------------------------------------------------------

Est-elle excessive ?

Oui Non

Si oui pourquoi ?-----------------------------------------------------------------------------------

-----------------------------------------------------------------------------------------------

Est-elle insuffisante ?

Oui Non

Si oui pourquoi ? -----------------------------------------------------------------------------------

-----------------------------------------------------------------------------------------------

7- Quelle différence faites-vous entre la réglementation prudentielle et non prudentielle ?

----------------------------------------------------------------------------------------------

----------------------------------------------------------------------------------------------

8- Qu'est-ce que le règlement CEMAC/COBAC a apporté de nouveau dans le fonctionnement et la gestion de votre structure ?------------------------------------------------------

-----------------------------------------------------------------------------------------------

9- Par rapport à ce que vous faites et ce qu'exige le règlement CEMAC/COBAC, y a-t-il des écarts, manquements ou des anomalies qui compromettent la bonne marche de votre structure ?

Oui Non

Si oui lesquels ? -----------------------------------------------------------------------------------

-------------------------------------------------------------------------------------------------------

10- Quelles difficultés avez-vous à s'approprier du règlement CEMAC/COBAC ? --------

----------------------------------------------------------------------------------------------

----------------------------------------------------------------------------------------------

11- Quelles sont les contraintes des EMF pour s'approprier du règlement

CEMAC/COBAC par rapport aux normes prudentielles ?-----------------------------------

----------------------------------------------------------------------------------------------

12- Connaissez-vous le cadre juridique et réglementaire régissant l'activité de la

Microfinance au Cameroun ?

Oui Non

Si quel est son importance ? ---------------------------------------------------------------------

-----------------------------------------------------------------------------------------------

13- Pouvez-vous aisément interpréter les textes régissant l'activité de microfinance et en être sensible à son respect ?

Oui Non

Si non pourquoi ? --------------------------------------------------------------------------------------

-----------------------------------------------------------------------------------------------

14- Pouvez-vous déterminer la portée et les limites de ces textes ?

Oui Non

Si non pourquoi ? -----------------------------------------------------------------------------------------

-----------------------------------------------------------------------------------------------

15- Quel est le taux de pénétration des sept (7) dernières années ?

2000 ---------- ; 2001---------------- ; 2002 --------------- ; 2003 -------------------------

2004 ------------ ; 2005 ---------------- ; 2006 ---------------------- ;

16- Total annuel des dépôts collectés durant ces sept dernières années ?----------------------

------------------------------------------------------------------------------------------------

17- Taux d'impayés annuel de ces sept ans ?------------------------------------------------------

18- Quel a été le niveau d'augmentation du volume des services financiers ces sept années ?---------------------------------------------------------------------------------------------

19- Est- ce que la réglementation CEMAC/COBAC a entraîné la prolifération des EMF ?

Oui Non

Si oui pourquoi ? --------------------------------------------------------------------------------

----------------------------------------------------------------------------------------------

DISCUSSION DES QUESTIONS D'ORDRE FISCAL ET COMPTABLE

20- Etes- vous assujetti à l'impôt ?

Oui Non

Si oui, à quel régime fiscal ? ---------------------------------------------------------------------

Si non pourquoi ? ---------------------------------------------------------------------------------

TRANS FORMATION INSTITUTIONNELLE

21- Pensez-vous à une transformation institutionnelle ?

Oui Non

Si oui, quelle catégorie choisiriez-vous?

1ère

2ième

3ième

Pourquoi ?--------------------------------------------------------------------------------------------

--------------------------------------------------------------------------------------------------

22- Ou bien avez-vous déjà subi la transformation institutionnelle ?----------------------------

Oui Non

Si oui pourquoi ? ----------------------------------------------------------------------------------

-------------------------------------------------------------------------------------------------

23- Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?---------------------------------------------------

24- Quels sont les résultats que les bilans présentent ces cinq (5) dernières années c'est-à- dire de 2002 à 2006 ?---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- ------

25- Avez-vous un compte de réserve ?

Oui Non

Si oui comment ce compte est approvisionné ? -------------------------------------------

26- Quel est selon vous le plafond de crédit ou quota aux élus ?------------------------------

--------------------------------------------------------------------------------------

27- Si ce ratio est-il connu de vous ? -------------------------------------------------------------

--------------------------------------------------------------------------------------

28- Est-il respecté ?

Oui Non

Si non pourquoi ?-----------------------------------------------------------------------------

--------------------------------------------------------------------------------------

29- Les différents indicateurs de performance prévus par la réglementation en matière

Prudentielle sont-ils respectés ?

Oui Non

Si non pourquoi ? -------------------------------------------------------------------------------

30- Quelles sont les forces et faiblesses de la réglementation prudentielle ?----------------

------------------------------------------------------------------------------------------

31- Quelles sont selon vous les forces et faiblesses de la réglementation microfinancière

CEMAC/COBAC ? Autrement dit quel est l'impact positif et négatif de cette « loi » sur les activités des EMF---------------------------------------------------------------------------------------

----------------------------------------------------------------------------------------------------

32- En quoi a-t-elle contribué à promouvoir l'activité d'épargne et de crédit ? ------------

---------------------------------------------------------------------------------------------

33- Quelles sont les difficultés que vous éprouvez dans l'application de la réglementation ?---------------------------------------------------------------------------------

34- Quel est votre niveau d'appropriation de la réglementation microfinancière CEMAC/COBAC ? --------------------------------------------------------------------------

35- Avez-vous été associés ou contribués à l'élaboration de cette réglementation ?

Oui Non

Si non pourquoi ? -----------------------------------------------------------------------------

36- Quels sont les points liés au non respect de la réglementation prudentielle qui posent des problèmes à des EMF ?

Diverses difficultés liées à l'application de la réglementation prudentielle

 

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

Mauvaise interprétation des normes prudentielles

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Conditions d'exercice

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Calcul et analyse des différents ratios

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Mauvaise interprétation des ratios

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Autres, à préciser

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Total

 
 
 
 
 
 
 
 

FORCES ET FAIBLESSES DE LA REGLEMENTATION

Forces

Faiblesses

 
 

Si elle est insuffisante, pourquoi ?------------------------------------------------------------------------

-------------------------------------------------------------------------------------------------------- Si elle est excessive ou contraignante, pourquoi ?--------------------------------------------

--------------------------------------------------------------------------------------------------------

IDENTIFICATION DU REPONDANT

Sexe : M F

Situation matrimoniale : Marié Célibataire Veuve/Veuf

Divorcé

Profession :

Activité principale :

Activité secondaire :

Qualité ou fonction dans la structure : Membre Responsable Client

Niveau d'instruction : Jamais à l'école ;; Primaire ; Secondaire ;

Universitaire ; Autres à préciser ---------------------------

QUESTIONNAIRE

Mme, Mlle, Mr --------------------------------------------------------------------------------------------

Dans le cadre de la collecte des données en vue d'une étude sur la problématique de la mise en oeuvre du règlement CEMAC/COBAC du sous-secteur de la microfinance au Cameroun. Nous, étudiant au Programme de Master en Microfinance à l'Institut Supérieur Panafricain d'Economie Coopérative (ISPEC) de Cotonou au Bénin, vous prions de bien vouloir répondre avec objectivité et précision aux questions ci-après.

NB : Ce questionnaire a un but strictement académique, nous vous rassurons pour sa confidentialité et vous garantissons l'anonymat de vos réponses.

QUESTIONNAIRE ADRESSE A LA SOUS-DIRECTION DE LA MICROFINANCE

DU MINEFI.

1- Quels sont les différents niveaux de compétence du personnel de la sous-direction

de la microfinance du MINEFI? --------------------------------------------------------------------------

-----------------------------------------------------------------------------------------------

2- Quel est l'effectif du personnel de la sous-direction de la microfinance du

MINEFI ?

3- Depuis combien de temps êtes-vous à la sous-direction de la microfinance du

MINEFI ?

Depuis sa création autres années à préciser

4- Quelle est votre qualification actuelle et celle à l'entrée dans cette sous-direction 

---------------------------------------------------------------------------------------------

5- Eprouvez-vous des difficultés dans l'exécution les attributions prévues dans

l'organigramme actuel ?

Oui Non

Si oui, sont-elles d'ordre :

Logistique

Technique

Financier

Réglementaire

Ou encore les ressources humaines sont-elles insuffisantes ?

Oui Non

Si oui pourquoi ?------------------------------------------------------------------------------------------

6- Quelles sont des actions que vous avez déjà menées au niveau de la sous-direction

par rapport à vos trois premières attributions qui sont relatives au suivi de l'application de la réglementation relative à la microfinance ; au développement des stratégies d'emploi de l'épargne et à la création de l'aménagement d'un cadre juridique propice au développement des établissements de la microfinance ? (très brièvement)-------------------------------------------

---------------------------------------------------------------------------------------------------

----------------------------------------------------------------------------------------------------

7- Par rapport aux EMF, quel est le chronogramme retenu dans l'exécution de ces trois attributions ? ------------------------------------------------------------------------------ -----------------------------------------------------------------------------------------------------

8- Quelles sont les forces et faiblesses liées à ces trois attributions ?

-----------------------------------------------------------------------------------------

------------------------------------------------------------------------------------------

9- Quelle est la méthode de définition de la sous-direction de la microfinance par

rapport au suivi de l'application de la réglementation relative à la microfinance au niveau des EMF ? ----------------------------------------------------------------------------------------------

---------------------------------------------------------------------------------------------

10- Quelles sont des actions que la sous-direction a menées par rapport au suivi de

l'application de la réglementation relative à la microfinance ?---------------------------------------

------------------------------------------------------------------------------------------------

------------------------------------------------------------------------------------------------

11- Quelles sont les limites de la sous-direction de la microfinance au regard de la loi

(règlement CEMAC/COBAC) ?--------------------------------------------------------------------------

--------------------------------------------------------------------------------------------------

12- Quels sont les points liés au non respect de la réglementation prudentielle qui posent

des problèmes à des EMF ? (à cocher) ?

Diverses difficultés liées à l'application de la réglementation prudentielle

 

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

Mauvaise interprétation des normes prudentielles

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Conditions d'exercice

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Calcul et analyse des différents ratios

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Mauvaise interprétation des ratios

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Autres, à préciser

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Total

 
 
 
 
 
 
 
 

13- Quels sont les aspects liés au non respect de la réglementation non prudentielle ?----

-----------------------------------------------------------------------------------------------

Quelles sont les différentes contraintes qui se posent dans l'exécution des

attributions de votre sous-direction ? --------------------------------------------------------------------

----------------------------------------------------------------------------------------------

14- Dans le cadre des activités de la sous-direction de la microfinance du MINEFI, quelles sont les relations de travail que vous avez avec le département de la microfinance du secrétariat général à la commission bancaire de l'Afrique Centrale (COBAC) ? --------------------------------------------------------------------------------------

-------------------------------------------------------------------------------------

Tableau n°1 : Forces et faiblesses de la réglementation relevées par la sous-direction de la microfinance du MINEFI

FORCES

FAIBLESSES

 
 

Si elle est insuffisante, pourquoi ?------------------------------------------------------------------------

-------------------------------------------------------------------------------------------------------- --------------------------------------------------------------------------------------------------------

Si elle est excessive ou contraignante, pourquoi ?------------------------------------------------------

--------------------------------------------------------------------------------------------------------

IDENTIFICATION DU REPONDANT

Sexe : M F

Situation matrimoniale : Marié Célibataire

Veuve/Veuf Divorcé

Profession :

Activité principale :

Activité secondaire :

Qualité ou fonction dans la structure : Membre Responsable Client

Niveau d'instruction : Jamais à l'école ; ; Primaire ; Secondaire ;

Universitaire ; Autres à préciser -----------------------------

QUESTIONNAIRE

Mme, Mlle, Mr --------------------------------------------------------------------------------------------

Dans le cadre de la collecte des données en vue d'une étude sur la problématique de la mise en oeuvre du règlement CEMAC/COBAC du sous-secteur de la microfinance au Cameroun. Nous, étudiant au Programme de Master en Microfinance à l'Institut Supérieur Panafricain d'Economie Coopérative (ISPEC) de Cotonou au Bénin, vous prions de bien vouloir répondre avec objectivité et précision aux questions ci-après.

NB : Ce questionnaire a un but strictement académique, nous vous rassurons pour sa confidentialité et vous garantissons l'anonymat de vos réponses.

QUESTIONNAIRE ADRESSE A LA SUPERVISION

1- Quel est l'effectif du personnel du département de la microfinance de la COBAC ?

--------------------------------------------------------------------------------------

--------------------------------------------------------------------------------------

2- Quels sont les différents niveaux de compétence (préciser la spécialité) du

personnel de l'équipe de supervision du département de la microfinance de la COBAC?

Doctorat

Master ou DEA

Maîtrise

Licence

BTS ou DEUG

BACC

AUTRES à préciser ? --------------------------------------------------------------------------------------

-----------------------------------------------------------------------------------------------

----------------------------------------------------------------------------------------------

3- Quelles sont les attributions détaillées du département de la microfinance dans

l'exercice de la supervision des EMF ?------------------------------------------------------------------

-----------------------------------------------------------------------------------------------

-----------------------------------------------------------------------------------------------

---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

4- Depuis combien de temps êtes-vous de l'effectif de la supervision de la COBAC ?

Depuis sa création autres années à préciser

5- Quelle est votre qualification/expérience actuelle et à l'entrée dans le département

de la microfinance de la COBAC  ?---------------------------------------------------------------------- ----------------------------------------------------------------------------------------------- -----------------------------------------------------------------------------------------------

6- Eprouvez-vous des difficultés dans l'exécution de la supervision ?

Oui Non

Si oui, sont-elles d'ordre :

Logistique

Technique

Financier

Réglementaire

Ou encore les ressources humaines sont-elles insuffisantes ?

Oui Non

Si oui pourquoi ?------------------------------------------------------------------------------------------

Autres, à préciser ?---------------------------------------------------------------------------------------

-----------------------------------------------------------------------------------------------

-----------------------------------------------------------------------------------------------

7- Etes-vous chargez de vulgariser le règlement CEMAC/COBAC ?

Oui Non

Si oui quel est votre chronogramme de vulgarisation/sensibilisation ? ---------------------

---------------------------------------------------------------------------------------------------------

8- Quelles sont les stratégies ou méthodes déjà utilisées pour la vulgarisation/

diffusion du règlement CEMAC/COBAC depuis sa mise en application en 2002 ?

Séminaires oui non ;

Si oui combien ont été organisés

Si non pourquoi ?--------------------------------------------------------------

------------------------------------------------------------------------------

Formations accélérées par catégorie d'EMF oui non

Si oui combien de fois

Si non pourquoi ? -----------------------------------------------------------------------------

------------------------------------------------------------------------------

Débats médiatisés oui non

Si oui combien de fois

Si non pourquoi ? ----------------------------------------------------------------------

--------------------------------------------------------------------------------------

Autres méthodes, à préciser ?---------------------------------------------------------------

--------------------------------------------------------------------------------------------------------

9- Quels sont les outils de la supervision que vous utilisez ?-------------------------------

------------------------------------------------------------------------------------------

10- Quelles sont les forces et faiblesses de la supervision microfinancière ?-------------

-----------------------------------------------------------------------------------------

11- Quelle est votre méthode de définition des inspections des EMF ?---------------------

---------------------------------------------------------------------------------------------

---------------------------------------------------------------------------------------------

12- Quelles sont les limites de la supervision au regard de la loi (règlement

CEMAC/COBAC) ?----------------------------------------------------------------------------------------

--------------------------------------------------------------------------------------------------------

13- Quelles sont les relations que le département de la microfinance de la COBAC entretient-elles avec la sous-direction de la microfinance du Ministère de l'Economie et des Finances ? ----------------------------------------------------------------------------------------

--------------------------------------------------------------------------------------------------------

Quels sont les chiffres d'affaires de chaque EMF que les états financiers déposés à

votre niveau présentent ?-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

14- Différents encours de crédit des EMF de 1ère, 2ème et 3ème catégorie pendant les

cinq (5 ans) c'est-à-dire de 2002 à 2006 ? --------------------------------------------------------------

-----------------------------------------------------------------------------------------------

15- Leurs différents niveaux d'épargne à la même période ?--------------------------------

-------------------------------------------------------------------------------------------------

16- Quelles sont les données globales ou les différentes statistiques du sous-secteur de

la microfinance au Cameroun disponibles au niveau du département de la microfinance de la COBAC, bien vouloir les rendre disponible afin de nous faciliter la recherche ? ----------------

----------------------------------------------------------------------------------------------

17- Quel est l'organigramme du département de la microfinance de la COBAC ?

bien vouloir le présenter

Par exemple, le tableau ci-dessous mérite des données fiables, disponibles même celles d'avant 2006.

Tableau : Poids de la microfinance dans le paysage financier du Cameroun (au 31/12/2006)

Données en

(millions CFA)

Total bilan

Fonds propres

Dépôt d'épargne

Crédits

Nombre structures

Nombre clients

Microfinance (au 31/12/2003)

 
 
 
 
 
 

Microfinance (au 31/12/2006)

 
 
 
 
 
 

Total

 
 
 
 
 
 

FORCES ET FAIBLESSES DU REGLEMENT CEMAC/COBAC

Forces

Faiblesses

 
 

Si elle est insuffisante, pourquoi ?------------------------------------------------------------------------

--------------------------------------------------------------------------------------------------------

Si elle est excessive ou contraignante, pourquoi ?------------------------------------------------------

--------------------------------------------------------------------------------------------------------

IDENTIFICATION DU REPONDANT

Sexe : M F

Situation matrimoniale : Marié Célibataire

Veuve/Veuf Divorcé

Profession :

Activité principale :

Activité secondaire :

Qualité ou fonction dans la structure : Membre Responsable Client

Niveau d'instruction : Jamais à l'école ; ; Primaire ; Secondaire ;

Universitaire ; Autres à préciser -----------------------------

Mme, Mlle, Mr --------------------------------------------------------------------------------------------

GUIDE D'ENTRETIEN

ADRESSE AUX DIFFERENTS RESEAUX

Quel est l'encours de crédit de votre réseau ou de votre EMF de 1997 à 2001 et de 2001 à 2006 ?

Volume de crédit octroyé pendant les mêmes périodes ?

Chiffre d'Affaires durant les mêmes périodes ?

Niveau de l'épargne durant les mêmes périodes ?

Nombre d'EMF existants durant les mêmes périodes ?

Taux de pénétration ou effectif des membres du réseau durant les mêmes périodes ?

Nombre d'emplois du réseau durant les mêmes périodes ?

Taux de remboursement durant les mêmes périodes ?

Difficultés éprouvées par votre réseau dans l'application de la réglementation prudentielle ?

Compte tenu des activités menées par le PPMF auprès de votre réseau, quelles sont vos critiques et observations ?

ANNEXE II

UTILISATION DES NORMES PRUDENTIELLES

L'usage simplifié des différents ratios exigés dans l'application de la réglementation prudentielle en zone CEMAC est proposé par nous ici.

Néanmoins, il convient de rappeler bien avant que l'analyse est le calcul des ratios analytiques à partir des états financiers, et l'interprétation de ces ratios en vue de déterminer des tendances sur lesquelles se fondent les prises de décisions.

Cette analyse financière obéit à un schéma qui permet de passer par le calcul des ratios par la détermination de certaines grandeurs telles que :

a) Les ressources propres :

- Fonds patrimoniaux (1ère catégorie)

- Fonds propres nets (2 et 3ème catégorie)

b) Les capitaux permanents ;

c) L'emploi des capitaux permanents

d) Les ressources disponibles pour l'activité de transformation

e) L'emploi des ressources disponibles

f) Le calcul des ratios prudentiels

g) Les autres ratios d'analyse : cas des ratios CGAP.

PRINCIPAUX RATIOS DE LA MICROFINANCE

INTITULE ET DESCRIPTION DU RATIO

OBJECTIFS VISES

NORME FIXEE

1- FONDS DE SOLIDARITE

constitué par des prélèvements équitables sur les apports en numéraires

Couverture des éventuels déficits d'exploitation

40% du capital effectif après imputation des déficits de l'exploitation

2- RESERVE OBLIGATOIRE

prélevé sur les bénéfices à affecter

Renforcer le potentiel d'autofinancement

- EMF de 1ère catégorie : 15% des bénéfices

- EMF de 2ème catégorie : 15% des bénéfices à affecter

3- RATIO DE COUVERTURE DES RISQUES

Fonds propres nets

Total des crédits et autres engagements*

*tels les engagements par signature, les créances douteuses ou les créances immobilisées sur les correspondants°

° net des provisions

Assurer une couverture minimale des crédits par les fonds propres

Au moins égal à10%

4- RATIO DE DIVISION DES RISQUES

a) Fonds propres nets

Crédit à un même bénéficiaire*

*ou des bénéficiaires présentant une étroite relation d'interdépendance financière

b) total des gros risques*

fonds propres nets

* ensemble des clients présentant chacun des risques supérieurs à 10% des fonds propres nets

Eviter une trop grande concentration de crédits sur quelques gros clients

a) - EMF de 1ère catégorie :15% au plus

- EMF de 2ème catégorie : 25% au plus

b) inférieur ou égal à 8 (EMF de 1ère et 2ème catégorie seulement)

5- QUOTA DES OPERATIONS AUTORISEES A TITRE ACCESSOIRE

Total des opérations accessoires

Produit d'exploitation

Eviter que des sociétés purement commerciales ne se cachent derrière le label "microfinance"

Au plus égal à 20%

6- COUVERTURE DES IMMOBILISATIONS

a) ressources permanentes

total des immobilisations corporelles

b) financement des immobilisations par des

emprunts

Fonds propres nets

Les immobilisations sont financées par les ressources permanentes dans lesquelles les fonds propres tiennent une bonne part

Le 1er ratio doit être égal à 100% au minimum.

Le 2ème ratio doit être égal à 50% au plus.

7- ENGAGEMENTS EN FAVEUR DE NOUS-MEMES*

Total des crédits en faveur de nous-mêmes

Fonds propres nets

* Personnel, élus et assimilés

Eviter que le staff et les élus ne s'approprient les dépôts des autres usagers

Au plus égal à 20%

8- NOMBRE DE PARTS MAXIMUM DETENUES PAR UN MEME MEMBRE*

*détention par soi-même ou par personne interposée

Eviter que l'EMF ne soit contrôlé par quelques membres qui imposent leur loi aux autres

Au plus égal à 20% des parts sociales

9-COUVERTURE DES CREDITS PAR LES RESSOURCES DISPONIBLES

En cours (crédits nets - crédits adossés*)

Fonds propres nets+dépôts des membres - immobilisations nettes

* crédit bénéficiant d'une garantie financière (exp : bon de caisse, caution institution financière...)

Eviter de trop engager les dépôts des clients

Au plus égal à 70%

10- RECOURS AUX LIGNES DE FINANCEMENT*
Ressources propres

Lignes de financement

* accords de prêts avec les organismes extérieurs à l'EMF

Assurer une plus grande autonomie de l'EMF

Au moins égal à 50%

11- RAPPORT DE LIQUIDITE
Disponible et réalisable à très court terme*

Engagements à vue ou à très court terme**

* encaisses et quasi encaisses

** exigibles à court terme

S'assurer de la capacité à faire face aux demandes de retrait et aux autres engagements à vue

Au moins égal à 100%

12- PRISES DE PARTICIPATION

Diminuer les utilisations frauduleuses et risquées du capital

- maximum 5% des fonds propres nets de l'EMF pour chaque prise de participation.

- maximum 15% des fonds propres nets de l'EMF pour l'ensemble des prises de participation.

Les autres ratios

Ratio des créances douteuses sur l'encours de crédit

Créances douteuses/Encours de crédit brut inférieur ou égal à 5%

CGAP

Ratio de provisionnement des créances douteuses

Provision pour créance douteuse / créances douteuses brutes

Règlement COBAC EMF

2002/18

Ratio d'amortissement des immobilisations

Amortissement des immobilisations /

Immobilisations brutes

 

Ces ratios sont suivis des éléments d'analyse économique.

LES ELEMENTS D'ANALYSE ECONOMIQUE

Le support privilégié de l'analyse économique d'un EMF est son compte d'exploitation. L'analyse pourra se faire de la manière suivante : (composition des produits, niveau des charges, ratio de produits / charges) en suivant la méthode des soldes intermédiaires de gestion qui consiste à calculer successivement :

ü le produit net bancaire ;

ü le produit global d'exploitation ; 

ü le résultat brut d'exploitation ;

ü le résultat courant (net d'exploitation) avant impôt ;

ü le résultat net. 

Concernant les produits d'exploitation, précisons que le règlement COBAC en son

titre 2 fait la distinction entre les produits issus des opérations autorisées à titre accessoires. Les premières ont un caractère proprement bancaire tandis que les seconds viennent en complément de cette activité (location de coffres-forts, action de formation, achats de bien pour les besoins de la clientèle).

NB : Si le règlement classe les opérations de crédit bail dans la catégorie des opérations autorisées à titre accessoires, c'est dans le but de les contenir dans certaines limites ; ces dernières ont bien sûr un caractère proprement bancaire et financier. Les opérations accessoires ne doivent pas représenter plus de 20% du produit d'exploitation (règlement COBAC EMF 2002/2).

Les principales opérations aboutissent à des notions de :

· Produit Net Bancaire (PNB)

Le produit net bancaire est la différence entre les produits d'exploitation bancaire (dont

font partie les produits issus des opérations de crédit-bail) et les charges d'exploitation bancaire.

PRODUIT NET BANCAIRE PRODUITS D'EXPLOITATION

(PNB) = BANCAIRE

- CHARGES D'EXPLOITATION

BANCAIRE

- INTERÊT SUR CREANCES

DOUTEUSES

Le PNB retrace donc l'ensemble des produits et des charges liés aux différentes activités bancaires : opérations d'intermédiation, de marché et de prestations de services ou opérations connexes aux opérations de banque. Il représente une marge brut dans la mesure où ne sont encore retranchés ni les frais généraux, ni les dotations aux provisions, ni les impôts sur les sociétés.

PRODUIT GLOBAL = PNB + PRODUITS ACCESSOIRES

D'EXPLOITATION - CHARGES GENERALES

(PGE) D'EXPLOITATION

Cette notion revêt un intérêt particulier pour les EMF car elle permet d'intégrer en plus du PNB , les produits résultants d'opérations non bancaires mais représentant néanmoins un caractère courant.

RESULTAT BRUT = PGE + REPRISES D'AMORTISSEMENT

D'EXPLOITATION - FRAIS DE PERSONNEL

(RBE) - IMPÖTS ET TAXES

- DOTATIONS AUX

AMORTISSEMENTS

RESULTAT = RBE + REPRISES DE PROVISION

COURANT (RC) + RECUPERATION SUR

(résultat net d'exploitation ) CREANCES IRRECOUVRABLES

- DOTATIONS AUX PROVISIONS

- PERTES SUR CREANCES

IRRECOUVRABLES

NB : Le résultat net d'exploitation apparaît donc comme la marge dégagée sur l'ensemble des activités courantes après déduction des frais de structure et du risque de contrepartie.

RESULTAT = RC + SUBVENTION D4EXPLOITATION

EXCEPTIONNEL + PRODUITS EXCEPTIONNEL

(RE) - PERTES EXCEPTIONNELLES

ANNEXE : III

Encadré n° 1 : La Gramen Bank en raccourci

La Gramen Bank est créé en 1976 par le Docteur Yunus Muhammad, professeur d'économie au Bangladesh formé dans les écoles américaines. Son objectif est de pallier au refus des banques d'octroyer des crédits aux pauvres réputés insolvables et non rentables.

Brisant ce mythe, le Dr Yunus instaure un système de prêt basé sur la solidarité des emprunteurs à travers les groupes de caution mutuelle. Les membres du groupe (généralement 5 personnes) se soutiennent grâce à un système de parrainage, de conseils et d'entraide, évaluant ensemble la viabilité des projets et veillant mutuellement au remboursement. Les prêts sont accordés à tour de rôle après remboursement par les précédents bénéficiaires et suivant le principe d'incrémentation, c'est-à-dire que le montant octroyé croît au fur et à mesure de la régularité du remboursement. Les femmes, jugées plus solvables et plus responsables sont préférées dans l'octroi des prêts. Les montants accordés croissent avec la régularité des remboursements. Les groupes bénéficient de l'appui technique (encadrement de la production) et social (encouragement à l'épargne, conseils sur l'hygiène, l'éducation, le planning familial, apprentissage de la vie en communauté....) de la part des équipes de la Gramen.

L'excellent taux de recouvrement (98%) est la meilleure preuve du génie du système qui bénéficie d'un large consensus au plan local et international. Ainsi, sous l'impulsion de la Banque Mondiale, est-il en train de s'étendre non seulement à de nombreux autres PED, mais aussi à certains pays développés comme la France ou les Etats Unis qui en font une arme de réduction de la fracture urbaine.

Des reproches ne manquent pas toutefois, à l'instar de cette logique des fondamentalistes musulmans qui le taxent d'arme de lutte contre l'islam. Le privilège accordé aux femmes dans l'octroi des prêts serait selon eux, une volonté manifeste de briser l'ordre social islamique en renforçant leur situation financière au détriment de celui des hommes. Mais plus surprenante est celle de certains "experts" qui arguent que l'endettement est un bien curieux moyen de sortir les gens de la pauvreté et reprochent à la Gramen de rapporter les plans d'ajustement structurel à l'échelle des ménages. Malgré ces voix dissonantes, les éloges sont nombreux et présentent le Dr Yunus comme la `'mère Teresa'' des banquiers et pensent qu'il mérite largement le Nobel de l'économie.

Source : Dipa Chandra Barua (1998)

Encadré n° 2 : l'impact de la collecte quotidienne sur l'emploi dans les EMF

La "collecte quotidienne" ou "daily saving" est un système de collecte à domicile pratiqué par la majorité des EMF. En plus du réflexe de l'épargne qu'il développe chez les adhérents, ce produit est un important créateur d'emplois comme le montrent les chiffres recueillis auprès de quelques établissements visités : 40 jeunes filles y sont employées chez CECAW, 263 chez GBF (qui en fait un passage obligé pour tous ses futurs agents féminins), 80 chez CCI, 130 chez COOPEMIF, 46 chez CEC-Cameroun....

Les collectrices sont rémunérées dans une fourchette de 3 à 5% du total collecté auquel s'ajoute un fixe de l'ordre de 10 à 20 000FCFA. Dans certains établissements, les collectrices ont le pouvoir d'accorder sous leur responsabilité, des crédits aux clients de leur portefeuille et reçoivent une commission sur les produits de ce crédit. Les plus performantes atteignent ainsi 250 000 de revenus mensuels.

Source : travaux de l'auteur

Encadré n° 3 : Le COMDOC au service de l'intégration nationale et régionale

Le COMDOC s'inspire du Crédit documentaire pratiqué par les banques et qui permet à des personnes de pays, de monnaies et de législations différentes de commercer (même à crédit) sans se déplacer. Ramené au niveau de la microfinance, et partant du fait que les grandes régions du Cameroun sont parfois comme des pays étrangers entre eux de par la spécificité des produits à offrir et de par les distances, il se transforme en un système de circulation des documents représentant les marchandises (document de camionnage ou lettre de voiture pour les transports par train) et de paiement par l'intermédiaire des réseaux des EMF. Ceux-ci seront selon le cas seulement des simples boîtes à lettres, des prêteurs de fonds, ou des porte-fort (ventes à crédit). Mais dans tous les cas, ils assureront un service d'accompagnement en vérifiant l'effectivité de l'embarquement des marchandises, voire sa qualité. Le rôle peut même s'étendre à celui d'intermédiaire commercial, chargé de prospecter les marchés et de mettre en contact les acheteurs et les vendeurs moyennant une commission. Le système peut être pratiqué avec les pays voisins, les paiements s'effectuant par le biais de la BEAC ou des opérateurs internationaux. Ce produit est un potentiel axe de développement de la microfinance rurale en facilitant la commercialisation des productions financées.

(Publié avec l'aimable autorisation du cabinet UFINA, concepteur du produit)

Encadré n° 4 : Margo et SOS Women

Mme M. Marguerite, ancienne petite "Bayam Salam" (revendeuse de divers produits vivriers) au marché du Mfoundi (Yaoundé) a vu le cours de son existence changer depuis le contact, il y a environ 8 ans avec SOS Women, un EMF spécialisé dans le financement des femmes. Un premier petit crédit lui a permis de se lancer dans le négoce du "Okok" vers le Nigeria où ce légume est très prisé. Un deuxième crédit lui permet de s'acheter une camionnette afin de réduire le coût de transport et accroître sa mobilité. Les économies réalisées sur le transport et surtout l'accroissement conséquent de son chiffre d'affaires vont lui permettre de rembourser aisément le crédit et d'en obtenir un autre pour l'achat d'une seconde camionnette. Elle se retrouve au bout de quelques années propriétaire d'une flotte de... 5 gros camions et transforme son affaire en une petite Sarl qui emploie 5 personnes à titre permanents et plusieurs temporaires. Les rapports restent excellents avec son époux qui continue de s'occuper de leur ancien commerce de "Bayam Salam" aidé par les deux premiers enfants du couple, des filles qui n'ont pas connu une scolarité heureuse sous la contrainte des difficultés financières des débuts. Les 4 enfants suivants, nés pendant la période faste connaissent par contre une excellente scolarité.

Source : travaux de l'auteur

Encadré n ° 5 : Le foyer d'Yvonne sauvé par la microfinance

Après 10 ans de mariage, Yvonne. K n'a toujours pas fait d'enfant, ce qui est source de fortes tensions entre elle et son mari en pays bamiléké où le mariage ne vaut que par le nombre d'enfants accouchés. Elle s'affilie alors à un EMF de la ville de Bafoussam, la SCECOC où elle obtient un prêt de 50 000 FCFA pour suivre un traitement contre la stérilité. Le résultat ayant été favorable, elle obtient un deuxième prêt de 60 000 pour payer les frais d'accouchement. Un troisième prêt du même montant lui permettra de renforcer le matériel de son salon de coiffure. Elle peut plus tard aider son mari à acheter un terrain et à y bâtir leur maison grâce à un prêt de 340 000 FCFA. Yvonne apprécie par devant tout la célérité du traitement de ses demandes par la SCECOC en dépit de la faiblesse des garanties constituées uniquement du nantissement de son gain de tontine et de la caution de son époux. Elle est par-dessus tout reconnaissante à la SCECOC d'avoir sauvé son ménage en faisant d'elle une "vraie femme" aux yeux de sa belle famille et en empêchant son mari de prendre une deuxième épouse.

Source : travaux de l'auteur

ANNEXE IV

SCHEMA N° 1: ARCHITECTURE DU SECTEUR DES EMF AU CAMEROUN

TUTELLE

Tutelle sectorielle (Coopec uniquement) Tutelle générale (tous les EMF)

MINEFI

MINADER

AGREMENT/SUPERVISION

Inscription au registre Supervision administrative et technique

Cellule des Sociétés Coopératives et des GIC

DGTCFMA

(Sous- Direction de la microfinance)

Services Provinciaux des COOP-GIC

CONTROLE ET SANCTION

COBAC

(Avis conforme pour agrément, suivi du respect des normes, sanctions)

APPUI

Bailleurs de fonds

Etat

PPMF/CNMF

et toute autre structure à venir

ORGANISATION INTERNE

- Divers réseaux agréés

(CAMCCUL, CABA, CVECA...)

Association professionnelle

(ANEM-CAM)

Etablissements

Indépendants

ENSEMBLE DES EMF

(Y compris les réseaux en instance d'agrément comme les M))

Source : Travaux de l'auteur, construit à partir des données du PPMF (2007)






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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo