0.2. HYPOTHESES
Pour tenter de donner une explication à toutes les
questions ci-haut posées, et loin de nous l'idée de donner des
réponses hâtives, nous pensons que certaines conditions
d'éligibilité ont été taillées sur mesure,
nous pensons particulièrement à la question d'âge de
candidat, et au silence de la loi sur le niveau d'instruction des candidats.
Par contre d'autres conditions nous ont paru logiques et raisonnables :
tel est le cas de la caution non remboursable, de
l'inéligibilité des militaires et de la méconnaissance de
leur droit de vote.
Pour ce qui est des modes de scrutin, nous pensons que le
scrutin majoritaire à deux tours pour l'élection du
président de la République et la représentation
proportionnelle avec application de la règle du plus fort reste pour la
députation ont été efficaces car ayant respectivement
permis le Président élu de bénéficier d'une
légitimité forte car étant élu par la
majorité absolue des électeurs, mais aussi aux petites formations
politiques d'avoir accès au parlement car la représentation
proportionnelle avec l'application de la règle du plus fort reste est
favorable aux petits partis politiques.
En revanche, nous pensons que le peuple congolais n'a pas
encore acquis la culture du scrutin indirect. Ainsi, pensons-nous toutes les
élections à suffrage indirect devront, pour l'avenir, se passer
directement à la base. On aura ainsi évité au pays des
contestations inutiles qu'on a suivies au lendemain des élections des
Gouverneurs et des sénateurs ainsi que toutes les conséquences
qui s'en étaient suivi.
0.3. ETAT DE LA QUESTION
L'honnêteté scientifique nous oblige de
reconnaître que les élections qui ont été
organisées en 2006 en RDC ont déjà fait l'objet de
plusieurs études. Nous pouvons citer :
v « l'étude critique sur l'électorat
congolais : cas de la campagne électorale du 28 juin au 28 juillet
2006 ». L'auteur, Monsieur Robert NTIBONERA BIHIGI, relève
dans son Travail de Fin de Cycle des différents facteurs qui ont
influencé le choix de l'électorat congolais. Il cherche à
savoir si l'électorat congolais en général et celui du
Sud-Kivu en particulier était critique pour bien opérer le choix
de ses dirigeants. L'auteur conclut en affirmant que les conditions
préalables pour que l'électorat joue pleinement son rôle
constitutionnel n'étaient pas réunies. Pour lui la population
n'était pas suffisamment préparée pour exprimer son
suffrage. Le déficit de l'éducation civique a fait que
l'électorat vote en toute ignorance de son rôle ;
conclut-il.
v « Décentralisation territoriale en
RDC : regard sur les élections locales telle qu'organisées
par la loi électorale ». L'auteur Monsieur LUBUNGA MWINDULWA
évoque dans ce Travail de Fin de Cycle le problème qui se pose
dans le caractère hybride des autorités des entités
décentralisées qui sont à la fois représentants de
la collectivité locale et garants de l'intérêt
général. Selon l'auteur, cette situation placera
l'autorité locale dans une position embarrassante lorsqu'il s'agira de
choisir entre l'intérêt de la collectivité locale et les
demandes de pouvoir central. D'où, propose-t-il la
nécessité aujourd'hui à l'Etat congolais d'organiser des
séminaires, recyclage, ateliers afin de bien éclairer les
autorités locales et les dirigeants centraux sur les rapports qui
doivent exister entre l'Etat et les entités
décentralisées.
v « Etude critique des modes de scrutin
organisés par la loi électorale du 09 mars 2006 ».
L'auteur, Monsieur BIGIRINAMA MUHARANGANYI parle de scrutin uninominal
à un tour et à 2 tours par rapport à la loi du 09 mars
2006 ainsi que de la représentation proportionnelle. Il cherche à
savoir les conséquences que peut-on tirer de ces modes de scrutin sans
chercher à savoir pourquoi le choix de tel ou tel autre mode.
v « Les modes des scrutin face à
l'expérience électorale de la RDC en 2006 : Analyse et
perspectives ». Dans ce Travail de Fin de Cycle l'auteur, Monsieur
Jean Claude ZIHALIRWA analyse les élections passées en RDC de
façon générale et cherche les circonstances qui ont
entouré les élections de 2006.
Notre étude se démarque de toutes ces
précédentes en ce sens qu'elle fait une analyse critique non
seulement des modes de scrutin mais également des conditions
d'éligibilité fixées par la loi N° 06/006 du 09 mars
2006 portant organisation des élections présidentielle,
législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales.
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