Dans l'optique de susciter des améliorations dans les
pratiques courantes au sein de nos établissements scolaires,
l'inférence pédagogique des travaux concernera dans un premier et
de manière générale toutes les institutions scolaires
détentrices ou potentiellement détentrices d'une
médiathèque. Puis nous évoquerons quelques aspects
spécifiques aux établissements dans lesquels ont
été menés les travaux.
I. 1. Inférences de portée
générale
I. 1. 1. Sur la didactique de la Langue
Les multimédias semblent être une solution au
problème de désintéressement qui est entrain de se
répandre à un rythme vertigineux chez les élèves,
surtout en ce qui concerne les langues, et notamment dans les séries
scientifiques. Leur montrer qu'ils peuvent faire d'une pierre deux coups :
apprendre le français tout en perfectionnant leur maîtrise de la
technologie peut renforcer leur présence au cours.
Un enseignant chevronné faisait remarquer :
« Le goût de l'école est presque perdu
chez nos élèves, mais c'est à nous de le leur redonner.
C'est à l'enseignant d'inventer les techniques pour aider les enfants
à aimer l'école, même à leurs droits
défendant ».
La préface des Commentaires du programme de langue
française et de littérature16 précisait : «...
professeurs de français, nous nous devons d'intéresser les
élèves aux modalités d'expression... », et les
invitait à faire preuve d'esprit d'initiative. L'enseignant de langue
devrait se dire que l'ordinateur et les plates-formes éducatives sont
des outils avec lesquels il faut désormais composer pour faire
renaître le goût de l'école, l'envie de suivre les cours et
d'exceller en langue chez les élèves.
Par ailleurs, l'un des objectifs généraux de
formation en langue française est « d'acquérir un
savoir, un savoir-faire et un savoir-être transférables dans les
situations nouvelles » dans le but
16 1er volet de Janvier 1995.
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d'éviter le hiatus entre l'école et la
vie17. La médiathèque donne
l'opportunité à l'enseignant de rendre le cours de langue moins
théorique, parce qu'avec eux, il dispose de davantage de temps que dans
une classe ordinaire. Ayant gagné environ dix minutes pendant lesquelles
il serait entrain de mettre le texte ou les corpus au tableau, il les
réinvestit dans la manipulation, le renforcement et la pratique de la
notion examinée.
D'après E. BERARD cité par Louis Marie ONGUENE
ESSONO(1993),
« Le facteur le plus important [en didactique du
français] est l'investissement des apprenants dans leurs apprentissage,
dans la gestion du travail de classe. Une participation active qui va dans le
sens de l'autonomie [et] une responsabilisation des participants du groupe ont
un effet bénéfique sur l'apprentissage».
Nous l'avons expérimenté lors du cours sur le
sonnet en demandant aux élèves de consulter des poèmes et
notes sur ce thème. Ensuite nous leur avons proposé de
rédiger des strophes par groupe de deux. Les résultats obtenus
ont surpris les élèves eux-mêmes et leur donnait un
réel sentiment de fierté au sortir du cours.18
Ces travaux, recueillis et compilés, peuvent
constituer une sorte de florilège ou un répertoire des
créations des élèves. Les meilleures créations
peuvent être sélectionnées pour le journal de
l'établissement ou pour publication s'il faut viser beaucoup plus loin.
Cette nouvelle démarche dans la pratique de l'enseignement de la langue
peut créer une émulation certaine chez les apprenants comme chez
l'enseignant. Elle favorise la recherche et la culture, renforce l'assimilation
des cours et sans conteste favorise l'amélioration des performances des
élèves.