Confluence pédagogique des médiathèques: apport dans la didactique de la langue française au second cycle.( Télécharger le fichier original )par Georges William DJAMEN NOUKOUE Ecole normale supérieure, Yaoundé, Cameroun - DIPES II 2008 |
AbstractStudents are surely attracted by Information and Communication Technologies (ICTs) in education and by multimedia halls or computer libraries, especially around their school environment. We formulated a series of hypotheses which stressed the idea that combining didactics and computer studies through Computer Assisted Language Classes (CALC) would help improve not only school attendance by pupils, but also their involvement and their ability to assimilate lessons. To highlight this consilience, we resorted to exploratory methods (questionnaire, observation checklist, direct investigation) and experimental methods (courseware or educational platform). After the analysis and interpretation of results arrived at, we were able to conclude that computer libraries could be powerful catalysts of pedagogic action, provided they are used properly. Using them in a platform saves a lot of time that the teacher can harness for the practical aspect of the lesson and to lay emphasis on the notions he is teaching. The benefits for the pupil are personal growth, emulation and performance through practical exercises, deepening tools and objective assessments. All this justifies the conclusions reached and suggestions made in order to renew the practice of electronic libraries and an improvement of the general attitude adopted by actors of ICT's integration to pedagogy. 1 Introduction généraleOuvrir une réflexion sur les technologies de l'information et de la communication(TIC) est certes d'actualité, mais ce n'est pas une question nouvelle. En effet, depuis plus d'une vingtaine d'années déjà, les TIC suscitent maints débats houleux quant à leurs enjeux sociaux, politiques et économiques, en raison du fait que l'informatique et ses nombreux usages sont entrés à une vitesse vertigineuse dans les moeurs : ordinateurs, bureautique, internet... ; toutes ces notions qui nous sont de plus en plus familières. La généralisation de son usage dans les sciences et dans la recherche a marqué le début d'une nouvelle ère : l'ère de l'informatique, pendant laquelle le développement technologique a connu une avancée très rapide. L'introduction de l'informatique à l'éducation a été officiellement proposée et étudiée à Paris lors du congrès international de l'UNESCO du 12 - 21 avril 1989. Au terme de ce colloque de cogitation intense sur l'apport de l'informatique à la pédagogie, un rapport final1 de 15 points en termes de résolutions a été adopté. Les points 1, 4 et 7 de ce rapport stipulent : 1. Nous, participants au Congrès international «Éducation etinformatique : vers une coopération internationale renforcée» (Paris, Maison de l'Unesco, 12-21 avril 1989), réunis au nombre de plus de 400 et représentant 93 pays et 29 organisations internationales, après avoir franchement échangé nos idées et notre expérience concernant les applications à l'éducation, limitées mais significatives, des ordinateurs et des autres technologies nouvelles de l'information qui ont été réalisées depuis quelques années, nous déclarons fermement convaincus que l'informatique est appelée à figurer durablement parmi les outils capables d'améliorer l'efficacité interne et externe des systèmes d'éducation. [...] 4. Nous déclarons qu'eu égard au rôle important qu'elles jouent dans chaque société, les nouvelles technologies de l'information doivent faire partie de la culture accessible à l'ensemble de la population. [...] 7. Nous soulignons qu'il importe de réorienter et de former progressivement les enseignants et les autres personnels de l'éducation pour leur permettre d'exploiter à bon escient les nouvelles technologies de l'information... La réaction à l'appel de ce congrès a été franche et positive. Dans les pays industrialisés, l'équipement des établissements scolaires en outils et ressources informatiques (Ordinateurs, Logiciels, Internet ...) est devenu une priorité. Secrétariats, bureaux, salles de professeurs se sont vu doter au fur à mesure d'équipements sensés faciliter le travail. Puis, ce fut le tour des élèves dans les établissements d'enseignement technique d'abord et d'enseignement général ensuite d'avoir accès aux salles multimédias. 1 L'intégralité de ce rapport sera donnée en annexe. 3 Au Cameroun, la trompette de cette vulgarisation sonna lorsque le 30 novembre 2001, le Président de la République en personne, S.E. Paul BIYA, accompagné de son épouse Madame Chantal BIYA, représentant la fondation qui porte son nom, ont inauguré au Lycée Général Leclerc de Yaoundé une imposante salle multimédia ayant une capacité d'accueil de près de 100 élèves. Dans le discours d'inauguration qu'il prononça en la circonstance, le chef de l'état commença en disant : J'ai annoncé..., la volonté de notre pays, le Cameroun, d'accélérer sa rentrée dans la modernité par l'ouverture de notre enseignement aux Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication. Ce projet qu'il me semble indispensable de développer, a pour but essentiel de renforcer l'unité de notre peuple et de lutter contre les inégalités en permettant l'accès au savoir, du plus grand nombre, filles et garçons et ainsi, de placer notre pays dans les meilleures conditions pour aborder le troisième millénaire. » Avant d'ajouter : « Le Cameroun ne pouvait rester à l'écart de la révolution informatique. Si j'ai décidé de l'appliquer aux lycées de notre pays, c'est pour qu'elle soit l'affaire de tous les Camerounais, car tous ont droit à leur place dans la société. Le processus engagé aujourd'hui doit aller à son terme. Je vous incite à vous y investir sans crainte et avec détermination.2 Ce processus ainsi enclenché s'est poursuivi dans plusieurs autres établissements dans presque toutes les provinces du pays. En 2004, les chiffres officiels3 indiquaient des Centres de Ressource Multimédia(CRM) ultra moderne pour environ douze lycées supplémentaires (Lycée Bilingue de Bamenda, Lycée Classique de Dimako, Lycée Joss et Lycée Deïdo à Douala, Lycée Classique de Sangmélima, Lycée Scientifique et Lycée Bilingue de Bertoua, Lycée Classique et Moderne ainsi que Lycée Technique de Garoua, Lycée Classique de M'vomeka, Lycée Bilingue de Buea, Lycée Classique et Moderne de Maroua, Lycée Classique et Moderne d'Ébolowa et Lycée Classique et Moderne de Ngaoundéré). D'autres centres encore en perspective comme Bafoussam ont été installés entre temps. Au vu de l'attrait que suscitaient ces avancées dans l'équipement des établissements scolaires, les structures éducatives privées ont emboîté le pas en aménageant elles aussi des salles informatiques. Pour confirmer la réalité de l'informatique dans le milieu scolaire, elle est devenue une discipline inscrite au programme d'abord dans les classes d'examen (Tle, 1ère, 3ème) et peu à peu, dans tous les autres niveaux du secondaire. L'engouement des élèves pour cette science nouvelle justifie son insertion progressive dans le primaire. S'il est beau d'équiper les établissements en outils, une évidence est qu'ils ne devraient pas être de simples objets de fiertés qui trôneraient comme des joyaux dans un musée mais qu'ils devraient faire l'objet d'une attention particulière en vue d'un usage plus rentable. C'est ce qui justifie la 2 L'intégralité de ce discours est consignée en annexe 3 D'après le site « www. Cam-educ. net», consacré aux avancées des CRM et des TICE au Cameroun. 4 nécessité d'aborder avec objectivité l'emploi qui est fait de nos salles informatique, et c'est ce que nous nous proposons d'entreprendre dans le cadre de cette étude placée sous le thème : «Confluence Pédagogique des Médiathèques : apport dans la didactique de la langue au second cycle des lycées.» Nous articulerons cette étude comme suit : après avoir défini une problématique et d'autres éléments liminaires (Chapitre 1), nous situerons notre étude dans un champ conceptuel et notionnel (Chapitre 2) et évoquerons quelques théories qui s'y rapportent (Chapitre 3). Viendront alors les techniques d'investigations et expérimentation, en préalable desquelles sera circonscrite notre population d'étude (Chapitre 4) et auxquelles suivront l'analyse et l'interprétation des résultats (Chapitre 5). Enfin nous dégagerons des inférences et formulerons des propositions didactiques que nous adresserons à divers acteurs du processus éducatif (Chapitre 6). Il va s'en dire que nous pouvons délimiter nos travaux en deux grandes parties : une première partie consacrée aux aspects théoriques et englobant les trois premiers chapitres, et une deuxième partie plus pratique qui comprendra les chapitres quatre à six. Première partie : Cadre théorique 6 Il y'a toujours un point de départ, des réflexions préalables et des travaux qui s'inscrivent dans un champ similaire ou voisin à celui dans lequel tout chercheur désire se lancer. Il importe donc, avant d'entrer dans le vif du travail d'évoquer l'état de la question que nous voulons aborder en faisant un bref flash-back sur des recherches ou des avis qui ont été émis en la matière. Il faudrait par ailleurs présenter les situations qui ont servi de déclic à cette recherche, les objectifs qu'elle vise et la démarche qu'elle va suivre. Ce sont ces divers éléments qui constitueront la teneur de cette première partie qui est le cadre théorique. 8 |
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