INTRODUCTION
Avec la vulgarisation des Nouvelles Technologies de
l'Information et de la Communication, les individus et les organisations
utilisent de plus en plus l'outil informatique dans la gestion quotidienne de
leurs activités. L'ampleur de la progression du taux d'utilisation des
ordinateurs comme outil de gestion et de management à travers le monde,
à transformé en très peu de temps l'industrie de
l'informatique en un véritable atout de développement et de
génération de revenus pour les Etats et les organisations.
L'ordinateur est un ensemble constitué de deux parties principales et
indissociables : Le matériel ou hardware, et le logiciel ou software. Si
l'industrie du hardware connait une progression saine, celle du software est
fortement affectée par la piraterie, phénomène qui
entraine de nombreuses pertes financières pour les entreprises qui s'y
sont investies. En lisant le rapport 2008 de la Business Software Alliance,
syndicat mondial des éditeurs de logiciels, la piraterie
représenterait 83% de l'activité économique des logiciels
dans notre pays, un taux révélateur du malaise qui règne
dans ce secteur d'activité. Pourtant, les opportunités restent
nombreuses pour les pays en voie de développement comme le nôtre.
En effet, Business Software Alliance déclare dans son rapport de 2008,
que « les pays en voie de développement représentent 45
% du marché mondial des micro-ordinateurs, alors que leur part dans le
marché des logiciels informatiques n'atteint pas les 20 %. Si elle
était identique à leur part dans le matériel informatique,
le marché du logiciel augmenterait de 40 milliards de dollars
américains par an ». Ces chiffres sont
révélateurs du niveau d'opportunités que peut
générer une baisse du taux de piratage des logiciels au niveau de
l'économie nationale en général, et chez les acteurs du
secteur de l'informatique en particulier. Fort de ces statistiques, et
conscient du fait que la réduction du taux de piratage des logiciels
doit commencer par une action sérieuse au niveau des utilisateurs, nous
avons voulu nous intéresser à la façon dont les
entreprises gèrent leurs actifs logiciels. Les nombreux entretiens
menés auprès de plusieurs décideurs et utilisateurs des
logiciels au sein des entreprises, nous ont amené à constater que
la gestion du parc logiciel n'est pas toujours une priorité pour la
plupart des directeurs généraux et directeurs des systèmes
d'information. En effet, très peu d'entreprises ont une politique et des
procédures de gestion des logiciels, en plus de l'absence de vision et
de planification sur le moyen et long terme.
Ce vide laisse place aux pratiques de tout genre de la part
des utilisateurs : téléchargements anarchiques et visites des
sites dangereux sur internet, passe temps sur les sites de rencontres,
installation des logiciels sans licences, etc. Pourtant, la piraterie des
logiciels n'est pas une fatalité, et beaucoup de managers se disent
disposés à être suivis et encadrés dans la
façon dont ils gèrent leurs logiciels. C'est pourquoi nous avons
jugé nécessaire de réaliser cette étude dont le
thème central est : « L'organisation de la lutte contre la
piraterie par les entreprises distributrices des logiciels informatiques : Le
cas de Hiperdist Cameroun S.A». La finalité de cette
étude est de proposer aux entreprises un model de suivi des
investissements logiciels, notamment au niveau de l'achat, de la gestion et de
l'utilisation, afin d'apporter une contribution dans la réduction des
pratiques de pirateries au sein des entreprises. Ainsi, la question principale
qui soutendra notre travail de recherche sera la suivant : « Dans un
environnement fortement enclin à la piraterie des logiciels, quelles
solutions d'organisation peuvent être mises en place pour aider les
entreprises à réduire leur taux de piratage et permettre ainsi
à l'activité de distribution de logiciels d'être plus
rentable et apporter un souffle nouveau à l'économie nationale ?
» Cette question principale soulève de nombreuses questions
secondaires, notamment :
Comment se manifeste le phénomène
de la piraterie des logiciels, et quelles sont ses implications sur
l'entreprise ?
Quels sont les mécanismes de
fonctionnements du marché des logiciels informatiques et quelle place
occupe HIPERDIST Cameroun S.A ?
Quelles sont les conséquences de la
piraterie des logiciels sur l'entreprise et comment doit-elle s'organiser pour
y faire face ?
En répondant à ce questionnement, notre
principal objectif sera de mettre en lumière les différents
contours liés à la pratique de la piraterie des logiciels au sein
des entreprises, afin de proposer un model d'organisation et de gestion des
actifs logiciels permettant de réduire le taux de piratage de logiciels,
et les conséquences qui y sont liées.
PREMIERE PARTIE :
La compréhension du phénomène de
la
piraterie des logiciels
L'organisation de la lutte contre la piraterie des logiciels
passe tout d'abord par une bonne compréhension des différents
concepts liés à la notion de piraterie, ainsi que la maitrise des
conditions environnementales qui entourent le processus d'importation et de
distribution des logiciels au Cameroun. C'est dans cette optique que s'inscrit
cette première partie. Pour ce faire, nous l'avons répartie en
deux chapitres :
Le premier chapitre intitulé « Le concept de
la piraterie des logiciels et la mise en évidence de sa pratique au sein
de l'entreprise» se penche tout d'abord sur les différentes
notions liées à la compréhension du concept de la
piraterie des logiciels, puis s'attarde sur les implications de cette pratique
au sein de l'entreprise, ceci à travers la mise en évidence des
différentes formes de piraterie des logiciels informatiques.
Le second chapitre, intitulé « Hiperdist dans
le marché camerounais du logiciel informatique »,
présente dans sa première section, les facteurs
macro-environnementaux qui influencent l'importation et la distribution des
logiciels au Cameroun, et qui nous permettront plus tard de comprendre
certaines causes du phénomène de la piraterie, alors que la
seconde section s'attarde sur la présentation de Hiperdist Cameroun S.A
et celle de son microenvironnement, avec insistance sur les grands acteurs du
marché et les cinq forces concurrentielles telles que
présentées par Michael Porter.
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