
SUNIVERSITE DE COCODY ABIDJAN
Institut d'ethno-sociologie
Année académique :
2007-2008


OPTION SANTE
SUJET :
DETERMINANTS SOCIAUX DES PRATIQUES ALIMENTAIRES DES
TRAVAILLEURS DE LA COMMUNE DU PLATEAU
Présenté par :
AHOU Aké Anicet E.
Maître es Sciences sociales
Sous la direction de :
Professeur DEDY SERI Faustin
Maître de recherches
SIGLES ET ABREVIATIONS
IRD : Institut de Recherche pour le
Développement
IES : Institut d'Ethno-Sociologie
BIAO : Banque Internationale de l'Afrique de l'Ouest
BCEAO : Banque Centrale des Etats des de l'Afrique de
l'Ouest
SGBCI : Société Générale de
Banque de Côte d'Ivoire
SIB : Société Ivoirienne de Banque
SOTRA : Société de Transport Abidjanais
UFR : Unité de Formation et Recherche
SHS : Sciences de l'Homme et de la
Société
RGP-H : Recensement Général de la
Population et de l'Habitat
AVANT-PROPOS ET REMERCIEMENTS
Le présent travail de recherche s'inscrit dans le cadre
de notre mémoire de DEA. C'est un travail de longue haleine, demandant
de la patience et du discernement.
En effet, la réalisation de ce document nous a
demandé assez de temps de recherche, aussi bien sur le terrain que dans
les bibliothèques de l'IES, de l'IRD.
En choisissant de réfléchir sur cette
thématique « déterminants sociaux des pratiques
alimentaires des travailleurs », il s'agit pour nous de saisir les
facteurs sociaux, économiques et culturels qui motivent les travailleurs
du Plateau de porter un choix sur un type de restaurant.
La réalisation de ce mémoire de DEA a
été possible grâce au concours de
plusieurs personnes qu'il importe de nommer et de remercier.
C'est d'ailleurs à juste titre que nos remerciements vont
premièrement à l'endroit du professeur DEDY Séri,
socio-anthropologue, maître de recherche et Directeur de l'Institut
d'Ethno-Sociologie qui a accepté de diriger ce travail ; pour son
apport intellectuel, sa sollicitude, son engagement dans l'élaboration
de ce mémoire.
Nos remerciements vont également à l'endroit du
Dr DAYORO Arnaud Kevin, Assistant à l'IES, qui a su remettre en cause
et réorienté notre investigation quand il le fallait.
C'est aussi le lieu pour nous d'affirmer notre reconnaissance
au Pr. GNABELI Roch, Chef du département, et tous nos
maîtres : pour le savoir-faire qu'ils nous ont dispensé
depuis nos premiers pas dans cet univers de la connaissance par excellence.
Que tous nos enquêtés reçoivent
ici l'expression de notre profonde gratitude de leur disponibilité et
leur encouragement.
Nous ne saurions terminer cette série de remerciements
sans en adresser à toutes ces personnes qui ont accepté de
discuter franchement notamment à :
-KOUADIO Anselme, au service de communication de la Mairie du
Plateau.
-ACHI, au service technique au Ministère de
l'Industrie
-ADE Niagne Jérémie, Responsable du bureau
de l'inspection sanitaire de la Mairie du Plateau
-YESSO Béatrice, inspectrice sanitaire de la Mairie du
Plateau
-BAH Eliane, inspectrice sanitaire de la Mairie du Plateau
Grand merci aussi à toute ma famille, en particulier
à mon Grand-père AGOH Manda et à ma Mère AGOH
Sobie, à mon oncle AKRE Kouassi Mathias, mes aînées
Justine, Félicité et Chantal AHOU, pour leur soutien sans faille.
Sans oublier mes « Frères et Soeurs en
Christ », AKA Innocent, ASSANDE Oliver, KESSE Junior, KOUADIO
Sainte-Marie, OUATTARA Eugénie, toute ma famille chrétienne, tous
mes amis et connaissances en particulier AMAMBO Juslaine et YAO Guy. Et sans
que la liste soit exhaustive, nous voudrions clore ce chapitre en adressant
notre reconnaissance à tous ceux qui n'ont pas été
cités.
SOMMAIRE
Pages
SIGLES ET ABREVIATIONS
...................................................................... ..1
AVANT-PROPOS ET REMERCIEMENT
.........................................................2
PREMIERE PARTIE
....................................................................................5
I- CADRE THEORIQUE
.................................................................................6
II- CADRE METHODOLOGIQUE
...................................................................25
DEUXIEME PARTIE
.................................................................................30
I- SITUATION HISTORIQUE ET GEOGRAPHIQUE
............................................31
II- INTERETS ET POLITIQUE D4INSTALLATION DES ESPACES DE
RESTAURATION....................................................................................32
TROISIEME PARTIE
................................................................................35
I- LES CARACTERISTIQUES SOCIALES DES ENQUETES
..................................35
II- REPRESENTATION DE L'ALIMENTATION
ET DE LA CUISINE HORS FOYER
............................................................40
III- LES FACTEURS SOCIO-ECONOMIQUES DES
TRAVAILLEURS
SUR LE CHOIX DES
RESTAURATIONS.................................................43
IV- LES FONCTIONS SOCIALES DE LA FREQUENTATION
DES ESPACES SOCIO-ALIMENTAIRES.
....................................................52
CONCLUSION
........................................................................................57
BIBLIOGRAPHIE
....................................................................................59
TABLE DES MATIERES
...........................................................................63
ANNEXES
..............................................................................................67
PREMIERE PARTIE
CADRE THEORIQUE
ET
METHODOLOGIQUE
I- CADRE THEORIQUE
I-1 Problématique
Dans le contexte social urbain, les valeurs ethniques,
traditionnelles et les valeurs modernes interagissent, se rencontrent, se
conjuguent pour finalement remodeler les comportements des individus. La ville,
avec son double aspect physique et humain, est le lieu par excellence des
processus de transformation des habitus primaires, secondaires, dans les
rapports à l'esthétique, aux activités de loisir, à
la sexualité, et à la restauration.
C'est à juste titre que CHEYNS EMMANUELLE
affirme en ces termes : « l'implantation en ville
permet aux habitants d'élargir la gamme des produits et des plats
consommés. Cet élargissement s'opère tant à travers
des apports occidentaux que des apports des pays africains côtiers ou des
régions spécifiques du Burkina, ou encore à travers des
innovations réalisées par des ménages ou les
restauratrices de la ville. L'analyse des pratiques et des plats
consommés permet de rendre compte à la diversité des
produits consommés» 1(*)
La restauration hors foyer s'est considérablement
développée au cours des dernières années dans tous
les quartiers d'Abidjan. Le nombre sans cesse croissant des lieux de
restauration est surtout perceptible à travers les espaces de
restauration à caractères informel ou populaire. Cette floraison
de lieu de restauration est aussi visible dans les secteurs de la restauration
collective, principalement dans les hôpitaux et les cités
universitaires. Notons aussi que la restauration sur les lieux de travail
connaît une évolution plus fluctuante suivant les conditions
socio-économiques comme ce fut le cas de la commune du Plateau. En
effet, Plateau considéré comme le centre des affaires couvre
aujourd'hui plusieurs espaces de restauration en général et en
particulier ceux du secteur informel alimentaire appelé
communément maquis. Le secteur informel englobe les
établissements-restaurants et les restaurants sur tables mobiles qui
ravitaillent la quasi-totalité des travailleurs.
A la différence des repas à la maison, dont la
composition dépend d'une décision familiale, la restauration hors
foyer déplace le choix alimentaire du groupe social vers l'individu.
Chacun est libre de choisir ce qu'il va manger, quel que soit le choix des
autres convives. Mais cette liberté n'est jamais totale car l'offre est
organisée en fonction de ce que les acteurs de la restauration
considèrent comme l'attente du client.
Une enquête exploratoire réalisée
du 8 Décembre au 12 Décembre 2008 dans la commune du plateau nous
donne droit de repartir les espaces de restauration fréquenté
selon deux grands groupes qui sont le secteur informel alimentaire ou
restauration populaire ( maquis ) selon le sens commun soumis aux taxes
communales par opposition aux restaurants modernes intégrant aussi bien
les restaurants de standing que les hôtels soumis à des
obligations déclaratives , fiscales et sociales sous le contrôle
du ministère du commerce. Les seconds éliminent de leur
clientèle une part importante de la population à cause de la
cherté des repas et de la non correspondance entre les menus
présentés et les habitus alimentaires locaux. La restauration
populaire a le mérite de ne pas faire cette ségrégation et
tend à intégrer dans sa clientèle des individus issus des
différentes couches sociales visant différents objectifs :
quête d'une bonne cuisine africaine, nécessité de manger
hors de chez soi, soucis de paraître avec des amis, rapport
qualité prix.
En effet, la hiérarchie des lieux de consommation
correspondant, reflète la diversité des situations historiques et
socioéconomique. A partir d'une étude réalisée par
AKINDES Francis sur le secteur informel à Abidjan, en 1987, nous
distinguons cinq types de lieux de consommation qui se complètent et
font concurrence en matière d'offres alimentaires : les restaurants
en établissement fixes, les restaurants sur tables mobiles, des espaces
restaurants improvisés, les restaurants spontanés et les
restaurants ambulants2(*).
L'espace de restauration est en effet, un lieu de rencontre et
de synthèse du biologique, de l'économie, du social, du politique
et du culturel vécus par le groupe ou l'individu. Il
révèle la participation des groupes à la
société globale. Les plats consommés dans les lieux de
restauration sont par ailleurs, soumis au passé individuel et collectif
et fortement contrainte par l'ensemble des systèmes de production et de
consommation mise en oeuvre par les groupes ethniques3(*).
« Le modèle de consommation alimentaire
caractérise une société dans les modalités
matérielles de sa consommation et l'ensemble des règles socio
culturelles accompagnant l'acte de manger. La pratique alimentaire est
dépendante de la manière de penser, de sentir et d'agir des
groupes socio culturels d'appartenance et de leurs façons de
gérer les contacts avec les autres groupes »4(*).
En effet, le repas est un moment de communication signifiant
les compositions sociales des groupes, ainsi que les hiérarchies ou
codes à intégrer et à respecter dans le groupe. Le repas
est tout d'abord un pouvoir d'intégration, pour dire comme F.
KINDA « le simple fait de manger en groupe dans le
même plat crée des opportunités de
réintégration du groupe ». A la suite de
KINDA nous pouvons aussi dire que le simple fait de manger
dans un espace de restauration crée des opportunités de
réintégration dans la vie sociale des travailleurs. En d'autres
termes, la fréquentation des espaces de restauration
révèle non seulement l'identité socio-culturelle des
travailleurs, mais aussi leurs permet de se positionner à
l'intérieur de la vie sociale et professionnelle tout en gardant une
harmonie et une collaboration franche avec le groupe d'appartenance.
Les modèles alimentaires, c'est-à-dire
l'ensemble des règles sociales et culturelles alimentaire, sont le
résultat d'une série de processus d'adaptation du milieu et de
constitution sociale.
Donc les travailleurs ne mangent pas seulement pour se faire
plaisir mais c'est aussi pour se positionner à l'intérieur d'un
espace social et culturel. Tout comme le maquis, comme pouvait dire Kouakou
N'Guessan dans les maquis d'Abidjan ,le restaurant est aussi un forum
politique car si l'on considère le concept de politique au sens large
comme la chose de la cité, on peut affirmer que le restaurant est non
seulement politisé mais qu'il est militant, en tant que pôle de
convergence de groupes sociaux amenés à débattre des
problèmes qui les concernent où dans lesquels sont
impliqués aux différents échelons de la vie familiale,
professionnelle et nationale5(*)
La présente étude repose sur les formes de
rationalité dans la fréquentation des espaces de restauration et
la dynamique des comportements alimentaires chez les travailleurs.
Le quartier de Plateau a particulièrement retenu notre
attention parce que non seulement il est le centre des affaires concentrant une
forte densité de travailleurs mais aussi regroupant une pluralité
d'espace de restauration, ce qui permet ainsi à chaque travailleur de
faire un choix selon sa convenance et selon ses moyens.
Plateau a ouvert ces premières portes à la
restauration avant 1960 dans le but de permettre aux expatriés blancs de
pouvoir s'offrir des plats Européens. Ces restaurants faisaient
uniquement des plats Européens. Il a fallu attendre les années
19806(*) pour voir installer
les premiers maquis pour permettre aux travailleurs de ne plus se rendre
à la maison les midis ou pendant les heures de pause. La confection de
ces mets africains a commencé pour la première fois au
marché du Plateau avant de s'étendre sur toute la commune. Les
maquis se sont développés à cause du nombre sans cesse
croissant des travailleurs et aussi de la pauvreté grandissante de la
population. En effet, des particuliers cèdent leurs terrains aux femmes
du groupe culturel Akan et les femmes Sénégalaises venus par
petits groupes sur Abidjan en quête de refuge contre les contraintes du
milieu rural à la recherche de l'indépendance économique.
Avant la guerre du 19 Septembre 2002 qu'a connu la Côte d'Ivoire
c'est-à-dire de 1980 à 2002, Plateau comptait 56 espaces de
restauration. La commune du Plateau compte à ce jour 40 espaces de
restauration dont 28 restaurants et 12 maquis.
Ces caractéristiques que présente la commune de
Plateau nous invitent donc aux réflexions suivantes :
- Quelles sont les représentations que les acteurs se
font de l'alimentation?
- Quelles sont les fonctions sociales de l'alimentation et des
espaces socio-alimentaires ?
- Quels sont les facteurs socio-économiques qui
motivent les travailleurs à porter un choix sur un type de
restauration ?
- Comment l'alimentation influence le choix de l'espace social
de restauration des acteurs ?
I-2 Revue critique de la littérature
Dans l'élaboration de cette étude nous
avons été contraints à utiliser les ouvrages qui datent de
10 ans et même plus parce qu'il n'y a pas assez d'ouvrages récents
disponibles sur le sujet. Cependant il est à noter que ces ouvrages ou
publications ont été tout de même utiles dans
l'élaboration de nos travaux.
L'objet scientifique est transitoire et non achevé,
elle se construit à partir des ruptures, crises, des remises en cause,
elle part de ce qui a été pour se construire. Alors, qu'est-ce
qui a été déjà dit sur l'objet d'analyse que nous
étudions ou encore comment ceux qui nous ont
précédés ont-ils répondu à la question de
recherche : « quels sont les facteurs sociaux,
économiques et culturels qui motivent les travailleurs à porter
un choix sur un type de restauration ? »
L'examen de littérature
spécifique révèle l'existence de travaux sur les pratiques
alimentaires aussi bien en Afrique qu'en Côte d'Ivoire.
I-2-1 les
représentations de l'alimentation hors foyers
GEORGES COURADE et Alli dans l'ouvrage: Évaluation
des habitudes à la consommation des produits alimentaires en Côte
d'Ivoire7(*),
perçoivent l'alimentation comme une importance capitale dans la vie des
travailleurs. En effet, l'extension des zones urbaines et le changement de mode
de vie qu'elle génère constitue un des grands moteurs du
développement de l'alimentation extérieure. L'éloignement
du lieu de travail par rapport au domicile ou la présence aux
contraintes professionnelles constitue la première raison à la
fréquentation du restaurant. Ils montrent aussi que l'alimentation hors
foyer est un système révélateur de la participation des
groupes à la société. C'est un lieu de rencontre et de
synthèse à la fois du biologique, du social, du politique et du
culturel vécus par le groupe ou l'individu.
Dans l'ouvrage Santé conjuguée8(*), Axel Hoffman montre comment
avec la modernité alimentaire, l'on peut manger le repas de son terroir
même étant à l'étranger, affirmant
ainsi: « ça fait toujours plaisir de trouver les produits
du terroir quand on est en voyage. Avec le phénomène de la
globalisation le mode alimentaire de chaque peuple est devenu international
avec le développement de la cuisine hors foyer. Hoffman
révèle que le développement de la restauration hors foyer
n'est nullement fortuit car cela permet non seulement de s'offrir un repas du
terroir même étant hors de chez soi, mais aussi
génère l'émergence de nouvelles formes résultant du
métissage, diffusion à l'échelle transculturelle de
certains produits et pratiques.
Pour l'auteur, la restauration hors foyer a favorisé
le développement de certains aliments dit modernes. Ces restaurants
offrent aujourd'hui des formules de repas simplifiées, comme les fast
food et les buffets. Ce qui permet aux individus de gagner du temps.
Cheyns, Emmanuelle9(*) montre dans sa thèse de doctorat que la
restauration de rue permet une prise en charge de l'alimentation du
ménage par le biais de l'achat de plat préparé au dehors.
En effet, pour les ménages vivant dans les conditions difficiles et
précaires, il est moins coûteux d'acheter un plat pour le groupe
que le préparer à domicile. Car pour l'auteur, la
dévaluation a beaucoup agit sur le ménage. Ainsi suite à
la dévaluation, la consommation populaire hors domicile (alimentation de
rue ou restaurant populaire) et l'achat de plat pour le ménage ont
augmentés. La restauration hors domicile est donc une pratique qui
permet de palier l'absence de cuisine familiale, de créer de nouveaux
groupes de commensalité et de répondre à la recherche de
satisfaction des goûts individuels et de varier son alimentation.
L'analyse de ces auteurs a permis de mesurer
l'importance de la fréquentation des espaces de restauration vue comme
solution aux problèmes de transport et aussi une solution pour palier
aux insuffisances du ménage. En effet la restauration hors domicile est
donc une pratique qui permet de palier l'absence de cuisine familiale. Le
développement de la cuisine hors foyer permet non seulement de s'offrir
un repas du terroir même étant hors de chez soi.
Au-delà de cette représentation de la
cuisine hors foyer faite par ces auteurs, il est important de mentionner que
celle-ci permet non seulement de gagner du temps, mais aussi de contribuer au
développement de la Nation. En effet, la cuisine hors foyer dans les
lieux de travail permet aux travailleurs de reprendre vite le travail
après la prise du repas et de consacrer plus du temps au travail. En
outre, la présence de la cuisine hors foyer dans la commune du Plateau
permet aux travailleurs d'améliorer le niveau du travail ou
d'accroître le rendement de l'entreprise ou de la
société ; ceci contribue au développement de la
Nation.
Nous montrerons dans le cadre de notre étude, que
la fréquentation des espaces de restauration favorise la reprise vite du
travail dans les services et aussi la consécration de plus de temps au
travail.
I-2-2 L'impact de l'alimentation sur le choix de
l'espace de restauration
Francis Akindès10(*), dans restauration et
sécurité alimentaire à Abidjan, perçoit que
l'alimentation influence le choix de l'espace de restauration. Il montre que
l'ivoirisation des restaurants et petits vendeurs des plats cuisinés a
fait de certains plats et de certains types de restaurants les survivants du
système alimentaire. Tout cela pour montrer combien de fois la
population est attachée à la nourriture de son terroir et que les
plats cuisinés détermine le choix du restaurant.
En effet, la restauration populaire s'est beaucoup
développée grâce à sa capacité de fournir une
alimentation culturellement adaptée aux goûts des ivoiriens.
Akindès relève l'aspect culturel des espaces de
restaurant vu comme impact dans le choix du repas. Ceci nous a permis de voir
qu'il y a une absence de réflexion sur les aspects économique,
professionnel lié à la vie de l'individu et l'aspect
hygiénique dont disposent les espaces de restauration.
L'éloignement du lieu de travail par rapport au
domicile marque en effet l'importance de la présence de restauration.
C'est d'ailleurs pour un tel fait que les travailleurs y vont. Cependant ces
travailleurs ne vont pas tous dans le même lieu de restauration. Ces
espaces de restauration permettent de catégoriser les travailleurs,
certains fréquentent les restaurants tandis que d'autres optent pour les
maquis. Par ailleurs, le choix du repas ou de l'espace de restauration ne
s'opère pas de façon accidentelle car chaque travailleur
opère un choix selon les moyens dont il dispose, ce qui nous permet de
savoir de quelle catégorie socioprofessionnelle il est issu. Ce choix
lié au pouvoir d'achat et à la profession n'exclus nullement pas
l'hygiène qui est aussi un facteur beaucoup déterminant.
Cette étude nous permet de saisir les motifs qui
poussent les travailleurs les espaces de restauration de type informel
notamment les maquis, cependant elle ne mentionne nulle part les motifs de la
fréquentation des espaces de restauration à caractère
formel c'est-à-dire les restaurants. Nous nous intéresserons
à cet aspect dans notre étude.
I-2-3 Les fonctions sociales de la
fréquentation des espaces socio-alimentaires
Jean-Pierre Poulain11(*), dans Manger aujourd'hui, attitudes, normes et
pratiques, Edition Privat, Paris, 2002, montre que l'acte alimentaire pour
l'individu est beaucoup plus que le support de la fonction biologique de
nutrition. C'est un acte humain total à travers lequel se trouvent les
questions sociales et culturelles les plus fondamentales.
Lise Dubois et Alli12(*) dans une étude sur
l'alimentation, remarque qu'une saine alimentation est importante pour le
maintien de la santé et du bien être tout au long de la vie.
L'alimentation est en effet, étroitement reliée à la
morbidité et à l'espérance de vie des populations.
Cheyns, Emmanuelle13(*), met en évidence la fonction sociale de
l'alimentation du fait de son pouvoir de différenciation, de
valorisation, des transmissions des hiérarchies ou codes de
comportements sociaux. Il explique en disant que la cuisine n'est pas seulement
un agencement des produits sous forme de plats prêts à consommer
dans un but nourricier ou hédonique. Elle est aussi un des modes
d'expression de l'identité de la femme c'est-à-dire son
identité individuelle et sociale en tant que femme, épouse ou
mère. Dans le champ d'action de la cuisine qui lui est
réservé, elle doit définir, valoriser ses
compétences et puiser les fondements du pouvoir qu'elle peut
prétendre exercer au sein du ménage et dans des groupes plus
large. Pour cet auteur, le repas est un moment de communication qui est un
pouvoir d'intégration.
A titre d'illustration notons par ailleurs que le repas est un
mode d'apprentissage des hiérarchies sociales. Nous soulignons
particulièrement l'extrait des mémoires de Hamadou
Hampâté Bâ14(*) qui a le mérite d'être très
explicite sur ce point et d'une lecture agréable. Les sept règles
d'usage dont il parle et que doivent respecter les enfants au moment du repas,
visent à enseigner « un art de vivre »: apprendre
à se dominer se dominer, se contenter de ce que l'on a, s'exercer en
silence, apprendre la modération, la politesse, l'humilité, la
patience, et maîtriser sa gourmandise.
Jean- Pierre Poulain15(*), manger aujourd'hui, attitudes, normes et
pratiques. Il décrit les modèles alimentaires comme
étant l'ensemble des règles de l'espace social alimentaire. Pour
cette auteur, manger, c'est aussi se faire plaisir et se positionner à
l'intérieur d'un espace social et culturel. Il se concentre sur
l'étude des structures du repas, des types de prise alimentaire hors
repas et des constructions des journées alimentaires. Cette oeuvre
approfondie la connaissance du raisonnement alimentaire en comparant les formes
prises réellement consommées avec les normes sociales pour
examiner les décalages entre les normes et les pratiques, et prendre la
mesure des mutations de l'alimentation quotidienne.
A cet effet, Claude Fischler16(*), fait constater que trois
phénomènes concomitants caractérisent la modernité
alimentaire. Il parle en effet d'une situation de surabondance alimentaire, la
baisse des contrôles sociaux et la multiplication des discours sur
l'alimentaire avec leurs contradictions.
Pour Fischler, l'homme est soumis à l'obligation
biologique de consommer une alimentation variée et en même temps
à la contrainte culturelle de ne pouvoir manger que des aliments connus,
socialement identifiés et valorisés.
S.Y. AFFOU17(*) avec son ouvrage transformation du système
alimentaire pour faire face aux défis d'une population urbaine
croissante : le cas de la Côte d'Ivoire, montre que la
transformation durable du système alimentaire repose sur la
capacité des acteurs du système à changer leurs habitudes
et à adopter des innovations et les exigences qu'elles imposent. Il
confirme que l'augmentation rapide de la population urbaine a
entraîné un accroissement de la demande alimentaire que le
système alimentaire actuel est incapable de satisfaire
entièrement. Les produits alimentaires transformés
industriellement sont peu nombreux, très chers et peu consommés
par les populations urbaines. Ceux du secteur artisanal restent très
concurrentiels sur le marché local, mais confrontés à des
problèmes relatifs à leur faible qualité de transformation
et aux mauvaises conditions d'hygiène de leur fabrication.
CLAUDINE VIDAL18(*), dans l'artisanat féminin et la restauration
à Abidjan, montre la part importante que tiennent les femmes dans la
restauration de rue à Abidjan. En général, les femmes
opèrent sur une échelle plus petite que les hommes, sont plus
mobiles, et sont soumises à de nombreux rackets. Pour exercer leur
activité, elles s'appuient sur des réseaux familiaux d'entraide
qui leur fournissent l'investissement de départ et de main-d'oeuvre
quasi gratuite, mais qui, en retour, leur demande de remplir certaines
obligations sociales parfois très contraignantes.
Les « maquis » d'Abidjan, KOUAKOU
N'GUESSAN19(*), montre que le mot maquis renvoie en
Côte d'Ivoire à une triple réalité qui est à
la fois gastronomique, culturelle et politique. Le maquis participe donc au
processus d'urbanisation abidjanaise. La création des maquis fut une
triple réponse aux questions de restauration, des mets africains et des
prix raisonnables, l'ensemble se rapportant aux citadins moyens encore
profondément attachés à leurs habitudes culinaires du
village et ne pouvant trouver de possibilité de satisfaire leurs envies
gastronomiques dans la grande cité sans grand frais. Il s'est agi donc
de résoudre un des problèmes du pouvoir d'achat du
« petit Abidjan » en lui permettant l'accès à
des plats du terroir à bon marché.
Les fonctions sociales de
l'alimentation et de la restauration dont parlent ces auteurs
révèlent un intérêt à la fois culturel et
social. Ces analyses sur la restauration ont permis de remarquer qu'une
alimentation saine est importante pour maintenir la santé donc ils
exhortent les restaurateurs à cultiver l'hygiène.
Cependant ces analyses si bénéfiques
des fonctions sociales de l'aliment laissent voir des insuffisances car ces
auteurs non nullement mentionner l'intérêt économique que
revêt les espaces de restauration à l'endroit des gérant et
de l'Etat et aussi l'intérêt culturel où la
perpétuation de la culture par la disponibilité des mets
africain. En effet, la présence des espaces de restauration revalorise,
non seulement les mets ivoiriens demeurent toujours les mets consommables par
les ivoiriens tout en restant attacher aux plats du terroir. Les espaces de
restauration perpétuent l'identité culturelle par la confection
des repas du territoire. Dès lors, il y a perpétuation des repas
africains dans le contexte social d'urbanisation avec la présence des
restaurants et des maquis.
La présence des espaces de restauration
joue un rôle très capital dans la vie des restaurateurs, non
seulement ils créent des emplois mais aussi favorisent
l'indépendance économique chez ces restaurateurs, ce qui leur
permet de se prendre en charge et d'être à l'abri des contraintes
sociales.
Cette étude montre que la fréquentation
des espaces de restauration joue un rôle à la fois gastronomique,
économique et culturel. Dans notre étude, nous montrerons comment
la fréquentation des espaces de restauration notamment les maquis
perpétuent les mets ivoiriens malgré le contexte social de
modernité et d'urbanisation.
I-3 : OBJECTIFS
Pour cette étude nous dégagerons deux (2)
types d'objectifs : un objectif général et des objectifs
spécifiques.
L'objectif se définit comme un énoncé
d'intentions décrivant le résultat attendu à la fin de la
recherche. En un mot, il traduit ce que le chercheur est sensé atteindre
une fois le processus de recherche achevé.
I-3-1 Objectif Général
La présente étude vise à analyser les
formes de rationalité dans la fréquentation des espaces de
restauration et la dynamique des comportements alimentaires chez les
travailleurs.
1-3-2 Objectifs Spécifiques
- Construire la typologie des acteurs en fonction des
différentes formes de modélisation des espaces de restauration
- Analyser les représentations de l'alimentation
consommée et son impact sur le choix de l'espace de restauration
- Analyser les fonctions sociales de la fréquentation
des espaces socio alimentaires
I-4 : THESE
Le nombre sans cesse croissant de la cuisine hors foyer
à Abidjan notamment dans la commune du Plateau nous a conduit à
porter notre réflexion sur ce sujet : « les
déterminants sociaux des pratiques alimentaires des travailleurs de la
commune du Plateau ». Ainsi, les travailleurs n'opèrent pas le
choix de façon fortuite, ils le font par motivation et ces motivations
sont d'ordre social, économique et culturel. C'est ce qui nous
amène à affirmer que la fréquentation des espaces de
restauration permet de mettre en évidence les mécanismes de
perpétuation des mets ivoiriens dans ce contexte de modernité et
d'urbanisation.
I-5 : MODELE D'ANALYSE
I-5-1: Hypothèse
La fréquentation des espaces de restauration est
l'expression de la continuité des habitus alimentaires acquis en milieu
familial et la reproduction des identités professionnelles et
sociales.
I-5-2 Définition des concepts et
opérationnalisation de l'hypothèse
L'hypothèse contient deux (2) variables qui
sont : la fréquentation des espaces de restauration, la variable
dépendante et les habitus alimentaire et la reproduction des
identités, la variable indépendante ou explicative.
Il s'agit de rendre opératoire ou
définir les principaux concepts de l'hypothèse. Autrement dit, il
est question de passer des considérations abstraites aux
phénomènes empiriquement observables.
L'hypothèse formulée postule le lien
entre la fréquentation espaces de restauration et la continuité
des habitus alimentaires et la reproduction des identités.
I-5-2-1 La
fréquentation des espaces sociaux de restauration
« Le mot restauration désigne
l'action de restaurer, c'est un acte par lequel on remet quelque chose dans un
état ancien ou dans sa forme première. La restauration dans le
sens de restaurant désigne l'action de restaurer c'est-à-dire
rétablir la vigueur par la nourriture, reprendre des forces en
mangeant »20(*).
Dans le cadre de cette étude, la
fréquentation des espaces de restauration consiste à aller
souvent et habituellement dans un établissement mis à la
disposition d'un individu ou groupe d'individus leur permettant de s'offrir
des plats selon leur moyen et leur convenance moyennant paiement.
De cette variable découlent deux (2)
dimensions à savoir : la dimension idéologique et la
dimension culturelle.
La dimension idéologique concerne
l'hygiène et les modèles alimentaires produits par les espaces de
restauration pour orienter le mode de fréquentation des travailleurs et
pour établir des différences entre les travailleurs qui prennent
le repas aux maquis et ceux des restaurants.
La dimension culturelle concerne le groupe
d'appartenance qui atteste l'identité culturelle des travailleurs quant
aux choix du repas. Cette dimension dont les équivalentes empiriques
à savoir l'ethnique, la religieuse et la nationalité montre quel
genre d'individu fréquente les espaces de restauration.
I-5-2-2 Habitus
alimentaire
Le concept d'habitus est
définit par BOURDIEU comme « l'ensemble de dispositions
inculquées, intériorisées par les individus et tel qu'ils
tendent à les reproduire en les adaptant aux conditions dans lesquelles
ils sont engagées. Selon lui ,3dimensions caractérisent donc
l'habitus.
- En premier lieu, il évoque les apprentissages
(formels ou informels, dits ou non dits) qui forment, inculquent des
modèles de conduite, des modes de perception et de jugement, au cours de
la socialisation.
- En deuxième lieu, l'habitus désigne ces
dispositions en ce quelles sont intériorisées par chacun :
il se produit, en effet, au cours de la socialisation, ce que l'on peut appeler
une intériorisation de l'extériorité et la formation d'un
inconscient individuel et collectif.
- En troisième lieu, l'habitus, système des
dispositions acquises, est la capacité d'engendrer des pratiques :
« cet habitus peut être définit [...] comme
système des schèmes intériorisés qui permettent
d'engendrer toutes les pensées, les perceptions et les actions
caractéristiques d'une culture et celles-là
seulement »21(*).
Dans cette étude, l'habitude alimentaire
traduit les habitudes et comportements alimentaires que les travailleurs ont
acquis en milieu familial au cours de la socialisation. Ces habitudes ou
comportements alimentaires sont liés à la culture et au milieu
social dont ils sont issus.
De cette variable explicative relatif à
l'habitus alimentaire découlent deux (2) dimensions principales :
une dimension économique et une dimension sociale.
La dimension économique est relative au
pouvoir d'achat des travailleurs quant à la fréquentation des
espaces de restauration.
Les indicateurs de cette dimension sont les
ressources ou revenus financiers et le coût des plats. Ainsi, les
travailleurs choisissent un espace de restauration selon les moyens dont ils
disposent et selon le coût du plat.
La dimension sociale concerne les comportements
socialement acquis dans l'alimentation. Il s'agit notamment du milieu familial,
des groupes pairs ; il y a également le simple fait de se faire
plaisir qui conduit les individus à adopter un type de comportement
alimentaire.
I-5-2-3 La reproduction des
identités
Selon le dictionnaire de sociologie, « le
mot identité, qui vient du Latin idem (le même), désigne ce
dans quoi je me reconnais et ce dans quoi les autres me reconnaissent.
L'identité est toujours attachée à des signes par lesquels
elle s'affiche, de sorte qu'elle est à la fois affirmation d'une
ressemblance entre les membres du groupe identitaire et d'une différence
avec les autres »22(*).
Dans le cadre de cette étude, la
reproduction des identités traduit l'idée de reproduction des
comportements et habitudes alimentaires des travailleurs dans les espaces de
restauration. Autrement dit, le choix des espaces de restauration permet aux
travailleurs donc d'afficher la catégorie socio-professionnelle dont ils
sont issus et aussi leur appartenance culturelle et ethnique dans le choix des
repas.
Ce concept, dans sa constitution présente
deux dimensions : une dimension physique et symbolique et une dimension
sociale qui permettent de saisir sa structure.
La dimension physique et symbolique développe
deux indicateurs qui sont : les restaurants et les maquis. Cette dimension
permet de classifier et distinguer les travailleurs selon leur catégorie
socio-professionnelle.
La dimension sociale quant à elle, a pour
indicateurs la construction de nouveaux rapports de travail et d'amitié,
et le processus d'intégration. Ces indicateurs montrent quel genre de
relation entretiennent les travailleurs et comment les intérêts
sociaux individuels participent à la formation de groupe d'amis et de
travail. Cette dimension révèle les nouveaux rapports qui se
constituent à travers la fréquentation des espaces de
restauration.
I-5-2-4 Secteur informel alimentaire ou
restauration populaire
Le secteur informel peut être définit comme
« l'ensemble des activités à petite échelle
organisé selon les relations non salariales, où les techniques
sont simples et où le capital avancé est
faible »23(*).
C'est un secteur qui échappe plus ou moins au contrôle de l'Etat
c'est-à-dire qu'il se soumet peu ou pas du tout aux normes ou exigences
de l'Etat. L'informel désigne tout ce qui, dans les pratiques sociales,
échappe à la normativité et la reconnaissance
sociale24(*).
Ainsi, dans le cadre de notre étude, l'informel
alimentaire se développe sans la moindre assistance technique d'aucun
expert national et international. Il s'est également constitué
comme la seule filière capable de fournir au marché de
façon durable et à un prix modéré des produits
élaborés. C'est la seule filière qui intègre dans
sa clientèle des individus de différentes couches sociales
présentant trois atouts: nécessité de manger hors chez
soi, la confection des plats répondant au goût de la population,
des prix tirés au plus bas. Ici au Plateau ce secteur dispose de deux
types de restaurants:
- les établissements restaurants
- les restaurants sur table mobile
TABLEAU DE SYNTHESE
Variable Dépendante
C
O
N
C
E
P
T
S
Reproduction des identités
Économique
Sociale
Variable Dépendante Ou
Variable indépendante Ou
explicative
Physique et symbolique
Sociale
Hypothèse
-acquis en milieu familial
-groupes pairs
-plaisir
D
I
M
E
N
S
I
O
N
S
I
N
D
I
C
A
T
E
U
R
S
La fréquentation des espaces de
restauration
Habitus alimentaires
Idéologique
Culturelle
-Hygiène
-Modèle alimentaire
-les restaurants
-Les maquis
-Ressources financières
-coût de plat
-Nationalité
-Ethnie
-Religion
-construction de nouveaux
rapports de travail et d'amitié
-processus d'intégration
I-6. METHODES D'ANALYSE
D'une manière générale, la méthode
se définit comme le chemin que suit l'esprit humain pour parvenir
à la connaissance scientifique. Elle permet de coordonner les techniques
et d'organiser la recherche. C'est l'outil qui permet de répondre plus
particulièrement à la question « comment » de
l'explication.
Il existe plusieurs méthodes parmi lesquelles nous
avons opté pour la méthode dialectique et la méthode
stratégique.
I-6-1 La méthode dialectique
C'est la démarche intellectuelle fondée sur une
attitude empirique et déductive. Elle permet d'arriver à
l'explication grâce à une réflexion sur la
réalité sociale, en partant des contradictions du fait social et
des remises en cause pour arriver à une synthèse retraçant
les portées et les limites du fait appréhendé.
En effet, selon GRINGRAS pour l'essentiel cette méthode
consiste: « à saisir les faits d'abord dans leur devenir
c'est-à-dire dans leur mouvement dynamique (et historique) plutôt
que dans leur état statique ; ensuite dans le complexe global dont
ils font partie plutôt qu'en faisant leur abstraction de la
totalité ; enfin dans leurs contradictions apparentes, qui seules
peuvent révéler la réalité sociale. La
méthode dialectique privilégie l'analyse des rapports sociaux
sous leurs multiples angles et cherche à démêler ces angles
par rapport aux autres sous l'éclairage de leurs
contradictions »25(*).
Dans notre cas précis, cette méthode nous a
amené à relever les contradictions c'est-à-dire de voir
les individus dits travailleurs ayant un salaire s'offrir difficilement un
repas de bonne qualité et selon leur convenance et moyen. En outre, il
s'agit d'analyser la qualité des rapports entre les travailleurs et les
restaurateurs ou restauratrices dans le choix de leurs plats. Au-delà de
ces contradictions sociales, la méthode dialectique nous permet de
montrer comment le choix des travailleurs est conditionné par des
facteurs socio-économiques et que les espaces de restauration sont le
lieu d'expression de la continuité des « habitus »
alimentaires acquis en milieu familial et la reproduction des identités
professionnelles et sociales.
I-6-2 Approche stratégique
Cette méthode consiste à étudier et
à comprendre le rôle fondamental joué par les acteurs
sociaux dans un système social donné, à saisir les
différentes stratégies développées par ceux-ci pour
répondre à une situation sociale. Pour MICHEL CROZIER et ERHARD
FRIEDBERG26(*), ces
stratégies sont toujours rationnelles, mais d'une rationalité
limitée, devant tenir compte des stratégies des autres acteurs ou
groupe d'acteurs et des contraintes de l'environnement social (système
social); car aucun acteur n'a le temps ni les moyens de trouver la solution la
plus rationnelle dans l'absolu pour atteindre ses objectifs.
De façon concrète, cette méthode nous
permet de faire ressortir les stratégies que les travailleurs
développent ou manoeuvrent pour contourner les contraintes objectives
liées à leur habitus alimentaire et à leur statut
socio-économique pour intégrer le nouveau tissu social
(identités professionnelles et sociales) en tenant compte des
modèles alimentaires caractérisant chaque espace de restauration
sociale.
L'analyse stratégique nous permet de saisir les
aspirations profondes des acteurs, conjuguées aux contraintes
objectives, en vue de comprendre rationnellement les stratégies de
ceux-ci dans la fréquentation des espaces de restauration et la
dynamique des comportements alimentaires.
II- CADRE METHODOLOGIQUE
II-1- Délimitation du champ d'étude
Notre champ d'étude comprend le champ
géographique et le champ social.
II-1-1- Champ géographique
Pour mieux cerner la réalité que nous
étudions, nous avons circonscrit le cadre de l'étude dans la
commune du Plateau.
Situé au bord de la lagune ébrié et
presqu'au centre de la ville d'Abidjan, la commune du Plateau compte 10365
habitants. Elle est limitée au Nord par la commune d'Adjamé, au
Sud par la commune de Treichville, à l'Ouest par Abobodoumé et
à l'Est par la commune de Cocody. La commune de Plateau englobe dix neuf
(19) quartiers. Le choix de cette commune s'explique par le fait que
malgré le contexte de modernité et d'urbanisation, les maquis
subsistent et perpétuent les mets ivoiriens de type traditionnel.
Le choix du Plateau se justifie aussi par la présence
massive des travailleurs, des non travailleurs et une pluralité
d'espaces de restauration. En effet, cette commune accueille chaque jour
ouvrable en moyenne deux million de personnes en provenance des neuf autres
communes d'Abidjan (Adjamé, Abobo, Attécoubé, Cocody,
Koumassi, Marcory, Port-Bouet, Treichville et Yopougon). Plateau
considéré comme le centre des affaires, la plupart de ceux qui y
viennent, sont des travailleurs du public, du privé et aussi des
libéraux. Par contre d'autres viennent pour régler des documents
administratifs et aussi pour des problèmes personnels.
II-1-2- Champ social
Il s'identifie aux personnes qui sont en rapport avec la
réalité sociale que nous étudions. L'analyse des facteurs
sociaux, économiques et culturels du choix des repas dans les espaces de
restauration, nous amène à adresser :
- une question aux travailleurs du public et du privé
dont l'âge est compris entre 27 à 55ans
- un guide d'entretien adressé à la Mairie
- un guide d'entretien adressé aux restaurateurs.
Tout au long de notre enquête, nous avons
interrogé cinquante travailleurs qui constituent notre
échantillon.
II-2- Les techniques de collectes de
données
Cette phase de la recherche consiste à construire les
instruments ou des techniques capables de recueillir des données en
adéquation avec le cadre conceptuel.
Dans le cadre de cette étude, il s'agit de
privilégier autant des techniques qualitatives (d'entretiens
approfondis, l'observation, la documentation) et les techniques quantitatives
(le questionnaire).
Les techniques sélectionnées sont:
- la documentation
- le questionnaire
- entretiens
II-2-1- La documentation
La recherche documentaire a constitué pour nous un
outil très important. Elle a permis de peaufiner le thème
d'étude et faciliter l'élaboration du cadre théorique de
notre travail.
Selon PAUL N'DA27(*), le terme « documentation »
renvoie à toutes sources de renseignements déjà existants
à laquelle le chercheur peut avoir accès. Ces documents peuvent
donc être sonores (disque), visuels (desseins), audio-visuels (films),
écrits (textes) ou des objets (insignes, vêtements, monuments). Le
centre de documentation de l'IRD et de l'IES bien que n'étant pas
fournit nous ont été d'un apport fort appréciable. Ils ont
permis d'être éclairés sur les recherches
déjà effectuées et donc de mieux orienter notre cadre
conceptuel.
Nous avons également fait des recherches en ligne sur
le moteur de recherche Google.
II-2-2- Le questionnaire
Le questionnaire a porté sur:
- les représentations de l'alimentation
- l'impact de l'alimentation sur le choix de l'espace social
de restauration
- les fonctions sociales de la fréquentation des
espaces socio-alimentaires.
II-2-3 Entretien individuel
Pour PAUL N'Da28(*), « il s'agit d'une interview avec une
personne à la fois. L'intérêt de cette modalité,
c'est que la personne est seule et peut s'exprimer en toute liberté sans
craindre d'être contredite et avec le sentiment de dire la
vérité et d'être prise au sérieux parce que le
solliciter pour donner son avis, ses sentiments, etc. »
Cette technique de collecte de donnée a
été utilisée pour approfondir les représentations
de l'alimentation hors foyer et les fonctions sociales de l'alimentation et des
espaces de restauration.
II-3- Construction de l'échantillon
« Il n'est pas toujours possible ni
nécessaire d'étudier toute la population pour bien la
connaître. On peut recueillir les informations utiles sur une fraction
(échantillon de l'ensemble de la population). A certaines conditions,
bien sûr, il faut en particulier pouvoir contrôler les variables
étrangères, (...). Défaut de pouvoir étudier dans
leur totalité des ensembles sociaux de pouvoir atteindre la
totalité des éléments ou des unités constitutives
d'un ensemble considéré, on se contente d'échantillon,
c'est-à-dire l'élément pouvant représenter
l'ensemble, la population mère »29(*)
Ainsi, serait-il important d'utiliser
l'échantillon non probabiliste de type accidentel. Comme son nom
l'indique, « c'est un échantillon où la population
n'est pas définie. Il s'agit de groupe dont les caractéristiques
n'ont pas été établies en fonction d'une recherche et que
l'on doit accepter comme tel dans la recherche parce que disponible,
présent à un endroit déterminer, à un endroit
précis »30(*). Ce type d'échantillon nous a permis de
constituer un groupe d'individus composé de cinquante (50) travailleurs
du public et du privé rencontrés accidentellement à la
sortie de des espaces de restauration.
II-4- L'enquête exploratoire
C'est la phase de tes et validité des outils
de travail sur le terrain afin de mesurer le niveau des difficultés
pratiques à résoudre et de voir si les outils sont adaptés
pour mener à bien une enquête rigoureusement fiable. Comme son nom
l'indique, cette enquête nous a permis d'explorer notre terrain
d'étude. Elle nous a permis d'entrer en contact avec les
enquêtés et savoir s'ils sont réceptifs à nos
préoccupations. Elle a duré cinq (5) jours, c'est-à-dire
du 8 Décembre au 12 Décembre 2008. Elle nous a permis de prendre
contact avec le terrain et de recenser notre population cible. L'enquête
exploratoire est une opération importante dans le processus de la
rédaction du mémoire.
En effet, elle nous a permis de rédiger notre
problématique, de dégager nos objectifs (généraux
et spécifiques) et de formuler notre hypothèse. Cette
opération de recherche, a permis d'adapter notre outil de recueil des
données à la réalité du terrain. Ainsi, certaines
questions ont été reformulées, complétées ou
supprimées et d'autres ont été rajoutées pour faire
la lumière sur certains points qui nous paraissent confus pour les
enquêtes. C'est à la fin de cette opération que nous sommes
passés à l'enquête proprement dite.
II-5- L'enquête proprement dite
Pour la réalisation de notre enquête, un
questionnaire a été élaboré et suivi d'un entretien
qualitatif afin de mieux approfondir les données de l'enquête
exploratoire. Nous nous sommes donc adressés aux personnes ressources
susceptibles de fournir des informations sur notre sujet. Il s'agit des
travailleurs du public et du privé qui fréquentent les espaces de
restauration, les agents de service d'hygiène de la Mairie et aussi les
restaurateurs.
Pendant l'enquête il nous a été
donné de constater que les travailleurs fréquentent plus les
maquis que les restaurants et aussi les femmes fréquentent moins les
espaces de restauration. L'enquête proprement dite s'est
déroulée du 16 Février au 18 Mars 2009.
II-6- Le dépouillement des données de
l'enquête
La saisie et le traitement des données
quantitatives, se sont faits à l'aide du logiciel SPSS et SPHINX 4.5
.Les données qualitatives par contre fait l'objet d'un traitement manuel
selon étapes suivantes :
- Une lecture de l'ensemble des transcriptions des
entretiens.
- le repérage des mots-clés retenus
- la classification des discours en fonction des niveaux
explicatifs de la problématique.
II-7- Difficultés de l'étude
La réalisation de toute oeuvre scientifique
requiert beaucoup d'attention et de concentration de la part du chercheur et
cela ne peut se faire sans difficultés. En effet, dans
l'élaboration de notre travail, nous avons rencontrés des
difficultés.
Sur le terrain, nous avons essuyé la méfiance,
l'hostilité et le refus de certains enquêtés de
répondre à nos questions, nous soupçonnant d'espionnage ou
d'enquêteurs pour le compte des ONG.
Il a fallu user de beaucoup persuasions pour les
faire coopérer. D'autres enquêtés voulaient s'assurer de
l'anonymat et de la confidentialité de leurs propos avant de se
soumettre à notre questionnaire.
Les difficultés étaient aussi
liées aux moments d'indisponibilité des enquêtés
à répondre à nos questions. Les heures de travail
n'étaient pas propices pour administrer le questionnaire, il a fallu les
heures de pause pour le faire. Cependant les enquêtés
préféraient consacrer les heures de pause à la
restauration et le reste du temps à leurs petites courses. Il nous a
fallu faire preuve de beaucoup de patience pour pouvoir interroger tous nos
enquêtés.
DEUXIEME PARTIE
PRESENTATION DES INTERETS ET LA POLITIQUE
D'INSTALLATION DES ESPACES DE RESTAURATION
I- SITUATION HISTORIQUE ET GEOGRAPHIQUE
I-1 Situation historique
De 1956 à 1959, la gestion des quartiers d'Abidjan
encore appelés « délégation »
était dévouée à la ville d'Abidjan dont le premier
magistrat était Feu Félix Houphouet Boigny. La commune du Plateau
ouvre véritablement ses portes avec la municipalité le 30 Avril
1959.
M.Antoine Konan Kanga fut le
sécrétaire d'Etat aux finances dans le
Gouvernement du premier ministre Houphouet Boigny. Plateau
étant la première commune à abriter une Mairie, toute la
population des autres délégations venaient s'y faire enregistrer
pour ce qui est des naissances, des mariages, des décès.
Plateau a ouvert ces premières portes à la
restauration avant 1960 dans le but de permettre aux expatriés blancs de
pouvoir s'offrir des plats Européens. Ces restaurants faisaient
uniquement des plats Européens. Il a fallu attendre les années
198031(*) pour voir
installer les premiers maquis pour permettre aux travailleurs de ne plus se
rendre à la maison les midis ou pendant les heures de pause. La
confection de ces mets Africains a commencé pour la première fois
au marché du Plateau avant de s'étendre sur toute la commune. Les
maquis se sont développés à cause du nombre sans cesse
croissant des travailleurs et aussi de la pauvreté grandissante de la
population. En effet, des particuliers cèdent leurs terrains aux femmes
du groupe culturel Akan et les femmes Sénégalaises venus par
petits groupes sur Abidjan en quête de refuge contre les contraintes du
milieu social à la recherche de l'indépendance économique.
Avant la guerre du 19 Septembre 2002 qu'a connu la Côte d'Ivoire
c'est-à-dire de 1980 à 2002, Plateau comptait 56 espaces de
restauration. La commune du Plateau compte à ce jour 40 espaces de
restauration dont 28 restaurants et 12 maquis.
I-2 Situation géographique et
démographique
I-2-1 Aspect géographique
Situé au centre de la ville d'Abidjan, la commune du
Plateau est limitée au Sud, Est, Ouest par la lagune Ebrié et au
Nord par la commune d'Adjamé. Le climat est caractérisé
par quatre (4) saisons relativement marquées: une grande et une petite
saison de pluie respectivement d'Avril à mi-Juillet et de mi-Septembre
à mi-Novembre. Une grande et une petite saison sèche de
mi-Juillet à mi-Septembre et de Décembre à Mars. la
pluviométrie y est de 2000mm /an environ. La commune du Plateau
s'étend sur une superficie de 2,5 Km2 de long et 1,5
Km2 de long.
I-2-2 Aspects humains
Plateau est une commune cosmopolite. On y trouve des africains
de tous les points cardinaux et des non africains. La population de Plateau
compte 10365 habitants d'après le RGPH et accueille en moyenne deux (2)
millions de personnes chaque jour. Centre des affaires, Plateau compte 19
quartiers (Commerce, 6 bâtiments, Cité policière, Camp
Galliéni, KM-pyramide-BIAO-Singer, RAN garage, Plateau centre, Six
villas, Chien méchant, Carena, Banco, 4 villas Bellini, Gendarmerie, 40
logements, Cité Esculape, Port-Douane Ran Défense, Gare Lagune,
Mairie du Plateau. Le nombre qu'accueille en moyenne par jour la commune du
Plateau est l'une des causes de la floraison des espaces de restauration. En
effet, ce nombre sans cesse croissant de personnes dans cette commune, a
motivé des femmes surtout ivoiriennes à installer des maquis pour
pouvoir être à l'abri de toute contrainte sociale et
économique. En outre, la présence de ces cuisines hors foyer
permet aux individus travailleurs ou non de pouvoir s'offrir un repas dans la
commune du Plateau.
II- INTERETS ET LA POLITIQUE
D'INSTALLATION DES ESPACES DE RESTAURATION
La description de l'organisation des
intérêts des espaces de restauration nous permettra de comprendre
le fonctionnement des restaurants et maquis.
II-1-Intérêt social
La présence des restaurations et maquis joue
un rôle capital dans la vie des travailleurs. En effet, les espaces de
restauration étant un espace gastronomique, la quasi-totalité des
travailleurs y vont pour se ravitailler. Ainsi les travailleurs
préfèrent manger dans les restaurants ou maquis pendant la pause
que de se rendre à la maison afin de gagner du temps et de
réduire les dépenses pour ce qui est du transport. La
restauration populaire ou maquis ne fait pas de ségrégation entre
les travailleurs, car il intègre dans sa clientèle des individus
issus des différentes couches sociales visant différents
objectifs, c'est-à-dire qu'il offre une bonne cuisine africaine aux
travailleurs.
Par ailleurs, la fréquentation des espaces
de restauration révèle l'identité des travailleurs, leur
participation ou groupe d'appartenance. Ces travailleurs reproduisent leurs
habitus alimentaires acquis en milieu familial et leurs identités
professionnelles. La cuisine hors foyer notamment les maquis perpétuent
les mets ivoiriens malgré le contexte de modernité et
d'urbanisation.
II-2-Intérêt économique
L'installation des espaces de restauration favorise
en général la croissance économique de l'Etat et en
particulier celle de la municipalité. En effet la municipalité
encourage de manière indirecte l'installation des maquis parce que cela
leur profite car ces maquis leur versent des taxes communales tandis que les
restaurants quant à paient des impôts car ils sont
installés de façon légale c'est-à-dire formelle.
L'ouverture des portes des maquis a permis aux femmes ivoiriennes de se
défaire des contraintes économiques. Ainsi, ceci favorise la
réduction de la pauvreté et du chômage au sein de la
population.
II-3-Politique d'installation des espaces de
restauration
Dans la politique d'installation des espaces de
restauration, l'Etat reste toujours un moteur incontournable. En effet, l'Etat
joue le rôle de superviseur dans l'installation des restaurants reconnus
par leur caractère formel. Ainsi, l'Etat a un droit de regard sur les
restaurants parce que ceux-ci s'installent de façon légale et
pour ce faire ils devraient se soumettre aux normes et exigences avant d'ouvrir
ses portes. En effet tout restaurant avant d'ouvrir ses portes devrait
acquérir un local au sein duquel on y trouve des toilettes dont les
mesures d'hygiènes sont requises, le personnel doit être en bonne
santé et ayant une tenue propre. En d'autres termes, tout restaurant
doit remplir les conditions d'hygiène, de local et du personnel, tout se
fait en accord avec le service de la protection civile. Après
l'installation de ces restaurants, l'institut d'hygiène et le service
d'hygiène de la municipalité s'accordent pour des contrôles
enfin de pouvoir maintenir les conditions d'hygiène alimentaire. Ces
restaurants payent des impôts à l'Etat qui serviront au
développement du pays.
Quant au maquis, ils s'installent de façon
illégale et informelle. C'est un secteur qui échappe plus ou
moins au contrôle de l'Etat, c'est-à-dire qu'il se soumet peu ou
pas du tout aux normes ou exigences de l'Etat. Ce secteur désigne tout
ce qui, dans les pratiques sociales, échappe à la
normativité et à la reconnaissance sociale. Malgré son
caractère informel, ces maquis payent eux aussi des taxes qui serviront
de fonds à la municipalité pour pouvoir entretenir et
réaliser certains projets de la commune. Il est nécessaire de
noter que malgré l'inspection des maquis fait par le service
d'hygiène de la Mairie, les conditions d'hygiène alimentaires ne
sont pas du tout respectées.
TROISIEME PARTIE
LES FACTEURS DETERMINANTS DANS LE CHOIX DES ESPACES
SOCIO-ALIMENTAIRES
I- LES CARACTERISTIQUES SOCIALES DES ENQUETES
Les caractéristiques sociales des enquêtes sont
analysées à partir des distributions des variables
suivantes : le sexe, l'âge, Le niveau d'instruction, le statut,
l'ethnie, la religion et la situation professionnelle.
Tableau N° 1 : Répartition des
enquêtés selon l'appartenance ethnique
GROUPE
ETHNIQUES
|
EFFECTIFS
|
FREQUENCE
|
Akan
|
54
|
54
|
Krou
|
34
|
34
|
Mandé du Nord
|
08
|
8
|
Mandé du Sud
|
02
|
2
|
Nom Ivoiriens
|
02
|
2
|
Total
|
100
|
100
|
Sur les 50 enquêtés, 54% sont du groupe Akan, 34%
sont des Krou , 8% sont des Mandé du Nord , 2% sont des Mandé du
Sud et 2% sont non ivoiriens.
Or la répartition de la population nationale
selon les appartenances ethniques nous apprend que le Akan représentent
42,1% de la population, les Krou , 12 ,7 % , Mandé du Sud 10%, les
Mandé du Nord 16 ,5%.
Au regard de ces considérations, nous pouvons
déjà dire que l'échantillon est conforme à la
prédominance démographique des Akan sur les autres groupes.
Ainsi, la prédominance des Akan dans la
restauration hors foyer n'est pas fortuite car les espace de restauration sont
tenus par la plupart des femmes akan , et les convives akan étant les
plus nombreux vont simplement reproduire leurs habitudes alimentaires acquises
en milieu familiale.
Tableau N°2 : Répartition de la
Profession selon le Niveau d'instruction
|
Niveau d'instruction
|
Total
|
Primaire
|
Secondaire
|
Supérieur
|
Profession
|
Agent de maîtrise
|
Effectif
|
1
|
11
|
16
|
28
|
% du total
|
2,0%
|
22,0%
|
32,0%
|
56,0%
|
Corps médical
|
Effectif
|
0
|
0
|
3
|
3
|
% du total
|
,0%
|
,0%
|
6,0%
|
6,0%
|
Cadre/Ingénieur
|
Effectif
|
1
|
0
|
10
|
11
|
% du total
|
2,0%
|
,0%
|
20,0%
|
22,0%
|
Corps enseignant
|
Effectif
|
0
|
1
|
4
|
5
|
% du total
|
,0%
|
2,0%
|
8,0%
|
10,0%
|
FDS
|
Effectif
|
0
|
1
|
2
|
3
|
% du total
|
,0%
|
2,0%
|
4,0%
|
6,0%
|
Total
|
Effectif
|
2
|
13
|
35
|
50
|
% du total
|
4,0%
|
26,0%
|
70,0%
|
100,0%
|
Selon le tableau, nous retrouvons cinq catégories
de métier présentes dans la commune du Plateau. Sur un effectif
de 50 personnes, les agents de Maîtrise sont les plus
représentés avec un taux de 50%, tandis que les cadres et
ingénieurs représentent 22% ; 10% pour le corps enseignant
et 12% pour le corps médical et les FDS.
Cette représentation des
différents métiers montre que non seulement notre étude
s'est déroulée en milieu urbain, mais aussi dans un centre des
affaires. Selon cette répartition, nous constatons que les agents de
Maîtrise sont les plus fréquents dans la cuisine hors foyer parce
que les individus composant cette catégorie socio-professionnelle sont
les plus nombreux. A travers ce tableau, nous montrons aussi que quels que
soient le niveau d'instruction et la profession des enquêtés, tous
fréquentent les espaces de restauration.
Tableau N°3:Répartition de l'appartenance
religieuse selon le sexe
|
Appartenance religieuse
|
Total
|
Chrétien
|
Musulman
|
Animiste
|
Sans religion
|
Sexe
|
Masculin
|
Effectif
|
35
|
3
|
1
|
2
|
41
|
% du total
|
70,0%
|
6,0%
|
2,0%
|
4,0%
|
82,0%
|
Féminin
|
Effectif
|
8
|
1
|
0
|
0
|
9
|
% du total
|
16,0%
|
2,0%
|
,0%
|
,0%
|
18,0%
|
Total
|
Effectif
|
43
|
4
|
1
|
2
|
50
|
% du total
|
86,0%
|
8,0%
|
2,0%
|
4,0%
|
100,0%
|
Le tableau montre que sur un effectif de 50
enquêtés, figurent 41 hommes (81%) et 9 femmes (18%). Les hommes
et les femmes sont représentés par cet échantillon, ce qui
nous donne l'occasion de saisir les rapports de fréquentation des
espaces de restauration en fonction du genre. Toutefois, il faut noter que les
hommes en plus de leur disponibilité et accessibilité, ils sont
plus fréquents dans les espaces de restauration. En outre, les hommes
sont les plus nombreux dans le monde du travail. Tandis que les femmes
minoritaires dans le milieu du travail, fréquentent moins les espaces de
restauration et se montrent aussi moins accessibles que
disponibles.Tableau N°4 : Répartition de Lieu de
Résidence selon la profession
|
Lieu de Résidence
|
Total
|
|
Cocody
|
Yopougon
|
Abobo
|
Port-Bouet
|
Attécoube
|
Marcory
|
Adjame
|
Attecoube
|
Bingerville
|
Non indiqué
|
|
Profession
|
Agent de maîtrise
|
Effectif
|
3
|
12
|
5
|
1
|
1
|
3
|
0
|
1
|
1
|
1
|
28
|
|
% du total
|
6,0%
|
24,0%
|
10,0%
|
2,0%
|
2,0%
|
6,0%
|
,0%
|
2,0%
|
2,0%
|
2,0%
|
56,0%
|
Corps médical
|
Effectif
|
0
|
2
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
3
|
|
% du total
|
,0%
|
4,0%
|
2,0%
|
,0%
|
,0%
|
,0%
|
,0%
|
,0%
|
,0%
|
,0%
|
6,0%
|
Cadre/Ingénieur
|
Effectif
|
3
|
2
|
4
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
1
|
11
|
|
% du total
|
6,0%
|
4,0%
|
8,0%
|
,0%
|
,0%
|
,0%
|
2,0%
|
,0%
|
,0%
|
2,0%
|
22,0%
|
Corps enseignant
|
Effectif
|
1
|
4
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
5
|
|
% du total
|
2,0%
|
8,0%
|
,0%
|
,0%
|
,0%
|
,0%
|
,0%
|
,0%
|
,0%
|
,0%
|
10,0%
|
FDS
|
Effectif
|
1
|
2
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
3
|
|
% du total
|
2,0%
|
4,0%
|
,0%
|
,0%
|
,0%
|
,0%
|
,0%
|
,0%
|
,0%
|
,0%
|
6,0%
|
Total
|
Effectif
|
8
|
22
|
10
|
1
|
1
|
3
|
1
|
1
|
1
|
2
|
50
|
|
% du total
|
16,0%
|
44,0%
|
20,0%
|
2,0%
|
2,0%
|
6,0%
|
2,0%
|
2,0%
|
2,0%
|
4,0%
|
100,0%
|
Ce tableau montre que toutes les personnes
interrogées ne résident pas dans la commune du Plateau, elles
viennent des différentes communes d'Abidjan. 44% de personnes
enquêtées viennent de Yopougon, 16% de Cocody et 40% en provenance
des autres communes.
Cette analyse révèle
l'importance de la fréquentation des espaces de restauration. Ces
travailleurs dont les lieux de travail sont éloignés, se
rabattront sur la cuisine hors foyer. En effet, la cuisine hors foyer est
devenue une alternative pour la satisfaction des travailleurs du Plateau qui ne
laisse aucune catégorie socio-professionnelle à l'écart.
II- REPRESENTATION DE
L'ALIMENTATION ET LES ESPACES DE RESTAURATION
Tableau N°5: Définition de l'alimentation
selon le niveau d'instruction
|
bonne alimentation
|
Total
|
Maintenir la santé
|
Riche en vitamine
|
Manger matin-midi-soir
|
Avoir une bonne hygiène
|
Niveau d'instruction
|
Primaire
|
Effectif
|
0
|
2
|
0
|
0
|
2
|
% du total
|
,0%
|
4,0%
|
,0%
|
,0%
|
4,0%
|
Secondaire
|
Effectif
|
7
|
4
|
2
|
0
|
13
|
% du total
|
14,0%
|
8,0%
|
4,0%
|
,0%
|
26,0%
|
Supérieur
|
Effectif
|
23
|
10
|
0
|
2
|
35
|
% du total
|
46,0%
|
20,0%
|
,0%
|
4,0%
|
70,0%
|
Total
|
Effectif
|
30
|
16
|
2
|
2
|
50
|
% du total
|
60,0%
|
32,0%
|
4,0%
|
4,0%
|
100,0%
|
Quatre indicateurs permettent de définir la
bonne alimentation : maintenir la santé (60%), riche en vitamine
(32%), prendre les trois repas par jour (4%) et bonne hygiène (4%).
Selon le tableau 70% des enquêtés ont un niveau
supérieur, ce qui explique que nous avons en face de nous des individus
instruits et ayant un niveau élevé capable de donner des
réponses satisfaisantes concernant l'alimentation. A ce propos nous
pouvons affirmer que les travailleurs ne consomment pas les repas pour se
rassasier, mais plutôt pour maintenir la santé en d'autres termes
pour être en bonne santé. Donc l'aspect santé est un
facteur déterminant dans le choix de l'espace de restauration et du
repas car ces travailleurs tiennent à leur santé physique.
Tableau N°6 : Définition de la bonne
alimentation selon la profession
|
une bonne alimentation
|
Total
|
Maintenir la santé
|
Riche en vitamine
|
Manger matin-midi-soir
|
Avoir une bonne hygiène
|
Profession
|
Agent de maîtrise
|
Effectif
|
15
|
11
|
1
|
1
|
28
|
% du total
|
30,0%
|
22,0%
|
2,0%
|
2,0%
|
56,0%
|
Corps médical
|
Effectif
|
1
|
2
|
0
|
0
|
3
|
% du total
|
2,0%
|
4,0%
|
,0%
|
,0%
|
6,0%
|
Cadre/Ingénieur
|
Effectif
|
8
|
2
|
0
|
1
|
11
|
% du total
|
16,0%
|
4,0%
|
,0%
|
2,0%
|
22,0%
|
Corps enseignant
|
Effectif
|
5
|
0
|
0
|
0
|
5
|
% du total
|
10,0%
|
,0%
|
,0%
|
,0%
|
10,0%
|
FDS
|
Effectif
|
1
|
1
|
1
|
0
|
3
|
% du total
|
2,0%
|
2,0%
|
2,0%
|
,0%
|
6,0%
|
Total
|
Effectif
|
30
|
16
|
2
|
2
|
50
|
% du total
|
60,0%
|
32,0%
|
4,0%
|
4,0%
|
100,0%
|
Ce tableau montre que sur un effectif de
50 personnes, 60% des enquêtés définissent la bonne
alimentation comme celle qui consiste à maintenir la santé et 32%
comme celle qui est riche en vitamine.
Au regard de cette analyse, nous voulons
montrer que parmi les corps de métier représentés dans
notre étude aucun n'est resté indifférent ni insensible
à ces deux définitions. Par ailleurs, nous notons
également que quelle que soit la couche sociale et professionnelle dont
est issu un individu. Ainsi la question de bonne alimentation liée au
maintien de la santé et à l'alimentation riche en vitamine
constitue un facteur déterminant dans la fréquentation de la
cuisine hors foyer. Toutes les catégories socio-professionnelles sont
presque unanimes sur la définition sur la bonne alimentation.
Tableau N°7 : Répartition des opinions
sur la restauration selon le niveau
d'instruction
|
Opinions des enquêtés sur la
restauration
|
Total
|
Oui
|
Non
|
Niveau d'instruction
|
Primaire
|
Effectif
|
1
|
1
|
2
|
% du total
|
2,0%
|
2,0%
|
4,0%
|
Secondaire
|
Effectif
|
1
|
12
|
13
|
% du total
|
2,0%
|
24,0%
|
26,0%
|
Supérieur
|
Effectif
|
7
|
28
|
35
|
% du total
|
14,0%
|
56,0%
|
70,0%
|
Total
|
Effectif
|
9
|
41
|
50
|
% du total
|
18,0%
|
82,0%
|
100,0%
|
Parmi les personnes interrogées, 82% affirment que
l'homme ne fréquente pas uniquement les espaces de restauration dans le
seul but de manger tandis que 18% seulement disent le contraire. Même la
plupart des enquêtés ayant un niveau primaire et secondaire soit
un taux de 26% le confirment.
Cette analyse montre que les ivoiriens ne limitent pas les
espaces de restauration seulement à la gastronomie ou à la
satiété mais ils remplissent aussi d'autres fonctions plus
importantes. Pour les travailleurs, les espaces de restauration sont aussi des
lieux de rendez-vous. Les espaces de restauration sont aussi un pôle de
convergence de groupes sociaux amenés à débattre des
problèmes qui les concernent où dans lesquels sont
impliqués aux différents échelons de la vie familiale
professionnelle et nationale.
III- LES FACTEURS SOCIO-ECONOMIQUES DES TRAVAILLEURS SUR
LE CHOIX DES RESTAURATIONS
Tableau N° 8 la répartition des
enquêtés selon le choix alimentaire
|
Fréquence
|
Pour cent
|
Valide
|
Sauce + accompagnement
|
37
|
74,0
|
|
Frite + accompagnement
|
6
|
12,0
|
|
Alloco + accompagnement
|
2
|
4,0
|
|
Attiéké + accompagnement
|
1
|
2,0
|
|
Tchèpe
|
3
|
6,0
|
|
Sandwich
|
1
|
2,0
|
|
Total
|
50
|
100,0
|
Ici, nous constatons que sauce + accompagnement (le riz, le
foutou, le foufou, le placali et l'attiéké) est le type de plat
qui domine le choix alimentaires des enquêtés avec un taux de
74%
Ce tableau montre les habitudes alimentaires des peuples
ivoiriens représentés dans notre étude (Akan, Krou et
Mandé). La prédominance de ces repas dans la restauration hors
foyer marque l'expression de la continuité des habitudes alimentaires
acquis en milieu familial.
Aujourd'hui, nous pouvons constater que l'ivoirisation de la
cuisine hors foyer a fait une grande place à des produits vivriers
locaux comme : le riz, l'igname, le poisson, les légumes, banane
plantain, les viandes de brousse et l'élevage, le poisson, les
légumes.
Les enquêtés
préfèrent la nourriture du terroir car ce sont ces mets qu'ils
ont intégrés dans leur habitus alimentaires au cours de la
socialisation.
Tableau N°9 : Répartition des
coûts du plat selon les types de repas
consommés
|
Types de repas consommés
|
Total
|
Sauce + accompagnement
|
Frite + accompagnement
|
Alloco + accompagnement
|
Attiéké + accompagnement
|
Tchèpe
|
Sandwich
|
Coûts des plats
|
500
|
Effectif
|
9
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
9
|
% du total
|
18,0%
|
,0%
|
,0%
|
,0%
|
,0%
|
,0%
|
18,0%
|
600
|
Effectif
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
2
|
% du total
|
2,0%
|
,0%
|
,0%
|
,0%
|
2,0%
|
,0%
|
4,0%
|
700
|
Effectif
|
7
|
1
|
0
|
0
|
1
|
1
|
10
|
% du total
|
14,0%
|
2,0%
|
,0%
|
,0%
|
2,0%
|
2,0%
|
20,0%
|
800
|
Effectif
|
6
|
1
|
0
|
1
|
0
|
0
|
8
|
% du total
|
12,0%
|
2,0%
|
,0%
|
2,0%
|
,0%
|
,0%
|
16,0%
|
1000
|
Effectif
|
8
|
4
|
2
|
0
|
0
|
0
|
14
|
% du total
|
16,0%
|
8,0%
|
4,0%
|
,0%
|
,0%
|
,0%
|
28,0%
|
1200
|
Effectif
|
3
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
3
|
% du total
|
6,0%
|
,0%
|
,0%
|
,0%
|
,0%
|
,0%
|
6,0%
|
1500
|
Effectif
|
2
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
3
|
% du total
|
4,0%
|
,0%
|
,0%
|
,0%
|
2,0%
|
,0%
|
6,0%
|
2000
|
Effectif
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
% du total
|
2,0%
|
,0%
|
,0%
|
,0%
|
,0%
|
,0%
|
2,0%
|
Total
|
Effectif
|
37
|
6
|
2
|
1
|
3
|
1
|
50
|
% du total
|
74,0%
|
12,0%
|
4,0%
|
2,0%
|
6,0%
|
2,0%
|
100,0%
|
Le tableau montre que quatre plats dominent le
choix alimentaires des enquêtés : sauces + accompagnements
(74%), frite + accompagnements (12%), alloco + accompagnement (4%) et
attiéké + accompagnements (2%).
Ces résultats révèlent les
habitus alimentaires des peuples ivoiriens représentés dans notre
étude. La prédominance de sauces + accompagnement (foutou,
foufou, riz, placali) soit un taux de 74% dans la restauration hors foyer
marque l'expression de la continuité des habitus alimentaires acquis en
milieu familial.
Sur les 50 enquêtés, 84% dépensent
en moyenne 700f par jour pour leur repas, ce qui explique que les
enquêtés ne choisissent pas de façon hasardeuse mais ils
tiennent plutôt compte de leur source de revenu. C'est d'ailleurs pour
cela que moins de travailleurs soit un taux de 16% dépensent plus de
1000F pour le repas de midi. Notons d'emblée que la plupart des
travailleurs dépensent moins parce qu'ils sont confrontés
à des difficultés d'ordre financier. En d'autres termes, ils ont
un faible niveau de vie économique.
Tableau N°10 : Répartition des avis sur
l'alimentation pendant la pause selon la profession
|
Avis de l'alimentation pendant la pause
|
Total
|
Problème de distance
|
Coût du transport
|
Profession
|
Agent de maîtrise
|
Effectif
|
24
|
4
|
28
|
% du total
|
48,0%
|
8,0%
|
56,0%
|
Corps médical
|
Effectif
|
3
|
0
|
3
|
% du total
|
6,0%
|
,0%
|
6,0%
|
Cadre/Ingénieur
|
Effectif
|
11
|
0
|
11
|
% du total
|
22,0%
|
,0%
|
22,0%
|
Corps enseignant
|
Effectif
|
4
|
1
|
5
|
% du total
|
8,0%
|
2,0%
|
10,0%
|
FDS
|
Effectif
|
3
|
0
|
3
|
% du total
|
6,0%
|
,0%
|
6,0%
|
Total
|
Effectif
|
45
|
5
|
50
|
% du total
|
90,0%
|
10,0%
|
100,0%
|
Dans ce tableau, tous les cadres et ingénieurs
représentant 22% de l'échantillon préfèrent ne pas
aller chez eux à la maison pendant la pause à cause des
difficultés liées à l'éloignement du domicile au
lieu de travail. Seulement 10% évoquent des problèmes d'ordre
économique.
Partant de cette analyse, nous notons que la
profession n'a pas un impact très important dans la décision des
travailleurs car plus de 2/3 des travailleurs évoquent des
problèmes de distance. Par ailleurs, ces travailleurs
préfèrent gagner du temps en fréquentant les espaces de
restauration. Au vu de ce qui précède, nous concluons pour dire
que la fréquentation des espaces de restauration relève d'une
importance capitale dans les lieux de travail car elle permet à toutes
les couches socio-profesionnelles d'une part d'éviter des
déplacements inutiles et des embouteillages de circulation et d'autre
part d'éviter la fatigue de l'organisme susceptible d'engendrer certains
maux.
Tableau N°11 : Répartition des types de
restauration selon les raisons
D'accès
|
Type de restauration
|
Total
|
Maquis
|
Restaurant
|
Raisons d'accès
|
Religion
|
Effectif
|
0
|
1
|
1
|
% du total
|
,0%
|
2,0%
|
2,0%
|
Ethnie
|
Effectif
|
3
|
0
|
3
|
% du total
|
6,0%
|
,0%
|
6,0%
|
Profession
|
Effectif
|
19
|
4
|
23
|
% du total
|
38,0%
|
8,0%
|
46,0%
|
Relation amicale
|
Effectif
|
0
|
1
|
1
|
% du total
|
,0%
|
2,0%
|
2,0%
|
Rang social
|
Effectif
|
13
|
0
|
13
|
% du total
|
26,0%
|
,0%
|
26,0%
|
Employé
|
Effectif
|
0
|
1
|
1
|
% du total
|
,0%
|
2,0%
|
2,0%
|
Bonne alimentation
|
Effectif
|
5
|
3
|
8
|
% du total
|
10,0%
|
6,0%
|
16,0%
|
Total
|
Effectif
|
40
|
10
|
50
|
% du total
|
80,0%
|
20,0%
|
100,0%
|
On note à ce niveau une forte
fréquentation des maquis par les travailleurs avec un taux de 80%.
Tandis que les restaurants sont faiblement fréquentés soit un
taux de 20%.
Ces résultats s'expliquent par le fait que
les maquis confectionnent plus des mets ivoiriens répondant au
goût des travailleurs et à moindre coût. 46% des
enquêtés affirment que leur raison d'accès au lieu de
restauration est liée à la profession autrement dit les
travailleurs choisissent de fréquenter les espaces de restauration qui
leur sont proches. Une minorité fréquente le restaurant parce que
la plupart des restaurants au Plateau confectionnent des mets européens.
Les restaurants éliminent de leur clientèle une part importante
des travailleurs à cause de la cherté et la non correspondance
entre les menus présentés et les coutumes alimentaires
locales.
Tableau N°12 : Opinions des
enquêtés sur le coût du plat par jour
Sur un effectif de 50 personnes, 66% affirment que le
coût du plat les arrange tandis que 34% disent le contraire. Dans
tableau 84% des enquêtés dépensent en moyenne 700F pour un
repas.
Au regard d'une telle analyse, nous notons que la
plupart des enquêtés affirment que le coût du plat les
arrange non pas parce qu'ils en ont suffisamment les moyen mais parce qu'ils se
sentent obligés de manger malgré les contraintes aux quelles ils
sont soumises. 34% disent le contraire parce qu'ils ont un revenu faible, donc
ils se sentent incapables de s'offrir réellement un plat qu'ils veulent,
du coup ils se limiteront au moyen de bord.
|
Opinions sur le coût
|
Total
|
Oui
|
Non
|
Le coût du plat Par jour
|
500
|
Effectif
|
5
|
4
|
9
|
% du total
|
10,0%
|
8,0%
|
18,0%
|
600
|
Effectif
|
0
|
2
|
2
|
% du total
|
,0%
|
4,0%
|
4,0%
|
700
|
Effectif
|
7
|
3
|
10
|
% du total
|
14,0%
|
6,0%
|
20,0%
|
800
|
Effectif
|
5
|
3
|
8
|
% du total
|
10,0%
|
6,0%
|
16,0%
|
1000
|
Effectif
|
12
|
2
|
14
|
% du total
|
24,0%
|
4,0%
|
28,0%
|
1200
|
Effectif
|
1
|
2
|
3
|
% du total
|
2,0%
|
4,0%
|
6,0%
|
1500
|
Effectif
|
2
|
1
|
3
|
% du total
|
4,0%
|
2,0%
|
6,0%
|
2000
|
Effectif
|
1
|
0
|
1
|
% du total
|
2,0%
|
,0%
|
2,0%
|
Total
|
Effectif
|
33
|
17
|
50
|
% du total
|
66,0%
|
34,0%
|
100,0%
|
Tableau N°13 : Répartition des moments
de fréquentation selon les causes
|
Moments de fréquentation
|
Total
|
Midi (déjeuner)
|
Matin et Midi
|
Les causes du choix
|
Le temps de pause
|
Effectif
|
42
|
1
|
43
|
% du total
|
84,0%
|
2,0%
|
86,0%
|
Manger pour avoir de la force
|
Effectif
|
1
|
2
|
3
|
% du total
|
2,0%
|
4,0%
|
6,0%
|
Se restaurer sur place
|
Effectif
|
3
|
1
|
4
|
% du total
|
6,0%
|
2,0%
|
8,0%
|
Total
|
Effectif
|
46
|
4
|
50
|
% du total
|
92,0%
|
8,0%
|
100,0%
|
Parmi les personnes interrogées, 92% prennent
uniquement le déjeuner tandis que 8% prennent à la fois le petit
déjeuner et le déjeuner, et 86% prennent le déjeuner
pendant les heures de pause.
Suite à cette analyse, nous constatons que la
majorité ne prend le déjeuner que sur les lieux de travail. Ils
préfèrent attendre l'heure de la pause c'est à dire entre
midi et deux pour s'offrir un repas au maquis ou au restaurant. Ainsi, la
plupart des travailleurs préfèrent attendre le temps de pause
pour prendre leur déjeuner parce que c'est uniquement à cette
heure qu'ils sont libres, le reste du temps est consacré au travail.
Tableau N°14 : Répartition des opinions
sur le coût du plat selon le type de
Restauration
|
Opinions des enquêtés Le coût du plat
|
Total
|
Oui
|
Non
|
Type de restaurant
|
Maquis
|
Effectif
|
28
|
12
|
40
|
% du total
|
56,0%
|
24,0%
|
80,0%
|
Restaurant
|
Effectif
|
5
|
5
|
10
|
% du total
|
10,0%
|
10,0%
|
20,0%
|
Total
|
Effectif
|
33
|
17
|
50
|
% du total
|
66,0%
|
34,0%
|
100,0%
|
On note à ce niveau une forte
fréquentation des maquis soit un taux de 80%. Sur les 80%, seulement 24%
estiment que le coût du plat ne les arrange pas.
Ces résultats s'expliquent par le fait que les
maquis confectionnent plus des mets ivoiriens répondant au goût
des travailleurs et à moindre coût. Cependant dans le restaurant,
il y a autant de personnes qui affirment que le coût du plat les arrange
que ceux qui affirment le contraire soit un taux de 10%. Cette analyse nous
faire voir que les travailleurs fréquentent les restaurants non pas
seulement parce qu'ils ont un revenu élevé mais aussi à
cause de leur statut professionnel. Nous pouvons conclure pour dire que
l'espace de restauration est un lieu d'expression et de reproduction des
identités professionnelles. C'est d'ailleurs pour ce fait que la
moitié des personnes qui fréquentent le restaurant affirment que
le coût du plat ne les arrange pas et malgré tout, ils y
vont ; cela est dû au fait qu'ils doivent intégrer leur
milieu socio- professionnel.
Tableau N°15 : Répartition des opinions
sur le repas selon la prise de repas Chez soi
|
La prise du repas chez soi
|
Total
|
Oui
|
Opinion sur le repas
|
Oui
|
Effectif
|
42
|
42
|
% du total
|
84,0%
|
84,0%
|
Non
|
Effectif
|
8
|
8
|
% du total
|
16,0%
|
16,0%
|
Total
|
Effectif
|
50
|
50
|
% du total
|
100,0%
|
100,0%
|
Sur un effectif de 50 enquêtés, 84% de
personnes choisissent un repas dans la restauration hors foyer par amour et 16%
font leur choix non pas par amour.
Ce tableau révèle que les espaces de
restauration sont le lieu d'expression de la continuité des habitus
alimentaires acquis en milieu familial. En effet, les travailleurs ne
choisissent pas un repas pour un simple plaisir, mais plutôt parce qu'ils
ont l'habitude de consommer.
Tableau N°16 : Opinions sur changement du lieu
de restauration selon les raisons
Ce tableau montre que sur un effectif de 50
enquêtés, 80% de personnes souhaiteraient changer de lieu de
restauration pour des raisons multiples : 28% changeraient de lieu s'ils
trouvent un meilleur restaurant, 28% pour une bonne hygiène
alimentaire.
Cette analyse révèle que les ivoiriens
cherchent non seulement un cadre idéal où il fait bon vivre mais
aussi un espace de restauration qui respecte les conditions d'hygiène
alimentaire et qui dispose des plats à des coûts abordables selon
leur moyen.
|
Opinions sur le changement de lieu restauration
|
Total
|
Oui
|
Non
|
Raisons du changement
|
Si le revenu augmente
|
Effectif
|
11
|
0
|
11
|
% du total
|
22,0%
|
,0%
|
22,0%
|
Si je trouve un meilleur restaurant
|
Effectif
|
14
|
0
|
14
|
% du total
|
28,0%
|
,0%
|
28,0%
|
Je n'aime pas changer de restaurant
|
Effectif
|
0
|
2
|
2
|
% du total
|
,0%
|
4,0%
|
4,0%
|
Restaurant proche du lieu de travail
|
Effectif
|
0
|
4
|
4
|
% du total
|
,0%
|
8,0%
|
8,0%
|
La bonne hygiène
|
Effectif
|
11
|
3
|
14
|
% du total
|
22,0%
|
6,0%
|
28,0%
|
Prix des plats abordables
|
Effectif
|
4
|
1
|
5
|
% du total
|
8,0%
|
2,0%
|
10,0%
|
Total
|
Effectif
|
40
|
10
|
50
|
% du total
|
80,0%
|
20,0%
|
100,0%
|
Tableau N°17 : Opinions des
enquêtés sur la non consommation du repas
Chez soi pendant la
pause
|
Fréquence
|
Pour cent
|
Raisons
|
Problème de distance
|
45
|
90,0
|
|
Coût du transport
|
5
|
10,0
|
|
Total
|
50
|
100,0
|
Sur 50 enquêtés, 90% des personnes
interrogées préfèrent s'offrir un repas au restaurant que
de se rendre à la maison à cause de la distance trop longue c'est
dire que le lieu du travail est éloigné du domicile et seulement
10% évoquent le problème de coût élevé du
transport.
Au regard de cette analyse, il est nécessaire de
noter que parmi les raisons évoquées, celle relatif à
l'éloignement de distance est plus déterminante et dominante. En
effet, les embouteillages et l'éloignement du lieu du travail au
domicile empêchent les travailleurs de se rendre chez eux, donc ils
préfèrent rester sur place pour se ravitailler.
Tableau N°18 : Répartition des
enquêtés selon la fréquentation par jour
|
Fréquence
|
Pour cent
|
Valide
|
Une fois
|
46
|
92,0
|
|
Deux fois
|
4
|
8,0
|
|
Total
|
50
|
100,0
|
Ce tableau montre que sur un
effectif de 50 personnes, 46 sujets soit 92% prennent le repas une fois par
jour alors que seulement 8% prennent le repas au restaurant deux fois par
jour.
Ces données montrent que la majorité
fréquente une seule fois le restaurant. Cela est dû au fait que
Plateau est un centre des affaires, donc la quasi totalité des
travailleurs viennent des autres communes et repartent le soir après le
travail dans leur quartier respectif. La plupart des enquêtés
prennent leur repas à midi c'est-à-dire l'heure de la pause pour
reprendre à 14h pour certains et 15h pour d'autres. La plupart des
enquêtés prennent une seule fois le repas parce qu'ils ne
disposent pas assez de moyen pour aller au-delà de ce nombre.
IV- LES FONCTIONS SOCIALES DE LA FREQUENTATION DES
ESPACES SOCIO-ALIMENTAIRES.
Tableau N°19 : Répartition de la
conscience d'hygiène alimentaire selon le niveau
d'instruction
|
L'hygiène alimentaire
|
Total
|
Oui
|
Non
|
Niveau d'instruction
|
Primaire
|
Effectif
|
2
|
0
|
2
|
% du total
|
4,0%
|
,0%
|
4,0%
|
Secondaire
|
Effectif
|
10
|
3
|
13
|
% du total
|
20,0%
|
6,0%
|
26,0%
|
Supérieur
|
Effectif
|
26
|
9
|
35
|
% du total
|
52,0%
|
18,0%
|
70,0%
|
Total
|
Effectif
|
38
|
12
|
50
|
% du total
|
76,0%
|
24,0%
|
100,0%
|
Quant au respect des règles d'hygiène, 52% des
enquêtés ayant un niveau supérieur répondent OUI,
tandis que 18% disent NON. Ainsi, sur les 50 personnes interrogées, 76%
affirment que les espaces de restauration respectent les règles
d'hygiène tandis que 24% en disent le contraire.
L'analyse des indicateurs révèle que
les ivoiriens ont au moins une conscience de l'hygiène. Cependant, il
serait difficile de confirmer ce qu'ils affirment par ce tableau. En effet,
selon les résultats de notre étude, il ressort que 80% des
enquêtés fréquentent les maquis et seulement 20% pour les
restaurants. Les maquis caractérisé par l'informel accueillent
plus de convives pourtant ils ne respectent pas du tout les conditions
d'hygiène alimentaire. Partant de ce fait donc, nous concluons que
malgré le niveau d'instruction élevé des travailleurs, le
degré de conscience d'hygiène est moindre.
Tableau N°20 : Répartition du type
d'accueil selon la qualité du service
|
le type d'accueil
|
Total
|
Bon
|
Mauvais
|
Moyen
|
la qualité du service
|
Oui
|
Effectif
|
21
|
3
|
23
|
47
|
% du total
|
42,0%
|
6,0%
|
46,0%
|
94,0%
|
Non
|
Effectif
|
2
|
0
|
1
|
3
|
% du total
|
4,0%
|
,0%
|
2,0%
|
6,0%
|
Total
|
Effectif
|
23
|
3
|
24
|
50
|
% du total
|
46,0%
|
6,0%
|
48,0%
|
100,0%
|
94%des enquêtés n'apprécient pas
souvent la qualité du service, 46%juge que l'accueil est bon alors que
48% diront plutôt que cela est moyen.
De ce qui précède, nous dirons que le service
dans les espaces de restauration notamment les maquis est lent, simplement
parce que les serveuses n'ont reçu précédemment aucune
formation avant de s'y installer et elles sont choisir sans critère.
Pourtant ce n'est pas le cas pour les restaurants qui sont conçus de
façon formelle.
Tableau N°21 : Opinions sur l'hygiène
alimentaire selon les critères de choix
|
Opinions sur l'hygiène alimentaire
|
Total
|
Oui
|
Non
|
critères de choix
|
J'aime les plats de chez nous
|
Effectif
|
15
|
4
|
19
|
% du total
|
30,0%
|
8,0%
|
38,0%
|
Bonne Hygiène
|
Effectif
|
13
|
3
|
16
|
% du total
|
26,0%
|
6,0%
|
32,0%
|
Les plats me rassasient rapidement
|
Effectif
|
0
|
1
|
1
|
% du total
|
,0%
|
2,0%
|
2,0%
|
Pas besoin de se déplacer à une longue
distance
|
Effectif
|
2
|
0
|
2
|
% du total
|
4,0%
|
,0%
|
4,0%
|
Plats moins chers
|
Effectif
|
3
|
1
|
4
|
% du total
|
6,0%
|
2,0%
|
8,0%
|
Qualité du plat
|
Effectif
|
4
|
3
|
7
|
% du total
|
8,0%
|
6,0%
|
14,0%
|
Bon accueil
|
Effectif
|
1
|
0
|
1
|
% du total
|
2,0%
|
,0%
|
2,0%
|
Total
|
Effectif
|
38
|
12
|
50
|
% du total
|
76,0%
|
24,0%
|
100,0%
|
Dans les critères de choix
d'espace de restauration, deux choix prédominent : j'aime les plats
de chez nous avec un taux de 38% et bonne hygiène avec un taux de
32%.
L'analyse de ces indicateurs révèle que les
ivoiriens sont non seulement attachés à la nourriture du terroir
mais aussi reconnaissent l'importance de l'hygiène alimentaire. En
effet, pour les ivoiriens une chose est de manger les repas du terroir et une
autre est d'être en bonne santé, ainsi dire l'alimentation est la
première médecine ou médicament pour maintenir la
santé, donc il faut en prendre soin.
Tableau N°22 : Répartition de
l'alimentation pour une meilleure santé selon le degré
d'hygiène alimentaire
|
Le type alimentation pour une meilleure
santé
|
Total
|
Aliment équilibré et
varié
|
Aliment contribuant a une bonne
santé
|
Plat léger
|
NSP
|
Le restaurant que vous fréquentez respecte-il les
règles d'hygiène?
|
Oui
|
Effectif
|
28
|
5
|
4
|
1
|
38
|
% du total
|
56,0%
|
10,0%
|
8,0%
|
2,0%
|
76,0%
|
Non
|
Effectif
|
11
|
0
|
0
|
1
|
12
|
% du total
|
22,0%
|
,0%
|
,0%
|
2,0%
|
24,0%
|
Total
|
Effectif
|
39
|
5
|
4
|
2
|
50
|
% du total
|
78,0%
|
10,0%
|
8,0%
|
4,0%
|
100,0%
|
Pour maintenir une meilleure santé, 78% des
enquêtés affirment qu'il faut une alimentation
équilibrée et variée, et 24% affirment que les espaces de
restauration ne respectent pas les règles d'hygiène
alimentaire.
Au regard de ce tableau, l'analyse des indicateurs
révèle le bon sens et réflexe que les ivoiriens ont de
l'alimentation pour une meilleure santé. Cependant, ils ignorent
l'importance de l'hygiène alimentaire, ils se préoccupent
plutôt d'une bonne alimentation (alimentation équilibrée et
variée) sans toutefois appliquer l'hygiène alimentaire dans leur
quotidien. Il est impérieux que l'on sache que la bonne alimentation et
l'hygiène alimentaire sont concomitamment liées afin de donner
une meilleure santé. Nul ne peut prétendre avoir une bonne
alimentation sans toutefois intégrer l'aspect hygiénique.
Tableau N°23 : Définition de bien manger
selon celle de la bonne alimentation
|
Définition bien manger
|
Total
|
Manger ce qu'on aime ou ce que l'organisme
réclame
|
Ce qui peut maintenir la santé
|
Conditions d'hygiène requises
|
Etre rassasié
|
Définition de la bonne alimentation
|
Maintenir la santé
|
Effectif
|
18
|
8
|
3
|
1
|
30
|
% du total
|
36,0%
|
16,0%
|
6,0%
|
2,0%
|
60,0%
|
Riche en vitamine
|
Effectif
|
10
|
3
|
2
|
1
|
16
|
% du total
|
20,0%
|
6,0%
|
4,0%
|
2,0%
|
32,0%
|
Manger matin-midi-soir
|
Effectif
|
0
|
1
|
0
|
1
|
2
|
% du total
|
,0%
|
2,0%
|
,0%
|
2,0%
|
4,0%
|
Avoir une bonne hygiène
|
Effectif
|
1
|
1
|
0
|
0
|
2
|
% du total
|
2,0%
|
2,0%
|
,0%
|
,0%
|
4,0%
|
Total
|
Effectif
|
29
|
13
|
5
|
3
|
50
|
% du total
|
58,0%
|
26,0%
|
10,0%
|
6,0%
|
100,0%
|
Pour la plupart des travailleurs soit un taux de 84%
définissent bien manger comme « manger ce qu'on aime ou
ce que l'organisme réclame » et « manger ce qui peut
maintenir la santé ». Ces deux définitions sont
liées à la bonne alimentation dont 60% des enquêtés
la définissent comme une alimentation permettant de maintenir la
santé et dont 17% la définissent comme alimentation riche en
vitamine. Pour les ivoiriens bien manger et bonne alimentation ont un
intérêt commun de type sanitaire. Ainsi dire bien manger et bonne
alimentation ne se limitent pas seulement à se rassasier mais aussi et
plutôt à se nourrir avec des mets nutritionnels susceptibles de
contribuer au maintien de la santé. Pour finir notons que
« bonne alimentation et bien manger » sont l'une à
l'autre par leur définition.
CONCLUSION
Le nombre sans cesse croissant de la cuisine hors
foyer à Abidjan notamment dans la commune du Plateau, nous a permis de
cerner son importance et son intérêt dans le milieu du travail.
Ainsi, avons-nous réfléchi tout au long de notre
étude sur la question suivante :
Quels sont les facteurs sociaux, économiques et
culturels qui motivent les individus dans le choix de la cuisine hors
foyer ? Répondre à cette préoccupation nous a conduit
à analyser les variables que sont les représentations, les
conditions socio-économiques, l'hygiène alimentaire et les
habitus alimentaires.
A travers les représentations, il a été
question de ressortir les définitions que les ivoiriens donnent de
l'alimentation.
Les variables habitus alimentaires et conditions de vie
socio-économique nous ont permis de décrire et de rendre compte
de l'environnement dans lequel évoluent les travailleurs. Quant au choix
du repas dans les espaces de restauration, il nous a amené à
saisir qu'il est la continuité des habitudes alimentaires acquis en
milieu familiale. La fréquentation des espaces de restauration nous
permet de voir également le degré de participation des
travailleurs à la vie sociale, culturelle et professionnelle.
A cet effet, nous avons émis l'hypothèse selon
laquelle la fréquentation des espaces de restauration est l'expression
de la continuité des habitus alimentaires acquis en milieu familiale et
la reproduction des identités professionnelles et sociales.
Pour mener à bien cette étude, nous avons choisi
la commune du Plateau comme cadre géographique. Ce choix se justifie par
le fait que plateau est non seulement le centre des affaires concentrant une
forte densité de travailleurs mais aussi regroupant une pluralité
d'espaces de restauration permettant à chaque travailleur de faire un
choix selon sa convenance et ses moyens.
En ce qui concerne l'enquête nous avons adressé
des questionnaires aux travailleurs du public et du privé.
Pour analyser les résultats de nos enquêtes, nous
avons utilisé les méthodes dialectique et stratégique.
La première méthode nous a amené à
relever des contradictions c'est-à-dire de voir les individus dits
travailleurs ayant un salaire s'offrir difficilement un repas de bonne
qualité et selon leur convenance. En outre, ces contradictions nous ont
permis d'analyser la qualité des rapports entre les travailleurs et
restaurateurs.
Quant à la méthode stratégique, elle a
été utilisée pour montrer les stratégies que les
travailleurs développent ou manoeuvrent des stratégies pour
contourner les contraintes liées à leurs habitus alimentaires et
statut socio-économique pour s'intégrer dans le nouveau tissu
social.
Il ressort de notre enquête que la bonne alimentation
est fonction de l'hygiène alimentaire, d'aliments
équilibrés variés et riches en vitamines pour maintenir la
santé. C'est d'ailleurs pour cela que les ivoiriens n'hésitent
pas d'affirmer que bien manger c'est donner des aliments dont l'organisme a
besoin pour maintenir la santé. Ainsi l'intérêt d'ordre
sanitaire se trouve au coeur de la définition de "bien manger" et de
`'bonne alimentation''.
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habitudes à la consommation à Abidjan, rapport CEE-ORSTOM,
Abidjan, 1987, 15p.
KOUAKOU N'GUESSAN (F), Les ''maquis'' d' Abidjan:
nourritures du terroir et fraternité citadine ou la conscience de la
classe autour d'un foutou d'igname, in cahier ORSTOM, Série Sciences
Humaines, France, 1983, volume XIX, N° 4,P 545- 550.
AXEL (H), Modernité alimentaire: un voyage sans
cartes?, in Santé conjuguée, Avril 2006, N°36
V- WEBOGRAPHIE
JEAN-PIERRE POULAIN, '' La modernité alimentaire,
Pathologie ou mutations sociales ?: Lemangeur ocha.com
Lemangeur-ocha.com: Paillat, Monique (sous la direction de).
Le mangeur et l'animal.
VI- DICTIONNAIRES
Dictionnaires des sciences humaines sous la direction de
Sylvie Mesure et Patrick Savidan.
Dictionnaire le Petit Robert, Paris XIème,
1989
Dictionnaire de Sociologie, le robert/ Seuil 1999
TABLES DE MATIERES
SIGLES ET ABREVIATIONS
......................................................1
AVANT-PROPOS ET REMERCIEMENT
......................................2
SOMMAIRE
...........................................................................4
PREMIERE PARTIE
................................................................5
I- CADRE THEORIQUE
..............................................................6
I-1 Problématique
................................................................6
I-2 Revue critique de la littérature
.............................................9
I-2-1 Les représentations de l'alimentation hors
foyer .....................10
I-2-2 L'impact de l'alimentation sur le choix de l'espace
social de restauration
...............................................................12
I-2-3 Les fonctions sociales de la fréquentation des
espaces
socio-alimentaires .....................
.............................13
I-3 : OBJECTIFS
.................................................................17
I-3-1 Objectif Général
.........................................................17
I-3-2 Objectifs Spécifiques
...................................................17
I-4
THESE........................................................
................17
I-5 MODELE
D'ANALYSE...................................................18
I-5-1: Hypothèse
................................................................18
I-5-2 Définition des concepts et
opérationnalisation de l'hypothèse....18
I-5-2-1 : Fréquentation des espaces de
restauration ......................18
I-5-2-2 Habitus
alimentaires........................................... .......19
I-5-2-3 Reproduction des identités
..........................................20
I-5-2-4 Secteur informel ou restauration
populaire.........................21
I-6. METHODES D'ANALYSE
................................................23
I-6-1 La méthode dialectique
..................................................23
I-6-2 Approche stratégique
....................................................24
II- CADRE METHODOLOGIQUE
..................................................25
II-1- Délimitation Du Champ
D'étude ..........................................25
II-1-1- Champ géographique
....................................................25
II-1-2- Champ social
.............................................................25
II-2- Les techniques de collectes de données
..................................26
II-2-1- La documentation
........................................................26
II-2-2- Le questionnaire
.........................................................26
II-2-3- Entretien individuel et approfondi
....................................27
II-3- Construction de l'échantillon
..............................................27
II-4- L'enquête
exploratoire .......................................................28
II-5- L'enquête proprement
dite..................................................28
II-6- Le dépouillement des données de
l'enquête ..............................29
II-7- Difficultés de l'étude
........................................................29
DEUXIEME PARTIE
................................................................30
I- SITUATION HISTORIQUE ET GEOGRAPHIQUE
............................31
I-1 Situation historique
............................................................31
I-2 Situation géographique et démographique
..................................31
I-2-1 Aspect géographique
.....................................................31
I-2-2 Aspects humains
..........................................................31
II- INTERETS ET LA POLITIQUE D'INSTALLATION DES ESPACES DE
RESTAURATION..............................................................................32
II-1 Intérêt
social..................................................................................33
II-1 Intérêt
économique.............................................................................33
II-3 Politique d'installation des espaces de
restauration........................................33
TROISIEME PARTIE
..............................................................35
I- LES CARACTERISTIQUES SOCIALES DES ENQUETES
...............36
II- REPRESENTATION DE
L'ALIMENTATION ET LES ESPACES
DE RESTAURATION
..............................................40
III- LES FACTEURS SOCIO-ECONOMIQUES DES TRAVAILLEURS
SUR LE CHOIX DES RESTAURATIONS
....................................43
IV- LES FONCTIONS SOCIALES DE LA FREQUENTATION DES ESPACES
SOCIO-ALIMENTAIRES. ...........................................52
CONCLUSION
........................................................................57
BIBLIOGRAPHIE
....................................................................59
TABLE DES MATIERES
...........................................................63
ANNEXES
..............................................................................67

ENTRETIEN ADRESSE AUX RESTAURATEURS DANS LE SECTEUR
INFORMEL
Depuis quand exercez-vous cette
activité ?...........................................................
..............................................................................................................
Pourquoi avez -vous choisi de faire cette
activité?...............................................
................................................................................................................................
Pourquoi avez-vous choisi la commune du plateau de plateau comme
lieu de
vente ?....................................................................................................................
................................................................................................
Quels sont les problèmes que vous rencontrez dans cette
activité?........................
.......................
.........................................................................................................
Généralement à peu près à
quelle heure quittez -vous la maison pour aller vendre et à quelle heure
y retournez-vous ?
Heure de départ :...........................
Heure de retour :...........................
Combien de personnes accueillez-vous à peu près par
jour?..................................
Payez-vous des taxes communales ?
.....................................................
Quels sont les problèmes que vous rencontrez
généralement avec vos clients ?
.................................................................................................
.................................................................................................
Pourquoi mettez-vous à la disposition des clients ses
types de repas ?...................
.................................................................................................
Que faites -vous pour maintenir la clientèle et
améliorer l'état de qualité de votre
restaurant ?...................................................................................................
Qu'est- ce que bien manger veut dire pour
vous ?..................................................
.................................................................................................................................
Combien coûtent vos
plats?....................................................................................
ENTRETIEN ADRESSE A LA MAIRIE
Êtes-vous chargés d'attribuer des
places aux services de restaurations?
.................................................................................................................................................................................................................................................................
Ces espaces de restaurations payent-ils des taxes communales?
.....................
.................................................................................................................................
Disposez-vous d'un service
d'hygiène?..................................................................
Quel rôle joue le service d'hygiène dans l'informel
alimentaire?............................
.................................................................................................................................
Êtes-vous satisfait de vos
résultats?.......................................................................
Qu'est-ce qu'une bonne
alimentation?....................................................................
.................................................................................................................................
.................................................................................................
Qu'est-ce qu'une mauvaise
alimentation?..............................................................
.................................................................................................................................
.................................................................................................
Qu'est-ce que bien manger veut dire selon
vous?..................................................
................................................................................................................................
.................................................................................................
Comment percevez-vous les services et prestations dans les
restaurants
informels..................................................................................................................
.................................................................................................
* 1 CHEYNS,
EMANNUELLE : Identification et construction de la qualité de
produits alimentaires : le cas de l'alimentation urbaine du Burkina Faso.
Thèse de doctorat 3ème cycle en économie du
développement agricole.
* 2 AKINDES (F), Secteur
informel alimentaire et changement des habitudes à la consommation
à Abidjan, rapport CEE-ORSTOM, Abidjan, 1987, 15p.
* 3 KOUAKOU N'GUESSAN (F),
Les ''maquis'' d' Abidjan: nourritures du terroir et fraternité
citadine ou la conscience de la classe autour d'un foutou d'igname, in
cahier ORSTOM, Série Sciences Humaines, France, 1983, volume XIX,
N° 4,P 545- 550.
* 4 COURADE et ALLI,
Évaluation des habitudes à la consommation des produits
alimentaires en Côte d'Ivoire, ORSTOM, Paris, 1988, 86p.
* 5 KOUAKOU N'GUESSAN (F),
Les ''maquis'' d' Abidjan: nourritures du terroir et fraternité
citadine ou la conscience de la classe autour d'un foutou d'igname, in
cahier ORSTOM, Série Sciences Humaines, France, 1983, volume XIX,
N° 4,P 545- 550.
* 6 Source Mairie du Plateau
* 7 COURADE et ALLI,
Évaluation des habitudes à la consommation des produits
alimentaires en Côte d'Ivoire, ORSTOM, Paris, 1988, 86p.
* 8 AXEL (H),
Modernité alimentaire: un voyage sans cartes?, in Santé
conjuguée, Avril 2006, N°36
* 9 CHEYNS (E),
Identification et construction de la qualité de produits alimentaires:
le cas de l'alimentation du Burkina Faso, thèse et doctorat 3e cycle
en économie du développement agricole, Montpellier, 1998,
442p.
* 10 AKINDES (F), Secteur
informel alimentaire et changement des habitudes à la consommation
à Abidjan, rapport CEE-ORSTOM, Abidjan, 1987, 15p.
* 11 JEAN-PIERRE (P),
Manger aujourd'hui, attitudes, normes et pratiques, édition
Privat, Paris 2002.
* 12 Lise DUBOIS
* 13 CHEYNS (E),
Identification et construction de la qualité de produits alimentaires:
le cas de l'alimentation du Burkina Faso, thèse et doctorat 3e cycle
en économie du développement agricole, Montpellier, 1998,
442p.
* 14 Hamadou
Hampâté Bâ cité par CHEYNS (E), Identification et
construction de la qualité de produits alimentaires: le cas de
l'alimentation du Burkina Faso, thèse et doctorat 3e cycle en
économie du développement agricole, Montpellier, 1998, 442p.
* 15 JEAN-PIERRE (P),
Manger aujourd'hui, attitudes, normes et pratiques, édition
Privat, Paris 2002.
* 16 Claude FISHLER
cité par AXEL (H), Modernité alimentaire: un voyage sans
cartes?, in Santé conjuguée, Avril 2006, N°36
* 17 S.Y. AFFOU
transformation du système alimentaire pour faire face aux défis
d'une population urbaine croissante : le cas de la Côte
d'Ivoire
* 18 VIDAL(C),
« L'artisanat féminin et restauration populaire à
Abidjan », in femme et politique alimentaire. Acte du
séminaire ORSTOM-CIE, Paris, 14 - 18 Janvier 1985,
p 548 - 556.
* 19 KOUAKOU N'GUESSAN (F),
Les ''maquis'' d' Abidjan: nourritures du terroir et fraternité
citadine ou la conscience de la classe autour d'un foutou d'igname, in
cahier ORSTOM, Série Sciences Humaines, France, 1983, volume XIX,
N° 4,P 545- 550.
* 20 Dictionnaire le Petit
Robert, Paris XIème, 1989
* 21 Dictionnaire de
Sociologie, le robert/ Seuil 1999
* 22 Dictionnaire de
Sociologie, le robert/ Seuil 1999
* 23 AKINDES (F),
Urbanisation et développement du secteur informel alimentaire en
Côte d'Ivoire: l'exemple d'Abidjan, thèse de doctorat en socio
économie, EHESS-ORSTOM, Paris, 1990.
* 24 Dictionnaire le Petit
Robert, Paris XIème, 1989
* 25 GRINGRAS cité par
N'DA (P), Méthodologie de la recherche, de la problématique
à la discussion des résultats, comment réaliser un
mémoire, une thèse en sciences sociales et en
éducation, 2e édition, revue et augmentée, EDUCI
2002.
* 26 CROZIER (M) et
FRIEDBERG(E), L'acteur et le système, édition du Seuil,
Paris, 1977.
* 27 N'DA (P),
Méthodologie de la recherche, de la problématique à la
discussion des résultats, comment réaliser un mémoire,
une thèse en sciences sociales et en éducation, 2e
édition, revue et augmentée, EDUCI 2002.
* 28 N'DA (P),
Méthodologie de la recherche, de la problématique à la
discussion des résultats, comment réaliser un mémoire,
une thèse en sciences sociales et en éducation, 2e
édition, revue et augmentée, EDUCI 2002.
* 29 N'DA (P), op cit page
65
* 30 N'DA (P), op cit page
69-70
* 31 Source Mairie du
Plateau
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