3.1. APPRECIATION CRITIQUE
A l'heure actuelle où touts les Etats sont à la
recherche des moyens suffisant pour financer les différentes
institutions affaiblies par la crise financière et économique,
chaque Etat a le souci de collecter autant d'argent nécessaire pour le
fonctionnement de l'administration et pour l'amélioration du vécu
quotidiens de ses citoyens.
Devant pareille difficulté, il est de ces personnes
qui privent l'Etat de sa ressource la plus sûre qui est l'impôt.
Comme nous l'avons dit dans notre développement, l'impôt constitue
la source la plus fiable pour un Etat qui se veut indépendant. Son
insuffisance pousse l'Etat à recourir à d'autres ressources qui
ne sont pas sûres telles que l'emprunt et les ressources exceptionnelles
et ces autres ressources n'expriment pas comme l'impôt l'attachement du
peuple à son territoire.
En République Démocratique du Congo, ce n'est
pas la légitimité de l'impôt qui fait défaut mais
c'est la conception que revêt ce prélèvement qui est
à l'origine de ce désintéressement dont fait montre la
population.
Le peuple congolais n'a pas une bonne opinion de l'impôt
tant il est vrai qu'un contribuable ne se plie au paiement de l'impôt que
lorsque ceci permet de financer l'administration en vue d'aménagement du
territoire ou tout au moins s'il accepte cette politique ; et aussi s'il
estime retirer une certaine contrepartie de son sacrifice financier en
dépit du fait que la conception contemporaine de l'impôt
écarte toute notion de contrepartie.
La RDC est réputée par ses richesses, par sa
superficie, par sa flore et sa faune et ceux-ci lui attribuent le titre de
scandale géologique, nous pouvons envisager que dans un tel pays la
matière imposable soit abondante, malheureusement toutes ces richesses
ne servent pas à l'amélioration du vécu quotidien de la
population.
Le peuple souffre, les fonctionnaires sacrifiés, la
jeunesse abandonnée, l'enseignement et la santé
négligée, or c'est à cette population démunie,
dépourvue de tout subside que revient le paiement de l'impôt.
Le comble est que ceux-là qui sont bien payés
bénéficient des exemptions et d'exonérations, et pourtant
nul n'ignore le caractère obligatoire que revêt cette
contribution.
Cet élément est évident parce que
l'impôt intéresse au premier chef tout individu atteint dans sa
richesse en tant que contribuable, mais au Congo ce sont souvent les citoyens
dépourvus de richesse qui doivent payer l'impôt quand bien
même leur revenu ne leurs permettent pas de nouer les deux bouts du
mois.
Partant de notre recherche, nous avons remarqué que
d'une part si la population ne s'adonne pas au paiement de l'impôt, c'est
suite à la contre partie qui est un élément psychologique
déterminant qui ferait de l'impôt une obligation naturelle bien
que ce dernier ne perçoit pas un salaire décent, se sentirait
dans l'obligation de le payer comme le ferait un bon père de famille.
Cette contre partie est perçue comme un miroir
indispensable pouvant servir de motivation pour le contribuable de payer avec
dévouement sa contribution, tout en sachant que la conception
contemporaine de l'impôt écarte toute idée de contre
partie.
D'autre part, tout en étant pragmatique nous imaginons
la peine qu'a ce contribuable misérable, de voir son maigre salaire
amputer au profit de la richesse publique, pendant qu'il sait qu'il y a des
autorités qui gagnent des sommes colossales mais qui échappent
au paiement de l'impôt, ceux-ci sachant que l'impôt
bénéficie des forces majeures de légalité et
d' égalité.
C'est ce qui est à déplorer de la part des
autorités congolaises c'est la recherche éhontée et
égocentrique de l'intérêt personnel qui a pris le
déçu sur l'intérêt général.
Ce qui nous pousse de dire que Jusqu'à ce jour, les
recettes perçues de l'impôt en RDC, ne servent pas de mobile
suffisant pour pousser les citoyens à payer volontairement et
régulièrement leur contribution, d'autant plus que les
réalisations attendues de l'impôt ne sont encore qu'à
l'état utopique.
Ce travail est un outil qui à la fois vient
conscientiser les contribuables de l'importance que revêt cette
contribution qui est la voie la plus sûre de développement d'un
Etat indépendant et démocratique.
Le choix de la fraude est non seulement constitutive de
privation de l'Etat des moyens essentiels pour remplir ses missions mais
constitue aussi un déséquilibre ou une inégalité
entre la population soumise à cette contribution et à celle qui
l'évite.
C'est pourquoi nous invitons le peuple congolais à
vivre dans la loyauté et dans la légalité tout en
s'acquittant avec beaucoup de volonté à cette tâche qui le
fait participer au développement de son pays. Comme l'affirme le prof
BUABUA, le prélèvement fiscal ne constitue pas l'unique ressource
publique d'un état moderne, mais il reste sans doute la ressource
première, ordinaire la plus sûre que l'on puisse concevoir comme
catalyseur de développement.
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