WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Nutrition et VIH

( Télécharger le fichier original )
par Adje Clement TCHOMIAN
Université de Cocody, Abidjan  - Certificat d'études spécialisées  2007
  

sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

MEMOIRE :

Statut nutritionnel des patients originaires d'Afrique Subsaharienne infectés par le VIH et débutant un traitement antirétroviral :

Cohorte Lipoafri

CERTIFICAT D'ETUDE SPECIALISEE

SERVICE DES MALADIES INFECTIEUSES ET TROPICALES

DR. Adje Clément

Sommaire

PREMIERE PARTIE :

Généralités

Introduction............................................................................

Contexte de l'étude ...................................................................

Justification de l'étude ...............................................................

DEUXIEME PARTIE :

Notre étude

Objectifs.................................................................................

Matériel et Méthodes..................................................................

Résultats..................................................................................

Commentaires...........................................................................

Conclusion..............................................................................

Recommandations.....................................................................

Références bibliographiques............................................................

PREMIERE PARTIE:

GENERALITES

I - INTRODUCTION

I-1 CONTEXTE DE L'ETUDE

On estime qu'en 2006, 39,5 millions de personnes vivaient avec le VIH dans le monde. Les estimations établies révèlent que 4,8 millions de nouveaux cas d'infection se sont produites et 3,8 millions de patients étaient décédés de l'infection VIH/SIDA. Parmi les personnes infectées selon le rapport ONUSIDA 2006 on dénombrait 37,2 millions d'adultes et 17.7 millions des adultes infectés des femmes et 2.3 millions d'enfants (2).

L'Afrique subsaharienne avec 10% de la population mondiale abrite néanmoins plus de 60% des personnes infectés par le VIH sida. En 2005 on estimait à 3.2 millions le nombre de nouvelles infections, par ailleurs, 2.4 millions d'adultes et enfants sont décédées de l'infection en Afrique subsaharienne selon le rapport onusida 2005(1).

A l'échelle mondiale, on considère généralement que le taux d'incidence du VIH a atteint son point le plus élevé dans les années 1990 et s'est stabilisé par la suite, même si l'incidence continue de croître dans un certain nombre de pays (2). Cette tendance est souvent liée aux changements de comportement et aux programmes de prévention. Les modifications de l'incidence liées à une augmentation de la mortalité imputable au SIDA ont fait que la prévalence relative du VIH s'est stabilisée au niveau mondial.

Toutefois, le nombre de personnes vivant avec le VIH a continué d'augmenter, du fait de la croissance de la population et, plus récemment, des effets de la thérapie antirétrovirale sur le prolongement de la durée de vie des nombreuses personnes infectées.

Cependant, l'épidémie est particulièrement sévère en Afrique australe, ou l'infection à vih continue de progresser. Les données recueillies dans le cadre de nouvelles enquêtes soulignent l'impact disproportionné du SIDA sur les femmes, en particulier en Afrique subsaharienne et parmi les jeunes (15-24 ans), le ratio est encore plus marqué, avec trois jeunes femmes infectées pour un jeune homme.

En Côte d'Ivoire, selon les chiffres donnés par l'ONUSIDA dans son rapport 2006 le nombre de personnes vivant avec le VIH est de 750 000 et le taux de prévalence du VIH, chez les adultes entre 15 et 49 ans a chuté. Les adultes de 15 ans et plus vivant avec le VIH sont 680 000 personnes. Le nombre des femmes de 15 ans et plus vivant avec le VIH est de 400 000. Tandis que le nombre de décès est chiffré à 65 000 personnes. Par ailleurs le nombre d'enfants entre 0 et 14 ans vivant avec le VIH est de 74 000 enfants. Toujours selon l'onusida, le nombre d'orphelins du SIDA entre 0 et 17 ans est de 450 000 (Rapport onusida 2006). Globalement on note une baisse supérieure à 25% statistiquement significative des tendances des nouvelles infections dans le pays et la prévalence de l'infection se situe a moins de 4%. Cela est du aux efforts nationaux consentis par le gouvernement et les structures internationale qui oeuvrent face a cette pandémie.

Malgré les nouvelles stratégies d'accès aux traitements antirétroviraux nécessaires dans nos pays en développement organisé par les partenaires internationaux fonds mondial et OMS beaucoup d'efforts restent à faire dans la prise en charge des personnes vivants avec le VIH en Afrique (1 ;2). En effet aujourd'hui, presque 40% des enfants africains de moins de cinq ans souffrent d'un retard staturo-pondéral imputable a une carence nutritionnelle chronique (8,13). L'insuffisance pondérale conséquence de la nutrition qui est l'une des principales causes de mortalité dans le monde, responsable de 3,7 millions de décès en 2000 et pratiquement la moitié des décès (48,6%) est intervenue en Afrique subsaharienne (3 ;15) ; a cet effet, l'organisation mondiale de la santé est entrain de réaliser un examen systématique de la littérature(3). Certaines études ont montré une association entre la perte de poids et le risque accru d'infections opportunistes et un temps de survie plus court (4 ; 5 ; 6). D'autres études ont montré que le pronostic clinique est moins favorable et que le risque de surmortalité est plus grand chez les patients infectés par le vih chez qui les apports ou les réserves en micronutriments sont inadéquats (7 ; 23). Il est donc important de mettre en place des programmes de prise en charge qui prennent en compte le volet nutritionnel chez les patients infectés par le vih. Des études sur la prise en charge des enfants infectés par le vih en associant une bonne réhabilitation nutritionnelle et la vaccination réduisait la mortalité ( 8 ; 13 ; 44)

La multitherapie antirétrovirale améliore l'état nutritionnel indépendamment de ses effets de la suppression de la charge virale et le statut immunitaire(46) bien que certains patients restent malnutris malgré le traitement antirétroviral il importe donc de se pencher sur la prise en charge nutritionnel (14). On observe un relâchement de l'observance surtout durant les trois premiers mois essentiellement à cause des effets secondaires des ARV, nausée vomissement crampes douleur de estomac, sensation de malaise etc. plus accrus chez les patients malnutris que chez ceux qui ont profil nutritionnel acceptable(15). D'autres complications métaboliques ont été notées avec l'utilisation des antirétroviraux à savoir une altération du métabolisme glucidique et lipidique et l'apparition des lipodystrophie (29).

II - JUSTIFICATION DE L'ETUDE

L'Afrique subsaharienne est la région la plus atteinte par l'infection à vih avec plus de 60% des patients infectés. Elle draine également de nombreux facteurs contribuant à la propagation de cette infection ; les infrastructures sanitaires défectueuses, la famine avérée, la prise en charge multidisciplinaire pas bien encore intégrée, tous ces facteurs aggravent l'état nutritionnel des personnes malades dans cette région du monde. L'infection à VIH avec sa répercussion désastreuse sur l'organisme humain entraînant un hyper catabolisme et expose l'individu atteint à la malnutrition et une perte de poids entraîne chez la personne infectées des complications nutritionnelles liées à l'infection à VIH.

La malnutrition pourrait apparaître à toutes les phases de l'infection à VIH, mais elle est retrouvée généralement au stade terminal, ou lorsque rien n'est fait le malade est emporté dans un état cachectique indescriptible. De nombreux facteurs physiopathologiques de l'infection à VIH entraînant forcement un état nutritionnel précaire ; les fièvres répétées sans étiologie particulière, l'inappétence, les candidoses buccales, oro-pharyngées et digestives, les diarrhées aigues comme chroniques, la perte de poids progressive est définie comme un critère majeur de l'infection à VIH surtout lorsqu'elle dépasse 10% du poids corporel, annonçant déjà cette malnutrition.

Certains auteurs affirment que l'origine de la malnutrition est donc multifactorielle, ou le mécanisme primaire serait une diminution de l'alimentation, un déséquilibre des dépenses énergétiques, enfin une malabsorption des aliments au niveau digestif, tout ceci abouti a une perte de poids qui est donc la conséquence de la balance énergétique négative.

La malnutrition est un problème de santé publique majeur dans les Pays en Développement (PED) surtout en Afrique subsaharienne. L'organisation mondiale de la santé (OMS), dans son rapport de 2000 estime que plus d'un tiers des enfants âgés de moins de 5 ans, dans les PED ont un retard staturo-pondéral par rapport à leur âge (De Onis, 2000), La malnutrition contribue en grande partie à la mortalité infantile en affaiblissant les fonctions immunitaires de l'enfant (Chandra, 1991), en diminuant sa résistance aux maladies infectieuses (Victoria et al. 1990). En 1995, Pelletier et al ont montré que 50% des cas de décès chez les enfants infectés parle VIH sont liés à la malnutrition. Au regard de l'ensemble des études réalisées dans les pays d'Afrique, la malnutrition apparaît comme une donnée à prendre en compte dans la prise en charge globale de toute pathologie infectieuse sous les tropiques car elle est responsable d'une grande part des décès en particulier chez les patients infectés par le VIH (Pelletier et al, 1995).

En Côte d'Ivoire la situation nutritionnelle, selon l'Enquête de Démographie et de la Santé (EDS) 1998, un quart des enfants de moins de 5 ans accuse un retard de croissance. Ce qui représente, selon les standards de l'OMS, une prévalence moyenne par rapport aux autres pays. Durant les deux premières années de la vie, les prévalences du retard de croissance augmentent avec l'âge de l'enfant ; les enfants de moins de 6 ans sont les plus touchés 8,2% ; entre 6 mois et un an plus du dixième des enfants 13% souffrent de cette forme de malnutrition ; entre un et deux ans la proportion d'enfants atteints devient encore plus élevées (29 ,1%). Ces chiffres expriment la situation en Côte d'Ivoire en 1998. Depuis, une enquête menée par l'OMS, en 2003 évaluant la situation au sein des populations à l'échelle nationale, en partenariat avec l'Unicef a décidé d'appuyer le programme national de nutrition (PNN) afin de mesurer les répercussions de la guerre civile sur la situation nutritionnelle et orienter les éventuelles interventions dans ce domaine.

Notre étude est réalisée au sein d'une population de patients infectés par le VIH afin de répondre à une des interrogations que suscite cette pandémie à savoir la description de l'état nutritionnel de ces patients et apprécier les répercussions sur la progression vers le stade sida maladie. Cette étude permettra également d'apprécier les interventions pour améliorer l'état nutritionnel des patients infectés par le VIH. Peu d'étude ont abordé ce sujet chez les malades infectés par le VIH chez les adultes noirs africains. Par contre de nombreuses études ont été réalisées chez les enfants souffrant de malnutrition protéino-calorique et énergétique ces données disponibles ont permis d'améliorer la prise en charge globale de ces enfants (Muller et al 2000). Les recommandations de ces interventions ont même été intégrées dans les programmes de prise en charge et ont permis de sauver de nombreux enfants souffrant de cette malnutrition. Chez les adultes peu d'étude sur la malnutrition et le vih ont été rapportée en Afrique, c'est pourquoi nous avons décidée de réaliser cette étude afin d'envisager des recommandations qui pourraient être intégrées dans la prise en charge globale de cette infection. Cette étude est réalisée chez les patients naïf de traitement antirétroviral, afin d'évaluer les paramètres nutritionnels de base et qui pourrait changer après exposition aux médicaments antirétroviraux.

En outre il est important d'apprécier le statut nutritionnel des patients infectés par le VIH et vivant dans deux contextes différents. Certains auteurs affirment que le statut nutritionnel des européens serait meilleur que celui des africains en raison de l'autosuffisance alimentaire dont jouissent les pays européens. L'infection à VIH entraînerait un état nutritionnel précaire déjà fragilisé en Afrique par un contexte de sous alimentation observé dans la population générale. Les fièvres répétées sans étiologie particulière, l'inappétence, les candidoses buccales, oro-pharyngées et digestives, les diarrhées aigues comme chroniques, la perte de poids progressive, annonçant déjà le mauvais état malnutrition.

Une étude menée au Guatemala a montré que l'introduction journalière d'un supplément nutritif chez les enfants d'âge préscolaire entraînait une diminution significative de la mortalité et de la morbidité ( 11). On serait tenté de croire que cette importante mortalité engendrée par le vih en Afrique aurait aussi son origine dans la malnutrition endémie qui sévit en Afrique, et qu'une intervention sur le statut nutritionnel de ces malades pourrait améliorer leurs conditions de survie. Une étude classique dirigée à Narangwal au Punjab (Inde) a démontré de façon indéniable la valeur d'un programme de santé qui associe les soins nutritionnels. Concernant l'état nutritionnel et certains autres paramètres de santé, le traitement combiné a donné les meilleurs résultats. La seule supplémentation nutritionnelle a également donné de bons résultats, dans une étude réalisée au Rwanda on a vu par rapport au groupe témoin, on n'a observé aucune amélioration de l'état nutritionnel du groupe qui ne recevait que des soins de santé, sans supplément alimentaire. Toutes ces études montrent l'importance de l'apport nutritionnel dans un programme de prise en charge des personnes vivant et infectées par le VIH.

La pertinence de notre étude est due au fait qu'elle explore un domaine nouveau dans le concept de la prise en charge globale de l'infection à vih en Afrique et illustrera mieux le profil nutritionnel des patients noirs africains.

L'état nutritionnel des patients VIH doit être préservé avant que le sujet ne développe le syndrome de maigreur constitutionnel, c'est pourquoi il est important d'aborder cet aspect de la prise en charge avant l'initiation du traitement antiretroviral. Les personnes infectées par le VIH doivent avoir une évaluation nutritionnelle nécessaire dans le suivi et la prise en charge globale de cette infection.

A l'instar du statut nutritionnel beaucoup d'autres problèmes rencontrés chez ces patients infectés par le vih avaient été minimisés. Au début de l'infection certains auteurs ont dénoncé, les déficiences en micronutriments, l'aberration dans la composition de la moelle osseuse, les conséquences cardiovasculaire du traitement, et le concept de la lipodystrophie qui s'est avéré des années plus tard comme un problème difficile a résoudre, c'est pourquoi, nous pensons qu'il est nécessaire de se pencher sur ce aspect des choses le plus tôt possible.

DEUXIEME PARTIE :

NOTRE ETUDE 

sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo