INTRODUCTION
La couverture forestière de la Côte d'ivoire dans
les années 1900, était de 16 millions d'hectares (CHATELAIN
et al., 2004). En 2000, le BNETD (2005), l'a évalué
à 6,38 millions d'hectares, composée de 4,2 millions d'hectares
de forêts classées constituées par les plantations
forestières industrielles et les réserves biologiques de la flore
et de 2,18 millions d'hectares d'aires protégées sous forme de
Parcs nationaux et de Réserves. Aujourd'hui, la zone forestière
est réduite à quelques lambeaux de forêts secondaires,
isolés au sein d'une succession de plantations villageoises ou
industrielles et de jachères.
L'essor démographique ayant entraîné des
besoins alimentaires et économiques plus accrus, la pression sur le
patrimoine forestier de la Côte d'Ivoire est devenue très forte.
La dégradation de l'environnement forestier et de sa biodiversité
a touché toutes les régions de la Côte d'Ivoire,
particulièrement celles du Sud-Ouest qui, en 1996, représentaient
91 p.c. des zones forestières du pays (CHATELAIN et al., 2004).
La diminution, voire même la disparition des forêts ivoiriennes
trouve son origine dans les feux de forêts, l'exploitation abusive et
anarchique des ressources foncières et forestières, à
savoir l'abattage, l'agriculture itinérante et surtout l'extension de
l'agriculture traditionnelle en agriculture industrielle (FAO, 2003).
L'agriculture constitue la principale cause de la déforestation en
Côte d'ivoire, car les agriculteurs ont recours à un
système cultural caractérisé par une pratique agricole sur
brûlis, ce qui entraîne une destruction rapide de la biomasse.
Comme dans la plupart des pays, en Afrique de l'Ouest, la
Côte d'Ivoire a hérité, de la période coloniale, la
création des plantations de cacaoyers dans le Sud-Est et le Centre-Est
du pays, qui fut la première boucle de cacao. Dès la fin des
années 1950, les plantations de cacaoyers ont été
créées dans le Centre-Ouest en drainant les anciens planteurs du
Centre-Est et les agriculteurs originaires des savanes baoulé. Quelques
années après, cette région devient la deuxième
boucle de cacao de la Côte d'Ivoire avant de faire place aujourd'hui au
Sud-Ouest forestier après la construction des voies de communication et
l'ouverture du port de San-Pédro. Les plantations de cacaoyers occupent
15,62 p.c. de la couverture forestière de la Côte d'Ivoire
(MANYONG et al., 1996 ; SONWA et al., 2000, 2001). Leur
création à la périphérie des forêts
entraîne des répercutions sur le patrimoine forestier.
Aujourd'hui, suite à la destruction du massif forestier
de la Côte d'Ivoire, pour la création des plantations de
cacaoyers, le projet BIOTA a initié une étude dans le
Département d'Oumé, la précédente boucle de cacao.
L'objectif principal de cette étude est porté sur
l'évaluation de l'impact de la cacaoculture sur la
biodiversité et les ressources naturelles végétales de ce
Département.
Le premier objectif spécifique de notre étude
s'intéresse à la description de la composition floristique des
fragments de forêt et des milieux anthropisés. Cette partie fait
l'objet d'un inventaire floristique de ces différents types de
végétation afin d'avoir une idée de la diversité
végétale actuelle de notre zone d'étude.
Le second objectif porte sur l'analyse de la structure
verticale et horizontale de ces différents biotopes. Ce volet nous
permettra d'apprécier l'état de dégradation ou de
conservation de l'environnement de cette zone.
La connaissance de la dynamique de la
régénération, en terme de potentiel de reconstitution de
la forêt, reste une information essentielle pour les plans
d'aménagement des milieux perturbés (KOULIBALY, 2008). C'est dans
cette optique que le troisième objectif traitera la dynamique de la
régénération des espèces ligneuses dans les
plantations de cacaoyers, des jachères et des îlots forestiers.
Cette dernière partie donnera une idée du potentiel de
restauration des plantations après leur abandon.
Ce manuscrit est composé de quatre parties essentielles
outre l'introduction et la conclusion suivie de perspectives et de
recommandations :
- la première partie est consacrée aux
généralités sur le milieu d'étude ; - la
deuxième traite du matériel et des méthodes ;
- la troisième est relative aux résultats
- la quatrième s'intéressera à la
discussion.
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