La collaboration entre l'ONU et l'union africaine dans la résolution pacifique des conflits armés en Afrique: cas de la crise au Darfour( Télécharger le fichier original )par Philippe TUNAMSIFU SHIRAMBERE Université Libre des Pays des Grands Lacs "ULPGL" - Diplôme de licence 2005 |
§2. POUR L'UNION AFRICAINECompte tenu des exigences du maintien et du rétablissement de la paix, il est nécessaire que le volet financier fasse l'objet d'une attention particulière, que l'Union Africaine mette sur pied une structure logistique et matérielle qui ne souffre pas de pénurie au moment de servir. Elle a néanmoins créé un Fonds Spécial dénommé "Fonds de la paix" chargé de "fournir au Conseil de Paix et de Sécurité, les ressources financières nécessaires pour les missions de soutien à la paix et d'autres activités opérationnelles liées à la paix et à la sécurité", art 21 du Protocole portant création du Conseil de Paix et de Sécurité. Le financement de cette structure nous semble problématique lorsqu'on sait que l'organisation se plaint non seulement de la lenteur à laquelle arrive certaines contributions de ses membres mais aussi que beaucoup d'entre elles n'arrivent pas du tout; ce qui nous pousse à affirmer que la question des arriérés nécessitera une pleine étude pour montrer l'ampleur du problème. Dans un premier temps, il est dit que le Fond de la paix sera "alimenté par des crédits prélevés sur le budget ordinaire de l'Union, y compris les arriérés des contributions"; art 21(2). Or, le budget annuel de l'Union n'est véritablement pas alimenté, alors comment dans ce cas, pourvoir efficacement au financement du fonds pour la paix et assurer une marge de manoeuvre au structure? Dans un deuxième temps, "les Etats sont sollicités pour des contributions volontaires", art 21(2), malgré leur lenteur, nous interpellons leur conscience afin qu'ils fassent preuve de bonne foi en versant régulièrement leur contribution à l'échéance et non pas appliquer le principe de la "généalogie du serpent"149(*). En troisième temps enfin, les contributions extérieures à l'Afrique sont acceptées selon les termes du Protocole qui dit que "d'autres sources à l'Afrique, y compris le secteur privé, la société civile et les particuliers, ainsi que des fonds provenant d'activités de mobilisation des ressources peuvent être également acceptées à condition que le président de la Commission accepte conformément aux objectifs et aux principes de l'Union, art 21(2 et 3). Toutefois, dans le cadre de la résolution de la crise soudanaise, nous recommandons à l'Union Africaine ce qui suit:
* 149 Nous empruntons cette expression dans un adage Swahili: "kizazi cha nyoka". Pour le serpent, les enfants doivent apprendre à se débrouiller ou à voler de leurs propres ailes dès la naissance. Ainsi, nous y faisons allusion parce que les Etats Africains ont crées l'Union Africaine et au lieu de la dotée des moyens nécessaires, l'abandonne à la manière du serpent face à ses enfants. Ce qui explique ses blocages. |
|