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La collaboration entre l'ONU et l'union africaine dans la résolution pacifique des conflits armés en Afrique: cas de la crise au Darfour

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par Philippe TUNAMSIFU SHIRAMBERE
Université Libre des Pays des Grands Lacs "ULPGL" - Diplôme de licence 2005
  

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C. Force de protection de l'Union Africaine au Darfour

Plus d'une voix s'étaient élevées criant haut et fort les exactions commises par les milices arabes Janjawids soutenus par le gouvernement contre la population civile noire du Soudan au Darfour. D'autres voix faisaient état d'épuration ethnique et d'autres encore de génocide.

La seule possibilité était d'avoir le courage de reconnaître la situation au Darfour comme catastrophique, de s'impliquer et de tenter de rechercher une solution négociée en vue d'une paix définitive et durable.

L'Union Africaine, devant ses responsabilités régionales, avait décidé de s'impliquer, malgré ses maigres moyens, dans la crise du Darfour étant donné que la population civile avait besoin, de toute urgence, de sa protection.

C'est ainsi que l'Union Africaine, dans sa réunion d'Addis-Abeba130(*), le 20 octobre 2004, avait accepté de renforcer sa force de surveillance au Darfour en vue de mettre fin à la crise dans cette région soudanaise.

1° Composition de la force de protection de l'Union Africaine au Darfour

L'Union Africaine a besoin d'une réussite au Darfour pour prouver que ses nouvelles structures peuvent peu à peu apporter des solutions aux conflits qui se déroulent sur le continent. Elle peut, d'ores et déjà, se targuer des débuts prometteurs grâce à l'élaboration et la supervision d'un cessez-le-feu défaillant, l'analyse de perpectives encore minces, de négociations sur un règlement politique et la tentative de mettre sur pied une force de maintien de la paix131(*).

En effet, selon le communiqué de l'Union à Nairobi132(*), les effectifs de l'Union Africaine chargés de veiller au respect du cessez-le-feu au Darfour vont passer de quelques 465 à 3.320 hommes. Le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) qui y était réuni décida que la mission africaine au Soudan133(*) doit être composée de 3.320 personnes, dont 2.341 militaires, parmi lesquels 540 observateurs, ainsi que 815 policiers et des collaborateurs civils.

Aussi, Assane Ba134(*), attaché de presse du chef du centre de gestion des conflits de l'Union Africaine, déclare que "de nombreux pays africains continuent à nous proposer l'envoi des troupes supplémentaires, mais il nous manque des moyens. Si on veut que l'Union Africaine envoie plus de troupes au Darfour, il faut que la communauté internationale nous soutienne". Dix pays ont jusque là annoncé l'envoi de leurs troupes pour faire partie des observateurs de l'Union Africaine au Soudan. Il s'agit de la Gambie, du Ghana, du Tchad, du Kenya, du Rwanda, du Nigeria, de l'Afrique du Sud, de l'Egypte, de l'Algérie et de la Tanzanie.

L'effectif des troupes est constitué de la manière suivante: 392 Rwandais, 594 Nigérians, 256 soldats Sud africains, 196 Tanzaniens et Gambiens, 40 Tchadiens, 35 Kenyans, 80 observateurs Egyptiens, Gambiens, Ghanéens et Sud africains. Bref, l'effectif total de la mission au Soudan de l'Union Africaine devrait atteindre à terme 3.320 représentants, soldats, observateurs militaires, policiers et Observateurs militaires, policiers et personnel civil135(*).

2° Mandat de la Force de protection de l'Union Africaine au Darfour

Le Conseil de Paix et de Sécurité de l'Union Africaine, dans son communiqué du 27 juillet 2004136(*), avait annoncé que les troupes déployées devraient avoir pour mandat la protection de la population civile. Cette force devrait aussi être déployée dans les zones rurales de façon à assurer la sécurité, à faciliter le retour volontaire et sans risque des personnes déplacées et à empêcher que l'épuration ethnique qui a déjà commencé au Darfour ne se poursuive.

Cette proposition avait été rejetée par Khartoum, ce qui avait permis à l'Union Africaine de la revoir en maintenant la protection des observateurs déployés sur le terrain tout en ne rejetant pas, officieusement137(*), que ces militaires sont chargés de la protection des civils situés à proximité.

Enfin, à la lumière du Protocole relatif à la création du Conseil de Paix et Sécurité de l'Union Africaine, le rôle des Etats membres contributeurs des troupes en vertu de l'art 13(17, a-b), en plus des responsabilités qui sont les leurs, ils s'engagent, à la demande de la Commission, et après autorisation du Conseil de Paix et Sécurité ou de la Conférence, à mettre immédiatement à disposition les contingents en attente avec l'équipement nécessaire pour les opérations visées à l'art 13(3) du Protocole. Les Etats membres s'engagent à fournir à l'Union toutes formes d'assistance et de soutien nécessaires pour le maintien et la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité sur le continent, y compris le droit de passage par leurs territoires.

Notre constat à ce propos est que la plupart des pays qui proposent leurs troupes, soit pour l'observation, soit pour le maintien de la paix ne prennent pas de mesures nécessaires à leur disposition afin de permettre le transport de leur contingent vers le pays où la paix et la sécurité sont menacées. Et pourtant l'art 21(6-7) dispose que "les Etats pourvoyeurs de contingents peuvent être invités à prendre en charge le coût de leur participation pendant les trois premiers mois. L'Union Africaine rembourse les frais ainsi encourus par les Etats pourvoyeurs de contingents concernés dans un délai maximum de six mois et reprend à son compte le financement des opérations".

En conséquence, l'Union Africaine, n'ayant pas des moyens nécessaires pour répondre à cette urgence, fait recours à la communauté internationale en légitimant cette requête conforme à l'art 17(2) du Protocole qui souligne que "à chaque fois que nécessaire, le recours sera fait aux Nations Unies pour obtenir l'assistance financière, logistique et militaire nécessaire pour les activités de l'Union dans le domaine de la promotion et du maintien de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Afrique, conformément aux dispositions du chapitre VIII de la charte des Nations Unies relatives au rôle des organisations régionales dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales".

* 130 XINHUANET 21.10.2004, "L'Union Africaine accepte d'envoyer de troupes supplémentaires au Darfour", Addis-Abeba, disponible sur l'adresse www.africatime.com, lu ce 05 novembre 2004.

* 131 Rapport Afrique N°83, "Ultimatum au Darfour, nouveau plan d'action international', Art. Cit.

* 132 AFP 21.10.2004, "Les effectifs de l'Union Africaine au Darfour fixés à 3.320 hommes", disponible sur l'adresse http://www.izf.net/izf/actualité , lu ce 05 novembre 2004.

* 133 AFP, "Les effectifs de l'Union Africaine au Darfour augmentée à 3.320 hommes", disponible sur l'adresse www.lintelligent.com/gabarits/article, lu ce 05 novembre 2004.

* 134 AFP, "Soudan: L'Union Africaine prête à renforcer sa mission, mais "manque de moyens", disponible sur l'adresse http://lecourier.vnogency.com, lu ce 05 novembre 2004.

* 135 AFP 08/11/2004, "L'Union Africaine est prête à envoyer davantage de troupes au Darfour", disponible sur l'adresse www.africatime.com/afrique, lu ce 17 novembre 2004.

* 136 HUMAN RIGHT WATCHS, "Darfour: l'Union Africaine doit exiger des troupes plus nombreuses", disponible sur l'adresse www.hrw.org/french du 20 août 2004, New York, lu ce 5 novembre 2004.

* 137 AFP 08/11/2004, "L'Union Africaine est prête à envoyer davantage de troupes au Darfour", Art. Cit.

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