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Du rapport imagination transcendantale -temps et le problème de la finitude et la métaphysique du Dasein chez Heidegger, une lecture thématique de "Kant et le problème de la métaphysique"

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par Davy DOSSOU
Université Canisius, Buffalo - Licence de philosophie 2008
  

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2- Le problème de la finitude dans l'homme et la métaphysique du Dasein.

La finitude est la réflexion de l'homme comme être limité sur lui-même. Cette limite peut être comprise de deux manières différentes. Premièrement comme limitation heureuse des activités humaines à l'intérieur du cosmos, deuxièmement comme limitation malheureuse de la transcendance infinie de la liberté humaine, au sens du péché ou existentiel de la contingence. La lecture heideggerienne de la Critique de la Raison Pure vise « à mettre en lumière la nécessité de poser le problème de la finitude dans l'homme, afin d'instaurer le fondement de la métaphysique22(*) ». La finitude a été mise en évidence au début de l'interprétation de Kant. Dans cette section, Heidegger veut non seulement reposer le problème des présupposés kantiens relatifs à l'essence de la finitude, mais il présente également la finitude et les problèmes qu'elle suscite, lesquels problèmes restent liés à la détermination de la forme interne d'une analytique transcendantale de la subjectivité humaine.

2.1- Le problème d'une détermination possible de la finitude de l'homme

Il faut, à proprement parler, souligner que le concept de la finitude n'est pas un thème absolument nouveau ou surprenant dans l'orbe de l'ontologie fondamentale, où la temporalité du Dasein, et sa mortalité, revendiquaient d'office un rôle primordial. Il demeure que la finitude n'avait jamais été nommée comme telle dans l'introduction à Sein und Zeit. Elle était aussi extraordinairement discrète dans les cours antérieurs à Sein und Zeit avant de s'imposer avec une force presque foudroyante à la fin des années 1920. Or, en 1929, toute l'ontologie fondamentale semble rouler sur la finitude. Heidegger s'interroge sur la manière de poser le problème de la finitude et de son évidence. Pour notre auteur, la finitude humaine paraît évidente au regard de multiples imperfections qui caractérisent l'homme. Mais la somme de toutes ces imperfections ne rend pas encore compte de l'essence de la finitude. Une autre voie, renchérit-il, qui ne mène nulle part est la démarche rationnelle. Celle-ci conçoit l'homme comme un ens creatum et affirme en lui le fait de la finitude, mais sans en éclairer l'essence et sans montrer comment cette essence finie constitue la nature fondamentale de l'homme. Pour Heidegger, « il n'y a aucune évidence touchant la manière dont doit être abordée la question de la question de la finitude dans l'homme... Le seul résultat obtenu par notre enquête est donc : la question de la finitude n'est pas une recherche arbitraire des propriétés de cet être23(*) ». La question surgit et s'impose comme une question fondamentale dès qu'on se propose d'instaurer le fondement de la métaphysique. La problématique de l'instauration du fondement de la métaphysique offre des directives pour aborder et progresser dans cette question. De même, l'instauration du fondement de la métaphysique, en tant qu'elle permet une ré-pétition authentique, met en lumière le lien essentiel entre le problème de l'instauration du fondement de la métaphysique et la question de la finitude. Heidegger rappelle que chez Kant l'instauration du fondement de la métaphysique commençait par la justification de la metaphyica generalis, comme base de la métaphysique proprement dite. La metaphysica generalis, identique à la philosophie première d'Aristote, est devenue une ontologie. Celle-ci, en s'interrogeant sur l'étant en tant qu'étant, mélange, dans une confusion totale, deux questions : la question de l'étant comme tel et la question de l'étant dans sa totalité. Mais en tant que la question de la finitude se détermine à partir d'une répétition originelle de l'instauration du fondement de la métaphysique, la question kantienne s'éloigne de la métaphysique classique et de la métaphysique aristotélicienne. En effet, la métaphysique classique pose la question de l'étant, mais sans en élaborer la problématique dominante. Ainsi, la répétition du problème de l'instauration du fondement de la métaphysique n'équivaut-il pas à une simple de la question : « qu'est-ce que l'étant comme tel ? ». Cette répétition est un retour à une question plus originaire qui fonde la première : la question de l'être dont le but est de mettre en lumière l'imbrication essentielle entre l'être (non pas l'étant) et la finitude dans l'homme24(*).

2.2- Elaboration originaire de la question de l'être comme accès au problème de la finitude dans l'homme

Alors que les physiologues s'intéressaient déjà à l'étant comme tel sans en préciser les directives, Heidegger, dans la question qu'est-ce que l'étant comme tel ?, se pose l'exigence de préciser d'abord ce qui détermine l'étant. Il faut que ce qui détermine l'étant se montre plus clairement. Ce déterminant est l'être. D'où la nécessité de la compréhension de l'être s'impose avant toute question de l'étant. La question de la philosophie première « qu'est-ce que l'étant comme tel ? », se transforme en la question « qu'est-ce que l'être ? » et l'élaboration de cette dernière clarifie le problème de la finitude humaine. Pour Heidegger, la question de l'être comme tel est enveloppé d'obscurité. Dans cette obscurité, elle doit être posée comme une question sur la possibilité de comprendre l'être. Cette question jaillit de la compréhension préconceptuelle que l'homme a de l'être. Ainsi, la question de l'être comme tel recule d'un degré et se pose comme la question sur l'essence de la compréhension en général25(*). Dès lors, le problème de l'instauration du fondement de la métaphysique se pose comme une explication de la possibilité intrinsèque de la compréhension. Son élaboration permet d'élucider le problème de la finitude.

* 22 Ibid., p. 275.

* 23 Ibid., p. 276.

* 24 Ibid., p. 278.

* 25 Ibid., p. 282.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore