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Analyse des impacts socio-économiques et spatiaux du PAPA-SUD dans la Petite Côte; cas de Mbour et Joal

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par Moustapha TINE
Université Gaston Berger de Saint Louis - Master I 2009
  

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CHAPITRE I : LES IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES

Sous l'angle socioéconomique, les impacts des aménagements portent sur : la production, la commercialisation, la qualité des produits, le revenu des populations, le niveau d'organisation les nouveaux emplois, les conditions de travail et les departs pour d'autres emplois.

I- Les impacts économiques

1. La production et la qualité des produits a. Au niveau de la pêche

Au niveau de la péche, les aménagements n'ont pas un grand effet sur la production. Les tonnages débarqués connaissent les variations interannuelles moyennes qui existaient méme avant le projet et dont les causes sont dues a d'autres facteurs. Cela, les pécheurs l'ont témoigné. L'analyse de la figure n°5 montre que la tendance générale n'a pas beaucoup évoluée. Ceci résulte du fait que les efforts déployés par le PAPA-SUD n'ont pas été concentrés sur les techniques de péche et encore moins sur une dotation en équipements de péche.

20000000

18000000

16000000

14000000

Tonage debarque

12000000

10000000

80000000

60000000

40000000

20000000

0

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

55

Figure 5 : Evolution des débarquements a Joal (en tonnes)

Cependant, a Mbour, l'aménagement de l'accès au quai côté mer a permis d'améliorer la qualité sanitaire des produits débarqués mais aussi la situation sanitaire et l'hygiène du site lui-même (evacuation des déchets, mise en oeuvre de plans santé-sécurité-environnement, mise en place d'un comité de gestion...). Il a aussi facilité l'accostage des pirogues et entrainé un développement d'autres activités, tel que le petit commerce, sur l'espace aménagé.

b. Au niveau de la transformation

La transformation artisanale des produits halieutiques, elle aussi, n'a pas, sous l'effet du projet, beaucoup progressé en termes de production. La figure 7 révèle que l'intervention du projet ne s'est pas manifestée par une augmentation perceptible de la quantité des produits transformés Khelcom. Cette quantité se situe un peu au dessus des deux millions de tonnes par année. Ceci est certes resultant du fait qu'à Khelcom, les aménagements du programme ne sont pas encore fonctionnels. Le site qui a été déblayé par l'intervention du projet n'est pas encore redallé et les femmes, déplacées pour l'aménagement de l'aire, n'ont non plus regagné le site aménagé. Elles continuent a utiliser les méme infrastructures et équipements ainsi que les mémes techniques qu'avant l'intervention du projet.

Méme a Mballing, la quantité produite n'a pas évolué parce qu'ici, les aménagements du projet ne répondent pas aux attentes des femmes et par consequent, elles ne les utilisent pas. De leur avis, le grand investissement que nécessite le transport du poisson du port de péche a l'aire de transformation et les nombreuses redevances (Cf. tableau 10) instaurées par le PAPA-SUD expliquent que la quantité des produits transformés diminue a Mballing. Par contre, la disponibilité de l'espace sur ce site a engendré de nouvelles techniques de transformation plus productives et plus hygiéniques : il s'agit de l'utilisation des fours pour le fumage (voir photo 6). Chaque spécialiste du fumage dispose d'un four qu'elle a construit par ses propres moyens. De l'avis des femmes, la construction d'un four coüte environ 100 000F CFA.

57

Source: TINE M., juin 2009, Khelcom

Figure 6 : Evolution du tonnage a sec obtenu a Khelcom

Tonnage a sec obtenu

60000000

40000000

20000000

30000000

10000000

50000000

0

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

2. La commercialisation

Les femmes ont beaucoup approuvé le nouveau dispositif socio-organisationnel ainsi que la
formation en hygiene et qualité. Leurs produits sont donc devenus meilleurs et plus hygiéniques
tout comme elles acquièrent de nouvelles compétences et sont aujourd'hui mieux structurées. Par

58

consequent, la valeur commerciale des produits transformés a légèrement augmenté dans l'ensemble avec 10 227 006 277de F CFA en 2005 (Cf. tableau 8). Mais de leur avis, le prix du produit vendu localement n'a pas augmenté méme si les populations locales approuvent le nouveau produit. Par exemple, la bassine du poisson fume coüte toujours 6000F CFA

Tableau 8 : Evolution de la valeur commerciale des produits halieutiques a Joal

Année

2000

Valeur commerciale du produit transformé

3244533905

Valeur commerciale des débarquements

8002826836

2001

4153407305

11015477950

2002

3274865350

19257623950

2003

3657833250

26603600500

2004

3713697810

13727984976

2005

10227006277

16113168000

2006

3619617500

16369630000

2007

4952572500

15052067500

Source: poste de contrôle des péches de Joal

Au niveau de la péche, a Joal et a Mbour, le nouveau dispositif socio-organisationnel a engendré une meilleure gestion du quai. Cette gestion se manifeste par une hygiene et une propreté du site et des produits. Par consequent de nouveaux marches sont intéressés et la valeur commerciale des produits a, dans l'ensemble, légèrement augmenté entre 2000 et 2007 comme l'atteste le tableau 8. A Mbour cette augmentation de la valeur commerciale est plus perceptible. Elle est passée de 505 801 965 F CFA en 2000 a 789 476 075 F CFA en 2007.

3.

Le revenu des acteurs

Dans l'ensemble, méme si la valeur commerciale des produits a augmenté, l'hygiène et la qualité meilleures et l'organisation des acteurs renforcée, le revenu des populations ne s'est pas amélioré (Cf. Tableau 9). Au contraire, nos enquêtes révèlent que le revenu a baissé suite aux nombreuses redevances pour les pécheurs et aux redevances et frais de transport pour les transformatrices de Mballing (Cf. tableau 10).

Figure 7. Appreciation du revenu par les acteurs

Source: Enquêtes personnelles, 2009

Les 200 acteurs enquêtés sur les quatre sites apprécient différemment le revenu actuel. Le figure ci-dessus révèle cependant que 81,5% soit 163 acteurs constatent que leur revenu est insatisfaisant. Les sont a l'origine de cette baisse.

4. Le système de redevance

60

Les aménagements du projet sont accompagnés d'un système de redevance. Les personnes ou groupements de personnes utilisant les ouvrages du projet sont tenus de payer des frais d'usage. Ces frais varient des ouvrages utilisés et de celui qui les utilise.

Les véhicules qui entrent dans les quais ou aires de transformation doivent payer des taxes; les pirogues qui débarquent aussi. Les travailleurs payent également des redevances (Cf. Tableau 10). Les fonds issus de la gestion sont utilisés pour payer le salaire du personnel chargé de l'entretien. Les bénéfices d'exploitation sont répartis entre la mairie, le GIEI, les fonds de réserve et les fonds pour la formation des acteurs (Cf. Tableau 11).

Tableau 9 : Le système de redevance

TYPE

MONTANT REDEVANCE MBOUR

MONTANT REDEVANCE JOAL

VEHICULES

ENTREE DU PORT 1 200 F CFA

SORTIE AVEC CHARGE 1500 F CFA

ENTREE 2 000 F CFA
SORTIE 2 000 F CFA

VERIFICATION DE LA QUALIE DU PRODUIT

500 C CFA

500 F CFA

TRAVAILLEURS (Introduction de balance)

500 F CFA

500 F CFA

PIROGUE

500 F CFA

500 F CFA

Source: Enquêtes personnelles, 2009

Tableau 10 : Répartition des bénéfices d'exploitation des ouvrages de péche : cas de Mbour

BENEFICES D'EXPLOITATIONS

FONDS DE

RESERVES

MAIRIE

GIEI

FONDS POUR LA FORMATION

6 000 000 F CFA /

MOIS

50%

20%

20%

10%

MONTANT EN F CFA

3 000 000

1 200 000

1 200 000

600 000

Source: Enquêtes personnelles, 2009

Les bénéfices d'exploitation sont les recettes après charges. Le système de redevance génère beaucoup de devises pour les collectivités locales. A travers l'exemple ci-dessus, on peut observer que la commune de Mbour gagne en moyenne 1 200 000 de F CFA par mois. Ces fonds participent grandement au développement local.

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"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"