II- La délocalisation
A Mbour, le site de transformation des produits halieutiques
est transféré a Mballing (un quartier de Mbour situé a 5
Km du centre ville) (Cf. carte 3). Les populations du quartier s'activent
essentiellement dans la péche, la transformation et l'agriculture.
Cependant, l'agriculture reste l'activité dominante a Mballing. Avec la
délocalisation, 22 ha des terres agricoles sont affectées la
transformation artisanale des produits halieutiques. Les propriétaires
des champs ont adress des plaintes aux autorités locales mais puisqu'ils
n'avaient pas de titre foncier, ils n'ont pas obtenu de nouvelles
affectations.
L'aire de transformation de Khelcom est fonctionnelle depuis
1995 et s'étend sur une superficie de 4 ha. Elle se situe a 800
metres du quai de débarquement et de la route départementale
N°101
(Joal-Fadiouth) (CF. carte 4). L'intervention du projet sur le
site de Khelcom a entraIné un déplacement des femmes a
proximité du site originel (Cf. carte 4). Celles- ci occupent
actuellement environ quatre autres hectares sur les terres de la commune. Les
aménagements du PAPA-SUD n'étant pas achevés a Khelcom, la
transformation artisanale des produits halieutiques occupe au total plus de 8
hectares sur les 5 035 ha que compte la commune. Or le site de transformation
est implanté sur un espace essentiellement agricole. Ce sont des terres
agricoles de moins.
III- L'assainissement et la pollution
La délocalisation du site de transformation de Mbour a
Mballing a permis de lutter contre la pollution de la ville que la fumée
entraInait et de mieux assainir l'espace de débarquement. Cet espace est
aujourd'hui bien aménagé. Il y'a une meilleure repartition des
différentes activités dans l'espace. Cependant, malgré
l'aménagement de l'accès au quai côté mer, certaines
transformations se font toujours sur les lieux et les restes sont
déversés dans la mer ou entassé sur le littoral (Cf. Photo
8).
Les aménagements ont permis également de juguler
l'érosion côtière qui empiétait sur l'espace de
débarquement. Ils ont également augmenté les migrations
dans la Petite Côte.
Photo 8 : Les ordures de la transformation
déposées sur l'espace aménagé
Source: Tine M, juin 2009, Mballing
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IV- Migration et mobilité spatiale
La délocalisation de l'aire de transformation a
augmenté la mobilité urbaine et les migrations pendulaires entre
le site de transformation et l'espace de débarquement. De nouveaux
emplois sont créés pour les transporteurs et les transports sont
devenus plus dynamiques sur l'axe MbourMballing. Par exemple le garage de
Mballing compte aujourd'hui beaucoup de voitures (Cf. photo 9). Selon les
acteurs, on estime a 400 personnes les travailleurs, commercants, <<
banabana >>, touristes qui font le déplacement quotidien de Mbour
a Mballing.
La migration des populations des régions
intérieures vers la Petite Côte a également
augmenté. Sur les 50 enquêtés a Mballing, 18 viennent
d'autres régions et essentiellement de Kaolack. Ils sont 100% des hommes
âgés de 25 a 35 ans.
Les saisonniers qui y travaillent viennent des régions
de Thiès, Kaolack et Diourbel. Ils sont très fréquents sur
le site durant la saison sèche a la recherche de revenus
supplémentaires. Ils s'adonnent aux petits métiers (porteurs ou
écailleurs) du site. Ce type de main d'oeuvre est beaucoup plus
sollicité par les femmes transformatrices et les commercants que par les
hommes transformateurs.
Photo 9 : Nouveau garage de Mballing a Mbour,
Source: Tine M, juin 2009, Mballing
Les aménagements du projet ont divers impacts. Sur le
plan social, si le PAPA-SUD a renforcé les capacités des acteurs
en les réorganisant et en les formant, l'instauration du système
de redevance a entraIné une baisse de leur revenu et occasionné
des departs. Cependant de nouveaux emplois sont créés surtout
pour les migrants saisonniers. Sur plan spatial, on peut noter
l'élargissement des débouchés, la délocalisation et
l'occupation de l'espace agricole, la lutte contre la pollution et
l'accroissement des flux migratoires.
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