III-2. Itinéraire curriculaire et profil d'un
élève de troisième année EG
Rappelons que, dans une organisation praxéologique
d'une tâche t d'un type donné T, le choix d'une technique est
dicté, entre autres, par la connaissance du profil de celui ou celle
qui met en oeuvre cette technique. Dans le cas de notre objet de recherche, il
s'agit de l'élève de troisième année EG. Nous nous
proposons, donc, d'étudier son profil et son itinéraire
curriculaire et le situer dans l'ensemble du système scolaire tunisien.
L'enseignement scolaire tunisien est constitué
de :
· L'enseignement de base qui est réparti en deux
cycles : le cycle primaire d'une durée de six ans et le cycle
préparatoire d'une durée de trois ans.
· L'enseignement secondaire qui s'étale sur quatre
ans.
Le schéma suivant indique les itinéraires
scolaires de la première année de l'école de base
jusqu'à la terminale. On y a consigné, en gras et
souligné, l'itinéraire d'un élève de
troisième année EG à partir de la première
année de l'enseignement primaire.
Second cycle de l'enseignement de base.
Durée : 3 années
Lieu : école préparatoire
(collège)
Premier cycle de l'enseignement de base.
Durée : 6 années
Lieu : école primaire
Cycle de l'enseignement secondaire.
Durée : 4 années
Lieu : lycée
Tronc commun
ES
TI
Sciences
EG
SI
M
Sc exp
ST
L
L
4ème
3ème
2ème
1ère
EG
SI
M
Sc exp
ST
L
Itinétaire curiculaire au
lucée
Nous observons, donc, qu'un élève inscrit en
troisième année EG (qui correspond au niveau de première
dans le système français) a déjà fait six
années à l'école primaire, trois années dans un
collège pour achever le cursus de l'école de base puis entre
dans un lycée dans lequel il a passé:
- Une première année en tronc commun
- Une deuxième année en section Economie et
Services (ES)
Selon le guide d'orientation, un élève n'est
orienté vers la deuxième année ES que s'il est jugé
« assez bon en mathématiques et dans les matières
littéraires et sociales ». La réalité est toute
autre. La majorité des élèves qu'on oriente vers la
section Economie et Services sont ceux qui ne sont ni assez bon dans les
matières scientifiques et techniques pour être orientés
vers les sections scientifiques ni ayant une vocation franchement
littéraire pour être aiguillés vers la section Lettres. Ces
élèves ont, en général, une estime de soi assez
négative par rapport aux mathématiques dites classiques :
Algèbre, Géométrie, etc.
Ainsi, malgré l'innovation en matière
d'orientation (loi 2002) qui consiste à procéder par aiguillage
progressif : la filière puis la section, les conseillers
d'orientation ont noté que la section EG attire de plus en plus
d'élèves essentiellement « non orientables »
et non les élèves qui ont le profil indiqué dans la fiche
d'orientation. En termes de Théorie Anthropologique du Didactique, on
peut noter que le rapport personnel d'un élève de
troisième année EG à l'institution classe troisième
EG est différent du rapport institutionnel
« idéal ». Donc, cet élève est
considéré par les conseillers d'orientation comme un mauvais
sujet. Cette situation, bien connue d'ailleurs de tous les intervenants directs
dans le système scolaire tunisien (directeurs, inspecteurs, enseignants,
conseillers d'orientation, parents, etc.), fait l'objet de questionnements sur
les moyens d'orienter les meilleurs élèves vers la section EG.
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