1-3- La cherté de la vie
Les conséquences de l'orpaillage se mesurent aussi au
niveau de la cherté de la vie. Cette cherté est marquée
surtout au niveau des denrées alimentaires. En effet, le
délaissement des activités agricoles, principalement les cultures
de vivriers a conduit à une baisse de la production. Certains
orpailleurs (46 %) avouent acheter les denrées alimentaires pour leur
nutrition. Cette situation a enclenché la règle d'or du
marché, c'est-à-dire la loi de l'offre et de la demande. La
population de Hiré étant de plus en plus croissante du fait de
l'orpaillage et de l'exploitation industrielle de l'or, la production
vivrière se trouve désormais insuffisante. Alors, les
agriculteurs ayant maintenus leur production vivrière montent les
enchères et cela se répercute sur le marché. Ainsi, les
prix des denrées telles le riz local, la banane, l'igname, le piment, le
maïs, ont vu leur prix augmenté. Le Kilogramme de riz local qui
était à 175 Frs Cfa est passé à 350 Frs Cfa
aujourd'hui. La banane qui se vendait à 1 000 Frs Cfa les 4
régimes est passée à 3 ou 2 régimes à
1 000 Frs Cfa. Quant au sac (100 kg) de maïs sec, il passe de
4 000 - 4 500 Frs Cfa à 15 000 Frs Cfa aujourd'hui.
II-1-4- La naissance de deux blocs d'opinions au sujet de
l'orpaillage
L'exploitation artisanale de l'or à Hiré a fait
naître deux types de positions. Il y a d'un côté, ceux qui
pensent que cette activité est une opportunité économique
au sein de la population et de l'autre côté, ceux qui s'opposent
à l'orpaillage. Ceux qui défendent l'orpaillage avancent
l'idée que l'activité est une opportunité qui s'offre
à la population. Cela en ce sens qu'elle permet à des personnes
démunies qui n'ont pas de terre pour pratiquer l'agriculture de pouvoir
trouver ne source de revenu. Elle permet en outre selon eux de répondre
au problème de chute constante des prix et de la production agricole.
Ils soutiennent que l'orpaillage permet de lutter contre la pauvreté
engendrée par la crise de la filière cacao. Ceux qui s'opposent
à l'orpaillage argumentent leur position par le fait que cette
activité n'a pas d'avenir ; elle s'arrêtera lorsque les
réserves vont s'épuiser. En outre, ils avancent la raison des
risques environnementaux et sanitaires que présente l'orpaillage (voir
chap 3).
II-2- Mutations au niveau de la cellule familiale
Les mutations au sein de la cellule familiale se
résument en termes de conflits d'autorité (78 personnes soit 52 %
des enquêtés avouent avoir un conflit avec la famille). Ces
conflits se présentent sur plusieurs formes (tableau n°11, page 68)
et s'expliquent par plusieurs raisons (tableau n°12, page 68).
Tableau 11 : Nature des conflits
et leur répartition au sein de la population
enquêtée.
Nature des conflits
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Des privations
|
10
|
12,82
|
Interdiction à la pratique
|
30
|
38,46
|
Répudiation ou séparation de la famille
|
10
|
12,82
|
Des reproches
|
25
|
32,05
|
Autres
|
3
|
3,84
|
TOTAL
|
78
|
100
|
Source : Donnée d'enquête 2008
Tableau 12 : Les raisons ou
causes des conflits parent / enfant et mari / femme
chez les 78 enquêtés ayant
reconnu l'existence d'un conflit dans leur
famille
Cause de conflits
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Refus d'aider les parents (insoumission)
|
18
|
23,07
|
Déscolarisation
|
15
|
19,23
|
Les risques de l'orpaillage
|
35
|
44,87
|
Raisons religieuses
|
8
|
10,25
|
Autres
|
2
|
2,56
|
TOTAL
|
78
|
100
|
Source : Donnée d'enquête 2008
|