CHAPITRE 2 : LES MUTATIONS SOCIALES ECONOMIQUES ET
ENVIRONNEMENTALES
I- Une nouvelle approche de l'activité agricole
Le centre d'intérêt des populations étant
désormais tourné vers l'orpaillage, ils adoptent des attitudes
nouvelles vis-à-vis des travaux de champ.
I-1 Attitude des paysans vis à vis de la production
agricole
Du fait de l'orpaillage, les paysans adoptent de nouvelles
attitudes face à la production agricole. On le constate dans le tableau
suivant.
Tableau 10 : Attitude des paysans
face à la production agricole (pour les 25
paysans recensés)
Attitude des paysans
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Effectifs
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Pourcentage
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Diminution de la production
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10
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40
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Réduction du temps
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8
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32
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Abandon de certain champ
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2
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8
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Arrêt de toute activité agricole
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5
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20
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TOTAL
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25
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100
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Source : donnée d'enquête 2008
I-1-1- La diminution de la production vivrière.
La culture de vivriers a été la première
stratégie adoptée par les paysans suite à la crise qui
sévit dans la filière cacao. Cette stratégie était
nourrie par la volonté de produire pour satisfaire non seulement les
besoins alimentaires mais aussi pour vendre le surplus afin d'avoir de l'argent
liquide pour faire face à d'autres besoins. Le choix pour la production
vivrière s'explique par le fait du temps relativement court mais pour
la production (2 à 4 mois pour le maïs, le riz, les légumes;
6 mois pour l'igname ; 9 mois pour la banane...). Mais l'exploitation de
l'or, non seulement procure un revenu relativement consistant, mais aussi
occasionne une rentabilité rapide (voir chap1 ; 2e
partie). Cette situation réoriente donc les stratégies initiales,
car l'objectif est de pouvoir faire une activité qui puisse combler le
déficit financier laissé par la crise du cacao. De nos
entretiens, il est ressorti de façon régulière de la part
des femmes qui produisaient des vivriers que l'orpaillage est plus rentable que
la production de maïs, d'igname ou de légume. Cela dit, à
défaut d'abandonner totalement la culture du vivrier qui par la force du
temps et des circonstances est devenue une habitude et une
nécessité, 40 % de ces femmes consacrent désormais plus de
temps sur les sites d'orpaillage. Par conséquence, elles diminuent leurs
activités de production vivrière. Cela se constate par la
diminution considérable des surfaces cultivées. Les bas-fonds et
les terres qui se situent au bord des voies reliant les différents
villages à la Sous préfecture qui autre fois étaient
exploitées pour la culture de vivriers sont abandonnés.
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