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Exploitation artisanale de l'or dans le processus de mutation socioéconomique à  Hiré (sud Bandama Côte d'Ivoire)

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par Kouassi Nicolas KOUADIO
Université de Bouaké (Côte d'Ivoire) - D.E.A (diplôme d'études approfondies) Sociologie 2008
  

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CHAPITRE 2 : LES MUTATIONS SOCIALES ECONOMIQUES ET

ENVIRONNEMENTALES

I- Une nouvelle approche de l'activité agricole

Le centre d'intérêt des populations étant désormais tourné vers l'orpaillage, ils adoptent des attitudes nouvelles vis-à-vis des travaux de champ.

I-1 Attitude des paysans vis à vis de la production agricole

Du fait de l'orpaillage, les paysans adoptent de nouvelles attitudes face à la production agricole. On le constate dans le tableau suivant.

Tableau 10 : Attitude des paysans face à la production agricole (pour les 25

paysans recensés)

Attitude des paysans

Effectifs

Pourcentage

Diminution de la production

10

40

Réduction du temps

8

32

Abandon de certain champ

2

8

Arrêt de toute activité agricole

5

20

TOTAL

25

100

Source : donnée d'enquête 2008

I-1-1- La diminution de la production vivrière.

La culture de vivriers a été la première stratégie adoptée par les paysans suite à la crise qui sévit dans la filière cacao. Cette stratégie était nourrie par la volonté de produire pour satisfaire non seulement les besoins alimentaires mais aussi pour vendre le surplus afin d'avoir de l'argent liquide pour faire face à d'autres besoins. Le choix pour la production vivrière s'explique par le fait du temps relativement court mais pour la production (2 à 4 mois pour le maïs, le riz, les légumes; 6 mois pour l'igname ; 9 mois pour la banane...). Mais l'exploitation de l'or, non seulement procure un revenu relativement consistant, mais aussi occasionne une rentabilité rapide (voir chap1 ; 2e partie). Cette situation réoriente donc les stratégies initiales, car l'objectif est de pouvoir faire une activité qui puisse combler le déficit financier laissé par la crise du cacao. De nos entretiens, il est ressorti de façon régulière de la part des femmes qui produisaient des vivriers que l'orpaillage est plus rentable que la production de maïs, d'igname ou de légume. Cela dit, à défaut d'abandonner totalement la culture du vivrier qui par la force du temps et des circonstances est devenue une habitude et une nécessité, 40 % de ces femmes consacrent désormais plus de temps sur les sites d'orpaillage. Par conséquence, elles diminuent leurs activités de production vivrière. Cela se constate par la diminution considérable des surfaces cultivées. Les bas-fonds et les terres qui se situent au bord des voies reliant les différents villages à la Sous préfecture qui autre fois étaient exploitées pour la culture de vivriers sont abandonnés.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld