Croissance des dépenses publiques et incidence sur le développement au Cameroun: le cas du secteur éducatif( Télécharger le fichier original )par Romuald sostaine Foueka Tagne Université de Yaoundé 2 soa - Master/ dea NPTCI 2009 |
IV- HYPOTHESESEn réponse aux objectifs spécifiques de notre travail, les hypothèses suivantes peuvent être formulées ; Hypothèse 1) la tendance haussière des dépenses publiques au Cameroun est expliquée par les besoins liés au financement du développement Hypothèse 2) les dépenses publiques d'éducation au Cameroun ont un impact significativement positif sur le bien-être et la distribution inter ménages des revenus V- METHODOLOGIE On se propose, afin de vérifier chacune de ces hypothèses, d'utiliser des modèles tels que présentés par la suite. V-1- Croissance des dépenses publiquesAfin d'expliquer la croissance des dépenses publiques au Cameroun nous utiliserons le modèle développé par Henrekson et Lybeck (1988). Ces auteurs s'en sont servis pour expliquer la croissance des dépenses publiques en Suède. Ils proposent un modèle dans lequel ils intègrent à la fois le côté de l'offre et de la demande, ce qui diffère des modèles de dépenses publiques antérieures. L'hypothèse avancée par ces auteurs est qu'il n'y a pas de mécanisme d'ajustement des prix pour équilibrer l'offre et la demande étant donné que les biens et services du gouvernement ne sont pas vendus sur le marché. Le résultat est que les quantités observées ne sont pas nécessairement en un point d'équilibre, mais peuvent se situer sur l'offre ou sur la demande, d'où la nécessité d'utiliser un modèle de déséquilibre. Les auteurs utilisent trois équations pour définir leur modèle de déséquilibre, soit l'équation de l'offre, de demande et de quantité observée (qui est le maximum de la demande et de l'offre) G/Y= Max f (demande, offre). L'estimation de ce modèle est faite à partir de la méthode du maximum de vraisemblance développée par Maddala et Nelson (1974). Mais au préalable nous allons tester les propriétés des séries temporelles relatives à chaque variable. Les données utilisées ont été tirées des différentes lois de finance (1982-2007) et des rapports économiques du ministère des finances, ainsi que des rapports d'activités de la BEAC. V-2- Effet des dépenses publiques sur le bien-êtreDans la deuxième partie, l'appréciation de l'effet des dépenses publiques sur le bien-être se fera en recourant à l'approche « benefits incidence analysis » de Lionel Demery 2003, qui prend en compte le coût de la dépense publique. Cette approche est complémentaire à l'analyse de la progressivité de l'utilisation des services publics et vise à évaluer l'impact distributionnel des dépenses publiques. En d'autres termes elle permet de déterminer les couches de la société auxquelles les dépenses publiques profitent (et celles auxquelles elles ne profitent pas). Cette « benefits incidence analysis » s'avère pertinente dans le domaine de l'éducation et de la santé, dans la mesure où les dépenses publiques dans ces deux secteurs sont considérées comme principaux instrument de redistribution du revenu et de lutte contre la pauvreté dans les pays en voie de développement (banque mondiale et ROCARE 2003). Un complément utile à l'analyse moyenne dans le cas présent est l'analyse de la façon dont les individus s'approprient les ressources publiques d'éducation en partant de l'idée que de par leur scolarisation, ces individus accumulent une part plus ou moins grande de ces ressources, et ce d'autant plus qu'ils accèdent à des niveaux élevés du système éducatif. Les données nécessaires pour cette étude sont issues principalement de la deuxième enquête camerounaise auprès des ménages (ECAM-II) réalisée en 2001, de l'enquête sur le suivi des dépenses publiques et la satisfaction des bénéficiaires (Public Expenditure Tracking Survey : PETS) dans les secteurs de la santé et de l'éducation réalisée en 2003-2004 et de l'annuaire statistique 2004 de Cameroun. VI- PLAN D'ETUDE Notre démarche hypothético-déductive nous impose un plan assez commode. La dynamique de cette démarche nous conduit à avoir dans chaque partie une approche théorique et une spécification empirique. La première partie qui porte essentiellement sur l'explication de la croissance des dépenses publiques se divise en deux sous parties. D'une part nous mettons en exergue toutes les approches en matière de croissance des dépenses publiques. C'est ce qui constitue le chapitre premier. Le débat théorique autour des approches nous conduira d'autre part au chapitre deux à la vérification empirique de ce qui justifie la croissance des dépenses publiques au Cameroun. Toute cette partie sera donc intitulée : Essai de justification de la croissance des dépenses publiques. Dans la seconde partie, il s'agira de voir quelle est l'incidence de ces dépenses publiques dans un secteur particulier à savoir celui de l'éducation. Ce qui nous donne au chapitre III une présentation théorique et factuelle de la relation éducation et développement. Enfin le chapitre IV sera consacré entièrement à l'application empirique de l'approche Bénéfice Incidence. PREMIERE PARTIE : ESSAI DE JUSTIFICATION DE LA CROISSANCE DES DEPENSES PUBLIQUES « L'occident a croqué tous ses rêves ou presque19(*). Nous autres avons encore de quoi rêver : la liberté, la démocratie, le savoir, le bien-être, la libération de nos fantasmes les plus échevelés... Mais d'un rêve éveillé dont nous avons besoin. Que la raison soit à l'oeuvre pour que recule la nuit, et qu'ainsi le débat sur notre devenir soit sauvé de la cacophonie » MAURICE KAMTO : L'URGENCE DE LA PENSEE
* 19 Reste encore l'aventure cosmique et l'obsession athéiste ou païenne de bien vouloir « créer » l'homme et ainsi de tuer définitivement Dieu |
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