2.2 Caractéristiques de la production
cinématographique en Haïti
Il y a une faible préparation technique et artistique
dans les milieux de la production et de la réalisation. La plupart des
techniciens et artistes y compris les acteurs se forment sur le tas. Ils sont
obligés de s'attarder à résoudre ses problèmes
techniques, faute de formation au lieu de s'occuper des problèmes de
création. Le professionnalisme est donc quasiment absent.
Il n'existe pas de préparation dans l'organisation
économique de la production. L'existence de la législation n'est
pas opérationnelle. L'Etat ne manifeste jusqu'à présent
aucun intérêt pour la production locale. Il n'y a pas de
cinémathèque ni d'école de cinéma.
Aucune subvention n'est prévue à aucun niveau en
vue d'appuyer et d'y apporter soutien. En revanche, les réalisateurs
sont obligés de payer des espaces pour la diffusion de leurs oeuvres
à la Télévision; une télévision qui semble
être plus préoccupée par l'oubli de la mémoire.
Finalement, la critique et les pratiques cinéphiliques
sont inexistantes; la seule critique se résume à la
publicité, à des articulets commandités dans les journaux
à la sortie de produits ou quelques rares articles toujours très
descriptifs.
Mettre en lumière les problèmes de ce bout de
paradis qui s'acharne à rester un enfer avec les contradictions d'une
histoire complexe qui semble une nécessité vitale. Ce n'est qu'n
comprenant comment on en est arrivé là qu'on peut espérer
avoir un avenir.
André Breton avait découvert en Haïti que le
surréalisme pouvait ne pas seulement être une doctrine
esthétique mais aussi une vision du monde ancrée dans le
vécu populaire.
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