II.3. Caractéristiques des exploitations
agricoles :
Une enquête auprès des exploitations agricoles du
périmètre irrigué de la Mitidja ouest tranche 1 de 8600
ha, menée en 2006 dans le cadre du projet SIRMA (tableau 9), permet
d'apprécier la situation des exploitations agricoles. Ce travail a
été mené sur un échantillon choisi au hasard
représentant 215 exploitations agricoles réparties sur l'ensemble
des secteurs du périmètre (Est, Ouest et Sud), a
constitué notre base d'analyse.
La commune sur laquelle se déroule notre travail de
terrain est celle de Mouzaïa. Elle se situe à environ 70 km au
sud-ouest d'Alger. Nous avons choisi cette commune car l'ensemble de ses terres
agricoles se situe sur le périmètre irrigué.
La carte ci-dessous indique la position de notre commune
d'étude par rapport à la plaine et à la nappe souterraine
de la Mitidja.
10 Km
Source : Imache.2004
Figure 7 :
La position géographique de Mouzaïa (commune
d'étude)
Les résultats observés sur les exploitations ont
été recueillis à l'aide d'un questionnaire.
II.4. 1'enquête dans le cadre du projet.
Tableau 9: Répartition des
exploitations enquêtées dans le cadre du projet SIRMA, selon leur
statut juridique.
Statut
|
Nombre
|
Pourcentage
|
EAC
EAI
Privée
|
193
11
11
|
89.76%
5.12%
5.12%
|
Total
|
215
|
100%
|
Source : enquête, 2006
Le tableau 10 présente la répartition des ces
exploitations par classe de superficie
Tableau 10: Classification des exploitations agricoles
selon la SAU.
Classes
|
Nombre
|
Pourcentage
|
<10 ha
>10 ha
|
50
165
|
23.26%
76.74%
|
Total
|
215
|
100%
|
Source : enquête, 2006
Les sources d'alimentation en eau de ces exploitations sont
indiquées dans le tableau 11.
Tableau 11: Origine de la ressource en eau
pour les exploitations enquêtées.
Origine d'eau
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Forage
Barrage
Forage et barrage
|
61
6
120
|
28.37%
2.79%
55.81%
|
Total
|
187
|
86.97%
|
Source : enquête, 2006
Le problème des ressources en eau dans le
périmètre est très significatif. Cette situation à
obligé 84.08% des exploitants a réaliser leur propre forage pour
assurer une sécurité et une autonomie d'eau, cela malgré
les charges très élevées du mètre cube d'eau
pompé.
Les exploitations qui disposent d'un forage pratiquent en
général l'arboriculture et les cultures sous serre car ces types
de production exigent une garantie en permanence d'eau.
On constate que 2,79% des exploitations utilisent uniquement
l'eau du barrage du fait de ne pas avoir un forage, en absence de ressources
financières .Ces exploitations cultivent uniquement les agrumes et
presque la totalité est déficitaire.
En ce qui concerne l'irrigation actuelle dans les
exploitations enquêtées, le système d'irrigation gravitaire
est dominant et pratiqué par 89,08% des exploitants. Par contre 45,37%
des exploitants utilisent les systèmes modernes de l'irrigation telle
que l'aspersion et la goutte à goutte. Cette pratique de l'irrigation
est enregistrée au niveau des exploitations qui possèdent des
forages (figure 8).
Il est à signaler que la totalité des
équipements de la goutte à goutte ont été
installé dans le cadre de PNDA.
Source : Ouzeri, 2004
Figure 8: Pourcentage des
exploitations selon les systèmes d'irrigation
utilisés
Les cultures pratiquées au niveau des exploitations
enquêtées sont généralement les agrumes,
l'arboriculture, les céréales, les cultures
maraîchères et la vigne (figure9).
Source :
enquête, 2006 cités par Messaoudi
Figure 9: Répartition des cultures sur les
exploitations enquêtées
Le graphe ci-dessous montre que l'arboriculture et les
agrumes, qui ont la plus grande valeur ajoutée, occupent plus de la
moitié de la superficie totale travaillée dans les exploitations
enquêtées, par contre les céréales n'occupent que
28%.
Conclusion
La Mitidja Ouest présente des caractéristiques
agro pédologiques et hydrologiques qui sont favorables à
l'activité agricole intensive. Cependant, elle recèle beaucoup de
contraintes qui empêchent le développement de l'agriculture
irriguée dans le périmètre.
Parmi ces contraintes, les plus importantes concernent la
pénurie de la ressource en eau mobilisé par le barrage,
l'inadéquation du réseau d'irrigation collectif par rapport
à la configuration des exploitations qui est à l'origine de
beaucoup de problèmes dans la distribution de l'eau agricole. A cela
s'ajoute le système d'irrigation traditionnel seguia qui est toujours
dominant et qui ne permet pas d'économiser l'eau d'irrigation.
La superficie irriguée à partir de l'eau qui
provient du barrage n'a jamais dépassé 2800. Ce qui semble
très faible par rapport à l'objectif fixé au barrage
(irrigation de 100% de toute la superficie irrigable). Additivement aux
contraintes déjà citées, s'ajoutent des contraintes
socio-économiques, la non maîtrise des techniques d'irrigations
et l'insuffisance des moyens de production. Cela rend impossible l'exploitation
de la totalité des terres utiles du périmètre
irrigué de la Mitidja Ouest (tranche I). Tout cela se traduit par une
production agricole en dessous des résultats attendus.
L'état du périmètre s'est aggravé
ces dernières années du fait : du faible apport en eau de
surface, de la concurrence avec les autres secteurs usagers de l'eau (eau
potable, industrie ...), du manque de vulgarisation et d'assistance aux
agriculteurs, de l'instabilité foncière, de la diminution de la
superficie irriguée à partir du barrage par rapport à la
superficie équipée et de l'absence d'entretien en raison du
manque de ressources financières (due à la faible tarification
de l'eau agricole). Une levée de ces contraintes est indispensable pour
la durabilité de ce périmètre.
Dans les exploitations enquêtées, le statut
foncier montre une dominance des exploitations en EAC (89,76%).
Pour les systèmes d'irrigation, 89,08% sont des
exploitations pratiquent le système gravitaire, 36,13% le goutte
à goutte et seulement 9,24% l'aspersion.
En ce qui concerne l'assolement, 39% des superficies sont
constituées de vergers agrumicoles, 28% sont des céréales,
6% des superficies maraîchers et seulement 2% des vignobles. Les cultures
projetées dans le futur restent les mêmes, exception faite de
certains agriculteurs qui souhaitent valoriser la superficie intercalaire par
du maraîchage.
Ces chiffres ne peuvent représenter que la
volonté des agriculteurs d'intensifier leurs systèmes de
production en valorisant l'eau d'irrigation et en améliorent la marge
brute à l'hectare, pour être ainsi compétitifs en
matière de production en quantité et en qualité.
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