Au vu des espoirs fondés sur les mécanismes de
traitement de la dette publique du Gabon après la signature de l'Accord
de confirmation et dans un contexte favorable de la hausse des prix du
pétrole, nous nous sommes donné pour objectif de montrer que les
mesures actuelles de réduction de la dette publique ne sont pas
suffisantes pour assurer à long terme la viabilité de la dette
publique du Gabon.
L'examen des caractéristiques de l'économie
gabonaise montre que les exportations sont portées par une
poignée de produits de base dont les prix fluctuent
régulièrement sur le marché mondial. Par ailleurs, le
financement de la réalisation des OMD risque d'aggraver cette situation.
L'analyse de la mise en oeuvre des mécanismes de
réduction de la dette publique (Accord de confirmation,
rééchelonnements, rachat de la dette et création du Club
de Libreville) montre que l'encours de la dette publique a baissé.
L'analyse du ratio dette extérieure/exportations montre
que malgré les efforts de réduction de la dette publique du
Gabon, la faible diversification de l'économie affecte
négativement la viabilité de sa dette par le canal de la relative
croissance des exportations et de la vulnérabilité de son
économie. Ainsi, l'étroitesse de la base productive et la forte
polarisation de l'activité économique continuent d'amplifier les
effets des chocs exogènes, d'accentuer l'instabilité des
performances économiques et financières. Elles constituent
d'ailleurs une source importante de vulnérabilité de la dette au
risque de surendettement d'autant plus que le pays doit faire face à des
besoins financiers importants en vue de promouvoir la croissance et atteindre
les OMD.
L'étude montre que les mesures d'allègement de
la dette du Gabon dépendent étroitement de la structure du
portefeuille de la dette.
L'examen de la dynamique d'endettement public permet de
constater que la dynamique endogène a joué un très grand
rôle dans la réduction de la dette et que la contribution de la
maîtrise de la politique budgétaire (en générant les
surplus budgétaires par la maîtrise des recettes et des
dépenses de l'État) est encore faible dans le pays. Mais le Gabon
pour poursuivre les efforts de désendettement, doit plus compter sur la
dynamique autonome en renforçant la qualité de ses politiques et
de ses institutions et en trouvant les moyens de mieux protéger
l'économie vis-à-vis des chocs exogènes.
En outre, le Gabon présente des risques de
surendettement plus ou moins élevés surtout si on prend en compte
la dette intérieure dans l'analyse.
En somme, le Gabon a mis en oeuvre des mécanismes de
réduction de la dette. Ces mesures contribueront significativement
à améliorer la soutenabilité (viabilité) de la
dette publique. Il paraît cependant incontestable qu'elles ne pourront
pas résoudre tous les problèmes relatifs à l'endettement
du pays. Tout d'abord parce qu'elles ne traitent pas véritablement de la
viabilité de la dette intérieure de manière
institutionnelle , et ensuite parce que le maintien de la viabilité
à moyen et long terme de la dette extérieure dépendra
principalement des performances en matière de croissance
économique, de lutte contre la pauvreté et de maîtrise des
déséquilibres financiers ainsi que de leur capacité
à mobiliser de nouvelles ressources concessionnelles ou des ressources
non génératrices de dette (investissement productif).
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