III-1.2.4.2. Effet de la saison
Nous constatons que l'IC est meilleur avec les deux souches
lors la saison froide. Nous avons respectivement pour la première phase
puis la seconde eu, 2,60 et 2,46 pour les COBB 500 et
4,24 et 3,70 pour les JUPITER. Car comme le
rapporte GUEGAN (1982), lorsqu'on parvient à
maîtriser les problèmes d'hygiène et de température,
on peut se rapprocher des chiffres obtenus en Europe; soit un IC de 2. La
température a donc effectivement amélioré l'IC quand nous
avons changé de saison.
On remarque qu'à partir de la 12e semaine,
l'IC se dégrade sérieusement pour les sujets
JUPITER conformément à ce que
démontrent KOEHL (1996). On conclu donc que dans le cas
d'une prolongation de la période d'élevage, il serait
préférable de s'arrêter à J77. Par contre nos
résultats sont bien confirmés par ceux des travaux
antérieurs qui ont montré que pour les souches à
«croissance
rapide» comme COBB
500 l'IC se dégrade dès l'âge de 42 jours
(LECRERQ, 1990).
En réalité, chez le poulet de chair,
l'exposition chronique à la chaleur réduit significativement le
métabolisme basal, mais accroît l'extrachaleur rapportée
à l'énergie métabolisable ingérée. La
proportion d'énergie retenue sous forme de lipides est plus
élevée et celle retenue sous forme de protéines moindre
à 32°C comparés à 22°C. Ayant donc eu pour
température moyennes respectivement 37°C en 2005 et 25°C en
2006, nous pensons comme TESSERAUD et. TEMIM,
(1999) que ces fortes températures justifient
l'infériorité de nos performances par rapport à ceux des
pays tempérés comme la France (.LE MENNEC et al.
1977).
III-1.3. Résultats économiques
III-1.3.1. Analyse comparative des résultats
économiques des souches
Selon le bureau Impact, (IMPACT, 1999) le
coût de production du poulet de chair local est de 1250 FCFA/ kg FCFA.
DUTEURTRE (2005) affirme lui que le prix du
kg de poulet de chair au Sénégal est de 1450 FCFA, car lui, dans
son étude, tient compte du coût du transport. NJIKAM
(2003) fait remarquer qu'au Cameroun, le coût de production d'un
poulet est très élevé, environ 1540 FCFA, soit presque 2,5
Euros (si 1Euro =656 FCFA). Il y a même des situations où la
rentabilité financière tient uniquement à la vente des
produits secondaires. Ces valeurs sont proches des 2275,75 FCFA et 1911,99 FCFA
que nous avons eu avec les sujets COBB 500
respectivement lors des première et deuxième
phases. Elles sont par contre bien plus faibles et meilleures que celle que
nous avons eue avec les sujets JUPITER (3911,52 FCFA
et 3309,93 FCFA respectivement lors de la première et de la
deuxième phase).
Le coût de production du kg des sujets à
«croissance rapide» est inférieur
à celui des sujets à «croissance
lente». Mais, la supériorité économique
de la
production à partir des souches à
«croissance rapide» se révèle
être plus faible qu'on ne pourrait croire. Dans notre essai, le
coût de revient du Kg de viande des sujets de la souche COBB
500 est de 2,2 fois inférieur à celui des sujets
JUPITER en 2005 et 3 en 2006. Ces résultats
doivent à être confirmés et élargis à
d'autres génotypes; ils ouvrent la réflexion sur l'avenir de la
production à partir des sujets à «croissance
lente» en Afrique. Car en jouant sur le prix de vente on
pourrait augmenter les recettes. Ainsi, par exemple dans le cas du Cameroun,
NJIKAM (2003) signale que les sujets objets de son
expérimentation sont vendus au prix de 2000 F/kg. En plus, en limitant
les gaspillages, on obtient des gains de productivité à travers
l'amélioration des performances et la diminution des coûts de
production (LECLERCQ et BEAUMONT, 2000).
Le rapport européen sur le bien-être et la
santé du poulet de chair (ANONYME, 2000)
présente les premiers résultats de comparaisons, par simulations,
de l'effet sur la rentabilité de l'âge à l'abattage. Il
considère pour cela l'exemple des poulets standard ou issus du
croisement entre un mâle standard et une femelle Label Rouge, proches de
certains poulets certifiés. L'âge à l'abattage et l'indice
de consommation sont bien sûr plus élevés pour le second
croisement (50,5 vs 40,7 jours pour l'âge à l'abattage et 2,10 vs
1,89 pour l'indice de consommation). Mais le coût de l'aliment et du
poussin sont réduits (de 10 à 25 % pour le second croisement). Il
en est de même de la mortalité. De ce fait, dans les conditions
retenues et pour ces premiers résultats, le coût de production des
poulets en élevage prolongé à base de souches à
«croissance lente» ne serait que de 5 %
supérieur à celui du poulet standard.
Il serait possible d'ici quelques décennies, de
produire des poulets proches du point de vue goût du poulet
«fermier» sur notre continent Africain. Car
pour tout Africain, le véritable poulet, c'est le poulet de
brousse, celui qui court dans les villages autour des cases.
Celui dont on mâche la chair ferme et savoureuse, et dont on aime croquer
les os. Lui seul est vraiment digne de figurer au menu. Si l'on mange aussi des
poulets industriels "mous et gras", c'est uniquement
parce qu'ils sont moins chers et qu'il faut bien se nourrir !
Excepté dans certaines grandes villes comme Dakar, Abidjan ou
Brazzaville, les poulets "bicyclette" restent partout les plus
consommés. A Madagascar, 90 % de la viande de poulet provient des
élevages traditionnels. Dans l'ensemble des pays Africains, près
de 80 % des poulets vendus sont collectés en brousse (IRED,
2004). Toutefois, cette viande de qualité reste relativement
chère. En ville, où la consommation s'est accrue ces
dernières années, le poulet reste réservé aux repas
de fête en fin de semaine. C'est parce que l'élevage villageois
n'est pas un véritable élevage que l'offre est
irrégulière et les prix relativement élevés. Elever
des poulets en brousse n'est pas considéré comme un
véritable travail. En réalité, les intrants son
réduits pour ce type de production, le taux de mortalité
liée aux maladies élevé et un nombre très faible de
sujets arrivent en fin de bande. Le prix reste donc élevé car la
demande est supérieure à l'offre.
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