Sur l'installation classique, la téléphonie
circule sur un réseau spécifique dont tous les postes aboutissent
à un autocommutateur privé (PABX pour Private Automatic Branch
eXchange) connecté à celui de l'opérateur de
télécommunications. Ce réseau (commuté) est
maintenu par des employés ou prestataires spécialisés,
formés à la gestion de son équipement.
Parallèlement dans l'entreprise, un autre
réseau (local ou étendu) relie ordinateurs individuels et postes
de travail aux équipements de groupe comme les serveurs, les
imprimantes, les unités de stockage, les routeurs d'accès
à Internet pour ne citer que ceux-là. Sur ce dernier, qui
fonctionne en mode paquets et utilise généralement les protocoles
Ethernet et IP, sont configurés et maintenus des équipements
partagés ainsi que les éléments matériels.
Il se pose donc un problème de maintien de deux
configurations distinctes et des mises à jour différentes avec
deux équipes, relevant le plus souvent de deux contrats au moins.
Pourtant, au sein de l'entreprise, ses télécommunications et sa
téléphonie peuvent être gérées par le
même opérateur.
Avec la VoIP, la communication IP à travers
téléphonie devient une application parmi d'autres, qui
généralement rassemble ou offre à moindre prix des
fonctions traditionnellement onéreuses : messagerie, serveur vocal
interactif, standard, centre d'appels. Tout déménagement, tout
déplacement ou arrivée d'un nouvel employé obligent
à une intervention physique sur le lieu de travail, mais aussi sur le
PABX de l'entreprise.
Une première évolution pour l'entreprise
consiste à préserver les investissements réalisés
pour les équipements classiques (TDM) et les abonnements, tout en
bénéficiant de la VoIP entre ses divers sites ou filiales donc en
profitant de la gratuité des communications entre ces entités.
Pour cela, il lui suffit d'installer une passerelle reliant le PABX au
réseau informatique. Celle-ci adapte les flux
téléphoniques provenant du PABX pour les transformer en VoIP et
diriger les appels vers le bon destinataire. Une opération inverse est
également possible pour gérer les appels entrants vers un
utilisateur du réseau local. Alors, la passerelle transforme le flux
VoIP en communication téléphonique pendant toute la conversation.
Cette passerelle peut aussi s'incarner en une carte IP qui s'intègre
à certains modèles de PABX.
Si cette évolution minimale peut engendrer des
économies, elle ne supprime pas les importants coûts de
maintenance et n'apporte pas les fonctions évoluées et
intégrées de la VoIP. Certes, elle permet de migrer en douceur
vers la VoIP, mais la rupture risque de coûter plus cher sur le moyen
terme qu'une autre solution. En effet, les nouveaux équipements et les
technologies aujourd'hui normalisées facilitent une migration moins
brutale, tout en faisant bénéficier les utilisateurs du confort
de la VoIP, avec ses fonctions évoluées. Un calcul de ROI (Retour
sur l'Investissement) sur deux ou trois ans s'impose.
En remplaçant le PABX par un IPBX, l'entreprise se
donne la possibilité de passer à une
téléphonie
totalement IP. Cet équipement se connecte directement au réseau
local et peut
même prendre la forme d'un logiciel sur un serveur ; il
existe même des IPBX logiciels Open Source comme Asterisk. Cette nouvelle
architecture nécessite l'usage de téléphones IP.
Toutefois, les constructeurs ont équipé leurs solutions de ports
TDM supportant la connexion de quelques postes classiques. Une passerelle
intégrée gère les échanges et les conversions de
protocoles.