I.2.2 Garanties de débit
Comme nous l'avons indiqué précédemment,
les applications actuelles consomment de plus en plus de bande passante (figure
2.3), ce qui ralentit ou bloque le déroulement d'autres applications. De
même, une utilisation massive du réseau (plusieurs flots provenant
de plusieurs utilisateurs traversant le réseau au même instant)
entraîne des conséquences de ralentissement de traversée
des flots. La notion de bande passante d'un réseau intervient à
ce niveau : un minimum de bande passante est requis pour assurer des garanties
de qualité de service point à point, demandées à
intervalles différents. La capacité d'un réseau doit
être suffisamment importante pour pouvoir laisser passer de
l'information sans pour autant qu'il y ait de retard
d'acheminement, ni de distorsion des flux d'origine en matière de pertes
de paquets. C'est pourquoi nous portons davantage notre attention sur le
débit de transfert sur le réseau. Ceci nous conduit à
traiter les flots à l'intérieur d'un réseau en fonction du
débit que chaque application cliente envisage de consommer. Pour cela,
des mécanismes sont implémentés dans les routeurs pour
contrôler le trafic et le lisser. Les techniques utilisées pour
pratiquer le contrôle et le lissage du trafic seront mentionnées
dans ce chapitre, et développées dans un prochain chapitre.
Transfert de fichiers
Vidéo
Jeux interactifs
Voix
10000
1000
100
10
1
1K 10K 100K 1M 10M 100M Bande
passante (bps)
Figure 3: Besoins en délai et bande
passante des applications I.3 CLASSIFICATION DES FLOTS
Lorsque nous désirons garantir de la qualité de
service, il est nécessaire de pouvoir caractériser le trafic
à l'intérieur des réseaux. La classification doit
s'effectuer en fonction de la sensibilité des applications
vis-à-vis de la qualité de service. Pour cela, propose une
approche où il s'agit d'attribuer une fonction d'utilité à
chaque application. Il définit tout d'abord un vecteur contenant les
mesures, telles que le délai, le débit, le taux de pertes, qui
représentent le service livré à une application (ou
à un utilisateur). La fonction d'utilité assure par la
suite le tracé du service offert selon les performances
de l'application. Cette fonction indique que les performances d'une application
dépendent du service fourni. Ainsi, une augmentation (respectivement une
régression) de la valeur de la fonction d'utilité exprime un
accroissement (respectivement une dégradation) des performances de
l'application.
La classification des applications s'effectue selon la nature
des trafics eux-mêmes : en effet, les applications multimédia ont
des caractéristiques et des besoins différents de ceux des
simples applications d'échanges et de transfert de données. On
distingue donc deux grandes catégories de flots et nous les classerons
selon leur élasticité aux paramètres de qualité de
service. La première famille de flots adapte plutôt la
génération de ses données en fonction des conditions du
réseau : on les définira comme étant des flots
élastiques, adaptables aux disponibilités du réseau. Ces
applications qui peuvent supporter des variations de délais, peuvent
être traitées selon le principe du « best-effort ». Le
second type d'applications génère les données
indépendamment de l'état du réseau. En aucun cas les flots
de ce type ne pratiquent le principe d'élasticité aux conditions
du réseau. Ces applications multimédia sont classées dans
la catégorie des applications temps-réel (real-time
applications), non-élastiques.
Cette famille d'applications se divise en deux
catégories : les flots peuvent être fermes en garanties de
délais et de pertes, auquel cas on parlera d'applications « hard
real-time » ; ils peuvent, au contraire, être quelque peu
tolérants, et on parlera donc de flots temps-réel adaptatifs.
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