L'église et le pouvoir politique en république démocratique du Congo (collaboration ou antagonisme).( Télécharger le fichier original )par Anna NTAMBUA KAYEMBE Université de Kinshasa - licence en sciences sociales administrative et politique 2007 |
0.6. DELIMITATION DU SUJETSans intention de mener une étude générale sur l'ensemble des églises en République Démocratique du Congo, nos avons limité notre champ d'investigation sur l'église catholique. Notre recherche du sujet s'étend sur les périodes allant de 1960 à nos jours. 0.7. DIFFICULTES RENCONTREESCertes, la récolte des données n'était pas facile. Nous avons eu plus de difficultés à trouver les documents qui ont trait à notre sujet. 0.8. SUBDIVISION DU TRAVAILCe travail est subdivisé en trois chapitres, le premier présente l'origine et les fonctions de l'Etat et de l'église, le deuxième chapitre comporte deux sections et traite les rapports entre l'église et le pouvoir politique en République Démocratique du Congo. Le troisième chapitre est réservé à une analyse critique du rôle actuel de l'église et de l'Etat et comprend deux sections Une conclusion générale sanctionne la fin de notre travail. CHAPITRE I : ORIGINE ET FONCTIONS DE L'EGLISE ET DE L'ETAT SECTION 1 : DEFINITION DES CONCEPTS CLESI.1. L'égliseDu latin « ecclésia » signifie « l'appelé » de monde des hommes. L'église est donc cette communauté de ceux qui croient et qui aiment en mettant toute confiance dans le seigneur et en marchant à travers le temps vers le royaume de Dieu. D'après TROYAT l'église est une communauté structurée de personnes oeuvrant pour l'évangélisation de la parole divine et le salut sur la terre, cela dans la paix, l'entente et la concorde entre les peuples5(*). Selon DURHEIM, l'église est un système solidaire de croyance et de pratique relative à des choses sacrées6(*). Selon LALANDE, l'église est définie comme une institution sociale caractérisée par l'existence d'une communauté d'individus unis7(*) Selon nous, l'église est une communauté organisée de personnes professant la même doctrine. I.2. PolitiqueC'est l'ensemble des pratiques, faits, institutions et déterminations du gouvernement d'un Etat ou d'une société8(*) ; manière d'exercer l'autorité dans un Etat ou dans une société. Selon le professeur NTUMBA LUABA, la politique est définie comme une organisation et ou gouvernement d'un Etat qui lutte pour le pouvoir. Selon nous, le politique est un homme qui fait la politique. SECTION 2 : ORIGINE ET FONCTIONS DE L'ETAT§1. QUELQUES THEORIES SUR L'ORIGINE DE L'EGLISE Partant de l'origine de l'Etat signifie que cette réalité n'est pas un état de nature, c'est-à-dire cet état où l'homme état encore guidé par ses instincts naturels, par ses passions et sa raison. En outre, pour Aristote, la société politique était un fait naturel. Spiritualité, répondra HOBBES : « la nature n'a jamais mis en l'homme l'instinct de sociabilité, l'homme ne recherche des compagnons que par intérêt, par besoins, la société politique est le fruit d'un pacte volontaire, d'un calcul intéressé »9(*). Il s'agira, au contraire, de cette institution créée et organisée en vue de libérer l'homme de son état passionnaire ou encore de rendre cet état meilleur. C'est l'Etat au sens de HOBBES, LOCKE, MONTESQUIEUX, ROUSSEAUX, ..... En effet, l'homme dans l'état de nature, se trouvait dans une situation de guerre perpétuelle, dans une situation de destruction, de concurrence, de déficience réciproque. Sous peine de la destruction de l'espèce humaine, il a fallu que l'homme sorte de cet état : en cela résidait sa délivrance, sa libération, donc son salut. La société nouvelle recherchée, pour HOBBES, sera constituée par les hommes naturels. L'accord qui en résulte ne peut être durable qu'appuyé par une puissance irrésistible, armée du châtiment car, dit-il, les pactes « sans gloire ne sont que des mots »10(*). Pour LOCKE, les hommes naturellement sont bien, mais s'ils ont préféré l'état de société, c'est pour être mieux. C'est qui manque dans l'état de nature, ajoute-t-il, ce sont : « des lois établies, connues, reçues et approuvées d'un commun consentement ; des Juges reconnus impartiaux fondés à terminer tous ces différends conformément à ces lois établies »11(*) La spécialité dans les idées de LOCKE reste la reconnaissance aux sujets du droit d'insurrection lorsque le fardeau de l'absolutisme devient insupportable. Quant à MOTESQUIEU, il prône la liberté politique qui est cette tranquillité d'esprit provenant de l'opinion que chacun a de sa sûreté. Et pour bénéficier de cette liberté, il faut un gouvernement tel qu'un citoyen ne puisse pas craindre un autre. Cependant, tout homme qui a du pouvoir est enclin à en abuser. C'est pourquoi MOTESQUIEU dit qu'il faut que le pouvoir arrête le pouvoir. C'est la théorie de contre poids ou de séparation des pouvoirs, théorie chère à MOTESQUIEU. Dans cette séparation des pouvoirs, c'est le peuple souverain qui détient le pouvoir législatif et qui l'exerce par la voie de ses représentants. Pour ROUSSEAU, l'homme naît libre et partout il est dans les fers. Cela signifie que l'homme est soumis à une discipline sociale imposée. Le seul fondement légitime de l'obligation sociale, réside dans la convention passée entre tous les membres de la société. Et la souveraineté qui est inaliénable, indivisible et infaillible doit appartenir au peuple. Dans ces différentes considérations, nous pouvons entendre avec KELSEN que : « l'état, comme toute formation sociale est essentiellement un cadre normatif, soit un système des règles étayées à partir d'une norme fondamentale constitution première qu'il faut supposer juridiquement valable à titre d'hypothèse de base du système »12(*) §2. ETAT, CADRE PAR EXCELLENCE D'EXERCICE DU POUVOIR POLITIQUELe pouvoir politique ne s'explique pas seulement à cette entité qui est l'Etat, mais il s'affirme comme une vocation à une explication de portée universelle. Il est donc dynamique et peut s'appliquer à des entités autres que l'Etat. Néanmoins, nous choisissons l'Etat parce qu'il passe pour le cadre moderne d'exercice du pouvoir politique. Celui-ci peut être entendu par le type de collectivité. On dira ainsi que le pouvoir politique est celui qui s'exerce dans la société globale13(*). A ce titre, il diffère du pouvoir religieux, de celui du moniteur en classe, du syndicaliste... le pouvoir politique est défini de différentes manières, tantôt en termes conflictuels, tantôt en termes interactionnels, relationnels et consensuels. Pour nous, sans vouloir entrer dans les détails, disons que le pouvoir politique est tout cela. Il met en relation, en interaction d'un côté les gouvernements et de l'autre les gouvernés qui doivent légitimer de la divergence des intérêts des individus et des groupes d'individus. Ainsi défini, le pouvoir politique a un cadre à l'intérieur duquel il agit, il opère. Il est donc limité par des frontières qui forment l'Etat, « Et chaque Etat n'a la charge que du bien public de ses nationaux »14(*). Le pouvoir politique pour atteindre les fins collectives qu'il se fixe, doit disposer d'un certain nombre de moyens. Ce sont les moyens d'action du pouvoir politique. * 5 TROYAT, Larousse lexique, librairie Larousse, paris, 1970, p.608. * 6 DURHEIM, cité par M. PETIT, le Phénomène religieux, Paris, Bloud et Gay, 1966, P.16 * 7 LALANDE, cité par M. PETIT, Idem, P.17 * 8 DJELO OPENGE, Cours de Droit constitutionnel et institutions Publiques, inédit, G1 Droit, UNIKIN, 1999, P.36 * 9 HOBBES, cité par J.J.CHEVALIER, Les grandes oeuvres politiques de Machiavel à nos jours, Paris, A. Colin. P.48 * 10 Idem, P.76 * 11 LOCKE, cité par J.J. CHEVALLIER, idem, P.86 * 12 H. KELSEN, cité par J. DABIN, l'Etat ou le politique, Paris, Ed. Sociale, 1971, P.170 * 13 F. ENGELS, l'origine de la Famille, de la propriété privée et de l'Etat, Paris, Ed. Sociale, 1971, P.170 * 14 J.DABIN |
|