§4. L'EGLISE CATHOLIQUE ET
LA PROLIFERATION DES SECTES RELIGIEUSES
L'église catholique mères se trouvent en perte
de vitesse quant à leur dimension et à leur message surtout. Le
pouvoir politique qui a servi de base à leur action pendant la
colonisation a changé d'acteurs et a tourné le dos à leurs
visées.
La prolifération des sectes religieuses a
ébranlé, la tradition de l'église catholique qui soutenait
détenir le monopole de la vérité. Le démembrement
se poursuit non seulement à partir des églises mères mais
aussi dans les sectes nouvellement créées. Les sectes naissantes
soutiennent toujours détenir une vérité jusque là
méconnues ou cachées par l'église traditionnelle
(l'église catholique).
Le protestantisme qui prêche le principe de
l'unité dans la diversité semble moins préoccupé
par cette inflation des sectes plutôt que le catholicisme. Le
protestantisme est souvent guidé par l'esprit oecuménique dont il
est lui-même initiateur.
Si les catholiques se sentent les plus
intéressés, cela est dû au fait qu'ils considèrent
la tradition, la hiérarchie, la succession apostolique par lignée
chronologique et surtout l'infaillibilité papale. Et reste très
attentive et prêt à relever le défi contre les pasteurs qui
eux sont de fondateur des sectes à cause de leur
infidélité à l'enseignement du prophète fondateur.
Mais pour cette église mère, elle est
structurellement incapable d'assurer le salut intégral de tout l'homme,
et de tous les hommes. Et dans ce sens elles trompent toujours quelque part
l'homme.
Toutefois, cette église ne manque pas de reconnaitre la
faiblesse, l'impuissance de leur message, de leur action à se conformer
à l'évolution des problèmes temporels.
§5. L'EGLISE, LES SECTES
RELIGIEUSES ET LE POUVOIR POLITIQUE
Les rapports durant les premières années de
l'indépendance furent calmes nonobstant les attitudes et les actions des
églises pendant la colonisation. Cependant, les églises
étaient plus forcément au pouvoir politique comme pendant la
colonisation où leur action fut soutenue. Tous les gouvernements de
l'époque, à part celui de LUMUMBA, n'ont pu faire le poids en
face de cette institution solidement implantée.
Les églises sont présentes partout et dans
l'enseignement tant primaire, secondaire qu'universitaire selon qu'elles
étaient de confection catholique ou protestante.
Les mouvements de sécession au lendemain de
l'indépendance n'épargnèrent pas les missions, leur
patrimoine fuir ébranlé, les immeubles détruits et
certains perdirent la vie.
Pour l'église, l'Etat a outrepassé ses limites
surtout en ce qui concerne la nationalisation des écoles.
L'église justifie sa position par les théories
de deux pouvoirs : le spirituel et le temporel ; à
défaut de la domination du premier sur le second comme au
Moyen-âge, la reconnaissance réciproque de la pleine autonomie de
deux secteurs doit être respectée.
La laïcité au Congo, pour l'église,
paraît dans un sens antireligieux ou du moins d'opposition à la
religion chrétienne. Tel paraît être le sens de
différentes mesures prises par les pouvoirs publics tendant à
évincer l'action de l'église
chrétienne : « suppression des noms
chrétienne d'origine non africaine, suppression des crucifix et des
croix dans les lieux et établissements publics.. »
L'église affirme avoir réalisé des
oeuvres grandioses au développement de la Nation Congolaise et
digère mal l'ingratitude et l'agressivité des pouvoirs publics
pour avoir réduit les possibilités de dialogue et surtout avoir
rompu de façon unilatérale et impérative des accords
passé avec elle sans la moindre information préalable.
Comme nous pouvons le constater, le contact entre le pouvoir
politique et l'église catholique est directe ; ce qui explique
qu'on y ait consacré le plus de temps. Cette situation peut facilement
se comprendre quand on voit la nature de chaque église ou chaque secte
religieuse.
L'église catholique présente aujourd'hui des
matérielle et spirituelles très solides qu'elle veut
sauvegarde.
Nous sommes, par ailleurs, tenté de croire que la
prolifération des sectes religieuses dans notre pays est
favorisée et même soutenue par les pouvoirs publics et cela pour
deux raisons essentielles :
Ø D'abord, c'est le fait que la prolifération de
sectes religieuses ne menacerait en rien l'ordre établi,
c'est-à-dire les institutions en place, mais détourne au
contraire les membres des problèmes politiques, économiques...
qui sont les leurs.
Ø Ensuite, c'est le fait que le pouvoir politique
éviterait la constitution d'un groupe fort, puissant, uni, qui
chercherait à avoir la main mise sur la politique, qui lui causerait
beaucoup de problème comme l'église catholique.
CHAPITRE III : LES
CONTRADICTIONS DANS LE ROLE ACTUEL DE L'EGLISE ET DE L'ETAT
D'aucuns n'ignorent que l'objectif poursuivi par les deux
(l'église et l'Etat) est le bien être social pour un essor
Considérable. Mais souvent, ceux qui ont la chose
publique en mains, la gère mal.
Cependant, l'église catholique dans ses discours
sociopolitiques a épinglé des ratés inquiétants
sous le nouvel ordre politique.
A cet effet, elle constate que les préoccupations du
peuple sont tellement aux antipodes des intérêts de ses dirigeants
qui lui imposent des sacrifices qu'il ne mérite pas.
A cause de lutte de positionnement de la classe politique, le
peuple paie le prix de la compétition des politiques, qui se partagent
le gâteau du pouvoir, c'est ainsi que l'épiscopat congolais fait
observer que dans cette logique, la préoccupation sociale de la
population est bafouée par les dirigeants politiques qui à la
recherche des avantages sociaux, manifestent ouvertement leur
désintéressement pour le bien être de la majorité.
La corruption infecte tous les secteurs de la société tandis que
les réformes annoncées avec pompe demeurent non
réalisées.
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