7.
Subdivision du travail
Outre l'introduction générale et la conclusion
générale, ce travail comprend cinq chapitres :
Ø Le premier chapitre présente les
généralités sur les concepts
Ø Le deuxième chapitre brosse le tableau de
Kinshasa : croissance urbaine, crise du logement
Ø Le troisième chapitre parle de la
ceinture verte et de l'approvisionnement de Kinshasa
Ø Le quatrième chapitre quant à lui
étudie le lotissement de l'espace maraîcher de Nzeza Nlandu
Ø Le cinquième chapitre est
réservé aux perceptives d'avenir : l'organisation de
l'espace et l'aménagement de la ceinture verte.
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LES CONCEPTS
I.1. Définition des concepts
I.1.1 L'espace urbain
Comme l'écrit Snrech (1997), la ville est un concept
flou. Ce qui complique la définition de l'agriculture urbaine, puisque
celle-ci est définie par rapport à la ville. On distingue des
définitions statistiques (UN, 1995) de la ville, c'est-à-dire
celles qui sont utilisées dans les recueils de données
statistiques, des définitions analytiques (Coquery-Vidrovitch, 1988),
celles qui s'appuient sur l'analyse des spécificités du milieu
urbain, et des définitions géographiques, fondées sur
l'utilisation de l'espace. Les définitions statistiques
elles-mêmes sont extrêmement diverses selon les pays. Elles
prennent en compte des critères démographiques,
complétés parfois par des critères administratifs et
économiques (tableau 1).
Tableau 1. Définitions statistiques de la
population urbaine dans différents pays africains, d'après Un
(1995).
Critères de définition
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Pays
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>2 000 habitants
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Kenya, Gabon, Sierra Leone, Ethiopie, Erythrée,
Angola
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>5 000 habitants
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Madagascar, Ghana, Mali, Somalie
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>10 000 habitants ou entre 4 000 et
10 000 habitants si plus de 50% des habitants ont de activités non
agricoles ou centres administratifs de grand
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Benin, Côte d'Ivoire
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>20 000 habitants, avec de manière
prédominante des activités non agricoles
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République démocratique du Congo
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>20 000 habitants, dont les activités
ne sont pas principalement agraires
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Nigéria
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Source : UN (1995)
Le tableau n°1 parle des définitions analytiques
considèrent que les critères démographiques sont
insuffisants pour saisir la spécificité du monde urbain par
rapport au monde rural. Coquery-Vidrovitch (1988) propose la définition
suivante: la ville est un centre de densification humaine et de diffusion
culturelle. Son existence repose sur des conditions économiques et
politiques particulières d'organisation de la production et des
échanges : un surplus agricole nourrissant des spécialistes non
agricoles, une classe de dirigeants, une classe de marchands.
Il existe d'autres critères de définition : la
permanence d'activités de service liées à l'exercice du
pouvoir politique (De Maximy, 1988) ; le niveau d'équipement social
(écoles, hôpitaux, casernes, etc.) (Lourdes) ; le degré de
monétarisation des échanges pour l'historien Fernand Braudel
(1980). La ville est le lieu de l'élaboration monétaire, les
dépenses par tête sont deux fois plus élevées en
ville qu'en milieu rural (Braudel. F 1980); le degré de disparité
des revenus, dû à des sources de revenus plus diversifiées
qu'en milieu rural.
Comme l'indique Tricaud (1996), les définitions
géographiques considèrent la ville physique, c'est-à-dire
l'agglomération, telle qu'elle peut être repérée
à partir de l'observation visuelle, de la photographie aérienne
ou de l'image satellitaire. Tricaud (op.cit) définit également
l'espace urbain, au sens strict, comme l'ensemble des parcelles bâties ou
revêtues, c'est-à-dire les parcelles portant des bâtiments
ou majoritairement couvertes d'un revêtement empêchant la
végétation (dallage, ciment) ou de sol majoritairement
tassé pour assurer la circulation (cour, marché) , selon Braudel
(1980). Ces parcelles sont ainsi définies par leur absence de
végétation et leur imperméabilité.
La ville, ou l'agglomération, au sens le plus
étroit, comme un espace urbain de surface ou de population
supérieure à un seuil donné. L'Onu (Organisation des
Nations Unies), la base de données Géopolis et l'Insee (Institut
National des Statistiques et Etudes Economiques) recommandent de
considérer comme agglomérées des constructions
éloignées de moins de 200 m, en Europe, ou de moins de 500 m, en
Amérique latine. L'IAURIF (Institut d'Aménagement et d'Urbanisme
de la Région Ile-de-France) distingue trois catégories d'usage du
sol : rural, urbain construit (bâti ou revêtu), urbain ouvert
(parcs et jardins, terrains de sport, cimetières).
Mais les villes, si denses soient-elles, ne sont pas
discontinues d'espaces bâtis contigus. L'enveloppe urbaine, ou
périmètre urbain, englobe un certain nombre d'espaces urbains
extérieurs et d'espaces non urbains intérieurs. A mesure que l'on
s'éloigne du centre, certains caractères distinctifs de la ville
et de la campagne suivent un gradient croissant ou décroissant :
densité des espaces bâtis et revêtus ; caractère
monétaire des productions ; pression foncière. Ce gradient permet
d'identifier des espaces urbain, rural ou périurbain, sans tracer leurs
limites précises (Tricaud, 1996).
Cette difficulté de limiter l'espace urbain est due au
fait que les activités agricoles, surtout dans les villes africaines,
sont omniprésentes.
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