CONCLUSION
Kinshasa a cru de manière considérable passant
donc de 500.000 habitants à la fin des années soixante à
près de 5 millions au début de ces 3è millénaires.
La spectaculaire progression démographique de la ville ne s'est
cependant pas fait suivre d'un développement parallèle de la mise
en disponibilité des infrastructures de base fiables.
En effet, depuis quelques décennies, une augmentation
très rapide de la population urbaine a accentué les pressions
exercées sur les peux d'infrastructures héritées de la
colonisation ; puisqu'après l'indépendance un exode rural
intense sur la ville de Kinshasa dû aux problèmes sociopolitiques
du pays a fait que celle-ci s'étale et subisse une augmentation de la
population accompagnée de ses lots des problèmes tels que
l'augmentation du prix du logement et la convoitise d'espace dans les
interstices de la ville réservés pour d'autres fins que
l'habitation.
Comme toutes les villes Africaines, Kinshasa a
été doté des zones réservées aux
activités agricoles devant approvisionner ces habitants en
denrées alimentaires. Le chapitre qui suit est consacré à
ses zones vitales d'approvisionnement au sein de la ville.
CHAPITRE III : LA CEINTURE VERTE ET
L'APPROVISIONNEMENT DE KINSHASA
Introduction
Pour approvisionner la ville, l'aménageur a toujours
prévu une ceinture verte autour de la ville ou dans ces interstices. La
ville de Kinshasa n'a pas échappé à cette conception. En
effet, la ville a fait objet de plusieurs plans d'urbanisme avant et
après l'indépendance. Tous ces plans ont toujours tenu compte de
la localisation d'une ceinture verte pour approvisionner la ville en produits
de première nécessité.
L'offre en légumes dans la ville de Kinshasa provient
principalement d'un grand nombre de petites fermes de subsistance de la
région du Bas-Congo, des entreprises maraîchères de la
ceinture verte de la ville, et en moindre mesure de la région du Kivu,
située à L'est du pays. Au Bas-Congo, la production de fruits et
de légumes se situe surtout dans les zones de Mbanza-Ngungu, de
Songololo et de Madimba, c'est-à-dire les zones autour de la route
asphaltée Matadi-Kinshasa, à une distance de 80 à 200 km
de la capitale. Les conditions écologiques y sont favorables à un
grand nombre de cultures. De plus, la zone de Mbanza-Ngungu, qui s'étage
de 500 à 900 m, est favorable à la culture des légumes des
régions tempérées. Dans le Bas-Congo, il existe une longue
tradition de production de fruits et légumes destinés à
Kinshasa. Dans la région du Bandundu, à L'est de Kinshasa, il n'y
a qu'une production très limitée de légumes et de fruits
pour Kinshasa, du fait que les principales zones de production se situent
à une distance de 300 à 600 km de la capitale. La production y
est principalement destinée à l'autoconsommation (Frans Goossens,
1997).
La situation est en réalité assez
contrastée au regard de certaine ville et même selon les groupes
ethnoculturels considérés. Il est des régions où le
marché est une ancienne tradition précoloniale, sans avoir
d'ailleurs donné nécessairement naissance à une ville car
il pouvait aussi s'agir d'un simple lieu de contacts périodiques entre
des sociétés aux économies complémentaires, mais
qui restait totalement déserté entre temps. En ce qui concerne
notre cadre d'étude, Kinshasa est une création purement
coloniale, centre d'encadrement administratif, religieux et militaire, et
centre de services variés à la mesure du degré de
centralisation du pays. La ville se peu à peu dotées de fonctions
économiques, collecte et distribution, symbolisées par la
création mi-organisée, mi-spontanée, d'un marché.
Qu'elle que soit sa genèse, il est essentiel de savoir si Kinshasa est
réellement constituée d'un maillon dans le réseau
d'approvisionnement ? Il semble qu'elle ne puisse jouer ce rôle qu'en
fonction du type d'espace rural qu'elle commande. Selon que le milieu rural
environnant est cohérent et actif ou, au contraire,
désagrégé ou marginalisé, elle peu jouer son
rôle d'animation économique régionale et de relais vers les
centres supérieurs, ou au contraire participer sans pouvoir y
remédier, à l'atonie économique de la région. La
petite ville, en effet, n'a d'existence que par sa région, car elle est
soumise aux mêmes déterminations que celle-ci. L'agriculture
urbaine est une activité qui se développe afin de répondre
à une demande en produits alimentaires émanant des populations
urbaines. Il s'agit plus particulièrement des activités de
maraîchage, de céréaliculture et d'élevage.
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