CONCLUSION
Au terme de cette étude, qui a porté sur les
déterminants des besoins non satisfaits en planification familiale au
sein du couple en République démocratique du Congo, nous sommes
en mesure de présenter nos résultats.
D'une manière générale, par ce travail,
nous avons pensé donner aux décideurs politiques, aux organismes
nationaux qu'internationaux les éléments nécessaires, sur
base desquels il faudra miser pour espérer réussir dans les
programmes liés à la planification familiale, à moyen et
à long termes.
En particulier cette étude, fruit des analyses
secondaires des données EDS collectées en République
Démocratique du Congo a bien voulu: évaluer l'importance des BNS
(77,3% des femmes en union n'utilise aucune méthode contraceptive et
67,3% qui éprouvent de BNS en PF) , identifier les facteurs à la
base de la non satisfaction des besoins en matière de régulation
ou de contrôle des naissances et en fin caractériser les
couples ayant les BNS en PF.
Aux questions sur les déterminants ou les facteurs
à la base du besoin non satisfait en matière de planification
familiale au sein du couple en République Démocratique du
Congo, la pertinence des points de vue des hommes et des femmes dans les choix
contraceptifs de leurs partenaires et les raisons qui pouvaient les
empêchent d'utiliser la contraception malgré leur bonne intention,
nous avons anticipées des réponses.
Pour rechercher les déterminants, nous avons
adopté l'approche globale utilisant les informations individuelles.
L'étude a consisté à analyser les différents
niveaux de besoins non satisfaits en PF selon certaines caractéristiques
liées à la femme, à son conjoint et au couple. Nous avons
procédé aux recodages des variables selon la littérature
et /ou nos connaissances sur le contexte de l'étude. La
régression logistique est le modèle d'analyse choisi,
étant la nature dichotomique de la variable dépendante, tant pour
le besoin ou non de limitation des naissances que besoin ou non d'espacement
des naissances.
L'analyse bivariée nous a permis d'établir le
lien entre les BNS selon certaines caractéristiques liées au
couple (au seuil de 5%). Cette approche a mis en évidence l'importance
des besoins en PF exprimée par les femmes en union et les facteurs
susceptibles de favoriser sa satisfaction. Par catégorie des
caractéristiques liées au couple, les variables
indépendantes étaient toutes presque significatives au seuil de
5%.
Nous avons appliqué la méthode de
régression logistique, dans un premier lieu par caractéristiques
et chaque variable de la caractéristique expliquait la variable
dépendante. Sauf pour quelques variables, telles que le niveau
d'instruction, la religion, type de méthode utilisé, approbation
de PF par le mari pour la limitation. Et, pour l'espacement, âge au
premier mariage, type de méthode utilisé, approbation par le mari
de PF, n'expliquaient pas le besoin d'espacement à l'intérieur de
leurs caractéristiques respectives.
En fin, dans le modèle global, certaines variables ont
perdues leur pouvoir explicatif du phénomène, alors que celles
qui n'étaient pas significatives, le sont devenues en présence
des autres variables. Ce modèle nous a permis de catégoriser les
déterminants en deux groupes. Le premier, celui des déterminants
majeurs constitués des variables qui ont gardé leur pouvoir
explicatif pour les deux besoins non satisfaits. Il s'agit de l'âge, la
province et du niveau d'instruction de la femme en union :
- Les BNS d'espacement et de limitation sont inversement
proportionnelles en considérant l'âge des femmes en union. Le
besoin d'espacement diminue avec l'âge alors que celui de limitation
augmente avec l'âge. La province du Katanga expose au risque d'espacement
des naissances;
- Les BNS en PF diminuent avec l'instruction.
C'est-à-dire, le BNS d'espacement ou de limitation diminue quand la
femme augmente le niveau d'instruction. Les provinces de l'Equateur et du
Katanga exposent au risque de limitation des naissances ;
Le deuxième groupe est celui des déterminants
mineurs, constitués des variables qui sont significatives uniquement
pour l'un de types de besoin. Pour la limitation, il s'agit de l'âge de
la femme à la première naissance, le désir d'enfant par la
femme et la discussion au sein du couple de la PF. Pour l'espacement, c'est
l'approbation de la femme et celle du mari de la PF. Les résultats sont
les suivants :
Pour la limitation :
- La maternité précoce expose la femme au risque
de besoin de limitation des naissances ;
- Les femmes qui désirent encore des enfants au
delà de ce qu'elles ont déjà, sont exposées au
risque de limitation des naissances ;
- Discuter de PF au sein du couple réduit le risque de
besoin de limitation des naissances.
Pour l'espacement :
- Le couple dont l'un des partenaires approuve la PF, prouve
à suffisance l'attitude positive des partenaires pour moins subir le
risque de besoin d'espacement des naissances.
En définitive, nos hypothèses, qui
postulaient :
H1. Parmi les facteurs qui servent à
caractériser la femme, le niveau d'instruction, l'âge sont les
plus influents dans l'adhésion de la femme à la pratique
contraceptive. Aussi :
H1a. Le risque pour une femme instruite
(instruction supérieure au niveau primaire) de pratiquer la
contraception est significativement supérieur à celui d'une femme
peu ou pas instruite (sans instruction) ;
H1b. Le risque pour une femme des générations
jeunes (moins de 25 ans) de présenter le besoin non satisfait est
significativement supérieur à celui des générations
vielles vieilles (25 ans et plus) ;
H2. Les femmes qui ont connu une maternité acceptable
ou tardive ont plus de chance de pas présenter le besoin non satisfait
que les femmes qui ont connu une maternité précoce ;
H3. Le couple qui discute de la PF a plus de chance de
pratiquer la contraception que celui qui n'en discute pas ;
Ont été en grande partie confirmée par
les résultats trouvés. Il n'y a pas eu trop de disparité
entre les résultats attendus et les résultats obtenus.
.Compte tenu des résultats obtenus, nous
suggérons aux décideurs politiques, aux organismes tant nationaux
qu'internationaux en corrélant ce que stipule (OMS, 1997),
« On estime que 100 000 décès de mères
pourraient être évités chaque années si toutes les
femmes qui souhaitent ne plus vouloir d'enfants avaient les moyens de mettre
leur décision à exécution. Avec un espacement suffisant
des naissances (plus de deux ans), on pourrait réduire la
mortalité infantile jusqu'à un tiers dans certains
pays », ce qui suit :
1. La mise en place d'une politique de population pour le
pays ;
2. Cependant, il ne s'agit pas de fournir uniquement des
services de PF. Cela doit s'accompagner d'une éducation réelle de
la population, d'une mise à disposition de personnels qualifiés
et en nombre, des infrastructures en nombre et aussi proches que possible des
populations, mais plus encore des populations rurales.
3. promouvoir la scolarisation des filles et définir
des stratégies qui encouragent l'envoi et qui retiennent des filles
à l'école. Faire de la gratuité de l'enseignement du
niveau primaire une réalité.
4. Vulgariser la loi sur les violences sexuelles et veiller
à ce que l'âge au premier soit respecté dans toutes les
provinces et ethnies.
5. Vulgariser la notion du genre, en ce qu'elle puisse aider
le couple d'avoir pour certains sujets, tel la planification familiale, une vue
commune et bénéfique pour la survie du couple et du foyer.
6. Mettre à la disposition de la population les types
des méthodes de contraception efficaces pour espacer les naissances.
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