IV. LA REVUE DE
LITTÉRATURE ET L'ORIGINALITÉ DU SUJET
A notre connaissance, le champ de recherche sur l'histoire
diplomatique du Cameroun n'a pas assez évolué13
près d'un demi-siècle après l'accession de ce pays
à l'indépendance.
`'On est rarement le premier à aborder une question ou
plus précisément le champ thématique que l'on entreprend
est déjà balisé par des études voisines ou bien il
se réfère à des termes fondamentaux sur lesquels les
bibliothèques entières ont été
écrites»14
Pour cette raison, une étude comme celle-ci ne peut
être menée sans qu'une revue de littérature ne soit faite.
L'historiographie en matière de politique étrangère du
Cameroun, offre une somme appréciable d'informations
générales et isolées. Il serait assez fastidieux d'en
faire mention ici. Toutefois, pour mener cette recherche, nous retiendrons
quelques ouvrages écrits par les africains et les occidentaux
spécialistes des questions internationales, plus particulièrement
des relations internationales. Il s'agit entre autres des sources
conventionnelles de la reconstruction historique : archives, ouvrages,
rapports, revues, journaux et interviews. Nous envisageons collecter, analyser,
confronter et critiquer les documents des diverses sources soumises à
notre attention.
13 On note une insuffisance considérable des publications
traitant de la politique étrangère du Cameroun.
14 J.P., Fragniere, Comment réussir un
mémoire, Paris, Dunod, 1976, p.75.
1-Les ouvrages
Comme sources écrites, nous avons exploité les
archives et des documents imprimés. Les sources d'archives ont fait
l'objet d'un examen minutieux ; celles des Archives Nationales de
Yaoundé nous ont fourni la grande partie de nos informations. Les
documents imprimés ici comprennent des ouvrages, des thèses, des
mémoires et des rapports de stages.
C'est ici l'occasion de mentionner la place de choix de
certains ouvrages classiques dans la connaissance de la politique
étrangère du Cameroun de 1960 à 1982.
- Pierre Flambeau Ngayap (1983)15,
fait un examen de l'organisation administrative camerounaise au lendemain de
l'indépendance. Il ressort en quelques pages (environ quatre) les
relations diplomatiques établies par le Cameroun en Afrique et hors de
l'Afrique. De façon sommaire, l'auteur montre comment on intègre
l'équipe au pouvoir, mais aussi quelques paramètres sur lesquels
se fonde la diplomatie camerounaise. Cet ouvrage ne nous renseigne
malheureusement pas sur les modes de formation, de gestion et comment
procédait le travail du personnel diplomatique camerounais de 1960
à 1982.
- Adamou Ndam Njoya (1976)16,
analyse l'activisme du Cameroun sur la scène internationale. De
l'indépendance de la partie Orientale le 1er janvier 1960,
à la réunification du 1er Octobre 1961,1'auteur montre
dans une analyse juridique, comment le gouvernement Ahidjo a géré
les problèmes politiques de reconnaissance ou non du régime de
Yaoundé, par certaines puissances qui soutenaient les mouvements
nationalistes. Il s'agit par ailleurs d'une étude globale de l'action du
Cameroun sur la scène internationale pendant la colonisation et au
lendemain des indépendances.
15 P.F., Ngayap, Cameroun qui gouverne ? de Ahidjo à
Biya, l'héritage et l'enjeux, Paris, L'Harmattan 1983.
16 A., Ndam Njoya, Le Cameroun dans les relations
internationales, Paris, LGDJ, 1976
Cet ouvrage intéressant ne nous renseigne pas sur la
formation et la gestion du personnel diplomatique, mais, a le mérite de
nous édifier sur les conditions d'intégration dans divers corps
de l'état, des camerounais.
- Narcisse Mouelle Kombi (1996)17,
dans une analyse politicojuridique, pose un diagnostic de la politique
étrangère du Cameroun de 1960 à 1995. Il fait
l'état de la « présidentialisation » de cette politique
étrangère depuis 1960, analyse de façon comparative
l'organisation du Ministère des affaires étrangères.
Enfin, l'auteur jette un éclairage sur l'encadrement de la diplomatie de
Yaoundé et sur ses manifestations. Cet ouvrage intéressant ne
contient malheureusement pas d'informations sur le mode de recrutement et les
cadres de formations de cette élite qui oeuvra pour la bonne marche du
MINAE.
- Jean François Bayart
(1985)18, quant à lui, analyse la vie politique du
Cameroun avant et après l'indépendance ; il met en relief les
modes d'exercice du pouvoir, tout en insistant sur la
présidentialisation de celui-ci, en particulier dans le domaine de la
politique étrangère du Cameroun. Cet ouvrage également ne
s'appesanti pas sur les points focaux de notre étude.
-L'ouvrage de Dieudonné Oyono
(1990)19 présente la politique africaine du
régime d'Ahidjo de 1960 à 1973. L'auteur montre comment se
déploie la politique du gouvernement Ahidjo en Afrique, tout en mettant
en relief la position de la France Bien que traitant de la politique
étrangère du Cameroun, un accent particulier n'est pas
porté sur les personnels diplomatiques, notamment le recrutement, la
gestion, les conditions de travail et d'évolution au sein de ce
corps.
17 N., Mouelle Kombi, La politique étrangère du
Cameroun, Paris, l'Harmattan, 1996.
18 J.F., Bayart, L'Etat au Cameroun, Presses de la
fondation des Sciences Politiques, Paris, 1985.
19 D., Oyono, Avec ou sans la France, la politique Africaine
du Cameroun depuis 1960, Paris, L'Harmattan, 1990.
Des articles et autres études ont également
été consultés sur la politique étrangère du
Cameroun, ainsi que des Thèses et Mémoires de recherches, portant
sur des pionniers de la diplomatie camerounaise.
- Philippe Essomba (1978)20 dans
son article, fait un bilan des vingt années de présence du
Président Ahidjo au pouvoir. Il présente les réalisations
politiques, économiques et socioculturelles du gouvernement Ahidjo. Cet
article nous permet uniquement d'avoir une idée du mode de gestion du
personnel diplomatique, à travers les grands chantiers accomplis.
- Ahmadou Ahidjo, Dix ans au service de la Nation
1958-1968 (1969)21, ce document fait un état des dix
années d'Ahmadou Ahidjo au service du Cameroun ; il souligne les
différentes étapes difficiles et les progrès
réalisés par Ahidjo en matière de politique
étrangère de 1958 à 1968.
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