INTRODUCTION
Lorsqu'on fait un examen des principaux paramètres
ayant régi la politique étrangère du Cameroun à
partir de 1960, il se dégage un certain paradoxe. En effet, presque
toute la première cuvée de camerounais ayant fait carrière
dans la diplomatie n'a fait aucune école de formation
spécialisée, mais s'est montrée dynamique dans l'exercice
de ses fonctions. Les raisons de ce paradoxe tiennent du profil du personnel
diplomatique qui a eu la délicate mission de conduire les affaires
extérieures du jeune Etat Camerounais.
Un autre élément d'explication concerne leurs
styles diplomatiques parfois différents d'une personnalité
à une autre1. La principale cause cependant, est
l'orientation du Chef de l'Etat en matière de politique
étrangère du Cameroun.
Le présent travail s'intitule le personnel
diplomatique camerounais (1960- 1982), il porte un regard historique sur
l'origine, la composition, les conditions de travail et la gestion du personnel
diplomatique camerounais de 1960 à 1982.
Ainsi, il faut relever qu'avant le 1er janvier1960,
date de l'indépendance du Cameroun oriental, ce pays n'avait pas de
personnel diplomatique, encore moins de politique étrangère.
C'est par Décret Présidentiel n° 60-9 du 19 janvier 1960
qu'est crée le Ministère des Affaires Etrangères
(MINAE)2. Ce ministère va être le pivot central de la
politique étrangère du Cameroun et le creuset du personnel
diplomatique.
Parmi les acteurs de la première heure qui ont concouru
à la marche de la politique étrangère du Cameroun
dès 1960, on peut compter une dizaine d'hommes. D'origines
professionnelles et sociales différentes, ce premier personnel a
été hâtivement initié à la diplomatie en
1959, au Ministère des Affaires Etrangères Français (Quai
d'Orsay).
1 G.P., Etoa Oyono, `' Ferdinand Oyono : le diplomate
`', mémoire de maîtrise en Histoire, FALSH, UYI, 2004,
p.1
2 A., Mouzong, `'Du Ministère des Affaires
Etrangères au Ministère des Relations Extérieures :
Evolution et mutations (1960-1998)», Mémoire de maîtrise en
Histoire, FALSH, UYI, 2000, p.1
Un examen minutieux des sources nous permet d'affirmer qu'il
n'y avait presque aucun critère spécifique pour devenir
diplomate3, ou faire partie du personnel diplomatique.
Le premier personnel diplomatique, à compter de 1960,
n'est pas passé par une Ecole de formation. La plupart d'entre eux,
à l'exception de quelques uns comme François Sengah Kuo,
Ferdinand Léopold Oyono, Gabriel Hapi Tina, Philémon Beb A Don,
anciens Universitaires, étaient infirmiers, instituteurs, techniciens
agricoles, fonctionnaires des finances. Tous ont suivi un stage en diplomatie
et sont devenus des diplomates.
C'est le cas de Rostand Mvie, Benoît Bindzi, Christian
Tobie Kuoh, Mahmoudou Haman Dicko, Aimé Raymond Nthepe, Joseph Owono
Nkoudou, Simon Nko'o Etoungou, Luc Azola, Paul Ngoko, Ngando
Black4.
Après la création de l'Ecole Camerounaise
d'Administration (E.C.A), le 27 juillet 19595, certains
fonctionnaires camerounais, à leur sortie trois ans après, optent
de faire carrière au MINAE. Il s'agit par exemple de Mairie Simone,
Mvondo Shé, Jean Baptiste Beleoken, François Xavier Ngoupeyou,
Simon Ahanda, Salomon Bakoto etc.
Dès 1962, d'autres feront partie dudit personnel
à l'instar Martin Adomo, infirmier adjoint et de Philippe Mataga, issu
de l'institut des Hautes Etudes d'outre-mer.
Certains par contre, entre 1962-1974, sont des diplomates de
carrière, diplômés des institutions de formations des
diplomates aussi bien occidentales que camerounaises, à l'instar de
Jacques Roger Booh Booh, Alexis Boum, Biloa Tang, issu de l'Institut Carnegie
de Genève, et, Christopher Nsahlai, Etienne
3 En dehors du critère de nationalité
et des droits civiques dont le candidat devait jouir, les autres
critères étaient moins rigoureux ; de plus il n'existait pas
d'Ecole de formation au Cameroun, seul le Chef de l'Etat décidait de
choisir des hommes aux profils quelconques, pour effectuer des stages au Quai
d' Orsay et dans les représentations diplomatiques françaises
à l'étranger.
4 Arrêté n°3178 du 15 septembre 1959
portant désignation des stagiaires des services diplomatiques, in
Journal Officiel de L'Etat du Cameroun du 30septembre 1959, ANY, p.1331.
5 Décret n°59-123 du 27 juillet 1959, in
Journal Officiel de l'Etat du Cameroun, p.1111, A N Y.
Ateba, Michel Tommo Monthe, Ambroise Behalal, André
Marie Atangana Zang, etc, sortis de l'IRIC.
En dehors de ces diplomates, il y'a également une
catégorie dans ce personnel, celle des Attachés culturels. Non
issus du même moule de formation ou de recrutement que les diplomates,
ceux-ci concourent aussi au bon fonctionnement de la politique
étrangère d'un pays.
De 1960 à 1982, le Cameroun a eu de nombreux
Attachés culturels. L'histoire contient-elle de la matière nous
permettant d'apprendre le mode de travail, l'évolution et comment ces
personnels proches des diplomates, peuvent avoir une influence sur le
renforcement ou non des liens diplomatiques du Cameroun ?
Sans avoir la prétention de répondre à
cette importante piste de réflexion, nous tenons à mentionner que
ces personnels ô combien important, ne travaillent pas seuls ; ils sont
assistés comme les diplomates, de deux autres catégories de
personnels: les agents contractuels et les secrétaires d'ambassades.
D'un pays à un autre où il a eu une
représentation diplomatique, le Cameroun, depuis 1960, a eu un personnel
diplomatique aux effectifs variés, ce qui n'est pas resté sans
incidence sur le fonctionnement de sa diplomatie.
Pour mieux apprécier la politique
étrangère du Cameroun de 1960 à 1982 il serait tout
d'abord important d'avoir une vue claire des concepts diplomatie, diplomate, et
personnel diplomatique.
Le vocable diplomatie a des acceptions diverses. Pour Jean
Serres, `' la diplomatie gouverne les rapports entre deux Etats. C'est l'art
d'attirer des sympathies à son pays et de l'entourer d'amitiés
qui protègent son indépendance, et aussi de régler
pacifiquement les conflits internationaux ; c'est
en même temps la technique patiente qui préside au
développement sur le monde pacifique et conciliateur, les relations
internationales»6.
Jean Salmon définit le diplomate comme une personne qui
fait partie du service diplomatique d'un Etat déterminé, qu'elle
soit en poste auprès d'une organisation internationale ou auprès
d'un Etat étranger ou en service à l'administration
centrale7.
Pradier Fodere, quant à lui, présente le
diplomate comme celui qui est chargé d'une fonction diplomatique ou qui
s'occupe de la diplomatie. C'est donc l'art de représenter le
gouvernement et les intérêts de son pays auprès des
gouvernements et dans les pays étrangers ; de veiller à ce que
les droits, les intérêts, la dignité de sa patrie ne soient
pas méconnus au dehors ; d'administrer les affaires internationales et,
soit de diriger, soit de suivre, conformément aux instructions
reçues, les négociations politiques8.
Le personnel diplomatique camerounais sous la
présidence d'Ahidjo, objet de notre présente étude
comprend, le personnel nécessaire au MINAE, recruté pour mener
à bien les tâches diplomatiques et techniques, synonymes d'un
rayonnement diplomatique camerounais.
À travers l'histoire, on peut non seulement comprendre
la manière dont les faits ont été traités, mais,
aussi trouver les éléments de réponse sur les
mécanismes, les différents canons de gestion, les conditions de
travail, et surtout l'origine des forces et faiblesses du personnel
diplomatique.
Le présent travail de recherche aux fins de DEA
(Diplôme d'Etudes Approfondies), est bâti sur les principaux points
que sont le choix du sujet, l'intérêt de l'étude, la revue
de littérature, la dimension géographique et chronologique de
l'étude, la problématique, les pistes de recherche, le calendrier
des travaux et le chapitre détaillé.
6 J., Serres, Manuel pratique de protocole,
Paris, éd de la Brieve, p.16
7 J., Salmon, Dictionnaire de droit international
public, Bruxelles, Bruylant, 2001, p 407
8 P., Fodere, Cours de droit diplomatique,
tome1, p 2.
PREMIERE PARTIE :
PROJET DE THESE
I. LES RAISONS DU CHOIX DU SUJET
Le choix de notre sujet à savoir le personnel
diplomatique camerounais (1960 -1982), a été guidé
à la fois par des raisons d'ordre personnel et objectif, ainsi que par
la pertinence et l'intérêt que présente l'histoire
diplomatique.
Le choix du thème qui fait l'objet de ce travail peut
se justifier par l'intérêt manifeste que nous avons de l'histoire.
Cet intérêt s'est accru dès l'an 2000, au cours de
multiples séminaires d'Égyptologie organisés par le
professeur Fabien Kange Ewane, [au centre de recherches dénommé
SCATSERVA], les communications ayant trait aux relations internationales, et
enfin sur les faits sociaux qui divisent les hommes de par le monde.
Quelques années plus tard, notre option pour la
rédaction d'une biographie d'un acteur clé de la diplomatie
camerounaise depuis l'indépendance, à savoir Ferdinand
Léopold Oyono, nous a permis d'apprécier, à sa juste
valeur, l'importance du fait diplomatique.
Enfin, en 2007, notre participation au `'premier colloque sur
les ressources humaines dans la diplomatie camerounaise de 1960-1971»,
organisé par le Département de diplomatie de l'Institut des
Relations Internationales du Cameroun (IRIC), a redoublé notre
motivation.
Il faut tout de même dire que c'est le résultat
de notre travail de recherche de maîtrise9, de nos multiples
entretiens et enquêtes auprès d'anciens vieux
diplomates10 que la question de la gestion du personnel diplomatique
s'est posée. C'est ce qui nous a poussés à choisir
définitivement ce sujet.
II- L'INTERET DE L'ETUDE
L'étude de l'histoire du personnel diplomatique au
Cameroun de 1960 à 1982, dépasse bien le cadre de la
curiosité scientifique. Elle comporte une dimension pratique
indéniable.
L'histoire du Cameroun autonome date de près d'un
demi-siècle. Ainsi, le fait remarquable qui milite en faveur de
l'étude historique du personnel diplomatique camerounais de 1960
à 1982 est que, c'est ce personnel venus d'horizons divers, qui a la
lourde tâche d'oeuvrer à la bonne marche de la politique
étrangère du Cameroun au lendemain de son indépendance,
parfois sans expertise, et surtout d'ingérence du personnel
étranger.
C'est donc une histoire entrecoupée de faits de natures
diverses, et qui ne saurait en aucun cas se comprendre ou être
écrite en dehors des Hommes, principaux sujets de l'histoire.
Cependant, l'absence ou les difficultés de
documentation auxquelles sont confrontés les chercheurs dans le domaine
des relations internationales, implique de longues et laborieuses recherches.
C'est pourquoi, il nous est apparu important de nous rapprocher des diplomates
chevronnés, et des archives du personnel du Ministère des
Relations Extérieures, dans l'optique de cerner comment
procédaient le recrutement, la gestion, l'évolution et les
conditions de travail dudit personnel.
Enfin, on pourrait peut être comprendre quels sont les
acteurs ? Quel est le rôle de chacun ? Comment se répartis ce
personnel dans une représentation diplomatique ? L'état des
relations au sein dudit personnel, comment se prennent et se gèrent les
décisions, et surtout l'impact de la gestion du personnel diplomatique
dans le rayonnement de la politique étrangère du Cameroun.
Certes, il ne faudra pas s'attendre à des recettes
miracles ; mais une parfaite connaissance du personnel diplomatique
camerounais est d'un intérêt certain pour pouvoir comprendre la
politique étrangère du Cameroun.
Nous estimons qu'une telle étude permettra plus tard,
à coup sûr, d'aller au-delà des monographies ou des
biographies d'histoire diplomatique.
Ainsi, on aura atteint, avec le concours de nombreux
chercheurs, une véritable connaissance scientifique de la nature et du
traitement des faits diplomatiques en vue de mieux cerner la
problématique de la gestion et de l'évolution du personnel
diplomatique sur une longue durée, ce qui à coup sûr
pourrait aider les penseurs et les acteurs de la diplomatie, ceux qui
définissent et orientent la politique étrangère et dans
une moindre mesure ceux qui s'intéressent aux relations internationales
du Cameroun.
En somme, cette étude est d'une importance capitale
pour tous ceux qui, au-delà de leur volonté de connaître
les jalons de la politique extérieure du Cameroun, veulent en savoir
davantage sur la gestion et l'évolution du personnel diplomatique
camerounais de 1960 à 1982.
Il y' a lieu de relever que bon nombre d'auteurs11 ont
déjà eu à étudier, ne serait-ce que de
manière sommaire, certains aspects de notre sujet.
11 Il s'agit d'historiens, de diplomates, d'étudiants,
etc.
III. LA DELIMITATION DE L'ETUDE
Pour mener cette recherche, nous avons procédé
à une délimitation aussi bien géographique, que
temporelle. Cette délimitation a pour but de ne pas rendre trop dense et
confus ce travail.
A. Repères géographiques
L'espace géographique concerné est le Cameroun,
Etat réunifié le 12 octobre 1961 et unifié le 20 mai 1972,
ainsi que la trentaine de pays d'Afrique, d'Occident et d'Asie, avec laquelle
des relations diplomatiques sont entretenus depuis 1960.
Notre sujet couvre en effet un cadre au sein duquel se sont
organisés le déploiement et les grandes décisions
liées à la diplomatie camerounaise après son accession
à l'indépendance. Dès cette période, l'histoire
diplomatique du Cameroun s'est enrichie de nombreux faits qui sont
consignés aussi bien dans les archives du personnel du Ministère
des Relations Extérieures du Cameroun, dans certaines
représentations diplomatiques phares12 que dans d'autres
lieux de conservation tels : les Archives Nationales de Yaoundé, les
archives privées etc.
Mais, notre étude s'appesantit surtout sur les archives
trouvées sur place au Cameroun, en particulier les archives publiques et
privées. Cet espace géographique correspond globalement au
principal foyer de conservation des archives camerounaises vieux d'au moins
cinquante ans.
C'est une étude qui présente également une
originalité du point de vue méthodologique.
Ainsi sur le plan méthodologique, on y a recours pour
avoir une connaissance supplémentaire des faits historiques pouvant
permettre de
12 On peut citer Paris, Bruxelles, etc.
comprendre le fonctionnement et le rayonnement de la politique
étrangère du Cameroun.
En ce qui concerne les repères chronologiques, les limites
sont moins rigoureuses.
B- LES REPERES CHRONOLOGIQUES
Pour ce qui est des repères chronologiques,
indispensables pour l'étude, les années 1960 et 1982 offrent deux
moments historiques dans la vie de l'État camerounais :
> 1960 marque l'accession a
l'indépendance du Cameroun ; et la création au mois de mars, du
Ministère des Affaires Etrangères, Ce sera l'institution de
tutelle du personnel diplomatique au Cameroun, dont une des missions est de
veiller à l'établissement , au renforcement et au maintien des
bonnes relations entre le Cameroun et les pays étrangers.
> 1982 se caractérise par la fin de
la présidence Ahidjo, premier président de la république
du Cameroun, véritable bâtisseur et chef de la diplomatie
camerounaise depuis 1960.
Au-delà de ces justifications, l'étude
scientifique du personnel dans la diplomatie camerounaise de 1960 à
1982, est d'un intérêt indéniable pour une Afrique en
développement et partant en construction.
IV. LA REVUE DE
LITTÉRATURE ET L'ORIGINALITÉ DU SUJET
A notre connaissance, le champ de recherche sur l'histoire
diplomatique du Cameroun n'a pas assez évolué13
près d'un demi-siècle après l'accession de ce pays
à l'indépendance.
`'On est rarement le premier à aborder une question ou
plus précisément le champ thématique que l'on entreprend
est déjà balisé par des études voisines ou bien il
se réfère à des termes fondamentaux sur lesquels les
bibliothèques entières ont été
écrites»14
Pour cette raison, une étude comme celle-ci ne peut
être menée sans qu'une revue de littérature ne soit faite.
L'historiographie en matière de politique étrangère du
Cameroun, offre une somme appréciable d'informations
générales et isolées. Il serait assez fastidieux d'en
faire mention ici. Toutefois, pour mener cette recherche, nous retiendrons
quelques ouvrages écrits par les africains et les occidentaux
spécialistes des questions internationales, plus particulièrement
des relations internationales. Il s'agit entre autres des sources
conventionnelles de la reconstruction historique : archives, ouvrages,
rapports, revues, journaux et interviews. Nous envisageons collecter, analyser,
confronter et critiquer les documents des diverses sources soumises à
notre attention.
13 On note une insuffisance considérable des publications
traitant de la politique étrangère du Cameroun.
14 J.P., Fragniere, Comment réussir un
mémoire, Paris, Dunod, 1976, p.75.
1-Les ouvrages
Comme sources écrites, nous avons exploité les
archives et des documents imprimés. Les sources d'archives ont fait
l'objet d'un examen minutieux ; celles des Archives Nationales de
Yaoundé nous ont fourni la grande partie de nos informations. Les
documents imprimés ici comprennent des ouvrages, des thèses, des
mémoires et des rapports de stages.
C'est ici l'occasion de mentionner la place de choix de
certains ouvrages classiques dans la connaissance de la politique
étrangère du Cameroun de 1960 à 1982.
- Pierre Flambeau Ngayap (1983)15,
fait un examen de l'organisation administrative camerounaise au lendemain de
l'indépendance. Il ressort en quelques pages (environ quatre) les
relations diplomatiques établies par le Cameroun en Afrique et hors de
l'Afrique. De façon sommaire, l'auteur montre comment on intègre
l'équipe au pouvoir, mais aussi quelques paramètres sur lesquels
se fonde la diplomatie camerounaise. Cet ouvrage ne nous renseigne
malheureusement pas sur les modes de formation, de gestion et comment
procédait le travail du personnel diplomatique camerounais de 1960
à 1982.
- Adamou Ndam Njoya (1976)16,
analyse l'activisme du Cameroun sur la scène internationale. De
l'indépendance de la partie Orientale le 1er janvier 1960,
à la réunification du 1er Octobre 1961,1'auteur montre
dans une analyse juridique, comment le gouvernement Ahidjo a géré
les problèmes politiques de reconnaissance ou non du régime de
Yaoundé, par certaines puissances qui soutenaient les mouvements
nationalistes. Il s'agit par ailleurs d'une étude globale de l'action du
Cameroun sur la scène internationale pendant la colonisation et au
lendemain des indépendances.
15 P.F., Ngayap, Cameroun qui gouverne ? de Ahidjo à
Biya, l'héritage et l'enjeux, Paris, L'Harmattan 1983.
16 A., Ndam Njoya, Le Cameroun dans les relations
internationales, Paris, LGDJ, 1976
Cet ouvrage intéressant ne nous renseigne pas sur la
formation et la gestion du personnel diplomatique, mais, a le mérite de
nous édifier sur les conditions d'intégration dans divers corps
de l'état, des camerounais.
- Narcisse Mouelle Kombi (1996)17,
dans une analyse politicojuridique, pose un diagnostic de la politique
étrangère du Cameroun de 1960 à 1995. Il fait
l'état de la « présidentialisation » de cette politique
étrangère depuis 1960, analyse de façon comparative
l'organisation du Ministère des affaires étrangères.
Enfin, l'auteur jette un éclairage sur l'encadrement de la diplomatie de
Yaoundé et sur ses manifestations. Cet ouvrage intéressant ne
contient malheureusement pas d'informations sur le mode de recrutement et les
cadres de formations de cette élite qui oeuvra pour la bonne marche du
MINAE.
- Jean François Bayart
(1985)18, quant à lui, analyse la vie politique du
Cameroun avant et après l'indépendance ; il met en relief les
modes d'exercice du pouvoir, tout en insistant sur la
présidentialisation de celui-ci, en particulier dans le domaine de la
politique étrangère du Cameroun. Cet ouvrage également ne
s'appesanti pas sur les points focaux de notre étude.
-L'ouvrage de Dieudonné Oyono
(1990)19 présente la politique africaine du
régime d'Ahidjo de 1960 à 1973. L'auteur montre comment se
déploie la politique du gouvernement Ahidjo en Afrique, tout en mettant
en relief la position de la France Bien que traitant de la politique
étrangère du Cameroun, un accent particulier n'est pas
porté sur les personnels diplomatiques, notamment le recrutement, la
gestion, les conditions de travail et d'évolution au sein de ce
corps.
17 N., Mouelle Kombi, La politique étrangère du
Cameroun, Paris, l'Harmattan, 1996.
18 J.F., Bayart, L'Etat au Cameroun, Presses de la
fondation des Sciences Politiques, Paris, 1985.
19 D., Oyono, Avec ou sans la France, la politique Africaine
du Cameroun depuis 1960, Paris, L'Harmattan, 1990.
Des articles et autres études ont également
été consultés sur la politique étrangère du
Cameroun, ainsi que des Thèses et Mémoires de recherches, portant
sur des pionniers de la diplomatie camerounaise.
- Philippe Essomba (1978)20 dans
son article, fait un bilan des vingt années de présence du
Président Ahidjo au pouvoir. Il présente les réalisations
politiques, économiques et socioculturelles du gouvernement Ahidjo. Cet
article nous permet uniquement d'avoir une idée du mode de gestion du
personnel diplomatique, à travers les grands chantiers accomplis.
- Ahmadou Ahidjo, Dix ans au service de la Nation
1958-1968 (1969)21, ce document fait un état des dix
années d'Ahmadou Ahidjo au service du Cameroun ; il souligne les
différentes étapes difficiles et les progrès
réalisés par Ahidjo en matière de politique
étrangère de 1958 à 1968.
2-Les Thèses et les mémoires
Par ailleurs, des chercheurs ou étudiants ont
écrit ces dernières années de nombreuses Thèses et
mémoires de DEA, DESS ou de Maîtrise, traitant un des aspects
liés à la politique étrangère du Cameroun en
général, ou consacrés à certains pionniers de la
diplomatie camerounaise depuis 1960 en particulier. C'est par exemple le cas de
ces aînés qui ont eu le mérite de réaliser des
travaux de recherches Universitaires sur l'organisation et le fonctionnement du
Ministère des Affaires étrangères ; à l'instar de
Lucas Nkwentamo (1981)22, qui examine
l'organisation et le fonctionnement du Ministère des Affaires
étrangères, et de manière presque pas exhaustive les
rapports qu'entretient ce ministère avec le parti au pouvoir en 1981.
Ce
20 P., Essomba `'Vingt ans de présence
internationale», in L'UNITE ed. Spéciale xxe
anniversaire de l'accession au Pouvoir d'Ahmadou Ahidjo, février 1978,
Lamaro
21 Anonyme, Ahmadou Ahidjo Dix ans au service de la Nation
1958-1968, une publication du Cabinet civil de la présidence de la
République Unie du Cameroun, 1969,147p
22 L., Nkwentamo, `'The organisation and the functioning of the
foreign ministry of the United Republic of Cameroon», Thesis of master's
degree in international relations, IRIC, 1981.
mémoire ne nous renseigne pas sur les modes de choix et
la formation de la première élite à oeuvrer pour la bonne
marche de la politique étrangère du Cameroun.
On a aussi les travaux de François Xavier
Ndoungou Ndjoum (1994)23, bien que ne s'appesantissant pas
sur les principaux axes de notre thème le personnel diplomatique,
traitent de façon globale de la structure et du fonctionnement des
instruments de la diplomatie et de la politique extérieure du
Cameroun.
Armand Mouzong (2000)24,
qui analyse l'évolution et les diverses mutations qu'a connus
le Département de tutelle des diplomates, s'est aussi appesanti dans une
analyse très partielle d'un aspect de notre thème
d'étude.
Germain Alougou Many (2007)25,
dans sa monographie analyse les différents paramètres de
construction de la profession de diplomate au Cameroun. L'auteur qui s'inspire
de l'approche de la sociologie des professions, montre comment la diplomatie
camerounaise s'est constituée en une catégorie
socio-professionnelle dans le champ administratif camerounais, ses modes
organisationnels et les pratiques institutionnelles des diplomates. C'est de
façon brève que ces travaux abordent certains aspects liés
au recrutement, à la formation et surtout aux conditions de travail des
diplomates.
Les travaux de Francine Ngayap Ngandeu
(2008)26, analysent l'impact de la conférence des
ambassadeurs dans le rayonnement de la politique étrangère du
Cameroun. Ce mémoire d'histoire bien que ne
23 F.X., Ndoungou Ndjoum, `' Le ministère des relations
extérieures dans le réseau diplomatique camerounais :
Contribution à la connaissance du fonctionnement des instruments de la
diplomatie et de la politique extérieure du Cameroun» Thèse
de Doctorat, IRIC, Yaoundé, 1994, 270p.
24 A., Mouzong, `'Du Ministère des Affaires
Etrangères au Ministère des Relations Extérieures :
Evolutions et mutations 1960-1998». Mémoire de maîtrise en
histoire, UYI, FALSH, 1999-2000.
25 G., Alougou Many `'Les dynamiques de construction de la
profession de diplomate au Cameroun : Entre ambitions étatiques et
intérêts des acteurs `'Mémoire DESS, IRIC, 2007
26 F.A, Ngayap Ngandeu, `'La conférence des ambassadeurs :
une illustration de la mise en oeuvre de la politique étrangère
du Cameroun 1960-1985». Mémoire de maîtrise en histoire, UYI,
FALSH, 2008.
s'appesantissant pas particulièrement sur l'aspect
lié au personnel diplomatique, a le mérite de nous édifier
sur un des outils dont le gouvernement Ahidjo s'est souvent servi pour donner
de nouvelles orientations à la diplomatie camerounaise, et se rassurer
du bon fonctionnement des instruments de la diplomatie et de la politique
extérieure du Cameroun
Nous citons enfin les mémoires de recherche de type
biographique portant sur quelques diplomates camerounais. Ces travaux non
exhaustifs bien qu'intéressants, abordent de façon
particulière les profils académiques de certains pionniers de la
diplomatie camerounaise. C'est le cas, entre autres, des mémoires de
Suzanne Abona (2002)27 sur Aimé Raymond
Ntheppe, de Gisèle Ndo (2002)28 sur Simon
Nko'o Etoungou, de Georges Patrice Etoa Oyono
(2004)29 sur Ferdinand Léopold Oyono, de
Carine Ngono Owono (2006)30sur Joseph Owono
Nkoudou.
De façon générale, ces mémoires
d'histoire se limitent aux actions de ces diplomates, donc sommairement celles
relatives à la gestion, l'évolution et l'émergence d'une
catégorie du personnel diplomatique au Cameroun, à savoir les
diplomates.
Notre étude porte elle, sur le personnel diplomatique
camerounais sous le gouvernement Ahidjo. Nous indiquons ci-après une
définition conceptuelle avant la problématique de l'approche du
sujet.
27 S., Abona, `'Aimé Raymond Ntheppe, diplomate et
aristocrate douala», Mémoire de maîtrise, UYI, FALSH,
2002.
28 G. Ndo, `'Simon Nko'o Etoungou ministre des affaires
étrangères», Mémoire de maîtrise en Histoire,
UYI, FALSH, 2002.
29 G. P., Etoa Oyono, »Ferdinand Oyono...»30 C., Ngono
Owono, `'Joseph Owono Nkoudou, l'un des pionniers de la diplomatie camerounaise
: 1921-1981. Essai de biographie historique», Mémoire de DIPESS II
en Histoire, E.N.S, 2006.
V. LA PROBLEMATIQUE
Notre sujet a pour mots clés, personnel, diplomatie,
diplomate, affaires étrangères, Cameroun. À ce titre, il
embrasse à la fois le processus de recrutement, de gestion, la prise des
décisions, et surtout les méthodes pouvant permettre de
défendre au mieux les intérêts propres d'une Nation. Il
peut aussi permettre de comprendre les canons qui concourent au bon
fonctionnement de la politique extérieure d'un État.
Il convient de définir ces termes ou expressions afin
de mieux cerner les contours thématiques de l'étude ; n'oublions
pas comme le dit Madeleine Grawitz31, que le chercheur doit d'abord
définir les faits qui font l'objet de son étude afin que l'on
sache de quoi il est question.
C'est pourquoi l'étude des concepts est nécessaire
avant de passer au vif de notre problématique.
Clarification conceptuelle
A. Diplomate
Jean Salmon définit le diplomate comme une personne qui
fait partie du service diplomatique d'un Etat déterminé, qu'elle
soit en poste auprès d'une Organisation Internationale ou auprès
d'un Etat étranger ou en service à l'administration
centrale32.
Pradier Fodere, quant à lui, présente le diplomate
comme celui qui est chargé d'une fonction diplomatique ou qui s'occupe
de la diplomatie.33
Bien que n'étant pas assez distante l'une de l'autre,
c'est la conception de Jean Salmon que nous retiendrons tout au long de notre
étude.
31 M., Grawitz, Méthodes des sciences sociales,
Paris, Dalloz, 1993, p 386
32 J., Salmon, Dictionnaire de droit international
public, Bruxelles, Bruylant, 2001, p 407
33 P., Fodere, Cours de droit diplomatique, tome1, p
2.
B. Diplomatie
Le terme diplomatie est usité dans des sens assez
différents. Il signifie parfois l'art diplomatique, parfois la
carrière et les personnes qui en font partie et, enfin aussi la
politique étrangère d'un pays.
Pour éviter tout amalgame et dissiper toute
équivoque, il convient de remonter à son étymologie
grecque.
Le mot diplomatie vient du mot grec `'diploma» lui-
même dérivé d'un radical verbe qui signifiait
`'plier». Le `'diploma» de l'antiquité était un acte
officiel plié en deux. La langue française emploie dans la
même acception le vocable `'pli» pour désigner un document
officiel.34
De cette origine grecque du mot diplomatie il découle
que les diplomates ont été soit des porteurs de documents
officiels - donc des messagers - soit des négociateurs agissant en lieu
et place de leurs commettants ou accréditants. Il semble qu'ils ont
avant tout été des négociateurs, et c'est parce qu'ils
agissaient en cette qualité qu'ils représentaient leurs pays.
Comme telle, le terme diplomatie se distingue nettement de la
politique étrangère qui, en plus de son volet diplomatique,
intègre l'aspect stratégique des relations internationales. En
somme la diplomatie n'est qu'un aspect de la politique étrangère,
bref des affaires étrangères.
34 S., Atanga, `'Le processus de prise de décision de
politique étrangère au Cameroun» .Thèse de Doctorat,
IRIC, Yaoundé, 1991, p.07 ; E., Satow, Guide to diplomatic
practice, cité dans Dictionnaire diplomatique, publié sous
la direction de M.A.F.Frangulis.Paris : Académie diplomatique
internationale, 1968, p.722 ; Farag Moussa, Manuel de pratique
diplomatique, Bruxelles, éducation Bruylant, 1970 ; J.Chazelle,
La diplomatie, Paris coll Que sais je ?, PUF,1968, p.9 ; chacun de ces
auteurs présente une définition du concept diplomatie.
~~ Cf. M.A.F.Frangulis (dir.) ; Dictionnaire
diplomatique, Paris, Académie diplomatique internationale, 1968,
p.296.
Les affaires étrangères
Les affaires étrangères peuvent être
définies comme les relations extérieures d'un pays. Elles ne sont
rien d'autre que la politique étrangère de ce pays, cette
dernière se présentant comme l'ensemble des activités et
stratégies tournées vers le `'dehors».35
Le personnel
Le mot personnel désigne un ensemble ou un
sous-ensemble des membres d'une profession, Exemple : le personnel enseignant,
le personnel diplomatique etc. Ce concept peut aussi désigner l'ensemble
des employés d'une entreprise ou d'un service public.36
La notion de personnel diplomatique révèle
l'éclatement du corps diplomatique et celle de la profession
elle-même. Elle peut se définir comme `'le vaste groupe
constitué par les agents diplomatiques d'un pays et du ministère
des affaires étrangères qui préside leurs
activités»37
Problématique
Au regard de toutes les considérations relatives
à l'intérêt du sujet, notre travail pose le problème
de l'origine, de la composition et de la gestion des ressources humaines dans
la diplomatie camerounaise de 1960 à 1982, nous en formulons la
problématique ainsi qu'il suit : Compte tenu de l'affirmation et du
rayonnement de la politique étrangère du Cameroun sous le
gouvernement Ahidjo, quelle analyse l'historien peut il faire de la
désignation et de la gestion du personnel diplomatique camerounais de
1960 à 1982 ? En d'autres termes peut-on suivre l'évolution et le
déploiement de
ce personnel diplomatique de 1960 à 1982 ? Cette
interrogation centrale en suscite ces quelques autres à savoir, quelles
sont les différents paramètres qui ont oeuvré pour le
rayonnement de la diplomatie camerounaise sous la présidence d'Ahmadou
Ahidjo ? Que nous apprend l'histoire, du travail accompli par le personnel
diplomatique camerounais de 1960 à 1982 ?
Le rayonnement de cette diplomatie est-il à mettre au
crédit du personnel, beaucoup plus intelligent et doté d'une
solide culture générale, ou du Chef de l'Etat pour sa politique
de gestion des ressources humaines du MINAE ?
Vaste et préoccupante problématique au regard du
secret qui entoure le milieu diplomatique.
VI. LES HYPOTHESES DE TRAVAIL - Hypothèse
générale
> La formation de certains personnels diplomatiques dans
des écoles spécialisées ne saurait suffire pour produire
des résultats efficaces ; en dehors des orientations, il
nécessite la cohésion et un bon suivi.
- Hypothèses subsidiaires
> L'insuffisance du personnel, le manque d'harmonie et
l'absence de suivi du personnel diplomatique peuvent constituer des entraves
à la bonne marche de la politique étrangère du
Cameroun.
> Le succès diplomatique du Cameroun de 1960
à 1982 n'est pas à mettre uniquement au crédit des seuls
diplomates ; les attachés culturels, les agents contractuels et les
secrétaires d'ambassade, oeuvrent beaucoup à la bonne marche de
politique étrangère d'un pays.
> La prise en compte des problèmes du personnel
diplomatique, les conditions de travail, peuvent avoir une incidence sur le
déploiement de la politique étrangère du Cameroun.
VII. LA MÉTHODOLOGIE
Pour élaborer cette étude, nous avons eu recours
à deux catégories de sources : les sources écrites et les
sources orales.
A cet effet, une exploitation des archives de la direction du
personnel du MINREX a été nécessaire ; nous avons
également consulté les archives dans certains centres de
documentation.
Nos investigations nous ont conduits tour à tour dans
les centres de documentations de l'Université de Yaoundé I, de la
Fondation Paul Ango Ella, de l'Institut des Relations Internationales du
Cameroun, du Centre Culturel Français François Villon, enfin au
Ministère des Relations Extérieures.
Etant donné que les sources primaires sont peu
nombreuses aux Archives Nationales de Yaoundé, nous nous sommes
intéressés beaucoup plus à une exploitation des archives
de la Sous-direction du personnel du MINREX.
Pour ce qui est de nos sources orales, nous avons mené
des entretiens avec divers anciens et actuels responsables du Ministère
des Relations Extérieures, diplomates et non diplomates.
C'est pourquoi, après la collecte desdits documents,
nous avons soumis à la critique, analysé, pour établir la
vérité dans ces documents et à en tirer la
«substantifique moelle » historique. D'où l'importance de la
confrontation avec les informations orales, qui nous ont été
livrées par les Ministres Plénipotentiaires et autres Diplomates
ou experts en relations internationales. Ce qui nous a permis de traiter le
sujet suivant une approche chronologique associée à une
démarche thématique.
VIII. LES PISTES DE RECHERCHES
Pour mener ce travail, il est nécessaire de faire une
investigation des données nous permettant de comprendre et
d'apprécier l'importance du personnel diplomatique camerounais tant dans
les services centraux qu'extérieurs.
Ainsi, il sera question d'étudier :
- L'importance dudit personnel.
- Quelles catégories socio-professionnelles font partie du
personnel diplomatique ?
- Comment est-il reparti ?
- Sur quels critères s'appui -t- on pour le repartir ?
- Dans quelles conditions travaille ce personnel ?
- Qui fait quoi ? Qui prend les décisions ?
- Comment se prennent et se gèrent ces décisions
?
- Ces prises de décisions ont-elles évoluées
?
- Quelle analyse pouvons-nous faire de ce constat ?
- Quels avantages présente le métier de Diplomate
?
- Ces avantages sont ils pareils pour le diplomate en service
à l'extérieur que dans les services centraux ?
- Ces avantages sont ils pareils pour le diplomate que pour le
non
diplomate en service à l'extérieur que dans les
services centraux ?
- Qu'est ce qui absorbe plus ? L'administration centrale ou les
services
extérieurs ?
- Comment se présente la carte diplomatique camerounaise
jusqu'en 1982 ?
- Comment se répartissent les Ambassades du Cameroun dans
le monde jusqu'en 1982 ?
- Que prévoit le statut des diplomates ?
- Comment évolue-t-on dans ce corps ?
- Existe-il un profil de carrière dans ce cadre ?
- Existe-il un code de déontologie ?
- Ce code de déontologie favorise-t-il l'harmonie et
l'émergence du personnel diplomatique ?
- Quel est l'incidence de la gestion du personnel diplomatique
dans la vie d'une nation ?
IX. LE QUESTIONNAIRE
Pour réaliser ce travail, nous avons
élaboré un questionnaire à l'attention du diplomate
retraité, du diplomate en fonction et du non diplomate, lequel sera
nécessairement enrichi et adapté aux réalités du
terrain.
Ce questionnaire tient compte des documents d'archives
camerounaises, des archives de la direction du personnel du MINAE
(Ministère des Affaires étrangères) aujourd'hui MINREX, de
la politique étrangère du Cameroun de 1960 à 1982, et
surtout des témoignages.
A- De la création du Ministère des Affaires
étrangères
1. Quelles raisons peuvent avoir motivées la
création du Ministère des Affaires étrangères ?
2. Les facteurs exogènes ne sont ils pas à mettre
en relief dans cette création ?
3. Une fois le ministère crée, quelle va
être sa mission ?
4. La mise sur pied dudit ministère n'a-t-elle pas
été confrontée à des obstacles ? Si oui lesquelles
?
5. D'après vous comment ont-ils été
surmontés ?
B- Du recrutement et de la formation des premiers
cadres
du MINAE
6. Quel était le cadre d'origine des premiers diplomates
du Ministère des Affaires étrangères ?
7. Etaient-ils des fonctionnaires ou non ?
8. Comment ont été recrutés les premiers
cadres de la diplomatie camerounaise ?
9. D'après vous, quels critères étaient
davantage mis en relief au cours desdits recrutements ?
10. Tous ces cadres suivaient-ils une formation avant
d'être opérationnels ?
11. De 1960 à 1970, quels vont être les cadres de
formation du tout personnel diplomatique camerounais de la première
heure?
12. Pensez vous que le personnel diplomatique camerounais de la
première heure ait été à la hauteur de la
tâche qui lui incombait ?
C- De la gestion du personnel diplomatique camerounais
de
1960-1982
13. Comment les questions de solde ou de prise en charge se
présentaient elles ?
14. Comment procèdent les revendications au sein du
personnel diplomatique ?
15. Celles-ci ont-elles toujours trouvées des solutions
?
16. Si oui comment ? Sinon pourquoi ?
17. Existe-t-il toujours une harmonie entre les Diplomates et
non Diplomates tant dans les services extérieures que centraux du MINAE
?
18. Comment cela se matérialise t-il ?
19. Le fait de procéder à des mutations du
personnel diplomatique, a-t-il une incidence sur la diplomatie camerounaise?
20. Comment est-ce perceptible?
21. Existe-il en gros une politique de gestion du personnel
diplomatique au Cameroun (au MINREX) ?
22. En quoi consiste - elle ?
23. Cette politique a-t-elle toujours atteint ses objectifs ?
24. Peut-on dire que le choix des cadres non diplomates pour
oeuvrer dans la diplomatie camerounaise a porté ses fruits ?
25. Comment expliquer l'ouverture de la diplomatie Camerounaise
de 1960-1982 avec un personnel pas toujours sorti des grandes écoles?
26. Peut-on dire que la gestion du personnel diplomatique
Camerounais de l'intérieur se veut efficace au regard de la floraison
des cadres formés au Cameroun et ailleurs ?
D- Des conditions de travail des diplomates de
1960-1982
27. Dans quelles conditions travaille le personnel de
l'administration centrale?
28. Dans quelles conditions travaille le personnel des services
extérieurs ?
29. Comment sont prises les décisions ?
30. Comment sont elles gérées aussi bien dans
l'administration centrale ou dans les services extérieurs ?
31. Sont-elles prises de la même manière pour une
catégorie ou un problème quelconque?
32. Y a-t-il des lobbies qui influencent le processus
décisionnel dans le milieu diplomatique camerounais ?
33. Qui sont-ils et comment se manifeste leur influence ?
34. Quels avantages présente le métier de
Diplomate ?
35. Ces avantages sont ils pareils pour le diplomate en service
à l'extérieur que dans les services centraux ?
36. Le travail est plus absorbant dans l'administration centrale
ou dans les services extérieurs ?
X. LE PLAN PROVISOIRE DE TRAVAIL
Comme nos prédécesseurs, nous avons
été confrontés à l'inaccessibilité de
certains documents du service du personnel du ministère des Relations
extérieures, lesquels pouvaient enrichir ce travail après un
examen minutieux et une bonne analyse. Cette recherche n'étant encore
qu'au stade initial, il serait tôt d'arrêter un plan
définitif. Dans les pages qui suivent, nous présentons quelques
grandes lignes de ce travail. Il s'agit donc d'un plan indicatif.
PLAN INDICATIF
CHAPITRE 1 : DE LA CREATION DU MINISTERE DES AFFAIRES
ETRANGERES A L'ORGANISATION DU CORPS DES
DIPLOMATES (1960-1982)
A- De la création du MINAE
1- Les raisons de la création
2- Les missions dudit ministère
3- Les difficultés rencontrées dans sa mise sur
pied
B- De l'organisation du corps des diplomates
1- Les formes de recrutement et les cadres de formation.
a- Les formes de recrutement
b- Les cadres de formation
2- Le traitement en solde et la hiérarchie des agents
diplomatiques
C- Les enjeux de l'organisation du personnel
diplomatique
CHAPITRE 2 : PRESENTATION ET ORGANISATION DU PERSONNEL
DIPLOMATIQUE CAMEROUNAIS
(1960-1982)
A- La présentation du personnel diplomatique
camerounais (1960-1970) 1-La structuration
2-La vie active au sein du MINAE
3-Les obstacles rencontrés par les personnels
diplomatiques
B- Le nouvel élan du personnel diplomatique
de1971
1- Les mobiles ayant oeuvrés pour cette nouvelle dynamique
a)-La création d'un cadre de formation international : L'IRIC
b)- L'intégration des diplomates issus de certaines
institutions
étrangères.
2- Les mesures de renforcement des conditions de travail.
3- Une importante augmentation du personnel.
CHAPITRE 3 : DE LA REPARTITION ET DES CONDITIONS DE
TRAVAIL DU PERSONNEL DIPLOMATIQUE
CAMEROUNAIS (1960-1982)
A- De la répartition du personnel diplomatique
1- Le personnel de l'administration centrale
2- La carte diplomatique Camerounaise
3- La mobilité des personnels diplomatiques.
B- Des conditions de travail des personnels
diplomatiques
1- Dans les services centraux
2- Dans les services extérieurs
3- La situation disciplinaire
CHAPITRE 4 : L'INCIDENCE DE LA CONFERENCE DES
AMBASSADEURS DANS LA GESTION DU PERSONNEL DIPLOMATIQUE CAMEROUNAIS
A- La conférence des ambassadeurs
1- Son organisation
2- La portée de la conférence
3- L'apport des personnels diplomatiques
B- Son incidence sur la gestion du personnel
diplomatique.
1- S'assurer de l'évolution de la diplomatie.
a)- Dans les services centraux
b)- Dans les services extérieurs
2- Consolider les liens au sein du corps diplomatique.
CHAPITRE 5 : DE LA PRISE DES DECISIONS DANS LA DIPLOMATIE
CAMEROUNAISE
A- De la prise des décisions dans les services
centraux.
1- Les formes de décisions
2- La gestion des décisions
3- Les limites décisionnelles
4- De l'incidence du non respect desdites limites.
B- De la prise des décisions dans les services
extérieures.
1- Les formes de décisions
2- La gestion des décisions
3- Les limites décisionnelles
4- De l'incidence du non respect desdites limites.
CHAPITRE 6: DE L'EVOLUTION DES CARRIERES ET DES AVANTAGES
DU PERSONNEL DIPLOMATIQUE
CAMEROUNAIS
A. De l'évolution des carrières dans le corps
des diplomates
1. Les formes d'avancement de grade
2. Les formes de promotions
3. Du respect du statut particulier des diplomates
B. Des avantages du personnel dans la diplomatie
camerounaise.
1- Les avantages des personnels diplomatiques.
a)- Dans les services centraux
b)- Dans les services extérieurs
2- Les formes de promotions des personnels diplomatiques.
3- Le traitement en solde des personnels diplomatiques
CHAPITRE 7: DE LA CARRIÈRE PROFESSIONNELLE
ET DE LA CARRIÈRE FAMILIALE DU PERSONNEL DIPLOMATIQUE
CAMEROUNAIS
A. De la carrière professionnelle des personnels
diplomatiques
1. Les formes de contraintes
2. De l'adaptation au nouveau poste
3. De la volonté de servir `'malgré tout»
B. De la carrière familiale des personnels
diplomatiques
1. L'insertion socioprofessionnelle de l'épouse et des
enfants
2. Les nouvelles contraintes environnementales
3. Des risques d'instabilités familiales
CHAPITRE 8: DE LA SECURITE DU PERSONNEL
DIPLOMATIQUE
CAMEROUNAIS
A- La sécurité dans les services centraux
1- Les formes de sécurité
2- Du fonctionnement des mesures sécuritaires
B- La sécurité dans les services
extérieurs.
1- Les formes de sécurité des personnels
diplomatiques.
a)- Dans les ambassades
b)- Hors des ambassades
2- L'impact du non respect des formes de sécurité
sur le travail du personnel diplomatique.
XI. CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
Au total, nous pouvons dire que notre travail dans un premier
temps a rappelé les grands faits ayant marqué la création
du Ministère des affaires étrangères, principal cadre dans
lequel s'organise le travail diplomatique au Cameroun. Secundo, nous
envisageons examiner les processus liés à l'organisation du
personnel diplomatique, la répartition et les conditions de travail des
personnels diplomatiques, l'incidence de la conférence des ambassadeurs
dans la gestion dudit personnel, la prise des décisions,
l'évolution des carrières, les paramètres susceptibles
d'influencer le travail du personnel diplomatique, comme la mobilité de
la famille et le rôle de l'épouse ; on envisage également
étudier les avantages et la sécurité du personnel
diplomatique camerounais de 1960 à 1982. Ces pistes d'études
présentent l'avantage de nous édifier sur l'importance et la
richesse aussi bien, du travail qui incombe au personnel diplomatique, qu'aux
multiples difficultés peu connus que rencontre ledit personnel. En
développant ces chapitres, nous essaierons de lever un pan de voile sur
le travail du personnel diplomatique ; montrer que ce ne sont pas les
diplomates seuls qui permettent de faire rayonner la diplomatie dans un pays ;
c'est le résultat d'un travail d'équipe où chaque maillon
a un rôle précis et peut avoir une influence dans le travail.
Aussi tenteront-nous de cerner les principaux canons qui ont
caractérisés le travail du personnel diplomatique camerounais,
aussi bien des services centraux, qu'extérieurs. Par ailleurs, nous
ferons un examen des forces et faiblesses dudit personnel diplomatique, et par
ricochet de la politique étrangère du Cameroun tout au long de
cette période. Voilà pourquoi nous avons opté creuser
presque toutes les pistes susceptibles d'influencer l'action du personnel
diplomatique.
XII. LES SOURCES ET REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
A. LES OUVRAGES :
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B. LES SOURCES D'ARCHIVES
I. Les Archives nationales de Yaoundé
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ANY : 1 AA, Fonctionnaires, Gestion, 1970-1971.
Arrêté ministériel portant admission à la retraite,
nomination, titularisation et avancement des fonctionnaires, 1970-1971.
II. Les documents imprimés
a) -Les Décrets
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création d'une école camerounaise d'administration.
2. Décret n°60-9 du 19 janvier 1960 portant
création d'un ministère des Affaires étrangères.
3. Décret n°64/DF/213 du 18 Juin 1964 portant
organisation du ministère des Affaires étrangères de la
République fédérale du Cameroun.
4. Décret n°65/DF/349 du 05 Août 1965
portant réorganisation du ministère des Affaires
étrangères de la République fédérale du
Cameroun
5. Décret n°70/DF/227 du 12 Juin 1970 portant
réorganisation du ministère des Affaires
étrangères.
6. Décret n°73/136/ du 24 Mars 1973 portant
réorganisation du ministère des Affaires
étrangères.
7. Décret n°74/747/ du 24 Août 1974,
p.1686, portant modification du décret n°73/136/ du 24 Mars 1973
réorganisant le ministère des Affaires
étrangères.
8. Décret n°75/773/ du 18 Décembre 1975
portant Statut particulier du corps de la diplomatie.
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modifiant la rémunération des fonctionnaires et agents de
l'Etat.
10. Décret n°76-447 du 29septembre 1976 modifiant
certaines dispositions du décret n°62 -DF-86 du 12 mars 1962 fixant
le régime de rémunération des personnels en service hors
du Cameroun relevant de l'autorité du Ministère des affaires
étrangères, les modalités d'attribution de cette
rémunération, le régime des congés et
déplacements ainsi que les avantages particuliers attribués aux
mêmes personnels.
11. Décret n°76-448 du 29septembre 1976 portant
revalorisation de la rémunération mensuelle et accordant des
avantages particuliers aux personnels non diplomates dans certaines
missions diplomatiques et consulaires.
12. Décret n°77/240/ du 15 Juillet 1977, p.1844,
portant sur le recrutement.
13. Décret n°77/345/ du 26 Août 1977,
p.1729, modifiant le décret n°75/773/ du 18 Décembre 1975
portant Statut particulier du corps des fonctionnaires de la diplomatie.
14. Décret n°79/383/ du 20 Septembre 1979,
p.1276, modifiant le décret n°77/240/ du 15 Juillet 1977, p.1844,
portant sur le recrutement.
15. Décret n°79/488/ du 28 Novembre 1979, p.1788,
revalorisant la rémunération des fonctionnaires et agents de
l'Etat.
16. Décret n°80-57 du 09 février 1980 relatif
à l'organisation des perceptions auprès des missions
diplomatiques et consulaires.
17. Décret n°80/111/ du 03 Avril 1980, p.659,
portant réorganisation du ministère des Affaires
étrangères.
18. Décret n°81/43/ du 27 Janvier 1981, p.140,
revalorisant la rémunération des fonctionnaires de l'Etat.
19. Décret n°81-190 du 06 mai 1981 modifiant
l'article 58 (a) du décret n° 62-DF-86 du 12 mars 1962 fixant le
régime de rémunération des personnels en service hors du
Cameroun relevant de l'autorité du Ministère des affaires
étrangères, le régime des congés et
déplacements ainsi que les avantages particuliers attribués aux
mêmes personnels.
20. Décret n°81/486/ du 20 Novembre 1981, p.2684,
revalorisant la rémunération des fonctionnaires de l'Etat.
b) -Les Arrêtés
1. Arrêté n°1507 du 20 mai 1959 portant
désignation des stagiaires des services diplomatiques.
2. Arrêté n°3178 du 15 septembre 1959 portant
désignation des stagiaires des services diplomatiques.
3. Arrêtés n°71, 72, 73, du 14 juin 1966,
portant nomination des personnels au Ministère des affaires
étrangères.
4. Arrêté n°734 du 24 février 1960
portant admission en qualité d'élèves en deuxième
année à l'école camerounaise d'administration.
5. Arrêté N°71/CAB/PR du 24 Mars 1977 portant
agrément des écoles internationales diplomatiques.
6. Arrêté n° H1-119 du 18
juillet 1975 fixant les conditions
d'interventions de l'Etat aux frais de scolarité des
enfants des diplomates, assimilés et agents camerounais en service dans
nos missions diplomatiques et consulaires à l'étranger.
C. LES THÈSES ET MÉMOIRES
I. Les Thèses
1. Atanga, S., `'Le processus de prise de décision de
politique étrangère au Cameroun» .Thèse de Doctorat,
IRIC, Yaoundé, 1991, 308p.
2. Kekuine, A., `'Le Cameroun et la coopération
internationale», Thèse de Doctorat en Sciences politiques, Paris I,
1977.
3. Ndoungou Ndjoum, X., `'Le ministère des relations
extérieures dans le réseau diplomatique camerounais :
Contribution à la connaissance du fonctionnement des instruments de la
diplomatie et de la politique extérieure du Cameroun» .Thèse
de Doctorat, IRIC, Yaoundé, 1994, 270p.
4. Tonye, A., `' Les commissions mixtes dans la diplomatie
camerounaise, contribution à la connaissance de la diplomatie et de la
politique étrangère du Cameroun `'. Thèse de Doctorat,
IRIC, Yaoundé, 1989.
II. Les mémoires
1. Abona Omokomo, S.P., `'Aimé Raymond N'theppe
Aristocrate et Diplomate Douala `'. Mémoire de Maîtrise en
histoire, UYI, 2002.
2. Abouna Mouzong, H.Y., `'l'utilisation opportune des
nègres de service au Cameroun sous régime français. Le cas
des écrivains interprètes, 1916-1947 `'. Mémoire de
Maîtrise en histoire, UYI, 1999.
3. Alougou Many, G., `'Les dynamiques de construction de la
profession de diplomate au Cameroun : Entre ambitions étatiques et
intérêts des acteurs `'Mémoire DESS, IRIC, 2007.
4. Baba Youssoufa, A., `' Le facteur culturel dans
l'organisation et le fonctionnement du MINREXT». Rapport de stage
diplomatique, IRIC, Yaoundé, 2000.
5. Biloa Tang, A., `' Le ministère des relations
extérieures dans la politique étrangère du Cameroun : une
analyse à la lumière des politiques publiques».
Mémoire de DESS, IRIC, Yaoundé, 2000.
6. Boum Bissai, P.G., `' Le recrutement des diplomates
camerounais». Rapport de stage diplomatique, IRIC, Yaoundé,
2000.
7. Etoa Oyono, G. P., «Ferdinand Oyono: le diplomate».
Mémoire de maîtrise en histoire, UYI, FALSH, 2004.
8. Lekene Donfack, E., `'Le processus de décision dans
la diplomatie camerounaise», Mémoire de DES Science politique,
Clermont-Ferrand, 1974.
9. Mgbale Mgbatou, H., `'La sous direction des affaires
administratives et consulaires du MINREX : Organisation et fonctionnement
quotidien». Rapport de stage diplomatique, IRIC, Yaoundé, 1997.
10. Messina, M., `' Le ministère des Affaires
étrangères du Cameroun depuis 1960». Mémoire de DEA,
Relations internationales, Paris, I, 1986.
11. Monok, J., `'Les relations bilatérales entre le
Cameroun et la RFA : 1960-90, approche historique». Mémoire de
maîtrise, en histoire, UYI, FALSH, 2004.
12. Ndo, G., «Simon Nko'o Etoungou Ministre des affaires
étrangères». Mémoire de maîtrise en histoire,
UYI, FALSH, 2002.
13. Ngayap Ngandeu, F.A, `'La conférence des
ambassadeurs : une illustration de la mise en oeuvre de la politique
étrangère du Cameroun 1960-1985». Mémoire de
maîtrise en histoire, UYI, FALSH, 2008.
14. Ngongue, R.A, `'La politique de formation continue au
Ministère des relations extérieures : le recyclage et le
perfectionnement des diplomates». Rapport de stage diplomatique, IRIC,
2002.
15. Nkwentamo, L., `' The organisation and the functioning of
the foreign ministry of the United Republic of Cameroon». Thesis of
master's degree in international relations, IRIC, 1981.
16. Nyanid, Z.S., `'La diplomatie à l'épreuve
de la démocratisation du régime politique camerounais».
Mémoire de DESS, IRIC, Yaoundé, 2001, 160p.
17. Nyoba, E.M., `'La sécurité du personnel en
service au consulat général du Cameroun à Paris».
Rapport de stage diplomatique, IRIC, 2003.
18. Siaka, D.C., `' Le ministère des relations
extérieures, les institutions à statut diplomatique et consulaire
au Cameroun, et les droits des nationaux». Mémoire de DESS, IRIC,
Yaoundé, 2001.
19.Sonking, M., `' La femme dans la diplomatie
camerounaise `'.Rapport de stage diplomatique, IRIC, 1990.
20. Tezanou, R.A, `' Les problèmes liés
à l'évolution des personnels du ministère des Relations
extérieures dans la carrière diplomatiques au Cameroun et essai
de solution `'. Rapport de stage diplomatique, Yaoundé, IRIC, 1992.
21. Tsalla, A., `' Le rôle politique et social des
premières élites camerounaises issus de l'Ecole Primaire
Supérieure de Yaoundé, 1923- 1957». Mémoire de
Maîtrise en histoire, UYI, 1994.
D. LES ARTICLES
1. Boonnet, E., Collet, B., Maurines, B., `'Carrière
familiale et mobilité géographique professionnelle»,
Cahiers du genre, n°41, 2006, pp. 75-97
2. Booh Booh, J.R., `'La diplomatie camerounaise en histoire
: diplomatie sur fond de pesanteurs politique post coloniales», in
Mutations n°1988, du 11 septembre 2007, p.15.
3. Booh Booh, J.R., `'La diplomatie camerounaise en histoire
: difficile quête d'un corps diplomatique d'élite», in
Mutations n°1989, du 12 septembre 2007, p.15.
4. Hochschild, A., «The Role of the Ambassador's Wife:
An Exploratory Study», The Journal of Marriage and the Family,
31(1), 1969, pp. 73-87
5. Pavalko, E., Elder, G.H., «Women behind the Men:
Variations in Wives'. Support of Husbands' Careers», Gender &
Society, 7(4), 1993, pp. 548-566
6. Singly, F. De., Chaland. K., «Avoir le "second
rôle" dans une équipe conjugale. Le cas des femmes de
préfet et de sous-préfet», Revue française de
sociologie, n° 43-1, pp. 127-158
E. LES DICTIONNAIRES ET ENCYCLOPEDIES
I. Les dictionnaires
1. Dictionnaire universel, Paris, Hachette, 1996.
2. Frangulis M.A.F., (dir.) ; Dictionnaire
diplomatique, Paris, Académie diplomatique internationale, 1968.
3. Grand dictionnaire encyclopédique Larousse,
1982.
4. Le Petit Larousse en couleur, Paris, Librairie
Larousse, 1990
5. Pancracio, J.P, Dictionnaire de la diplomatie,
Clermont-Ferrand, Micro Buss, 1998.
6. Salmon,J., Dictionnaire de droit international
public, Bruxelles, Bruylant, 2001.
II. Les encyclopédies
1. Veyne, P., `'L'histoire'', Encyclopédie universel,
Tome II, Paris, 1994.
2. Encyclopédie Encarta 2009
XIII. CHRONOGRAMME DES TRAVAUX
Phases
|
Nature du travail
|
Objectifs de la recherche
|
Périodes
|
1
|
Lecture diverse dans les bibliothèques et archives
; entretiens avec les personnes ressources.
|
Enrichir et cerner précisément
la problématique du sujet
|
De Mars 2010 à Octobre 2010
|
2
|
Étude systématique sur le terrain à
travers les enquêtes et fouilles sous la base
de l'échantillonnage adopté au questionnaire
|
Rassembler autant d'informations de sources orales et
écrites que possibles et les traiter au fur et à mesure
|
De Janvier 2011 à Août 2011
|
3
|
Évaluation et analyse de l'ensemble des
informations recueillies
|
Rédaction et impression de la première
mouture
Correction de la mouture et impression de la
thèse après avis du Directeur
|
De Octobre 2011 à Mai 2012
|
DEUXIEME PARTIE ~
CHAPITRE DETAILLE
CHAPITRE 1 : DE LA CREATION DU MINISTERE DES
AFFAIRES
ETRANGERES A L'ORGANISATION DU CORPS DES
DIPLOMATES (1960-1982)
L'histoire du personnel diplomatique camerounais de 1960
à 1982, est une histoire Intéressante, entrecoupée de
multiples étapes et faits. Ces faits peuvent se comprendre dès la
création du Ministère des Affaires étrangères, en
1960. Dans les lignes qui vont suivre, nous nous proposons d'étudier,
les raisons de la création du MINAE, la structure et l'évolution,
enfin, l'organisation du corps des diplomates.
A- De la création du MINAE 1-Les raisons de la
création
Le souci de coopérer du Jeune Etat qu'est le Cameroun
est à mettre en exergue parmi les principaux faits qui peuvent justifier
le pourquoi de la création du Ministère des Affaires
étrangères.
Etant donné que les membres de la société
internationale ne peuvent pas vivre isolés et repliés sur
eux-mêmes, ils doivent donner une certaine cohérence à la
conduite de leurs affaires extérieures. Un Etat à travers la
conduite d'une certaine politique extérieure poursuit des buts qui
seront souvent différents, voire opposés aux buts poursuivis par
d'autres Etats. C'est la raison pour laquelle le Cameroun, dans le but
d'harmoniser, de communiquer et de bien gérer ses relations avec les
autres Etats du monde, crée sur le plan interne, une structure devant
servir de relais comme le Ministère des Affaires
étrangères. Cette disposition intra-étatique remonte
à l'antiquité et constitue aujourd'hui l'un des piliers de la
diplomatie moderne.38
38 A., Mouzong, `'Du Ministère des Affaires
Etrangères...», p.10
L'internationaliste Philippe Cahier dans son droit
diplomatique
contemporain, vient l'étayer en ces termes :
Lorsque les événements historiques firent
apparaître la nécessité des rapports suivis entre les
divers Etats, les gouvernements furent dans l'obligation de créer un
organisme spécial, un cabinet particulier chargé de la
correspondance politique et de la direction des affaires
étrangères.39
C'est ce cabinet auquel fait mention Philippe Cahier, qui est
appelé au Cameroun, le Ministère des Affaires
étrangères.40
Pour le Président Ahidjo, le fait d'harmoniser et de
veiller à la bonne marche de toutes les affaires relatives à la
coopération inter-étatique se présentait comme une
nécessité. C'est donc en vertu de cette coutume propre à
tout Etat souverain, que le Cameroun crée le 19 Janvier 1960 par le
décret n° 60-9, le Ministère des Affaires Etrangères.
La création dudit ministère répondait à la logique
politique qui prévalait à cette époque qui, dès
janvier 1960, était de « créer des institutions
éthiques modernes, (...) qui seraient dirigées par des
camerounais compétents, intègres et patriotes »41
Il serait fastidieux de ne pas relever l'aspect lié
à la configuration identitaire du Ministère des Affaires
Etrangères du Cameroun.
En effet, la configuration de la structure ainsi
créée présente des similitudes avec son homologue
français, ainsi que l'attestent les propos de l'un des envoyés
spéciaux du Cameroun en France dans les années soixante,
Rostand Mvie :
The structure we set up in 1960 had some remote resemblance of
the french foreign Ministry but which was less elaborated than it's french
counterpart because of the limited means at the disposal of the emerging state
42.
39 P., Cahier, Le Droit diplomatique contemporain,
Genève, Librairie Droz, 1964, P.25
40 Depuis 1988, l'appellation a changée et est devenue le
Ministère des Relations extérieures.
41 Lire la communication d'ouverture de J.R Booh Booh du colloque
sur les ressources Humaines dans la diplomatie camerounaise tenu les 26-27
avril 2007 à l'IRIC.(Inédit)
42 Ces propos ont été cités par Lucas
Nkwentamo, dans son étude `'The organisation and the functioning of the
foreign ministry of the United Republic of Cameroon», Thesis of master's
degree in international relations, IRIC, 1981, p.31.
Cette similitude ne voile aucunement l'intention et la
volonté des nouvelles autorités camerounaises à lui donner
une forme qui reflète les aspirations et les ambitions du jeune Etat.
2- De la structure et de l'évolution dudit
ministère a)- De la structure
Dès sa création, le MINAE jouit d'un pouvoir
considérable et de ce fait, est le centre d'impulsion de la politique
étrangère du Cameroun. En dépit de sa structure
réduite43, il mènera avec succès les missions
qui lui sont confiées grâce à l'entregent et à la
compétence des ministres successifs et leurs collaborateurs. Et,
même s'il est dirigé au départ par le Président de
la République, son action n'est pas particulièrement
marquée du sceau présidentiel comme c'est le cas en ce moment.
Le visage du Chef de l'Etat est certes central en politique
étrangère, mais le MINAE reste au coeur de cette dernière
à un point tel que certains ministres par leur aura et à leur
charisme donnent l'impression de faire ombrage au Président de la
République44. Avec la création du MINAE en effet, la
diplomatie camerounaise va définitivement s'inscrire comme une
réalité administrative et professionnelle qu'il fallait
mûrir progressivement. De fait, la structure va connaître des
évolutions et mutations successives qui vont marquer sont
développement et influencer son action.
L'action du Ministère des Affaires Etrangères
sur le champ de la diplomatie est très dense. Cette densité tient
du fait de son rôle d'administration chargée de la mise en
oeuvre de la politique étrangère arrêtée par le
Président de la République que lui confère le
décret du 12 janvier 1970. Ainsi, en raison de la
spécificité et de la nature de ses missions,
43 Cf décret n°60-9 du 19 janvier 1960, in JOEC.
44 G., Alougou, op.cit. p.61
le Ministère des Affaires Etrangères a en
matière de politique étrangère un rôle
cardinal.45 La convention de Vienne du 18 avril 1961 pose donc ce
dernier comme la porte d'entrée et de sortie de tout Etat. Cette
tradition a été reprise par la plupart des Etats, y compris le
Cameroun.
A ce titre, il est chargé de la coordination de la
coopération entre le Cameroun et les pays étrangers, et de la
coopération multilatérale avec les organisations internationales
; du placement des nationaux dans la fonction publique internationale.
Ce ministère est également chargé de la
représentation de l'Etat camerounais dans diverses conférences
internationales et la co-présidence des commissions mixtes dans
lesquelles le pays est impliqué.46 Traditionnellement, le
Ministère des affaires Etrangères est chargé du suivi des
relations ave le monde extérieur dans le cadre de la mise en oeuvre de
la politique étrangère d'un Etat. 47
Ainsi, toutes les missions diplomatiques et les postes
consulaires relèvent de sa responsabilité et constituent ses
représentations extérieures. En effet, tous les rapports
d'activités réalisés par eux lui sont destinés en
priorité et, elle centralise toutes les données relatives
à la vie internationale au plan latéral comme
multilatéral. C'est tout naturellement que le Cameroun va
intégrer cette manière de faire.
Aussi, l'orthodoxie diplomatique voudrait qu'il en sont
toujours ainsi, pour des besoins de cohésion de l'action gouvernementale
en matière de politique étrangère et de diplomatie, et
pour conforter le principe de l'indivisibilité de l'Etat sur la
scène internationale. En effet, dans le domaine de la mise en oeuvre de
la politique extérieure du Cameroun, s'il y a un
~~ N., Mouelle Kombi., La politique étrangère
du Cameroun, Paris, L'Harmattan, 1996, p.28
46 Pour plus d'informations sur les attributions du MINAE, cf. N.
Mouelle Kombi., La politique étrangère, p.29-30 ~~ G.,
Alougou, `'Les dynamiques ...», p.38
54 instrument qui a été uniquement crée
à cette fin, c'est bien le Ministère de Relations
Extérieures.48
Par le biais de son chef, de son administration centrale et de
ses services extérieurs, le MINAE est `'le seul ministère capable
de fournir une vue synthétique de la situation internationale, de
réfléchir en terme globaux, de mesurer toutes les incidences
externes des décisions prises».49
Cependant, il y'a lieu de relever que cette mission n'est pas
complètement remplie, par le fait que l'Etat camerounais accorde la
possibilité à certains Ministères techniques, de traiter
directement avec des partenaires étrangers, au détriment de
certains services du MINAE, compétent en la matière. En un mot
c'est à un dépouillement systématique du
MINAE qu'on assiste et c'est à juste raison que J.F.Bayart
écrit que :
La mission du département des Affaires
étrangères a été absorbée par la
présidence pour les questions politiques, par les ministères
techniques pour les questions économiques. Loin de suivre
étroitement les négociations avec l'étranger, poursuit-il,
fussent-elles économiques, comme le fait le Quai d'Orsay en France, le
MINAE camerounais ne participe plus qu'à leurs phases finales et d'une
manière formelle. 50
b)- De l'évolution du MINAE
La structure du Ministère des Affaires
Etrangères camerounais n'est pas restée statique. Elle s'inscrit
dans une perspective dynamique et s'est faite progressivement au gré des
situations, des conjonctures sur la scène internationale, de
l'évolution de l'Etat et de sa consolidation.
Son histoire est jalonnée de réformes
intervenant par vagues successives, chaque réforme étant
l'occasion pour cette organisation d'opérer une mue lui permettant de
cadrer avec la structure de la société
48 F.X., Ndoungou Ndjoum, `'Le ministère des relations
extérieures ....''p.30
49 S., Cohen., la monarchie nucléaire. Les
coulisses de la politique étrangère sous la Ve
république, Paris hachette, 1986, p.46, cité par Zacharie
Serge Nyanid, `'la diplomatie à l'épreuve de la
démocratisation du régime politique camerounais»,
Mémoire de DESS, IRIC, 2001, p.71
50 J.F., Bayart., L'Etat au Cameroun, Paris, Presses de la
Fondation Nationale des sciences politiques, 1979, p.176
internationale. Il faut se souvenir qu'à sa
création, le département des Affaires Etrangères brille
par la « simplicité » de son cadre organique.
Il est composé d'un cabinet du ministre, d'une
administration centrale formée par trois divisions
opérationnelles toutes à vocation régionale,
coiffée par un Secrétaire Général51
poutre maîtresse de son fonctionnement. La structure du MINAE est
calquée sur celle du Quai d'Orsay qui fait de ce personnage le maillon
essentiel, le noyau central de son organisation administrative.
Cette structure du Ministère des Affaires
Etrangères va s'étoffer sous la houlette de M. Charles Okala qui
met sur pieds quelques services extérieurs de grande importance en cette
année 1960 : Paris, Bonn, Lagos, Washington, New-York. En 1965,
l'administration est reconfigurée autour de deux directions principales
: la direction des Affaires politiques et la direction des Affaires
économiques et techniques.52 L'objectif à en croire
les témoignages historiques, est de rendre la structure efficace et
rationnelle compte tenu du fait que, les relations internationales se
spécialisent de plus en plus.
Cette période est aussi celle de l'ouverture aux pays
de l'Est et à la Chine communiste sous la férule de M.
Benoît Bala. Le MINAE connaîtra par la suite quelques mutations
légères mais significatives entre 1970 et 1974.
Au niveau des services extérieurs du MINAE notamment
les ambassades, ces politiques auront pour effet d'entraîner la
création des missions économiques. La période 1960-1970
marque l'âge d'or du MINAE en matière de politique
étrangère. Le département est en effet doté de
réels pouvoirs dans ce domaine et de manière presque exclusive,
en définit les
51 Il convient de signaler que c'est la première
expérience du genre au Cameroun parce que, à cette période
tous les départements ministériels son dotés de cabinets
politiques sous la coordination d'un directeur et d'un chef de cabinet qui
coiffèrent l'administration centrale et les services techniques du
ministère. C'est donc au MINAE que fut crée pour la
première fois au Cameroun un poste de Secrétaire
Général. Le titulaire du poste est M. François Xavier
Tchoungui ;
52 A la faveur du décret n°65/DF/349 du 05 août
1965 portant réorganisation du MINAE
orientations et les objectifs et assure leur mise en
oeuvre53 . Ce pouvoir est d'autant plus important, dans la mesure
où quelques ministres respectifs de la première heure sont
d'illustres personnalités, jouissant d'une renommée sur la
scène internationale. Cette renommée aura permis à la
diplomatie camerounaise de se rendre visible et conséquemment, d'obtenir
des résultats, Yaoundé étant devenue une place de la
diplomatie africaine.
A l'analyse de l'évolution de ladite administration de
1960 à 1970, il est loisible d'affirmer que les réformateurs
camerounais ont toujours été animés par la
préoccupation prévue dans son texte organique.54 Dans
l'article 2 du décret du 19 janvier 1960, le Ministère des
Affaires Etrangères reçoit l'exclusivité en la
matière.
En effet, le Ministère des Affaires Etrangères
assure toutes les relations du Cameroun avec les Etats étrangers et les
organisations internationales et veille à la protection des
ressortissants et des intérêts des camerounais à
l'étranger.55
Bien que relativement récente, l'histoire de la
diplomatie au Cameroun ne manque pas de leçons, bien au contraire. Elle
constitue un chapitre important de l'histoire politique du pays dont l'objet
reste encore à explorer et à reconstruire. Sa trajectoire
historique est consubstantielle à celle de l'Etat dont elle est un pan
stratégique, parce que c'est l'Etat qui lui donne forme et
signification. En réalité, le système diplomatique
camerounais est calqué sur la structure de l'Etat et il serait difficile
de les dissocier56.
53 G., Alougou, op.cit p..62
54 Il s'agit de renforcer la cohésion de l'action
gouvernementale en matière de politique étrangère et de
diplomatie et pour conforter le principe de l'indivisibilité de l'Etat
sur la scène internationale.
55 Cf Décret n°60-9 du 19 janvier 1960, art 2, in
JOEC.
56 G., Alougou `'Les dynamiques...», p.39
3- Les difficultés rencontrées dans la mise
sur pied du MINAE.
Du point de vue de la théorie du droit international,
un Etat n'existe que pour autant qu'il jouit d'une souveraineté
internationalement. L'Etat camerounais n'existe que depuis 1960, et c'est
depuis cette date qu'il est devenu un acteur international à part
entière. Or, la diplomatie est fondamentalement un attribut de la
souveraineté et son rôle est classiquement orienté vers la
paix et la guerre, facteurs structurants de la souveraineté nationale et
par lesquels un Etat défend et préserve cette
souveraineté.57
La construction de la diplomatie est donc souvent
corrélative à celle de la souveraineté, raison pour
laquelle il est plus commode de ne parler de diplomatie camerounaise que
dès lors que le pays a acquis le statut d'Etat souverain. L'histoire de
la diplomatie camerounaise est donc récente. En effet, c'est au
lendemain de l'accession à l'autonomie interne que les contours de
l'appareil diplomatique camerounais commencent véritablement à se
dessiner.
Ainsi, un an avant son accession à
l'indépendance, le gouvernement Ahidjo pense à la prise en main
de l'administration au détriment du colonisateur. Pour cela, il doit se
contenter des ressources disponibles dans l'environnement
camerounais.58
Il va se poser le problème du manque de personnel
qualifié, et l'insuffisance de l'effectif. A l'occasion, le personnel
encore peu qualifié est emprunté à d'autres
départements ministériels, ou parmi les anciens
élèves de l'école coloniale française ou anglaise,
voire des quelques camerounais s'étant imprégnés des
tâches administratives, en côtoyant l'administrateur colonial.
57 Ibid. p.60
58 A., Mouzong, `'Du Ministère des Affaires
Etrangères...», p.37
Cette politique n'a pas toujours satisfait la très
forte demande en ressources humaines de la nouvelle institution qu'est le
Ministère des Affaires Etrangères.
En 1961, le gouvernement Ahidjo est contraint de restreindre
à une poignée, les différents services qui oeuvrent
à la marche de la diplomatie camerounaise.
Par ailleurs, l'autre difficulté que rencontre le MINAE
dès sa création est due au fait que, contrairement à
d'autres structures étatiques, c'est la seule institution au Cameroun en
1960, ne disposant pas de conseillers techniques étrangers. C'est
grâce à la brillante élite issue des stages diplomatiques,
ou des écoles spécialisées camerounaises,
françaises ou anglaises, que le Ministère des Affaires
Etrangères va écrire les premières pages de son
fonctionnement.
Face à ce problème de ressources humaines, et
compte tenu du contexte sociopolitique international, ayant
évolué, des enjeux diplomatiques de plus en plus croissant, le
besoin de recruter et de former des camerounais va se poser comme une politique
urgente pour le gouvernement Ahidjo, dont le souci est de rendre dynamique la
politique étrangère du Cameroun.
Les bases d'une organisation du corps des diplomates commencent
ainsi à se concrétiser.
B- De l'organisation du corps des diplomates
1- Les formes de recrutement et les cadres de formation.
a- Les formes de recrutement (1960-1982)
La constitution et l'organisation du personnel diplomatique
camerounais n'a pas relevé du fait du hasard. Dans le système
camerounais, le corps des diplomates reçoit ordre directement du
Président de la République, à telle enseigne que son
fonctionnement quotidien est tributaire de la décision
présidentielle au même titre que sa gestion. La diplomatie est
l'une des administrations59 reconnue comme telle.
Cette singularité a été reconnue par le
décret n° 75 / 773 du 18 décembre 1975, portant statut
particulier du corps des fonctionnaires de la diplomatie et son modificatif de
197760.
Conscient des multiples difficultés que rencontre le
Ministère des Affaires étrangères après sa
création en 1960, le gouvernement Ahidjo adopte une politique qui vise
à préparer le personnel devant y exercer.
On va dès lors assister au recrutement de nombreux
camerounais. Le mode de recrutement procède de quatre façons, le
premier consistant à l'envoi en stage61, le deuxième,
de façon directe c'est-à-dire, sans suivre de formation à
la noble tâche de diplomate62, le troisième par
l'emprunt des fonctionnaires à d'autres ministères, enfin, le
dernier par l'intégration de certains diplômés de
l'ECA63.
Dans le premier mode, il serait fastidieux de dire avec
exactitude les mobiles qui ont souvent motivés le gouvernement Ahidjo
dans le choix des personnes appelées à oeuvrer au fonctionnement
du Ministère des Affaires
59 Au même titre que la l'armée et la police.
60 G., Alougou ., op.cit.,p.108
61 C'est M. Ahidjo, alors premier ministre, et aidé par le
colon, qui choisit des camerounais qui vont effectuer des stages en France et
dans les représentations diplomatiques françaises en Europe.
62 Ce mode dépendait du passé élogieux ou
des bonnes relations que ces camerounais ont tissés avec des membres
influents de l'élite politique française ; c'est cette
élite qui parrainait ces derniers pour des nominations.
63 Ecole Camerounaise d'Administration créée par
décret n°59_123 du 27 juillet 1959, in JOEC. pp.1111-1115.
Etrangères. Toutefois, nous nous essayons à dire
que, l'administrateur colonial a été pour beaucoup dans ces
choix.
En effet, venu pour exploiter à son profit et non pour
contribuer au développement des pays africains, il était
important pour le colonisateur de former des camerounais capables d'être
utilisé tout juste là ou il faut et quand il faut, et non pour se
faire remplacer par eux. Donc, la France va se refuser à en faire autre
chose que des `'instruments» nécessaires à son
développement.
C'est pourquoi l'administration coloniale Française,
à travers son fidèle partenaire64 Ahidjo, va choisir,
accueillir et former les 14 camerounais qui sont les premiers hauts cadres du
MINAE. Il n'était pas demandé à ces futurs fonctionnaires
en stage de comprendre ou de créer, encore moins d'administrer, mais
d'aider à faire.
En dehors de ces intérêts qu'il fallait
sauvegarder, on peut également relever que ces camerounais pour
être choisis, devaient avoir été d'anciens collaborateurs
de l'administrateur colonial, être intelligent, représentatif et
influent dans sa région d'origine. Ce dernier point comptait beaucoup,
probablement dans l'optique de pallier à toute menace éventuelle
des intérêts du colonisateur. C'est pourquoi, sur les conseils
avisés d'un de ses mentors Pierre Messmer65, le gouvernement
Ahidjo puise dans le vivier de francophiles, les personnes devant jouer les
premiers rôles dans la République à venir66.
Dans sa grande majorité, ledit personnel sera
envoyé plus tard en France pour étudier les relations
internationales, le droit international, l'administration des affaires
étrangères et le fonctionnement des ambassades, en
préparation de la souveraineté du Cameroun. C'est le point de
départ de la
64 Par fidèle partenaire, nous entendons celui qui accepte
servir les intérêts de l'administrateur colonial au
détriment de la Nation quel qu'ils soient. C'est une relation du genre
enfant- parrain, que l'on observe ici.
65 Pierre Messmer fut un des tout derniers Commissaires
français au Cameroun avant l'accession de ce pays à
l'indépendance en 1960.
66 S., Abona, `'Aimé Raymond Nthepe,
diplomate....''p.41
structuration d'une profession qui ne tardera pas à
prendre de l'envergure au fil des ans et au gré des changements que
connaît le Cameroun.
Examinons dans les tableaux qui suivent les statuts et
origines de ce personnel qui constitue la toute première élite de
stagiaires diplomates Camerounais dès juin 1959, ces
éléments nous édifient davantage.
TABLEAU N°1
PREMIERE VAGUE DU PERSONNEL STAGIAIRE EN
DIPLOMATIE (1959)
Noms et Prénoms
|
Date et lieu de naissance
|
Grade
|
Région d'origine
|
NTHEPE AIME RAYMOND
|
19 Mai 1914 à Bonapriso
|
Secrétaire d'adm principal 1er
échelon des services civils et financiers
|
LITTORAL
|
MVIE ROSTAND
|
1923 à Mekoé
|
Secrétaire d'adm principal 1er
échelon des services civils et financiers
|
CENTRE
|
KUOH TOBIE CHRISTIAN
|
23 Avril 1921 à Akwa
|
Secrétaire d'adm principal 2ème
classe 3ème échelon des services civils et financiers
|
LITTORAL
|
NKO'O ETOUNGOU
|
14 février 1932 à Messok
|
Secrétaire d'adm principal 2ème
classe 2ème
échelon des services civils et financiers
|
SUD
|
OWONO NKOUDOU JOSEPH
|
17 Décembre 1921 à Mengueme
|
Conducteur des travaux agricoles de 2ème
classe 4ème échelon
|
CENTRE
|
BINDZI AMOUGOU BENOIT
|
1924 à Ekok
|
Contrôleur adjoint douanes de 2ème
Classe, 2ème échelon
|
CENTRE
|
MAHMOUDOU HAMAN DICKO
|
26 Octobre 1927 Rey Bouba
|
Infirmier vétérinaire
de 2ème classe
|
NORD
|
NGOKO PAUL
|
1927 à Bamenda
|
Adjoint administratif de 2ème classe
|
OUEST
|
AZOLA LUC
|
11 Nov 1923 à Madoula
|
Instituteur de 1ère classe
|
EST
|
BEB A DON PHILEMON
|
15 Août 1925 à Kiki
|
Agent contractuel d'administration au Ministère de
l'intérieur
|
CENTRE
|
HAPI TINA GABRIEL
|
15 Sept 1926 à Bana
|
Agent contractuel d'administration au MINFI
|
OUEST
|
Tableau conçu par nous à partir des sources des
ANY, Arrêté n° 1507 du 20 mai 1959, in JOEC,
P-642-643.
TABLEAU N°2
DEUXIEME VAGUE DU PERSONNEL STAGIAIRE EN
DIPLOMATIE (1959)
Noms et Prénoms
|
Date et lieu de naissance
|
Grade/Titre
|
Région d'origine
|
OYONO FERDINAND LEOPOLD
|
14 septembre 1929 à Ngoulemakong
|
Chercheur à l'ORSOM de Paris
|
SUD
|
SENGAT- KUO FRANÇOIS
|
1931 à Douala
|
Secrétaire d'administration principal
|
LITTORAL
|
NGANDO BLACK
|
/
|
Secrétaire d'administration principal
1er échelon des services civils et financiers
|
LITTORAL
|
Tableau conçu par nous à partir des sources
des ANY, Arrêté n° 3178 du 15 septembre 1959, in JOEC,
p.1331.
L'analyse que nous pouvons établir de ces tableaux est
que, le gouvernement Ahidjo, pour choisir les camerounais qui allaient
effectuer un stage de formation diplomatique en France, s'appuyait d'avantage
sur, l'intelligence, le sens de gestion, le charisme et parfois le grade. C'est
d'ailleurs ce que relève Jacques Roger Booh Booh en ces termes :
De manière générale, le Président
Ahidjo s'est appuyé en priorité sur une élite
pétrie de talents, formée dans de prestigieuses écoles et
universités françaises, mais également sur des cadres
compétents et intègres de l'administration
camerounaise67.
Dans ces formes de recrutement, un constat déplorable
se dégage néanmoins. En effet, de tout le personnel choisi par le
gouvernement Ahidjo pour effectuer lesdits stages en diplomatie, l'on ne compte
aucune femme dans ces deux vagues de Camerounais. Est-ce à dire que
parmi ledit
67 J.R., Booh Booh., `'Les premiers diplomates
camerounais»,inédit, intervention au colloque sur les ressources
humaines dans la diplomatie camerounaise (1957-1971) tenue à l'IRIC du
27 au 28 avril 2007.
personnel choisis pour contribuer à renforcer, voire
établir des liens nouveaux entre le nouvel Etat indépendant
qu'est le Cameroun et d'autres nations, l'apport féminin était
introuvable, rare ou du moins, ne se présentait pas comme une
nécessité ? Une interrogation qui ne saurait manquer
d'éléments de réponses. Nous nous essayons à dire
que le contexte historique était marqué par une marginalisation
politique de la femme. Ainsi, dans presque toutes les nations
développées ou non, le constat est le même. C'est dire, que
l'absence de la femme parmi le premier personnel diplomatique camerounais, ne
relevait pas d'une marginalisation particulière au gouvernement
Ahidjo.
Quant au second mode de recrutement, à savoir
l'insertion directe, on note par exemple le cas de Kuoh Moukouri Jacques, qui
est nommé le 04 janvier 1960, comme le premier Ambassadeur du Cameroun
en France. Ce dernier au moment de sa nomination remplit la prestigieuse
fonction de Préfet du département du Nyong et Sanaga68
.
Quelques éléments sont à mettre au
crédit de l'ascension spectaculaire de Kuoh Moukouri. D'après
notre informateur Jacques Roger Booh Booh69,
Le dynamisme et l'activisme antérieur de KUOH Moukouri
ont beaucoup contribués à sa nomination ; ce dernier fut le
1er camerounais en 1946 à devenir souspréfet ; en
dehors du fait qu'il a été un ancien vice-président de la
Jeunesse Camerounaise Francophone (JEUCAFRA), ce fut un proche collaborateur et
ami de Louis Paul Aujoulat. C'était quelqu'un d'une forte
personnalité et d'un tempérament élevé.
Le facteur familial de parenté peut également
être considéré dans cette ascension des premiers diplomates
camerounais à de prestigieux postes. Ceci se vérifie en effet
chez les Kuoh. En dehors de l'activisme et du
68 Cf Décret n°60-1 du 4 janvier 1960 portant
nomination d'un ambassadeur du Cameroun en France, in Journal Officiel de
l'Etat du Cameroun, du 03fevrier 1960, p.131.
69Ancien Ministre des Affaires
étrangères, proche de Kuoh Moukouri, Entretien du 14 juin 2007
à l'IRIC.
dynamisme de Kuoh Moukouri Jacques, alors sous préfet,
son cousin Kuoh Tobie Christian, candidat dans la première vague de
stagiaires diplomates de 1959, et un des tout premiers membre du gouvernement
sous Ahidjo, à avoir occupé conjointement les fonctions de
Directeur du Cabinet civil et de Secrétaire général de la
Présidence, aurait favorablement oeuvré pour la
désignation de Kuoh Moukouri, comme Chef de mission diplomatique du
Cameroun en France en 1960.
Toutefois, il serait fastidieux de s'interroger sur quelles
bases s'est souvent appuyé le Président de la République
pour choisir un personnel non initié aux affaires diplomatiques, pour en
faire des Ambassadeurs.
Plusieurs raisons peuvent justifier ces actes. En effet il
faut s'en remettre aux termes de la constitution du 2 juin 1972, qui dispose
que `'le Président de la République accrédite les
Ambassadeurs et les envoyés extraordinaires auprès des puissances
étrangères».
L'internationaliste Narcisse Mouelle Kombi, dans son analyse
de la politique étrangère du Cameroun, va dans le même sens
en précisant que cette compétence d'organe accréditant est
essentiellement discrétionnaire et exclusive70.
Ceci sous entend que, premièrement, le Président
nomme et mute librement ses Ambassadeurs auprès des puissances
étrangères sans avoir à en référer ou
à en rendre compte à quelques autre organe constitutionnel, ou
même à son ministre chargé des Affaires
étrangères. Deuxièmement, le chef de l'Etat est libre de
choisir les personnalités auxquelles il confie la charge de
représenter le pays à l'extérieur71.
7° N., Mouelle Kombi., La politique
étrangère p.24
71 Ibid.
Quant au personnel emprunté à d'autres
départements ministériels, il est constitué pour la
plupart d'agents contractuels d'administration. Ce sont des camerounais issus
de la catégorie B, et qui vont se distinguer dans les domaines
économiques et financiers. En 1966, ceux-ci exercent au MINAE ; il
s'agit entre autre de Kima Tabong, qui est nommé chef de service des
relations économiques et bilatérales, Max Legrand Evehé,
adjoint administratif des services civils et financiers, Vincent Owona, chef de
service des conférences internationales, Guillaume Owona, adjoint
administratif des services financiers, etc.
Dans le dernier mode de recrutement, seuls les meilleurs
élèves issus du moule de l'Ecole camerounaise d'administration
étaient orientés comme agent diplomatique au MINAE. Et, avant de
prendre fonction au MINAE, un des tout premiers stagiaires, témoigne du
mode de formation ;
Ces nouvelles recrues devaient effectuer un stage de
perfectionnement dans un institut spécialisé hors du Cameroun.
Dans la plupart des cas, ces stages de perfectionnement se déroulaient
à l'ambassade du Cameroun à Paris72.
Ainsi, cette école créée pour former des
administrateurs, sera un des principaux foyers d'approvisionnement du MINAE en
fonctionnaires dès 1961. L'ECA disposait en effet, « d'une Division
des Affaires Etrangères » au sein de laquelle étaient
formés les futurs diplomates en collaboration avec la section
diplomatique de l'IHEOM. 73
Parmi ces diplômés de l'ECA qui vont oeuvrer
comme des agents diplomatiques du MINAE et occuper parfois les hautes fonctions
de la diplomatie, on retrouve quelques noms comme : Salomon Bakoto, Jean
Baptiste Beleoken, Paul Dontsop, Pièrre Mvondo Shé, Dénis
Noah, Guy
72 C.T., Kuoh, Mon témoignage. Le Cameroun de
l'indépendance (1958-1970), Paris, Karthala, 1990 p.67
73 Cf. Salomon Bakoto, op.cit., pp11-12 ; il fut lui aussi
lauréat de cet établissement en 1963.
Lucien Saoh, Jean Jacques Efangon, Daniel Seck, Edouard Bikok
Momha, etc.
Avant leur sortie de l'ECA en tant qu'administrateurs civils,
ces élèves ont suivis trois années durant, des cours en
administration générale et sociale, en administration
économique et financière, et en droit.74
Compte tenu des exigences de l'heure et des pressions du
colonisateur qui tenait à garder le contrôle de la politique
extérieure du Cameroun, Il fallait de plus en plus recourir au
recrutement des agents diplomatiques sans exigence de connaissance en
diplomatie. Quelques uns étaient envoyés en stage pour la
formation de diplomate.
TABLEAU N°3
ETAT NUMERIQUE QUALITATIF DU PERSONNEL
DIPLOMATIQUE (1960-1970)
Qualité
|
Administration Centrale
|
Services Extérieures
|
Total
|
Pourcentage
|
Diplomates
|
116
|
101
|
217
|
26,11%
|
Non Diplomates
|
230
|
384
|
614
|
73,88%
|
Source : F.X.Ndoungou Ndjoum, `'Le
ministère des relations extérieures ....''p.173
Le constat qui se dégage de ce tableau est que, de 1960
à 1970, le personnel dans la diplomatie camerounaise comprend beaucoup
plus d'agents non diplomates soit 614 contre 217 Diplomates seulement.
Ce fort déséquilibre s'explique par les
conditions dans lesquelles ont été réalisées les
multiples intégrations successives du personnel en provenance d'autres
ministères, le reclassement dans le cadre des affaires
étrangères
74 Cf arrêté n°2547 du 4 août 1959,
portant organisation des concours d'entrée et fixant les conditions de
la scolarité à l'école camerounaise d'administration, in
JOEC, chapitres 3 et 4, p.1113-1115
s'étant effectué à partir des besoins
immédiats qui se faisaient sentir. Or, les intégrations
réalisées sur la base de textes généraux dont la
préoccupation d'ailleurs était d'assurer le bon fonctionnement du
MINAE, ont été fréquentes dans ce ministère.
C'est ce phénomène qui sera la l'nue des
principales causes du trop plein d'agents détachés d'autres
corps, et dont les fonctions antérieures ne prédisposaient pas
aux tâches diplomatiques.75
b- Les cadres de formation (1960-1970),
(1971-1982)
La formation du personnel diplomatique camerounais de 1960
à 1982, s'est déroulée aussi bien au Cameroun qu'à
l'extérieure.
Comme nous l'avons relevé plus haut, c'est à
compter de 20 mai 1959, que des camerounais de divers statuts sont choisis pour
suivre un stage de formation de diplomate en France. C'est au ministère
des affaires étrangères du gouvernement de la République
française (Le Quai d'Orsay) et dans les missions diplomatiques
françaises à l'étranger76, que ce stage est
suivi. La formation qui dure six mois, procède en deux phases, et
s'appuie sur l'administration générale et le droit international
public.
La première phase consiste à inculquer aux
stagiaires quelques notions de droit international public, et à un
renforcement des modes de gestion administratives taillées à
l'avantage du colon. La dernière phase qui consiste à la
pratique, se déroule hors de la France, après avis respectifs du
ministre des affaires étrangères du gouvernement français,
et du chef de gouvernement camerounais77. Les stagiaires observent
et s'imprègnent des divers canons qui régissent la tâche
diplomatique.
75 F.X., Ndoungou Ndjoum, `'Le ministère des relations
extérieures ....''p.173
76 Cf Arrêté n° 1507 du 20 mai 1959, in JOEC,
P-642-643, et Arrêté n° 3178 du 15 septembre 1959, in JOEC,
p.1331, à propos desdits stages diplomatiques.
77 Cf article 4 de l'arrêté n°1507, in JOEC, p.
643.
Après cette rapide et brève formation, les
fonctionnaires et agents camerounais désormais diplomates, rentrent en
décembre 1959, se mettre au service de leur pays.
Il convient néanmoins de relever que c'est par simple
calcul politique, et par le souci d'orienter les relations extérieures
du Cameroun post-indépendant, que la France avait pris soin de ne former
qu'un personnel diplomatique autochtone venu de diverses régions du
pays. La formation de ce personnel autochtone aurait sûrement eu des
retombées négatives sur les relations camerounaises avec les
métropoles coloniales. C'est sans doute ce qui justifie le parrainage de
ladite formation.
Aussi dans le contexte camerounais, la diplomatie s'organise
essentiellement autour du pôle gouvernemental, et ses acteurs majeurs
sont des acteurs étatiques qu'ils s'agissent des acteurs institutionnels
ou individuels. En effet, le diplomate tient sa légitimité de
l'Etat qui lui exprime sa confiance en lui confiant la charge de le
représenter auprès des Etats étrangers, et ainsi, de
parler en son nom. Ses choix, ses gestes sont ceux de l'Etat qu'il
représente78. Dès 1973, la formation des diplomates
est effective à l'Institut des Relations Internationales du Cameroun.
Pour être formé à l'IRIC, deux conditions
doivent être remplies par tout postulant à la fonction
diplomatique : la condition juridique et la condition académique.
Les conditions juridiques concernent la nationalité et
le sexe des candidats. Les premiers diplomates issus de l'IRIC avaient
l'obligation d'être de nationalité camerounaise, et remplir de
bonnes conditions morales, civiques et physiques79. Par ailleurs, il
n'ya pas de distinction quant au sexe des postulants.
78 G., Alougou ., op.cit.,p.108
79 De nos jours cette école accueille également des
étudiants de nationalités étrangères.
La condition académique quant à elle doit
être réglée par la présentation du diplôme de
licence.
Après avoir réuni ces critères, les
candidats sont soumis à une formation académique et
professionnelle qui dure deux ans.
La formation académique porte sur des enseignements
généraux, et particulièrement les relations
internationales80.
La formation professionnelle quant à elle, ne se limite
pas au stage qu'effectuent les futures diplomates au MINAE, encore moins
à l'étranger. Cette formation est continue, car le métier
de diplomate exige avant tout une connaissance approfondie des hommes, des
hommes de tous les continents et une sensibilité particulière aux
relations humaines81.
Parmi les premiers diplomates camerounais sortis de l'Institut
des Relations Internationales du Cameroun, on trouve des noms comme Christopher
Nsahlai, Michel Tommo Monthe, Anatole Nkou, Jean Simplice Endezoumou Ndjemba,
Martin Ayafor Chungong, André Marie Atangana Zang, Etienne Ateba,
Ambroise Behalal, etc82.
Conscient du besoin important des ressources humaines
qualifiées, pouvant permettre de pallier ledit manque en 1971, le
Président Ahidjo, en dehors de l'Institut des Relations Internationales
du Cameroun, qu'il créé, signe également un important
texte83.
Ce dernier porte intégration dans le corps de la
diplomatie, de nombreux camerounais formés dans certaines écoles
occidentales. Parmi celles-ci, on a la `'Columbia School of United States of
America», l'Institut International d'Administration Publique de Paris
(I.I.A.P), et l'Institut Universitaire des Hautes Etudes Internationales
(I.U.H.E.I) de Genève. Dans
80 Entretien avec le Pr Laurent Zang, chef de département
de diplomatie à l'IRIC, le 7 /04/09 à l'IRIC.
81 A., Chambon, Mais que font ces diplomates entre deux
cocktails ? Paris, A-Pedone, 1983, p.107, cité par F.X.Ndoungou
Ndjoum, `'Le ministère ....''p.177
82 Entretien avec le Pr Laurent Zang, le 7 /04/09 à
l'IRIC.
83 Il s'agit de l'Arrêté n°71/CAB/PR du 24 Mars
1977, portant agrément des écoles internationales diplomatiques,
JORUC, ANY.
ces Ecoles occidentales, des enseignements de relations
internationales, de droit et de sciences politiques, sont dispensées.
C'est avec ces mesures urgentes que prend corps progressivement
le personnel diplomatique au Cameroun.
2- La hiérarchie des agents diplomatiques et le
traitement en solde
La notion de personnel diplomatique révèle
l'éclatement du corps diplomatique et celle de la profession
elle-même. Définie comme `'le vaste groupe constitué par
les agents diplomatiques d'un pays et du ministère des affaires
étrangères, qui préside leurs
activités,»84 elle connote une réalité
plurielle, hétérogène et segmentée.
L'expression personnel diplomatique se structure autour de
plusieurs catégories socioprofessionnelles opposées, mais dont le
point commun est qu'elles participent toutes au pilotage et à la mise en
oeuvre de la politique étrangère et de la diplomatie. Au
Cameroun, le personnel diplomatique est constitué des diplomates et des
attachés des affaires étrangères ; ces deux
premières catégories sont compétentes pour traiter des
questions diplomatiques.
Par ailleurs, il faut ajouter à ces deux, les
catégories composées des contractuels d'administration
régis par le code du travail, les secrétaires de direction et
dactylographes, les agents décisionnaires. Les fonctionnaires des autres
corps de l'administration publique affectés au MINAE font
également partie du personnel diplomatique.
La classification de ce personnel peut s'effectuer en trois
groupes. Parmi ceux-ci viennent en premier les diplomates, ensuite les
attachés, enfin les agents.
Ces trois groupes comprennent des répartitions internes ;
ainsi, dans le cadre des diplomates on a deux grades : le deuxième grade
qui comprend les
84 M.A.F., Frangulus. (dir.) ; Dictionnaire
diplomatique, Paris, Académie diplomatique internationale, 1974
Ministres plénipotentiaires et les conseillers des
affaires étrangères. Le premier grade quant à lui, est
celui de Secrétaire des affaires
étrangères.85
La prise en solde du personnel diplomatique varie dès lors
qu'on se trouve en poste à l'étranger ou dans les services
centraux.
C'est compte tenu de cette classification du personnel
diplomatique, que la prise en solde est opérée.
Ainsi, les fonctionnaires du corps de la diplomatie en service
dans l'administration centrale, ont le statut de fonctionnaire de la fonction
publique camerounaise. Ceux des fonctionnaires diplomates en service à
l'étranger sont pris en solde en fonction du SMIG du pays d'accueil.
Pour ce qui est de la classification, les diplomates se
répartissent en plusieurs catégories : on a le cadre des
diplomates, classés dans la catégorie A, le cadre des
attachés des affaires étrangères classés dans la
catégorie B.
Placés tous sous la direction du Ministre des Affaires
étrangères, les diplomates sont chargés de la mise en
oeuvre des directives du Président de la République en
matière de politique extérieure. Cette tâche est
différente de celle de préparation et d'application
réservées d'une manière générale aux
attachés. 86
85 Cf décret n°75_775 du 18 décembre 1975 in
JORUC, portant statut particulier du corps des fonctionnaires de la diplomatie,
art 2, 3, 4, p.2484, ANY.
86 Ibid.
C- Les enjeux de l'organisation du personnel
diplomatique
Le Cameroun est un Etat souverain depuis le 1er
janvier 1960, du moins dans sa partie orientale. A celle-ci viendra se greffer
la partie méridionale le 1er octobre 1961, d'où la naissance de
la République Fédérale du Cameroun. En tant que nouvel
Etat, il est doté d'une politique étrangère. Il ne serait
pas inintéressant de voir les raisons qui ont souvent motivés le
gouvernement
Ahidjo à organiser le personnel diplomatique. Dans quel
intérêt procédait cette organisation ? Que recherchait le
gouvernement Ahidjo ?
Une fois le Ministère des Affaires
étrangères crée en 1960, le gouvernement Ahidjo a
procédé à une politique d'organisation de son personnel
diplomatique. Les vagues de fonctionnaires et agents contractuels, en service
au MINAE, vont voir leurs effectifs renforcés par d'autres cadres
empruntés à d'autres ministères, ou formés dans de
prestigieuses écoles occidentales.
Au moment où procède ce renforcement des
effectifs du personnel diplomatique camerounais, le contexte politique
international est marqué par une instabilité dont les fondements
sont à trouver dans les conflits et les appartenances
idéologiques remontant au XIXe siècle. C'est chaque
grande puissance qui aspire affirmer sa suprématie.
En Afrique, comme en Occident, il était de bon ton pour
le nouvel Etat indépendant qu'est le Cameroun, d'adapter sa diplomatie
au nouveau challenge international : le développement
économique.
Pour ce nouvel acteur dans les relations internationales, le
besoin de personnel s'imposait comme une nécessité. Il fallait
créer des représentations diplomatiques là où la
nécessité se faisait sentir, et surtout mettre ledit personnel
à l'oeuvre. Cette politique va être urgente parceque, au moment
ou
le Cameroun accède à l'indépendance, son
Ministère des Affaires étrangères va écrire les
premières pages de son histoire sans expertise
étrangère.
A l'occasion, tous ceux qui exercent dans ce ministère
sont des nationaux sans grande expérience dans la gestion des affaires
diplomatiques.
Par ailleurs, nous pouvons affirmer que le gouvernement
Ahidjo, en réorganisant son personnel diplomatique, tenait à
accommoder sa position face aux divers enjeux internationaux de
l'époque.
X- LES RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
DU CHAPITRE DETAILLE.
A. LES OUVRAGES :
I. Les ouvrages généraux.
1. Alima, J.B., Les chemins de l'unité, Paris,
ABC, 1977.
2. Ahidjo,A., Anthologie des Discours 1957-1979, Dakar,
NEA, 1980.
3. Bayart, J.F., L'État au Cameroun, Presses de
la fondation des sciences politiques, Paris, mars 1985.
4. Césaire, A., Discours sur le colonialisme ;
Paris, Présence Africaine, 1970.
5. Cornevin, R., Histoire de l'Afrique, tome 3, Paris,
Payot, 1975.
6. Gaillard, P., Le Cameroun, tome I, Paris,
l'Harmattan, 1989.
7. Gonidec, P.F., La République
fédérale du Cameroun, Paris, Berger- Levrault, 1969.
8. Imbert, J., Le Cameroun, (Que sais-je n°1552),
Paris, PUF, 1979.
9. Keutcha, J., Un Pays, des Hommes, un Continent,
Paris, Presses du Management, 1991.
10. Ki-zerbo, J., Histoire de l'Afrique Noire d'hier
à demain, Paris, Hatier, 1970.
11. Kuoh, C.T., Mon témoignage. Le Cameroun de
l'indépendance (1958-1970), Paris, Karthala, 1990.
12. Levine, V.T., Le Cameroun du mandat à
l'indépendance, tome 2, Paris, 1964
13. Mende, T., De l'aide à la recolonisation : les
leçons d'un échec, Paris, Seuil, 1972.
14. Mveng, E., Histoire du Cameroun, Tome II,
Yaoundé, CEPER, 1995.
15. Ngayap, P.F, Cameroun qui gouverne ? de AHIDJO à
BIYA, l'héritage et l'enjeux, Paris, L'Harmattan 1983
16. Prouzet, M., Le Cameroun, Paris, LGDJ, 1974.
17. Ricoeur, P., La mémoire, Paris,
Seuil.
18. Rocher, G., Introduction à la Sociologie
Générale, tome 1, HMH, 1998.
19. Tobie Kuoh, C., Une fresque du régime Ahidjo
1970-1982, tome 2, Editions Karthala, 1990
II. Les ouvrages spécialisés.
1. Bakoto, S., Un certain itinéraire,
éditions des écrivains, Paris, 2001.
2. Baillou, J., Pelletier, P., Les affaires
étrangères, Paris, PUF, 1962.
3. Battistela, D., Théories des relations
internationales, P.F.N.S.P., 2003.
4. Bazouni, Y., Le Métier de diplomate, Paris,
l'Harmattan, 2005.
5. Cahier, P., Le droit diplomatique contemporain,
Paris, INHEI, 1962.
6. Charillon, F. (dir.), Politique étrangère.
Nouveaux regards, Paris, P.F.N.S.P., 2002.
7. Clausonne, F.S., Le métier de diplomate,
Paris, Editions France Empire, 1980.
8. Chazelle, J.., La diplomatie, Paris coll Que sais-je
?, PUF, 1968.
9. Cohen, S., La monarchie nucléaire. Les coulisses
de la politique étrangère sous la Ve république,
Paris hachette, 1986.
10. Cogan, C., Diplomatie à la française,
Paris, Éditions Jacob-Duvernet, 2005.
11. Dallot, L., Les relations culturelles
internationales, Paris, PUF, Q.S.J n°1142, 1964.
12. Delcorde, R., Les mots de la diplomatie, Paris,
l'Harmattan, 2006.
13. Denechere, Y (dir.)., Femmes et diplomatie,
Bruxelles, Éditions Peter Lang, 2004.
14. Doka, C., Les relations culturelles sur le plan
international, Neutchatel, A La Baconnière, 1959.
15. Duroselle, J.B., Histoire diplomatique de 1919 à
nos jours, Paris, Dalloz, 1966.
16. Farag Moussa, Manuel de pratique diplomatique.
L'ambassade, Bruxelles, Bruylant, 1972,411p.
17. Fodere, P., Cours de droit diplomatique,
Paris,tome1, p 2.
18. Gall, J.M., La gestion des ressources humaines,
Paris, 2002.
19. Huntzinger,J., Introduction aux relations
internationales, Paris, Editions du Seuil, 1987.
20. Khovostov, V.,Mintz, I., Histoire diplomatique Tome 2,
la diplomatie des temps modernes 1872-1919, Paris, Génie, 1965.
21. Kontchou Kouomegni, A., Le système diplomatique
africain, Paris, Pedone, 1977.
22. Leusse, M.K., Diplomatie. Une sociologie des
ambassadeurs, Paris, l'Harmattan, 1998.
23. Martens, C., Le guide diplomatique, Leipzig, vol 1,
1966.
24. Merle, M., Sociologie des Relations
Internationales, Paris, Dalloz, 1988.
25. Merle, M., La politique étrangère,
Paris, PUF, 1994.
26. Moreau, P., Les relations internationales dans le monde
aujourd'hui (conflits et interdépendances), Paris, STH, 1987.
27. Mouelle Kombi, N., La politique étrangère
du Cameroun, Paris, l'Harmattan, 1996.
28. Ndam Njoya,A., Le Cameroun dans les relations
internationales, Paris, LGDJ, 1976.
29. Noel, L., Les affaires étrangères:
politique et diplomatie, Paris, PUF, 1959.
30. Renouvin, P., Duroselle, J.B., Introduction à
l'histoire des Relations Internationales, Paris, Armand Colin, 1974.
31. Serres, J., Manuel pratique de protocole, Paris, ed
de la Brieve.
32. Zanga, A., La diplomatie camerounaise,
Mémoire, IHEI, Paris, 1978.
III. Les ouvrages méthodologiques.
1. Beaud, M., L'art de la Thèse, Paris, Edition
du Seuil, 1981.
2. Blanchet, A et Gotman, A., L'enquête et ses
méthodes : l'entretien, Paris, Nathan, 2001,125p.
3. Bourdieu,P., Le métier de sociologue, Paris,
Mouton , 1974.
4. Commayer Steele, H., L'historien et l'histoire,
Paris, nouveau Horizons, 1967.
5. Feyerabend, P., Contre la méthode, Paris, Edition du
Seuil, 1979.
6. Fragniere, J.P., Comment réussir un
mémoire, Paris, Dunod, 1976.
7. Grawitz, M., Méthodes des sciences sociales,
Paris, Dalloz, 1993.
8. Mace,G., Guide d'élaboration d'un projet de
recherche, Bruxelles, Editions universitaires, 1991.
9. Marrou, H.I., De la connaissance historique, Paris,
Edition du Seuil, 1954.
10. Rouveyran, J.C., Le guide de la thèse du projet
à la soutenance, Paris, Maisonneuve et Larose, 1999.
11. Veyne, P., Comment on écrit l'histoire, essai
d'épistémologie, Paris, 1974.
B. LES THÈSES ET MÉMOIRES
I. Les thèses
1-Atanga, S., `'Le processus de prise de
décision de politique étrangère au Cameroun»
.Thèse de Doctorat, IRIC, Yaoundé, 1991, 308p.
2-Ndoungou Ndjoum, X., `'Le ministère des relations
extérieures dans le réseau diplomatique camerounais :
Contribution à la connaissance du fonctionnement des instruments de la
diplomatie et de la politique extérieure du Cameroun» .Thèse
de Doctorat, IRIC, Yaoundé, 1994, 270p.
3-Tonye, A., `' Les commissions mixtes dans
la diplomatie camerounaise, contribution à la connaissance de la
diplomatie et de la politique étrangère du Cameroun `'.
Thèse de Doctorat, IRIC, Yaoundé, 1989.
II. Les mémoires
1. Abona Omokomo, S.P., `'Aimé Raymond N'theppe
Aristocrate et Diplomate Douala `'. Mémoire de Maîtrise en
histoire, UYI, 2002.
2. Abouna Mouzong, H.Y., `'l'utilisation opportune des
nègres de service au Cameroun sous régime français. Le cas
des écrivains interprètes, 1916-1947 `'. Mémoire de
Maîtrise en histoire, UYI, 1999.
3. Alougou Many, G., `'Les dynamiques de construction de la
profession de diplomate au Cameroun : Entre ambitions étatiques et
intérêts des acteurs `'Mémoire DESS, IRIC, 2007.
4. Baba Youssoufa, A., `' Le facteur culturel dans
l'organisation et le fonctionnement du MINREXT». Rapport de stage
diplomatique, IRIC, Yaoundé, 2000.
5. Biloa Tang, A., `' Le ministère des relations
extérieures dans la politique étrangère du Cameroun : une
analyse à la lumière des politiques publiques».
Mémoire de DESS, IRIC, Yaoundé, 2000, 111p.
6. Boum Bissai, P.G., `' Le recrutement des diplomates
camerounais». Rapport de stage diplomatique, IRIC, Yaoundé,
2000.
7. Etoa Oyono, G. P., «Ferdinand Oyono: le diplomate».
Mémoire de maîtrise en histoire, UYI, FALSH, 2004.
8. Lekene Donfack, E., `'Le processus de décision dans
la diplomatie camerounaise», Mémoire de DES Science politique,
Clermont-Ferrand, 1974.
9. Mgbale Mgbatou, H., `'La sous direction des affaires
administratives et consulaires du MINREX : Organisation et fonctionnement
quotidien». Rapport de stage diplomatique, IRIC, Yaoundé, 1997.
10. Monok, J., `'Les relations bilatérales entre le
Cameroun et la RFA : 1960-90, approche historique». Mémoire de
maîtrise, en histoire, UYI, FALSH, 2004.
11. Ndo, G., «Simon Nko'o Etoungou Ministre des affaires
étrangères». Mémoire de maîtrise en histoire,
UYI, FALSH, 2002.
12. Ngayap Ngandeu, F.A, `'La conférence des
ambassadeurs : une illustration de la mise en oeuvre de la politique
étrangère du Cameroun 1960-1985». Mémoire de
maîtrise en histoire, UYI, FALSH, 2008.
13. Ngongue, R.A, `'La politique de formation continue au
Ministère des relations extérieures : le recyclage et le
perfectionnement des diplomates». Rapport de stage diplomatique, IRIC,
2002.
14. Nkwentamo, L., `' The organisation and the functioning of
the foreign ministry of the United Republic of Cameroon». Thesis of
master's degree in international relations, IRIC, 1981.
15. Nyanid, Z.S., `'La diplomatie à l'épreuve
de la démocratisation du régime politique camerounais».
Mémoire de DESS, IRIC, Yaoundé, 2001, 160p.
16. Nyoba, E.M., `'La sécurité du personnel en
service au consulat général du Cameroun à Paris».
Rapport de stage diplomatique, IRIC, 2003.
17. Siaka, D.C.,`' Le ministère des relations
extérieures, les institutions à statut diplomatique et consulaire
au Cameroun, et les droits des nationaux». Mémoire de DESS, IRIC,
Yaoundé, 2001, 109p.
18. Sonking, M., `' La femme dans la diplomatie camerounaise
`'.Rapport de stage diplomatique IRIC 1990.
19. Tezanou, R.A, `' Les problèmes liés
à l'évolution des personnels du ministère des Relations
extérieures dans la carrière diplomatiques au Cameroun et essai
de solution `'. Rapport de stage diplomatique, Yaoundé, IRIC, 1992.
20. Tsalla, A., `' Le rôle politique et social des
premières élites camerounaises issus de l'Ecole Primaire
Supérieure de Yaoundé, 1923- 1957». Mémoire de
Maîtrise en histoire, UYI, 1994.
C. LES ARTICLES
1- Booh booh J.R. `'La diplomatie camerounaise en histoire :
diplomatie sur fond de pesanteurs politique post coloniales», in
Mutations n°1988, du 11 septembre 2007, p.15.
2- Booh Booh J.R. `'La diplomatie camerounaise en histoire :
difficile quête d'un corps diplomatique d'élite», in
Mutations n°1989, du 12 septembre 2007, p.15.
D. LES DICTIONNAIRES ET LES ENCYCLOPEDIES
I. Les dictionnaires
1. Dictionnaire universel, Paris, Hachette, 1996.
2. Frangulis M.A.F., (dir.) ; Dictionnaire
diplomatique, Paris, Académie diplomatique internationale, 1968.
3. Grand dictionnaire encyclopédique Larousse,
1982.
4. Le Petit Larousse en couleur, Paris, Librairie
Larousse, 1990
5. Pancracio, J.P, Dictionnaire de la diplomatie,
Clermont-Ferrand, Micro Buss, 1998.
6. Salmon,J., Dictionnaire de droit international
public, Bruxelles, Bruylant, 2001.
II. Les encyclopédies
1. Veyne, P., `'L'histoire'', Encyclopédie universel,
Tome II, Paris, 1994.
2. Encyclopédie Encarta 2009
E. LES SOURCES D'ARCHIVES
I. Les documents imprimés a) Les
décrets
1-Décret n°60-9 du 19 janvier 1960
portant création d'un ministère des Affaires
étrangères.
2 -Décret n°64/DF/213 du 18 Juin
1964 portant organisation du ministère des Affaires
étrangères de la République fédérale du
Cameroun.
3-Décret n°65/DF/349 du 05
Août 1965 portant réorganisation du ministère des Affaires
étrangères de la République fédérale du
Cameroun.
4-Décret n°70/DF/227 du 12 Juin 1970
portant réorganisation du ministère des Affaires
étrangères.
5-Décret n°73/136/ du 24 Mars 1973
portant réorganisation du ministère des Affaires
étrangères.
6-Décret n°74/747/ du 24
Août 1974, p.1686, portant modification du décret n°73/136/
du 24 Mars 1973 réorganisant le ministère des Affaires
étrangères.
7-Décret n°75/773/ du 18
Décembre 1975 portant Statut particulier du corps de la diplomatie.
8-Décret n°76/33/ du 29 Janvier
1976, p.139, modifiant la rémunération des fonctionnaires et
agents de l'Etat.
9-Décret n°77/240/ du 15 Juillet
1977, p.1844, portant sur le recrutement. 10-Décret
n°77/345/ du 26 Août 1977, p.1729, modifiant le décret
n°75/773/ du 18 Décembre 1975 portant Statut particulier du corps
des fonctionnaires de la diplomatie.
11-Décret n°79/383/ du 20 Septembre
1979, p.1276, modifiant le décret n°77/240/ du 15 Juillet 1977,
p.1844, portant sur le recrutement.
12-Décret n°79/488/ du 28 Novembre
1979, p.1788, revalorisant la rémunération des fonctionnaires et
agents de l'Etat.
13-Décret n°80/111/ du 03 Avril
1980, p.659, portant réorganisation du ministère des Affaires
étrangères.
14-Décret n°81/43/ du 27 Janvier
1981, p.140, revalorisant la rémunération des fonctionnaires de
l'Etat.
15-Décret n°81/486/ du 20 Novembre
1981, p.2684, revalorisant la rémunération des fonctionnaires de
l'Etat.
16- Décret n°82/579/ du 17 Novembre
1982, p.3179, revalorisant la rémunération des fonctionnaires de
l'Etat.
b) Les arrêtés
1. Arrêté n°1507 du 20 mai 1959 portant
désignation des stagiaires des services diplomatiques.
2. Arrêté n°3178 du 15 septembre 1959 portant
désignation des stagiaires des services diplomatiques.
3. Arrêtés n°71, 72, 73, du 14 juin 1966,
portant nomination des personnels au Ministère des affaires
étrangères.
4. Arrêté N°71/CAB/PR du 24 Mars 1977 portant
agrément des écoles internationales diplomatiques.
XI-LES SOURCES ORALES
|
|
|
Date et lieu de
|
Nom et Prénom
|
Age
|
Qualité
|
l'entretien
|
ATANGANA André
|
Environ 62 ans
|
Ministre Plénipotentiaire
|
12 /05/09 à Essos 18 /05/09 à Essos 22
/05/09 à Essos
|
BEHALAL Ambroise
|
Environ 62 ans
|
Ministre Plénipotentiaire
|
19 /05/09 à Biyem- assi
|
BOOH BOOH. J
|
Environ 77 ans
|
Diplomate retraité /ancien Minrex
|
14 /06/07 à l'IRIC
|
BOUM Alexis
|
Environ 66ans
|
Ministre Plénipotentiaire
|
07 /05/09 10 /05/09 19 /05/09 à Biyem-
assi
|
NGOUPEYOU François Xavier
|
Environ 67ans
|
Ministre Plénipotentiaire - ancien Minrex
|
22 /05/09 à Yaoundé
|
NKOU Anatole
|
Environ 66ans
|
Ministre Plénipotentiaire
|
18 /05/09 à Yaoundé
|
NTSAMA Dieudonné
|
Environ 56 ans
|
Ministre Plénipotentiaire/ Inspecteur
Général au Minrex
|
27 /03/09 au MINREX
|
YONG Dominique
|
Environ 70 ans
|
Ministre Plénipotentiaire
|
07 /04/09 à l'IRIC 17 /06/09 à l'IRIC
|
ZANG Laurent
|
Environ 60 ans
|
Chef de département de diplomatie à
l'IRIC
|
07 /04/09 à l'IRIC 17 /06/09 à l'IRIC
|
CONCLUSION
La problématique du personnel dans la diplomatie
camerounaise est un thème qui suscite beaucoup d'intérêt
depuis la création du Ministère des Affaires
étrangères, en 1960. Bien que relativement récente,
l'histoire de la diplomatie camerounaise ne manque pas de leçons, bien
au contraire. Elle constitue un chapitre important de l'histoire politique du
pays dont l'objet reste encore à explorer et à reconstruire.
De 1960 à 1982, tous ceux qui ont oeuvré pour la
diplomatie, ou qui en ont fait partie, se sont constitués de
façon progressive. Ces multiples mutations ne sont pas restées
sans effets dans la politique étrangère du Cameroun.
Jusqu'à nos jours, des points de vue fusent au sujet de
l'efficacité de ce personnel dans le rayonnement de la politique
étrangère du Cameroun, dans un environnement international de
plus en plus complexe et concurrentiel.
Le choix du personnel, de la veille de l'accession du Cameroun
à l'indépendance à nos jours, a évolué. En
effet, le Ministère des Affaires Etrangères qui a une importante
mission, va voir les principaux canons devant régir son fonctionnement
révisés, ce qui n'est pas resté sans effet sur la
politique étrangère du Cameroun.
Ce n'est pas la valeur théorique de l'une et de l'autre
de ces interprétations générales que nous entendions
examiner sur le plan théorique, où la discussion tend souvent
à se porter. Nous voudrions seulement présenter des remarques
appuyées sur des faits passés concernant la répartition,
la gestion et l'évolution du personnel diplomatique camerounais.
Ainsi, un an avant son accession à
l'indépendance, le gouvernement Ahidjo pense à la prise en main
de l'administration au détriment du colonisateur. Pour cela, il doit se
contenter des ressources disponibles dans l'environnement camerounais. Il va se
poser le problème du manque de personnel qualifié, et
l'insuffisance de l'effectif. C'est donc au lendemain de
l'accession à l'autonomie interne que les contours de
l'appareil diplomatique camerounais commencent véritablement à se
dessiner.
A l'occasion, le personnel encore peu qualifié est
emprunté à d'autres départements ministériels.
Cette politique n'a pas toujours satisfait la très forte demande en
ressources humaines de la nouvelle institution qu'est le Ministère des
Affaires Etrangères.
C'est la seule institution au Cameroun en 1960, ne disposant
pas de conseillers techniques étrangers. C'est grâce à la
brillante élite issue des stages diplomatiques, ou des écoles
spécialisées camerounaises ou françaises, que le
Ministère des Affaires Etrangères va écrire les
premières pages de son fonctionnement.
La structure de tutelle des diplomates camerounais, n'est pas
restée statique. Elle s'est inscrite dans une perspective dynamique et
s'est faite progressivement au gré des situations, des conjonctures sur
la scène internationale, de l'évolution de l'Etat et de sa
consolidation. Son histoire est jalonnée de réformes.
A l'analyse de l'évolution de ladite administration de
1960 à 1970, il est loisible d'affirmer que les réformateurs
camerounais ont toujours été animés par la
préoccupation prévue dans son texte organique.87 Dans
l'article 2 du décret du 19 janvier 1960, le Ministère des
Affaires Etrangères reçoit l'exclusivité en la
matière. Pour ce qui est de la répartition du personnel
diplomatique camerounais, il appert qu'au Cameroun, ce personnel est
constitué des diplomates, des attachés des affaires
étrangères, des contractuels d'administration, des
secrétaires de direction et dactylographes, les agents
décisionnaires.
87 Il s'agit de renforcer la cohésion de l'action
gouvernementale en matière de politique étrangère et de
diplomatie et pour conforter le principe de l'indivisibilité de l'Etat
sur la scène internationale.
En effet, ce personnel qui exerce au Ministère des
Affaires Etrangères, assure toutes les relations du Cameroun avec les
Etats étrangers et les organisations internationales et veille à
la protection des ressortissants et des intérêts des camerounais
à l'étranger.
Comme dans toute organisation, des divergences ne sont pas en
manque ; pour ce qui est de notre cas, le personnel contractuel travaillant
aussi bien dans les services centraux qu'extérieures, s'estiment
lésés dans le traitement qui leur est réservé dans
le statut particulier. Pourtant ils produisent un rendement important dans le
fonctionnement du MINAE.
Pour ce qui est du recrutement du personnel devant
écrire les premières pages de l'histoire diplomatique
camerounaise, le gouvernement Ahidjo, pour choisir les camerounais qui allaient
effectuer un stage de formation diplomatique en France, s'appuyait d'avantage
sur, l'intelligence, le sens de gestion, le charisme et parfois le grade.
Ainsi, de notre analyse il en ressort que la priorité était mise
sur une élite pétrie de talents, formée dans de
prestigieuses écoles et universités françaises, mais
également sur des cadres compétents et intègres de
l'administration camerounaise.
En s'appuyant sur le Cameroun, notre étude s'est
appesantie à l'examen des principaux paramètres ayant
guidés le choix, la gestion et l'évolution du personnel
diplomatique camerounais, de 1960 à 1982. S'il est clair que les
contextes ne sont pas les mêmes, il appert que le succès
diplomatique du gouvernement Ahidjo, tire ses fondements non sur son personnel
bien formé et assez instruit, mais sur le suivit et l'implication
profonde dans les affaires diplomatiques. Ceci peut aussi être
perceptible
De 1960 à 1970, le personnel dans la diplomatie
camerounaise comprend beaucoup plus d'agents non diplomates. En 1971, conscient
du besoin important des ressources humaines formées, pouvant permettre
de pallier ledit manque de personnel qui se posait, le Président Ahidjo,
en dehors de l'Institut des Relations Internationales du Cameroun, qu'il
créé,
signe également un important texte le 24 Mars 1977,
portant agrément des écoles internationales diplomatiques. Par
ailleurs, ce texte porte intégration dans le corps de la diplomatie, de
nombreux camerounais formés dans certaines écoles
occidentales.
LES ANNEXES
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