D - Le Ministre d'Etat : Eminence grise pour les affaires
diplomatiques.
Bien qu'ayant quitté le poste de ministre des Relations
extérieures oüFerdinand OYONO a continué à
jouer un rôle actif dans la définition, l'orientation
et l'application des décisions dans le domaine
diplomatique du Cameroun. C'est ainsi qu'on remarque sa présence dans
les rencontres diplomatiques telles que les visites officielles à
l'extérieure, aux côtés du chef de l'Etat, dans les
conférences internationales, les grandes négociations etc. Cette
présence implique-t- elle sa participation continue dans les
négociations diplomatiques du Cameroun ? On essaiera de trouver des
éléments de réponses dans les cas suivants : la
présence de Ferdinand OYONO dans les conférences internationales,
son omniprésence aux côtés du chef de l'Etat.
1 - La présence de Ferdinand OYONO aux
conférences internationales
Comment expliquer qu'après le départ de
Ferdinand OYONO du Ministère des Relations Extérieures, celui-ci
continue à s'immiscer dans les affaires diplomatiques ?
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Ce fut le cas du sommet de la Francophonie en janvier 2001,
où, en lieu et place du responsable de tutelle Augustin Kontchou
Kouemegni, c'est Ferdinand Léopold Oyono qui fut chargé de
prononcer le communiqué final de cette importante rencontre
internationale.
Dans d'autres cas, il accompagne le chef de l'Etat lors de ses
déplacements à l'étranger à l'occasion de certaines
réunions importantes, ce fut le cas de Genève en 2002 sur la
question de Bakassi, ou de Tokyo en 2003 sur le développement pour ne
citer que les plus récents.
Pourrait-on dire que c'est l'expérience diplomatique ou
la marque d'attachement au style diplomatique de Ferdinand Léopold OYONO
qui pousse le chef de l'Etat à lui faire confiance ? Question un peu
difficile à répondre par l'affirmative car, pourquoi ne l'avoir
pas maintenu au poste de MINREX si ce style et cette admiration étaient
des arguments justificatifs de l'acte Présidentiel.
Nous pouvons tout de même penser que l'acte du chef de
l'Etat répond au principe de responsabilité, de compétence
et de confiance: confier à OYONO certains dossiers parce qu'il est
expérimenté et compétent cela ne souffre d'aucun doute.
Mais il est aussi un ami de longue date (175) du chef de l'Etat.
175
PHOTO N°5
2 - Une présence permanente aux côtés
du chef de L'état
Ferdinand Léopold OYONO après plus de trente
cinq années au service de la diplomatie camerounaise est un diplomate
chevronné, un proche collaborateur et conseiller du chef de l'Etat
camerounais. On peut l'expliquer à travers sa présence dans
presque tous les voyages du chef de l'Etat Paul BIYA, bien qu'étant
Ministre d'Etat en charge de la culture. En Afrique comme en Occident,
Ferdinand Léopold OYONO est peu absent aux déplacements officiels
que privés du Président camerounais.
Au cours des conférences internationales, à
l'instar du sommet de l'ONU tenu à New-york en 1999 on peut voir
Ferdinand OYONO installé immédiatement à la droite du
Président de la République du Cameroun ; alors que le MINREX,
Augustin KONTCHOU, était assis un peu plus loin. Il apparaît
dès lors comme le premier collaborateur diplomatique du Président
BIYA.
Récemment encore, lors du voyage effectué
à Genève le 15 novembre 2002, par le Président BIYA pour
rencontrer son homologue Nigérian dans le cadre de l'application du
verdict de la C.I.J établissant la Camerounité de la
péninsule de Bakassi, en présence du Secrétaire
général des Nations Unies, Ferdinand OYONO faisait partie de la
délégation. De même, lors de la visite officielle du chef
de l'Etat à Londres le 12 mars 2004, il est le premier de la suite
présidentielle à être présenté au responsable
des Affaires Etrangères anglais Valérie AMOS, par le
président Paul BIYA suivant l'ordre protocolaire. En outre lorsque le
Président BIYA se rend aux Etats Unis le 20 mars 2003, sur invitation du
Président George BUSH ou en France rencontrer son homologue Jacques
CHIRAC, Ferdinand. OYONO occupe les devants protocolaires de la suite
présidentielle. Il en est de même des voyages en Asie, comme celui
du 27 septembre 2003 au Japon pour les travaux de la troisième
conférence internationale de Tokyo sur le développement de
l'Afrique.
Cet aspect de chose nous permet de comprendre le rôle de
l'écrivain diplomate Ferdinand Léopold OYONO après son
départ du Ministère des Relations Extérieures en
décembre 1997, dans une diplomatie qualifiée par le chef de
l'Etat Paul BIYA « de diplomatie de présence, de participation
active et du rayonnement » (176) Il est toujours proche du chef
de l'Etat ; ce qui nous laisse croire qu'il apparaît comme étant
son premier conseiller diplomatique au vu de sa carrière, de son
expérience et surtout des liens amicaux qui unissent les deux hommes.
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