2.2.4.5. En fin d'intervention : Drainage
urétéral
Il ne paraît pas nécessaire pour les
urétéroscopies diagnostiques ou de surveillance des tumeurs
urothéliales. En cas de biopsie ou de lithotritie idéale une
sonde urétérale peut être laissée en place 24
heures. En cas de doute il est préférable de laisser une sonde JJ
pendant 7- 10 jours. Quelques situations peuvent être
individualisées : temps opératoire long (supérieur
à 90 minutes), lésions de la paroi urétérale,
fragments lithiasiques résiduels surtout en localisation
urétérale, dilatation d'une sténose
urétérale, marsupialisation d'un diverticule caliciel. La
dilatation du méat urétéral ou l'utilisation d'une gaine
d'accès urétéral n'est à priori pas une indication
de drainage prolongé de la voie excrétrice.
Le drainage par une sonde urétérale pour 24 heures
semble utile.
2.2.4.6. Soins postopératoires
Le patient peut théoriquement sortir le jour même
de l'intervention, prévenu d'un possible inconfort lié à
la présence de la sonde double J. Après contrôle
radiologique sans préparation, cette sonde sera ôtée en
consultation 7 à 10 jrs après l'intervention.
Dans certains cas, la sonde double J peut être
remplacée par une sonde urétérale pendant 24- 48 heures
(extraction d'un calcul en monobloc, uretère inflammatoire ou fragments
résiduels fins).
2.2.5. Techniques opératoires de l'Uretéroscopie
souple
2.2.5.1. Matériels pour l'uretéroscopie souple
rétrograde.
Uretéroscope souple Laser Holmium-YAG Irrigation
performante Joint d'étanchéité
Gaine accès urétéral Cathéter double
lumière Guide de travail
Guide de sécurité (uretère) Dormia fond
caliciel
Pince biopsie (tumeur) Ballonnet de dilatation Pince
tripode
Figure 11:Cathéter double lumière
permettant de mettre en place de deux fils guide
[54]
2.2.5.2. Technique [38, 52,54]
Anesthésie (idem)
L'utilisation des curares n'est plus indispensable pour la
pratique de l'uretérorénoscopie souple.
Installation (idem)
Le patient peut être installé en positon de la
taille, ou en décubitus dorsal, le membre inférieur
homolatéral horizontalisé et la cuisse controlatérale
fléchie sur le bassin.
Le premier temps de l'URS-S
Le premier temps de l'URS-S est la réalisation d'une
cystoscopie flexible ou rigide quipermet d'explorer l'ensemble de la
vessie et d'identifier les orifices urétéraux. Un
cathéter
urétéral est ensuite introduit à travers
le cystoscope pour récupérer un échantillon d'urine pour
cytologie urinaire et/ou examen cytobactériologique des urines et pour
la réalisation d'une urétéropyélographie
rétrograde (UPR).
Un premier fil guide est ensuite positionné dans les
cavités pyélocalicielles (CPC) sous contrôle
fluoroscopique, puis un deuxième à l'aide du cathéter
double lumière. Une fois les deux fils guides en place le
cathéter double lumière est retiré, et un des deux fils
guides est considéré comme le guide de sécurité. Il
est fixé au champ sur la cuisse gauche du patient.
Le deuxième temps de l'URS-S
Le deuxième temps de l'URS-S est la mise en place de
l'URS souple (URS-S) dans les CPC. L'opérateur chausse prudemment
l'endoscope sur le fil guide afin de ne pas endommager le canal
opérateur. L'URS-S est alors mis en place directement sur le fil guide
sans dilatation urétérale préalable ou positionnement
d'une gaine d'accès urétéral de façon
systématique. L'endoscope est à ce moment dépourvu de
câble optique, de tubulure d'irrigation et de la caméra. La
progression de l'endoscope est suivie tout au long sous contrôle
fluoroscopique. Une fois l'URS-S parvenu dans les CPC, le fil guide de travail
est retiré et les connections sont faites : câble de
lumière froide, tubulure d'irrigation (sérum physiologique
exclusivement) et caméra. Afin d'augmenter la visibilité, il est
recommandé
d'attendre que les CPC soient lavées par le liquide
d'irrigation.
L'exploration des CPC doit être bien organisée.
Le pôle supérieur est généralement la
première partie explorée suivie par le groupe caliciel moyen puis
par le pôle inférieur. Le positionnement de l'endoscope dans
chaque partie du rein est obtenu par une combinaison des vues endoscopiques et
des images de fluoroscopie. L'exploration diagnostique des CPC doit se faire
sans instrument ni guide dans le canal opérateur qui peuvent gêner
l'amplitude de flexion de l'endoscope et le débit d'irrigation.
L'URS doit être maintenu avec la main dominante et le
bouton de commande de la déflexion doit être manipulé par
le pouce. La seconde main stabilise la gaine de l'endoscope au méat
uréthral. Chez l'homme, elle maintient également la verge.
Dans les cavités pyélo-calicielles, l'irrigation
doit se faire avec une pression suffisante (<100cm d'eau). La
flexibilité active de l'endoscope peut être augmentée en
réalisant une flexibilité passive.
Elle consiste à appuyer l'endoscope fléchi
activement à 180° sur une paroi (bassinet ou tige calicielle) en
maintenant une poussée sur l'endoscope.
Figure 12: Vue d'ensemble de la progression
d'uretéroscope souple dans les voies urinaires
[5,68]
Figure 13: Images calicielles pyélographiques et
numérique per uretéroscopie souple
[27]
2.2.6. Difficultés de l'uretéroscopie
La mise en place d'une sonde double J et une nouvelle
tentative 8 jours après est souvent la réponse la plus
adaptée à une difficulté opératoire. Ces
difficultés sont innombrables, sources d'échec, et peuvent
survenir à chaque étape de l'uretéroscopie :
- Le fil guide ne peut franchir un coude
urétéral : il faut alors monter sur le fil guide une sonde
urétérale biseautée 7 Ch qui aligne et rigidifie
l'uretère. En progressant ensuite pas à pas, on arrive le plus
souvent à aligner le coude et à le franchir.
- Le fil guide ne peut pas passer le calcul : il ne faut
pas s'acharner à passer le calcul car il existe un risque de plaie de la
muqueuse urétérale, souvent fragile et inflammatoire à ce
niveau. Apres quelques tentatives infructueuses, il faut se contenter d'un fil
guide sous le calcul et effectuer l'uretéroscopie avec une prudence
redoublée.
- L'uretéroscopie ne peut pas franchir le
méat : le plus simple est de mettre en place une sonde double J et
d'effectuer une nouvelle tentative après 8 jours. Une autre
possibilité est d'utiliser les dilatateurs urétéraux qui
sont introduits, sur le fil guide, par un cystoscope 23 Ch.
- Le fil guide est plié : cet incident
survient le plus souvent lors de la progression de l'uretéroscope sur le
fil guide : en forçant pour passer un coude, le fil guide peut se plier
définitivement car l'âme interne du fil est tordue ; toute
progression ultérieure est impossible et il ne reste plus alors
qu'à retirer le fil guide.
- La vision est médiocre : le canal
opérateur est étroit et l'irrigation souvent très lente
dès qu'un instrument est introduit. La seule solution consiste à
augmenter le débit d'irrigation en augmentant la pression.
- Le calcul est remonté dans les cavités
pyélocalicielles : il s'agit d'un incident toujours possible au
cours d'une uretéroscopie pour un calcul enclavé avec un
uretère d'amont dilaté. On peut diminuer le risque de migration
en mettant le patient en position proclive. Il est rare que le calcul ou ses
fragments migre dans un calice supérieur dans l'axe de l'uretère,
accessible par uretéroscopie rigide. Si le calcul est de petit
diamètre, le plus simple est de mettre en place une sonde double J et
attendre la migration spontanée du calcul ; à défaut une
lithotritie extracorporelle (LEC) sera programmée. Si le calcul est plus
volumineux pour être pris en charge par LEC, une néphrolithotomie
percutanée (NLPC) dans le même temps opératoire ou
différée, soit à une uretéroscopie souple qui est
souvent difficile et laborieuse.
L'échec d'une uretéroscopie peut avoir de
nombreuses causes, parfois imprévisibles. Le patient doit être
prévenu de cette éventualité au cours de la consultation,
et il faut être convenu d'une tactique opératoire.
2.2.7. Uretéroscopie interventionnelle hors calcul [20,
39, 47]
Les indications de l'uretéroscopie sont étendues
à l'endopyélotomie, aux sténoses urétérales,
au bilan d'hématurie, aux diverticules caliciels, à certaines
tumeurs urothéliales.
2.2.7.1. Diagnostic et traitement des hématuries
unilatérales essentielles
L'uretéroscopie fait partie de la stratégie
diagnostique des hématuries d'origine hautes lorsque les explorations
d'imagerie ont été peu contributives. L'examen recherche une
tumeur de petite taille dans l'uretère et le bassinet, voire dans le
calice supérieur. L'exploration des autres calices nécessite un
uretéroscope souple.
En l'absence de tumeur macroscopiquement visible, on peut
noter la présence d'angiomes sous muqueux (taches
pétéchiales) de petite taille saignant plus ou moins au contact.
Ces lésions peuvent être urétérales surtout au tiers
supérieur et/ou pyélocalicielles. En cas de doute diagnostique
une biopsie est réalisée à la pince à biopsie de
diamètre 3 Ch qui a l'avantage de passer dans la plupart des
uretéroscopes. Le traitement des tâches pétéchiales
est réalisé avec un urétéro-résectoscope ou
par électrocoagulation directe à l'anse diathermique ou au laser
Holmium : YAG. Les lésions situées dans l'uretère ou la
jonction pyélo-urétérale doivent être
traitées avec prudence sous peine de provoquer une sténose
cicatricielle. Un drainage de la voie excrétrice par sonde double J est
laissé en place pendant 8 à 10 jours.
2.2.7.2. Diagnostic et traitement des tumeurs
urétérales et pyéliques (polypes
fibroepitheliaux, tumeurs urothéliales, etc.)
Les polypes fibroépithéliaux sont bénins
et leur diagnostic radiologique est assez facile. Leur traitement doit
être conservateur. Lorsqu'ils sont de petite taille, ils peuvent
être retirés avec une sonde panier de type Dormia. Leur
caractère pédiculé permet de les saisir dans le panier tel
un calcul. Apres avoir refermé le panier on effectue des mouvements de
rotation et de traction douce qui permettent de rompre l'attache muqueuse et de
retirer le polype. On retire ensuite en bloc l'uretéroscope et le
panier. Cette technique peut être aussi utilisée pour les tumeurs
urothéliales de petite taille et bien pédiculisées.
Le traitement transurétéral des tumeurs
urothéliales du haut appareil est d'indication rare. Il est
proposé chez des patients ayant des tumeurs de petite taille (< 2cm),
unifocale, de bas grade (grades 1-2), sur rein fonctionnel unique, avec une
comorbidité importante et si l'ablation complète de la
lésion est possible. Dans certains cas, la résection ou la
biopsie sont réalisées à des fins diagnostiques en
présence d'une lacune endoluminale de diagnostic incertain. En cas de
résection endo-urétérale, l'intervention se fait sous
irrigation de glycocolle. L'espace de manoeuvre est limité, surtout dans
l'uretère, et l'objectif est de réséquer la partie
exophytique de la lésion sans aller trop en profondeur.
Cette technique de résection est morbide
(sténose) et semble avoir un risque non négligeable de
contamination tumorale periuretérale. La résection est
actuellement remplacée par le traitement avec le laser. Dans cette
technique, une fois la lésion atteinte, elle est biopsiée
à la pince froide. Puis la lésion est vaporisée avec la
sonde laser holmium. Apres traitement au laser, il est préférable
de laisser en place une sonde double J pendant 8 à 10 jours.
L'uretéroscopie fait partie également des moyens
de surveillance du haut appareil urinaire après traitement conservateur
de tumeurs urothéliales et elle représente un moyen de diagnostic
précoce des récidives. Elle permet de surveiller également
les patients qui ont reçu une immunothérapie ou une
chimiothérapie par instillations du haut appareil. La sensibilité
diagnostique de l'endoscopie est supérieure à celle de
l'urographie intraveineuse (UIV).
Figure 14: Traitement d'une tumeur
urétérale [39]
2.2.7.3. Diagnostic des cytologies suspectes
Le principe est de réaliser, après opacification
rétrograde, une exploration endoscopique complète du haut
appareil. Les zones suspectes doivent faire l'objet de biopsies à la
recherche d'un carcinome in situ. Dans cette indication, l'uretéroscopie
doit être réalisée idéalement avec un mini
uretéroscope souple qui permet d'explorer l'uretère et l'ensemble
des cavités rénales, y compris les calices inférieurs.
2.2.7.4. Sténoses urétérales et de la
jonction pyélo-urétérale
L'arsenal thérapeutique endo-urologique du traitement
des sténoses urétérales comprend les dilatations au
ballonnet, l'endoureterotomie, les sondes et les prothèses
urétérales.
Le guide doit être amené au contact de la
sténose avec un introducteur rigide ou avec l'uretéroscope rigide
ou souple. Une fois la sténose franchie, le guide doit être
enroulé dans le rein. En cas de calcul rénal associé, le
calcul est traité dans un premier temps par URS-S laser puis, dans un
second temps opératoire, la jonction est sectionnée avec l'URS
rigide. L'UPR vérifie l'extravasation de produit de contraste
témoin de la qualité de l'endopyélotomie.
2.2.7.4.1. Dilatation au ballonnet
Elle est recommandée dans les zones à risque
vasculaire ou digestif : uretère iliaque, anastomose
urétéroentérique, réimplantation
urétérovésicale, tige calicielle ou chez les patients a
risque chirurgical. Le ballonnet est positionné sur la sténose
grâce à ses repères.
Le ballonnet doit être un ballonnet à haute
pression (<10 atmosphères). Il faut lors de l'insufflation maintenir
une traction sur le ballonnet afin qu'il reste bien positionné sur la
sténose. La dilatation au ballonnet semble donner ses meilleurs
résultats pour les sténoses urétérales apparues en
complication d'une intervention chirurgicale récente pour une
lésion bénigne. Les sténoses anciennes ou les
sténoses par compression tumorale de l'uretère, lésion
radique ou nécrose par ischémie après chirurgie pelvienne
radicale ne semblent pas répondre favorablement à une dilatation
par ballonnet.
|
Figure 15:Sténose urétérale (A)
et Syndrome de jonction pyélo-urétérale (B)
[67,68]
|
Figure 16: Dilatation d'une sténose
urétérale par un ballonnet [39]
2.2.7.4.2. Incision endoscopique
L'endo-urétérotomie peut être
effectuée soit à la lame froide soit au laser holmium : YAG. Le
site de l'incision est :
- postéroexterne pour l'uretère lombaire ;
- antérieur pour l'uretère iliaque ;
- antéroexterne ou interne pour l'uretère
pelvien.
L'idéal est de réaliser avant l'incision une
tomodensitométrie urétérale afin d'apprécier les
rapports de la sténose avec les structures de voisinage. L'incision doit
être réalisée jusqu'à la graisse
periuretérale ou jusqu'à l'apparition d'une extravasation du
produit de contraste en urétérographie.
Figure 17: Incision d'une sténose
urétérale [39]
2.2.7.4.3. Endo-ureterotomie Acucise
Son avantage est de combiner la section et la dilatation de la
sténose. Son principal inconvénient est l'absence de
contrôle visuel. Une tomodensitométrie préopératoire
est impérative. Le site le moins recommandé est l'uretère
iliaque dont les rapports sont en arrière les vaisseaux iliaques et en
avant le péritoine.
Apres dilatation ou section de la sténose, une sonde
double J est mise en place sur le guide pour une durée de 4 à 8
semaines.
2.2.7.5. Diverticules caliciels avec calcul
Ce sont les diverticules caliciels moyens et supérieurs
qui sont les plus accessibles à l'URS-S notamment lorsque le calcul a
une taille inférieure à 1 cm. Les diverticules inférieurs
accessibles à l'URS-S rétrograde sont les diverticules à
collet large et court ou près du bassinet. Les diverticules
symptomatiques (douleur, infection, hématurie) sans calcul peuvent
nécessiter un traitement par dilatation--intubation de leur collet.
L'abord et le traitement rétrograde du diverticule sont possibles si le
diverticule s'opacifie lors de la pyélographie rétrograde
réalisée en début d'intervention (« test au bleu
»). Le principe est de repérer et d'intuber le collet avec un guide
puis de dilater le collet au ballonnet haute pression ou ballonnet
adapté au canal opérateur de l'URS-S souple. Puis le calcul est
détruit au laser et le collet est élargi par le laser
(équivalent de marsupialisation), enfin le diverticule est si possible
intubé par une sonde JJ pendant quatre à six semaines
2.2.7.6. Sténoses de la jonction
pyélo-urétérale
L'endopyélotomie par uretéroscopie peut
être réalisée avec une électrode ou avec une sonde
holmium : YAG. L'uretéroscope est monté à coté d'un
fi guide sous la jonction pyélourétérale dont la
sténose est reconnaissable. L'incision de la jonction doit être
posteroexterne ou externe pure. La section à la lame froide est parfois
difficile en cas de jonction mobile. La section doit concerner toute la
longueur de la jonction en débordant largement sur le versant
pyélique. La section doit être realisée jusqu'à la
graisse péripyélique. Un vaisseau sous muqueux peut être
coagulé avec la coagulation au bistouri électrique ou avec le
laser. Si la section paraît insuffisante il est recommandé de
réaliser une dilatation complémentaire au ballonnet.
2.2.7.7. Corps étrangers urétéraux [47]
Ces corps étrangers sont essentiellement des sondes
double J poussées et larguées par inadvertance dans
l'uretère ou des fragments de sondes double J cassées dans
l'uretère. La sonde peut être saisie avec une pince à corps
étranger ou avec une sonde à panier et retirée sous
contrôle scopique.
2.2.8. Uretéroscopie souple par voie
antérograde
L'URSS, par voie antérograde, est possible mais ses
indications sont rares. L'indication de la voie antérograde est
posée en cas de pathologie de la voie excrétrice sur
dérivation urinaire interne (type Coffey), externe (type Bricker) ou en
cas d'échec de la voie rétrograde. La technique est bien
définie mais elle est responsable d'une fragilisation accrue des
URS-S.
2.3. Complications
Leur fréquence globale se situe aux alentours de 10
à 15 %. Elles surviennent plus souvent lors de la période
d'apprentissage. Sont considérées comme majeures les
complications qui justifient un geste chirurgical.
2.3.1. Complications per-opératoires [18]
Les facteurs de risque sont :
- Les manoeuvres forcées ;
- Les interventions dans l'uretère lombaire ;
- Les interventions en zones fragiles : la jonction
pyélo-urétérale et la jonction
urétérovésicale.
Plaie urétérale :
En fin d'uretéroscopie une lésion
urétérale doit être identifiée par un examen
à la vue de l'uretère et une radiographie, notamment dans les
urétéroscopies difficiles ou en cas d'utilisation d'ondes
électro-hydrauliques.
Une perforation fine autorise la poursuite de
l'uretéroscopie sous couvert d'une sonde double J post
opératoire. Une perforation urétérale survient dans 1
à 10 % des cas. Sa fréquence a diminué avec l'utilisation
d'instruments semi-rigides et de plus petit diamètre. Parmi les
dispositifs de fragmentation des calculs, le lithotripteur
électro-hydraulique est celui qui provoque le plus de perforations. La
migration extra-urétérale d'un calcul est une des
conséquences de la perforation mais ne justifie aucun traitement
particulier. Un uretère perforé impose de terminer plus
rapidement l'intervention et justifie un drainage sous peine
de voir apparaître un urinome. La simple brèche
muqueuse survient dans environ 5% des urétéroscopies et
évolue le plus souvent favorablement. Une perforation importante impose
l'arrêt de l'intervention, la mise en place d'une sonde double J au moins
15 jours et sonde vésicale pour 48h.
En cas de lésion urétérale grave (rupture
urétérale, avulsion urétérale désinsertion
urétérovésicale) une conversion chirurgicale
immédiate est indiquée.
La plus grave est l'avulsion urétérale. Elle
survient essentiellement au niveau de l'uretère lombaire et sa
fréquence est de l'ordre de 0,2% [17,46].
Le risque de saignement per opératoire est accru en cas
d'uretère inflammatoire ou de plaie des vaisseaux. L'hémorragie
complique moins de 1% des urétéroscopies et sa fréquence a
également diminué avec la miniaturisation des instruments. Elle
cède généralement spontanément dans les heures qui
suivent.
Une extravasation de produit de contraste sans perforation
visible nécessite une sonde double J pendant 8-10 jours.
D'autres complications beaucoup plus rares ont été
décrites telles que la péritonite, la nécrose
urétérale, la perforation de l'artère iliaque ou le bris
de matériel.
2.3.2. Complications péri-opératoires
(précoces)
Le taux de douleurs lombaires est de 5 à 15 %. Elles
cèdent le plus souvent dans les 24 heures. Une radiographie doit
contrôler la bonne position de la sonde urétérale. Des
antiinflammatoires peuvent être administrés. Le risque d'infection
fébrile est de 2-18%.
La persistance d'une fièvre associée à
des douleurs lombaires doit faire rechercher un urinome, d'autant plus que
l'uretéroscopie avait été compliquée d'une
perforation. Le scanner est l'examen le plus performant pour porter le
diagnostic d'urinome dont le drainage peut se faire par voie percutanée
ou chirurgicale en association avec un drainage urétéral
prolongé [25].
2.3.3. Complications à distance
Sténose urétérale
: les facteurs de risque des sténoses sont la taille de
l'uretéroscope, l'impaction du calcul, la durée
d'uretéroscopie, une lithotritie forcée, un calcul de
l'uretère proximal et une perforation.
La perforation urétérale joue un rôle
majeur dans la survenue d'une sténose, d'autant plus que
le drainage urétéral n'a pas été
suffisant. Les sténoses méatiques sont le fait de manoeuvres
forcées ayant dévascularisé le toit de l'orifice, parfois
associées à un délabrement muqueux. Compte tenu du risque
de développement à bas bruit, les sténoses doivent
être recherchées systématiquement par une
échographie réalisée dans les trois mois suivant
l'intervention. Reflux
vésico-urétéral : il est la
conséquence des manoeuvres de dilatations au ballonnet. Il s'agit
souvent d'un reflux de bas grade qui nécessitera exceptionnellement une
réparation chirurgicale à type de réimplantation
urétérovésicale.
MATERIELS ET METHODES
Cadre d'étude
L'étude avait pour cadre le Service d'Urologie et
d'Andrologie de l'Hôpital Général de Grand Yoff (HOGGY) de
Dakar (Sénégal).
Patients
Nous avons réalisé une étude
rétrospective et descriptive portant sur toutes les
urétéroscopies rétrogrades effectuées dans le
service d'Urologie et d'Andrologie de l'Hôpital Général de
Grand Yoff. Il s'agissait d'uretéroscopie souple et
d'uretéroscopie semi rigide. Cette étude avait inclus 61 patients
qui avaient bénéficié d'une uretéroscopie à
visée diagnostique et/ou thérapeutique.
Le but de cette étude était de réaliser
une évaluation de la pratique de l'uretéroscopie
rétrograde dans la prise en charge des pathologies du haut appareil
urinaire dans le service d'Urologie et d'Andrologie de HOGGY.
Tous les patients avaient été recrutés de
Décembre 2005 à Mars 2009. Les dossiers médicaux de tous
les patients ont été résumés et les
paramètres suivant ont été étudiés :
L'âge
Le sexe
Les résultats des examens biologiques
Les résultats des examens d'imagerie
L'indication de l'uretéroscopie
Le type d'anesthésie
Les résultats obtenus
Les incidents et accidents
Le coût financier pour le patient
Les patients ont été suivis en post
opératoire avec un recul allant de 3mois à 42 mois. Les
résultats ont été analysés par le calcul des
moyennes et des fréquences au moyen de EpiData Analysis et de Excel
Microsoft 2007.
Matériels
Toutes les procédures d'urétéroscopies ont
été pratiquées au moyen d'un uretéroscope semi
rigide et d'un uretéroscope souple, toutes de marque KARL STORZ.
L'uretéroscope semi rigide avait un diamètre de
8 Ch et une longueur de 43 cm.
L'uretéroscope semi rigide était muni d'un canal opérateur
ayant un diamètre de 4 Ch et une optique de 0 degré
branchée en Y. (Figure 18)
L'uretéroscope souple avait un diamètre de
7,5 Ch et une longueur opérationnelle de 67
cm. L'uretéroscope souple était muni d'une optique de 0
degré offrant un angle de vue de 88 degrés. Le canal
opérateur mesurait 3,6 Ch. L'angle de déflection maximum
était de 270 degrés. (Figure 19)
Figure 18: Uretéroscope semi rigide
Ch8
Figure 19: Uretéroscope souple
Flex-X2TM de KARL STORZ [5]
La source de lumière utilisée était le
Xénon munie d'un câble de lumière ayant 3,5 mm de
section.
Les moyens de fragmentation utilisés étaient le
laser holmium : YAG (Figure 20) et la lithotritie balistique au LITHOCLAST. Un
LASER de 80 Watts était utilisé. Une colonne de vidéo et
un amplificateur de brillance avaient complété
l'équipement. Le matériel consommable était composé
de fils guides, de sondes urétérales et de panier d'extraction en
nitinol, une gaine d'accès urétéral.
Figure 20: LASER
Figure 21: Matériels
d'urétéroscopie
Figure 22:Colonne Vidéo d'endoscopie
RESULTATS
Sur la période de notre étude, 61
urétéroscopies ont été réalisées,
chez 57 patients dont 19 femmes (33,3%) et 38 hommes (66,7%) soit un sex ratio
de 2. (Tableau I) Quatre patients ont eu deux séances
d'urétéroscopies.
Deux patients ont bénéficié dans le
même temps opératoire d'une uretéroscopie souple et d'une
uretéroscopie rigide.
Tableau I: Répartition en fonction du sexe et de
toutes les urétéroscopies
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Femme
|
21
|
34,4%
|
Homme
|
40
|
65,6%
|
Total
|
61
|
100%
|
L'uretéroscopie était thérapeutique dans 44
cas (72,1%) et diagnostique dans 17 cas (27,9%). (Figure 23)
Figure 23: Résultats en fonction des
indications 69
Il s'agissait de 54 urétéroscopies semi rigides
(88,5%) et de 7 urétéroscopies souples (11,5%). (Tableau II)
Tableau II: Répartition en fonction du type
d'uretéroscope
Toutes les interventions ont été
réalisées en programme opératoire réglé.
Vingt et une urétéroscopies étaient
réalisées chez des femmes (34,4%) et 40 chez des hommes (65,6%)
avec une moyenne d'âge de 44,98 ans (19 ans -75 ans). Le succès
est défini par la réalisation du but assigné en pré
opératoire. Les calculs ont été fragmentés au laser
(11cas), par Calcusplit (8cas) et extraits par sonde panier Dormia (10 cas).
(Tableau VI)
Tous les patients avaient eu un examen
cytobactériologique des urines avant l'uretéroscopie et une
antibioprophylaxie à base de céphalosporine de 3e
génération avait été instaurée en per
opératoire.
L'uretéroscopie diagnostique a été
effectuée pour 9 hommes (52,9%) et 8 femmes (47,1%).
L'uretéroscopie diagnostique était
indiquée devant 3 hématuries, 7 cas de coliques
néphrétiques récidivantes et 7 cas de douleurs lombaires
chroniques non élucidées par les examens radiologiques.
L'exploration de l'uretère avait permis de retrouver 1
tumeur urétérale dont l'examen anatomopathologique a
révélé un carcinome urothélial (Tableau III).
Le taux de succès de l'uretéroscopie diagnostique
était de 94,1% (16/17) (Tableau IV).
La cause de l'échec était l'impossibilité de
cathétériser le méat urétéral.
Une recherche de cellules tumorales sur des urines
prélevées dans l'uretère était négative.
Tableau III: Résultats des
urétéroscopies diagnostiques
|
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Sténose
|
6
|
35,3%
|
Uretère normal
|
6
|
35,3%
|
Uretère inflammatoire
|
2
|
11,7%
|
Montée uretéroscope
|
|
|
|
1
|
5,9%
|
Impossible
|
|
|
Lithiase impactée
|
1
|
5,9%
|
Tumeur urétérale
|
1
|
5,9%
|
Total
|
17
|
100%
|
Les urétéroscopies thérapeutiques ont
concerné 31 hommes (70,4%) et 13 femmes (29,5%). L'uretéroscopie
était indiquée pour la prise en charge de lithiase dans 38 cas
(91,8%). Les calculs étaient localisés également dans
l'uretère lombaire et dans l'uretère pelvien (Tableau V). A noter
qu'une lithiase bilatérale a été prise en charge en deux
temps opératoires. La taille moyenne des calculs était de 17 mm
avec des extrêmes de 3 mm et 96 mm.
Tableau IV: Taux de succès en fonction des
indications
|
Effectif
|
|
Succès
|
|
|
Uretéroscopie diagnostique
|
17
|
|
16(94,1%)
|
|
|
Uretéroscopie thérapeutique
|
44
|
|
36(81,8%)
|
|
Total
|
61
|
|
52(85,24%)
|
|
Deux
|
patients avaient des antécédents
|
|
de
|
bilharziose
|
urinaire.
|
Tableau V: Résultat en fonction du siège et
de la taille des calculs
|
Calices bassinet
|
et Uretère
lombaire
|
Uretère iliaque
|
Uretère Pelvien
|
Effectif
|
6
|
15
|
2
|
15
|
Taille moyenne calcul (mm)
|
41,5
|
14,7
|
8
|
10
|
Succès
|
100%
|
37,5%
|
75%
|
87,5%
|
Une lithotritie endourétérale au laser a
été réalisée pour 11 patients avec ablation
complète du calcul.
L'extraction du calcul a été effectuée
par une sonde panier de type Dormia chez 15 patients : le calcul a
été extrait effectivement dans 11 cas et l'extraction a
échoué dans 4 cas. Le lithoclast était utilisé,
avec succès, dans 10 cas. Les échecs à l'extraction ont
bénéficié d'une dilatation urétérale passive
par la pose d'une sonde double J (5 cas), une reconversion chirurgicale
(urétérolithotomie + réimplantation
urétérovésicale) a été effectuée dans
1 cas d'échec. (Tableau VI)
Tableau VI: Moyen de traitement des calculs
|
Effectif
|
Succès
|
Fragmentation Au laser
|
11
|
100%
|
sonde panier type Dormia
|
15
|
11(73,3%)
|
Lithoclast
|
12
|
10(83,3%)
|
Total
|
38
|
84,2%
|
Les causes d'échec de l'uretéroscopie
thérapeutique sont résumées dans le tableau VII.
Tableau VII: Causes d'échec de
l'uretéroscopie thérapeutique
|
EFFECTIF
|
POURCENTAGE
|
CALCUL IMPACTE
|
2
|
22,2%
|
CALCUL
|
|
|
|
1
|
11,1%
|
INCASSABLE/LITHOCLAST
|
|
|
INCAPACITE A CATHETERISER
|
|
|
|
2
|
22,2%
|
LE MEAT
|
|
|
INCAPACITE DE RETIRER PAR
|
|
|
|
1
|
11,1%
|
DORMIA
|
|
|
PROBLEME TECHNIQUE *
|
|
|
(lithoclast, Dormia)
|
1
|
11,1%
|
STENOSE URETERALE
|
|
|
|
1
|
11,1%
|
INFRANCHISSABLE
|
|
|
NON PRECISEE
|
1
|
11,1%
|
TOTAL
|
9
|
100%
|
* cet échec n'a pas été
intégré dans les échecs rapportés au siège
du calcul
Tableau VIII: Echec par rapport au siège des
calculs
|
|
|
EFFECTIF
|
POURCENTAGE
|
LOMBAIRE
|
5
|
62,5%
|
ILIAQUE
|
2
|
25%
|
PELVIEN
|
1
|
12,5%
|
TOTAL
|
8
|
100%
|
|
73
|
|
L'uretéroscopie thérapeutique, outre les
lithiases, a concerné l'ablation de 3 sondes JJ qui avaient migré
dans l'uretère, 2 dilatations urétérales et une biopsie
urétérale (Tableau IX).
Tableau IX: Uretéroscopie interventionnelle en
dehors des lithiases
ABLATION JJ MIGRE 3
BIOPSIE URETERALE 1
DILATATION STENOSE DE
2
L'URETERE
Un drainage urétéral a été
effectué dans 43 cas (70%), 5 par une sonde urétérale
(11,6%) qui a été enlevée après 48 heures. Dans 38
cas, le drainage urétéral post opératoire a
été effectué au moyen de sonde JJ (88,4%). L'ablation des
sondes JJ a eu lieu en moyenne au bout de 10 jours. (Tableau X)
Tableau X: Méthode de drainage
urétéral post opératoire
Sonde JJ 38 88,4%
Sonde urétérale 5 11,6%
Total 43 100%
Aucun incident ou accident n'a été
enregistré au cours des 61 séances.
La morbidité après un suivi allant de 3mois
à 42 mois est de 13% (8 cas) (Tableau XI). Elle est
représentée par 7 patients qui ont eu une infection urinaire dans
les jours ayant suivi l'uretéroscopie. Un cas d'hématurie
était rapporté. Les symptômes sont apparus entre le
7è jour après une uretéroscopie diagnostique et à
J30 après une extraction d'un calcul par sonde panier qui a
laissé en place quelques fragments lithiasiques incrustés. Ce
patient avait été drainé par une sonde
urétérale qui a été retirée au bout de 48h.
Les examens complémentaires ont été effectués en
fonction des plaintes formulées par chaque patient.
Tableau XI: Morbidité après
uretéroscopie
INFECTION URINAIRE 7 87,5%
HEMATURIE 1 12,5%
TOTAL 8 100%
Les urétéroscopies étaient indiquées
autant de fois sur l'uretère droit que sur l'uretère gauche.
Tableau XII: Uretère droit ou gauche
|
EFFECTIF
|
POURCENTAGE
|
DROIT
|
32
|
52,5%
|
GAUCHE
|
29
|
47,5%
|
TOTAL*
|
61
|
100%
|
*1 CAS DE LITHIASE BILATERALE TRAITEE EN 2 TEMPS OPERATOIRES
Tous nos patients avaient bénéficié d'une
anesthésie générale avec curarisation. La durée
moyenne du séjour hospitalier est de 31H#177;14,7 avec extrêmes de
24h et 72h.
Le coût d'une séance d'uretéroscopie,
intégrant les frais de séjour et les dépenses
pharmaceutiques, était de 300 000 #177; 70 000fcfa (459€)
DISCUSSION
1. L'âge
L'âge moyen de nos patients était de 46,23 ans
avec des extrêmes de 31 et 67 ans. Ce taux est similaire à la
moyenne obtenue par WILLIAM W.ROBERTS qui avait retrouvé une moyenne
46,1ans [53]. Netto avait trouvé une moyenne de 49 ans, [50] et WEIZER
avait rapporté 47,2ans [72]. Cependant, l'âge moyen dans la
population adulte varie entre 35,1 et 60 ans [31,34].
L'absence d'enfant dans notre série ne devrait pas
dissimuler la faisabilité de l'uretéroscopie dans cette tranche
d'âge. L'uretéroscopie indiquée pour lithiase urinaire de
l'enfant a été rapportée pour la première fois en
1988. Les taux de succès d'ablation de calcul chez l'enfant varient
entre 77 et 100 % [28,36]. Cependant SCHUSTER et col [57] recommande une
surveillance devant des lithiases du bas uretère de diamètre
inférieur à 4 mm à condition que les coliques
néphrétiques soient soulagées par des traitements
oraux.
2. Le sexe
Dans notre série il y a avait 19 femmes (33,3%) et 38
hommes (66,7%).
En étudiant la place de l'uretéroscopie rigide
dans le diagnostic et le traitement des tumeurs de la voie excrétrice
chez 63 patients, JOURNEL et Col [31] ont pu réaliser
l'uretéroscopie chez 100 % des femmes de leur série contre 82%
des hommes. Dans le traitement des calculs de l'uretère Blaise YAO et
Col [73] ont enregistré 72,7% de succès chez les femmes pour 55,8
% chez les hommes.
3. Le choix de l'anesthésie
Tous nos patients avaient eu une anesthésie
générale avec curarisation. Ce choix est le même que HARMON
et col [24]. L'anesthésie générale permet de
maîtriser les mouvements respiratoires du patient ou de toux qui peuvent
être à l'origine de plaie urétérale ou de rupture du
matériel. L'anesthésie générale fournit une
relaxation du patient et offre un confort de
travail à l'urologue particulièrement lors des
séances de dilatation urétérale. KRAMOLOWSKY imputait
certaines plaies urétérales à cette réaction
réflexe du patient lors de la pénétration de
l'uretéroscope dans la lumière urétérale. Certaines
équipes d'urologie préconisent l'anesthésie
péridurale ou la rachianesthésie [24]. Gauthier et col [18] ont
proposé les modes suivants d'anesthésie en fonction du
siège d'intervention sur l'uretère :
- dans l'uretère pelvien : la curarisation ne s'impose
pas automatiquement et l'anesthésie locorégionale a sa place.
Chez la femme une uretéroscopie sous prémédication
légère accompagnée d'une anesthésie par Xylocaine
de la vessie et de l'uretère.
- dans l'uretère iliaque, lombaire ou le rein : sauf
contre indication à la curarisation, l'uretéroscopie est
facilitée par une curarisation qui est toujours associée à
une anesthésie générale.
L'uretéroscopie rigide sous anesthésie locale
associée plus ou moins à une analgésie connaît
quelques promoteurs. Les équipes de MIROGLU [48] en Turquie et de
DELIVELIOTIS [13] en Grèce ont publié une série
cumulée de 210 urétéroscopies pratiquées tant
à visée diagnostique que thérapeutique. Le taux de
succès a été de 90% pour MIROGLU. DELIVELIOTIS n'a pas
retrouvé de différence significative pour le nombre de fausses
routes ou de brèches urétérales entre les patients
opérés sous anesthésie générale (4,8%) et
ceux opérés sous anesthésie locale (5%).
L'équipe d'urologie de l'HOGGY a privilégié
l'anesthésie générale qui offre un meilleur confort
à l'opérateur et plus de sécurité lors de la
réalisation de l'uretéroscopie.
4. Uretéroscopie et tumeur de la voie excrétrice
supérieure
Dans notre série, l'uretéroscopie diagnostique
était indiquée devant 3 hématuries d'origine
rénale, 7 cas de coliques néphrétiques récidivantes
et 7 cas de douleurs lombaires chroniques associés à un
défect sur un cliché d'UIV ou d'uroscanner. Une recherche de
cellules malignes dans les urines recueillies dans l'uretère a
été infructueuse.
Le diagnostic des tumeurs de la voie excrétrice
supérieure peut être pris en défaut par les moyens de
radiographie standard. La cytologie urinaire urétérale simple a
une sensibilité variant de 35 à 65% mais se situe aux alentours
de 20% pour les tumeurs de bas grade et de 70 à 80% pour les tumeurs de
haut grade. Pour améliorer la sensibilité de cet examen, BAGGLEY
réalise successivement un lavage vésical, une aspiration en
regard de la lésion suspecte au moyen de l'uretéroscope, un
brossage de l'urothélium suivi d'un lavageaspiration de nouveau. Cette
procédure a amélioré la sensibilité de la cytologie
la faisant passer de 42,9 à 97,2% par la même équipe [35].
La sensibilité de l'uretéroscopie varie de 58 à 88%.
HUFFMAN, STREEM, BLUTE et SEGURA [35] confirment le diagnostic des tumeurs de
la voie excrétrice par endoscopie au niveau du bassinet et au niveau de
l'uretère. Par ailleurs les biopsies réalisées par
uretéroscopie ne comprennent pas suffisamment de tissus pour
préciser le stade tumoral ; néanmoins BAGLEY a retrouvé
une corrélation entre les grades histologiques biopsiques et les grades
histologiques obtenus sur les pièces opératoires de
néphrourétérectomie variant de 82,4% pour les tumeurs de
bas grade à 91,6% pour les tumeurs de haut grade.
TAWFIEK et BAGLEY ont dû compléter
l'uretéroscopie semi rigide par une uretéroscopie souple afin
d'explorer complètement toutes les 23 hématuries rénales
de leur série [63].
Sur le plan thérapeutique, les polypes
fibroépithéliaux qui sont des lésions bénignes
développées le plus souvent dans l'uretère pelvien ou au
niveau de la jonction pyélo-urétérale sont justiciables
d'un traitement urétéroscopique par
électro-résection ou photocoagulation au laser YAG [20].
Au sujet des tumeurs urothéliales, tous les auteurs
s'accordent sur l'apport de l'uretéroscopie pour des traitements
conservateurs. Les patients qui sont éligibles à ces gestes
palliatifs sont ceux pour lesquels une chirurgie radicale n'est pas
envisageable : tumeur sur rein unique, patient en insuffisance rénale,
état général précaire, existence d'un facteur de
risque médical a la chirurgie ouverte, tumeurs
bilatérales spontanées et les patients qui refusent de subir une
chirurgie radicale.
Dans les cavités pyélo-calicielles, le
traitement conservateur peut parfois être réalisé par voie
rétrograde mais habituellement un abord percutané est
nécessaire.
La quasi-totalité des équipes qui ont eu
recours, avec succès, à l'uretéroscopie pour le traitement
des tumeurs ont un plateau technique achalandé dont ne dispose pas
l'équipe de HOGGY (uretéroscope, souple, néphroscope),
d'où l'intérêt d'une uretéroscopie essentiellement
diagnostique à HOGGY.
5. Uretéroscopie et lithiase urinaire
Depuis les premières urétéroscopies, la
pathologie lithiasique de l'uretère a été l'indication de
prédilection. Les urétéroscopies thérapeutiques de
notre série ont consisté en la prise en charge de 38 calculs.
Notre taux de succès dans la prise en charge des
lithiases était à 84,2%. L'uretéroscopie est une technique
fiable de traitement des calculs de l'uretère. Le taux de succès
varie de 36 à 100 % [56, 65, 66, 73].
L'uretéroscopie semi rigide entre en compétition
avec la LEC dont le taux de succès pour les calculs de l'uretère
varie de 44,4 % à 96 % en fonction de la qualité de l'appareil
utilisé mais aussi en fonction de la localisation du calcul : la
fragmentation par LEC serait meilleure dans l'uretère lombaire. Dans les
mains d'urologue expérimenté, le traitement endoscopique des
calculs urétéraux est plus efficace que la LEC et à un
moindre coût [3, 16, 50].
La place de l'URS-S pour le traitement des calculs est
particulièrement intéressante pour les calculs de
l'uretère lombaire proximal et les calculs rénaux et les
indications de la technique ne cessent de progresser [9, 10, 52]. Pour les
calculs de l'uretère distal, l'URS rigide ou semi-rigide reste la
technique de choix. Schématiquement, on peut retenir qu'audessus des
vaisseaux iliaques, l'URS-S est utile et qu'en-dessous, l'URS semi-rigide reste
souveraine. Les calculs à traiter par URS-S laser sont les calculs ayant
résisté à la LEC (y compris les fragments
résiduels), ou plurifocaux, ou de taille comprise entre 10--20mm, ou
caliciels inférieurs. [52, 68]
Tous nos patients ont été traités en
programme opératoire réglé, cependant
l'uretéroscopie est indiquée aussi dans l'urgence pour les
lithiases obstructives. GOMHA et
col, en Egypte, ont ainsi publié un taux de
réussite de 94% dans l'extraction en urgence des calculs obstructifs et
anuriques de l'uretère. [22]
Le taux de succès des extractions de calculs par sonde
Dormia est de 40 % dans notre étude, ce qui est en deçà
des 98,1% de NETTO [50]. Dans une étude comparative, Netto a obtenu 98,1
% de succès par extraction avec sonde Dormia sur un échantillon
de 322 patients contre 95,6 % en réalisant une
urétérolithotripsie aux ultrasons. L'extraction en monobloc des
calculs échoue plus fréquemment en cas de calcul impacté.
Pour MICHAELIS, [47] les possibilités d'extraction monobloc du calcul
dépendent aussi du calibre de l'uretère intramural. Ainsi, pour
faire passer un calcul de 6mm, le méat urétéral devrait
être dilaté jusqu'à 18 Ch. Les calculs de moins de 8 mm
peuvent au mieux être extraits en monobloc grâce à une sonde
à panier ou un forceps et même au-delà. Au-delà de 6
à 8 mm, une fragmentation doit être proposée. IGLESIAS
utilise habituellement le laser et réserve la lithotripsie balistique
pour les calculs d'oxalate de calcium monohydraté plus durs. [50]
Dans la littérature, on note de nombreux facteurs
pouvant influencer les taux de succès : le type (rigide, semi-rigide ou
flexible) et le calibre de l'uretéroscope; la taille et siège du
calcul, son degré d'impaction et / ou d'obstruction ; le sexe du
patient. Le type d'uretéroscope représente un facteur
déterminant pour l'accessibilité au calcul. En effet, le calibre
de l'uretéroscope a une incidence nette sur le taux de succès.
Quatre vingt cinq pour cent des endoscopies aboutissent à un
succès avec un uretéroscope rigide dont le calibre est
supérieur à 10,5 F contre 97% lorsque l'uretéroscope est
semi rigide avec un calibre de 6,5 à 9,5 F. De plus
l'uretéroscopie semi rigide donne ses meilleurs résultats pour
les calculs de l'uretère pelvien et de taille inférieure à
10 mm. Les uretères bilharziens seraient également un facteur
causal des échecs d'uretéroscopie.
6. Le succès en fonction du siège du calcul
Le siège du calcul dans l'uretère a une
incidence sur le taux de succès de l'uretéroscopie semi rigide
dans le traitement des calculs [66]. Nous avons obtenu 87,5% de succès
pour les calculs pelviens, 37,5 % pour les calculs lombaires et 75% pour les
calculs de l'uretère iliaque.
Notre taux de succès pour les calculs de siège
lombaire est identique à ceux de la littérature. En effet les
calculs de l'uretère lombaire ont le taux d'extraction le plus faible
(36 à 56%), ceci fait que certains préfèrent refouler le
calcul dans les cavités rénales pour réaliser
secondairement une LEC [12, 21, 52, 68]. L' HOGGY ne dispose
pas de LEC nous autorisant cette attitude.
Les calculs de l'uretère iliaque sont
réputés difficile à extraire en raison des
sinuosités de l'uretère faisant parfois préférer
à cet étage l'utilisation de l'uretéroscopie souple
couplée éventuellement au laser. Tous les calculs traités
au laser dans notre étude ont été un succès.
L'uretéroscopie semble la mieux indiquée en cas
de calcul pelvien. Les bons résultats de l'uretéroscopie du tiers
inférieur de l'uretère rapportés dans la
littérature vont de 66 à 100% [50].
7. Le drainage urétéral après
uretéroscopie
Un drainage urétéral a été
effectué chez 70% (43cas) de nos patients. Quand bien même le
drainage urétéral est approuvé par tous les auteurs pour
le traitement initial des traumatismes mineurs induits par
l'uretéroscope sur l'uretère, son intérêt est
discuté lorsque l'uretéroscopie a été simple [1, 4,
64]. Nous n'avons pas drainé l'uretère chaque fois que
l'uretéroscopie a été considérée
aisée.
Harmon et Col [24] ont rapporté une baisse de
l'incidence des sténoses de l'uretère par l'utilisation
systématique de drainage à la sonde JJ après
uretéroscopie. Le drainage urétéral préviendrait
les complications post opératoires à type de douleur lombaire
secondaire à l'oedème urétéral, le
développement de sténose urétérale et faciliterait
l'évacuation des fragments lithiasiques après une lithotripsie in
situ. Malgré tout, le drainage urétéral semble remis en
question par plusieurs auteurs.
Maints inconvénients du drainage urétéral
sont répertoriés dans la littérature. CHEN
et col [10] ont retrouvé des signes d'irritation
vésicale chez 83% des patients drainés par sonde
urétérale contre 13,3% parmi les patients qui n'avaient pas
bénéficié de drainage urétéral. Il a
retrouvé plus de pyurie chez les patients porteurs de sonde
urétérale. Autres symptômes retrouvés chez les
patients porteurs de sonde urétérale : brûlures
mictionnelles, hématurie, fièvre, bactériurie, douleur. En
sus de ces complications, les désavantages de la pose de sonde
urétérale comprennent un surcoût financier en soins
médicaux (prix de la sonde, ablation au cabinet), prolongation du temps
opératoire et l'inconfort ressenti par le patient. L'intensité de
l'inconfort ressenti par 44% des patients de la série publiée par
Bregg et Riehle a motivé l'ablation de la sonde urétérale.
[6, 26]
Le drainage urétéral par sonde
urétéral ordinaire ou par sonde double J est sous tendu par des
principes de prévention de certaines complications induites par
l'uretéroscopie. Cependant, son innocuité n'est pas certaine et
le bénéfice qu'il procure n'est pas prouvé. Les
études qui ont débattu jusqu'à présent de son
importance n'ont pas été réalisées dans des
conditions similaires, ce qui constitue un biais pour la comparaison des
différents résultats obtenus.
8. Complications de l'uretéroscopie
Les progrès enregistrés en endourologie,
miniaturisation des endoscopes et maîtrise des procédés,
ont étendu les indications et accru le taux de succès de
l'uretéroscopie tandis que les complications ont diminué
parallèlement. Les complications des urétéroscopies
représentent 0,5 à 20 % des cas selon les séries. Nous
avons déploré 7 complications infectieuses et une
hématurie mais les incidents et accidents sont à envisager au fur
et à mesure que la pratique de l'endoscopie urétérale
prend de l'ampleur dans le Service. Les complications de l'uretéroscopie
sont représentées essentiellement par la perforation
urétérale. Le taux de complication (13%) de notre série se
rapproche des 15% obtenus par GELET. [21]
Si le manque d'expérience a été
discuté par WEINBERG [46, 59], il est certain que l'inobservance des
principes de base de l'uretéroscopie peut occasionner des complications.
Le mauvais choix de l'appareillage, la non dilatation du méat
urétéral, la mauvaise utilisation d'une sonde de Dormia, le
défaut de visualisation de la lithiase, ont été
relevés par divers auteurs. Il semble que l'abord du segment lombaire de
l'uretère donne plus de complications graves que celui de
l'uretère pelvien, en raison de la configuration anatomique rigide et
étroite de ce segment qui est responsable des difficultés de
progression de l'uretéroscope.
Les avulsions urétérales sont exceptionnelles et
ne représenteraient que 0,35 à 1,5 % de ces complications.
L'endourologie est pourvoyeuse de 79% des complications
urétérales détectées au décours des
interventions urologiques selon SELZMAN et SPIRNAK [11, 59]. Sur les 70
complications occasionnées par un geste urologique, 51% sont
réparées par chirurgie à ciel ouvert. Les atteintes ont
prédominé au niveau de l'uretère pelvien à 87% ;
viennent ensuite l'uretère iliaque 9% et l'uretère lombaire 3%.
Il y a moins de complications dans les urétéroscopies
diagnostiques que lors du traitement des lithiases où la taille, la
dureté et l'impaction du calcul seraient déterminantes. MARTIN
[46] a eu recours à plusieurs modalités thérapeutiques
différentes pour traiter les avulsions urétérales :
réimplantation urétérales sans antireflux sur une vessie
psoique, urétéroiléoplastie avec réimplantation du
segment inférieur dans la vessie muni d'une valve antireflux, confection
d'un lambeau de Boari, et une auto-transplantation rénale. NETTO a
recouru à 4 réimplantations pour réparer les avulsions
urétérales enregistrées dans sa série. [50]
Les sténoses urétérales sont
inférieures à 0,5%. Elles constituent la principale complication
à long terme de l'uretéroscopie. Roberts a retrouvé une
sténose urétérale chez 24% de ces patients ayant
présenté un calcul impacté. En dehors des traumatismes
urétéraux directs (perforation et avulsion), l'ischémie
probablement causée par la compression d'un uretéroscope de gros
calibre ou par l'hyperthermie due aux lithotripsies in situ sont
évoqués comme facteurs étiologiques. De larges
études randomisées sont nécessaires avant la validation de
cette attitude. Elles sont essentiellement représentées par les
sténoses urétérales, les perforations
urétérales, les hémorragies et les infections.
Les études cliniques des conséquences de
l'uretérorénoscopie sur le système antireflux
vésicourétéral sont peu nombreuses. HUFFMAN cite ainsi le
cas d'un patient dont la cystographie rétrograde et mictionnelle est
normale après 14 manipulations endoscopiques urétérales
motivées par une lésion néoplasique urothéliale.
Dans le cadre de la surveillance systématique de 35 sujets
traités par uretérorénoscopie STACKL décèle
par contre 2 reflux vésico-urétéraux dont 1
unilatéral de type I, homolatéral à l'intervention et 1
bilatéral de type II. De même, sur la base de 37 observations,
STOLLER [53] rapporte 1 cas de reflux bilatéral et asymétrique
prédominant au niveau de l'uretère opéré. FORD,
quant à lui, sur une série de 10 patients, note un reflux
vésico-urétéral de type I. En l'absence de cystographie
rétrograde et mictionnelle de référence,
l'interprétation de ces résultats est délicate. En
particulier, bien que susceptibles d'être majorés par
l'uretérorénoscopie, les reflux bilatéraux sont, en effet,
probablement primitifs. Les atteintes unilatérales et
homolatérales à l'intervention sont par contre plus
évocatrices d'une lésion iatrogène. La fréquence
plus élevée, quoique non
significative, du reflux vésico-urétéral
secondaire, constatée dans la série de FORD, peut traduire une
dilatation plus importante du méat urétéral et de
l'uretère intramural (14 Ch) que dans les autres séries (12
Ch).
9. Coût de l'uretérorénoscopie
Le coût d'une séance d'uretéroscopie,
intégrant les frais de séjour et les dépenses
pharmaceutiques, était de 300000#177; 70000fcfa (459€).
Van Hove et al [70] ont évalué le coût
économique de l'uretéroscopie souple laser pour le traitement des
calculs et des tumeurs urothéliales rénales. Ce coût
était calculé de manière rétrospective sur 103
séances d'urétéroscopies (83 calculs, 18 tumeurs
urothéliales, un kyste et une endopyélotomie) et comportait les
dépenses de personnel au bloc opératoire; les dépenses de
matériel : spécifique et non spécifique à la
technique, à usage unique ou réutilisable; l'amortissement des
matériels médicaux calculé sur sept ans ; la durée
d'hospitalisation des patients.
.Le coût d'une séance d'uretéroscopie
souple laser était estimé à 4237,3#177;1677,6€, frais
d'hospitalisation inclus. Elle coûtait 4490,5€ pour une tumeur et
4141,4€ pour un calcul mais cette différence était non
significative. Le coût hors hospitalisation était
évalué à 1196,5€.
Le mode de calcul de notre coût de reviens serait plus
important si les frais d'amortissement du matériel et les revenus du
personnel du bloc opératoire était inclus.
10. Uretéroscopie souple versus rigide [5, 19, 25]
L'utilisation du laser Holmium-YAG, en association à
l'uretéroscopie souple augmente les possibilités de traitement
mini-invasif tout en diminuant la morbidité.
L'uretérorénoscopie a un taux de complications moindre que celui
de l'uretéroscopie rigide. Le taux de complications de l'URS-S est moins
important que celui de l'uretéroscopie rigide car :
· les risques de « perforation ou d'hémorragie
» sont de moins de 1 % ;
· le risque de plaie urétérale existe en cas
d'étroitesse de la lumière urétérale ;
· le taux de sténose est de à 0,5 à 1
%;
· les « douleurs postopératoires » sont
minimes et le taux de colique néphrétique post URS-S est de 2
à 3% dans les 48 premières heures;
· le taux de « pyélonéphrite » est
de 2 à 3 %.
Le « taux d'échec » de progression est de moins
de 10 % et le taux d'« échec d'accès au calice
inférieur » est de près de 6 %.
Le taux de succès du traitement de l'URS-S :
· pour le traitement des calculs de «
l'uretère proximal » est de plus de 90 % et de 75-80 % pour les
calculs rénaux. Pour les calculs caliciels inférieurs de moins de
2 cm, le taux de succès est de plus de 70 %;
· pour « l'endopyélotomie rétrograde
» laser, le taux de succès est de 75 à 80 % ;
· pour les tumeurs de la voie excrétrice de bon
pronostic (tumeur unique de moins de 15mm de diamètre, de bas grade et
bas stade), le traitement endoscopique permet de conserver près de 70 %
des reins mais avec un « taux de récidive » et de «
retraitement de plus 50 % ». L'une des principales limites de
l'uretérorénoscopie identifiée par Geavlete et col a
été l'exploration du calice inférieur.
11. Uretéroscopie sur voies urinaires modifiées
chirurgicalement
Toutes les urétéroscopies dans notre
série ont été effectuées sur des uretères
chirurgicalement « neufs ». Néanmoins, l'uretéroscopie
est réalisable chez les patients dont le bas appareil urinaire a
été remanié chirurgicalement pour diverses pathologies.
La modification chirurgicale de la voie urinaire lors de la
prise en charge du cancer infiltrant de la vessie ou du reflux
vésicorénal va nécessiter le recours à certains
artifices
techniques lors des urétéroscopies. Il en est de
même des patients appareillés d'une néovessie continente.
Dans ces situations où l'anatomie de la voie urinaire a
été modifiée par un traitement chirurgical, la
difficulté principale concerne le cathétérisme
rétrograde de l'uretère qui sera souvent plus difficile qu'en
situation anatomique normale. El-Nahas et al rapportent une série de
patients cystectomisés avec dérivation urinaire dont le calcul a
été pris en charge par NLPC ou URS [15]. La dérivation
urinaire de ces patients était une néovessie iléale en W
(10 cas), une poche de Kock (sept cas), un conduit iléal (quatre cas) et
une vessie rectale (trois cas). L'utilisation antérograde d'un
fibroscope souple avec fragmentation du calcul par laser Holmium : YAG a
été décrite pour la prise en charge d'un calcul
enclavé dans la jonction urétérosigmoïdienne d'une
poche de Mayence de type II effectuée, après cystectomie pour un
carcinome in situ récidivant. [37]
Le premier temps ne sera pas d'opacifier la voie urinaire mais
de mettre un guide dans l'uretère, ce qui revient à peu
près au même. Bien souvent seule la ponction des cavités
rénale sous échographie suivie d'un abord antérograde des
uretères sera possible. En cas d'uretère réimplanté
et notamment selon le procédé de Cohen il peut être utile
d'aborder la vessie par voie percutanée de façon à
être dans l'axe du méat réimplanté et de positionner
une gaine d'Amplatz pour permettre de travailler facilement avec un
uretéroscope rigide ou souple. [56]
12. Uretéroscopie et Uretère bilharzien
Deux de nos patients avaient un antécédent de
bilharziose urinaire. Ils présentaient une lithiase et une
sténose de l'uretère pelvien. L'uretéroscopie semi rigide
a été effectuée dans les 2 cas, respectivement pour
l'ablation d'une lithiase et pour une dilatation urétérale par la
mise en place de sonde JJ. ElAbd SA et col ont pris en charge 164
sténoses urétérales d'origine bilharzienne par endoscopie
[14]. Ils ont recouru, dans cette prise en charge, à des dilatations au
ballonnet, dilatation à la bougie, urétérotomie,
montée de sonde urétérale. Néanmoins 24 patients
ont nécessité un abord percutané antérograde des
uretères inaccessible par voie rétrograde. L'usage de
l'uretéroscopie dans la prise en charge des séquelles de
bilharziose réduirait la chirurgie ouverte qui sera proposée en
cas d'échecs de l'endoscopie.
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