SOMMAIRE
Sommaire..............................................................................................................i
Avertissement.........................................................................................................ii
Dédicace.............................................................................................................
iii
Remerciements......................................................................................................iv
Résumé................................................................................................................v
Sigles et
abréviations................................................................................................vi
Liste des tableaux et
graphiques..................................................................................vii
Introduction
générale..............................................................................................1
Première partie : TPE,
entrepreneuriat et modes de financement : une revue de la
littérature economique et
financière....................................................................9
Chapitre I : De la notion
d'entreprendre à la très petite
entreprise................................11
Section I : La TPE : résultat de
l'action entrepreneuriale..........................................12
Section II : Environnement des TPE: une
analyse du système de gestion........................22
Chapitre II : Débats
théoriques autour des choix entrepreneuriaux et les modes de
financement................................................................................33
Section I : Fondements
théoriques.....................................................................34
Section II : Synthèse des travaux
sur les choix entrepreneuriaux et les modes de
financement.................................................................................45
Deuxieme partie : Examen des choix
entrepreneuriaux en rapports avec les modes de financement de quatre vingt dix
TPE de Yaoundé ..................................55
Chapitre III : Méthodologie
d'analyse et spécificité du financement des TPE
camerounaises
...............................................................................57
Section I: TPE camerounaises, sources de
financement et nature des actifs.....................58
Section II :
Méthodologie.........................................................................................................69
Chapitre IV : l'impact des choix
entrepreneuriaux sur les modes de financement de 90 TPE de
Yaoundé....................................................................................78
Section I : Les caractéristiques des
TPE de notre échantillon......................................79
Section II : Les résultats et
interprétations
...........................................................90
Conclusion
générale...............................................................................................95
Références
bibliographiques....................................................................................99
Annexes............................................................................................................108
Table des
matières...............................................................................................113
AVERTISSEMENT
« L'université de Yaoundé II
n'entend donner aucune approbation ou improbation aux opinions contenues dans
ce mémoire. Celles-ci doivent être considérées comme
étant propres à l'auteur. »
DEDICACE
A toute la Famille NOUMIGUE
REMERCIEMENTS
Nous tenons à exprimer notre gratitude à
l'endroit de certaines personnes sans qui ce travail n'aurait jamais vu le
jour.
Ainsi, nos remerciements s'adressent à Monsieur Robert
WANDA, Docteur d'Etat en Science de Gestion qui a dirigé cette oeuvre.
Sa rigueur, ses conseils et sa bonne orientation nous ont guidé tout au
long de ce travail.
Nos pensées vont à l'endroit du Professeur
Séraphin Magloire FOUDA, Doyen de la Faculté des Sciences
Economiques et de Gestion de l'Université de Yaoundé II - SOA, du
Professeur Henri WAMBA, Directeur de l'Ecole Doctorale de Gestion, du Docteur
Jean Marie BEGNE, Chef de département de Gestion, du Docteur Gilles
ETOUNDI, Directeur du DEA Gestion pour leur encadrement.
Nous remercions également tous les autres enseignants
des Facultés des Sciences Economiques et de Gestion des
Universités de Yaoundé II-Soa et Dschang, qui ont
contribué à notre formation.
Nous exprimons notre reconnaissance à tous les
enquêtés qui ont bien voulu répondre à nos questions
et dont la contribution a rendu possible la réalisation de la
deuxième partie de ce travail ; nous n'oublierons pas nos amis et
camarades de promotion pour leur soutien et encouragements. Nous pensons
particulièrement à : Abbo Mohamadou, Lama Bertin, Fosso Evariste,
Abbossolo Alain, Soffack Armand, Nguidjol Jeannette, Fouometio Yves,
Wetié Guy, Nsangou Idrissou, Maguianwo Paule et Salem Reine.
Que tous ceux et celles qui ont contribué à la
réalisation de ce travail et auxquels il n'est pas fait
référence dans ce document veuillent croire en l'expression de
notre profonde gratitude.
RESUME
Cette étude à pour objectif, d'apprécier
l'influence de la nature des actifs des Très Petites Entreprises (TPE)
sur leurs modes de financement. Ces TPE étant pour de multiples raisons
exclues des circuits de financement formel (coûts de transactions
élevés pour les banques, risque que présente le petit
entrepreneur, manque de garantie, etc...), disposent de l'autofinancement et
des modes alternatifs à l'autofinancement (Tontines, micro
crédits, crédits fournisseurs, l'aide familiale et des amis)
comme principaux modes de financement.
A partir d'une enquête menée auprès de 90
TPE de la ville de Yaoundé, dont les fabriques de parpaings, les
restaurants et les salons de coiffure. Il ressort que les TPE dont la
durée de vie de l'output est limitée recourent à
l'autofinancement à l'opposé de celles à outputs durables,
plus favorables aux financements assimilables à l'endettement :
Ceci confirme bien la théorie des coûts de transaction. En outre,
nous constatons que l'apport en capital du petit entrepreneur constitue un
signal pour ses créanciers.
ABSTRACT
This study has for objective, to appreciate the influence of
the nature of assets of the Very Small Scale Enterprise (VSSE) on their
financial structure. These VSSE for multiple reasons being excluded from the
circuits of formal financing (high costs of banks transactions, risks that the
small contractor presents, lack of guarantee, etc...), will resort to
self-financing and alternative modes of self-financing (tontine, micro
credits, supplier credits, family and friends help) as main modes of financing.
A study relating to 90 VSSE in Yaoundé city, whose are
Blocks factories, Restaurants and Hairdressing salons. Determined that VSSE
which the lifetime of outputs is limited would resort mainly to self-financing
for the financing of their activity, while VSSE which lifetime outputs is long,
more favourable to financing sources that can be assimilated to debt: This
confirmed the transaction cost theory. Moreover, we note that the contribution
of the small contractor constitutes a signal for these creditors.
SIGLES ET ABREVIATIONS
ACEP:
|
Agence de Crédit pour l'Entreprise Privée
|
ADAF:
|
Appropriate Development for Africa Foundation.
|
BEAC :
|
Banque des Etats de L'Afrique Centrale.
|
BIT:
|
Bureau International du Travail.
|
CAMCCUL:
|
Cameroon Cooperative Credit Union League Limited.
|
CEMAC :
|
Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique
Centrale.
|
CNC :
|
Conseil National de Crédit.
|
COB:
|
Commission des Opérations de Bourse.
|
COBAC :
|
Commission Bancaire des Etats de l'Afrique Centrale.
|
COOPEC :
|
Coopératives d'Epargne et de Crédit.
|
CVEVA :
|
Caisses Villageoises Et de Crédit
Autogérées.
|
DIAL/ DSCN:
|
Développement International pour l'Insertion à Long
Terme / Direction de la Statistique et de la Comptabilité Nationale.
|
EMF :
|
Etablissement de Micro Finance.
|
FOCAOB:
|
Fonds Commun d'Appui aux Organisations de Base.
|
GTZ :
|
Deutsche Gesellschaft fur Technische Zusammenarbeit
|
MC² :
|
Mutuelle Communautaire de Croissance.
|
MIDENO :
|
Mission de Développement du Nord Ouest.
|
MPE :
|
Micro et Petite Entreprise.
|
N-ACH:
|
Need for Achievement.
|
ONG :
|
Organisme Non Gouvernemental.
|
PAS :
|
Programme d'Ajustement Structurel.
|
PME :
|
Petite et Moyenne Entreprise.
|
PREPAFEN :
|
Projet BAD de Réduction de la Pauvreté des Femmes
de la Province de l'Extrême Nord.
|
PVD :
|
Pays en Voie de Développement.
|
RIL :
|
Régime de l'Impôt Libératoire.
|
RSI :
|
Régime Simplifié d'Imposition. .
|
SNV:
|
Société Néerlandaise des Volontaires.
|
SOWEDA:
|
South West Development Authority
|
TPE :
|
Toute Petite Entreprise ou Très Petite Entreprise.
|
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES
Tableau 2.1 :
|
Classification des principaux modes de financement des
entreprises
|
Tableau 3.1 :
|
Différents moyens de financement du secteur informel
|
Tableau 3.2 :
|
Constitution de notre échantillon en fonction de
l'activité principale de la TPE.
|
Tableau 3.3 :
|
Identification des variables
|
Tableau 4.1 :
|
Relation nombre d'année d'existence de la TPE et
Activité principale
|
Tableau 4.2 :
|
Relation Forme juridique et Activité principale
|
Tableau 4.3 :
|
Relation Nombre d'employés et Activité
principale
|
Tableau 4.4 :
|
Relation Age du petit entrepreneur et Activité
principale
|
Tableau 4.5 :
|
Relation Sexe et Activité principale
|
Tableau 4.6 :
|
Relation Situation matrimoniale et Activité principale
|
Tableau 4.7 :
|
Relation Niveau scolaire et Activité principale
|
Tableau 4.8 :
|
Relation Formation initiale et Activité principale
|
Tableau 4.9 :
|
Relation Statut du petit entrepreneur et Activité
principale
|
Tableau 4.10 :
|
Relation Profession antérieure du dirigeant et
Activité principale
|
Tableau 4.11 :
|
Relation Motivation à la création et
Activité principale
|
Tableau 4.12 :
|
Influence de la durée de vie des outputs sur le choix d'un
mode de financement
|
Tableau 4.13 :
|
Corrélation entre la durée de vie des inputs
entrants dans le processus de production et la durée de vie des outputs
|
Tableau 4.14 :
|
Influence de l'investissement initial sur le choix d'un mode de
financement
|
Tableau 4.15 :
|
Corrélation entre nombre d'employés de la TPE et le
montant de l'investissement initial
|
Tableau 4.16 :
|
Corrélation entre chiffre d'affaire mensuel de la TPE et
le montant de l'investissement initial.
|
Schéma 1.1 :
|
Processus motivationnel
|
Schéma 1.2 :
|
Modèle de création d'entreprises
|
Schéma 2.1 :
|
Le cycle de vie des sources de financement
|
Graphique 4.1 :
|
Relation TPE et Montant de l'investissement initial
|
Graphique 4.2 :
|
Relation TPE et Chiffre d'affaires mensuel
|
Graphique 4.3 :
|
Le statut du petit entrepreneur
|
INTRODUCTION GENERALE
PROBLEMATIQUE DE L'ETUDE
Comme la plupart des états africains, l'Etat
camerounais s'est fortement impliqué jusqu'à une certaine
période dans l'amélioration des conditions de vie de ses
populations. A travers sa politique interventionniste, l'Etat soutient tous les
secteurs de la vie économique. Cette action est menée à
travers différents programmes dont la plupart se sont
avérés inefficients.
Avec la crise économique qui secoue notre pays depuis
1987, l'Etat s'est progressivement désengagé de plusieurs
secteurs d'activité : du "plus d'Etat" des années
soixante-dix au "mieux d'Etat" des années quatre-vingt, on est
passé au "moins d'Etat" des années quatre-vingt-dix1(*). Par conséquent on
assiste à de nombreux changements tant au niveau du secteur public que
du secteur privé.
Cette crise pousse les autorités camerounaises
à s'adresser aux institutions de Bretton Woods2(*), lesquelles proposent une ligne
de conduite ayant pour principal corollaire l'allégement des
dépenses et charges publiques. Ceci entraîne simultanément
ou progressivement à l'allégement des effectifs de la fonction
publique, la privatisation de plusieurs sociétés publiques et
parapubliques, la faillite de plusieurs institutions financières3(*), la réduction des
subventions agricoles, la réduction du pouvoir d'achat des
ménages camerounais ; suite à la réduction des
salaires intervenue en 1993 et la dévaluation du franc CFA en 1994.
Plusieurs travailleurs des secteurs public et privé se sont
retrouvé dans la rue, venant grossir le nombre déjà
important des Sans Emplois dans nos villes, ensemble principalement
constitué des jeunes diplômés et des populations issues de
l'exode rural.
L'instinct de survie de ces Sans Emplois va justifier la
création de plusieurs entreprises de très petite taille dans nos
métropoles.
La TPE4(*)
constitue un outil privilégié pour encourager l'initiative
privée et l'esprit entrepreneurial et pour concrétiser les
objectifs nationaux en matière de développement, de
création d'emplois et de génération de revenus. Vue sa
capacité à absorber une partie du chômage en faisant face
à la croissance de la population active, la TPE étant devenue un
outil prisé par les Etats des pays en développement, toutes les
initiatives qui visent à son soutien sont encouragées5(*).
En dépit de cet apport des TPE dans l'économie
des PVD6(*), elles
éprouvent pour la plupart des difficultés quant à
l'obtention des sources de financement pour leurs activités.
Au vue de l'évolution des prévisions sur la
population de la ville de Yaoundé dans les années avenir7(*), et la place
prépondérante que la fonction financière est
appelée à occuper dans l'émergence des entreprises et de
ce fait dans la croissance économique en général, il nous
parait opportun de guider les futurs entrepreneurs quant au choix de leurs
futures activités, compte tenu des faibles moyens dont ils disposent.
Généralement, une entreprise quelle que soit sa
taille, est financée par les fonds propres (capitaux propres) et par les
dettes (capitaux empruntés). Lors du financement d'une activité,
il n'y a pas équilibre de choix entre les deux subdivisions,
d'où la nécessité du débat sur les
différentes sources de financement. La structure financière a
pour objet de proposer le partage idéal entre capitaux propres et
capitaux empruntés (Levasseur M. et Quintart A. 1998). Poser le
problème de la structure financière revient à se demander
si le partage entre capitaux propres et capitaux empruntés a des
conséquences sur la décision de l'entrepreneur. En cas de
réponse positive, il faut s'interroger sur le partage idéal entre
ces différentes sources de capitaux, plusieurs théories ont
été développées à cet effet.
Tout commence en 1958 avec Modigliani et Miller (MM) qui
affirment dans cette version initiale que la structure financière est
neutre au regard de la valeur de l'entreprise, ceci sous l'hypothèse de
la perfection du marché ; La dette a une vertu illimitée sur
la valeur de l'entreprise. Cependant, l'introduction en 1963, de l'impôt
par Miller et Modigliani dans l'analyse entraîne un effet fiscal qui
augmente la valeur de la firme. Bien que la structure financière ne soit
plus neutre, la dette a toujours un effet positif sur la valeur de l'entreprise
quel que soit son niveau. Ensuite en 1984, Myers S. élabore le
modèle du Trade Off (TOT) qui développe l'atténuation de
la vertu de la dette sur la valeur de l'entreprise par incorporation des
coûts de faillite et d'agence8(*). Ce modèle développe l'existence d'une
structure financière optimale, c'est-à-dire l'existence d'un
seuil au delà duquel la dette diminue la valeur de l'entreprise. Enfin,
le caractère résiduel de la dette est développé par
la Théorie du Picorage Ordonné issue des travaux de Myers S. et
Majluf N. (1984) autrement appelée Théorie du Pecking Order
(POT). La théorie du financement hiérarchique affirme que les
entreprises ont un ordre de préférence entre les
différents moyens de financement aux quels ils ont recours pour
financer leurs activités : la préférence de départ
est l'autofinancement par rapport au financement externe et ce n'est que
lorsque les possibilités de financement internes seront
épuisées que l'entreprise fera recours au financement externe.
Pour Wanda R. (2001) la vertu de la dette est décroissante du MM au TOT
et au POT.
La plupart des travaux et modèles
développés sur la structure financière Vernimmen P.
(2002), Hyafil A. (1995), concernent les entreprises de grande taille qui sont
cotées en bourse et basées dans les pays développés
d'Europe de l'ouest ou encore de l'Amérique du nord. Ces
dernières pour se financer, peuvent soit s'endetter auprès des
créanciers (capitaux empruntés) représentés par les
institutions financières ou alors recourir aux marchés financiers
pour l'augmentation du capital (capitaux propres). Si cela est vrai pour les
entreprises de grande taille , qu'en est-il pour les entreprises de
très petite taille basées dans les grandes métropoles du
Cameroun en général et celles de la ville de Yaoundé en
particulier ?
Le marché du crédit pour les TPE du Cameroun
comprend un secteur formel et un secteur informel9(*). Les problèmes rencontrés dans le
financement des petites entreprises (Fischer B. (1995)) ont favorisé le
développement d'un secteur dit semi formel constitué des
institutions de micro crédit communément appelé
microfinance, d'après Mayoukou C. (2000) le Cameroun représente
80 % des institutions de microfinance en Afrique centrale. La revue
Tendance10(*) du
ministère de l'économie et des finances dénombre dans le
supplément de son numéro de septembre 2004, 89
établissements de microfinance agrées par l'autorité
monétaire dont 25 pour la seule ville de Yaoundé.
Dans un tel environnement financier, spécifique aux
grandes métropoles des PVD, il sera question pour nous de voir
comment, en fonction des activités
qu'ils choisissent, les petits entrepreneurs de la ville de
Yaoundé financent leur TPE. En d'autres termes, le choix
du mode de financement est-il lié à la nature des actifs
développés au sein de la TPE ?
LES OBJECTIFS DE NOTRE
ETUDE
L'objectif principal est de montrer en quoi la nature des
actifs des TPE influence leurs modes de financement.
De façon spécifique il est question de :
1. Mesurer l'influence des fonds disponibles sur le choix d'un
secteur d'activité ;
2. Identifier le rôle que joue les modes alternatifs
à l'autofinancement (tontines, micro crédit, Crédits
fournisseurs, aide familiale) dans le financement des TPE.
3. Mesurer l'influence de la durée de vie des inputs et
outputs et le montant de l'investissement initial sur le choix d'un mode de
financement ;
HYPOTHESES
L'information financière11(*) tant interne qu'externe
à l'entreprise revêt une importance capitale dans la
décision d'octroi de crédit aux entreprises par les banques
camerounaises (Wamba H. et Tchamambe-Djine L. (2002) or les TPE ne
présentent pas toujours les garanties demandées par les
institutions financières ceci crée selon Soumah M. (1990) et
Stephany E. (1993)12(*) un
conflit d'intérêts entre les banques et les entreprises.
Suivant Williamson O.E. (1988), Coeurderoy R. (2000) soutient
que le choix des modes de financement n'est pas indépendant de la nature
des actifs développés au sein de l'entreprise.
Penrose E.T13(*) évoque au début des années 1960
que les activités développées par les TPE répondent
au souci de « maîtriser » les transactions, par le
maintien d'un monopole interstitiel :
Pour cela, elles doivent développer des
compétences distinctives idiosyncrasiques en détenant des actifs
spécifiques (matériels ou immatériels). Ces traits propres
à l'hypofirme14(*)
ont des incidences sur le système et les modes de gestion. Le besoin en
capitaux propres et permanents est minimisé pour d'évidentes
raisons compte tenu du poids de l'immatériel. La gestion
financière, en terme de dynamique de flux l'emporte donc sur la gestion
en terme bilanciel (Problème vis-à-vis de l'analyse bancaire
traditionnelle). De tout ce qui précède découle les
hypothèses suivantes :
H1 : Plus l'output a une durée de vie
limitée plus la TPE recourt à l'autofinancement.
H2 : Plus le montant de l'investissement
initial est élevé, plus la TPE peut recourir aux modes
alternatifs à l'autofinancement.
INTERET DE LA RECHERCHE
L'année 2005 a été déclaré
par les nations unies comme l'année de la microfinance ;
d'où la nécessité pour nous de voir le rôle que peut
jouer ce mode de financement dans le développement de notre
économie à travers le soutien apporté aux petits
entrepreneurs, qui pour la plupart sont exclus des circuits de financement
formels.
Une connaissance approfondie des petits entrepreneurs et de
leurs TPE, peut permettre de leur apporter une assistance adéquate et de
réduire les nombreux facteurs de vulnérabilité et
d'échecs auxquels ils font face, car beaucoup de très petites
entreprises aujourd'hui seront les PME de demain.
DEMARCHE METHOLOGIQUE
Il est question de préciser et de justifier
l'échantillon retenu, la période d'étude, de
détailler les variables d'étude et enfin de présenter le
modèle d'analyse.
a) Echantillon retenu et période
d'étude :
Notre échantillon sera constitué de 90 TPE,
reparties dans 3 branches d'activités d'importance dans une
métropole comme Yaoundé. Nous avons ainsi :
- Les Fabriques de parpaings : l'intérêt que
nous portons à ce type d'unité de production est dû
à l'essor que connaît la ville de Yaoundé en ce moment
suite à la poussée démographique. Face à la
difficulté des populations à se trouver un logement
décent, celles-ci préfèrent construire leurs propres
habitations.
- Les salons de coiffure : Beaucoup de jeunes survivent
aujourd'hui grâce aux services de leur salons de coiffure surtout pour ce
qui est des jeunes filles.
- Les restaurants : Beaucoup d'habitants de la capitale
travaillent en journée continue et ceci favorise le développement
des restaurants, qui viennent combler les besoins de différentes
catégories de la population. Qui peuvent grâce à ce service
se restaurer à proximité de leur lieu de travail.
Le critère retenu pour définir la TPE est sa
taille. Comme le définit Hernandez E.M. (1997), les TPE seront
considérées comme des entreprises individuelles sans
salarié et celles ayant jusqu'à 9 salariés.
b) Collecte et traitement des
données :
Les données primaires ont été
collectées par le biais des questionnaires adressés aux
responsables des unités de production constituant notre
échantillon. Ces données ont été collectées
au cours des mois d'Avril et de Mai 2005.
La démarche utilisée dans le cadre de cette
étude est hypothético déductive ; le
traitement des données met en exergue la construction du modèle
d'analyse qui comprend l'identification et l'opérationnalisation des
variables, les méthodes de traitement des données.
b-1 Identification des variables
La variable indépendante est celle qui est
manipulée dans le souci d'en identifier les effets sur le sujet, tandis
que la variable dépendante, correspond à l'effet observé
suite à la manipulation de la variable indépendante.
L'identification est présentée comme
suit :
HYPOTHESES
|
Type de variables
|
Variables indépendantes
|
Variables dépendantes
|
Plus l'output a une durée de vie limitée, plus
la TPE recourt à l'autofinancement.
|
Durée de vie de l'output
|
Autofinancement
|
Plus l'investissement initial est élevé, plus la
TPE peut recourir aux modes alternatifs à l'autofinancement.
|
Investissement initial
|
Modes alternatifs (tontines, microcrédit, crédit
fournisseur, aide)
|
b-2 L'Opérationnalisation des
variables :
Dans ce cadre, il est question d'associer à chaque
variable, une mesure ou un besoin en information, ceci dans le but de
résoudre la question de recherche. Ceci étant,
l'opérationnalisation se présente comme suit :
Variables
|
Indicateurs
|
Entrepreneur
|
Age, Sexe, Niveau scolaire, Ses motivations etc.....
|
Durée de vie de l'output.
|
Aspect matériel ou immatériel de l'output,
Possibilité de stockage, Périssabilité des produits
vendus, Fréquence de la demande du même produit ou service. etc...
|
Taille
|
Capital investi, Le Chiffre d'affaires, Le nombre de
salariés etc....
|
Autofinancement
|
Epargne personnelle, Revenu provenant d'une autre
activité.
|
Modes alternatifs
|
Aide familiale et des amis, Micro crédit, Tontine,
Crédit fournisseur etc....
|
b-3 Méthode de traitement des données
Le traitement des données s'est fait à l'aide
des techniques de statistique descriptive ; les tris à plat et les
tris croisés, associés à un logiciel de traitement des
données. Nous avons choisi pour éprouver nos hypothèses le
test de corrélation des rangs de Pearson, pour les raisons
suivantes : les deux échantillons sont aléatoires et
appariés, les n paires d'observations sont indépendantes, les
variables à corréler (X et Y) sont au moins ordinales.
Ce travail s'est articulé autour de deux parties,
constituées chacune de deux chapitres comme présentés si
dessous.
Première
partie : La TPE, l'entrepreneuriat et modes de financement : une
revue de la littérature économique et financière.
Chapitre I : De la notion d'entreprendre à la
Très Petite Entreprise.
Chapitre II : Les débats théoriques autours
des choix entrepreneuriaux et des modes de financement
Deuxième
partie : Analyse des choix entrepreneuriaux et des modes de financement de
90 TPE camerounaises.
Chapitre III : Méthodologie d'analyse et
spécificité du financement des TPE camerounaises.
Chapitre IV : L'impact des choix entrepreneuriaux sur les
modes de financement de 90 TPE de Yaoundé.
PREMIERE PARTIE
TPE, ENTREPRENEURIAT ET MODES DE FINANCEMENT : UNE
REVUE DE LA LITTERATURE ECONOMIQUE ET FINANCIERE
La pauvreté, le chômage et la misère ont
favorisé le développement des TPE en Afrique, celles-ci ont
adapté leur mode de gestion à leur environnement. Ces
particularités africaines s'opposent au modèle classique
développé dans les pays industrialisés. La culture
africaine marque son emprise tant sur le système de gestion des TPE en
général que sur la gestion financière et les modes de
financement de ces dernières en particulier. Dans le cadre de notre
analyse, nous allons dans un premier temps définir l'unité de
production sur laquelle porte notre étude : La TPE, Son artisan le
petit entrepreneur et le système de gestion de cette structure compte
tenu de l'environnement informel qui la caractérise. (Chapitre I).
Par la suite, nous aborderons les théories et concepts
qui nous permettent de mieux comprendre et expliquer l'attitude du petit
entrepreneur, et la liaison qui existe entre le choix de son activité
principale et le mode de financement qu'il adopte (chapitre II).
CHAPITRE I :
DE LA NOTION D'ENTREPRENDRE A LA TRES PETITE
ENTREPRISE
Les TPE africaines et occidentales appartiennent
à des environnements très différents : l'un
marqué par les normes et les règlements édictés par
les lois et suivis par les divers acteurs de la vie économique et
l'autre, constitué d'unités de production qui évoluent
pour la majorité dans le secteur informel. La gestion de ces
dernières tient compte des spécificités de l'environnement
dans lequel elles évoluent (Section II). Le processus de création
de ces unités informelles, de même que les motivations et les
typologies de leurs promoteurs ne sont pas très différentes des
réalités occidentales (Section I).
SECTION I : LA TPE : RESULTAT DE L'ACTION
ENTREPRENEURIALE
Cette section nous permettra de faire la connaissance de
l'unité de production sur laquelle porte notre étude la TPE, son
artisan, le petit entrepreneur, ses motivations et les étapes qui
aboutissent à sa création.
I.1 : DEFINITION DE LA TPE ET PROFIL DU CREATEUR
Après avoir défini la Très Petite
Entreprise nous nous intéresserons au profil de son créateur, en
portant une attention particulière sur sa typologie compte tenu de son
mode gestion.
I.1.1 La TPE:
L'essentiel des définitions sur la
Très Petite Entreprise découle de celles sur la Petite
Entreprise. Ainsi :
La notion de profit empruntée à Papin
R15(*). (1983) dans sa
définition de la petite entreprise, permet de considérer aussi
comme TPE, toute organisation à vocation commerciale ou industrielle
possédant un seul centre de profit.
En se référant au nombre d'employés,
Albagli C. et Henault G. (1994), Hernandez E.M. (1997) retiennent comme TPE,
toute organisation individuelle sans salariés, ou celle ayant au plus
neuf salariés. Ce nombre peut être porté à vingt
selon Pacitto J.C. (1998)16(*).
Pour mieux comprendre ces essais et mieux cerner les contours
d'une TPE, il conviendrait de s'attarder sur quelques uns de ces traits
caractéristiques. Pour Kombou L. (1999)17(*), les TPE se définissent par :
«Un propriétaire dont le contrôle est
prédominant, une insuffisance du système d'information et la
quasi-absence de l 'utilisation des méthodes de planification
liée surtout au manque de compétences, des propriétaires
dirigeants qui se caractérise par une insuffisance du recours à
des méthodes reconnues pour leur efficacité dans la
prévention des difficultés, une faible autonomie liée,
soit à leur survie dans la mouvance d'une grande entreprise dont elle
sous-traitent une partie de la production, soit d'une manière plus
globale aux contraintes financières qui entraînent une grande
dépendance à l'égard de leur banquier, une faiblesse des
moyens financiers, une main d'oeuvre peu qualifiée, une puissance
commerciale faible, une absence de recherche et développement et une
capacité d'innovation nulle ».
Sans prétendre faire l'unanimité, la TPE semble
être toute entreprise employant moins de dix salariés, dans
laquelle le rôle du/des propriétaire(s) est prédominant.
Elle se caractériserait par la faiblesse des ressources et la
précarité des techniques utilisées.
I.1.2 Le profil du
propriétaire dirigeant de la TPE :
La classification de Tchagang E. (1995), permet de distinguer
le profil socio-démographique (L'age, le sexe, la situation
matrimoniale), le profil professionnel et le profil de formation.
La TPE est généralement créée
à l'initiative d'un seul homme dont le rôle est prédominant
dans la conduite des affaires. La principale caractéristique de ce type
d'entreprise se trouve dans le profil de son propriétaire, qui dans bien
des cas est aussi dirigeant.
Le point de la littérature laisse apparaître deux
grandes catégories de chef d'entreprises au sens de Marchesnay M.(1997).
Le premier groupe résulte d'un amalgame entre
« patron-artisans » et techniciens. Marchesnay M. (1997)
parle dans ce cas « d'entrepreneur PIC », car selon
l'auteur, ce dernier cherche en priorité à pérenniser son
affaire (P), à être indépendant (I) dans la gestion de son
patrimoine et à privilégier la croissance (C) que si elle permet
la réalisation de ses objectifs patrimoniaux ; Il s'agit des
personnes ayant une conception plutôt globale de leur système de
gestion. Ce sont des risquophobes qui privilégient des activités
déjà existantes au lieu de se lancer dans les opérations
nouvelles et déstabilisantes. L'expertise et le métier reposent
largement sur l'expérience et la connaissance directe du milieu. Ils
sont également à la recherche d'un patrimoine familial, ou des
constructeurs d'un patrimoine personnel qu'il souhaite transmettre.
A cette première catégorie s'opposent les
entrepreneurs de type CAP. Il s'agit de ceux qualifiés
« d'opportunistes » qui sont des personnages recherchant
surtout des occasions de profit offertes sur les marchés neufs, en
pleine expansion, instables, fortement accessible et favorisant l'exploitation
d'interstices ou au besoin créées par l'innovation. Ainsi
« l'entrepreneur CAP » recherche donc des marchés en
croissance (C), en estimant que la réalisation d'une certaine part de
marché permettra d'accroître sa crédibilité et sa
rentabilité. Il souhaite une autonomie dans la prise de décision
(A). Enfin il ne fait pas de la pérennité (P) de son affaire une
fin en soi, mais il la perçoit plutôt comme un moyen de
développement et d'accroissement de ses revenus à travers un
surcroît de notoriété et d'intégration dans
l'environnement.
L'entrepreneur PIC à la différence de
l'entrepreneur CAP s'appuie surtout sur des discontinuités personnelles
et familiales pour s'intégrer d'avantage dans les environnements de ce
type. Aussi est il disposé à jouir d'une flexibilité
stratégique, n'hésitant pas à changer d'activité,
à déposer le bilan. L'entreprise est donc une affaire, un projet
à faire fructifier rapidement. Au sens de Hicks, il s'agit d'entreprise
de « snatcher ». Son comportement stratégique est
plutôt pro-actif, dans la mesure où il a développé
un projet autour d'une opportunité technico-commerciale. En revanche, le
CAP a quant à lui tendance à choisir des solutions discontinues
et non graduelles, c'est-à-dire à procéder par changement
d'activités, signe d'une moindre intégration dans
l'environnement. Quelque soit le profil des propriétaires et dirigeants
des TPE, l'action de tout entrepreneur est le résultat d'une motivation.
I.2 : LES MOTIVATIONS ET TYPOLOGIES DES
ENTREPRENEURS
Bien que possédant un fort potentiel entrepreneurial,
de nombreuses personnes ne sont pas des entrepreneurs ; Leur passage de
l'entrepreneur potentiel à l'entrepreneur révélé
nécessite des motivations profondes. Il sera question dans ce paragraphe
de rechercher les motivations de l'engagement à l'acte des entrepreneurs
d'une part, et d'autre part à décrire quelques typologies
identifiées par certains auteurs.
I.2.1 Le processus
motivationnel :
L'exécution d'un acte suit un processus
séquentiel que les psychologues ont réussi à
décomposer. Elle débute par un besoin qui crée en
l'individu une tension. Celle-ci le mobilise en agissant sur ces attitudes et
ses comportements.
Dans le but de mieux comprendre les motivations des
entrepreneurs, nous allons suivre cette logique, en définissant la
notion de besoin et celle de motivation.
I.2.1.1 Les besoins : sources de motivation
Le besoin est un état de manque éprouvé
par une personne. Il représente l'écart entre la situation
réelle et celle souhaitée d'un individu. Lorsqu'un besoin n'est
pas satisfait, il crée une pulsion, une tension interne qui le pousse
à agir. Le besoin est ainsi un moteur de l'action. Tchagang E.
(1995).
On distingue en général deux catégories
de besoins fondamentaux de l'homme.
F Les besoins innés : ce sont les besoins
physiologiques ou primaires. Ils sont liés à la nature
humaine : la faim, le sommeil ;
F Les besoins acquis : ils dépendent de
l'expérience et de l'évolution de l'environnement socio culturel
de l'individu.
Maslow A. (1986) classe les besoins fondamentaux en cinq
classes hiérarchiques, suivant l'ordre de prédominance de leur
tension. Selon Maslow, l'individu commence par satisfaire les besoins les plus
prédominants, avant d'éprouver les besoins de la classe suivante.
Les cinq classes de besoins définies par Maslow,
suivant l'ordre de leur prédominance sont :
- Les besoins physiologiques : la faim, la soif, le
sommeil ;
- les besoins de sécurité :
sécurité morale et physique ;
- Les besoins sociaux : amitié, affection ;
- Les besoins d'estime : respect de soi, des autres et de la
considération ;
- Les besoins de se réaliser : besoins d'effectuer
ce que l'on veut faire le mieux, de se perfectionner.
Ce sont ces besoins fondamentaux qui sont à l'origine des
motivations humaines.
I.2.1.2 Définition du concept de
motivation
La motivation est un stimulant énergétique, qui
détermine le comportement et la conduite d'un individu. Si le besoin est
le moteur de l'action, la motivation en est l'essence, c'est elle qui meut le
petit entrepreneur, donc qui le prépare et le conduit à la
décision d'agir. D'après Crener M. et Monteil B. (1981),
« La motivation est le désir violent d'accomplir une
action, dont le résultat espéré doit provoquer la
satisfaction du besoin (...). Elle est ce qui nous pousse à l'effort en
faisant intervenir une disposition d'esprit
particulière ». Pour Gelinier O. (1993),
« La motivation est une tension que l'action apaise et qui est
source d'action » ;
Crener M. et Monteil B. (1981), disent que la motivation agit
sur les attitudes en déclenchant un comportement adaptatif
qualifié de motivé. A l'inverse, l'incitation pousse aussi
à agir, mais elle s'exerce au niveau des comportements sans changer les
attitudes. La motivation est de l'ordre affectif, passionnel alors que
l'incitation est de l'ordre du rationnel.
Le schéma ci-dessous montre le processus motivationnel.
Schéma 1 : Processus motivationnel
Motivation
Attitudes Comportements
TENSION
ACTION
Besoins
Incitation
Comportements
RESULTAT
Sentiment de satisfaction ou d'insatisfaction
Sources : Crener M. et Monteil B.,
« Principes de management », p.356
Les motivations issues des besoins fondamentaux de
l'homme, que Gelinier O. (1993) appelle motivations objectives, doivent
être distinguées des motivations subjectives. Celles-ci, en
science de management, désignent l'ensemble des politiques d'incitation
adoptées par les chefs d'entreprises pour obtenir de leurs
employés, beaucoup plus d'engagement et de déploiement
d'énergie au travail. Nos propos ici ne concernent pas ces types de
motivations, dont Herzberg F. (1986) est l'un des chefs de file des auteurs
classiques.
I.2.2 Les différents types de motivation
des entrepreneurs :
Contrairement aux études faites par Mc Clelland
(1961,1986)18(*), les
motivations pour créer les entreprises sont variées : les
motivations psychologiques, les motivations situationnelles et les motivations
culturelles. Shumpeter s'est aussi intéressé a la motivation et
il parle de la joie et la volonté de créer.
I.2.2.1 La joie et la volonté de
créer
Longtemps avant les psychologues et
les spécialistes en sciences de gestion, l'économiste Schumpeter
J.A (1964) avait perçu intuitivement la motivation des entrepreneurs
qu'il exprima comme suit :
Le rêve et la volonté de fonder un royaume
privé pour y gagner liberté et influence. La joie de créer
une forme économique nouvelle, la volonté de vaincre, de vouloir
remporter un succès, pour le succès de lui-même. Schumpeter
souligne qu'il s'agit là « d'une raison
étrangère à l'économie et à sa
loi ». A la suite de Shumpeter, psychologues et
spécialistes en management vont s'employer à découvrir les
motivations des entrepreneurs.
I.2.2.2 Les motivations psychologiques
Elle déterminent le potentiel entrepreneurial de
l'individu, on a: le besoin d'accomplissement, le besoin d'indépendance,
le besoin d'affiliation, le désir de reconnaissance sociale.
I.2.2.3 Les motivations
situationnelles :
Elles dérivent des événements
déclencheurs de l'acte d'entreprendre, on a: le besoin d'argent, le
besoin d'évasion, l'opportunisme.
I.2.2.4 Les motivations culturelles :
L'altruisme communautaire constitue la principale motivation
culturelle.
I.2.2.5 Le besoin
d'évasion
Shapero A. (1975) qui a beaucoup plus travaillé sur ce
thème, le désigne par le terme de
« discontinuité » ou de
« déplacement ». L'entrepreneur potentiel peut
être retenu par un certain nombre de pesanteurs ou de forces d'inerties
qui l'empêchent de s'actualiser : problèmes familiaux,
poursuite d'une carrière etc.... Mais un événement
quelconque peut survenir dans sa vie et le pousser (push) ou l'attirer (pull)
vers l'entrepreneuriat.
L'entrepreneur n'est pas mû par une seule motivation, il
n'existe donc pas un modèle unique d'entrepreneur. Les motivations, les
origines sociales, l'éducation, le passé professionnel, les
aptitudes et attitudes se combinent à divers degrés chez les
individus pour produire plusieurs types d'entrepreneurs, identifiés par
certains auteurs.
I.2.3 Typologie des
entrepreneurs :
D'après Saporta B. et Kombou L. (2000) nous pouvons
avoir les définitions suivantes de l'entrepreneur.
Pour Cantillon, la variable identificatrice de l'entrepreneur
est la prise de risque, Knight F. quant à lui développe la prise
de risque par un concept voisin à savoir l'incertitude liée
à un profit supérieur engendré par l'activité
économique « normale » (non entrepreneuriale). Ce
portrait dressé par Knight cadre bien avec celui des richissimes hommes
d'affaire de nos grandes villes.
Jean Baptiste Say, dans un contexte de bourgeoisie au
XIXe siècle, caractérisé par un environnement
capitaliste signal quelques traits propres à l'entrepreneur à
savoir : « sa capacité de jugement » et sa
« tête habituée au calcul ».
Selon Shumpeter l'entrepreneur est défini par le
caractère d'innovateur. Sans s'accommoder véritablement aux
cultures et coutumes africaines, ces définitions se rapprochent
partiellement du contexte africain.
Les typologies sont construites, soit à partir des
variables sociodémographiques et professionnelles, soit à partir
des variables psychologiques, ou une combinaison de ces deux variables.
Smith N. (1967), partant des travaux de Collins et Moore
(1964), distingue deux types d'entrepreneurs : l'entrepreneur artisan et
l'entrepreneur opportuniste.
La typologie de Ettinger J.C (1983) distingue aussi deux
types d'entrepreneurs : l'entrepreneur indépendant et
l'entrepreneur créateur d'organisation.
La typologie de Laufer J. (1975) distingue quatre types
d'entrepreneurs : l'entrepreneur manager, l'entrepreneur
propriétaire, l'entrepreneur technicien, l'entrepreneur artisan. Aux
typologies précédentes on peut ajouter celle de Filley A.C. et
Aldag R.J. (1978) qui distingue : les artisans, les promoteurs, et les
administrateurs, celle de Stanworth W.J.K. et Curran J. (1976) qui
distinguent : les artisans, les classiques et les managers, ou encore
celle de Albagli C. (1994) qui distingue pour développer une
activité économique cinq types
d'entrepreneurs : l'Etat-entrepreneur, L'entrepreneur
transnational, L'entrepreneur étranger, L'entrepreneur national et
L'entrepreneur informel.
Quelle que soit la typologie a laquelle appartient le
créateur de la TPE, les étapes visant sa mise sur pied ne sont
pas très différentes de celles des entreprises plus grandes.
I.3 : LE PROCESSUS DE CREATION
D'UNE ENTREPRISE:
Le processus de création d'entreprise répond
à une série de passages contraints dont la typologie essentielle
se fixe autour de quatre données : l'étude de marché, les
moyens de financement, le choix des ressources humaines et les arbitrages
technologiques. Ces quatre sujets constituent les points d'ancrage
indispensables aux aspirations entrepreneuriales pour s'assurer les bases
saines de sa mise en oeuvre. Faute de ce préalable, l'initiative
s'évanouira dans les arcanes d'un marché mal
appréhendé, dans les affres d'un financement mal
maîtrisé, dans les charges d'un emploi mal ajusté et dans
les blocages d'un équipement mal ciblé.(Albagli C. et Henault G.,
1994)
La littérature sur l'entrepreneuriat propose deux
approches du processus de création d'entreprise : l'approche
chronologique et la l'approche que nous qualifions d'intégrale, celle de
Shapero.
I.3.1 L'approche
chronologique:
Cette approche se limite à identifier les
différentes étapes par lesquelles passe la formation d'une
entreprise, de la conception de l'idée au démarrage des
activités.
Ainsi d'après Gibb A. (1991), la création d'une
entreprise se fait en six étapes distinctes :
L'acquisition des motivations, la recherche de
l'idée, la validation de l'idée, L'identification des
ressources, Les négociations pour obtenir les ressources et (la
création de l'entreprise, la naissance et la survie). Gibb souligne
que cette démarche n'est ni scientifique ni logique, mais procède
par essais erreurs.
L'A.N.C.E (1983) pour sa part distingue un processus
séquentiel de formation de l'entreprise en quatre phases : la
naissance de l'idée, l'élaboration du projet, le
lancement des opérations et le démarrage des
activités.
Les participants au colloque « Entreprendre et
innover » observent que la démarche pour la création
d'une entreprise comporte trois grandes étapes : la phase
d'incubation assurée par le futur créateur ; la phase de
préparation, pendant laquelle les grandes options sont prises et le
démarrage de l'entreprise.
Ces participants notent que ce processus temporel, concerne
un homme au début et une entreprise à la fin. Les
problèmes de la création glissent alors progressivement de la
psychosociologie vers l'économie et la gestion, au fur et à
mesure que la nouvelle entreprise prend corps. Cette approche appelle deux
remarques :
Premièrement, le nombre de phases varie d'un
auteur à l'autre. Selon ces auteurs, la durée de chaque phase
dépend du degré d'innovation, de la complexité
technologique, du marché potentiel visé. Ainsi la phase de
gestation peut durer quelques semaines à deux ans, celle du montage d'un
à six mois et celle du démarrage de six mois à cinq
ans ;
Deuxièmement, cette approche ne fait pas
apparaître les liens entre les différentes étapes du
processus. C'est pourquoi, certains auteurs ont proposé plutôt une
intégrale du processus de création d'une entreprise.
I.3.2 Le modèle de SHAPERO19(*)
L'approche de Shapero est un modèle formé de
quatre composantes : la propension psychologique à l'action et la
discontinuité liées à la personne de l'entrepreneur, la
crédibilité et la disponibilité de ressources liées
à l'environnement. Ces quatre composantes inter-agissent pour enclencher
le processus de naissance de l'entreprise.
I.3.2.1 La propension psychologique à
l'action
Cette fonction des caractéristiques psychologiques et
des motivations prédispose à l'acte d'entreprendre. Cependant,
cette prédisposition selon SHAPERO, ne se concrétise en acte de
création, que sous l'effet d'un événement catalyseur ou
déclencheur que l'auteur appelle « discontinuité ou
déplacement ».
I.3.2.2 La discontinuité ou le
déplacement
Pour Shapero, de nombreuses personnes, bien que
possédant des caractéristiques entrepreneuriale ne deviennent pas
entrepreneurs, parce qu'elles sont retenues par des forces d'inertie
« sur la trajectoire d'une vie pas très
pénible » : Problèmes familiaux,
sécurité de l'emploi, ambition de carrière etc.... Il faut
donc un événement, un certain dérangement par rapport
à cette situation confortable, et dont l'impact est strictement
personnel, pour créer une rupture et permettre le passage de
l'entrepreneur potentiel à l'entrepreneur
révélé.
Ces événements déclencheurs peuvent
être négatifs et avoir un effet de poussée (push) sur
l'entrepreneur potentiel : c'est le cas du chômage, des frustrations
nées du précédent emploi ; ils peuvent être
positifs et exercer un attrait (pull) sur lui : héritage,
opportunité quelconque. Mais, l'entrepreneur potentiel en situation de
déplacement ne choisira de créer une entreprise, que si l'acte
d'entreprendre est perçu comme crédible.
I.3.2.3 La crédibilité
accordée à l'acte d'entreprendre.
Cette crédibilité est fournie, d'une part par
les exemples et les modèles d'imitation auxquels l'entrepreneur
potentiel s'identifie, et d'autre part par une culture entrepreneuriale dans
laquelle la création d'entreprise fait l'objet d'admiration.
Cet environnement ne doit pas fournir uniquement les
modèles d'imitations, il doit disposer également des moyens
nécessaires pour rendre la création d'entreprise faisable.
I.3.2.4 La faisabilité
La faisabilité requiert la disponibilité des
ressources financières, technologiques, humaines et informationnelles.
Cette disponibilité implique également l'accessibilité des
créateurs d'entreprises de petite dimension à ces ressources.
Très souvent, ces ressources existent mais l'accès à
celles-ci est si sélectif que les entreprises naissantes sont
réduites à la suivie. L'environnement est alors perçu
comme particulièrement hostile.
Schéma 2 : Modèle de
création d'entreprises
Facteurs de crédibilité F
Facteurs psychologiques
Propension
Exemple de crédibilité
3
à l'acte image d'imitation
Entrepreneur potentiel
2
Création d'entreprise 1
Source d'entrepreneurs
Initiative Soutien
Facteur de discontinuité
Facteurs de Faisabilité
Sources: Shapero A., (1975),
« Entrepreneurship and economic development » in
Entrepreneurship and enterprising development, a world wide
perspective, summer.
D'après Belley A. (1989), ce modèle comporte
une lacune. Celle-ci est liée à la non reconnaissance des
opportunités d'affaires dans le processus de création
d'entreprise. Pour cet auteur, si les facteurs de discontinuité positifs
sont liés à l'identification d'une opportunité par
l'entrepreneur, tel n'est pas le cas des facteurs de déclenchement
négatifs. Autrement dit, ce ne sont pas tous les entrepreneurs
potentiels en situation de déplacement négatif qui créent
une entreprise, mais seulement ceux qui, dans cet état, ont pu
identifier au préalable une opportunité pour passer à
l'acte de création. Sinon, l'entrepreneur potentiel assume sa
frustration, ou se trouve contraint d'explorer d'autres alternatives, dont
celle de se trouver un emploi par exemple.
Au demeurant, le modèle de Shapero et l'approche
chronologique sont complémentaires. L'approche de Shapero montre les
quatre pôles constitutifs du système d'actions, provoquant la
création d'une entreprise, tandis que les modèles chronologiques
montrent le déroulement du phénomène dans le temps.
Quelque soit le processus adopté par l'entrepreneur le
résultat est presque toujours le même à savoir la mise sur
pieds d'une structure, d'une entreprise. En Afrique et au Cameroun en
particulier, ces entreprises sont pour la majorité de très petite
taille et évoluent dans le secteur informel, elles ont des modes de
fonctionnement spécifique à leur taille et à leur
environnement.
SECTION II : ENVIRONNEMENT DES TPE: UNE ANALYSE DU
SYSTEME DE GESTION
Le système de gestion, de manière
générale, se présente comme un ensemble complexe de
dispositifs qui tendent à assurer la survie et le développement
d'une entreprise. Le système de gestion des unités informelles
concerne les moyens et procédures utilisés par ces unités
pour appréhender la gestion de leurs activités et qui ne
correspondent pas toujours aux principes de gestion moderne. Pour mieux
comprendre ce système de gestion, il est important de préciser la
notion d' « informel ».
Même si aujourd'hui le débat reste ouvert sur la
définition de cette notion, de manière générale, la
plupart des auteurs s'accordent pour appeler « informel »
l'ensemble des unités de production qui, dans un pays donné,
n'observent pas le cadre réglementaire de l'activité
économique. C'est ainsi que le BIT20(*) (1993) définit le secteur informel comme un
ensemble d'unités produisant des biens ou des services en vue,
principalement, de créer des emplois et des revenus pour les personnes
concernées ; lesquelles unités ont une structure très
rudimentaire où le travail et le capital en tant que facteurs de
production ne sont guère différenciés, et elles
opèrent à petite échelle. Les relations d'emploi
(lorsqu'elles existent) sont fondées sur l'emploi occasionnel, les liens
de parenté ou les relations personnelles et sociales plutôt que
sur les accords contractuels comportant des garanties en bonne et due forme.
Wamba H. (2003), en analysant le système de gestion des
TPE s'intéresse aux aspects suivants : le système
organisationnel et la gestion des ressources humaines, le système
commercial, le système de production, le système comptable et
financier, l'environnement juridique et fiscal.
II.1 : LE SYSTEME DE GESTION ET
LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES DANS LES TPE
L'analyse systémique des entreprises en terme de leur
gestion s'est développée depuis la décennie 1960. Cette
analyse a pour objectif principal d'aboutir à une « meilleure
compréhension de ce qu'est une entreprise, de son fonctionnement et par
là une amélioration de sa gestion » Gabrié H.,
(1997). Il s'agit de voir comment les concepts, dits concepts de gestion
moderne des organisations, sont appréhendés par les entrepreneurs
des TPE informelles. Ces concepts seront analysés ici compte tenu du
postulat de divergences d'intérêts entre partenaires sociaux.
Pour ce qui est des structures informelles de production de
très petite taille, dominées par la tradition orale africaine, et
au regard d'autres caractéristiques (Hernandez E.M., 1997), il est
à noter qu'il existe dans ces unités deux pôles :
- un pôle de la propriété et d'assomption
du risque constitué d'un patron, le plus souvent gérant, qui
décide sans consulter un personnel assez réduit ;
- un pôle d'exécution constitué de
l'ensemble du personnel qui subit et
« opérationnalise » sans modification les
décisions du précédent pôle.
L'entrepreneur africain est moins administratif. Il aime
décider sans consulter. Assez paternaliste, il cherche à
expliquer aux employés le pourquoi des décisions sans que
celles-ci ne soient modifiées. Il est à la limite assimilable
à un chef autocrate ; près de 56% des cas des
décisions sont prises unilatéralement par le sommet et
imposées à la base (Hernandez E.M., 1997). Ce schéma
structurel, correspond à la structure simple de Mintzberg H. (1982)
où l'organe clé est le sommet stratégique avec une
supervision directe ; le chef d'entreprise donnant des ordres à
l'ensemble du personnel qui les exécutent. Il s'agit ici d'une
organisation appelée famille dont la culture est orientée vers le
pouvoir, le chef d'entreprise considéré comme le père et
l'ensemble du personnel comme membre d'une même famille (Hernandez E.M.
1997).
Le concept de gouvernance qui se traduit par le partage du
pouvoir ou des responsabilités autour de la finance et surtout de la
propriété de l'entreprise est absent dans la TPE informelle.
D'après Caby J. et Hirigoyen G. (2001), la gouvernance est un ensemble
de mécanismes de contrôle externes (COB, marché financier,
marché des cadres...) et internes (conseil d'administration,
hiérarchie) des attitudes managériales dans un contexte de
relation d'agence. Or, au Cameroun, où le marché financier se met
à peine en place, le marché du travail n'influence en rien la
gestion des unités informelles. Les mécanismes internes se
limitent à la hiérarchie qui se résume à la
sanction du chef et à la prise unilatérale des décisions
par ce dernier. Dans un tel cadre, les attitudes managériales sont
celles de l'autocratie pour le chef et de la soumission pour l'ensemble du
personnel.
En outre, le commandement autocratique de ces unités
est favorable à moins de délégation de l'autorité.
Le patron est la seule personne qui peut se permettre des dépenses
ostentatoires de recherche de prestige. Le personnel de l'unité
informelle, conscient qu'il a été recruté sur les bases
affectives et familiales et que c'est dans celles-ci qu'il a reçu une
qualification, est prêt à ne pas bénéficier du
salaire en cas de trésorerie nulle. Il doit beaucoup à cette
entreprise qui ne licencie pas facilement et envers qui tout opportunisme est
proscrit. Seul l'intérêt communautaire, c'est-à-dire celui
de l'entreprise, prime au détriment des considérations
individuelles. (Wamba H. 2002)
Dans un contexte informel d'absence quasi permanente des
contrats entre agents, le problème de confiance est crucial, car sans
elle aucune transaction n'est possible. Pour couvrir certaines
défaillances et espérer obtenir les promesses faites dans une
transaction, le réseau affectif ethnico familial constitue, en Afrique,
une pression extérieure qui contraint les agents à respecter
leurs engagements. Compte tenu du degré de confiance élevé
et du risque élevé dans les entreprises informelles pour cause
d'absence de contrats, la coordination des échanges dans ces
unités s'apparente aux « contrats rationnels » de
Hirigoyen G. et Stamford J.P. (1998), par opposition à l'opportunisme
(Williamson O.E., 1998), à la relation d'agence (Jensen M.C. et Meckling
W.H., 1976)...
II.2 : LE SYSTEME COMMERCIAL
L'étude du système commercial des TPE
informelles doit tenir compte des caractéristiques de l'environnement
commercial dans lequel se situent celles-ci, et notamment en ce qui concerne
ses spécialités. Les TPE informelles exercent leur
activité dans un environnement commercial qui comprend des institutions,
des pouvoirs locaux, des groupes d'influences, des concurrents, un mode
financier, un niveau de technologie, des fournisseurs, des clients, une
culture...
Nous étudierons ici le système commercial des
entreprises informelles en nous référant aux concepts du
Marketing mix, c'est-à-dire : « l'ensemble des outils
dont l'entreprise dispose pour atteindre ses objectifs auprès du
marché cible » (Kotler P. et Dubois B., 2000). Il s'agit des
quatre variables : le produit, le prix, la distribution, et la
communication (publicité et promotion) par l'intermédiaire
desquels les dirigeants d'entreprise s'efforcent, par leur combinaison
cohérente, de faire coïncider les attentes de la clientèle
et les capacités de leur entreprise.
II.2.1 La communication:
Les spécificités structurelles des entreprises
informelles et de leurs entrepreneurs les conduisent à adopter une
communication très différente de celle que préconise la
théorie marketing. La vente et la communication directe (mailing) sont
plus indiquées ; cependant, l'utilisation de ces voies de
communication nécessite une bonne maîtrise des techniques, tout au
moins une sensibilisation de l'impact de la communication sur les ventes. De
nombreuses études (Marchesnay M. 1988, Pacitto J.C. et Tordjman, 2001)
soulignent le désintéressement des dirigeants de très
petites entreprises informelles à la démarche marketing. La
plupart des entrepreneurs informels ont un niveau d'étude largement
inférieur à celui de la population active urbaine (Cagneau D. et
al., 1996) ; par conséquent ils ne sont pas toujours au fait des
méthodes de communications proposées par les ouvrages de
marketing. Ces méthodes nécessitent les moyens financiers
importants. Or, les entreprises informelles ayant une intensité
capitalistique très faible, dédaignent d'investir sur tout ce qui
n'entre pas directement dans la composition du produit. La
préférence pour la liquidité et
l'immédiateté (Bloy E. et Dupuy C., 1990) limite la
possibilité du recours aux investissements immatériels comme la
communication pour accroître leur niveau d'activité. Très
souvent, l'unique voie de communication utilisée est la communication
informelle de bouche à oreille, à travers les réseaux de
solidarité ethnique (Hernandez E.M., 1997).
II.2.2 Le
produit :
Selon l'enquête DIAL/DSCN en 1993, la ville de
Yaoundé comptait 89000 MPE21(*) informelles réparties à hauteur de
23,02% dans le secteur industriel, 46% dans le commerce et 30,08% dans les
services pour un chiffre d'affaires respectif de 19,03%, 52,07% et 28%. Les
entreprises informelles sont donc représentées dans tous les
secteurs d'activités avec cependant une prédilection pour le
secteur commercial, sans doute parce que les barrières à
l'entrée sont les plus faibles. La production du secteur informel est
donc globalement destinée à la consommation finale. La
répartition de la destination de la production informelle confirme
d'ailleurs ce résultat mis en évidence par la répartition
sectorielle. La branche industrielle du secteur informel réalise 84,03%
de son chiffre d'affaires auprès des ménages. Le secteur
commercial 76,07% et les services 91,01%. Les entreprises informelles ont donc
très peu de relations de sous-traitance avec les entreprises relevant du
secteur moderne, puisque la consommation intermédiaire de ces
dernières, en provenance du secteur informel, ne représente que
0,5% du chiffre d'affaires des entreprises formelles. Cependant, le secteur
informel est dépendant du secteur formel pour près de 2/3 de ses
intrants. On peut alors s'interroger sur les techniques de production et la
qualité des produits des TPE informelles.
Même si Hernandez E.M (1995) et Engelhard P. (1987)
estiment que ces produits sont adaptés aux besoins des consommateurs qui
sont satisfaits de leur qualité, il nous semble plutôt que cette
satisfaction relève du rapport qualité / prix que de la
qualité intrinsèque de ces produits. L'insuffisance de
qualité des produits en provenance des TPE informelles s'expliquerait,
en premier lieu, par la faiblesse technologique de ses entreprises et en second
lieu, par une qualification approximative de leur main-d'oeuvre. Ces produits
sont très compétitifs en terme de prix puisque près de 40%
des ménages camerounais déclarent avoir reporté leur achat
vers ce type de produit suite à la baisse de leur revenu (DIAL/DSCN,
1993).
II.2.3 Le prix :
Il existe, en gestion, différentes méthodes de
fixation des prix : la méthode du coût de revient, la
méthode du coût direct, l'alignement sur le prix de la concurrence
ou à partir de la demande. Les différentes enquêtes
auprès des entreprises informelles montrent que très peu d'entre
elles ont recours à ces méthodes. Selon l'enquête de
Maldonado C. (1987), 17,06% des entreprises de ce secteur fixent leur prix par
calcul correct du prix de revient ; 38% ont recours de manière
incorrecte à cette technique, c'est-à-dire en omettant certains
éléments du coût comme les amortissements de 44%, fixent
leur prix par marchandage. L'enquête DIAL/DSCN (1993) à
Yaoundé fournit également les différentes méthodes
de formation des prix sur le marché du secteur informel tel que le taux
de marge, le marchandage, la fixation en fonction du prix du concurrent,
suivant le prix officiel etc ... .
Il ressort de cette enquête que le marchandage est
également la méthode prédominante de fixation de prix dans
une proportion presque équivalente à celle de Maldonado C.
(45,07%).
La fixation des prix par marchandage est une pratique
largement répandue en Afrique. Pourtant, l'analyse de cette
méthode n'a retenu jusqu'ici que l'attention de peu de chercheurs.
Ouattara I. (1993) repris par Hernandez E.M. (1995), le définit comme
« l'art de fixer le prix d'un produit à partir d'une
confrontation verbale entre client et entrepreneur tout en prenant en compte
les caractéristiques du client, de l'entrepreneur et de
l'environnement ». De même, s'appuyant sur les travaux de
Ndione E.S (1992) et Caille A. (1994), Hernandez E.M. (1995), montre que la
fixation des prix lors du marchandage est souvent fonction du statut social des
parties prenantes et que le prix final comprend la valeur de la marchandise et
les avantages que l'on espère obtenir de son interlocuteur comme
« tiroir de stratégies éco-sociales »
Si, dans les pays industrialisés, les TPE utilisent,
comme arme concurrentielle, la qualité du produit (Marchesnay M., 1988),
dans les pays en voie de développement et en particulier au Cameroun,
les TPE informelles utilisent essentiellement le prix. La principale raison est
que le secteur refuge (Cagneau D. et al., 1996) et leurs produits ne sont pas
recherchés pour leur qualité, mais pour leur prix.
II.2.4 La place et le
positionnement :
L'implantation géographique des unités
informelles (à proximité de la clientèle), l'utilisation
intensive des ressources locales et la flexibilité de l'outil de
production (simplicité des procédés) ou la main-d'oeuvre
et le savoir-faire priment sur le capital, procurent à celle-ci de
nombreux avantages par rapport au secteur moderne. Il s'agit notamment de leur
capacité de réaction immédiate aux mouvements de
marché et de l'adaptation des produits aux usages, aux exigences et aux
moyens financiers de la clientèle. Wamba H. (2003)
II.3 : LE SYSTEME DE PRODUCTION DES TPE
Les problèmes de production rencontrés par les
unités informelles de production en Afrique et au Cameroun en
particulier, sont extrêmement hétérogènes. Cela
tient à divers facteurs : d'une part, la diversité des
productions fournies, la taille des unités et des
équipements ; d'autre part,
l'hétérogénéité des lieux d'implantation,
l'environnement et la culture technologique qui rendent presque impossible le
traitement exhaustif des situations rencontrées. L'intensité
technologique s'appuie sur ce qu'il est convenu d'appeler le
« génie autochtone » et qui a une incidence
sur la qualité des produits fabriqués ainsi que sur leur
commercialisation. Nos développements porteront sur les deux premiers
points.
II.3.1 Le « génie
autochtone »
Tenues à l'écart du progrès scientifique
et technique, les unités informelles ayant des difficultés
croissantes à survivre avec des technologies rudimentaires, ont
dû, pour certaines, se tourner vers l'équipement importé
dont le coût et les caractéristiques ne sont pas toujours
adaptés à leur taille.
La technologie dans les unités informelles de
production se situe à deux niveaux. D'un côté, elle
relève encore du transfert, ce qui n'exclut pas l'étude de leur
évolution et même de leur remplacement. D'un autre
côté, elle relève de la récupération et de la
transformation de matériaux locaux dits de fortune, dont le taux de
productivité reste encore trop bas pour certains. Selon Maldonado C. et
Sethuraman S-V. (1994), malgré le dynamisme et les changements reconnus
aux petites unités de production, l'information sur la nature des
changements techniques et sur leur capacité d'innovation reste
fragmentaire et disparate.
L'une des qualités des unités informelles tient
à leur aptitude à utiliser les « ressources
autochtones » et à recycler divers produits et
matériaux souvent usagés. Cette qualité provient, d'une
part, de l'inadaptation de la plupart des matériels importés et,
d'autre part, de la difficulté d'obtenir des ressources (crédits)
des institutions financières classiques (notamment les banques) pour
acquérir des machines importées lorsque ces dernières
peuvent être adaptées. Il s'agit là d'une forme
d'adaptation technologique du secteur informel pour répondre à
des besoins spécifiques du marchés, ce secteur étant
capable de fournir un produit ou un service de moindre qualité à
un moindre coût unitaire sur un autre marché que celui desservi
par le secteur moderne.
D'une manière générale, la plupart des
études relatives aux TPE du secteur informel relèvent le faible
niveau technologique de ces entreprises. Le progrès technique y est
lent, bien que les entrepreneurs y fassent preuve de beaucoup d'imagination.
Penouil M. (1990) parle « d'une civilisation d'outils et non de
société industrielle de machines ». Le matériel
utilisé, souvent de seconde main, en provenance pour la majorité
de l'Europe occidentale, est le plus souvent obsolète ; ce qui
explique la faible productivité de la main-d'oeuvre.
II.3.2 L'adaptation des produits aux contraintes
technologiques :
Les TPE informelles font toujours l'effort de s'accommoder
constamment des changements macro-économiques qui se font le plus
souvent en dehors d'elles et sur lesquels elles n'ont pas d'emprise. Elles ont
également un atout d'ajustement spontané à la concurrence.
À la question de savoir comment les petits producteurs parviennent
à prospecter le marché et à tirer parti des
débouchés, Maldonado C et SethuramanS.-V. (1994), relèvent
que trois réponses technologiques semblent plausibles :
- en explorant de nouveaux choix de la production dans des
segments de marchés encore inexploités ;
- en différenciant leur offre par rapport aux biens et
services existants ;
- en substituant à des biens et services onéreux
d'autres meilleurs marchés, même au prix de la qualité.
De manière générale, à la
flexibilité de l'outil de production des TPE informelles, correspond une
grande flexibilité de l'offre.
II.4 : ANALYSE COMPTABLE ET FINANCIERE DANS LES
TPE
La gestion comptable et financière de la TPE
informelle obéit à des règles de fonctionnement
spécifiques, différentes de celles appliquées par
l'entreprise dite moderne. La gestion comptable et financière s'appuie
plus sur les relations communautaires et les pratiques locales. L'analyse du
système d'information comptable nous permettra de mieux comprendre le
type de gestion financière appliquée par les TPE au Cameroun.
II.4.1 Le système comptable des TPE
:
En tant qu'instrument interne de gestion
(détermination des coûts, des marges et des résultats par
produit et / ou activité), la comptabilité a pour principal
intérêt l'élaboration des comptes annuels servant
principalement à informer les partenaires économiques et sociaux
de l'entreprise (clients, fournisseurs, banquiers, Etat, actionnaires...) sur
le résultat de celle-ci.
L'entrepreneur du secteur informel ne s'intéresse
qu'aux flux de trésorerie générés par son
entreprise et règle toutes ses transactions en espèces. Il n'a
pas besoin d'instruments sophistiqués pour savoir où il en est.
Le meilleur indicateur pour lui est le contenu de sa caisse ou de sa poche.
Les principales raisons qui justifient l'absence de
comptabilité dans la plupart des entreprises informelles sont celles
inhérentes à la complexité du système comptable non
adapté aux règles de gestion de leurs activités et surtout
à l'incompétence des promoteurs. Pour une implantation durable de
la comptabilité dans le secteur informel en Afrique, Hernandez E.M.
(2000) suggère de tenir compte, d'une part, des objectifs de
l'entrepreneur et des particularités de sa gestion financière et,
d'autre part, des spécificités du contexte socioculturel
où elle est mise en oeuvre. La mise sur pied d'une telle initiative se
trouve confrontée à multiples difficultés
notamment :
- le cadre comptable d'observation (faire une distinction
entre contrainte comptables et contraintes sociales, isoler ce qui
relève de son entreprise de ses autres activités
professionnelles, de ses obligations familiales et de ses obligations
communautaires) ;
- les besoins comptables (le système comptable mis en
place doit être assez simple pour intégrer des informations
simples et directement utiles) ;
- le traitement des données (adaptation des fiches de
saisie et des documents de traitement des données aux
spécificités des opérations comptables).
II.4.2 La gestion financière dans les
TPE :
La gestion de la TPE informelle obéit à des
règles financières spécifiques qui ne sont pas toujours
les mêmes que celles de l'entreprise moderne. Cette différence de
point de vue peut être appréciée à travers trois
grands critères financiers caractéristiques de la croissance de
l'entreprise. Il s'agit des critères d'accumulation du capital, de
rentabilité / risque et de financement. Dans l'entreprise moderne, ces
critères font partie des choix fondamentaux du chef d'entreprise. Par
contre, dans l'entreprise informelle, ceux-ci ne présentent presque pas
d'intérêt pour l'entrepreneur.
L'absence d'accumulation du capital et la non signification du
critère de rentabilité/risque
La plupart des TPE informelles de production sont des
entreprises familiales au sens traditionnel du terme. L'entrepreneur,
très souvent seul détenteur du « savoir
faire », organise l'activité de l'entreprise à l'aide
d'une main-d'oeuvre habituellement constituée à partir des liens
de parenté et des relations d'amitié dont il assure la formation
et l'apprentissage. Le capital, qui n'a pas la même importance que dans
l'entreprise moderne, présente trois caractéristiques, à
savoir : le capital de démarrage très limité,
l'absence d'accumulation du capital au sein d'une même affaire et
l'absence des capitaux dits permanents.
L'entrepreneur informel raisonne dans le court terme.
L'univers dans lequel il évolue, est constitué d'un certain
nombre d'aléas (la précarité et l'instabilité du
cadre économique, l'absence de protection sociale, l'étroitesse
des marchés due à la faiblesse du pouvoir d'achat...), ceci
amène l'entrepreneur de la TPE informelle à diversifier au
maximum son risque. Lorsqu'il y a un début d'accumulation du capital, il
préfère s'en servir pour créer d'autres micros
activités plutôt que de développer son entreprise vers le
secteur formel ou moderne.
Les instruments et les méthodes de travail
rudimentaires employés dans la TPE informelle sont la conséquence
d'un « profit résiduel » donnant lieu à une
faible productivité. Dans l'environnement financier informel, le
critère risque/rentabilité semble n'avoir aucune signification.
Le fonctionnement de ce critère nécessite que soit
évalué un risque individuel gradué à partir d'un
coût d'opportunité, c'est-à-dire à partir d'un
placement considéré comme étant sans risque. Or, le niveau
de risque élevé dans le secteur informel rend presque impossible
toute tentative d'arbitrage entre risque et rentabilité. Le poids
accordé au présent amène l'entrepreneur informel à
développer une stratégie financière sans prendre en compte
le temps et les aléas et d'utiliser pour ses calculs financiers des taux
d'actualisation très élevés. Selon Bloy E. et Dupuy C.
(1990), le critère implicite de performance de l'entreprise informelle
est le délai de récupération des fonds investis.
« L'entreprise ne sera jugée performante que dans la mesure
où elle dégage, au jour le jour, des flux de liquidité lui
permettant de faire face aux prélèvements des bailleurs et de
reconstituer l'avance initiale ».
II.5 : L'ENVIRONNEMENT JURIDIQUE ET FISCAL
Pour mieux comprendre l'environnement dans lequel
évoluent les TPE informelles au Cameroun, il est important d'analyser le
poids des institutions et les modalités d'imposition qui incombent au
secteur informel.
II.5.1 Le poids des institutions
:
Depuis quelques années, dans la plupart des pays
d'Afrique, on constate que les différentes lois réglementant
l'exercice de certains métiers et leur apprentissage accusent
généralement une inadéquation flagrante aux
réalités locales. Les structures institutionnelles fortement
influencées par les concepts et méthodes d'un modèle de
développement importé ne parviennent guère à
assurer une meilleure insertion des petits producteurs dans le tissu
économique et social.
Cette inadaptation des lois et structures institutionnelles
aux réalités locales font que bon nombre de promoteurs sont
obligés d'évoluer dans le secteur informel qui leur permet
d'exercer leurs activités en marge de la réglementation. L'un des
problèmes importants des promoteurs des TPE informelles semble
être celui de « l'absence de retour ». Ils se
plaignent, pour ceux qui payent les impôts, de ne pouvoir
bénéficier en retour des infrastructures adaptées (zones
d'emplacement par exemple) et des services publics (eau,
électricités, protection sociale...). Ces activités,
dites informelles parce qu'elles ne sont pas répertoriées par les
statistiques officielles, ne sont néanmoins pas formellement interdites
par les lois. Cependant, elles échappent de force à la
réglementation et à la régulation des institutions
étatiques et plus précisément aux principes de la
fiscalité basés sur le résultat comptable de
l'entreprise.
II.5.2 Les modalités d'imposition des
TPE :
Dans les économies du tiers monde, l'absence de la
tenue de la comptabilité par la plupart des entreprises du secteur
informel complique la tâche des pouvoirs publics quant à la
détermination d'un mode équitable d'imposition et à la
lutte contre la fraude fiscale.
En raison d'une justice sociale en matière d'imposition
et du souci de financement des dépenses publiques, le problème
consiste à se poser la question de savoir s'il faut imposer les
activités formelles, ou alors s'il faut imposer le moins possible ces
activités afin de préserver leur dynamisme, Qu'est ce qui
expliquerait le comportement de fraude fiscale observée dans le secteur
informel ? Dans une étude menée par Gautier J-F. (2001) sur
la fraude fiscale des TPE à Madagascar et à titre de comparaison
avec d'autres pays, il ressort que l'une des principales raisons est
l'insuffisance d'information des entrepreneurs sur la raison d'être de
l'impôt.
Selon Gautier J-F (2001), l'asymétrie d'information
serait donc le principal facteur de la fraude fiscale des TPE.
Au Cameroun, la loi des finances de l'exercice 1995/96, permet
de distinguer deux régimes forfaitaires particuliers pour les TPE. Il
s'agit du régime de l'impôt libératoire (RIL22(*)) et du régime
simplifié d'imposition (RSI23(*)).
La justice fiscale au sens de la prise en compte des charges
de famille des contribuables est complètement absente du système
de l'impôt libératoire. Une étude faite par NKODO (1997),
montre que 27,5% des contribuables du régime simplifié
d'imposition souhaitent bénéficier d'un régime proche de
l'impôt libératoire, sorte d'impôt synthétique
comprenant les prélèvements, y compris ceux en faveur des
collectivités et des organisations professionnelles.
Après avoir présenté respectivement le
petit entrepreneur, ses motivations, le processus de création d'une
entreprise et cerné les spécificités de la TPE informelle,
intéressons-nous présentement à la littérature sur
les facteurs et théories qui permettent de donner une explication aux
choix entrepreneuriaux liés aux modes de financement des TPE.
CHAPITRE II :
DEBATS THEORIQUES AUTOUR DES CHOIX ENTREPRENEURIAUX ET
LES MODES DE FINANCEMENT
Plusieurs travaux se sont intéressées à
l'entrepreneuriat africain et la TPE (Hernandez E.M. (1995, 1996, 1997, 1998,
2000), Saporta B. et Kombou L. (2000) etc....). Malgré les
particularités, que présentent les TPE informelles, elles
trouvent leurs fondements dans la culture africaine et beaucoup d'autres
théories. (Section I). Une synthèse des travaux antérieurs
sur les modes de financement en rapport avec la nature des actifs (les choix
entrepreneuriaux) et sur l'information financière (section II) permet de
déduire que le mode de financement n'est pas indépendant de la
nature des actifs développés au sein d'une l'entreprise.
SECTION I : FONDEMENTS THEORIQUES
L'intérêt que porte aujourd'hui la
littérature économique et financière sur:
l'entrepreneuriat, la TPE et les différents modes de financement des
entreprises n'est plus à démontrer. Par le biais des
théories et concepts des auteurs ont tenté d'expliquer les
raisons de la recrudescence d'un tel phénomène dans les
économies des pays du tiers monde. Afin de présenter les
différentes théories à ce sujet, présentons
l'aspect culturel qui semble, le plus expliquer la particularité de la
gestion dans les pays de l'hémisphère sud.
I.1 : LES FACTEURS SOCIOCULTURELS : UNE
EXPLICATION DU MODE DE GESTON DES TPE ET L'ENTREPRENEURIAT AFRICAIN
Le dictionnaire Larousse universel (2002), définit la
culture comme : « l'ensemble des activités soumises
à des normes socialement et historiquement différenciées,
et des modèles de comportement transmissibles par l'éducation,
propre à un groupe social donné. ». Il ressort de cette
définition que nous ne pouvons pas parler de culture sans l'associer
à un groupe social ou à une communauté donnée. La
culture permet de donner une explication au succès des entreprises
informelles ceci par le canal d'une approche du management différente de
celle de l'occident.
I.1.1 Une approche culturelle du management
Le concept de culture, appliqué à l'entreprise,
est l'un de ceux ayant fait l'irruption la plus marquante dans le champ de la
gestion au cours de ces dernières années. Il a rencontré
un grand succès et suscite de nombreuses controverses entre auteurs. On
peut en effet avoir deux conceptions de l'entreprise. Si elle relève de
l'ordre sociétaire (confer TONNIES)24(*), elle a peu de réalité organique, elle
est un patrimoine et un lieu où les salariés liés par un
contrat à l'employeur apportent leurs compétences moyennant le
versement d'une rémunération. Si elle relève de l'ordre
communautaire, elle a une forte réalité socioculturelle. Elle est
une communauté où les liens sociaux ne sont pas seulement
contractuels (contrat de travail) mais aussi affectifs, personnels, moraux et
où les intérêts des divers acteurs peuvent être
fortement surdéterminés par les éléments de nature
psychologique et symbolique. La deuxième approche parait plus
féconde pour réfléchir à l'entreprise africaine.
Une autre controverse oppose Amadieu J.F. (1989), tenant de
l'homo oeconomicus et Iribarne (d') P. (1986), tenant de l'homo culturalis.
Pour le premier, l'individu, dans l'entreprise, agit de façon
rationnelle, calculée et raisonnée, pour le second, l'individu
agit de façon irrationnelle, passionnée, dictée par les
sentiments ou les valeurs. La réalité se situe peut être
à mis chemin entre ces deux conceptions extrêmes.
Un autre point a fait l'objet de débats entre
« culturophiles » et « culturophobes »,
le lien entre rationalité et efficacité organisationnelle. Le
postulat fondamental des rationalistes est qu'efficacité s'identifie
à rationalité. Pour les mentors du management par la culture, au
contraire, l'efficacité peut pâtir d'un excès de
rationalité et gagner à s'appuyer sur les principes simples d'une
forte culture d'entreprise. Ils remettent en cause le choix rationnel comme
source d'efficience des organisations. Si comme Livian Y.F. (1992)25(*), le succès du concept
de culture « s'est fait sur la base de nombreuses
ambiguïtés », la notion de rationalité comporte en
finalité plusieurs faces : Max Weber oppose la rationalité
qui vise l'ajustement optimal des moyens aux fins poursuivies, aux
résultats, et correspond au décisions dites rationnels et la
rationalité en valeur reposant sur la croyance en des valeurs
éthiques, esthétiques, religieuses, managériales, etc....,
déterminant le comportement indépendamment des résultats
et conduisant aux décisions à base culturelles. Herbert Simon,
partant de l'analyse du comportement administratif en terme de décision,
a introduit la notion de rationalité limitée par opposition
à la rationalité absolue ou objective de l'homo oeconomicus.
Bonarelli P. (1990)26(*)
par souci de réconcilier la culture et la rationalité,
déduit que la vérité ne se situe pas à mi chemin
des deux extrêmes mais dépend de l'importance relative de ces deux
variables. On doit donc dire que le respect de la culture africaine ne doit pas
faire oublier aux acteurs les contraintes de la rationalité.
Hernandez E.M. (2000) dans sa description de l'environnement
socioculturel africain, dégage six principales caractéristiques
que sont : la soumission à l'ordre divin, la soumission au temps,
le non partage du pouvoir, le primat de la communauté sur l'individu, le
goût de la convivialité et le refus de conflits, une distanciation
face aux rapports de production
En Afrique, les valeurs sociales ou communautaires priment
sur les valeurs économiques dans la mesure où la famille ou
l'ethnie constitue le marché principal et primaire du travail. En effet,
la famille et la communauté, en tant que « combleur du
vide » laissé par le système formel, apparaissent comme
des instruments de confiances et de répression sociale qui
réduisent les comportements opportunistes et les coûts de
transaction des échanges entre les individus dans un contexte
d'insécurité contractuelle.
Pour Saporta B. et Kombou L. (2000), la culture africaine
« ... privilégie (...) le sacré, l'ordre immuable de la
nature, le respect des anciens » qui prônent la
solidarité ; ce qui est différent de l'occident où
prime l'individualisme. Ainsi, Yoshimori M. (1987) oppose le
« Nous » japonais au « Moi » et au
« Vous » des occidentaux. Selon cet auteur,
l'émergence de l'individualisme moderne en Occident est à la fois
la cause et le résultat de la dégradation de la
société féodale et l'essor de la société
capitaliste. Pour Bal de M.B. (1988), cet individualisme est le résultat
de la culture de l'autonomie, de l'indépendance initiée par
chaque mère à son enfant dans un contexte qui oppose l'amour au
management, l'affectif au rentable.
En définitive, « Au désir occidental
de bousculer l'ordre des choses, de produire plus pour consommer plus (...),
d'entretenir des rapports froids et brutaux avec ses semblables, l'Africain
préfère lui un monde respectueux de l'ordre divin où les
relations sociales sont plus harmonieuses et la convivialité plus
grande » (Hernandez E.M., (1997).
I.1.2 La culture et le succès des
entreprises africaines
Deux concepts nous permettrons d'expliquer le succès
des entreprises africaines d'une part, l' « osmose »
entre les valeurs culturelles africaines et l'entreprise informelle et d'autre
part le mode d'épargne des petits entrepreneurs africains.
I.1.2.1 Une « Osmose » entre
l'entreprise informelle et les valeurs culturelles africaines
Nombreux chercheurs se sont intéressés à
la prospérité des entreprises informelles et ont essayé de
comprendre pourquoi elles réussissent mieux que les entreprises
« officielles », ou « classiques »,
c'est à dire en effet les plus proches des conceptions occidentales de
ce que doit être une entreprise. L'explication essentielle qui ressort de
leurs travaux est culturelle : l'entreprise africaine doit son
succès au respect de la culture et des valeurs africaines. Dia M.
(1992), dénonce les trois postulats majeurs sur lesquels reposent les
projets de développement institutionnel : une conception
mécaniste et linéaire de l'histoire du
développement ; une approche technologique de la gestion portant
sur l'idée que la modernisation, passe obligatoirement par
l'assimilation des méthodes et des techniques de gestion
occidentales ; et une approche ethnocentrique de la culture fondée
sur l'idée que toute société tend in fine à
épouser les même valeurs que les pays développés, et
que le refus de les partager est synonyme de sous-développement. Pour
cet auteur la réussite des entreprises informelles pourtant aux prises
avec un environnement hostile et sans aides de l'Etat, s'explique avant tout
par « leur aptitude à concilier les valeurs sociales et
culturelles de l'Afrique avec la nécessaire efficacité
économique ». Engelhard P. (1987), parle
d' « une ADEQUATION qui nous échappe entre le mode
d'organisation des entreprises de ce « secteur » et les
caractéristiques du système culturel et du système
économique environnant ». Ben Abdallah T. et Engelhard P.
(1990), indiquent que l'ensemble des systèmes et des processus
économiques et sociaux du secteur informel sont en
« osmose » avec les cultures ambiantes. Ces auteurs
reconnaissent que si l'informel constitue une réponse de survie, il
semble correspondre assez bien aux valeurs socioculturelles africaines.
Les auteurs précédemment cités parlent
d' « adéquation » ou
d' « osmose » entre l'entreprise informelle et les
valeurs africaines. En fait le petit entrepreneur, dans sa gestion quotidienne,
tente de concilier deux conceptions totalement opposées : la
primauté de l'économique sur le social (société
moderne) et la primauté du social sur l'économique
(société traditionnelle). De l'aptitude du petit entrepreneur
à savoir concilier ces exigences contradictoires dépend la survie
de sa TPE.
I.1.2.2 Culture, épargne et
développement des PVD
Ndione E.S. (1992), étudie les circuits
monétaires et économiques au sein d'une communauté
Sénégalaise. Les chercheurs du groupe auquel il appartient (ONG
ENDA) se sont aperçues que les crédits spécifiques
alloués à des femmes, des jeunes ou des artisans des bidonvilles
pour les activités économiques précises étaient en
fait détournés de leurs destination première pour servir
à de multiples investissements sociaux ou pour satisfaire des besoins
familiaux. Il y'a pas de segmentation du champ social en compartiments
étanches mais une grande fluidité de circulation monétaire
entre les domaines de l'économique, du social, ou des besoins familiaux
immédiats, qui montre que le don et le contre don reste encore vivant
dans ces communautés.
Pour ce qui est du système d'information comptable
dans l'entreprise informelle africaine, Hernandez E.M. (2000) s'est
interrogé sur son rôle social, sur les raisons de son
succès et de son développement. Partant du fait que les auteurs
s'accordent à reconnaître que la fonction première de la
comptabilité est d'introduire la confiance dans les transactions entre
les partenaires économiques, et s'appuyant sur la thèse de Dia
Demba (1997) selon laquelle la comptabilité en Afrique n'apporte pas de
confiance mais, au contraire, inspire une défiance
généralisée aux populations locales, Hernandez E.M. (2000)
affirme avec ce dernier que ce sont les liens communautaires, la
proximité familiale, villageoise et ethnique qui sont sources de
confiance.
S'intéressant au développement des nations
démunie, Haudeville B. (1990), montre que l'entreprise informelle a plus
un rôle social qu'économique, à savoir : fournir des
biens et services à coûts très faibles à la
population et particulièrement à la fraction la plus
démunie ; créer des revenus d'activités pour une
partie importante de la population qui, de toutes façons, n'aurait pas
d'emploi dans le secteur moderne ; socialiser la partie migrante de la
population en milieu urbain. La théorie des conventions, contribue aussi
à expliquer le comportement des petits entrepreneurs.
I.2 LA THEORIE DES CONVENTIONS OU LA RATIONNALITE
MIMETIQUE
Les principales contributions à ce sujet portent
l'estampille de Favereau O. (1989,1994), Orléan A. (1994), Gomez P.Y.
(1996), ces travaux replace l'étude de la firme et de ses formes dans le
cadre des systèmes institutionnels où elle s'insère. Selon
Hernandez E.M. et Marco L. (2002) elle analyse la diversité des formes
de rationalité et des modes de coordination et, par conséquent,
la diversité des formes d'entreprises. L'extrême
variété des entrepreneurs et des unités
créées constitue un thème central du champ de
l'entrepreneuriat et justifie l'intérêt que nous pouvons porter
à cette théorie dans le cadre de notre étude.
La généalogie des conventions a
été retracée par Montmorillon (de) B. (1999), qui lui voit
trois sources majeures. Tout d'abord, les travaux d'Herbert Simon à
partir des années cinquante, dont l'apport essentiel à la
réflexion conventionnaliste est la critique de la rationalité
néoclassique. Ensuite, l'analyse de l'apprentissage organisationnel
proposé par Argyris C. et Schön O.A. (1978), avec en particulier
leur concept de « Theory in use » proche de celui
de « convention ». Enfin, la contribution des
économistes du travail, en particulier Piore et Doeringer, assez
fréquemment cités par les théoriciens des conventions
(Gomez P.Y. (1996)).
Le terme convention est utilisé dans le langage
courant pour désigner « ce qui est admis d'un commun accord,
tacite ou explicite » ou encore « la règle de
conduite adoptée à l'intérieur d'un groupe » (Le
Grand Larousse, 1995). Ainsi le savoir-vivre est un ensemble de conventions
sociales et le classement alphabétique d'un dictionnaire est une
convention d'édition.
La convention est un dispositif cognitif collectif (Favereau
O., 1989) qui permet à l'acteur confronté à une situation
où ni le calcul rationnel ni l'établissement d'un contrat
précis et exhaustif ne détermine pas l'action, de pourtant opter
pour un comportement adéquat. Au petit déjeuner, la convention
est une règle issue de l'expérience et transmise des uns aux
autres. Au volant ou dans l'entreprise, les choses sont plus
compliquées ; Sans doute, le code de la route fournit-il
aujourd'hui une réglementation d'autant plus contraignante qu'elle est
assortie de sanctions pénales, mais, l'appareil coercitif
n'existerait-il pas, qu'il serait de l'intérêt de tous de conduire
à droite plutôt qu'à gauche (ou à gauche
plutôt qu'à droite). La convention apparaît bien alors,
fondamentalement, mode de coordination collective. Sans elle, le risque de
rouler en voiture serait tel que le plus grand nombre sans abstiendrait.
Même si la théorie des conventions se veut beaucoup plus
englobante, le problème central auquel se consacre cette théorie
est celui de la coordination dans l'organisation productive. C'est bien le
coeur de l'économie des conventions et c'est aussi la
préoccupation essentielle de ceux que Gomez (1996), appelle avec une
certaine distance, les « gestionnaires ». La vision de
ceux-ci, ne s'écarte pas de l'approche dite évolutionniste.
I.3 L'APPROCHE EVOLUTIONNISTE
Selon cette approche l'objectif principal de l'entreprise
n'est pas de maximiser le profit, mais d'abord de survivre comme tout
être vivant dans la théorie darwinienne de l'évolution. La
notion de survie est essentielle dans toute TPE.
L'origine communément admise de ce courant remonte
à l'ouvrage fondateur de Nelson et Winter publié en 1982 :
An Evolutionnary Theory of Economic Change. Elle commence en
réalité avec les premiers travaux de Hannan M.T. et Freeman J.
(1989), sur la démographie des populations d'organisation, qui datent
déjà du milieu des années soixante-dix ; La branche
évolutionniste est donc issue de deux troncs : le tronc de
l'économie industrielle et le tronc de la sociologie des
organisations ; Les apports gestionnaires ne se sont ajoutées que
très récemment à ces recherches initiales.
Du côte des économistes le grand ancêtre
fut Joseph Shumpeter, celui de la théorie de l'évolution
économique de 1926. Cette dernière a été
complétée par la célèbre controverse entre Alchian
et Edith Penrose sur l'analogie biologique dans les années cinquante
(Coriat B. et Weinstein O., 1995). Le thème central est le concept de
« sélection naturelle » des firmes dans un
environnement changeant, ou « sélection
environnementale » : « la viabilité des
entreprises dépend de l'environnement de sélection et, en
particulier, du niveau de concurrence (à la fois sur le marché du
produit et celui du capital), de la politique publique et de la
fréquence des discontinuités technologiques. Dans des
environnements de sélection étroits, des entreprises moins
efficaces peuvent survivre et même prospérer pour quelque temps.
L'environnement de sélection d'un produit peut être plus fort ou
plus faible qu'il ne l'est pour une entreprise, suivant la manière dont
le management de l'entreprise traite les divisions internes et les produits qui
ont des performances en dessous de la moyenne » (Dosi G., Teece D. et
Winter S., 1990).
Du coté des sociologues des organisations, l'auteur
phare est Max Weber et ses analyses du XXe siècle sur
l'influence de la religion dans la dynamique entrepreneuriale. Il a
été relayé par le travail pionnier de Mason Haire en 1959
(réédition en 1987), celui-ci fait, en effet, le lien entre la
théorie « classique » de la gestion d'une firme
telle qu'elle fut défendue par Fayol ou Gulick, et Urwick, et les
théories comportementales développées dans les
années cinquante par l'école behaviouriste. Cette filiation a
nourrit un nouveau courant évolutionniste en science des
organisations27(*). La
dichotomie fondamentale oppose, ici, les routines à la sélection
dans les rapports de production : les routines constituent des
modèles d'interaction entre problèmes, qui proposent des
solutions efficaces à l'entrepreneur. Ces modèles interactifs
sont propres à la structure « en groupe » des
équipes de travail, bien que certaines routines de niveau
inférieur puissent relever aussi du comportement individuel, tandis que
la sélection dégage les comportements les mieux adoptés
à la survie de l'organisation, c'est-à-dire ceux qui minimisent
en réalité les conflits entre les groupes.
I.4 THEORIE FINANCIERE SUR LES MODES DE
FINANCEMENT.
Nous verrons respectivement la structure financière et
les différentes sources de financement et nous proposerons une analyse
de la TPE par rapport à la théorie des coûts de
transaction.
I.4.1 La structure financière et
sources de financement des entreprises :
Plusieurs théories ont été
développées autour de la structure financière et toutes
ces dernieres portent sur des modes de financement propres aux économies
modernes.
I.4.1.1 La structure financière:
polémique autour des théories et
modèles.
La littérature économique et financière
propose trois modèles théoriques sur les modes de financement des
entreprises : le modèle de MODIGLIANI-MILLER, le Trade-off et la
Théorie du financement hiérarchique (Pecking Order Theory). Ces
modèles s'inscrivent dans la logique suivant laquelle, aucun
privilège n'est à priori accordé à la dette ou aux
fonds propres. Seules les opportunités qu'offrent l'une ou l'autre
permettent les ajustements. Wanda R. (2001).
a) le modèle de MODIGLIANI ET MILLER (M.M)
Ce modèle ne permet pas de déterminer une
structure financière optimale. Se fondant sur la perfection des
marchés, ce modèle est marqué par deux phases :
- Une phase initiale 1958 :
sans incidence fiscal, avec un impact nul de l'effet de levier de la dette
(compensation de l'effet positif de l'espérance de rendement des
capitaux propres par l'effet négatif du risque financier). La structure
financière est ainsi neutre au regard de la valeur de l'entreprise.
- La phase de 1963 : avec incidence fiscale,
où, à cause de la déductibilité fiscale des frais
financiers, la dette a toujours un effet positif sur la valeur de l'entreprise
quelque soit son niveau. La structure optimale de l'entreprise n'est en
réalité pas déterminée ou bien elle correspond
à celle obtenue avec un niveau d'endettement maximum,
c'est-à-dire à la situation irréaliste d'une entreprise
sans fonds propres. Réduction de l'impôt, à cause de la
déductibilité fiscale des frais financiers, l'effet de la dette
sur la valeur de l'entreprise est positif ; c'est que la structure
optimale de l'entreprise n'est en réalité pas
déterminée ou alors elle correspond à celle obtenue avec
un niveau d'endettement maximum (c'est - à - dire sans fonds
propres).
b) La théorie du Trade-Off (T.O.T.)
Issue des travaux de Myers S. (1984), cette
théorie permet d'établir l'existence d'une structure
financière optimale ; la vertu de la dette est
atténuée. Le taux d `endettement cible, qui détermine
la structure financière optimale et partant, la valeur maximale de
l'entreprise, se situe au niveau de l'écart maximal positif entre
l'effet positif sur les coûts d'agence des fonds propres et l'effet
négatif sur les coûts d'agence des dettes.
c) Le modèle de hiérarchie (Théorie du
Pecking Order : P.O.T).
Issu des travaux de Myers S. (1984) et de Myers S. et Majluf
N. (1984), aussi appelé « Théorie du picorage
ordonné » (Hyafil A., 1995), ce modèle présente
le caractère résiduel de la dette. Myers S. et Majluf N. (1984)
établissent une préférence décroissante de
financement. Cette théorie affirme que les entreprises ont un ordre de
préférence entre les différents moyens de financement
auxquels ils ont recours pour financer leurs activités. La
préférence de départ est l'autofinancement par rapport au
financement externe, et ce n'est que lorsque les possibilités de
financement internes seront épuisées que l'entreprise fera
recours au financement externe. Pour Wanda R. (2001), la vertu de la dette est
décroissante du (M.M) au (T.O.T) et du (T.O.T) au (P.O.T).
I.4.1.2 Les différents moyens de
financement des entreprises
Les financements mis en oeuvre doivent permettre de minimiser
le coût de financement tout en assurant l'indépendance
financière (équilibre interne/externe) et la stabilité
financière (équilibre long terme/court terme) de l'entreprise. A
partir de ce double constat, il est possible de construire un tableau pour
trier et regrouper les principaux moyens de financement mis à la
disposition de l'entreprise.
Tableau 2.1 : Classification des principaux modes de
financement des entreprises
|
Externe
|
Interne
|
Court
terme
|
- délais de payement fournisseurs ;
- découverts bancaires ;
- escomptes des effets de commerce ;
- crédits de campagne ;
- affacturage.
|
- dépôts en compte courants
|
Long
terme
|
- emprunts indivis ;
- emprunts obligataires.
|
- apports en capital
- autofinancement.
|
Source : Calmé I. et al. (2003),
Introduction à la gestion, Dunod, Paris, p.192
a) les financements externes :
Ils peuvent être regroupés en trois
catégories en fonction des modalités de mise en oeuvre des
financements. Ils peuvent être obtenus auprès d'autres
entreprises, accordées par des établissements financiers ou
collectés sur les marchés financiers.
F Les financements interentreprises : lorsque
l'entreprise obtient de ses fournisseurs des délais de paiement, elle
contracte une dette qu'elle devra rembourser à brève
échéance, sous quelque jours, semaines ou mois. L'entreprise et
le fournisseur peuvent se mettre d'accord et créer un effet de commerce,
un billet à ordre ou une lettre de change.
F Les financements par les établissements
financiers : les banques proposent de nombreuses possibilités
de financement aussi bien à court terme qu'à long terme pour
répondre aux besoins des entreprises.
F Les financements externes par l'intermédiaire des
marchés financiers : Ce type de financement concerne une
certaine catégorie d'entreprises recherchant un important financement
externe à long terme. Pour ce faire elles peuvent émettre des
emprunts obligataires sur le marché boursier.
b) Les financements internes :
Trois principaux exemples de financements internes peuvent
être mobilisés. Deux font appel aux propriétaires de
l'entreprise et le dernier provient de l'activité de l'entreprise
elle-même.
F Les financements apportés par les
propriétaires : les associés ou les actionnaires ont la
possibilité de déposer de l'argent sur des comptes courants
rémunérés dans l'entreprise. Ces dépôts
constituent des financements à court terme. Le financement de
l'entreprise à long terme, assuré par les propriétaires
prend la forme d'un apport en capital. L'apport initial est
réalisé à la création, mais les
propriétaires peuvent décider d'augmenter le capital de leur
entreprise quand ils le veulent, en fonction des besoins et des
opportunités.
F L'autofinancement de l'entreprise : il
correspond aux ressources que l'entreprise crée du fait de son
activité tout au long de l'exercice comptable et qu'elle garde pour
investir ou pour diminuer son endettement.
I.4.2 Une analyse spécifique de la TPE
à partir de la théorie des coûts de transaction d'O.E
WILLIAMSON :
Plusieurs travaux ont mis en exergue l'incidence de la
spécificité des actifs sur le mode de financement, mais celui qui
a le plus contribuée en ce sens est Williamson O.E.
I.4.2.1 Présentation de la
Théorie
L'entreprise est une cellule autonome dont les
activités économiques sont coordonnées par des relations
d'ordre et de hiérarchie, le marché est lui aussi un lieu de
coordination fondé non pas sur la hiérarchie mais sur
l'échange et le contrat Allix-Desfautaux E. et Joffre P. (1997). Ces
échanges et contrats entraînent pour les entrepreneurs des charges
qui constituent pour Williamson O.E. (1975) les coûts de transaction.
Nous définirons les coûts de transaction en insistant sur la
spécificité des actifs.
Le coût de transaction
désigne le prix du face à face entre deux agents
économiques, individuels ou collectifs. Il constitue une source
d'incertitudes « comportementale » dans les transactions
économiques. Les coûts de transaction sont différents des
coûts de livraison, dans la mesure où les coûts de
transaction sont intimement liés à la méthode retenue pour
l'allocation des ressources. Ces coûts peuvent intervenir avant ou
après l'établissement du contrat28(*).
S'agissant de la spécificité d'un
actif, Williamson O.E (1975) la définit par les
caractéristiques suivantes : les attributs spécifiques et
originaux du matériel, les compétences spécifiques, voire
uniques des salariés, l'immobilité liée à une
implantation géographique des actifs, l'affectation spécifique
d'un actif à un usage déterminé.
Il convient tout de même de souligner l'importance de
cet indice de spécificité en constatant que certaines
transactions dépendent exclusivement de la réalisation
préalable d'un investissement spécifique.
La spécificité d'un actif peut aussi se mesurer
par sa redéployabilité : plus un actif possède de
caractères originaux moins il est fongible, plus sa valeur
d'échange sur le marché est réduite, plus la reconversion
des actifs humains et physiques est difficile, plus la substantialité
entre échangistes est faible les cocontractants doivent faire preuve de
confiance réciproque pour préserver l'équilibre du contrat
et limiter les risques de conflits.
I.4.2.2 La TPE et les coûts de
transaction
Le principal avantage qu'a la TPE est lié à sa
taille (le risque que prend le petit entrepreneur n'est pas aussi
élevé que dans la grande entreprise) (Marchesnay M. 1997). La
conduite et le suivi des projets ici sont favorisés par une grande
motivation, une faible bureaucratie, la proximité du management des
consommateurs (clients), la main d'oeuvre qui dans la plupart des cas est
très peu qualifiée se trouve plus aisément sur le
marché de l'emploi. La plupart des difficultés résident
dans l'acquisition des ressources matérielles (tangibles), leurs
coûts étant très élevé en raison d'un manque
d'économie d'échelle , l'absence de stockage pour une production
élevée, le manque d'expérience, les compétences
limitées et le faible niveau d'instruction des petits entrepreneurs.
Quelques effets génériques de la taille de l'entreprise tendent
à élever les coûts de transaction des TPE.
Premièrement, le seuil des
coûts29(*) augmente
la taille des transactions et ainsi pèse plus lourd pour les
transactions spécifiques à la petite taille de la firme.
Deuxièmement, à partir du moment
où les TPE ont moins de ressources que les grandes entreprises pour ce
qui concerne l'accès à l'information et pour l'intégration
des transactions externes, leur rationalité est plus limitée que
celle des grandes firmes ; lorsque la rationalité est
limitée, il y'a une étendue des comportements opportunistes entre
les différents agents économiques
Troisièmement, les TPE ont un nombre plus
limité de partenaires que les grandes entreprises et sont ainsi plus
vulnérables aux comportements opportunistes d'un seul partenaire
contractuel. En plus la TPE peut être moins attrayante à partir du
moment où les partenaires contractuels ont des risques de comportement
opportuniste perçu très élevé.
Ramamurthy et al. (1995), se résument en
établissant qu'en général, les facteurs qui causent un
coût de transaction élevé chez les TPE sont les
suivants : L'insuffisance de l'information, une politique environnementale
défavorable et la nature des actifs de la TPE elle-même. Elle doit
essayer d'éviter, ou réduire les coûts de transactions
élevés à travers une meilleure exploitation des forces
internes en sa possession, à travers l'action collective et les
réseaux : lobbying à travers les liens avec les grandes
firmes (Sous-traitance) ou encore à travers la construction des
réseaux avec les autres TPE. Une autre option est de développer
les liens avec le secteur informel. Toutes ces options dépendent de la
nature de l'activité de la TPE et des sources de financement du petit
entrepreneur.
SECTION II : SYNTHESE DES TRAVAUX SUR LES
CHOIX ENTREPRENEURIAUX ET LES MODES DE FINANCEMENT
L'entrepreneur est un une personne ou un groupe de
personnes qui assume les risques de créer et gérer une entreprise
en mettant en oeuvre divers facteurs de productions -
ressources naturelles, ressources humaines ou travail, capital- en vue de
produire et de vendre sur un marché des biens et des services (Lexique
de gestion, 2000).
Le risque que prend l'entrepreneur de produire,
constitue un choix qu'il porte sur un secteur activité qui peut
être soit le secteur primaire, soit le secteur secondaire, soit le
tertiaire. Chaque secteur comporte principalement des actifs qui peuvent
être soit matériels soit immatériels et l'acquisition ou la
gestion de ces actifs nécessite des financements spécifiques.
Après avoir mis en évidence par le biais de la littérature
la corrélation entre nature des actifs et mode de financement, nous nous
intéresserons à l'information financière.
II.1 RELATION NATURE DES ACTIFS ET MODES DE FINANCEMENT
L'analyse de la structure financière par rapport
à la nature des actifs et l'apport de Vernimmen sur le cycle de vie des
sources de financement constituent cette sous section.
II.1.1 Structure financière et nature
des actifs
Les théories MM, TOT, POT de la structure
financière ont été présentées ci-dessus de
manière générale dans les entreprises. Si MM dans leur
modèle ne font pas réellement un rapprochement de leur
théorie à la nature des actifs, le TOT et le POT donnent des
points de vue.
La théorie du Trade-Off permet avec satisfaction
d'expliquer les différences de taux d'endettement entre branches
d'activité. Ces taux sont élevés dans les branches
d'activité comportant beaucoup d'actifs tangibles (à coût
de faillite relativement faible). Mais faible dans les branches
d'activités comportant surtout des actifs intangibles (à
coût de faillite très élevé) et reposant largement
sur la R&D, la technologie de pointe et la publicité. Les
entreprises arrivées en maturité qui possèdent en
général beaucoup d'actifs tangibles sont beaucoup
endettées que les entreprises comportant en général les
actifs intangibles (Harris M. et Raviv A. 1991, Long de M. et Malitz 1985,
Smith C. et Watts R. 1992, Gaver J. et Gaver K. 1993, Rajan R.G. et Zingales L.
1994).
L'asymétrie de l'information est le fondement de la
POT, Ross (1977), Blazenko (1987), Noé T. (1988) et Narayanan M. (1988)
construisent un modèle de structure financière dans lequel le
choix d'un taux d'endettement est destiné à lancer un signal
justifié par le fait qu'il existe une asymétrie d'information.
Les entreprises dans lesquels l'asymétrie d'information est la plus
importante sont les entreprises jeunes, de croissance avec beaucoup d'actifs
immatériels. Cependant ces asymétries sont peu aigues dans les
entreprises à actifs tangibles. Dans le cadre de la POT, les firmes avec
peu d'actifs corporels seront les plus sensibles aux asymétries
d'informations. Dés lors elles utiliseront la dette qui est
véhicule de financement externe moins sensible aux asymétries
d'informations que les actions (Harris M. et Raviv A. 1991).
Ces vingt dernières années, les
principales contributions ayant trait aux déterminants de la structure
financière ont, comme le précisent Harris M. et Raviv A. (1991)
essentiellement porté sur :
- La résolution des conflits d'intérêts
entre divers groupes d'investisseurs détenant des titres financiers de
nature différente (Théorie de l'agence)
- La révélation d'informations au marché
financier (Théorie d'asymétrie d'information)
- L'influence de la nature des produits, de la structure
concurrentielle du secteur, ou de la nature du contrôle (Théorie
des coûts de transactions)
Les théories du financement considèrent que, le
mode de financement de l'entreprise dépend principalement de la nature
de ses actifs. Ainsi Williamson O.E (1988) suggère que le choix du
financement dépend de la plus ou moins grande spécificité
des actifs de la firme. L'actif est réputé spécifique s'il
est difficile à négocier sur le marché, ou s'il ne
présente aucun intérêt pour tout autre agent
économique que celui qui le possède.
Bah R. et Dumontier P. (1996) montrent au niveau des cas
français, anglais et américain que les entreprises dont les
actifs sont difficilement rédéployables du fait de leur
spécificité, sont moins endettées que les autres, le
degré de spécificité est déterminé à
partir des montants consacrés au dépenses de recherche et
développement. Considérant que les actifs de l'entreprise qui
sont fortement engagées dans les activités de recherche sont peu
liquides et difficilement cessibles.
D'autres modélisations ont eu pour objectif de
rapprocher de relier la structure de financement au caractéristique de
ses produits ou matières premières ainsi par exemple pour Titman
S. (1984), observe que la mise en liquidation d'une entreprise peut engendrer
des coûts non négligeables pour ses clients voir pour ses
fournisseurs ; En effet les clients peuvent ne plus trouver le produit
fabriqué, ne plus parvenir a se fournir en pièces
détachées être privés de services après
vente. Ces coûts sont en effet supporter par les actionnaires sous forme
d'un prix plus faible pratiqué sur le produit. En conséquence les
actionnaires souhaiteraient être contraints à liquider les actifs
dans les seuls cas ou les gains retirés de l'opération seraient
plus élevés que les coûts imposés par le
consommateur. Malgré tout quand une telle décision est prise, les
opérateurs ignorent le montant de ces coûts ; S. Titman
(1984), montre que la structure financière peut être
utilisée pour contraindre les actionnaires a une décision
optimale de liquidation. Il assure que les entreprises pour lesquelles cette
effet est important (constructeurs de voiture, fabriquant d'ordinateurs)
possèdent moins de dettes que les autres.
Maksimovic V. et Titman S. (1991) ont montré que les
producteurs de biens non durables peuvent être également sujet
à un effet similaire. Ils considèrent une entreprise qui peut
produire des biens de bonne ou mauvaise qualité à tout moments et
supposent que les consommateurs ne peuvent estimer la qualité du produit
qu'après l'avoir consommé. Même si la bonne qualité
coûte plus chaire à fabriquer, il vaut mieux pour l'entreprise
qu'elle en fasse sortir de ses usines de manière à
acquérir la réputation d'être un producteur de haut de
gamme ; Si cependant, cette bonne réputation disparaît pour
les actionnaires existants, du fait d'une faillite, l'incitation à
produire de la bonne qualité, pour les suivants, est plus faible en
raison du poids de la dette. Au total on peut s'attendre à ce que des
sociétés qui peuvent aisément faire varier la
qualité de leur produit, et dont les consommateurs ne peuvent percevoir
les caractéristiques qu'après consommation, possèdent
moins de dettes que d'autres.
Les travaux de Coeurderoy R. (2000) sur 104 entreprises
françaises nous autorisent à soutenir que le choix des modes de
financement n'est pas indépendant de la nature des actifs
développés au sein de la firme.
Balakrichnan et Fox (1993) confirment l'hypothèse selon
laquelle les actifs non spécifiques doivent plutôt être
financés par l'endettement et les actifs spécifiques par le
capital. Ils montrent ainsi que la présence d'actifs et de
compétences spécifiques à une firme représente un
déterminant majeur de la structure financière. Dans la même
logique Marion A. (1995) montre qu'il est préférable de financer
l'innovation sur fonds propres, ce qui semble se confirmer empiriquement
(Coeurderoy R. et Koulayom H., 1996).
II.1.2 Vernimmen P. et le cycle de vie des
sources de financement.
Une start up aura beaucoup de mal à se financer par
endettement, elle n'a pas de passé et donc pas d'historique de
crédit remboursés, ni probablement d'actifs corporels qui
pourraient servir de garantie. L'environnement technologique dans lequel elle
évolue est probablement très mouvant et ses flux de
trésorerie disponibles sont négatifs pour quelque temps. Son
niveau de risque spécifique pour un prêteur est donc très
élevé. Elle n'a pas d'autre choix que de se financer par capitaux
propres.
A l'opposé, l'entreprise établie sur son
marché depuis plusieurs années et qui arrive à
maturité n'aura pas de difficulté à
« séduire » des prêteurs. Son historique de
crédit est établi, ses actifs sont bien réels, elle
génère des flux de trésorerie disponibles (sur lesquels le
risque de prévision est faible) d'autant plus élevé que
les gros investissements ont été réalisés.
L'aventure industrielle est financée par les capitaux
propres. Au fur et à mesure que l'entreprise s'institutionnalise et que
son risque diminue, l'endettement prend la relève, libérant ainsi
les capitaux propres qui vont financer de nouveaux secteurs émergents.
Au total, la nature de l'actif peut avoir une influence sur la
disponibilité du financement. Un actif extrêmement
spécifique, c'est-à-dire qui a peu de valeur en dehors d'un
processus de production donné sera difficilement finançable par
endettement. Les prêteurs craindront en effet qu'en cas de
défaillance de l'entreprise, la valeur de marché de celle-ci ne
soit pas suffisante pour rembourser leurs encours.
Schéma 2.1 : Le cycle de vie des
sources de financement
Croissance
Maturité
Création
Réduction de capital
Forte distribution de dividende LBO
Proportion de dette
Endettement Bancaire
Introduction en bourse
Emissions d'obligations crédits syndiqués
Augmentation de Capital
Investisseurs privés
Source : Vernimmen P. (2002), Finance
d'entreprise, 5ème édition, Dalloz, P. 847
II.2 : LA PREDOMINANCE DE L'INFORMATION DANS LA
DECISION D'OCTROI DE CREDIT :
Après avoir définit l'information
financière nous verrons sa typologie et les moyens mis en oeuvre pour
réduire ces imperfections, nous poursuivrons avec les raisons pour
lesquelles les TPE n'ont accès au financement formel.
II.2.1 Définition et
typologie de l'information financière
L'information financière représente l'ensemble
des données chiffrées ou non que l'on peut recueillir sur une
entreprise. Elle se présente sous forme quantitative et qualitative et
peut être aussi bien interne qu'externe à l'entreprise.
Lorsque elle est interne à l'entreprise, elle
regroupe essentiellement les données quantitatives issues des
états financiers et comptables de l'entreprise. L'analyse de ces
informations conduit à l'élaboration de données plus
synthétiques30(*).
L'information financière externe à
l'entreprise quant à elle regroupe les données d'ordre
quantitatif et qualitatif (les données en provenance des marchés
financiers, des fournisseurs, du fisc, des organismes sociaux, de la centrale
de risque, etc...)
Les supports à l'information financière à
savoir la comptabilité et les moyens technologiques, interviennent aussi
bien au moment de la décision d'octroi de crédit que dans le
suivi de l'entrepreneur (Wamba H. et Tchamambe Djiné L. 2002).
Selon Wamba H. et Tchamambe Djiné L. (2002), les
problèmes posés par l'information financière sont
liés à leur insuffisance et leur imperfection. La
littérature française propose à cet effet un ensemble de
modèles visant à atténuer ces imperfections.
II.2.2 Moyens mis en oeuvre pour atténuer
les imperfections de l'information.
L'origine des débats sur les problèmes des
imperfections de l'information date de plus de deux décennies. Akerlof
B. (1970) montre que dans un contexte d'asymétrie d'information, le prix
cesse d'être un indicateur de valeur ; ce qui conduit très
souvent au problème de sélection adverse.
L'examen du problème d'asymétrie d'information
avec sélection adverse et aléa moral, dans le cadre des
marchés de crédit, permet de distinguer deux grands groupes de
modèles : les modèles à signaux financiers et les
modèles à mécanismes incitatifs. A cela s'ajoute les
formules de capital risque développées par différents
auteurs notamment Wright M. et Robbie K. (1998). Ces derniers
montrent dans leurs travaux qu'en ce qui concerne le problème de
financement, le capital risque, domaine jusque là négligé
en finance d'entreprise et dont le champ d'application a été
restreint aux seules entreprises innovatrices peut être étendu
à toute forme d'entreprise.
II.2.2.1 Les modèles à signaux
financiers
Les modèles à signaux financiers ou
modèles dits de signalisation, sont ceux pour lesquels les
entrepreneurs, mieux informés sur leurs projets, cherchent à
signaler aux prêteurs les véritables caractéristiques de
leurs entreprises. Un signal se définit comme une variable de
comportement selon laquelle les entrepreneurs de bons projets ont
intérêt à rendre publiques les informations qui permettent
aux créanciers de distinguer leurs projets des moins bons.
Des signaux généralement présentés
dans la littérature, l'on peut relever l'importance de l'apport
personnel en capital détenu par l'entrepreneur dans son affaire (Leland
H. et Pyle D. 1977), la structure financière de l'entreprise (Ross S.A.
1977), et l'importance des dividendes versés aux actionnaires
(Bhattacharya S. 1979-1980) ; (Kalay A. 1980). Nous nous
intéresserons aux deux premiers signaux compte tenu du caractère
unipersonnel des TPE camerounaises.
- L'idée soutenue par Leland H. et Pyle D. (1977) est
que les propriétaires dirigeants qui ont de meilleurs projets
d'investissement le signalent aux éventuels créanciers par une
proportion importante du capital investi dans leurs projets. Il y aurait une
relation positive et significative entre la valeur de l'entreprise et l'apport
personnel en capital détenu par l'exploitant dans son projet.
- Les travaux les plus connus consacrés à
l'aspect structure financière comme un moyen de limiter le risque de
défaut de l `entrepreneur sont ceux de Ross S.A. (1977),
contredisant Modigliani F. et Miller M. (1958) sur l'indifférence de la
structure financière sur la valeur de l'entreprise. Ross S.A. (1977)
montre que les entrepreneurs définissent le type d'entreprise qu'ils
dirigent par la structure financière qu'ils lui donnent. La valeur de
l'entreprise s'accroît avec le levier dans la mesure où
l'augmentation de l'endettement entraîne un accroissement de la valeur
perçue de la firme.
II.2.2.2 les modèles à
mécanismes incitatifs.
Les modèles à mécanismes incitatifs sont
ceux où c'est plutôt le créancier qui introduit dans les
contrats de prêts des éléments qui incitent l'emprunteur
à révéler sa qualité : les garanties, les taux
d'intérêt et ma relation de clientèle.
Pour ce qui est des garanties, les principales contributions
sont celles de Wette H.C. (1983), Besanko D. et Thakor A.V. (1985), Chan Y. et
Kanatas G. (1985), Stiglitz J.E. et Weiss A. (1985), Bester H. (1987) et Chan
Y. et Thakor A.V. (1987). Dans la quasi totalité de ces modèles,
les auteurs fondent leur augmentation sur les deux pouvoirs qu'aurait la
garantie, à savoir : un pouvoir dissuasif qui limite l'aléa
moral, et un pouvoir auto sélectif qui réduit la sélection
contraire. La garantie et le taux d'intérêt sont
considérés ici comme un coût dans la mesure où,
à un risque plus élevé correspondrait une garantie et/ou
un taux d'intérêt plus important.
La relation de clientèle consiste à utiliser
les relations de long terme, qui peuvent s'établir dans le temps entre
le créancier et l'entrepreneur pour réduire le risque moral et la
sélection contraire. Les relations peuvent s'établir à
partir de deux formes de contrats : les contrats implicites et les
contrats explicites.
a) les contrats implicites
Les travaux de Azariadis C. (1975), Bull C. (1983), Grossman
S.J. et Hart O.D. (1981), et Azariadis C. et Stiglitz J.E. (1983) constituent
les principales contributions consacrées aux contrats implicites.
Appliqué d'abord en particulier aux relations entre
l'employeur et les employés sur le marché du travail ; c'est
par la suite que les travaux s'intéresseront au marché du
crédit, avec Stiglitz J.E. et Weiss A. (1983), Diamond D.W. (1989,
1991), Sharpe S.A. (1990), Cole R.A. (1998), etc...
Les mécanismes d'incitation de l'entrepreneur
n'apparaissent pas formellement dans les dispositions du contrat de
crédit ; la réputation et la bonne foi des parties,
constituent les bases sur lesquelles se fondent les relations entre les
banquiers et leurs clients ? Cole R.A. (1998) montre que la
longévité d'une relation entre le prêteur et l'emprunteur,
renforcée par différents services financiers entretenus entre ces
derniers est positivement corrélée à la décision
d'octroi de crédit.
Contrairement à Sharpe S.P. (1990), Diamond D.W.
(1991), Petersen M.A. et Rajan R.G. (1995) pour qui la relation de long terme
devrait se solder par la réduction du coût du crédit
accordé, Cole R.A. (1998), quant à lui insiste sur la
disponibilité du crédit qu'entraînerait l'existence d'une
telle relation.
Diamond D.W. (1989, 1991) : la réputation du
banquier est considérée comme une variable constante au contraire
de celle de l'entrepreneur qui, elle, est une variable déterminante.
b-) les contrats explicites.
Ils sont assortis d'un acte juridique légal donnant
droit, entre autres, aux poursuites judiciaires à l'encontre de
l'emprunteur défaillant.
Dans une perspective des relations de long terme,
Stiglitz J.E. et Weiss A. (1983) envisagent la
possibilité pour un créancier d'offrir des contrats explicites
à deux périodes. La première constatant
l'incapacité de l'entrepreneur à effectuer ses remboursements, et
la seconde au cours de laquelle l'entrepreneur se verra rationné par le
banquier.
Allen F. (1983) quant à lui propose l'exclusion de
l'emprunteur du marché des crédits en cas de
défaillance.
Ces modèles se fondent sur l'idée voulant que
la menace de suspension de crédit à long terme et l'application
des sanctions constituent des mesures incitatives pour l'entrepreneur. En plus,
le principe de l'antériorité des dettes, qui conditionne les
autres crédits, sera de nature à rendre la menace de suspension
effective si les préalables suivants sont établis :
l'absence d'autres sources de financement et la menace de suspension des
relations de crédit pouvant affecter les profits futurs.
Il ressort des travaux de Wamba H. et
Tchamambe Djiné L. (2002), que lorsque la relation de clientèle
ou relation de long terme appréhendée par la
régularité dans le remboursement des prêts n'est pas prise
en compte, l'apport personnel, la valeur de la garantie et le ratio d'autonomie
financière traduisant de manière générale
l'importance du patrimoine de l'entrepreneur, sont les signaux financiers
déterminants devant le niveau d'engagement envers les tiers et la
rentabilité du projet. Lorsque la relation de clientèle est prise
en compte, dans le test, le patrimoine de l'emprunteur est
relégué au second plan au profit de cette dernière.
Dans la majorité des travaux suscités,
l'institution chargée d'accorder les crédits aux entreprises est
la banque, mais les TPE n'ont pas accès au crédit bancaire pour
plusieurs raisons celle ci présente des atouts mais aussi des
imperfections.
II.2.3 Raisons de l'exclusion des TPE des
circuits de financement formels :
Le système bancaire connaît, dans la plupart des
pays d'Afrique et même au Cameroun, de graves crises. Les multiples
programmes de restructuration du système bancaire entamés
à la fin du siècle dernier sous l'égide de la crise
économique n'ont pas pu résoudre le problème de certaines
banques dont la solvabilité reste fortement compromise. La grande
insécurité économique marquée par la
précarité des activités pour la plus part informelle
amène les banques à s'adapter difficilement au contexte. La
plupart des petits entrepreneurs des TPE n'ont pas accès au
crédit bancaire, d'abord parce que les banques trouvent les micro
crédits peu intéressants et ensuite parce que donner le
crédit à ces structures présente un risque important
(insuffisance de garanties, absence de statut légal pour la plupart des
TPE). A cela s'ajoutent les procédures bancaires trop longues et trop
complexes pour répondre à leurs demandes.
Ainsi, plusieurs raisons sont avancées pour justifier
l'exclusion des TPE des circuits de financement formels. D'après FISCHER
B., (1995), les obstacles que les petites entreprises rencontrent d'habitude
pour accéder au financement sont :
F Les coûts de transaction élevés pour les
institutions financières lorsqu'elles octroient de nombreux petits
prêts par opposition à un nombre réduit de grands
prêts;
F Le risque que représentent les emprunteurs en raison
du manque d'antécédents en matière de crédit, de
l'absence de garantie adéquate, de l'incertitude à propos des
compétences en gestion et de la capacité de remboursement
liée aux contraintes qui pèsent sur le marché, de
l'imperfection du système judiciaire face au non remboursement du
prêt, etc.;
F Le coût du prêt (y compris le facteur temps) par
opposition à la rentabilité de l'opportunité pour laquelle
il est recherché;
F L'inadéquation des projets d'investissement soumis
aux banques;
F Le nombre limité des bénéficiaires ou
la faiblesse des institutions financières et des instruments axés
sur la mobilisation de fonds tels que les bourses des valeurs, les fonds de
placement, etc.;
F L'instabilité macroéconomique et l'attitude
négative des pouvoirs publics se manifestant par exemple par la
réglementation des taux d'intérêt, le traitement
préférentiel accordé aux grands clients ou aux clients
contrôlés par l'État;
F Les difficultés résultant par exemple des
barrières culturelles (dressées contre un sexe ou un groupe), de
l'éloignement (zones rurales).
Cette situation renforce les circuits de financement informel,
notamment les tontines et les coopératives d'épargne et de
crédit (Coopec) qui sont plus adaptées aux besoins de ces
unités tant par rapport aux montants proposés que par la
rapidité des procédures d'octroi de crédits.
DEUXIEME PARTIE :
ANALYSE DES CHOIX ENTREPRENEURIAUX ET DES MODES DE
FINANCEMENT DE QUATRE VINGT DIX TPE CAMEROUNAISES
Après avoir abordé dans la partie
précédente les modes de financement et les choix entrepreneuriaux
dans le cadre du modèle classique du financement des entreprises,
où les fonds sont collectés auprès des banques et des
marchés financiers bien organisés. Nous portons à
présent notre attention au cas camerounais en général et
au cas de la ville de Yaoundé en particulier. Les TPE exclues des
circuits de financement formels, s'adressent soit aux tontines, soit à
l'aide familiale, soit aux micro crédits proposés par les
institutions de microfinance pour obtenir des sources de financement externes.
Nous aborderons dans un premier temps, les différents modes de
financement des TPE à savoir l'autofinancement et les modes alternatifs
à l'autofinancement. A coté de ces modes de financement nous
verrons la méthodologie adoptée pour notre étude (Chapitre
III). Le (chapitre IV) nous permet de ressortir les différentes
informations tant sur les caractéristiques des TPE et des petits
entrepreneurs ayant constitués notre échantillon, que sur les
résultats sur lesquels porte notre étude.
CHAPITRE III :
METHODOLOGIE D'ANALYSE ET SPECIFICITE DU FINANCEMENT
DES TPE CAMEROUNAISES.
Tout au long de ce chapitre, nous porterons notre attention
sur les différentes sources de financement des TPE de Yaoundé,
particulièrement les tontines et les microcrédits (Section I), et
par la suite nous porterons notre attention sur la méthodologie
adoptée pour notre étude (Section II).
SECTION I: LES TPE
CAMEROUNAISES : SOURCES DE FINANCEMENT ET NATURE DES ACTIFS
Nous examinerons respectivement les résultats d'une
enquête sur 1295 TPE des villes de Yaoundé, Douala et Bafoussam
(I.1), et nous verrons ce que la littérature nous propose sur les modes
alternatifs à l'autofinancement (I.2).
I.1 RESULTAT DIAL/DSCN SUR LES MODES DE FINANCEMENT DES
TPE.
Le tableau ci-dessous nous permet d'apprécier
l'autofinancement et les modes alternatifs à l'autofinancement comme les
principales sources de financement des TPE camerounaises. L'autofinancement
englobe l'épargne personnelle issue des revenus d'une activité
passée, les revenus d'une autre activité et les revenus
générés par l'activité actuelle du petit
entrepreneur. Les modes alternatifs à l'autofinancement concernent les
autres sources de financement à savoir : L'aide familiale, des
amis, prêts auprès des tontines, l'aide du conjoint,
l'héritage, le micro crédit, etc......
Tableau 3.1 : Différents moyens de financement du
secteur informel
BRANCHE DACTIVITE
|
|
Epargne personnelle
|
Aide familiale
|
Ep pers + aide familiale
|
Prêt Tontine
|
Aide du conjoint
|
Héritage
|
MicroCredit
|
Autre s
|
TOTAL
|
Entreprise de production de biens
|
Nbre
%
|
255
19.69
|
84
6.49
|
64
4.94
|
42
3.24
|
6
0.46
|
0
0.00
|
8
0.62
|
2
0.15
|
461
35.64
|
Entreprise commerciale
|
Nbre
%
|
14
1.08
|
9
0.69
|
10
0.77
|
3
0.23
|
1
0.08
|
0
0.00
|
2
0.15
|
0
0.00
|
39
3.01
|
Entreprise de Service
|
Nbre
%
|
409
31.58
|
183
14.13
|
119
9.19
|
55
4.25
|
15
1.16
|
3
0.23
|
6
0.46
|
5
0.39
|
795
61.39
|
TOTAL
|
Nbre
%
|
678
52.36
|
276
21.31
|
193
14.90
|
100
7.72
|
22
1.70
|
3
0.23
|
16
1.24
|
7
0.54
|
1295
100.00
|
Source : Wamba H. (2003), « Analyse diachronique
du système de gestion des micro-entreprises informelles en milieu
urbain : le cas du Cameroun », Revue Gestion 2000,
N° 17, Sept. Oct p. 115
De manière générale, il est important de
signaler que le financement associatif informel ne vient que compléter
l'épargne personnelle et l'aide familiale qui constituent les moyens de
financement les plus importants des activités informelles. Une
étude menée sur un échantillon de 1295 entreprises
informelles dans trois des principales villes du Cameroun (Yaoundé,
Douala, Bafoussam) sur les différents moyens de financement et leur
importance donne les résultats dans le tableau 3.1
Au vu du tableau 3.1, 52,36% des entreprises informelles font
appel à l'épargne personnelle, 21,31% à l'aide familiale,
alors que le micro crédit bancaire ne finance que 1,24%
d'activités informelles. Les entreprises de services sont les plus
nombreuses à utiliser l'épargne personnelle (autofinancement)
comme moyen principal de financement (31,51% sur un échantillon de 409
entreprises de services) ; ensuite viennent les entreprises de production
de biens (19,69% sur un effectif de 255 entreprises de la même branche
d'activité) ; viennent enfin les entreprises commerciales (1,08%
sur les 14 enquêtées de la même branche).
Cette étude montre aussi que le choix du secteur
d'activité dont la spécificité des actifs a une influence
sur le mode de financement. En effet les entreprises de services qui utilisent
moins d'actifs tangibles sont celles qui font le plus appel à
l'autofinancement. Les autres font un peu plus appel aux sources externes de
financement (mode alternatif à l'autofinancement).
I.2 : LES MODES ALTERNATIFS A L'AUTOFINANCEMENT
DANS LA LITTERATURE ECONOMIQUE ET FINANCIERE
Le caractère informel, le niveau faible de garantie,
le montant réduit des crédits sollicités par les TPE de
Yaoundé les empêchent d'avoir accès au circuit de
financement formels, c'est pour cette raison que nous nous intéresserons
essentiellement aux institutions de microfinance et au système des
tontines.
I.2.1 La micro finance comme solution au
financement des TPE
La microfinance connaît dans le monde un
développement sans précédent depuis le succès de la
Grameen Bank. L'Afrique en général et le Cameroun en particulier
n'est pas en reste (Mayoukou C., 2000). Par système de microfinance, il
faut entendre un ensemble d'institutions dont la vocation essentielle est de
fournir des services financiers aux pauvres. Le préfixe micro est
ajouté, selon Prescott E. (1997) « because the amount involved in
transaction is small ». La notion de microfinance recouvre
également celle de financements alternatifs, c'est-à-dire ceux
qui proposent une solution face à la rigidité des systèmes
bancaires dans la problématique de la création d'entreprise.
L'une des contraintes principales au financement est le risque attaché
au projet. Selon (Bloy C. et Mayoukou C., 1994), la difficulté majeure
à laquelle se heurtent les banques des pays africains réside dans
leur incapacité à cerner de façon suffisamment
précise le risque présenté par les PME classiques et, a
fortiori, les TPE. Or la vocation des institutions de microfinance est de
financer cette catégorie d'entreprises, laissées pour compte par
les banques formelles, autrement dit les entreprises que créent et que
doivent diriger certaines catégories d'agents
économiques31(*) :
les chômeurs de longue durée, les femmes sans formation, des
diplômés sans emplois, bref une frange d'agents économiques
ne pouvant pas fournir les garanties exigées à la sollicitation
d'un prêt. Après avoir donné les caractéristiques
générales à la micro finance, micro banque, nous nous
intéresserons à la genèse de son l'évolution au
Cameroun afin de voir ses différentes formes juridiques.
I.2.1.1 Caractérisation de la micro
banque
Les structures de financement décentralisé ont
des caractéristiques très diverses.
Même si elles ont des traits dominants, ces traits ne
sont presque jamais exclusifs. La micro finance émerge soit parce
qu'il n'y a pas de banque dans la zone géographique, soit parce que la
banque juge le segment du marché non rentable, soit parce qu'elles n'ont
pas les moyens techniques, financiers et humains, pour approcher ces segments.
Dans tous les cas, l'émergence de la micro finance est source
d'approfondissement financier et d'inclusions financières.
F L'agrément ou la reconnaissance :
Certaines micro banques sont très formalisées en ce sens qu'elles
sont agrées ou reconnues par le Ministère de l'Economie et des
Finances. D'autres sont informelles en ce sens qu'elles n'ont pas le statut
légal d'entreprise : La notion de microfinance est ambiguë car
les anglo-saxons englobent sur ce vocable « l'ensemble des
mécanismes financiers mis sur pied pour fournir des services
d'épargne et de crédit aux petites et micro entreprises
(MPE) »32(*)
y compris des institutions exerçant une activité
financière informelle comme les tontines mutuelles et les banquiers
ambulants33(*).
F La taille et le terme des crédits : La
plupart des microbanques octroient des prêts de montants faibles et
collectent des montants très faibles (microfinance), mais avec
des pics importants lorsque l'activité de leur clientèle est
saisonnière. Le terme des crédits est souvent très court
(une semaine à un mois), mais peut aller jusqu'à deux ans ! La
collecte de l'épargne peut être journalière ou
irrégulière.
F La spécificité financière de
l'activité et de la dénomination : Les microbanques
sont des institutions dont l'activité principale est celle de l'octroi
des crédits (institution de crédit direct), de collecte
d'épargne et de crédit (mutuelles ou coopératives
d'épargne et de crédit). Du fait de leur objet social, les
projets sociaux à volet d'épargne et de crédit ne
constituent pas des microbanques. La littérature économique ne
s'en tient pas à une distinction légaliste. Les expressions
« Development banking » (Armendariz de Aghion B., 1999)
«microbanking» (Christen R.P., 2000, Robinson M.S.,2001)
« banking with/on/for the poor(est) » (Banque Mondiale,
CGAP) sont plutôt courantes.
F La proximité, la production d'information et
l'adéquation des produits : Par rapport aux «
banques », les « microbanques » sont plus ou moins
caractérisées par une plus grande proximité
géographique avec les clients, d'ou les appellations de «
système de financement décentralisé » ou «
système décentralisé de financement», «finance
de proximité». Certaines microbanques vont elles-mêmes vers
les clients pour collecter l'épargne et/ou le remboursement du
prêt sur les lieux de production/vente. C'est l'occasion pour produire de
l'information, réduire les asymétries d'information, dissuader
contre l'aléa de moralité, le défaut d'effort et le
défaut stratégique. Les microbanques usent explicitement de
mécanismes spécifiques de contractualisation et de voies
exécutoires ad hoc (enforcement, confiance, capital
social, convention, etc.). Les microbanques offrent des produits adaptés
- notamment en ce qui concerne la garantie des prêts - qualifiés
parfois d'innovations financières. Source d'inclusion financière,
elles offrent des produits accessibles à une clientèle peu
fortunée. Elles sont alors confondues à la « Banque des/pour
les pauvres », mais les plus fortunées également y ont
accès (Montalieu T., 2002).
F L'approche genre : Les produits des EMF
offrent des opportunités financières aux femmes; cela est parfois
confondu avec une approche genre. Mais les hommes aussi y ont accès. Si
certaines EMF ciblent parfois les femmes, ce n'est pas toujours pour des
raisons féministes, mais bancaires : elles remboursent souvent mieux que
les hommes sur le marché des EMF.
F Finance rurale et/ou urbaine :
Historiquement, certaines microbanques sont nées dans les
régions rurales («ruralfinance ») ou se sont
concentrées dans ces régions, mais de plus en plus il existe
des microbanques opérant en zones urbaines et périurbaines.
Les plus grandes microbanques opèrent simultanément sur
ces trois types de région.
F Du pouvoir de monopole à la
concurrence : Dans Les grandes métropoles, les
microbanques ne sont pas toujours en situation de monopole car il existe
souvent au moins une offre concurrente d'une autre microbanque dans la
localité. Pour éviter les risques de cavalerie que suscite cette
concurrence, des associations professionnelles de microbanques mettent en place
des centrales de risque où sont déclarés les incidents de
paiement.
F Les problèmes de liquidité des
microbanques et des banques : Sur le plan
économique, les microbanques n'ont pas de pouvoir de création
monétaire. Leurs sources externes traditionnelles de financement sont
des lignes de crédit ouvertes par les « bailleurs de fonds »
bilatéraux et multilatéraux, les banque de développement
et parfois une dotation initiale du gouvernement. Les sources
«internes» sont les apports des membres pour les microbanques
mutualistes, l'épargne forcée en guise de garantie des
crédits, et l'autofinancement. Après ces caractéristiques
sur la micro finance (micro banque) intéressons nous à
présent à son évolution au Cameroun.
I.2.1.2 La genèse de l'évolution de la
micro finance au Cameroun
Selon Mayoukou C. (2000) l'évolution de la micro finance
au Cameroun est marqué par trois périodes : 1960-1980 ;
1980-1990 ; 1990 à nos jours.
· 1960-1980, Le Cameroun pays de prédilection des
coopératives d'épargne et crédit
Cette période est marquée par
développement autonome des coopératives d'épargne et de
crédit. Une première expérience des coopératives
s'est construite autour de l'union des Caisses Populaires de Yaoundé
grâce à l'appui de l'église catholique en partenariat avec
le mouvement Desjardias en 1970. Cette expérience a connu un
échec et le réseau a dû être déclaré en
faillite en 198734(*). La
seconde expérience visant le développement des
coopératives, est celle de CAMCCUL (Cameroun Coopérative Credit
Union League Limited) une union de coopératives d'épargne et de
crédit basée à Bamenda dans le Nord-ouest du Cameroun avec
l'appui technique des volontaires néerlandais et américains, dans
le cadre respectivement de la SNV et du corps de la paix. Les premières
caisses ont été formées dans les années 1980.
L'expansion vers la zone francophone date de 1974. Le CAMCCUL dont le
réseau s'est implanté dans six provinces du pays est
l'institution de microfinance la plus importante dans la sous région
Afrique Centrale.
· 1980-1990, Explosion du phénomène des
COOPEC au Cameroun.
Cette période est caractérisée par la
faillite des banques de développement et par l'explosion du
phénomène des COOPEC qui tentent de combler le vide laissé
par ces banques. Cette période coïncide aussi avec l'entrée
en vigueur d'une nouvelle législation sur les coopératives. En
effet, la création des coopératives n'est pas soumise à
une autorisation préalable des autorités compétentes, mais
à une simple déclaration au service de registre des
coopératives du ministère de l'Agriculture. Cette assouplissement
conduit à la création de plusieurs COOPEC autonomes,
c'est-à-dire celle qui ne sont pas affiliées à un
réseau. Sous l'ancienne législation, toute nouvelle
coopérative devait se constituer sous le statut de la CAMCCUL. Selon
Foko E. (1998), en 1996 on dénombrait près d'une vingtaine de
coopératives autonomes créées après 1993 ;
Cette explosion entraîne une véritable concurrence entre les
banques et les coopératives d'épargne et de crédit. C'est
dans cette perspective que la CCEI Bank (Afriland First Bank aujourd'hui),
décide de lancer son programme de création des Mutuelles
Communautaires de Croissance (MC²) en 199135(*).
· 1990 à nos jours, La BEAC organise le
secteur de la Microfinance :
Le système bancaire et financier au Cameroun est
régi par la convention du 17 janvier 1992 portant harmonisation de la
réglementation bancaire dans les Etats de l'Afrique Centrale. Suivant
les dispositions de cette convention, le Cameroun est membre de la zone franc
et la Banque des Etats de L'Afrique Centrale (BEAC). Clé de voûte
du système, la BEAC est un établissement multinational autonome
qui dispose du pouvoir exclusif d'émission de la monnaie sur le
territoire des pays membres. Le rôle de la BEAC est
complété par les organes de réglementation et de
contrôle que sont : la Commission Bancaire des Etats de l'Afrique
Centrale (COBAC), le Conseil National de Crédit (CNC), et la Commission
de Contrôle des Banques et des Etablissements Financiers.
La promotion proprement dite d'un environnement propice au
développement de la microfinance date de 1992 avec la promulgation de la
loi n° 92/006 du 14 août 1992, à l'origine du boom
coopératif actuel, parmi lesquelles celles à caractère
financier généralement appelées Coopérative
d'Epargne et Crédit (COOPEC), qui vient accompagner la loi camerounaise
90/056 du 19 décembre 1990 relative à la liberté
d'association.
Depuis le 13 avril 2002, l'activité de microfinance
est régie par les dispositions du règlement n°
01/02/CEMAC/UMAC/COBAC relatifs aux conditions d'exercice et de contrôle
de l'activité de microfinance dans la CEMAC. Ce texte introduit
l'agrément obligatoire applicable à tous les types d'EMF, ainsi
que l'obligation d'adhésion à l'association professionnelle.
Deux institutions sont à distinguer dans la mise en
oeuvre de cette réglementation :
ð Celle des EMF existant avant l'entrée en vigueur
du règlement du 13 avril 2002 : ils disposaient d'un délai
qui a inspiré le 15 avril 2005 pour se mettre en conformité.
ð Celle des EMF crées à partir du 13 avril
2002 : ils doivent se conformer sans délai aux règlements et
ne devraient pas exercer leur activité avant d'avoir obtenu leur
agrément
Ce règlement fait également une distinction
claire entre différentes institutions de la microfinance.
I.2.1.3 Typologie des établissements de
microfinance
La COBAC (2002) permet de regrouper les établissements
de microfinance en trois catégories :
F Sont classés en première catégorie, les
établissements qui procèdent à la collecte de
l'épargne de leurs membres qu'ils emploient en opération de
crédit, exclusivement au profit de ceux-ci.
F Sont classés en deuxième catégorie, les
établissements qui collectent l'épargne et accordent des
crédits aux tiers.
F Sont classés en troisième catégorie,
les établissements qui accordent des crédits au tiers, sans
exercer l'activité de collecte, c'est-à-dire l'épargne.
Le secteur de la microfinance au Cameroun présente un
paysage diversifié constitué d'entités
opérationnelles relevants de conditions juridiques différentes.
Les réseaux : La CAMCULL,
fédération de plus de 300 caisses coopératives
d'épargne et de crédit. Les MC² : microbanques semi
rurales mises en place par l'ONG ADAF avec l'assistance de Afriland First Bank.
L'on dénombre 48 MC². Les caisses villageoises et de Crédit
Autogérées (CVECA) : caisses villageoises
créées par l'ONG MIFED dans le cadre du projet Crédit
Rural Décentralisé. Il existe actuellement 181 CVECA. Les caisses
de base de fonds d'Appui aux Organisation de Base (FOCAOB) encadrent environ 30
caisses.
Les établissements de microfinance hors
réseau : ils sont constitués par des initiatives
privées, notamment sur la base des dispositions de la loi n° 92/006
du 14 août 1992 relative aux sociétés coopératives
et aux groupes d'initiatives communes. Toutefois depuis l'avènement du
règlement CEMAC sur la microfinance, un certain nombre d'entre eux
optent pour la forme de Société Anonyme ; au mois de
septembre 2004, l'on dénombrait 89 établissements de microfinance
agrées par l'autorité monétaire.
Les autres établissements de
microfinance : D'autres formes de microfinance existent au Cameroun
à la faveur de la coopération bilatérale et
multilatérale. Pour cette catégorie les services financiers sont
une composante d'un paquet d'activités de développement
intégré. Ces projets et ONG qui octroient des crédits
à taux subventionnés participent de la lutte contre la
pauvreté menée par le gouvernement. Dans cette catégorie
l'on peut lister entre autres : ACEP, SOWEDA (South West Developpement
Authority), MIDENO (Mission de Developpement du Nord Ouest), PREPAFEN (Projet
BAD de Réduction de la Pauvrete des Femmes de la Province de
l'Extreme-Nord), Cameroon Gatsby trust, SNV (Service Néerlandais de
Volontaires), Peace Corps (Corps de la paix américain), GTZ. A
côté du secteur de la microfinance, dit semi formel, on trouve le
secteur informel constitué principalement des tontines.
I.2.2 Sources
informelles :
Plusieurs sources de financement informel sont à la
disposition des TPE (avance des clients, sous-traitance, crédit
fournisseurs, prêteurs professionnels) Mais celles ayant fait l'objet
d'un nombre considérable de publications ce sont les tontines.
I.2.2.1 Raisons du dualisme
financier
Les secteurs financiers des pays en développement sont
caractérisés par un degré élevé de dualisme
financier, c'est-à-dire la juxtaposition des secteurs bancaire et
informel en matière de financement. Les causes de ce dualisme financier
font l'objet de deux thèses.
La première est celle des théoriciens de la
libéralisation financière (Mac Kinnon et Shaw), qui
considèrent que la présence du secteur informel s'explique par
l'existence d'une politique de répression financière, et qu'il
suffirait de lever les contraintes imposées au secteur financier formel
pour réduire le secteur informel.
La deuxième thèse tend à
démontrer que le dualisme financier n'est que la conséquence de
l'hétérogénéité des structures
économiques, sociales, culturelles et ethniques des pays en
développement. Ainsi, le secteur financier formel se heurte
lui-même à ce dualisme intrinsèque des économies en
développement. On peut ainsi dire que le dualisme serait un
phénomène structurel dans ces pays. Pour réduire le
dualisme, les partisans de cette thèse proposent une
réglementation plus forte à l'intérieur du secteur formel.
Jean-Louis LESPES36(*) distingue quatre phénomènes a l'origine
du développement des pratiques informelles. Son analyse est aussi
basée sur les caractéristiques structurelles des
différents pays en développement, et peut donc compléter
l'analyse ci-dessus. Ces quatre phénomènes sont: L'insertion du
pays dans le contexte mondial, les transformations du mode de production, la
situation démographique de ces pays, et là encore,
l'omniprésence et l'inefficacité de l'Etat.
I.2.2.2 Typologie des Tontines
Il existe plusieurs types de tontines, chacune d'entre-elles
étant, dans sa composition, a dominance professionnelle ou
géographique.
Les tontines professionnelles ou
socioprofessionnelles sont les tontines: de cadres, de fonctionnaires,
d'agriculteurs, d'artisans, de commerçants, d'entreprises etc...
Les tontines géographiques sont les tontines:
de quartiers, de villages, des Africains en France, de l'élite du
Cameroun etc.....
On peut distinguer trois types principaux de tontines: les
tontines mutuelles, les tontines commerciales, et enfin les tontines
financières.
a) Les tontines mutuelles:
Ces tontines sont les plus répandues. Elles reposent
sur la solidarité entre membres qui se connaissent bien. Les tontines
mutuelles peuvent être définies comme des fonds d'épargne
rotative où les levées bénéficient a chacun des
sociétaires selon un ordre préétabli, mais
révisable. Chacun peut prêter, emprunter et remplacer une
créance par une dette.
b) Les tontines commerciales:
Dans cette forme de tontine, les fonds sont collectés
par un tiers qui a pris l'initiative de la création du groupe et qui
joue le rôle de banquier, prélevant une commission pour le service
qu'il rend et d'ajuster au mieux l'épargne collectée et les
prêts déboursés. Ces tontines commerciales ne sont pas
véritablement des tontines au sens propre du terme, puisqu'il s'agit le
plus souvent d'un accord bilatéral entre le « banquier ambulant
» et son client qui n'a, comme seule initiative, que de mettre en
concurrence les banquiers ambulants au niveau des éventuels services
offerts et, notamment, du taux de garde réclamé pour garder
l'argent en sécurité.
Dans cette forme de tontine, on peut également parler
de créances et de dettes. En effet, la créance du client augmente
au fur et a mesure qu'il dépose son épargne chez le tontinier,
qui, a l'inverse voit sa dette augmenter d'autant. La créance des
clients et la dette du tontinier sont la contrepartie l'une de l'autre: elles
progressent a chaque versement et diminuent lors du remboursement.
c) Les tontines financières:
Contrairement aux tontines commerciales, où l'on
cherche au maximum a récupérer l'argent déposé, les
dépôts effectués ici par l'ensemble des adhérents
sont mis aux enchères selon des modalités statutairement
définies.
La typologie proposée par Bekolo-Ebe B. (1991) permet
de donner un aperçu des différentes formes que peuvent prendre
les tontines camerounaises et du comportement d'épargne des agents
économiques à l'intérieur de celles-ci. Selon Bekolo-Ebe
B. (1991), cinq types de tontines sont représentatifs du système
tontinier au Cameroun.
-La tontine simple: Il y a un nombre fixe de
participants, ceux-ci versant une somme, elle aussi fixée par avance,
régulièrement. Suivant un ordre
prédéterminé, chacun recevra le produit des versements de
l'ensemble des participants.
-La tontine simple avec caisse de prêts: Chaque
participant, en plus de sa cotisation fixe verse une seconde somme d'argent qui
dépend de ses possibilités, et cette somme vient s'ajouter a
celles des autres membres pour constituer la caisse des prêts. Les
participants comme les non-participants peuvent se voir accorder un prêt
dont le remboursement produira des intérêts qui seront
redistribués en fin de cycle à chacun des membres uniquement, et
cela au prorata de ce qu'ils y auront versé au cours du cycle.
-La tontine avec caisse de prêts et de secours:
Dans cette tontine, très proche du deuxième type, les membres
pratiquent un troisième versement périodique qui alimente une
caisse de secours destinée à aider les divers participants en cas
d'événement heureux ou malheureux, par exemple un mariage, une
naissance, un décès, un incendie etc...
-La tontine avec enchères non
capitalisées: Ce système tend à être de plus en
plus répandu, et ses règles intègrent la notion de
coût de capital et de risque. Contrairement aux systèmes
précédents, les sommes collectées en une période,
celles-ci constituant le gros lot, sont vendues aux enchères et remises
au plus offrant. Seuls les participants n'ayant pas encore
bénéficiés du gros lot sont autorises à participer
aux enchères.
-La tontine avec enchères capitalisées:
La différence avec le type précèdent est que la prime
d'enchère payée par celui auquel on attribut le gros lot est
divisée en petits lots qui seront revendus également aux
enchères sur du court terme. Gros lot et petits lots constituent
respectivement le « marche principal » et le « marche secondaire
».
I.2.2.3 Caractéristique du système
financier informel
Selon Hugon P. (1991) tout système financier informel
présente les caractéristiques suivantes :
- La prédominance des transactions en
espèce ;
- L'absence d'enregistrement et de
réglementation ;
- L'échelle restreinte des opérations ;
- La facilité d'entrer ;
- L'échange d'actifs hors des cadres
juridiques ;
- Un fonctionnement qui s'appuie sur des relations
personnelles ou sur des solidarités communautaires.
La personnalisation des relations privées qui pousse
les entrepreneurs informels à choisir les circuits de financement
informel, amène Letart M. (1990) à situer la finance informelle
par rapport à la finance institutionnelle :
- L'absence de conditions préalables (absence de
garantie, pas de formalité à remplir, pas de délai) ;
- L'absence de frais de gestion (l'administration est
réduite au maximum) ;
- L'absence du cadre fixé (pas de formules toutes
faites, le cadre s'adapte aux besoins des uns et des autres) ;
- L'absence de contrôle de l'Etat (les règles ne
sont pas préétablies).
Ainsi, le financement informel est un moyen qui permet de
mettre à la disposition des TPE des fonds à coûts moins
élevés.
Même si les financements, informel et semi formel
(Tontine et Coopec) restent les principaux pourvoyeurs de fonds des petits
entrepreneurs, du fait de la rapidité et de la constitution de
réseaux de relations d'affaires, par le biais des contacts
réguliers entre les membres. Il existe malgré tout des limites
à cette forme de financement : les tontines d'affaires ou
« bourses d'argent », qui par leur procédure
d'enchère n'accordent des fonds qu'aux plus offrant ; les Coopec
d'affaires pratiquant assez souvent des taux usuriers.
La première partie nous a permi de présenter,
de définir la TPE, le petit entrepreneur et de faire ressortir les
spécificités des TPE camerounaises qui pour la plupart
évoluent dans le secteur informel. Nous nous sommes aussi
intéressé au mode de financement des TPE qui sont exclues du
circuit de financement formel. Les petits entrepreneurs, pour cette raison se
tournent vers l'épargne personnelle issue d'une activité
passée, d'une autre activité ou des revenus
générés par leur activité principale
(autofinancement). Ils se tournent également vers l'aide des amis et de
la famille, les tontines ou encore les micro crédit (mode de financement
alternatif à l'autofinancement). En outre des auteurs, des études
ont démontré que la spécificité des actifs
développés au sein de l'entreprise ont une influence sur le mode
de financement des entreprises (Marion A. (1995), Coeurderoy R. et Koulayom H.
(1996), Williamson O.E., (1988), Balakrishnan S. et Fox I. (1993), Coeurderoy
R. (2000), Ross (1977), Blazenko (1987), Noé T. (1988) et Narayanan M.
(1988)). Leland H. et Pyle D. (1977) soutiennent que les propriétaires
qui ont de meilleurs projets d'investissement le signalent aux éventuels
créanciers par une proportion importante du capital investi dans leurs
projets. De ces deux observations ont déduit les hypothèses
suivantes :
H1 : Plus la durée de vie de l'output est
limitée, plus la TPE recourt à l'autofinancement.
H2 : Plus le montant de l'investissement initial
est élevé, plus la TPE peut recourir aux modes alternatifs
à l'autofinancement.
SECTION II : METHODOLOGIE
L'objet de cette section est de déterminer la
méthodologie adoptée, l'échantillon d'étude, les
méthodes de recueil des données choisies, ainsi que les types de
dépouillement.
II.1 LA METHODE DE COLLECTE DES DONNEES
Les démarches hypothético-déductives et
les empirico-déductives sont les deux méthodes les plus souvent
utilisées dans la recherche scientifique. La première consiste
à vérifier la théorie, soit l'infirmer soit la
confirmer ; quant à la seconde, elle consiste en la construction de
la théorie.
La collecte des données implique la définition
d'un échantillon au sein de la population préalablement
définie. Il est question ici de détailler la procédure de
constitution de l'échantillon et de présenter la méthode
de recueil des données.
I.1.1 La constitution de
l'échantillon
Matériellement et physiquement, il est coûteux de
contacter tous les individus (unités statistiques) pour leur soumettre
à un questionnaire, ceci implique la nécessité de
déterminer un échantillon ou une population d'étude. La
constitution d'un échantillon passe par la définition de la
population d'étude, du cadre d'échantillonnage et la
méthode d'échantillonnage adoptée.
I.1.1.1 Définition de la
population d'étude
La détermination d'un échantillon est
nécessaire car en fait, il est impossible et même très
onéreux de contacter toute la population mère. Harvatopoulos Y.
et Livian H.F. (1989)37(*)
définissent la population comme l'ensemble de tous les
éléments définis dans l'espace et dans le temps
concernés par le même problème, objet d'étude.
Dans le cadre de notre étude, cette population sera
constituée de TPE, ayant un nombre d'ouvriers inférieur ou
égal à 9, observées au cours de la période de Avril
à Mai 2005. Ces TPE ont pour activité principale la
fabrication ou la production des parpaings, la restauration et la coiffure, et
sont basées dans différents quartiers de la ville de
Yaoundé. Pour des raisons de coût et de temps impartis, une partie
de cette population sera soumise à l'enquête et constituera notre
échantillon. Comme l'illustre le Tableau 3.2, nous nous sommes
limités à 90 TPE, dont: 30 fabriques de parpaings, 30 salons de
coiffure et 30 restaurants.
Tableau 3.2 : Constitution de notre
échantillon en fonction de l'activité principale de la
TPE.
Activité principale
|
Secteur d'activités
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Fabriques de parpaings
|
Secondaire (Produit)
|
30
|
33,33
|
Salons de coiffure
|
Tertiaire (Purs services)
|
30
|
33,33
|
Restauration
|
Tertiaire (Service à forte composante
matérielle)
|
30
|
33,34
|
Totaux
|
|
90
|
100
|
Source : L'auteur
I.1.1.2 Cadre d'échantillonnage.
Le cadre d'échantillon ou encore appelé base
de sondage est constitué de la liste exhaustive de toutes les
unités à partir desquelles on tirera l'échantillon.
Idéalement il devrait coïncider exactement à la population,
mais un tel cadre n'existe pas dans notre pays. Cette base de sondage peut
être l'annuaire téléphonique, un annuaire d'entreprises, le
plan d'une ville etc... (Giannellonie J.L., Vernette E. 2001).
D'un point de vue pratique, pour notre étude, nous
avons utilisé la procédure d'un échantillon par jugement
et précisément la technique boule de neige38(*) qui est
généralement utilisée pour les populations difficiles
à identifier.
I.1.1.3 Méthode d'échantillonnage
adoptée
On distingue généralement deux types de
méthodes d'échantillonnage : Les méthodes
aléatoires ou probabilistes, et les méthodes empiriques ou non
probabilistes.
F Les méthodes aléatoires : Un
échantillon est dit aléatoire lorsque n'importe quel
élément de la population ciblée peut appartenir à
cet échantillon, et ceci avec une probabilité connue à
l'avance, généralement la même pour tous les
éléments (Boursin J.L. 1981). Parmi les méthodes
probabilistes on peut distinguer : l'échantillon aléatoire,
l'échantillon systématique, l'échantillon
stratifié, l'échantillon à plusieurs degrés et
l'échantillon par grappes.
F Les méthodes non probabilistes : Elles
consistent à sélectionner les unités
d'échantillonnage de façon non aléatoire. Dans ce cas, la
probabilité qu'une unité soit inclue dans l'échantillon
n'est pas connue, il n'est pas possible de calculer l'erreur
d'échantillonnage. Les échantillons ainsi constitués
permettent de choisir de manière précise les
éléments de l'échantillon et ainsi de garantir plus
facilement le respect des caractères exigés par certains designs
de recherche tel que l'homogénéité (Baumard P., Ibert I.)
Il existe ici trois choix possibles : selon le jugement, par quotas, par
boule de neige et par convenance.
L'application de l'une ou l'autre de ces méthodes
suppose au préalable l'existence d'un cadre échantillonnage
précis.
Par rapport à notre question de recherche nous avons
jugé utile d'adopter une méthode d'échantillonnage non
probabiliste.
I.1.2 La procédure de
recueil des données :
L'obtention des informations relatives aux choix
entrepreneuriaux et au mode de financement des TPE nous a conduit à
utiliser comme piste de collecte des données, l'enquête par
questionnaire.
I.1.2.1 Présentation
L'enquête par le questionnaire est un mode de collecte
de données primaires qui consiste, à l'aide d'un questionnaire,
à interroger les individus en définissant au préalable,
par une approche qualitative, les modalités de réponses au
travers des questions relatives aux informations recherchées. Elle se
distingue du simple sondage d'opinion par le fait qu'elle vise la
vérification des hypothèses théoriques et les tests
statistiques que ces hypothèses suggèrent.
Les étapes suivantes sont nécessaires en vue de
valider le questionnaire :
§ L'élaboration du questionnaire ;
§ Le pré-test ;
§ et la validation définitive.
Notre questionnaire, s'adresse dans le cadre de notre
étude aux dirigeants des TPE constituant notre échantillon.
I.1.2.2 La méthodologie
d'enquête :
Nous distinguons plusieurs
méthodes d'enquêtes appelés aussi mode de communication ou
médias de recueil : (Tsapi, 1997)
- L'enquête face à face ;
- L'enquête par voie postale ;
- L'enquête par téléphone ;
- L'enquête auto administrée ;
- L'enquête par ordinateur.
Pour notre étude, nous avons choisi comme médias
de recueil, l'enquête face à face.
I.1.2.3 L'administration du questionnaire en face
à face : avantages et limites
F Cette procédure d'administration permet de
répondre directement aux interrogations que peuvent se poser les
répondants sur la nature même des questions. Elle permet
également un meilleur contrôle de la
représentativité de l'échantillon.
F Les principales limites sont que le chercheur doit toujours
se garder d'exprimer toute opinion ou forme d'approbation ou de
désapprobation au risque d'influencer le répondant. Par ailleurs,
ce mode d'administration bloque les réponses de certaines personnes qui
les considèrent comme trop personnelles pour être exprimées
en face à face, La lourdeur et le coût généralement
élevé du dispositif constituent autant de faiblesse de cette
technique.
I.1.2.4 Objectifs pour lesquels la méthode
convient à notre étude
F La connaissance de la population en tant que telle :
Ses conditions, ses modes de vies, ses comportements et ses valeurs ou ses
opinions.
F L'analyse du phénomène social que l'on pense
pouvoir cerner à partir des informations portant sur les individus de la
population concernée.
I.1.2.5 Contenu des questionnaires39(*)
On distingue généralement deux types de
questions, les questions ouvertes, les questions fermées et parfois des
questions mixtes.
Dans le cadre de notre étude, bon nombre de questions
sont fermées. Ceci nous facilite l'analyse statistique et
également réduit le temps de réflexion des
enquétés.
Notre questionnaire est subdivisé en trois parties
F La première concerne les variables liées
à l'identification de la TPE (4 questions) et des variables
liées au profil du petit entrepreneur et ses motivations à la
création de sa structure.
F La deuxième est relative aux variables sur le
financement et les différentes sources financement :
- Financement initial (6 questions)
- Financement du fonds de roulement (8 questions)
- Financement de l'extension ou de la croissance (3
questions)
F La troisième rubrique concerne la
spécificité des inputs et des outputs et les difficultés
et contraintes liées à l'environnement de la TPE (6
questions).
I.1.2.6 Administration du
questionnaire
Il est intéressant avant toute administration du
questionnaire, de définir avec précision la personne
auprès de qui l'information pertinente doit être recueillie. C'est
ainsi que l'on nomme l'unité d'échantillonnage qui comprend
l'unité déclarante (la personne répond pour
elle-même) et l'unité de référence (la personne
interrogée répond au nom de l'entreprise). Pour notre
étude, l'unité de référence est retenue.
Avant d'administrer définitivement le questionnaire,
nous avons fait le pré-test des questions auprès d'un
échantillon très réduit, ceci nous a assuré de la
clarté et de la précision des questions. Nous avons ainsi
reformulé certaines questions, ajouté ou supprimé
d'autres.
Selon Quivy R. et Van Campenhout L., il existe deux types
d'administration du questionnaire : celui dit "d'administration indirecte"
lorsque l'enquêteur complète lui-même à partir des
réponses qui lui sont fournies par le répondant ; et le
questionnaire dit "d'administration directe" ici le répondant remplit
lui-même le questionnaire qui lui est remis. Pour l'administration
directe les techniques utilisées sont : le face à face et
l'entretien téléphonique, tandis que pour l'administration
indirecte les techniques sont : par voie postale, transmission par
ordinateur ...
Dans le cadre de notre étude nous avons utilisé
l'administration directe.
I.1.2.7 Difficultés
rencontrées sur le terrain
Plusieurs difficultés ont été
rencontrées :
F Beaucoup d'enquêtés, malgré les
précautions que nous avons prises40(*), ont manifesté leur réticence et ceci
nous a empêché de vite atteindre la taille de notre
échantillon.
F L'indisponibilité des répondants,
manifestée par des multiples rendez-vous non honorés.
F La méfiance des répondants qui nous
confondaient avec des agents de la commune, du fisc ou encore des services
d'hygiène malgré la présentation de nos pièces,
d'où leur réticence.
Après cette littérature sur le recueil des
données, il nous revient de construire un modèle d'analyse pour
la vérification de nos hypothèses, pouvant nous conduire au
traitement des données.
I.2 TRAITEMENT DES DONNEES
Cette phase met en exergue la construction du modèle
d'analyse qui comprend l'identification et l'opérationnalisation des
variables, les méthodes de traitement des données.
I.2.1 Identification et définition des
variables
La formulation des hypothèses est une démarche
intellectuelle que le chercheur doit adopter pour percevoir les
phénomènes. L'hypothèse de recherche lie
généralement deux variables l'une, dépendante et l'autre
indépendante pour enfin les opérationnaliser.
La variable indépendante est celle qui est
manipulée dans le souci d'en identifier les effets sur le sujet, tandis
que la variable dépendante, correspond à l'effet observé
suite à la manipulation de la variable indépendante.
L'identification est présentée comme
suit :
Tableau 3.3 : Identification des variables
HYPOTHESES
|
Type de variables
|
Variables indépendantes
|
Variables dépendantes
|
Plus l'output a une durée de vie limitée plus la
TPE recourt à l'autofinancement.
|
Durée de vie de l'output
|
Autofinancement
|
Plus le montant de l'investissement initial est
élevé, plus la TPE peut recourir aux modes alternatifs à
l'autofinancement.
|
Investissement initial
|
Modes alternatifs à l'autofinancement (Aide familiale
,Microcrédits, Tontines, Crédits fournisseurs
etc... )
|
Source : Auteur
I.2.2 Opérationnalisation des
variables
Dans ce cadre, il est question d'associer à chaque
variable, une mesure ou un besoin en information, ceci dans le but de
résoudre la question de recherche. Ceci étant,
l'opérationnalisation se présente comme suit :
Figure 3-2 :
Opérationnalisation des variables
Variables
|
Indicateurs
|
Entrepreneur
|
Age, Sexe, Niveau scolaire, Ses motivations etc.....
|
Durée de vie de l'output.
|
Aspect matériel ou immatériel de l'output,
Possibilité de stockage, Périssabilité des produits
vendus, Fréquence de la demande du même produit ou service. etc...
|
Taille
|
Capital investi, Le Chiffre d'affaire, Le nombre de
salariés etc....
|
Autofinancement
|
Epargne personnelle, Revenu provenant d'une autre
activité.
|
Modes alternatifs
|
Aide familiale et des amis, Micro crédit, Tontine et
crédit fournisseurs.
|
Source :
Auteur
I.2.3 Méthode de traitement des
données
Le traitement des données s'est fait à l'aide des
techniques de statistique descriptive. Nous utiliserons les méthodes
descriptives (tri à plat et tri croisé) et le test de
corrélation de Pearson.
I.2.3.1 Le tri à plat.
Cette opération encore appelée tabulation simple
consiste à réorganiser l'ensemble des valeurs prises par une
variable41(*). Cette
méthode nous a permis de calculer les pourcentages effectués
variable par variable en vue de construire des tableaux de fréquence.
I.2.3.2 Le tri croisé.
Nous avons eu recours à ce test car les données
sont quantitatives. Ceci nous a permis d'apprécier la distribution
d'une variable par rapport à une autre.
I.2.3.3 La description du test de corrélation
des rangs de Pearson.
Les tests statistiques permettent de mesurer les liaisons entre
deux groupes de variables. Dans notre étude nous avons eu recours au
test de corrélation de Pearson qui permet de voir le degré
d'association entre différentes variables.
La question de recherche est la suivante : deux
variables X et Y mesurables sur deux échantillons appariés
sont-elles indépendantes?
F Conditions d'application
- les deux échantillons sont aléatoires et
appariés
- Les n paires d'observations sont indépendantes
- Les variables X et Y sont au moins ordinales
F Hypothèses
L'hypothèse nulle a éprouvée est :
Ho : Les deux variables sont indépendantes
L'hypothèse alternative est : H1 :
Les deux variables sont dépendantes.
F Statistique calculée et interprétation du test
Soit deux variables (X,Y) observées sur un
échantillon de taille n comprenant n paires d'observations
(X1,Y1), (X2,Y2), .........
,(Xn,Yn). On peut obtenir une indication de la
corrélation entre les variables X et Y en classant les valeurs de
Xi par ordre croissant et en comptant et en comptant le nombre de
valeur Yi correspondantes ne satisfaisant pas cet ordre. Classer les
valeurs Xi par ordre croisant signifie que Xi est
inférieur à Xj pour tout i inférieur à
j. Soit R le nombre de paires (Xi,Yj) telles que, si i
< j, on ait simultanément Xi < Xj (ce qui
va de soit du fait du classement par ordre croissant des Xi) et
Yi < Yj.
La statistique calculée est :
S = 2R - n (n-1)/2
On compare la statistique S des valeurs critiques Sa
disponibles dans une table. La règle de décision est la
suivante : on rejette Ho si S > Sa. En cas de
rejet de Ho , le signe de S indique le sens de la
dépendance.
Lorsque n est suffisamment grand (c'est-à-dire n >
15).
S + 1
S' =
n(n+1)(2n+5)/18
tend vers la loi normale centrée réduite et on peut
l'utiliser en association avec les règles de la loi normale pour prendre
la décision de rejet ou de non-rejet de Ho.
Le présent chapitre nous a permis de préciser le
cadre méthodologique de notre étude et nous avons au
préalable exposé les modes de financement des TPE camerounaises.
Nous consacrons le chapitre qui suit à la présentation des
principaux résultats de notre étude.
CHAPITRE IV :
L'IMPACT DES MODES DE FINANCEMENT SUR LES CHOIX
ENTREPRENEURIAUX DE QUATRE VINGT DIX TPE DE LA VILLE DE YAOUNDE
Notre enquête nous a permis d'avoir plusieurs
informations sur les TPE de la ville de Yaoundé. Nous
présenterons respectivement au cours du présent chapitre les
caractéristiques des TPE et du petit entrepreneur de notre
échantillon (Section I), puis nous nous intéresserons aux
résultats portant sur les tests de nos hypothèses de recherche
(Section II).
SECTION I : LES CARACTERISTIQUES DES TPE DE
NOTRE ECHANTILLON :
Cette section nous permettra de présenter les TPE de
notre échantillon, les caractéristiques des différentes
activités, le profil et les motivations des petits entrepreneurs de
notre échantillon.
I.1 PRESENTATION DES TPE DE NOTRE ECHANTILLON
Comme nous l'avons signalé plus haut, notre
échantillon est constitué de quatre vingt dix TPE dont trente
fabriques de parpaings, trente salons de coiffure et trente restaurants. Nous
présenterons ces TPE en insistant sur leur situation
géographique, les produits et services qu'elles offrent à la
clientèle et la difficulté principale de chacune d'elles.
I.1.1 Les fabriques de
parpaings :
Elles peuvent être classées dans le secteur
secondaire, car leur activité vise à la transformation du sable
et du ciment en parpaings, qui constituent des éléments entrant
dans la construction des immeubles.
L'émergence de cette activité dans la ville de
Yaoundé ces dernières années est sans nul doute le
résultat de la croissance démographique, conséquence des
mouvements migratoires, de l'exode rural42(*)et des fortes demandes en construction d'immeubles.
Les fabriques de parpaings sont situées principalement
dans les quartiers périurbains de la ville qui correspondent aux
principales entrées de la ville. L'on peut citer, entre autres
quartiers: Mvan, Messassi, Emana, Nkolbisson, Ekié, Mendong,
Ngoulemekong, Mimboman etc...... Mais nous les retrouvons aussi en plein milieu
urbain notamment dans les quartiers tels que Santa Barbara ou encore la
nouvelle route Bastos. Leur positionnement vise à se rapprocher de la
demande, les nouveaux chantiers étant plus concentrés dans ces
quartiers.
Même si leur activité principale est la
fabrication et la vente des parpaings de 10, 15 ou 20 centimètres, leur
offre ne se limite pas là, certaines d'entre elles proposent à la
clientèle des objets d'ornement et les services de leurs employés
quant il s'agit d'élever des mûrs, poser des pavés ou
encore crépir des immeubles.
La principale difficulté que rencontrent les petits
entrepreneurs dans ce type d'activité est celle liée à la
gestion de leur stock d'inputs (Sacs de ciment, sable) et d'outputs (parpaings,
objets d'ornement), beaucoup de fabricants de parpaings évoluent en
bordure de rue et n'ont pas de hangar pour conserver les produits de leur
fabrique, ceux-ci sont exposés soit aux pluies qui viennent souvent
détruire le fruit d'un dur labeur ou encore les voleurs qui profitent de
l'obscurité de la nuit pour dérober certains produits.
I.1.2 Les salons de coiffure
La coiffure fait partie des métiers liés
à l'esthétique, à cet effet, homme et femme se rendent
fréquemment chez leur coiffeur ou coiffeuse.
Il n'existe pas dans la ville une réelle concentration
des salons de coiffure en un lieu particulier, on les retrouve un peu partout.
Les salons de coiffure qui constituent principalement notre
échantillon sont ceux qui s'intéressent aux femmes mais quelques
uns sont mixtes. En dehors de la coiffure, ces salons offrent à leurs
clientèles des services tels que les soins de cheveux, le lavage des
cheveux, le défrisage de même que la vente des produits de
beauté, des mèches etc.......
La principale difficulté rencontrée par les
propriétaires des salons de coiffure concerne les employés qui,
à cause de leur attitude à l'égard des clients peuvent
diminuer les parts de marché de la coiffeuse.
I.1.3 Les restaurants
Se nourrir constitue l'un des besoins primaires de tout
être vivant. L'activité des restaurants ou « tourne
dos », a connu un réel essor avec l'instauration par le
gouvernement camerounais de la journée continue dans les services
publics. Ainsi, les principaux point de restauration de Yaoundé se
situent à proximité des services publics, parapublics et
privés, des marchés, des établissement scolaires ou encore
des universités et écoles professionnelles. Ce rapprochement vise
à répondre aux divers besoins des consommateurs qui n'ont plus
besoin de rentrer chez eux pour le déjeuner et qui même pour
certains, y prennent leur petit déjeuner avant de commencer leur
journée de travail.
En dehors des différents mets qu'ils proposent
à l'occasion du déjeuner, ils y associent aussi des jus et du vin
pour désaltérer leurs clients.
La principale difficulté que rencontre les petits
entrepreneurs dans ce secteur est liée à la
malhonnêteté de certains clients qui ne payent pas toujours ce
qu'ils consomment.
I.2 CARACTERISTIQUE DES DIFFERENTES ACTIVITES
A partir des données issues de notre questionnaire
nous avons fait des tableaux croisés et graphiques pour avoir les
caractéristiques de notre échantillon.
Ces caractéristiques concernent leur age, leur forme
juridique et le nombre d'employés, le montant de l'investissement
initial et le chiffre d'affaires mensuel.
I.2.1 Relation TPE et nombre
d'années d'existence
Tableau 4.1 : Relation nombre
d'année d'existence de la TPE et Activité principale
|
Activité principale
|
Total
|
Fabrique de parpaings
|
Salon de coiffure
|
Restaurant
|
Nombre d'année d'existence de la TPE
|
) 0-2)
|
4
|
10
|
5
|
19
|
) 2-4)
|
12
|
7
|
8
|
27
|
) 4-6)
|
6
|
7
|
9
|
22
|
) 6-8)
|
8
|
3
|
3
|
14
|
Supérieure à 8 ans
|
0
|
3
|
5
|
8
|
Total
|
30
|
30
|
30
|
90
|
Il ressort du tableau ci dessus que la plupart des TPE sont
très jeunes, en effet 68 TPE sur les 90 soit environ 75%, ont entre 0 et
6 années d'existence. L'activité qui regroupe les plus jeunes TPE
est la fabrique de parpaings car 22 fabriques sur 30, soit 73% environ ont
moins de six années d'existence. Ceci pourrait se justifier par la forte
explosion démographique que connaît la ville de Yaoundé ces
dernières années.
I.2.2 Relation TPE et forme juridique
Tableau 4.2 : Relation Forme juridique et
Activité principale
|
Activité principale
|
Total
|
|
Fabrique de parpaings
|
Salon de coiffure
|
Restaurant
|
|
Forme juridique
|
Entreprise individuelle
|
19
|
26
|
30
|
75
|
|
SNC
|
5
|
4
|
0
|
9
|
|
Association
|
6
|
0
|
0
|
6
|
Total
|
30
|
30
|
30
|
90
|
Il ressort du tableau si dessus que 75 TPE sur les 90 que
constituent notre échantillon sont des entreprises individuelles soit
environ 83% de l'effectif total. Très peu de petits entrepreneurs de
Yaoundé s'associent pour créer une activité. Les seuls
exemples d'association se trouvent dans les fabriques de parpaings (11
fabriques sur 30 soit 36% de fabriques) ensuite viennent les salons de coiffure
surtout ceux qui sont mixtes (6 salons sur 30 soit une proportion de 13 %
environ)
I.2.3 Relation TPE et nombre
d'employés
Tableau 4.3 : Relation Nombre
d'employés et Activité principale
|
Activité principale
|
Total
|
Fabrique de parpaings
|
Salon de coiffure
|
Restaurant
|
Nombre d'employés
|
)0-2)
|
9
|
8
|
20
|
37
|
)2-4)
|
12
|
15
|
10
|
37
|
)4-9)
|
9
|
7
|
0
|
16
|
Total
|
30
|
30
|
30
|
90
|
Le tableau si dessus nous montre qu'une grande proportion
(84%) de TPE ont un nombre d'employés inférieur ou égal
à quatre. Les seules activités où l'on dénombre un
nombre d'employés supérieur à quatre sont les fabriques de
parpaings, avec 9 fabriques sur les 30 soit 30% environ et les salons de
coiffure 7 sur 30 soit 23% environ. On note aussi une forte concentration d'un
nombre d'employés inférieurs ou égal à deux dans
les restaurants soit 66% environ de l'effectif des restaurants.
I.2.4 Relation TPE et investissement initial du
Petit entrepreneur
Graphique 4.1 : Relation TPE et Montant
de l'investissement initial
L'activité des restaurants est celle qui demande le
moins de fonds pour le lancement de l'activité. Le montant de
l'investissement initial ne constitue pas vraiment une barrière à
l'entrée pour ceux ou celles qui voudrait s'y investir. 26 restaurants
sur les 30, soit 86.7%, ont eu besoin d'une somme inférieure ou
égale à 200 000 de FCFA pour le lancement de leur
activité. Par contre les activités des coiffeuses et des
fabricants de parpaings nécessitent un investissement initial un peu
plus élevé, particulièrement les fabriques de parpaings
où plus de 36 % des petits entrepreneurs ont investi une somme
supérieure à 1 000 000 de FCFA.
I.2.5 Relation TPE et Chiffre d'affaires
mensuel
Graphique 4.2 : Relation TPE et
Chiffre d'affaires mensuel
Le graphique ci-dessus nous permet de constater que les
restaurants sont les TPE dont le chiffre d'affaires est le moins
élevé par rapport à l'ensemble de la population de notre
étude, par contre quelques uns se distinguent avec des chiffres
d'affaires supérieurs à 500 000 FCFA/mois. L'activité
où l'on trouve les chiffres d'affaires les plus élevés est
la fabrique de parpaings. Les salons de coiffure sont moyennement repartis sur
l'ensemble des intervals avec une forte concentration du chiffre d'affaires
mensuel entre 100 000 et 200 000 FCFA/mois pour cette
activité.
I.3 CARACTERISTIQUES LIEES AU PROFIL
ET AUX MOTIVATIONS DU PETIT ENTREPRENEUR DE NOTRE ECHANTILLON
On a à ce niveau : l'age, le sexe, la situation
matrimoniale, le niveau scolaire, la formation initiale, le statut du petit
entrepreneur, la profession antérieure et les motivations à la
création du petit entrepreneur.
I.3.1 Relation age du petit entrepreneur et
TPE
Tableau 4.4 : Relation Age du petit
entrepreneur et Activité principale
|
Activité principale
|
Total
|
Fabrique de parpaings
|
Salon de coiffure
|
Restaurant
|
Age du petit entrepreneur en années
|
) 20-30)
|
11
|
14
|
5
|
30
|
) 30-35)
|
9
|
14
|
10
|
33
|
) 35-40)
|
4
|
1
|
6
|
11
|
) 40-45)
|
5
|
0
|
6
|
11
|
) 45-50)
|
0
|
1
|
0
|
1
|
Supérieur à 50
|
1
|
0
|
3
|
4
|
Total
|
30
|
30
|
30
|
90
|
Une grande proportion (70% environ, 63 petit entrepreneurs
sur 90) de petits entrepreneurs de la ville de Yaoundé ont entre 20 et
35 ans. L'on retrouve principalement les plus jeunes dans les salons de
coiffure (28 coiffeuses sur 30 ont moins de 35 ans) les plus âgés
sont dans les fabriques de parpaings (30% de fabricants ont plus de 35ans) et
les restaurants (15 restaurateurs sur 30 ont plus de 35 ans).
I.3.2 Relation sexe du petit entrepreneur et
TPE
Tableau 4.5 : Relation Sexe et
Activité principale
|
Activité principale
|
Total
|
|
Fabrique de parpaings
|
Salon de coiffure
|
Restaurant
|
|
Sexe
|
Masculin
|
25
|
5
|
2
|
32
|
|
Féminin
|
5
|
25
|
28
|
58
|
Total
|
30
|
30
|
30
|
90
|
On note une prédominance du sexe féminin dans
notre échantillon (58 petits entrepreneurs sur les 90 sont des femmes
soit 64% de tout l'échantillon) cela peut s'expliquer par le fait que
nous avons choisi des salons de coiffure pour les dames principalement. Les
hommes en revanche sont bien représentés dans les fabriques de
parpaings (83% des fabricants sont des hommes).
I.3.3 Relation TPE et Situation matrimoniale du
petit entrepreneur
Tableau 4.6 : Relation Situation
matrimoniale et Activité principale
|
Activité principale
|
Total
|
Fabrique de parpaings
|
Salon de coiffure
|
Restaurant
|
Situation matrimoniale
|
Célibataire
|
7
|
21
|
6
|
34
|
Marié (e)
|
23
|
7
|
19
|
49
|
Veuf (veuve)
|
0
|
0
|
2
|
2
|
Divorcé(e)
|
0
|
2
|
3
|
5
|
Total
|
30
|
30
|
30
|
90
|
Un peu plus de la moitié des petits entrepreneurs de
notre échantillon sont mariés (soit 54% de petits entrepreneurs
de l'échantillon) avec une grande proportion chez les fabricants de
parpaings et les restaurateurs (76% et 63% respectivement). On note par contre
une grande proportion de célibataires chez les coiffeurs (70%
environ).
I.3.4 Relation TPE et niveau
scolaire du petit entrepreneur
Tableau 4.7 : Relation Niveau scolaire et
Activité principale
|
Activité principale
|
Total
|
Fabrique de parpaings
|
Salon de coiffure
|
Restaurant
|
Niveau scolaire
|
Primaire
|
4
|
5
|
10
|
19
|
Secondaire
|
20
|
22
|
19
|
61
|
Supérieur
|
6
|
3
|
1
|
10
|
Total
|
30
|
30
|
30
|
90
|
On note un niveau d'instruction moyen pour l'ensemble de
l'échantillon plus de 67% ont fait des études secondaires. Les
restauratrices sont les moins instruites, les fabricants de parpaings ont un
niveau d'instruction plus élevé par rapport à l'ensemble
de l'échantillon.
I.3.5 Relation TPE et formation
initiale du petit entrepreneur
Tableau 4.8 : Relation Formation initiale
et Activité principale
|
Activité principale
|
Total
|
Fabrique de parpaings
|
Salon de coiffure
|
Restaurant
|
Formation initiale
|
Technique professionnelle
|
9
|
14
|
4
|
27
|
Générale
|
17
|
13
|
25
|
55
|
Economie/Gestion
|
3
|
1
|
1
|
5
|
Droit
|
0
|
1
|
0
|
1
|
Science
|
1
|
0
|
0
|
1
|
Art/ lettre/ Sciences humaines
|
0
|
1
|
0
|
1
|
Total
|
30
|
30
|
30
|
90
|
L'enseignement général est beaucoup plus
représenté dans notre échantillon ; en effet 61% des
petits entrepreneurs ont reçus une formation générale car
issus des niveaux primaires et secondaires. Ensuite on a l'enseignement
technique professionnel particulièrement chez les coiffeuses (46% de
coiffeuses ont reçus une formation technique professionnelle). En effet
beaucoup de coiffeuses se forment auprès d'autres coiffeuses avant
d'ouvrir leurs propres salons.
I.3.6 Relation TPE et statut
du petit entrepreneur
Tableau 4.9 : Relation Statut du petit
entrepreneur et Activité principale
|
Activité principale
|
Total
|
Fabrique de parpaings
|
Salon de coiffure
|
Restaurant
|
Statut du petit entrepreneur
|
Propriétaire dirigeant
|
27
|
29
|
30
|
86
|
Dirigeant
|
3
|
1
|
0
|
4
|
Total
|
30
|
30
|
30
|
90
|
86 petits entrepreneurs sur les 90 (soit 95%)
déclarent être propriétaires dirigeants, ceci confirme le
caractère unipersonnel des TPE où il n'y a
généralement pas d'ouverture de capital ; le
propriétaire est l'homme a tout faire, l'identité de la TPE se
confond à celle de son propriétaire. Le graphique à
secteurs si dessous l'illustre parfaitement.
Graphique 4.3 Le statut du petit entrepreneur
I.3.7 Relation TPE et profession antérieure
du petit entrepreneur
Tableau 4.10 : Relation Profession
antérieure du dirigeant et Activité principale
|
Activité principale
|
Total
|
Fabrique de parpaings
|
Salon de coiffure
|
Restaurant
|
Profession antérieure du dirigeant
|
Sans emploi
|
9
|
17
|
16
|
42
|
Employé/Ouvrier
|
11
|
10
|
11
|
32
|
Cadre/Agent de maîtrise
|
5
|
0
|
0
|
5
|
Dirigeant
|
2
|
2
|
2
|
6
|
Autre
|
3
|
1
|
1
|
5
|
Total
|
30
|
30
|
30
|
90
|
42 petits entrepreneurs sur 90 soit 46% des petits
entrepreneurs de notre échantillon sont Sans Emplois avant de
créer leur structure. Ceci peut rejoindre l'idée suivant laquelle
la TPE permet de résoudre le problème de chômage des jeunes
en milieu urbain. Beaucoup d'autres petits entrepreneurs (35% de
l'échantillon) ont travaillé pour quelqu'un d'autre, avant de
créer leur propre structure.
I.3.8 Relation TPE et
motivation du petit entrepreneur
Tableau 4.11 Relation Motivation à la
création et Activité principale
|
Activité principale
|
Total
|
Fabrique de parpaings
|
Salon de coiffure
|
Restaurant
|
Motivation à la création
|
Besoin de sécurité
|
8
|
5
|
14
|
27
|
Besoin d'autonomie
|
6
|
8
|
12
|
26
|
Besoin de réalisation de soi
|
7
|
14
|
3
|
24
|
Besoin de reconnaissance
|
1
|
1
|
0
|
2
|
Besoin de s'enrichir
|
4
|
1
|
0
|
5
|
Autre
|
4
|
1
|
1
|
6
|
Total
|
30
|
30
|
30
|
90
|
Les principales motivations des petits entrepreneurs de notre
échantillon sont le besoin de sécurité (27 petits
entrepreneurs sur 90 soit 30% environ de l'effectif total) pour ceux qui
étaient des chômeurs, le besoin d'autonomie (28% environ) et
le besoin de réalisation de soi (26% environ) pour ceux qui ont eu
à travailler pour quelqu'un d'autres avant de se mettre à leur
propre compte.
La présente section, nous a permis de donner les
principales caractéristiques des TPE et des petits entrepreneurs de
notre échantillon. Penchons-nous à présent sur les
résultats des tests statistiques que nous avons effectués pour
éprouver nos hypothèses.
SECTION II : LES RESULTATS ET
INTERPRETATIONS
Nous apprécierons successivement l'incidence de la
durée de vie de l'output et du montant de l'investissement initial sur
le mode de financement des TPE.
II.1 : L'INFUENCE DE LA DUREE DE VIE DES OUTPUTS SUR
LE CHOIX D'UN MODE DE FINANCEMENT.
Il s'agira de tester l'hypothèse H1 :
Plus la durée de vie des outputs est limitée, plus la TPE recourt
à l'autofinancement.
Le test de corrélation des rangs de Pearson nous donne
les résultats présentés comme ci-dessous :
Tableau 4.12 : Influence de la
durée de vie des outputs sur le choix d'un mode de financement
Correlations
1,000
,377
**
,
,000
90
90
,377
**
1,000
,000
,
90
90
Pearson Correlation
Sig. (2-tailed)
N
Pearson Correlation
Sig. (2-tailed)
N
Durée de vie des outputs
Mode de financement
de la TPE
Durée de vie
des outputs
Mode de
financement
de la
TPE
Correlation is significant at the 0.01 level
(2-tailed).
**.
Le résultat du test de corrélation est
globalement significatif et cela à 99%.
L'on rejette l'hypothèse H0 : les
variables «durée de vie des outputs » et «
autofinancement » sont indépendantes. L'hypothèse
H1 : les variables « durée de vie des
outputs » et « autofinancement » sont
dépendantes est vérifiée.
Nous pouvons confirmer au regard de ces résultats que
la durée de vie des outputs influence le mode de financement de la TPE
ceci nous permet donc de confirmer notre première hypothèse.
Les restaurants ont rarement recours au crédit des
tontines ou EMF car la durée de vie de leur outputs (le repas) se
limite généralement à une journée, contrairement
à une coiffure qui peut mettre plusieurs jours avant d'être
renouvelée et un parpaing qui peut faire plusieurs années sans se
détériorer. La durée de vie de l'output pourrait ainsi
constituer une garantie, et justifier la facilité avec laquelle les
fabricants de parpaings recourent aux modes alternatifs à
l'autofinancement.
Le tableau 4.13 ci-dessous montre qu'il y'a une forte
corrélation entre la durée de vie de l'output et celle des inputs
entrants dans le processus de production. Ceci nous conduit à conclure
que les TPE qui déploient les inputs à durée de vie
limitée recourent très peu aux modes alternatifs à
l'autofinancement. En effet, la durée de vie des ingrédients et
denrées alimentaires entrants dans la préparation des repas
proposés par les restaurants, est moins longue que les produits de
beauté utilisés généralement dans les salons de
coiffure, qui eux aussi ont une durée de vie moins longue que le sable
qui peut mettre plusieurs années sans se déprecier. Les inputs et
outputs des TPE constituent donc des actifs spécifiques pour la TPE,
confirmant ainsi la théorie des coûts de transactions. Les actifs
spécifiques à la firme sont financés par l'autofinancement
et les actifs non spécifiques sont financés par l'endettement La
durée de vie des inputs et outputs influencent le mode de financement
utilisé par les petits entrepreneurs des TPE de la ville de
Yaoundé. Ces resultats corroborent avec ceux des auteurs suivants :
Williamson O.E., (1988), (Marion A. (1995), Coeurderoy R. et Koulayom H.
(1996), Balakrishnan S. et Fox I. (1993), Coeurderoy R. (2000), Ross (1977),
Blazenko (1987), Noé T. (1988) et Narayanan M. (1988).
Tableau 4.13 : Corrélation entre
la durée de vie des inputs entrants dans le processus de production et
la durée de vie des outputs
II.2 L'INFLUENCE DE L'INVESTISSEMENT INITIAL DU
PETIT ENTREPRENEUR SUR LE CHOIX D'UN MODE DE FINANCEMENT.
Quel est l'impact du montant de l'investissement initial sur
le choix d'un mode de financement ?
La réponse provision à cette question ce trouve
dans l'hypothèse suivante : H2 : Plus
l'investissement initial du petit entrepreneur est élevé plus il
peut recourir aux modes alternatifs à l'autofinancement. Les
résultats du test non paramétriques des rangs de Pearson nous
sont donnés dans le tableau ci-dessous.
Tableau 4.14 : Influence de l'apport
initial en capital du petit entrepreneur sur le choix d'un mode de financement.
Le test est vérifié, la corrélation est
significative à 99%.
L'hypothèse nulle H0 : les variables
« Investissement initial » et « modes de
financement » sont indépendantes est rejetée, Ceci nous
conduit à vérifier notre deuxième hypothèse
H2 : Les variables « Investissement
initial » et « modes de financement » sont
dépendantes.
Nous pouvons confirmer au regard de ces résultats dire
que le montant du capital initial influence significativement le mode de
financement des TPE : plus le capital investit est élevé
plus le petit entrepreneur peut recourir aux modes alternatifs à
l'autofinancement (aides, tontine, micro crédit etc...).
Tableau 4.15 : Corrélation entre
nombre d'employés de la TPE et le montant de l'investissement initial
Tableau 4.16 : Corrélation entre
chiffre d'affaire mensuel de la TPE et le montant de l'investissement initial.
Les autres variables de la taille de la TPE (nombre
d'employés et Chiffre d'affaires), présentent une forte
corrélation avec le montant de l'investissement initial, nous pouvons
par conséquent dire que la taille de la TPE influence sur son mode de
financement : plus elle est grande (Chiffre d'affaire élevé,
montant de l'investissement initial élevé et nombre
d'employés proche de 9), plus la TPE peut recourir aux modes alternatifs
à l'autofinancement. La taille de la TPE peut donc être
considérée comme un signal pour les différents
créanciers du petit entrepreneur, ceci allant dans le même sens
que les résultats de Ross (1977) sur la théorie des signaux.
La corrélation entre l'apport initial du petit
entrepreneur (Montant de l'investissement initial) et le mode de financement,
corrobore avec les résultats de Wamba H. et Tchamambé
Djiné L. (2002), Leland H. et Pyle D. (1977) qui soutiennent que les
propriétaires qui ont de meilleurs projets d'investissement le signalent
aux éventuels créanciers par une proportion importante du capital
investi dans leurs projets.
La durée de vie des outputs et le montant de
l'investissement initial sont tous deux des signaux pour les différents
créanciers informels et semi formels (Micro crédits, tontines,
fournisseurs).
CONCLUSION GENERALE
La question de recherche suivante a guidé notre
recherche : «Comment, en fonction des activités qu'ils
choisissent, les petits entrepreneurs de ville de Yaoundé financent-ils
leur TPE ? ». Pour mener avec diligence et rigueur, sans toute
fois sacrifier l'esprit de découverte et de curiosité qui
caractérise tout travail de recherche, nous avons, à partir d'une
revue de la littérature et d'un certain nombre d'interrogations
émanant des observations, formulé les hypothèses
ci-dessous qui ont constitué des réponses provisoires à
nos investigations.
H1 : Plus la durée de
vie des outputs est limitée, plus la TPE recourt à
l'autofinancement.
H2 : Plus le montant de
l'investissement initial est élevé, plus la TPE peut recourir aux
modes alternatifs à l'autofinancement.
La revue de la littérature, nous a permis dans un
premier temps d'aborder les points ayant trait respectivement à
l'entrepreneur : son profil, sa typologie, ses motivations et le processus
de création d'une entreprise et ceux ayant trait à la TPE
informelle et son système de gestion. Par la suite, nous avons
présenté les fondements théoriques de la TPE et ses modes
de financement compte tenu des choix du petit entrepreneur. La synthèse
des travaux antérieurs sur la relation entre la nature des actifs et les
modes de financement a aussi été présentée. Ainsi
que les résultats de l'enquête DIAL/DSCN (1993) sur les modes de
financement des petites entreprises informelles en fonction des
activités qu'elles développent.
La vérification de nos hypothèses a
nécessité une enquête sur la base d'un questionnaire
auprès de 90 TPE de la ville de Yaoundé dont 30 fabriques de
parpaings, 30 salons de coiffure et 30 restaurants.
Sur le plan statistique nous nous sommes servi du test
statistique de corrélation de Pearson pour mesurer le degré
d'association entre nos différentes variables. À
côté de ces tests statistiques, nous avons utilisé les
méthodes de statistiques descriptives (tri à plat et tri
croisé).
Notre test nous a permis de vérifier significativement
nos deux hypothèses.
La confirmation de notre première hypothèse nous
a inspiré la remarque suivante :
La durée de vie des inputs et des outputs peut
être un signal pour la décision d'octroi de crédit aux
petits entrepreneurs. Le produit constitue une garantie pour les
différents créanciers (EMF, Tontine).
Par rapport à la seconde hypothèse, nous
pouvons dire que les petits entrepreneurs qui veulent avoir accès aux
modes alternatifs à l'autofinancement doivent se signaler par un niveau
élevé de leur investissement initial. Nous leur proposons, pour
augmenter le montant de leurs investissements, de se regrouper en GIC (Groupe
d'Initiative Commune), de former des associations, ceci pourra leur faciliter
l'accès aux micro crédits des EMF.
En outre il est intéressant de constater que l'on peut
gagner beaucoup avec un faible investissement et sans avoir recours aux modes
alternatifs à l'autofinancement (l'exemple des restaurants est
édifiant (Voir graphique 4.1 et graphique 4.2).
Il est aussi intéressant de préciser que nos TPE
sont très jeunes, elles sont pour la plupart des entreprises
individuelles. Très peu sont des Sociétés en Nom Collectif
(SNC), des associations, ou encore constitué en Groupe d'Initiative
Commune (GIC). Ceci peut justifier le faible recours aux crédits des
EMF, des petits entrepreneurs de notre échantillon, car les
institutions de microfinance préfèrent accorder des
crédits aux groupes et ceci cadre avec l'un de leurs objectifs qui est
celui de lutter contre la pauvreté.
L'autofinancement est constitué principalement des
revenus des activités passées (épargne personnelle) et des
profits générés par l'activité en cours.
La principale source de financement externe utilisée
par les petits entrepreneurs de Yaoundé est les prêts
auprès des tontines. Très peu de petits entrepreneurs de
Yaoundé recourent aux structures de microfinance, qui sont pourtant
organisées et mises sur pieds pour les entreprises de très
petites taille (voir annexe 2). Il faut aussi signaler que très peu de
petits entrepreneurs de notre échantillon ont ouvert des comptes
d'épargnes auprès des institutions de microfinance, ils
préfèrent épargner dans les tontines. Par
conséquent ils ne peuvent pas bénéficier des avantages ou
des crédits à court et moyen terme que leur proposent les EMF.
En cette année 2005, déclarée
année de la microfinance par les nations unies, les pouvoirs publics ont
intérêt à poursuivre l'organisation du secteur de la
microfinance. Mieux il sera organisé, plus les petits entrepreneurs
pourront avoir facilement accès aux fonds pour financer leurs
activités et cela pourra contribuer à résoudre
partiellement le problème du chômage des jeunes.
Les promoteurs des EMF devraient réviser leur
stratégie en matière d'octroi de crédit, pour permettre
à un plus grand nombre de petits entrepreneurs d'avoir accès
à leurs services. Ils ont intérêt à amplifier la
sensibilisation auprès des clients potentiels que sont ces petits
entrepreneurs. Cette sensibilisation visera à réduire
l'asymétrie d'information entre les EMF et les petits entrepreneurs car
beaucoup de petits entrepreneurs dans la ville de Yaoundé ne font pas
encore de différence entre les EMF et les banques classiques.
De notre étude il ressort que l'aide est beaucoup plus
sollicitée par les femmes qui constituent 64.4% de l'effectif de notre
échantillon, et en particulier les jeunes femmes de salons de coiffure
qui sont majoritairement des célibataires donc reçoivent le
soutien des parents, des amis ou du conjoint.
Les hommes (fabricants de parpaings) par contre ont plus
recours aux micro crédits et tontines. Leur propension à prendre
des risques serait plus élevée que celle des femmes (28
restaurateurs sur les 30 sont des femmes), qui sont celles qui ont le plus
recours à l'autofinancement.
Nous sommes tout à fait conscients : que nous
n'avons pas fait le tour complet de la question, qu'une analyse avec un plus
grand nombre d'activités pourrait permettre de mieux
généraliser les résultats, qu'une étude
auprès des structures d'associations (tontine) et des Etablissements de
Micro Finance (EMF) pourrait nous permettre de mieux expliquer et apprivoiser
les modes de financement des TPE en fonction de leur activité
principale.
Seuls les impératifs de temps et des moyens ont
dicté les limites à nos investigations dans le cadre des
présents travaux.
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ANNEXES
Annexe1
Tableau : La population de
Yaoundé de 1987 à 2002
Année
|
Population
|
Année
|
Population
|
Année
|
Population
|
1987
|
650.535
|
2005
|
1.702.852
|
2014
|
3.078.351
|
1997
|
1.121.786
|
2006
|
1.818.646
|
2015
|
3.287.678
|
1998
|
1.174.140
|
2007
|
1.942.313
|
2016
|
3.511.241
|
1999
|
1.228.182
|
2008
|
2.074.391
|
2017
|
3.750.005
|
2000
|
1.283.741
|
2009
|
2.215.449
|
2018
|
4.005.005
|
2001
|
1.340.474
|
2010
|
2.366.100
|
2019
|
4.277.346
|
2002
|
1.397.858
|
2011
|
2.526.995
|
2020
|
4.568.205
|
2003
|
1.492.912
|
2012
|
2.698.830
|
|
|
2004
|
1.594.430
|
2013
|
2.882.351
|
|
|
Source: Ministère du développement urbain
et de l'habitat (2001) complétée par nos investigations
Annexe 2
Annexe 3
QUESTIONNAIRE
Madame, Monsieur,
Ce questionnaire s'inscrit dans le cadre de la
préparation de notre mémoire en vue de l'obtention de notre
Diplôme d'Etude Approfondi (DEA) en sciences de gestion à
l'université de Yaoundé II-Soa portant sur le thème :
Choix entrepreneuriaux et financement des Très Petite
Entreprise de la ville de Yaoundé.
Tout en assurant de notre confidentialité, nous
vous prions, de bien vouloir répondre aux questions ci-dessous. Merci
d'avance.
NB : Cochez une ou plusieurs cases
I- IDENTIFICATION
A- Votre TPE (Structure)
1. Année de création :
2. Forme juridique : Entreprise individuelle ,
Société en nom collectif , Association .
3. Votre activité principale : Fabrique de parpaings
, Salons de coiffure , Restaurant .
4. Effectif de la TPE : ,
B- Le petit entrepreneur
5. Votre tranche d'age: 20-30 ,31-35 ,36-40 ,41-45
,45-50 , Plus de 50
6. Quel est votre sexe ? Masculin , Féminin
.
7. Situation matrimoniale ? Célibataire ,
Marié(e) , Veuf (Veuve) , Divorcé (e) .
8. Quel est votre niveau scolaire : Primaire , Secondaire
, Supérieur .
9. Quel est votre formation initiale ? Technique
professionnelle , Générale
Economie/Gestion ,Droit ,Sciences ,
Art/Lettres/Sciences humaines , Autres .
10. Votre statut dans l'entreprise : Propriétaire
dirigeant , Dirigeant .
11. Si vous êtes propriétaire, quelle était
votre profession avant ? Sans Emploi , Employer/Ouvrier , Cadre/
Agent de maîtrise , Dirigeant , Autre (à
préciser)...........
12. Quelles étaient vos motivations à la
création de votre structure ? Besoin de sécurité ,
Besoin d'autonomie , Besoin de réalisation de soi , Besoin de
reconnaissance , Besoin de s'enrichir , Autre (à
préciser).......................
II- FINANCEMENT
A- Financement initial
13. Quelle est la valeur approximative que vous avez investie au
départ (en Francs CFA)?
Rien , Entre 1 et 200000 , Entre 200001 et 500000 ,
Entre 500000 et 1000000 ,
Plus de 1000000 .
14. Auriez vous choisit une autre activité si vous aviez
un peu plus d'argent ? Oui , Non .
15. Comment avez-vous financer votre activité au
départ : Uniquement avec vos fonds , Vos fonds + Aides , Vos
fonds + Dettes , Uniquement d'aides , Aides+Dettes ,
Vosfonds+Aides+Dettes , Dettes uniquement .
16. L'origine de Vos fonds : Epargne issue des activités
passées , Revenu issu d'une autre activité , Pas de fonds
propres .
17. L'origine de l'aide : Dons , Amis ou Parents ,
Subvention , Pas d'aide .
18. L'origine des dettes : Tontine , Micro crédit
, Dettes fournisseurs Tontine+Microcrédit , Dettes
fournisseurs+tontine , Famille+Microcrédit , Pas de dettes
B- Financement du fonctionnement.
19. Epargnez vous une partie de vos revenus? Oui , Non
.
20. Si oui par quel moyen ? Compte bancaire , Compte
auprès d'une micro finance ,
Tontines , Auprès des amis ou de la famille , A la
maison , Banque+Tontine Microfinance+Tontine , Pas d'épargne
21. Avez vous recours au Crédit pour financer vos
activités : Oui , Non
22. Si oui de quelle activité est il question ?
Payement des ouvriers , Achat du matériel ou des matières
, Régler vos dettes fournisseur , Achat mat+Règlement
fournisseur , Pas de soutien financier .
23. Qui, vous accorde généralement les dettes ou de
l'aide? Les Fournisseurs , Les amis ou la famille , Les micro
financement , Les tontines , Fournisseurs+famille , Famille et
tontine , Fournisseur et tontine , Pas de soutien financier .
24. Tenez vous une comptabilité ? Oui , Non
.
25. Si oui, quel est son caractère : Cahier de
dépenses et recettes , Comptabilité plus
développée , Ni l'un ni l'autre .
26. Quelle est la Valeur approximative de votre chiffre d'affaire
mensuel en Fcfa ? Inférieur à 100000 ,Entre 100000 et
200000 ,Entre 200001 et 300000 ,entre 300001 et 400000 ,entre 400001 et
500000 ,Supérieur à 500000 .........
C- Financement de l'extension
27. Envisagez vous agrandir votre structure ? Oui ,
Non
28. Si oui comment allez vous procéder :
Accroître vos activités , Multiplication des petites
unités , Achat d'autres petites unités , Autres
(à préciser).......................
29. Quelle sera la source de financement de cette
extension : Bénéfices générés par votre
activité , Revenus d'une autre activité , Emprunt bancaire
, Microcredit , Tontines , Amis ou famille .
III- SPECIFICITE DES ACTIFS : DUREE DE VIE DE
L'INPUT ET L'OUTPUT
30. Quelle est la durée de vie des inputs entrants dans le
processus de production ?
Courte , Moyenne , Longue .
31. Stocker vous ces inputs ? Oui , Non .
32. Que proposer vous principalement à vos clients :
Des prestations de service , Des produits , ou les deux .
33. Quelle est la durée de vie des produits ou prestations
de services ?
Courte , Moyenne , Longue .
34. stockez vous les outputs ? Oui , Non .
35. Les obstacles et contraintes liés à votre
environnement sont liés à : L'approvisionnement
(Achat) , Les employés , La Distribution (Vente) , La
gestion
des Stocks , Les prévisions , Intensité de
la concurrence ,Fiscales , Les clients Autres (à
préciser)............................
Annexe 4- Schéma simplifié des relations de
financement formel
TABLE DE MATIERES
SOMMAIRE..........................................................................................................i
AVERTISSEMENT.................................................................................................ii
DEDICACE..........................................................................................................iii
REMERCIEMENTS................................................................................................iv
RESUME..............................................................................................................v
SIGLES ET
ABREVIATIONS....................................................................................vi
LISTE DES TABLEAUX ET
GRAPHIQUES.................................................................vii
INTRODUCTION
GENERALE...................................................................................1
PROBLEMATIQUE DE
L'ETUDE..............................................................................2
LES OBJECTIFS DE NOTRE
ETUDE...........................................................................5
HYPOTHESES.......................................................................................................5
INTERET DE LA
RECHERCHE.................................................................................6
DEMARCHE
METHOLOGIQUE.................................................................................6
PREMIERE PARTIE: TPE, ENTREPRENEURIAT ET MODES DE
FINANCEMENT : UNE REVUE DE LA LITTERATURE ECONOMIQUE ET
FINANCIERE.................................9
CHAPITRE I : DE LA NOTION D'ENTREPRENDRE A LA TRES
PETITE ENTREPRISE.11
SECTION I: la TPE : résultat de l'action
entrepreneuriale...................................................12
I.1 : Définition de la TPE et du profil du
créateur..............................................................12
I.1.1 La
TPE......................................................................................12
I.1.2 Le profil du propriétaire dirigeant de la
TPE..........................................13
I.2 : Les motivations et typologies des
entrepreneurs..........................................................14
I.2.1 Le processus
motivationnel..............................................................14
I.2.2 Les différents types de motivations des
entrepreneurs...............................16
I.2.3 Typologie des
entrepreneurs.............................................................17
I.3 : Le processus de création
d'une entreprise..................................................................18
I.3.1 L'approche
chronologique...............................................................19
I.3.2 Le modèle de
SHAPERO................................................................19
SECTION II : ENVIRONNEMENT DES TPE: UNE ANALYSE DU SYSTEME
DE GESTION....22
II.1 : le système de gestion et la gestion des
ressources humaines dans les tpe............................22
II.2 : le système
commercial......................................................................................24
II.2.1 La
communication.......................................................................24
II.2.2 Le
produit.................................................................................25
II.2.3 Le
prix.....................................................................................26
II.2.4 La place et le
positionnement..........................................................27
II.3 : le système de production des
TPE.........................................................................27
II.3.1 Le « génie
autochtone »..................................................................27
II.3.2 L'adaptation des produits aux contraintes
technologiques..........................28
II.4 : Analyse comptable et financière dans les
TPE..........................................................28
II.4.1 Le système comptable des
TPE.........................................................29
II.4.2 La gestion financière dans les
TPE....................................................29
II.5 : L'environnement juridique et
fiscal.......................................................................30
II.5.1 Le poids des
institutions.................................................................31
II.5.2 Les modalités d'imposition des
TPE...................................................31
CHAPITRE II : DEBATS THEORIQUES AUTOUR DES CHOIX
ENTREPRENEURIAUX ET LES MODES DE
FINANCEMENT.......................................................33
SECTION I : FONDEMENTS
THEORIQUES................................................................34
I.1 : Les facteurs socioculturels : une explication du
mode de gestion des TPE et l'entrepreneuriat
africain...............................................................................................................34
I.1.1 Une approche culturelle du
management..............................................34
I.1.2 La culture et le succès des entreprises
africaines.....................................36
I.2 La théorie des conventions ou la rationalité
mimétique.................................................38
I.3 L'approche
évolutionniste......................................................................................39
I.4 Théorie financière sur les modes de
financement..........................................................40
I.4.1 La structure financière et sources de
financement des entreprises..................41
I.4.2 Une analyse spécifique de la TPE à partir de
la théorie des coûts de transaction d'O.E
WILLIAMSON..........................................................................43
SECTION II : SYNTHESE DES TRAVAUX SUR LES CHOIX
ENTREPRENEURIAUX ET LES MODES DE
FINANCEMENT.....................................................................45
II.1 Relation nature des actifs et modes de
financement......................................................46
II.1.1 Structure financière et nature des
actifs..............................................46
II.1.2 Vernimmen P. et le cycle de vie des sources de
financement.....................48
II.2 : la prédominance de l'information dans la
décision d'octroi de crédit................................49
II.2.1 Définition et typologie de l'information
financière.................................50
II.2.2 Moyens mis en oeuvre pour atténuer les
imperfections de l'information.........50
II.2.3 Raisons de l'exclusion des TPE des circuits de
financement formels............53
DEUXIEME PARTIE:EXAMEN DES MODES DE FINANCEMENT EN
RAPPORTS AVEC LES CHOIX ENTREPRENEURIAUX DE QUATRE VINGT DIX TPE DE
YAOUNDE........55
CHAPITRE III : METHODOLOGIE D'ANALYSE ET SPECIFICITE
DU FINANCEMENT DES TPE
CAMEROUNAISES.............................................................57
SECTION I: TPE CAMEROUNAISES, SOURCES DE FINANCEMENT ET
NATURE DES
ACTIFS..........................................................................................58
I.1 RESULTAT DIAL/DSCN SUR LES MODES DE FINANCEMENT DES
TPE.....................58
I.2 : LES MODES ALTERNATIFS A L'AUTOFINANCEMENT DANS LA
LITTERATURE ECONOMIQUE ET FINANCIERE.59
I.2.1 La micro finance comme solution au financement des
TPE........................59
I.2.2 Sources
informelles.......................................................................65
SECTION II :
METHODOLOGIE............................................................................69
II.1 La méthode de collecte des
données........................................................................69
I.1.1 La constitution de
l'échantillon.........................................................69
I.1.2 La procédure de recueil des
données...................................................71
II.2 Traitement des
données.......................................................................................74
II.2.1 Identification et définition des
variables.............................................74
II.2.2 Opérationnalisation des
variables......................................................75
II.2.3 Méthode de traitement des
données...................................................75
CHAPITRE IV : L'IMPACT DES CHOIX ENTREPRENEURIAUX
SUR LES MODES DE FINANCEMENT DE 90 TPE DE
YAOUNDE........................................78
SECTION I : LES CARACTERISTIQUES DES TPE DE NOTRE
ECHANTILLON...............79
I.1 Présentation des TPE de notre
échantillon..................................................................79
I.1.1 Les fabriques de
parpaings...............................................................79
I.1.2 Les salons de
coiffure.....................................................................80
I.1.3 Les
restaurants.............................................................................80
I.2 Caractéristique des différentes
activités.....................................................................80
I.2.1 Relation TPE et nombre d'années
d'existence........................................81
I.2.2 Relation TPE et forme
juridique.........................................................82
I.2.3 Relation TPE et nombre
d'employés...................................................82
I.2.4 Relation TPE et investissement initial du Petit
entrepreneur........................83
I.2.5 Relation TPE et Chiffre d'affaires
mensuel...........................................84
I.3 Caractéristiques liées au profil et aux
motivations du petit entrepreneur de notre échantillon.......85
I.3.1 Relation age du petit entrepreneur et
TPE.............................................85
I.3.2 Relation sexe du petit entrepreneur et
TPE............................................85
I.3.3 Relation TPE et Situation matrimoniale du petit
entrepreneur.....................86
I.3.4 Relation TPE et niveau scolaire du petit
entrepreneur...............................86
I.3.5 Relation TPE et formation initiale du petit
entrepreneur............................87
I.3.6 Relation TPE et statut du petit
entrepreneur..........................................87
I.3.7 Relation TPE et profession antérieure du petit
entrepreneur........................88
I.3.8 Relation TPE et motivation du petit
entrepreneur....................................89
SECTION II : LES RESULTATS ET
INTERPRETATIONS...............................................90
II.1 : L'influence de la durée de vie des outputs sur
le choix d'un mode de financement................90
II.2 : L'influence de l'investissement initial du petit
entrepreneur sur le choix d'un mode de
financement................................................................................................
92
CONCLUSION
GENERALE.....................................................................................95
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES........................................................................99
ANNEXES.........................................................................................................108
TABLE DES
MATIERES........................................................................................113
* 1 Albagli C. et Henault G.
(1994), Création d'entreprise en Afrique, EDICEF/AUPELF, Paris
* 2 FMI : Fonds
Monétaire international et Banque Mondiale
* 3 Méridien Banque BIAO,
Crédit Agricole etc....
* 4 Très Petite
Entreprise ou Toute Petite Entreprise, d'autres études parlent
plutôt des micro entreprises pour designer les TPE, L'Heriteau M.F.
(1995), Wamba H. (2003)
* 5 Adair P., Hamed Y. (2004),
«le microcrédit: une solution au financement de la microentreprise
au Maghreb ?» in le Financement du développement et la
réduction de la pauvreté VIème journée
scientifiques du réseau « Analyse économique
et développement », AUF.
* 6 Pays en Voie de
Développement
* 7 Voir Annexe 1
* 8 Myers S ( 1984), «
The capital structure Puzzle», Journal of Finance, Vol 39,
N° 3, page 575 - 592
* 9 Lelart M. (1995),
« Les circuits parallèles de financement : Etat de la
question » in l'entrepreneuriat en Afrique francophone, AUPELT-UREF.
John Libbey Eurotext.Paris, p.45-63
* 10 MINFIB (2004),
Microfinance Le MINFIB met de l'ordre, TENDANCES, Magazine de la
Direction de la coopération financière, de la monnaie et des
assurances.
* 11 L'information
financière représente l'ensemble des données
chiffrées ou non que l'on peut recueillir sur l'entreprise, elle
présente un certain nombre de problèmes liés d'une part,
à leur insuffisance et à leur imperfection et, d'autre part,
à leur complexité. Les modèles à signaux financiers
et à mécanismes incitatifs permettent de résoudre les
problèmes d'asymétrie d'information
* 12 Cités par Ekodo R.
et Ndam Mama, (2003).
* 13 Cité par
Marschesnay (1997).
* 14 L'hypofirme se
caractérise d'abord par sa fonction objectif : alors que l'hyper
firme cherche avant tout à maximiser le taux de croissance, comme
l'enseigne le courant managérial de la théorie de firme (Koenig
G., 1994), l'hypofirme cherche à minimiser sa taille, à la
maintenir en dessous d'un plafond (en termes d'effectifs, de chiffre
d'affaires, de capitaux investis)
* 15 Cité par Kombou L.
et Mfopain A. (2003)
* 16 Cité par Kombou L.
et Mfopain A. (2003)
* 17 Kombou L. (1999),
« Quelle entreprise pour le grand Nord », Leçon
inaugurale lors de la rentrée solennelle de l'université de
Ngaoundéré
* 18 Cité par Tchagang
E. (1995)
* 19 Cité par Tchagang E
(1995).
* 20 Bureau International du
Travail
* 21 Micro et Petite
Entreprise
* 22 Le RIL s'applique pour
des contribuables dont le chiffre d'affaires de leurs activités ne
dépasse par 15 millions de francs CFA pour les commerçants et 5
millions de francs CFA pour les autres. Le contribuable n'est pas tenu des
obligations comptables. Les activités sont classées en quatre
catégories et à chaque catégorie correspond un taux
d'imposition.
* 23 Le RSI exige une
comptabilité en serait-ce que sommaire (production des livres et des
pièces justificatives par rapport au chiffre d'affaires). Les
modalités d'imposition un peu plus compliquées obéissent
à celles du calcul de l'impôt sur le revenu, la patente, la taxe
sur la valeur ajoutée.
* 24 Voir Hernandez E.M. (2000)
page 9
* 25 Livian Y.F. (1992),
« le concept de culture », Annale du
3ème congrès de L'AGRH, Lille, 19-20 Novembre,
p.233-239
* 26 Bonarelli P. (1990),
« Rationalité économique et culture
d'entreprise », Thèse de doctorat de l'école
polytechnique Spécialité Gestion, Paris, 4 mai.
* 27 Ce courant est
aujourd'hui représenté par les auteurs comme Howard Aldrich,
Jeffrey Pfeffer et Ellen Auster qui travaillent sur l'environnement des
organisations (Aldrich et Pfeffer, 1976), sur lers liens entre l'age et la
taille (Aldrich et Auster,1986), ou encore sur les perspectives
écologiques dans l'étude des taux de création (Aldrich,
1990). Il font le lien avec le management stratégique car la
démographie des organisations est bien au coeur de la reflexion
stratégique : Quels sont mes concurrents en effectif et mes
adversaires potentiels ? Vais-je suivre dans cesecteur en fonction de
cette pression de l'environnoment? Se dit la strategie d'entreprise.
* 28 Les coûts de
transactions ex ante (coûts correspondants à la première
étape de la transaction où il est procédé à
l'établissement du contrat) sont différents des coûts de
transactions ex post (correspondants à certains coûts
d'organisation interne de la firme)
* 29 Capacité minimum
requise pour une petite quantité produite d'outputs donnés, ce
concept provient de l'indivisibilité des personnes, des machines, et
des facilités
* 30 Telles que le fonds de
roulement, les besoins en fonds de roulement, les ratios financiers, les
tableaux de financement, etc...
* 31 Selon J-R DIRAT (2001,
p.5) « comme les promoteurs de ces micro entreprises ne sont pas
crédibles auprès des banques, c'est vers le secteur de la
microfinance qu'ils se retournent ».
* 32 LABIE M.,« La
théorie du champs en microfinance: perspective
d'application », Notes de recherche,n° 98-66.
* 33 Cf. WEBSTER L. et
FILDER P., Le secteur informel et les institutions de microfinancement en
Afrique de l'Ouest, Banque Mondiale, 1996.
* 34 Foko E.,(1998),
« La libéralisation du secteur des Coopec au Cameroun et ses
conséquences sur le système financier », Techniques
Financières et Développement, Sept.-Oct., p.39-47
* 35 Cf. Tchamambe L. (1995)
« Les institutions bancaires camerounaise et l'innovation
financière : cas du flash cash et des MC² de la
CCEI » Notes de recherche du réseau entrepreneuriat de
l'Aupelf-Uref, n° 95-45.
* 36 Cité par Lelart M.
(1990)
* 37 Harvatopoulos Y. et Livian
H.F. (1989), L'art de l'enquête, Eyrolles, Paris p. 15
* 38 Cette technique
consiste à trouver un premier répondant qui vérifie les
critères de sélection définis par le chercheur. On demande
à ce premier interlocuteur d'en désigner d'autres, qui seront eux
aussi, susceptibles de présenter les caractéristiques requises.
Et ainsi de suite. On procède alors pas à pas à la
constitution de la base de sondage ou directement de l'échantillon.
Cette technique repose sur une auto désignation successive des
éléments, et comporte de ce fait un biais de sélection
potentiel.
* 39 Voir annexe 3
* 40 Présentation des
attestions de recherche et de la carte d'étudiant.
* 41 Gianneloni J.L, Vernette
E., (2001), Etudes de marché, Vuibert, Paris., p 320
* 42 Voir en annexe 1
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