Introduction :
Dans toute station d'épuration des eaux usées
il est nécessaire d'effectuer des analyses de l'eau brute et de l'eau
traitée afin de déterminer les différents
paramètres physicochimique et bactériologiques permettant
d'évaluer le niveau de pollution dans chaque phase de traitement. Les
analyses ne sont valides que si le prélèvement et
l'échantillonnage ont été entourées de soins
suffisants ; la séquence
prélèvementéchantillonnage-conservation-analyse constitue
alors une chaine cohérente pour la quelle on aura conscience de ne
négliger aucun maillon.
5.1. Prélèvement et échantillonnage :
Le prélèvement est l'opération qui
consiste à prendre une partie aliquote du milieu à étudier
; alors que l'échantillonnage consiste à retenir une fraction du
prélèvement sur laquelle sera effectuée l'analyse.
L'échantillonnage peut se faire sans
prélèvement intermédiaire, l'eau est prise directement
dans des flacons sans transiter par une bouteille de prélèvement,
c'est l'étape la plus délicate dans la chaine de mesure de la
qualité des eaux, car elle conditionne les résultats analytiques
et l'interprétation qui en sera donnée. Il conviendra donc que
:
· d'une part, toutes les précautions soient prises
pour que l'eau prélevée subisse le minimum de modification
entre l'instant du prélèvement et celui de l'analyse.
· d'autre part, les échantillons soient
homogène et aussi représentatif que possible du milieu.
On distingue deux types d'échantillons :
A- L'échantillon ponctuel :
L'échantillon ponctuel est celui où l'ensemble
du volume constituant l'échantillon est prélevé en une
seule fois. Ce type d'échantillons est utile pour déterminer la
composition d'une eau résiduaire à un instant donnée. Ce
type d'échantillon est généralement prélevé
manuellement en utilisant des récipients ou flacons, mais l'emploi
d'équipement automatique est également possible.
B- L'échantillon composite :
Ce sont des échantillons préparés par
mélange de plusieurs échantillons ponctuels. Il existe deux types
d'échantillons composites :
· échantillons dépendant du temps ;
· échantillons dépendant du débit.
5.2. Conditionnement des échantillons :
Lors de l'échantillonnage, il est nécessaire de
respecter un certain nombre de règles qui visent à faire un
flaconnage correct et un étiquetage précis afin d'assurer une
conservation et traçabilité des échantillons. Le
matériel d'échantillonnage doit être, de
préférence, constitué d'un matériau inerte non
susceptible de perturber les analyses effectuées sur
l'échantillon, la pratique courante consiste à employer des
récipients en polyéthylène ou en verre
borosilicaté.
Le tableau en annexe 4 récapitule le type de
récipients appropriés aux différents paramètres
à étudier.
Avant de commencer le prélèvement, il convient
de nettoyer le matériel avec de l'eau et du détergent puis le
rincer à l'eau (voir annexe 5). On peut avant utilisation, rincer le
matériel d'échantillonnage dans l'eau dans laquelle sera
effectué le prélèvement, afin de réduire au minimum
le risque de contamination.
La désignation des échantillons se traduit dans
la pratique par l'étiquetage ou le marquage de chaque flacon
d'échantillon d'eau. Il est indispensable de repérer l'ensemble
des récipients contenant les échantillons de façon claire
et durable afin de permettre leur identification sans ambigüités en
laboratoire. La solution la plus judicieuse consiste à opérer par
une des deux désignations possibles suivantes (voir annexe 6) :
· soit les flacons sont désignés par une
étiquette où sont indiquées l'origine de
l'échantillon et les conditions dans lesquelles il a été
prélevé ;
· soit il est possible de simplifier cette opération
en utilisant un système d'étiquettes numérotées ou
codées.
5.3. Conservation des échantillons :
Pour avoir des résultats analytiques significatifs, il
est très important de connaitre le devenir de l'échantillon entre
le prélèvement et l'analyse. Le moyen le plus courant de
conservation des échantillons d'eaux résiduaire consiste à
les garder dans une mallette isotherme de température comprise entre 0
et 4°C jusqu'à leur arrivée au laboratoire dans
un temps ne dépassant pas les 24 heures.
Pour stabiliser un échantillon ou du moins, ralentir
toutes réactions éventuelles, il n'existe pas de panacée.
On recommande de prendre pour chaque analyse des précautions
particulières et parfois, d'ajouter des agents chimiques (conservateurs)
(voir annexe 4) afin d'éviter certaines transformation lors du transport
ou certaines interférences au moment de l'analyse en laboratoire.
5.4. Application au lagunage de Béni-Messous :
En application aux recommandations de
prélèvement, d'échantillonnage et de conservation
cités précédemment et en rapport avec notre objectif de
déterminer la pollution résiduelle et qui nécessite qu'un
seul prélèvement, nous avons procédé à un
échantillonnage ponctuel et ce, à partir d'un
prélèvement manuel effectué le : 06 Juin 2007 dans chaque
bassin de la lagune de Béni-Messous, comme suit :
· aux entrées E1, E2, E3, E4 relatives aux bassins
B1, B2, B3, B4 respectivement ;
· à la sortie S du dernier bassin (B4).
Il est à noté que la journée du
prélèvement à été choisi de façon
à ce que l'accès aux digues et donc aux points de
prélèvement, soit plus facile.
Nous avons employé un flaconnage (soigneusement
étiqueté) correspondant à chaque paramètre de
pollution à mesurer (voir annexe 4) dont la méthode d'analyse est
passée en revu ci-après.
5.5. Analyses et modes opératoires :
Les analyses doivent être faites le plus tôt
possible après le prélèvement pour permettre d'avoir des
résultats représentatifs. Elles regroupent la mesure de
paramètres insitu ainsi que de paramètres au laboratoire :
5.5.1. Paramètres insitu :
Un certain nombre de paramètre physicochimique de l'eau
ne peuvent être mesurés que sur terrain car les valeurs peuvent
évoluer très rapidement dans les échantillons
prélevés. Ce sont principalement : la température de l'eau
et son pH.
5.5.1.1. La température de l'eau :
La température de l'eau est l'exemple même du
paramètre qui évolue très vite après le
prélèvement, en particulier quand l'écart avec celle de
l'air est important. Par ailleurs, la nécessité de transporter
les échantillons à basse température rend obligatoire la
mesure sur site.
A- Appareillage :
La mesure de la température de l'eau est aujourd'hui
réalisée à l'aide d'un appareil
électrométrique, une thermosonde. Cependant, il est toujours
possible d'utiliser un thermomètre.
B- Mode opératoire :
La température de l'eau sera prise en même temps
que le prélèvement de l'échantillon. L'immersion dans le
milieu à étudier devra être d'une durée suffisante
pour que la valeur affichée soit stabilisée. En cas
d'impossibilité de mesure au sein même des lagunes, on
prélèvera l'eau dans un seau de 5 à 10 litres de
capacité et on y plongera immédiatement l'appareil de mesure
soigneusement étalonné. On procédera à la lecture
de la température, dès que la stabilisation est observée,
en laissant la sonde dans l'eau.
C- Expression des résultats :
La précision recherchée pour ce paramètre
est habituellement de l'ordre de 0,5°C. Avec les appareils
électrométriques, la précision sur la mesure proprement
dite peut atteindre #177; 0,1°C.
5.5.1.2. Le potentiel d'Hydrogène (pH) :
Parmi tous les paramètres physico-chimiques
analysés sur le terrain, c'est un des plus délicats à
mesurer correctement.
Il est recommandé de déterminer le pH des eaux
in situ de façon à ne pas modifier les équilibres ioniques
par suite d'un transport ou d'un séjour plus ou moins prolongé
des échantillons d'eau dans des flacons. Le pH est mesuré avec un
appareil électrométrique avec électrode de verre, le
pH-mètre.
A- Appareillage :
Un pH-mètre est composé d'une électrode
de verre, d'une électrode de référence au calomel-KCl
saturé et d'un dispositif potentiométrique. Indépendamment
du dispositif potentiométrique dont les caractéristiques
techniques peuvent varier, il existe un très grand nombre
d'électrodes dont les spécificités sont propres à
chaque constructeur et à chaque domaine d'utilisation.
Le préleveur se rapportera donc aux recommandations
établies par le fabricant (domaine et gamme d'utilisation,
fréquence d'étalonnage, solution tampon, durée de vie de
la sonde...).
B- Mode opératoire :
L'étalonnage étant réalisé et
l'appareil ayant acquis son régime de marche, l'électrode est
plongée dans la solution à mesurer. La lecture est
effectuée après stabilisation du pH-mètre ce qui peut
prendre plusieurs minutes. Veiller à ce que la température de
l'échantillon ne varie pas pendant la mesure.
C- Expression des résultats :
Le plus souvent la précision recherchée est de
l'ordre de #177; 0,05 unité pH. Une manipulation rigoureuse, avec des
contrôles d'étalonnage fréquents, permet d'atteindre une
précision de #177; 0,02 unité pH. Les résultats sont
exprimés en unités de pH, à la température de
mesure qui doit être indiquée, sous la forme :
pH à XX°C = XX,XX
5.5.2. Paramètres mesurés au laboratoire :
Aussi tôt arrivés au laboratoire, les
échantillons sont soumis à une série d'analyses qui
permettent d'apprécier la qualité de l'eau brute et
traitée, de mesurer leur degré de pollution et de contrôler
l'efficacité du traitement qu'elles ont subi.
Nous nous intéressons principalement dans le lagunage
de Béni-Messous à la détermination de la pollution
résiduelle qui permet d'évaluer la pollution due à la
présence des micro-algues par l'estimation des paramètres :
matière en suspension (MES), demande chimique en oxygène (DCO) et
demande biologique en oxygène pendant 5 jours (DBO5) dont le mode
opératoire est décrit ci-après.
5.5.2.1. Matières en Suspension (MES) :
Selon le domaine d'application, la quantité d'eau
à analysé et la qualité présumée des
matières suspendues dans l'eau, Le protocole de détermination des
matières en suspension (MES) se basera sur l'une des méthodes
expérimentales suivantes :
· La néphélométrie ;
· La centrifugation ;
· La filtration.
Dans le cas de l'analyse des eaux usées, il est
recommandé de procéder par filtration sur couche d'amiante ou sur
filtre en fibre de verre pour les échantillons d'eaux traitées et
par centrifugation pour les échantillons d'eaux brutes et
chargées afin d'éviter le colmatage des filtres.
Le choix de la filtration sous vide avec membrane filtrante en
fibre de verre s'est imposé, dans notre cas, d'une part, en raison de sa
rapidité et de sa simplicité à mettre en oeuvre, et
d'autre part, de la possibilité de récupérer le filtrat
(fraction dissoute) nécessaire pour la détermination de la
pollution résiduelle.
A- Principe de la filtration :
Cette méthode se base sur le passage d'un
échantillon d'eau de volume V à travers un filtre en fibre de
verre de 0,47 um. le poids de matière retenue par le filtre, noté
P, est déterminé par pesée différentielle (avant et
après filtration). La concentration des matières en suspension
(MES) ne sera donc que le rapport de ce poids sur le volume d'eau
analysé.
B- Matériel utilisé :
- Dispositif de filtration ;
- Balance ;
- Capsules ;
- Filtres en fibre de verre porosité de 0,47 um ; -
Étuve.
C- Mode opératoire :
- Rincer le filtre à l'eau distillée et le
sécher à l'étuve à 105 °C environ
30 à 60 min ; - Laisser refroidir puis peser le filtre sec et noter son
poids P1 ;
- Homogénéiser l'échantillon à
analyser ;
- Filtrer sous vide un volume V de l'échantillon
mesuré à l'aide d'une éprouvette graduée ;
- Sécher, refroidir et peser une seconde fois le filtre.
Son poids est noté P2.
Note : Ne mettre l'eau que petit à petit, toujours en
homogénéisant bien pour ne pas avoir à filtrer de trop
grands volumes sur un filtre colmaté.
C- Expression des résultats :
La concentration de la matière en suspension en mg/l dans
l'échantillon analysé est obtenue par la relation suivante :
[MES] = ((P2 - P1)/V) . 103
Où :
P1 : Poids du filtre sec avant filtration (en mg) ;
P2 : Poids du filtre sec après filtration (en mg) ;
P2 - P1: Poids de la matière retenue par le filtre sec ; V
: Volume de la prise d'eau (en ml).
5.5.2.2. Demande Chimique en Oxygène (DCO) :
La détermination de la DCO se fait essentiellement par
oxydation avec le dichromate de potassium, K2Cr2O7 dans une solution
portée à ébullition à reflux pendant 2 heures en
présence d'ions Ag+ comme catalyseurs d'oxydation et d'ions
Hg2+ permettant de complexer les ions chlorures (Norme NF T 90-10,
équivalente ISO 6060). D'une manière simplifiée, on peut
décrire cela par la réaction :
Composés organiques
|
Catalyseur
+ Cr2O72- CO2 + H2O + Cr3+ (BLIEFERT et
PERRAUD, 2001)
H+
|
Plus il y a de substances oxydables dans un échantillon
d'eau, plus on utilise de dichromate. La DCO est déterminée par
le dosage de l'excès de dichromate titré avec du sulfate de fer
et d'ammonium (sel de Mohr) car la quantité de matière oxydable
est proportionnelle à la quantité de dichromate réduit.
A- Matériel nécessaire :
- DCO-mètre ;
- Granules : pierres ponces ou billes de verre.
B- Réactifs à utiliser (voir annexe 7 pour leur
préparation) :
- Solution d'acide sulfurique et sulfate d'argent ;
- Solution sulfate de fer (II) et d'ammonium (sel de Mohr)
[(NH4)2 Fe(SO4)2 6H2O] à 0,12 mol/l ;
- Solution de dichromate de potassium (K2Cr2O7)
à 0,04 mol/l et contenant du sulfate de mercure (II) ;
- Hydrophtalate de potassium (KC8H5O4) à
2,0824 mmol/l ;
- Ferroïne.
C- Mode opératoire :
- Transvaser 10 ml de l'échantillon pour l'analyse
(diluer si nécessaire) dans le tube de l'appareil, ajouter 5 ml de
solution de dichromate de potassium et quelques régulateurs
d'ébullition (granules : billes de verre) ;
- Ajouter avec précaution 15 ml d'acide sulfurique et
sulfate d'argent et raccorder immédiatement le tube au
réfrigérant ;
- Répéter les deux étapes
précédentes pour tous les échantillons à analyser
mais aussi pour deux échantillons à blanc (10 ml d'eau
distillée) et un essai témoin (10 ml d'hydrogénophtalate
de potassium) ;
- Amener le mélange réactionnel à
l'ébullition pendant 120 minutes à 150°C ; -
Rincer les réfrigérants à l'eau distillée et
refroidir les tubes ;
- Enlever le réfrigérant et diluer à 75 ml
et laisser refroidir ;
- Titrer l'excès de dichromate avec la solution de sel de
Mohr en présence d'une ou de deux gouttes de l'indicateur coloré
Ferroïne.
D- Expression des résultats : La DCO exprimée en
mg d'O2/l est donnée par la formule :
DCO = 8000 × CFe(VT - VE) / E
Où :
CFe : Concentration de la solution de sel Mohr
déterminée par étalonnage, soit dans le cas présent
0,12 mol/l ;
E : Volume de la prise d'essai en ml ;
VT : Volume en ml de la solution de sulfate de fer (II) et
d'ammonium titré pour l'essai à blanc ;
VE : Volume en ml de la solution de sulfate de fer (II) et
d'ammonium titré pour l'échantillon ;
8000 : Masse molaire en mg/l de 1/2 O2.
Note : On doit vérifier la validité de la
méthode en calculant la DCO de l'essai témoin, qui doit
être de 500 mg d'O2/l, en remplaçant dans l'équation VE par
VR.
Où :
VR : Volume en ml de la solution de sulfate de fer (II) et
d'ammonium titré pour l'essai témoin ;
Avec la valeur de la DCO, contrairement à la valeur de la
DBO5, les composés difficilement dégradables ou non
dégradables biologiquement sont également mesurés.
Tableau 7 : Valeurs typiques de DCO (BLIEFERT et
PERRAUD, 2001)
DCO (en mg/l)
|
Type d'eaux usées/substrat
|
5 ...
|
20
|
|
eaux courantes
|
20 ...
|
100
|
eaux usées communales après épuration
biologique
|
300
|
...
|
1000
|
eaux usées communales non épurées
|
22 000
|
|
eaux d'infiltration de décharges
|
5.5.2.3. Demande Biologique en Oxygène (DBO5) :
On dispose pour la détermination de la DBO5 de deux
catégories de méthodes :
· par dilution : ces méthodes ont pour
principe d'établir une dilution de l'eau riche en matières
organiques par une eau apportant l'oxygène dissous dont on mesure la
quantité résiduelle dans des conditions opératoires bien
déterminées.
· par un système de mesure OxiTop :
utilisation d'un appareillage pour la mesure de la DBO5.
Nous opterons pour l'utilisation d'un système de mesure
OxiTop pour la raison que ce système est plus pratique, rapide et donne
des résultats représentatifs.
A- Instruments et produits nécessaires :
- Système de mesure OxiTop ;
- Système d'agitation à induction ;
- Armoire thermostatique (T° à 20
°C) ;
- Flacons bruns et fiole jaugée ;
- Godets en caoutchouc ;
- Extracteur magnétiques et barreaux aimantés ; -
Pastilles de soude (NaOH).
B- Sélection du volume d'échantillon :
- Estimer la valeur de la DBO5 à 80 % de la valeur de la
DCO ;
- Déterminer la plage de mesure correspondante dans le
tableau en annexe 8.
D- Mode opératoire :
- Introduire le volume V correspondant à la gamme
d'estimation de la DBO5 par rapport à la DCO du même
échantillon dans un flacon brun en verre contenant un barreau
magnétique ;
- Placer un godet en caoutchouc contenant deux pastilles de
soude (NaOH) servant à absorber le CO2 produit lors de la consommation
de l'oxygène (les pastilles ne doivent jamais être en contact avec
l'échantillon) ;
- Visser l'OxiTop directement sur le flacon ;
- Lancer la mesure en appuyant sur S et M simultanément
(deux secondes) jusqu'à ce que l'afficheur indique 00 ;
- Maintenir, dans une armoire thermostatique, le flacon de
mesure avec l'OxiTop à 20 °C pendant 5 jours.
Après que la température de mesure soit atteinte (au maximum
après 1H), l'OxiTop lance automatiquement la mesure de la consommation
de l'oxygène ;
- l'échantillon est agité en continu pendant 5
jours. L'OxiTop mémorise automatiquement une valeur toutes les 24 heures
sur 5 jours. Pour connaitre la valeur courante, il faut appuyer sur la touche
M.
D- Expression des résultats :
La DBO5 s'exprime en mg d'O2/l et s'obtient par la
multiplication de la valeur affiché par l'OxiTop après 5 jours
d'incubation à 20°C par le facteur correspondant au
volume échantillonné qui est donné par la gamme
d'estimation (voir annexe 8).
La différence entre la DCO et la DBO5 vient des
substances présentes dans l'eau qui ne peuvent pas être
décomposées microbiologiquement. Parce que tous les polluants ne
sont pas totalement décomposables, la valeur de la DBO5 se situe en
dessous de celle de la DCO.
Tableau 8 : Valeurs typiques de DBO5 (BLIEFERT et
PERRAUD, 2001).
DBO5 (en mg/l)
|
Type d'eaux usées/substrat
|
6
|
cours d'eaux courantes modérément
pollués
|
20
|
eaux communales après traitement biologique
|
250
|
eaux communales non épurées
|
> 5000
|
eaux usées de l'industrie alimentaire
|
13 000
|
eaux de ruissellement sous les décharges
|
|
5.6. Classes de qualité des eaux :
On considère qu'une eau est polluée lorsque, la
concentration en oxygène dissous est située au-dessous d'une
certaine valeur limite ; car la consommation d'oxygène dans l'eau est
principalement due à des substances polluantes qui sont biologiquement
dégradables. Quelques substances inorganiques appartiennent à
cette catégorie, mais la plupart des composés qui utilisent
l'oxygène sont de nature organique.
On dispose de plusieurs possibilités pour
caractériser une eau avec des indicateurs. Dans le tableau suivant,
à coté de la teneur en oxygène sont données entre
autre la valeur de la DCO et de la DBO5 correspondantes.
Tableau 9 : Classement des eaux de surfaces stagnantes
et courantes d'après leur qualité (BLIEFERT et PERRAUD,
2001).
Classe de qualité
|
Taux de saturation en O2 (en %)
|
Oxygène dissous (en mg/l)
|
DBO5 (en mg/l)
|
DCO (en mg/l)
|
Qualité de l'eau
|
1A
|
=
|
90
|
=
|
7
|
=
|
3
|
=
|
20
|
excellente
|
1B
|
70
|
... 90
|
5 ...
|
7
|
3 ...
|
5
|
20
|
... 25
|
bonne
|
2
|
50
|
... 70
|
3 ...
|
5
|
5 ...
|
10
|
25
|
... 40
|
moyenne
|
3
|
<
|
50
|
<
|
3
|
10 ...
|
25
|
40
|
... 80
|
médiocre
|
4
|
|
-
|
-
|
|
>
|
25
|
>
|
80
|
Hors classe
|
|
1A : Qualité excellente - absence de pollution :
qualité d'eau normale ;
1B : Qualité d'eau bonne - pollution
modérée : eau possédant des propriétés
requises pour la vie et la production des poissons, ainsi que pour la
production d'eau destinée à l'alimentation humaine après
traitement simple ou normal ;
2 : Qualité moyenne - pollution nette : eau
possédant des propriétés requises pour la vie piscicole
mais où la reproduction du poisson est aléatoire, et permettant
la production d'eau destinée à l'alimentation humaine
après traitement poussé (affinage et stérilisation) ;
3 : Qualité mauvaise - pollution importante : eau dans la
quelle la vie piscicole est aléatoire et impropre à la production
d'eau destinée à l'alimentation humaine ;
4 : Hors classe - pollution très importante :
dégradation du milieu, possibilité de mort biotique ou
azoïque.
|