SYNTHÈSE
Le stage que nous venons d'effectuer au CNSEE marque la fin
de notre 3ième année de formation à l'ISSEA. Il
nous a permis de participer à 2 principaux travaux statistiques portant
sur le traitement et l'analyse des données de l'enquête
EDSC-I dont les sujets « Pauvreté
multidimensionnelle des ménages et des enfants en République du
Congo» et « Analyse multivariée de
l'avortement en République du Congo» nous ont permis de
développer notre enthousiasme de recherche, de nous familiariser
davantage avec certains logiciels, notamment SPAD, SPSS, EXCEL et PAINT, et
d'acquérir une meilleure compréhension de l'avortement et de la
pauvreté, avec pour corollaire une formulation des lignes d'actions
pouvant servir d'arbitrage pour les décideurs en charge des PNP. Le
dernier sujet (développé au chapitre 4) a été
l'activité principale de notre stage et au terme de son analyse dans
notre présent travail, nous avons obtenu les principaux résultats
suivants, récapitulant une image multidimensionnelle du profil de
l'avortement en RC :
? Environ 12 femmes sur 100 (11.39 %) ont
déclaré avoir avorté ne serait-ce qu'une fois au cours de
leur vie et parmi elles, 6.35 % ont déclaré avoir avorté
une seule fois;
? Les femmes qui ont déclaré avoir
avorté, l'ont fait en moyenne deux (2) fois et dans l'ensemble, elles
n'ont jamais dépassé 9 avortements au cours de leur vie. Et puis,
près d'une femme sur cinq d'entre elles a déclaré avoir
connu des complications après avortement. Ces complications sont
beaucoup plus influencées par l'âge de la femme qui les explique
à 68.85 % (positivement) et par la technique utilisée pour
avorter qui les explique à 7.60 % (dans le sens négatif).
? La fréquence d'interruption volontaire de grossesse
s'élève avec le niveau de bien-être économique du
ménage (6.05 % dans le quintile plus pauvre contre 15.48 % dans le
quintile plus riche), avec la classe d'âges (1.02 % dans la fourchette
15-19 ans contre 22.32 % à 45-49 ans), avec le nombre d'enfants vivants
et avec le niveau d'instruction alors qu'elle décroît avec le
stade de la grossesse au moment de l'avortement. En outre, une
prédominance des femmes a déclaré avoir avorté
parce qu'elles estimaient déjà avoir un nombre
élevé d'enfants (22.92 %) ;
? Plus de la moitié des femmes interrogées (et
ayant déclaré avoir avorté) ont avorté par usage
des méthodes modernes que sont la dilatation/curetage (près de 15
femmes sur 25) et l'aspiration (près de 2 femmes sur 25). Il s'agit
principalement des femmes originaires des départements pourvus des
grandes villes dont le Kouilou (26.35 % dû à Pointe-Noire) et
Brazzaville (26.12 %). Parmi les méthodes restantes, est utilisée
majoritairement la technique des comprimés (15.54 % des
cas) ;
? Le milieu rural regorge une prédominance des femmes
issues des ménages pauvres qui arrêtent l'école très
tôt (au niveau primaire), avortent par les techniques traditionnelles
utilisées même à leur propre domicile. Ces femmes ne vont
presque pas en consultation post avortement, interrompent des grossesses
évoluées jusqu'à 5 mois et plus, et préconisent
utiliser à l'avenir une méthode contraceptive à dominance
traditionnelle ;
? Contrairement au milieu rural, le milieu urbain est
doté d'un environnement médical et scolaire `'adapté''.
C'est ainsi qu'il regorge les femmes de niveau modal secondaire
1-2/supérieur qui avortent par le truchement des techniques modernes
dans des établissements publics et privés de santé. Ces
femmes vont en consultation après avortement, motivent leur raison
d'avorter pour la poursuite soit de leur scolarité soit de leur travail,
avortent dans la plupart des cas des grossesse peu évoluées
(entre 0-1 mois) et entrevoient utiliser à l'avenir une procédure
contraceptive moderne.
|