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Analyse multidimensionnelle de l'avortement en république du congo

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par Anaclet Géraud NGANGA KOUBEMBA
Institut Sous-régional de Statistique et d'Economie Appliquée (ISSEA) - Elève Ingénieur Statisticien 3è année 2007
  

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IV.3.4 Département et procédure d'avortement

Le tableau IV.3.4-1 de l'annexe B.4, donne la répartition des femmes ayant avorté au moins une fois les cinq dernières années selon le département d'origine et la procédure d'avortement utilisée au dernier avortement. Les effectifs en marge ne sont toujours pas égaux à la somme des effectifs des modalités concernées (une combinaison de méthodes d'avortement est plausible chez certaines femmes). Les profils sont représentés sur les graphiques en secteur IV.3.4-1-a et IV.3.4-1-b (annexe B.4).

Il ressort du graphique IV.3.4-1-a une forte prééminence de l'utilisation des techniques modernes d'avortement. En effet, plus de la moitié des femmes interrogées (femmes ayant avorté) ont avorté avec usage des méthodes modernes que sont la dilatation/curetage (près de 3 femmes sur 5) et l'aspiration (près de 2 femmes sur 25). Parmi les méthodes restantes, est utilisée majoritairement l'usage des comprimés dans 17.54 % des cas.

De même il ressort du graphique IV.3.4-1-b une prédominance des femmes qui avortent dans les départements lotis des grandes villes. Il s'agit des département comme Kouilou (26.35 %) à cause de Pointe-Noire (une des grandes métropoles congolaise) qui couvre elle seule pratiquement toute les femmes ayant avorté dans le Kouilou, et Brazzaville avec près d'un quart des femmes ayant avorté (26.12 %).

Mesure globale de la liaison

On veut répondre à deux questions : la technique utilisée au dernier avortement renseigne t-elle sur le département d'origine ? ; Les femmes d'une région donnée avortent-elles`'préférentiellement'' avec une certaine méthode donnée ? La statistique de test est alors que, une AFC est donc plausible. Cette dernière donne 6 axes possibles et le critère de Kaiser (cf. tableau IV.3.4-1-c, annexe B.4)  donne la suffisance des deux 1ers axes pour la projection du nuage. Ces deux axes permettent d'analyser 84 % de la dispersion des profils par rapport aux profils moyens (56 % pour le premier et 28 % pour le second). On a résumé l'interprétation sur la figure IV.3.4-1-c ci-après :

GraphiqueIV.3.4-1-c : Représentation simultanée. Profils Technique d'avortements* profils Départements.

Source : EDSC-I 2005

L'examen visuelle de cette figure fait apparaître, tenant compte aussi des CTR, des coordonnées et des CO2 (tableaux IV.3.4-1-d et IV.3.4-1-e, annexe B.4), deux types d'opposition. D'une part, le 1er axe est un paramètre de niveau le long duquel s'opposent les techniques modernes d'avortement (dilatation et curetage) pratiquées par les femmes originaires du Kouilou (à cause de Pointe-Noire, 2ième ville de la RC) aux méthodes traditionnelles (Sondes, plantes et décoctions) utilisées par les femmes originaires des départements défavorisés que sont la Likouala et la Cuvette. Il faut noter que la Likouala est bonne illustrative (bon co2) c'est-à-dire très bien représentée sur cet axe. L'individu Kouilou a été mis en supplémentaire (Pointe-Noire en effet, est une métropole du Congo située dans le Kouilou). La proximité de Pointe-Noire à coté de Kouilou dans le graphique ci-dessus confirme cette filiation. On fait remarquer qu'en gagnerait mieux en richesse d'analyse si l'on mettait les postes « sondes » et « aspiration » en supplémentaires.

D'autre part, l'axe 2, oppose les profil Dilatation/curetage et sondes utilisées par les femmes originaires du Niari, de Pointe-Noire, de la Bouenza et de la Likouala aux profils injections et comprimés plus utilisées par les femmes issues de la Lekoumou, la Cuvette-Ouest et la Sangha. Le deuxième axe est pour ainsi dire un axe géographique. Une vue claire du rapprochement entre départements/techniques d'avortement est illustrée sur la figure IV.3.4-1-d  ci-après :

GraphiqueIV.3.4-1-d : Arbre de classification (ou Dendrogramme).Technique d'avortement* Départements

Classe 5

Classe 4

Classe 1

Classe 2

Classe 3

Source : EDSC-I 2005

Coupure de l'arbre ici en 5 classes

Une inspection visuelle de la coupure du dendrogramme ci -dessus, coupure conforme à l'histogramme des indices de niveaux du tableau IV.3.4-1-f (annexeB.4), on a un regroupement en 5 classes, à savoir :

Classe 1 :

Des femmes de la Likouala, avortant majoritairement par des techniques traditionnelles comme les plantes et les décoctions. Le mauvais environnement socio-économique et culturel (enclavement, inondation, insuffisance des établissements scolaires, l'absence des grands centres de santé/hôpitaux) en est l'explication ;

Classe 2 :

Des femmes des départements Cuvette-Ouest, Lekoumou, Sangha, Plateaux, Pool et Cuvette. Il s'agit ici d'un résultat très impressionnant en ce sens que cette classe est constituée par la quasi-totalité des départements regroupés lors de l'EDSC, précisément au moment de la stratification (cf. Rapport EDSC-I2005, P.9). Ce sont des régions du Nord (exception faite pour le Pool) dans lesquelles les femmes avortent avec des procédés traditionnelles comme les injections et les comprimés : ce sont des départements aussi mal lotis en matière de bien-être physiologique ;

Classe 3 :

Des femmes originaires de Pointe-Noire et de la Bouenza. L'homogénéité de la Bouenza par rapport à Pointe-Noire peut s'expliquer en ce sens que la population de la Bouenza est plus concentrée à Nkayi, la plus grande ville de ce Département. Nkayi en effet couvre près de ¼ de la population de la Bouenza28(*). La proximité de Bouenza/Pointe-Noire n'est donc qu'une ressemblance de Nkayi et Pointe-Noire qui sont deux villes où les femmes arrêtent leur état gestatif par des techniques modernes comme la dilatation et le curetage. Dotés des grands centres hospitaliers, l'usage de ces méthodes caractérise ces 2 localités pourvues d'un environnement médical acceptable. Ce pendant l'étude des procédures d'avortement dans les localités rurales de la Bouenza reste à réfléchir. On ne peut rien dire de nos statistiques. Peut être faut il envisager pour ces localités des techniques d'analyse plus robustes ou au moins plus exhaustives ;

Classe 4 :

Constituée des femmes Brazzavilloises. Capitale politique, Brazzaville est pourvue de plusieurs centres de santé, des hôpitaux, des cabinets/cliniques (publics et privés) et même d'un centre hospitalier et universitaire (le CHU de Brazzaville) pour dire que cette classe de femmes est dans un environnement médical relativement adapté au modernisme, tout au moins pour celles qui supportent les frais de bien-être physiologique.

Brazzaville est une grande métropole congolaise si bien que l'usage prédominant des techniques modernes d'avortement, caractéristiques des femmes qui l'habitent n'est pas singulier. C'est ainsi qu'elles utilisent fréquemment les méthodes modernes comme la dilatation/curetage : des 67.95 % des femmes qui les utilisent, 27.21 % d'entre elles sont brazzavilloises. L'aspiration, méthode très sophistiquée y est aussi utilisée à 49.10 % des 9.02 % qui l'utilisent dans l'ensemble des départements.

Classe 5 :

Des femmes du Niari. Elles ont pratiquement les mêmes caractéristiques que celles de Brazzaville. Elles utilisent Dilatations/curetage (6.12 % des cas) et de moins en moins les plantes/décoctions (17.07 % des cas) et l'aspiration à une proportion d'environ 6.78 %). Le Niari doit le modeste usage des techniques assez sophistiquées à Dolisie, troisième ville du Congo. Des mêmes sources que celles précisées dans la description de la classe 2 précédente, il ressort que Dolisie couvre près de 77 % de la population du Niari. Etant aussi techniquement (sanitaire et éducatif) assez équipée, Dolisie et donc le Niari par ricoché n'occupe pas une position inaccoutumée sur les graphiques IV.3.4-1-c et IV.3.4-1-d sus-indiqués.

* 28 Cf. CNSEE Congo.1998.RGPH de 1996, vol I : Résultats provisoires.Brazzaville Cf. RGPH 1996, Congo Résultats provisoires.

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"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"