Paragraphe1 : Analyse critique des
résultats
Il s'agira de faire l'analyse critique de tous les
résultats obtenus après les différentes enquêtes
effectuées sur le terrain.
1- Analyse des résultats au plan
socio-économiques
Sur l'ensemble des entreprises sociales concernées par
notre étude, des dysfonctionnements ont été
identifiés. Toutefois , l'ampleur de ces dysfonctionnements varie
en fonction du sens d'organisation de chacune de ces structures.
D'une façon générale on note
que :
ü Les enquêtes menées ont permis de
constater que la tenue des documents administratifs et comptables souffre
énormément au sein des structures objet de notre étude.
Le nombre de documents souvent tenus est faible en comparaison à celui
recommandé par le Service de l'Hydraulique. De façon
spécifique, on a quand même pu observer des variantes au niveau
des différentes associations.
Les raisons qui militent en faveur de cette situation qui ne
garantit pas la transparence au niveau de la gestion globale
effectuée par ces différentes structures sont :
l'ignorance de la tenue régulière des documents mises en place,
l'absence de suivi appui rapproché depuis l'installation de ces
associations, le découragement de quelques membres du Comité
Directeur pour raisons d'inexistence d'un système fiable de stimulation
à leur endroit, les injures proférés à l'encontre
de leur personnalité par les membres des communautés
bénéficiaires, l'analphabétisme ou la non instruction de
la plupart des membres.
ü La majorité des membres de ces structures ne
maîtrisent pas leur rôle. Cette situation est remarquée au
niveau de toutes les structures enquêtées. Les raisons
évoquées, dans l'un et ou l'autre cas, et qui justifient cet
état de chose, sont entre autres, l'analphabétisme ou la non
instruction de certains membres des associations alors qu'ils reçoivent
les formations en langue française de même que les documents
utilisés, le manque de volonté de certains membres, la
rareté des formations et des actions de suivi des membres et surtout
l'absence de système de motivation permanente.
ü Bien que les textes statutaires ne soient pas mis en
application de façon rigoureuse par les dirigeants de ces structures, on
constate tout de même que les décisions concernant la gestion des
équipements sont souvent prises collectivement. Cette situation demeure
ainsi parce que le problème d'approvisionnement en eau potable dans ces
milieux existe vraiment et il faut donc privilégier
l'intérêt des usagers par tous les moyens tant bien même que
les techniques managériales utilisées ne garantissent pas
longuement la distribution de cette ressource.
ü Pour l'entretien des infrastructures installées,
il faut dire que beaucoup reste à faire au niveau des structures de
gestion. Aucune d'elles ne dispose de maintenancier qui passe
fréquemment vérifier le fonctionnement des installations. Aussi
le stock de pièce de rechange est très peu disponible au niveau
de toutes les associations enquêtées. Cette situation globale en
ce qui concerne la gestion technique effectuée par ces structures
explique beaucoup les pannes qui s'observent et qui logiquement font souvent
arrêter le service de la fourniture d'eau en des périodes de
fortes sollicitations des systèmes de production d'eau.
ü La gestion financière reste et demeure la
question essentielle à cerner si l'on s'inscrit dans une perspective de
gestion durable. C'est vraie que toutes les structures objet de notre
étude disposent les comptes bancaires requis, les approvisionnent
temporairement et essaient de respecter le système de
décaissement préconisé par les textes statutaires, mais il
se fait que des cas de détournement ne sont pas épargnés.
Des situations du genre ne permettront en aucun cas le développement
durable que visent les objectifs dans le secteur. Aussi l'absence d'une vision
stratégique de développement par ces structures et ceci par
manque de professionnalisme contribue beaucoup à la mauvaise gestion des
ouvrages installés.
2- Analyse des relations existantes entre les AUE et les
autres acteurs du secteur
Les relations plus ou moins étroites existent entre les
AUE et les autres acteurs du secteur. Dans la majorité des cas, ce sont
des relations qui visent à porter d'aide à ces gestionnaires
locaux dans l'exercice de leurs prérogatives. Pour exemple le Service de
l'Hydraulique va périodiquement suivre les activités des membres
de ces structures et donne des formations lorsqu'il juge que la gestion ne
s'améliore pas. Des fois ce sont les ONG qui sont envoyées pour
faire des suivis appuis conseil à ces différentes structures. De
telles relations pourraient renforcer la capacité de gestion de ces
structures si elles sont soutenues et régulières.
3- Analyse du système de motivation des membres du
CD-AUE et des Exploitants.
L'étude du système de motivation des membres des
différentes structures concernées à révéler
que les formations organisées à leur endroit ne sont pas
suffisantes ainsi que les indemnités qu'ils perçoivent. En effet,
si les différents documents administratifs et comptables ne sont pas
correctement tenus, les règles législatives réglementaires
ne sont pas bien appliquées, les entretiens courants ne sont pas faits
très souvent, on peut penser qu'il y a un manque de savoir faire ou un
désintéressement des responsables. Cette situation peut donc
expliquer en partie les dysfonctionnements observés au plan
socio-économique au sein de ces entreprises sociales. En ce qui concerne
l'ambiance de travail au sein des membres de ces structures, il faut remarquer
qu'elle est acceptable et devrait être ainsi parce que c'est la question
de l'eau qui les rassemblent. Mais de toute façon, le niveau de ces
dysfonctionnements varie d'une structure à une autre puisque chacune
d'elles évolue avec son organisation propre.
Au niveau des Exploitants, nous avons pu constater qu'il leur
faut un certain nombre de besoins qui leur permettront de bien remplir les
tâches qui leur sont confiées. Ces besoins varient d'un
exploitant à un autre et ceci selon leur importance. De toute
façon si les Exploitants ne sont pas très bien traités, il
y aura une mauvaise gestion des infrastructures et cette situation ne serait
pas sans effet sur les consommateurs.
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