V.3. Les Organisations Non Gouvernementales (ONG)
Historiquement la gestion du « parc » a
été confiée en 1997 à une ONG, APRES FASO
(Association pour la Préservation et le Renouvellement des
Espèces Sauvages du FASO). L'Unité de Conservation de la Faune de
Boromo est appuyée par l'Union Internationale pour la Conservation de la
Nature dans la protection du parc National des Deux des Balé.
En plus il en existe deux dans la commune.
· EWA (ONG Autrichienne) est présente dans la
commune.
· Le CEAS (Centre Ecologique Albert Schweitzer) basé
à Ouagadougou intervient dans la commune par le biais du P.A.A. (Projet
d'Appui à l'Artisanat).
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Serigne Modou SARR, mémoire de fin d'études/
Master spécialisé en Gestion des Aires
Protégées
VI.1. Perception des populations des
phénomènes de dégradation de l'environnement
Les populations sont conscientes des phénomènes
de dégradation de l'environnement. Ils ont presque tous la même
perception sur l'évolution du couvert végétal, la
fertilité des sols et les ressources en eau. Dans l'ensemble, tous nos
répondants reconnaissent de façon unanime la dégradation
progressive des ressources naturelles dans notre zone d'étude. Les
résultats montrent que 67% des personnes enquêtées parlent
de la dégradation de leur environnement, 18% des personnes n'ont
observé aucun changement. Le reste (15%) évoque une
amélioration de l'environnement. Pour cette dernière
catégorie, la disponibilité de l'eau par l'installation de puits
et de forage, l'accès aux intrants entre autre confirment leur
affirmation (voir figure n°4) L'enquête menée auprès
des ménages sur la question confirme cet état de
dégradation des
ressources. En effet, ils représentent près de 78%
des chefs de ménage qui soutiennent la dégradation du couvert
végétal. La totalité reconnaît la baisse sensible de
la fertilité des sols. Une forte proportion de 90% de nos
répondants soutient la baisse progressive des ressources en eaux et les
autres ressources naturelles
Figure 4: perception des populations sur leur
environnement
Si la grande majorité de nos enquêtés
reconnaît la dégradation progressive des ressources, nous avons
voulu alors savoir les causes et les conséquences d'une telle situation.
En effet, les causes énumérées sont les changements
climatiques, les coupes anarchiques du bois, les feux
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de brousse, l'augmentation de la population et enfin la non
utilisation des techniques modernes de Conservation des Eaux et des Sols
(CES).
Pour ce qui est des causes de la baisse de la fertilité
des sols, nos enquêtés évoquent dans leur grande
majorité la culture extensive (62,2%), l'augmentation de la population
(60,0%) donc de la forte demande des terres de culture, les sécheresses
(72,7%) et la non utilisation des techniques de conservation et de restauration
des terres (58,9%). Outre ces causes énumérées notamment
par les chefs de ménages et les autres personnes
enquêtées2 (46,2%) estiment que la violation des
coutumes, le non respect des calendriers culturaux ont contribué
à accentuer les sécheresses.
Pour les autres ressources naturelles notamment les ressources
en eau, la faune et la flore, les mêmes causes ont été
énumérées par nos enquêtés avec des
variations peu significatives. En effet, les causes sont par ordre d'importance
et par groupe cible : les feux de brousse (70% des chefs de ménages et
57,5% des autres personnes enquêtées) ; la coupe abusives du bois
(60% des chefs de ménages contre 55,3% des autres personnes
enquêtées) ; la sécheresse (45% des autres personnes
enquêtées et 43,3% des chefs de ménages). Toutefois,
près de 60% des personnes estiment que l'exploitation excessive des
plantes, qui est une pratique courante dans le village constitue une des causes
de la dégradation de ces ressources.
Face, à la dégradation des ressources
naturelles, les producteurs, dans leur grande majorité pensent que
l'adoption des nouvelles techniques de gestion des ressources naturelles est la
voie salutaire pour renforcer la fertilité des sols afin de faire des
meilleurs rendements et de protéger l'environnement en
général.
VI.2. La connaissance de la structure de gestion du PNDB
par les populations VI. 2.1. La Signification du Parc selon les
populations
Les aires protégées notamment les parcs
nationaux sont essentielles pour la conservation de la diversité
biologique. Ils sont perçus comme des jalons qui nous permettent de
comprendre l'interaction entre les hommes et le monde naturel. Dans le monde de
la conservation, les spécialistes s'accordent sur la définition
suivante « Une aire protégée est un espace
géographique clairement défini, reconnu, consacré et
géré, par tout moyen efficace, juridique ou autre, afin d'assurer
à long terme la conservation de la nature ainsi que les services
éco systémiques et les valeurs culturelles qui lui sont
associés» (DUDLEY 2008).
2 Autres personnes : femmes, jeunes
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Serigne Modou SARR, mémoire de fin d'études/
Master spécialisé en Gestion des Aires
Protégées
Selon les résultats de l'enquête, 95% des
personnes définissent le parc comme une zone interdite d'accès
sans autorisation, un bien communautaire ou un domaine forestier de
l'état. Le reste le considère comme une zone de collecte de
produits forestiers non ligneux et de chasse. Elles savent parfaitement qu'il
est interdit de cultiver ou de pâturer dans l'aire protégée
des Deux Balé. Malgré leur niveau de connaissance très
élevée pour la définition d'un parc, elles continuent
à y accéder frauduleusement.
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