RESULTATS ET DISCUSSION
I/ LES REJETS LIQUIDES PAR LE CENTRE HOSPITALIER
REGIONAL MOHAMED V DE SAFI
I-1/TYPOLOGIE ET REPARTITION
Apres avoir remplir les grilles -identification des polluants
pour chaque unité de soins-nous avons identifié trois types de
polluants :
ü Les polluants physiques tels que la température
des rejets.
ü Les polluants chimiques comme le glutaraldéhyde
(formol), Les acides forts et les bases fortes ainsi que certains solvants sont
couramment utilisés.
ü Enfin les polluants biologiques à impact
négatif fort puisqu'ils peuvent être la source de risques
infectieux.
Les effluents générés par
l'activité hospitalière peuvent présenter un danger
potentiel pour l'homme et son environnement compte tenu de la nature et de
l'importance des substances spécifiques qu'ils contiennent
(résidus médicamenteux, réactifs chimiques, antiseptiques,
détergents, révélateurs et fixateurs de radiographies...)
et en raison de leur évacuation, au même titre que les rejets
urbains classiques, vers le réseau d'assainissement communal sans
traitement préalable. Les pollutions microbiologique, toxicologique et
génotoxique, ajoutées à l'importance des volumes
d'effluents produits amènent à se poser plusieurs questions sur
leur risque potentiel pour l'homme et son environnement.
I-2/ ORIGINE DES EFFLUENTS HOSPITALIERS
Afin d'avoir une première approche des effluents
hospitaliers il est nécessaire tout d'abord d'identifier l'origine des
rejets et de connaître ensuite les risques qu'ils peuvent
générer.
Il existe plusieurs types de rejets hospitaliers :
I-2-1/ REJETS DE NATURE
DOMESTIQUES
Dans cette catégorie, on trouve : les rejets des
cuisines, les rejets des produits détergents, les rejets du parc-auto et
ateliers, et ceux de la buanderie (Annexe 1).
Les eaux grasses rejetées en cuisine ne posent pas de
risque sanitaire mais peuvent provoquer un colmatage des réseaux et
engendrer un développement bactérien (Annexe 1 tableau
8).
La consommation de produits d'entretien (buanderie, nettoyage
des locaux...) dans l'hôpital est considérable et les risques de
pollution par ces rejets sont surtout liés à leur nature chimique
et à leur utilisation intensive (Annexe 1 tableau
7).
Les parc-auto et ateliers peuvent également provoquer
une pollution chimique moindre par les quantités de détergents
utilisées, mais restent moins importantes (Annexe 1 tableau
11).
1-2-2/ REJETS DE NATURE SPECIFIQUE A L'HOPITAL OU
A CERTAINS SOINS
I-2-2-1/Rejets spécifiques à certains
services de soins
Les services concernés sont :
ü Hémodialyse
ü Radiologie
ü Laboratoire et Pharmacie
a)-Le service d'hémodialyse
:
Les rejets de ce service sont de deux types d'une part le
rejet consécutif au traitement du malade et d'autre part les rejets de
désinfection des appareils.
En effet, le principe des appareils d'hémodialyse
fonctionne par des procédés de transfert de toxines à
travers une membrane depuis le sang du patient vers le circuit de dialysat. Des
rejets liquides seront donc générés et qui dans la
majorité des cas se déversent à l'égout. Or ils
peuvent être chargés en produits chimiques (médicaments...)
et facteurs infectieux.
Le second paramètre à prendre en compte concerne
les protocoles de désinfection du matériel utilisant des produits
chimiques tels que formol, eau de javel dilués à de l'eau
osmosée. Les rejets s'effectuant directement dans le réseau
à l'égout (Annexe 1 tableau 1).
b)-Les laboratoires d'analyses et la pharmacie
:
Dans le cadre de leurs activités, les laboratoires
utilisent différents produits chimiques (solvants, acides, bases,
produits radioactifs, des produits de rinçage...) et manipulent des
liquides biologiques (sang, urines, selles, expectorations, cellules...) plus
ou moins infectieux (Annexe 1 tableaux 1, 2 et 3)
c)-Les services de Radiologie-Imagerie
médicale
Il s'agit dans ce cas des effluents photographiques
générés lors du développement des films
radiologiques. La technique utilise des produits chimiques de contraste et
consomme une grande quantité d'eau en particulier pour les bains de
rinçage. On retrouve donc les révélateurs, les
fixateurs, les sels d'argent (en quantité variable suivant l'utilisation
qui en est faite), dans les eaux usées. Or ces produits sont des sources
de pollution importante. (Annexe 1 tableau 6)
I-2-2-2/ Les rejets spécifiques communs aux
différents services de soins : On
retrouve dans cette catégorie de rejet tout ce qui est relatif :
ü aux produits désinfectants et antiseptiques
ü aux rejets de germes pathogènes
ü aux médicaments
a)-Les rejets de produits désinfectants
et antiseptiques:
L'hôpital est un gros consommateur de produits
désinfectants et antiseptiques, compte tenu des problèmes
d'hygiène qu'on y rencontre. Les antiseptiques, produits chimiques
utilisés pour lutter contre les infections bactériennes des
peaux, des plaies sont principalement le soluté de Dakin
(dérivé chloré), et la Bétadine, leurs risques en
cas d'abus sur la santé et l'environnement est encore inconnu
(Annexe 1 tableau 1)
b)-Les rejets contenant des
éléments pathogènes
L'hôpital est un lieu où sont concentrées
des personnes potentiellement porteuses de germes pathogènes et
où peuvent se développer des infections nosocomiales. Il se pose
alors la problématique de savoir si l'hôpital peut-être
générateur d'une pollution bactériologique.
En effet, il peut exister plusieurs sources de rejet
d'éléments pathogènes à l'hôpital. Des germes
bactériologiques, viraux et/ou parasitaires peuvent être
évacués avec les eaux vannes et avec les produits d'analyses des
laboratoires s'il n'existe pas de systèmes de récupération
ou de traitement spécifiques.
c)-Les rejets
médicamenteux :
Les médicaments utilisés dans
l'établissement de santé sont variés et
représentent des quantités importantes. On peut citer à
titre d'exemple, les analgésiques, les antipyrétiques, les
antibiotiques, les antiviraux, les antifungiques, les immunodépresseurs
et les anticancéreux. On distingue deux voies d'élimination
des médicaments, la première et la plus conséquente
concerne les excrétas et les liquides biologiques, la seconde : le
circuit d'élimination des médicaments non utilisés et du
matériel souillé. Le circuit d'élimination des
médicaments par les patients peut-être représenté
par le schéma suivant :
Suivant la voie d'administration du médicament, le
médicament est plus ou moins métabolisé par l'organisme et
on retrouve donc en partie les médicaments et les métabolites
dans le réseau des eaux usés. Pour certains médicaments
cela peut poser de graves problèmes de santé publique et
d'environnement si aucune précaution n'est prise quant à leur
rejet notamment pour les anticancéreux.
L'élimination des médicaments non
utilisés ou périmés est faite, dans certain cas, via les
éviers et les vidoirs des services. Cela est évidemment un cas
extrême de négligence mais malheureusement il peut se rencontrer
dans certain unité.
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