ABSTRACT
Before the economic crisis of the 80's, the public sector was
the main provider of employment. State entrance examinations and recruitments
were the principal canals used for integration and addition pursuit of studies
increased the probability of being integrated into a permanent job.
Nowadays, it is no more the case. The limitations of
recruitment in the formal sector as a result of the economic crisis no longer
favour the integration of youth on the job market. Indeed, although there
exists very little studies on the employment of youth in Cameroon in general
and in the town of Yaoundé in particular, some few studies with a four
on employment state difficulties encountered by the youth in integrating into
active life. Whence the choice of a study based on the strategies of youth
integration. This study proposes the identification of new ways and means used
for their professional fulfilments. From our analyses, it comes out again that
the informal sector will become an expression of new strategies of professional
integration of youths; it contains 72 % of youth's works; friendly or family
relations will be mostly used as canal of integration at the detriment of
employment promotion agencies such as the NEF. Elsewhere, econometric studies
carried out show that the variations relative to family environments are very
significant in the decision of participation of youths in the job market. On
the other hand, salary expectations seems not to be a determining element in
youth integration ; which signifies that in the defect of finding a job
corresponding to their profile , they have no other alternative than choosing
the first employment which comes their way no matter the quality and nature of
this job. This adaptation leads to the occupation of uncertainty jobs which has
become for semi-obligatory passage for the integration into professional life
and appears to be away out against unemployment.
Keywords: Youths, strategies for
professional integration, deadline for integration, employment, uncertainty
xi
.
INTRODUCTION GENERALE
Avant la crise économique des années 80, la
stratégie adoptée par les camerounais dans la recherche d'un
emploi était classique (auto-emploi, concours, recrutements et
prospection directe auprès des employeurs). Les voies d'insertion
utilisées étaient objectives. Mais, la situation de crise
économique que traverse le Cameroun depuis plus de deux décennies
a conduit le pays à recourir à des réformes
économiques qui se sont traduites par des compressions et des
licenciements de personnel. En outre, les fermetures d'entreprises, les
privatisations et les programmes d'ajustement structurel mis en oeuvre par le
gouvernement avec l'appui de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire
International ont aussi entraîné la réduction quantitative
du volume d'emplois et des recrutements.
Par ailleurs, la forte croissance démographique d'une
part et le retard d'adaptation du système de formation au marché
du travail d'autre part mettent chaque année plusieurs jeunes sortis du
système éducatif sur le marché du travail. Du fait du
contexte particulièrement morose que traverse l'économie
camerounaise, ces derniers rencontreraient de plus en plus des
difficultés pour s'insérer.
Réagissant à cette situation, le gouvernement a
pris et exécuté différentes mesures visant à
assurer la promotion et/ou la sauvegarde de l'emploi. Il s'agit de la
création du Fonds National de l'Emploi par le décret
n°90/805 du 27/04/90, de la mise en place de l'Observatoire National de
l'Emploi et de la Formation Professionnelle par l'arrêté
n°007/PM du 13 février 2002 et de toutes les instances
consultatives ou de coordination en matière d'emploi et de formation
professionnelle et l'organisation annuelle des états
généraux de l'emploi. Mais, selon les statistiques de la
Deuxième Enquête Camerounaise Auprès des Ménages
(ECAM II), 17 % de la population active est touchée par le
chômage.
Ce sont les jeunes qui constituent la frange de la population
active la plus affectée et la moins outillée pour lutter contre
le chômage car, 70 % de jeunes1 qui arrivent sur le
marché du travail camerounais n'ont aucune qualification en terme de
métier2. Ainsi, malgré les dispositifs d'aide à
l'insertion mis en place par l'Etat, le chômage des jeunes reste une
préoccupation. Il est soutenu par un certain nombre de facteurs dont les
principaux sont :
· l'exiguïté du tissu économique face
à une demande d'emploi sans cesse croissante ;
· l'exploitation insuffisante des opportunités
potentielles d'emploi au Cameroun ;
1 Il s'agit des jeunes de 15 à 24 ans
2 Source : Stratégies et mesures d'appui du
FNE en faveur des jeunes, FNE, Mars 2005.
1
· l'accentuation de l'intérêt des
entreprises pour une main-d'oeuvre directement opérationnelle, donc
présentant déjà une expérience professionnelle,
face à un système de formation non adapté aux exigences du
marché de l'emploi.
Les jeunes, pour leur part ne sont pas restés sans
stratégies dans leur insertion dans la vie professionnelle. Il serait
important de porter un intérêt quant au mode de recherche de
l'emploi par les jeunes une fois sortis du système éducatif. Le
présent mémoire s'inscrit dans cette perspective. Il a pour
thème : « Stratégies d'insertion professionnelle des
jeunes : le cas de la ville de Yaoundé »
L'objectif de la présente étude est
l'identification des stratégies d'insertion des jeunes dans la ville de
Yaoundé, qui peuvent être individuelles (mode de recherche du
jeune) ou institutionnelles (ensemble des dispositifs d'aide à
l'insertion professionnelle des jeunes). L'atteinte de cet objectif principal
passe par la réalisation des objectifs spécifiques
ci-après :
· caractériser la situation d'activité des
jeunes de la ville de Yaoundé,
· déterminer les délais d'insertion et les
principaux canaux de recherche d'emploi ;
· déterminer les domaines de formation les plus
ciblés et les moins précaires, afin de permettre aux jeunes de
voir comment s'insérer dans la société par un travail
rémunérateur dans le but de subvenir à leurs besoins et de
cerner les types d'expérience et de compétence que ces derniers
pourraient faire valoir pour favoriser leur insertion.
· analyser l'insertion professionnelle des jeunes en
fonction des variables
susceptibles d'expliquer la décision de participation au
marché du travail et par là
évaluer l'efficacité des stratégies
adoptées par l'Etat dans l'insertion des jeunes.
Cette étude sera repartie suivant deux cadres dont
chacun fera l'objet d'une partie : le cadre théorique et institutionnel,
le cadre empirique. Dans le cadre théorique et institutionnel, il
s'agira de procéder à la définition des principaux
concepts relatifs à l'emploi en général et l'emploi des
jeunes en particulier ; ce qui fera l'objet du chapitre 1. Par la suite, il
sera question de passer en revue les principales théories qui aident
à analyser l'insertion professionnelle. Ensuite, il s'agira de
présenter en plus du système de formation camerounais, quatre
modèles de transition de l'école à l'emploi
généralement mis en oeuvre dans le monde.
Le chapitre 3 présentera le cadre institutionnel du
marché du travail au Cameroun.
La partie empirique sera consacrée à l'analyse
de la situation d'activité des jeunes et de leurs stratégies
d'insertion sur le marché du travail. Le chapitre 4 présentera la
source de données utilisée pour les différentes analyses
menées dans l'étude et procèdera à une analyse
descriptive de la situation d'activité des jeunes en soulevant le
problème de non insertion et de précarité dans
2
l'emploi. Le chapitre 5 déterminera les
stratégies d'insertion adoptées par les jeunes et
procèdera à une évaluation de l'efficacité de ces
stratégies. En outre, il sera aussi question dans ce chapitre, de mettre
en évidence les facteurs explicatifs de l'insertion professionnelle des
jeunes et ceci au moyen d'une régression logistique.
L'interprétation des résultats sera logiquement suivie par des
recommandations en termes de stratégies à adopter par les
pouvoirs publics et les jeunes dans le but de favoriser l'entrée de ces
derniers dans la vie professionnelle.
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