IV. Discussion des résultats
Notre étude met en exergue la participation des
populations aux activités de récupération et valorisation
des ordures aux fins de l'agriculture urbaine. A l'issue de ce travail, les
informations collectées et traitées peuvent maintenant
être confrontées à quelques travaux antérieurs.
Compte tenu des moyens limités des Pays en Voie de
Développement, les méthodes de traitement des déchets les
moins onéreuses et les plus écologiques sont à souhaiter
(Vermande. 1995) ; celle qui est actuellement utilisée,
est la valorisation par compostage. Pour Soclo (1999), le
travail manuel du maraîchage sera encore plus pénible vu la
qualité de nos ordures contenant assez de plastique. Le faible taux de
connaissance du compostage des ordures ménagères pour
l'agriculture (7,5%) s'explique par l'insuffisance de la sensibilisation de la
population sur cette réutilisation des ordures auxquelles un
préjugé négatif est traditionnellement attribué
dans nos sociétés.
Comparativement aux résultats fournis par notre
enquête relative aux opportunités du compost, qui est une source
d'énergie et de nutriments aux micro-organismes du sol ; des effets
phyto-toxiques avaient été relatés par Eicher
& Baker (1984) dus à l'accumulation de la coumarine
provenant de l'enfouissement des pailles d'orge, du pois chiche, du soja et du
coton sous le tabac. Tout dépend des conditions d'utilisation de ces
matières organiques. De plus, d'autres travaux avaient mentionné
que 70% des ordures ménagères sont jetées dans les rues,
soit enfouies dans le sol ou utilisées comme remblais dans les zones
marécageuses de la ville de Cotonou (Soclo. 1999).
Les résultats de notre recherche viennent appuyer
l'idée de Amadji (2001) qui affirme : « la
technique de compostage est populaire en Europe et en Asie. Dans la plupart des
pays en voie de développement, l'absence des services adéquats
d'évacuation des ordures ménagères et la participation des
ménages sont à la base de la non pratique du compostage».
La théorie du changement social nous a permis d'amener
les populations à un changement de comportement vis-à-vis du
traitement des ordures. Il nous revient de constater que les solutions
nouvelles se sont souvent heurtées à la réticence des
communautés à adopter les nouvelles techniques. L'adoption du
changement est centrée sur le cheminement mental de l'individu et la
réceptivité ainsi que l'accès à l'information sont
les principaux déterminants du changement. Le changement est
également influencé par les variables
socio-économiques.
La théorie de la hiérarchie des besoins de
Maslow nous a permis de voir si les populations trouvent une
certaine satisfaction de leurs besoins. Mais il en découle que cette
théorie présente des limites car le cadre de Jeunesse doit amener
les populations à la dernière échelle de la pyramide,
chose impossible du fait de la conjoncture actuelle.
Le structuralisme nous a permis de déterminer les
rapports existant entre les différents acteurs de la gestion des ordures
à Bertoua. A l'issue de l'étude, nous constatons que les
populations ne sont pas suffisamment impliquées dans les processus
d'assainissement de la ville. Les savoirs locaux et les réalités
socioculturelles des populations ne sont pas pris en compte par les
politiques.
Le fonctionnalisme a été retenu pour
démontrer que l'animation peut apporter un rôle déterminant
dans l'établissement des rapports étroits entre les populations
et les autorités d'une part et la vulgarisation des nouvelles
technologies. Mais nous avons constaté l'absence des animateurs dans ce
secteur d'activité.
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