II) Analyse des
résultats du modèle -1-
Le modèle -1- correspond à la stratégie
de construction des grands CC couplée d'une possibilité
d'amélioration des taux de valorisation en dehors du taux de compostage.
La condition nécessaire pour accroître les taux de valorisation
est de trouver des solutions adéquates aux problèmes de
l'asymétrie d'information du mode de production en groupe. Une condition
nécessaire et suffisante pour améliorer la productivité
globale d'un groupe de travail est que l'avantage tiré par chaque
individu doit au moins être égal au coût qu'il supporte. Le
groupe constituant 1'AFTVD est formé par des femmes provenant d'horizons
divers, dont une femme par secteur. La distance que parcourt chaque femme pour
parvenir au sein du CTVD est différente selon que la femme provient de
l'arrondissement de Signoghin (proche du CTVD) ou de l'arrondissement de
bogodogo (éloigné du CTVD). Ainsi, selon les coûts que
chacune d'entre elle supporte pour se rendre au sein du CTVD, on se rend d'ores
et déjà compte qu'il y a une disproportion étant
donné que les frais de déplacement jusqu'au CTVD sont
laissés à la charge de chacune. Une possibilité
d'harmonisation des frais de transport consisterait à uniformiser la
distance à parcourir par chacune d'elle. Concrètement cela doit
se faire par un recrutement sélectif selon la distance à
parcourir. L'installation des grands centres de collecte associés d'un
CTVD par arrondissement permettrait de résoudre le problème de la
distance en retenant une association féminine par arrondissement. Cela
ne résout pourtant pas le problème de comportement clandestin.
Pour ce faire, les nouvelles AFTVD doivent être bien
sensibilisées sur les règles du jeu. Les accords doivent
être alors signés selon une matrice de gain qui
rémunère bien les efforts individuels. Un accord de production
par unité de temps doit alors être signé avec la
coopérative avec des indemnités de rémunérations
des efforts supplémentaires. Soit les deux matrices de gains
suivants :
Tableau
n°6 : Matrice de gain de la situation réelle (jeu
n°1)
F2
F1
|
TB
|
NT
|
TB
|
(6, 6)
|
(4, 7)
|
NT
|
(7, 4)
|
(4, 4)
|
Source : construit par
l'auteur
Tableau
n°7: Matrice de gain des nouveaux accords (jeu n°2)
F2
F1
|
TB
|
NT
|
TB
|
(6, 6)
|
(5, 3)
|
NT
|
(3, 5)
|
(4, 4)
|
Source : construit par
l'auteur
Supposons deux femmes (F1 et F2) qui doivent chacune choisir
leur comportement dans 1'AFTVD. Les deux stratégies possibles sont soit
de se comporter en passager clandestin (NT) ou de fournir beaucoup d'effort
(TB) pour améliorer la productivité de 1'AFTVD. La
première matrice de gain à un équilibre stable (NT, NT)
où chaque femme joue sa meilleure stratégie. Une matrice de gain
est un tableau dans lequel est indiqué le gain que chaque femme va
recevoir selon son propre comportement et le comportement des autres femmes.
L'équilibre (TB, TB) se trouve être la meilleure situation pour le
groupe mais la rationalité individuelle pousse à la situation qui
est la pire pour chacune. Les nouveaux accords qui doivent être
signés avec les nouvelles associations féminines doivent conduire
à une matrice de gain du tableau n°7. Une telle matrice de gain
conduit à une situation meilleure pour le groupe sous les conditions de
la rationalité individuelle. A ce moment les femmes sont obligées
de fournir un effort pour obtenir individuellement le gain le plus
élevé. La stratégie « fournir beaucoup
d'efforts » (TB) devient la meilleure réponse de chaque femme
(quelque soit le comportement des autres), ce qui conduira à
l'équilibre (TB, TB). Cet équilibre correspond à une
augmentation de la productivité et par suite du taux de déchets
valorisés. Quelle peut alors être la conséquence de ce
résultat sur les différents blocs de coûts ? L'analyse des
effets de ces résultats va se faire à deux niveaux. Le tableau
n°8 expose les résultats du modèle -1- sous ces
conditions.
Tableau n°8
: ratios construits à partir des résultats de
l'estimation avec le taux de compostage égal à 1.8%
T
|
RMOTR1
|
CTT1
|
CMOT1
|
CRT1
|
TRR1
|
RMOCR1
|
CTGT1
|
CTT1
|
1
|
4.08E-03
|
3.35E+04
|
1.37E+02
|
1.28E+04
|
0.165
|
1.29E+02
|
3.36E+04
|
3.35E+04
|
2
|
4.09E-03
|
3.38E+04
|
1.38E+02
|
1.26E+04
|
0.166
|
1.33E+02
|
3.39E+04
|
3.38E+04
|
3
|
4.10E-03
|
3.38E+04
|
1.38E+02
|
1.23E+04
|
0.167
|
1.35E+02
|
3.39E+04
|
3.38E+04
|
4
|
4.16E-03
|
3.33E+04
|
1.38E+02
|
1.21E+04
|
0.149
|
1.38E+02
|
3.34E+04
|
3.33E+04
|
5
|
4.16E-03
|
3.32E+04
|
1.38E+02
|
1.19E+04
|
0.149
|
1.41E+02
|
3.34E+04
|
3.32E+04
|
6
|
4.16E-03
|
3.32E+04
|
1.38E+02
|
1.17E+04
|
0.150
|
1.43E+02
|
3.34E+04
|
3.32E+04
|
7
|
4.11E-03
|
3.37E+04
|
1.38E+02
|
1.15E+04
|
0.134
|
1.46E+02
|
3.38E+04
|
3.37E+04
|
8
|
4.11E-03
|
3.37E+04
|
1.38E+02
|
1.12E+04
|
0.135
|
1.49E+02
|
3.38E+04
|
3.37E+04
|
9
|
4.11E-03
|
3.37E+04
|
1.38E+02
|
1.10E+04
|
0.135
|
1.51E+02
|
3.38E+04
|
3.37E+04
|
10
|
4.17E-03
|
3.32E+04
|
1.38E+02
|
1.09E+04
|
0.121
|
1.54E+02
|
3.33E+04
|
3.32E+04
|
11
|
4.17E-03
|
3.32E+04
|
1.38E+02
|
1.07E+04
|
0.122
|
1.57E+02
|
3.33E+04
|
3.32E+04
|
12
|
4.17E-03
|
3.32E+04
|
1.38E+02
|
1.05E+04
|
0.122
|
1.59E+02
|
3.33E+04
|
3.32E+04
|
13
|
4.12E-03
|
3.36E+04
|
1.38E+02
|
1.03E+04
|
0.108
|
1.62E+02
|
3.37E+04
|
3.36E+04
|
14
|
4.12E-03
|
3.36E+04
|
1.38E+02
|
1.02E+04
|
0.111
|
1.65E+02
|
3.37E+04
|
3.36E+04
|
15
|
4.12E-03
|
3.36E+04
|
1.38E+02
|
1.00E+04
|
0.110
|
1.67E+02
|
3.37E+04
|
3.36E+04
|
16
|
4.18E-03
|
3.31E+04
|
1.38E+02
|
9.85E+03
|
0.974
|
1.70E+02
|
3.33E+04
|
3.31E+04
|
17
|
4.18E-03
|
3.31E+04
|
1.38E+02
|
9.70E+03
|
0.982
|
1.72E+02
|
3.32E+04
|
3.31E+04
|
18
|
4.18E-03
|
3.31E+04
|
1.38E+02
|
9.56E+03
|
0.981
|
1.75E+02
|
3.32E+04
|
3.31E+04
|
19
|
4.13E-03
|
3.35E+04
|
1.38E+02
|
9.42E+03
|
0.875
|
1.78E+02
|
3.36E+04
|
3.35E+04
|
20
|
4.14E-03
|
3.35E+04
|
1.38E+02
|
9.28E+03
|
0.883
|
1.80E+02
|
3.36E+04
|
3.35E+04
|
Source : construit à
partir des résultats du modèle -1-
II.1) Analyse
comparée entre l'évolution du coût et du taux de
revalorisation.
La stratégie proposée peut permettre d'augmenter
le volume de MSW valorisé. La quasi- totalité des
matériaux recyclables (RB) est triée mais une faible
quantité est valorisée. Une grande partie des matériaux
recyclables mais non encore considérés (RNER) est enfouie de
même que les déchets organiques (OM). La valorisation des RNER est
peu coûteuse étant donné qu'après le tri ces
derniers ne nécessitent pas trop de traitement. En supposant que la
stratégie précédente (jeu n°2) permet de rehausser
les taux de MSW valorisés de chacun de ces matériaux, avec une
contrainte du taux de compostage au plus égal à 1.8%, on obtient
les résultats suivants.
La courbe du coût moyen de revalorisation (CRT1)
évolue en dents de scie. La tendance générale est pourtant
à la hausse même si on peut constater une faible diminution
à l'intérieur d'une même année (figure n°10).
Le fait de plafonner le taux de compostage à 1.8% empêche de
réaliser des rendements d'échelle. Il est alors nécessaire
de pousser le taux de compostage à plus de 1.8% étant
donné que les matériaux fermentescibles constituent plus de
51% du volume total des MSW de la CUO.
Figure n°6: Evolution du coût
moyen global de recyclage et du taux de recyclage de la CUO avec le taux de
compostage fixé à 1.8%
|