Optimisation du sytème de gestion des déchets solides municipaux de la commune urbaine de Ouagadougou( Télécharger le fichier original )par B. Denis Akouwerabou Université de Ouagadougou - DEA en économie 2007 |
I.2.) Les résultats empiriquesLa valorisation des MSW peut n'être pas plus qu'une solution à court terme. Les efforts de valorisation sont entretenus par d'énormes subventions. A long terme, les soucis pour la soutenabilité environnementale doivent faire face à l'augmentation de la consommation et au manque d'espace pour le remblayage. Comme les coûts de gestion des déchets tendent à augmenter quand les possibilités d'enfouissement sont réduites, il peut être optimal d'envisager le recyclage dans le long terme, c'est-à-dire jusqu'à ce qu'on ait plus de fosses à boucher (Schuman et al, 1997). Plus Fréquemment, les coûts de la valorisation des MSW sont comparés seulement avec les coûts du transport, mais une telle évaluation ne tient pas compte de tous les coûts. Pour plus de crédibilité, les coûts de la valorisation devraient être confrontés à la somme des coûts de la collecte et du transport. En effet, Hunt et al (1997) montrent qu'il existe une corrélation entre le taux de recyclage et la rentabilité du système global de gestion des MSW. La rentabilité relative du système de gestion des MSW est positivement corrélée au taux de recyclage, alors que les coûts sont positivement corrélés avec le niveau des activités de collecte et du transport. Ces résultats montrent que la mise au point d'un programme de recyclage peut conduire à la réduction du coût global moyen de gestion des MSW, surtout quand la municipalité investit beaucoup afin d'améliorer le taux de recyclage. Ces résultats restent cependant limités par le fait que la capacité d'investissement ne dépend pas seulement de la volonté des autorités municipales. De plus, la rentabilité est également fonction des caractéristiques réelles et intangibles tels que l'objectif et la place que la communauté accorde au recyclage, la densité de la population et bien d'autres variables économiques. Aussi, les caractéristiques ou la composition des matériaux recyclés peut également affecter la rentabilité des services de différentes manières. Beatz et al (1994) montrent que pour la plupart des matériaux les coûts nets de recyclage sont très importants hormis le cas des plastiques, de l'aluminium et l'acier où le recyclage conduit à un revenu net (des coûts) par tonne. Les coûts pour accroître les capacités de recyclage sont également trop élevés. Ces constats faits dans le premier cas peuvent être dus à l'étroitesse du service (faible taux de recyclage), et le second cas de coûts fixes élevés pour accroître les taux de recyclage ne peut suffire pour justifier de la cherté du recyclage. Hunt et al (1997) montrent qu'à mesure que le taux de recyclage augmente le coût moyen global baisse Ces auteurs montrent qu'un investissement dans le recyclage peut conduire à des résultats intéressants aussi bien économiquement que pour l'environnement. Ceci vérifie la thèse d'Andrew et al (2006) qui, au bout de leur analyse conduit à partir d'un modèle d'évaluation du cycle de vie (LCA18(*)), aboutissent à la conclusion selon laquelle le recyclage est la solution la plus appropriée pour la gestion des MSW. Garrick et al (2002) démontrent que les entrepôts offrent un potentiel de réduction des coûts de gestion des MSW. Des trois options (aucun recyclage, recyclage sans entrepôt de stockage et recyclage avec un système d'entrepôt), l'option de recyclage avec les possibilités d'entreposage offre la possibilité de profiter des meilleurs prix du marché des différents matériaux recyclés. Cependant, le coût de gestion des MSW est plus sensible à la réduction des coûts de transport qu'au revenu issu de la vente des déchets valorisés. De ce fait, des politiques de réduction des coûts du système de gestion devraient passer par la réduction des coûts du transport avant de considérer l'effet des prix des matériaux recyclés. Toutefois, la construction des entrepôts n'est rentable que dans le cas où les prix fluctuent. Aussi, dans des situations de fluctuation du prix des matériaux recyclés il est préférable de vendre ceux dont le prix est bas afin de libérer de l'espace pour ceux dont il est prévu une augmentation du prix. L'augmentation du volume des dispositifs de remblai diminue certes le dommage environnemental par rapport à l'incinération mais est plus polluante comparativement au compostage et au recyclage (Stenis, 2005). L'interdiction du remblayage de certains matériaux recyclables entraîne une augmentation du taux de recyclage, mais également une hausse marquée des coûts. Aux inquiétudes d'incapacité d'augmenter les capacités de remblayage doivent correspondre des taux élevés de MSW valorisés. De ce fait, le volume de MSW remblayé doit diminuer, et celui des MSW valorisés devrait augmenter avec le temps. Car l'incinération comme alternative pour diminuer le volume de déchet remblayé est suivi d'une légère augmentation des dommages environnementaux. En tout état de cause, les politiques de gestion des MSW doivent être flexibles afin de s'adapter aux différents niveaux de coûts et de production. En présence d'une augmentation excessif des MSW, le coût des équipements pour le compost et le recyclage étant trop excessif, la conduite des excédants au remblai est plus économique. Néanmoins, les dommages environnementaux de pollution des nappes phréatiques peuvent être plus élevés que les économies obtenues (Huang et al 2005). * 18 Life Cycle Assessment |
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