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La prolifération et la circulation illicite des armes légères et de petit calibre en Afrique Centrale: Etude du phénomène et analyse critique des mécanismes de contrôle de ces armes

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par Kisito Marie OWONA ALIMA
Université de Yaoundé 2 - Master en stratégie, défense, sécurité et gestion des conflits et catastrophes 2007
  

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I. Les facteurs historiques

En Afrique centrale, plusieurs facteurs historiques favorisent l'accumulation des armes, surtout au niveau des populations civiles. Il y a lieu de relever ici la tradition guerrière qui caractérise certains peuples, comme par exemple ceux du Cameroun Septentrional, du Tchad ou du Nord de la RCA. Les guerres de conquête ont fortement marqué ces peuples et ces zones durant le XVIIIe et le XIXe siècles. Habitués à faire la guerre, ces peuples ont appris à fabriquer les armes (arcs, flèches, couteaux, sabres, etc.) et surtout à les garder ou les porter pour préserver leur sécurité ou se défendre. Cet instinct guerrier n'a pas disparu, et aujourd'hui ces peuples ont toujours tendance à s'approvisionner en armes, soit en fabriquant les armes traditionnelles et archaïques, soit en acquérant les armes modernes.

Il y a aussi la tradition de la chasse qui explique la détention des armes par les populations civiles en Afrique Centrale. C'est le cas de certains peuples bantou qui vivent dans la partie sud du Cameroun, au Congo-Brazzaville, au Gabon, en RDC, etc. Ces peuples de la forêt ont aussi appris à fabriquer les armes rudimentaires comme l'arc, pour chasser le gibier, l'une de leurs principales nourritures. Cet instinct de chasse existe encore chez les Bantous et la modernisation fait qu'aujourd'hui l'arc disparaît progressivement pour laisser la place au fusil à canon.

II. Les facteurs socio-politiques

Les mouvements nationalistes, à partir des années 1950, ont profondément remis en cause la stabilité des Etats encore très fragiles sur le plan des institutions, qui se mettaient progressivement mais difficilement en place. Un peu partout sur le continent éclatent des conflits d'ordre ethnique, politique et même religieux. Animée par la passion de se hisser au sommet de l'Etat ou de se faire représenter dans les différentes institutions politiques, chaque ethnie n'hésite pas à utiliser des moyens illégaux, à recourir à la force.

Cette façon illégale et anti démocratique d'accéder au pouvoir, utilisée par certaines élites politiques africaines, crée des frustrations et de profonds mécontentements au sein des populations qui prennent les armes pour se révolter contre le régime anti démocratique mis en place. Les groupes de rébellion, avec le plus souvent l'aide des puissances occidentales complices, ont ainsi acquis des centaines de milliers d'armes et de munitions contre , parfois si non tout le temps, l'exploitation des ressources naturelles (or, diamant, etc.). Ces tonnes d'armes et de munitions, illégalement acquises à la faveur des guerres nationalistes, continuent de circuler à travers le continent et en particulier dans la sous-région d'Afrique Centrale.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery